vendredi 27 avril 2018

La V.O. du vendredi n°100 : REM:8 tome 1 (Rothic Comics - A Rothic Novel)


Pour la 100ème chronique d'une œuvre en Version Originale sur Radiophogeek, j'ai eu beaucoup de mal à vous sélectionner quelque chose d'unique, d'assez original et neuf pour vous intéresser et vous offrir quelque chose d'incroyable en terme d'expérience de lecture. Et je crois avoir trouvé avec ce premier tome d'une œuvre de la désormais assez connue JP Roth, entourée par le meilleur de ce qui se fait dans le monde des comics comme dessinateurs et encreurs.

REM:8, c'est... comment dire, c'est une histoire d'amour assez classique, un amour passionnel et fusionnel entre deux jeunes femmes ayant enduré une douloureuse expérience génétique pour devenir de parfaites exécutrices des fantasmes des hommes assez riches et puissants pour se les payer. Elles possèdent un pouvoir particulier, le REM, qui leur permet d'entrer dans l'esprit de leurs maîtres pour leur faire connaître la meilleure expérience possible suivant leurs désirs et leurs ordres. Véritables poupées sexuelles pour certains, objets d'intérêt pour d'autres, les jeunes femmes et jeunes hommes ayant survécu au processus de transformation en REM sont très demandés. Mais celles qui nous intéressent ici tout particulièrement ont une histoire bien à elles en commun : un amour sincère, une envie de vivre à toute épreuve, qui sera malheureusement le début de leur perte. Un homme, un puissant Senji, se sert de la jeune Beck comme moyen de pression afin d'obtenir de Tae, son amie et amante, qu'elle mette ses pouvoirs à son service pour assassiner un rival. Mais une fois la mission achevée (ou bien abandonnée, nous n'en savons guère plus) le Senji trahit sa parole et tue Beck dans une mise en scène savamment orchestrée et devant les yeux impuissants de Tae, qui dès lors jure de se venger. Son désir le plus cher est désormais de trouver un moyen de ramener Beck dans le monde des vivants, en dehors des rêves qu'elles partagent encore par leur connexion spirituelle, et surtout de faire payer le prix du sang à tous ceux responsables de cette situation et de ce crime abject. Pour cela, Tae va devoir plonger loin dans les profondeurs nocives et cachées de cette société idéalisée, afin de trouver ceux qui comme elle rejettent le système et qui seront peut-être capables de l'aider à exaucer ses deux souhaits. Mais peut-être y aura-t-il un prix à payer, à nouveau, pour obtenir justice...

C'est avant tout une œuvre poétique extrêmement forte et puissante, vibrante dans les cordes sensibles de chaque individu, faisant s'éveiller tantôt la passion tantôt la crainte, en une succession de tableaux vraiment magnifiques mis en images par Dawn McTeigue et Collette Turner, avec une recherche graphique vraiment au top de ce que l'on trouve dans le milieu des comics. C'est une véritable œuvre d'art que nous tenons là entre nos mains, à plus d'un titre, et il faut clairement lui laisser sa chance et partir à fond dans cette aventure spirituelle et émotionnelle très intense. Si le style tant graphique (disposition des cases, agencement des dialogues, poèmes disséminés en pleine histoire) que scénaristique peut en déboussoler plus d'un, c'est malgré tout un pas nécessaire à franchir pour profiter pleinement de cette expérience. JP Roth est une auteur magnifique et de grand talent, accompagnée des meilleurs de la profession, et elle mérite bien qu'on lui consacre cette 100ème chronique V.O. ! Rendez-vous dans quelques semaines pour d'autres histoires si celle-ci vous a intrigué et plu.

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