samedi 28 juin 2014

Aphrodite IX (David Wohl & David Finch - Semic - 2002)



Qu'est-ce que c'est que cette histoire, un comic-book d'il y a 12 ans, relique des années '90, présenté ici ?? Eh bien oui, car j'ai réussi à me procurer les trois numéros parus chez Semic en format kiosque à l'époque (en excellent état par ailleurs, donc la solution du net reste valable quand vous cherchez de la rareté de qualité), et après les avoir lu voici venu le temps de vous en faire une petite introduction.
C'est l'histoire d'une androïde ultra-perfectionnée et aux traits on ne peut plus humains, nommée Aphrodite IX par son ou ses créateurs. Utilisée comme assassin à l'efficacité des plus redoutables, Aphrodite a la particularité de ne jamais se souvenir de ses missions une fois qu'elles sont accomplies, comme si elle subissait un lavage de cerveau à chaque fois. Désireuse d'en apprendre plus sur son passé, sur sa véritable nature et les secrets de ses origines et de sa création, la belle se rebelle et, aidée par un technicien plutôt louche mais en qui elle peut avoir une confiance toute relative, elle entreprend de remonter la piste de ses précédentes missions, essayant aussi de mieux connaître ses victimes et d'appréhender le mal qu'elle a pu faire aux ordres de ce régime élitiste et froid. La quête ne sera bien sûr pas de tout repos, et à mesure qu'Aphrodite récupère ses souvenirs le passé, le présent et même le futur proche s'entremêlent pour former une toile tendue à son intention par la plus diabolique mais aussi la plus familière des ennemies qu'elle pouvait affronter. Au final, quelle est la vérité qui se cache derrière la création d'Aphrodite, quelles en sont les véritables raisons ? N'est-elle qu'un outil au service d'un régime corrompu, ou bien peut-elle s'élever et se forger son propre destin ?

Des questions dont nous n'aurons pas les réponses, du moins pas en totalité, dans ces trois uniques numéros de la série parus chez nous. En réalité, on a surtout l'impression que ces trois singles servaient d'introduction à quelque chose de plus grand, de plus fouillé et profond par la suite, comme une série régulière sur le long terme. Il est vraiment dommage que Semic n'ait pu avoir l'occasion d'aller plus loin, mais il me semble également qu'en VO les choses étaient loin d'être simples pour la série et que ses auteurs se sont très rapidement arrêtés. Enfin, ce n'est pas si grave car la fin que nous avons ici peut très bien être considérée comme une fin ouverte, sans réelles frustrations du lecteur, libre d'imaginer les nouvelles aventures de l'androïde aux cheveux vert-pomme.

Niveau narration c'est peut-être un peu fouillis, mais bon rien de plus normal quand il s'agit d'une quête de mémoire et que la notion du temps se retrouve malmenée. Je pense qu'il faut s'accrocher pour passer le premier chapitre, le reste s'enchaîne tout seul assez facilement.
Quant au dessin, c'est du grand David Finch post-années '90, avec une dose assez concentrée de fan-service (normal vu que c'était édité chez Top Cow en VO) mais aussi un soin tout particulier apporté non seulement aux divers personnages pour que chacun ait sa personnalité et son identité propres, mais aussi aux décors d'un futur digne du Cinquième Element, qui foisonnent.
Plus qu'à espérer qu'un de ces jours la série renaîtra et nous offrira une suite satisfaisante, avec l'évolution des styles respectifs de ses auteurs aujourd'hui. Si vous avez l'occasion de lire ces trois numéros, foncez car c'est vraiment un récit de qualité qui mérite d'être connu, ne serait-ce que pour celles et ceux qui s'intéressent à la carrière de David Finch et à la progression de ses dessins.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article, d'ici-là portez-vous bien !

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