samedi 23 juin 2018

Greg Rucka présente Wonder Woman tome 3 - La fin de la mission (Urban Comics - Janvier 2018)


Après une mission en tandem avec Flash pour arrêter le duo infernal formé par Cheetah et Zoom, Diana recouvre enfin la vue grâce à la bénédiction d'Athéna, devenue divinité suprême de l'Olympe. Mais les dieux sont loin d'être en paix et entendent bien se révolter contre ce nouvel ordre, à commencer par Poséidon et Hadès qui cherchent à replacer Zeus sur son trône. Diana devra alors se rendre jusqu'au cœur des Enfers pour y affronter Hadès et accepter l'aide contre-nature d'Arès pour cela, afin que ses alliés puissent survivre à la traversée du monde souterrain. Une fois cette histoire réglée, nous retournons dans le monde mortel où les nombreux et récents bouleversements de Infinite Crisis se font encore ressentir. Wonder Woman, pour sauver le monde d'un désastre imminent et libérer Superman d'une emprise malfaisante, a tué un homme de sang froid. Ce geste a été retransmis en direct dans le monde entier par le satellite Œil, qui cherche à détruire l'Amazone quoi qu'il en coûte. Alors que Diana se rend aux autorités et s'apprête à être jugée, confiante en ses droits, l'Oeil programme une attaque massive de l'île de Themyscira et ses troupes robotiques sèment la mort et la désolation sur leur passage, poussant les Amazones à recourir à une force létale qu'elles s'étaient toujours refusées d'appliquer. Diana arrive juste à temps pour sauver les dernières rescapées de la première vague d'assaut avant que la suivante ne soit déclenchée par son implacable ennemi, et les dieux décident alors de se retirer du monde et de dissimuler à nouveau Themyscira à l'ensemble de l'humanité, afin de régler la situation définitivement. Seule, Wonder Woman prend alors la lourde décision de fermer son ambassade et de mettre fin à sa mission diplomatique, mais elle sera malgré elle accompagnée dans ses derniers efforts par ses partisans les plus proches, incapables de la laisser affronter seule les conséquences des récents conflits. Est-ce la fin de Wonder Woman ?

Greg Rucka termine ici son run sur les aventures de la belle Amazone, avec une histoire où se mêlent plusieurs récits à la fois mais dont on dégagera surtout l'arc de La fin de la mission, directement lié aux événements tragiques de Infinite Crisis. Si vous n'avez comme moi pas encore lu cette grosse saga, pas d'inquiétude l'histoire vous est résumée avant l'entrée dans ces chapitres capitaux pour Diana. Les dessins sont tous bons, rien à jeter dans cet album qui s'avère plein de surprises et également riche en enseignements sur notre héroïne et son monde, ainsi que le nôtre. La fin du tome vous présentera un ultime chapitre servant de conclusion à tout cela et remettant Wonder Woman en perspective avec chacune de ses apparitions les plus importantes aux côtés notamment de Superman. Merci Greg Rucka pour cette superbe histoire, et merci Urban d'avoir aussi bien fait votre travail !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 19 juin 2018

Legenderry - Green Hornet (Graph Zeppelin - Mars 2018)

Couverture limitée exclusive Original Comics

Soyez les bienvenus pour une nouvelle aventure dans le monde steampunk de Legenderry !
Dans ce tome-ci, nous suivons les péripéties du légendaire héros Green Hornet et de son fidèle acolyte Kato, alors qu'ils enquêtent sur une nouvelle guerre des gangs dans les rues de Big City. Ce conflit sanglant vient d'être déclenché par l'arrivée en ville d'un garçonnet qui a rapidement pris les commandes d'un des gangs principaux de la cité, en faisant jouer sa filiation d'avec le terrible mais heureusement disparu Roi du Meurtre. Green Hornet n'aura malheureusement que peu de temps pour tenter d'y voir plus clair dans cette histoire, car est également arrivé en ville depuis peu un nouveau duo de justiciers aux méthodes similaires aux siennes, dont le leader semble se placer au service du Prince du Meurtre et se fait appeler... Red Hornet ! Et comme si tout cela ne suffisait pas, il faut aussi retrouver au plus vite la trace de la principale criminelle de Big City, la mortelle Dame Voilée qui depuis son mariage avec un démon dévoreur d'âmes livre chaque nuit à son époux de pauvres égarés pris dans les rues ou dans les églises peu regardantes de l'étrange Mr. Tik Tok. Comprenant rapidement que tout est lié d'une façon ou d'une autre, Green Hornet et Kato s'allient avec le nouveau venu et entreprennent de démanteler les gangs un par un pour arriver jusqu'à la Dame Voilée avant qu'elle ne provoque la destruction de Big City dans sa folie.

