mercredi 25 mars 2015

Bob l'éponge, le film : un héros sort de l'eau ! (Paul Tibbit - Nickelodeon Movies - Février 2015)


Je sais ce que vous pensez en cet instant : ça y est, ils ont pété les plombs chez Radiophogeek, il fallait bien que ça arrive un jour, après avoir présenté des œuvres littéraires pointues et tout et tout, etc. etc.
Mais attendez, attendez ! Avant de venir m'enfiler la blouse blanche, laissez-moi vous parler de cette étrange anomalie qu'est le nouveau film de Bob l'éponge, la célèbre création de Stephen Hillenburg (décompression oblige après les thèmes sérieux des derniers articles littéraires... décompression, plongée, profondeur... non ?). Quelques onze ans après le premier opus, mélangeant prises de vues réelles et animation 2-D, celui de 2015 reprend la même recette en y incorporant des passages en 3-D du plus bel effet que ne renierait pas le département d'animation de Disney. Réalisé par Paul Tibbit et bien évidemment produit par Nickelodeon et United Plankton Pictures, ce film surprend énormément, au-delà de sa promotion un rien mauvaise (l'affiche du film vous spoile bien salement les dernières minutes) et nous fait passer un agréable moment. On ne voit pas l'heure et demie passer, on a d'ailleurs l'impression qu'il dure plus longtemps que cela tellement le rythme est soutenu et intense tout du long et tellement il y a d'informations et de rebondissements à prendre en compte. Vraie petite surprise, vrai petit OVNI culturel, c'est ce film que j'ai choisi cette semaine de vous chroniquer ! C'est parti, tous à l'eau !

Le film démarre sur une scène très inhabituelle en prise de vue réelle : un vaillant pirate fait voile vers la petite île bien connue des fans du dessin-animé, pour se frayer un chemin à travers la jungle luxuriante et s'emparer d'un mystérieux grimoire aux pouvoirs phénoménaux pour qui sait les manier correctement...
Pendant ce temps, à Bikini Bottom, une scène là très habituelle est en train de se jouer. Plankton revient une énième fois à la charge pour s'emparer de la recette secrète des pâtés de crabe si appétissant du Capitaine Krabs, et Bob et Patrick défendent le restaurant de toutes leurs forces contre les assauts du vilain. Mais ce qui jusqu'ici n'était qu'un doux rêve de méchant finit par se produire : Plankton parvient à mettre la main sur la fameuse recette... qui disparaît aussitôt dans une myriade d'étranges lumières. Accusé à tort de l'avoir subtilisé, Plankton est sur le point d'être torturé pour révéler sa cachette quand Bob l'éponge, seul témoin de l'événement, prend sa défense et s'enfuit avec lui pour rétablir la vérité et retrouver la recette secrète. Au plus vite, car la paisible harmonie de la société de Bikini Bottom n'est rendue possible que par l'existence et la consommation des pâtés de crabe par sa population, qui s'en retrouvant soudainement privée devient dès lors ultra-violente. La ville est réduite à un chaos post-apocalyptique où la loi du plus fort s'applique, dans un décors et une atmosphère à la Mad Max ou Ken le survivant. Bob et Plankton devront apprendre à faire équipe pour découvrir la clé du mystère, retrouver la recette et sauver la ville et tous leurs amis, avant que l'irréparable ne se produise. Même si pour cela, ils devront défier les lois du temps et de l'espace, ou encore pénétrer dans le monde de la surface où un terrible complot de pirate pourrait bien être à l'origine de toute cette catastrophe...

D'emblée on a l'impression d'aller voir un film pour gosses, avec un zeste d'humour adulte (comme la série et comme le premier film il y a 11 ans, déjà très second degré), mais en réalité une fois devant on se rend compte qu'il n'en est rien ! Le film est peut-être destiné à un public enfantin, mais il s'adresse surtout aux adultes ayant grandis avec le dessin-animé et la culture des super-héros, des mangas et des films d'action/science-fiction. Nous quoi !
Tout y passe ou presque : le post-apo, le steampunk, le film de guerre, le film d'action, le film de super-héros, le film métaphysique, la science-fiction, le buddy-movie... et encore ce n'est qu'un survol ! Cette histoire nous fait un gros clin d'oeil en direction des films Marvel Studios dont nous sommes régulièrement abreuvés depuis des années, hommage ou parodie chacun choisit mais l'effet est des plus réussis ! La bande-originale est assez discrète mais porte très bien l'action à l'écran, on aura même la joie d'assister à une petite rap-battle pour suivre la mode en cours, et les concepts de voyage temporel, réalité alternative, univers imbriqués, altération de la trame du réel et des lois physiques seront tous abordés et illustrés de belle manière, avec beaucoup d'humour, un humour justement couvrant les champs du burlesque comme du second degré et de l'ironie, voir l'auto-dérision. Je ne vais pas vous en dire plus pour ne pas trop vous spoiler (pas plus que l'affiche en tout cas), simplement si vous avez des enfants ou bien toujours votre âme d'enfant à vous, allez voir ce film tant qu'il est encore projeté dans les salles, vous ressortirez peut-être un peu interloqués mais en ayant passé un bon moment ! Un film pour la génération de maintenant autant que pour celles des années '90-2000 (avec la présence en V.F. de ''stars'' d'Internet comme Cyprien, Squeezie et Natoo, et même de l'acteur Antonio Banderas himself dans le rôle du terrible Steak Barbare), à apprécier sans conséquences mais toujours avec plaisir. Ça aurait pu être mon coup de cœur du mois tellement j'ai aimé !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne séance, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

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