Une très bonne histoire qui nous permet de retourner dans le monde fabuleux de Legenderry, l'une des meilleures inventions de l'éditeur Dynamite en V.O.. Nous suivons donc ici les enquêtes du Frelon Vert, héros se faisant passer pour un criminel afin d'approcher au plus près les milieux où le crime se décide dans sa ville. Le scénario est assez simple, tout se raccroche très facilement dans l'esprit du lecteur qui n'est jamais perdu ou pris de court durant ces cinq chapitres où il se passe néanmoins beaucoup de choses, beaucoup d'action pour le tandem héroïque et ses nouveaux associés. La lecture se fait très facilement également, c'est un vrai plaisir même pour quelqu'un qui ne connaîtrait absolument pas les aventures originales du Frelon Vert, ici tout le monde est le bienvenu pour apprendre à le découvrir et approfondir un peu plus les mystères de Legenderry. Le dessin est de bonne facture, clair et précis lui aussi, on ne s'embrouille pas ce qui est très important de nos jours. Une bonne petite production indépendante donc, servie chez nous par un éditeur de qualité en la personne morale de Graph Zeppelin, qui sait décidément faire fructifier son catalogue avec passion et application. Les suites arrivent dans les mois à venir, il y a déjà celle sur Red Sonja de sortie et on attend encore celle sur Vampirella, ainsi qu'une seconde sur Red Sonja annoncée en V.O. il y a relativement peu de temps. Nous n'en avons donc pas terminé avec Legenderry, loin de là, et tant mieux car c'est un franc succès !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 16 juin 2018

Belladonna (Tabou BD - Mars 2018)


C'est l'histoire (assez courte) d'une fière guerrière Viking que rien n'arrête ni ne saurait tuer. La terrible Belladonna terrasse tous ses adversaires les uns après les autres, hommes ou bêtes voir monstres, aucun ne l'inquiète ! Mais quand ses troupes décident de s'en prendre au territoire Picte, elles seront confrontées aux terrifiants pouvoirs de la sorcière Skene au service du général local qui défend ses terres et sa forteresse sans se soucier des massacres commis par ses hommes. Skene voit dans l'arrivée de Belladonna un défi à relever enfin à sa hauteur, et elle use de ses grands pouvoirs pour tenter maintes fois de détruire l'immortelle Viking mais rien n'y fait, celle-ci se relève toujours et repart aussitôt au combat. Laquelle de ces deux femmes d'exception triomphera finalement de l'autre ?

J'ai longtemps hésité à prendre cet album quand il a été annoncé l'an dernier... et après lecture, je pense que j'aurais gagné à hésiter davantage. L'histoire est plate, le faux sentiment épique que l'on ressent en voyant le sang couler à flots n'est qu'un camouflage pour mieux présenter sans pudeur les scènes de sexe en veux-tu en voilà, et rien ne vient vraiment relever la qualité du scénario qui se limite à ''guerrière doit tuer sorcière''. Les dessins ne sont pas fameux, c'est très détaillé et explicite bien sûr pour que le sexe passe mieux mais ça ne vaut pas grand chose à part ça. Ah et, j'allais oublier, sur la totalité de l'album, la moitié est entièrement réservée aux couvertures alternatives assez vulgaires de la mini-série de seulement 5 épisodes... de quoi crier à l'arnaque quand on s'attend à un récit plus long vu l'épaisseur du tome ! Et ce n'est malheureusement pas la présence d'un court chapitre de Brian Pulido (créateur de Lady Death entre autres) qui viendra sauver l'aspect un rien misérable de cet album, rejeton bâtard d'un mauvais récit de Red Sonja mixé avec un lot de fantasmes délirant. Jusqu'à présent j'ai toujours aimé ce que faisait cet éditeur (Graph Zeppelin et Tabou appartiennent à la même boîte) mais là je ne peux pas cacher ma profonde déception. J'espère vraiment que les prochains albums sur les autres séries annoncées seront de meilleur ton !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 15 juin 2018

La V.O. du vendredi n°106 : Theory of Magic tome 1 (Rothic Comics - A Rothic Novel - Mars 2018)


Il y a longtemps, autrefois dans un monde féérique. La jeune princesse Selyara s'apprête à vivre son épreuve d'entrée dans l'âge adulte des fées, trois jours changée en simple humaine et obligée de survivre dans le monde mortel durant trois jours par ses propres moyens. Selyara est impatiente de prouver qu'elle peut se montrer digne d'une telle épreuve et surtout digne de son futur trône, mais la régente Lavara du royaume féérique ne l'entend pas ainsi et compte bien lui rajouter quelques difficultés. La princesse ne peut donc compter que sur le soutien indéfectible de sa meilleure amie, Gen, qui doit passer sa propre épreuve quelques jours plus tard à peine. Mais alors qu'elle venait de trouver un moyen de vivre parmi les humains, Selyara est soudain prise pour cible par des Chasseurs de Sang issus d'un royaume ennemi et venus pour l’enlever et offrir son sang magique si précieux à leur reine, la cruelle Vana, pour prolonger son immortalité comme il est de coutume pour ce peuple si dangereux. Mais, inquiète pour son amie Gen et également sous le charme de son ravisseur, le beau Lore. Ce-dernier accepte de l'épargner, charmée par sa prisonnière, et lui permet de rencontrer la reine Vana pour que Selyara puisse passer un pacte avec elle : son trône contre une protection totale pour elle ainsi que pour Gen afin qu'il ne lui arrive rien de grave durant son épreuve. Selyara se moque bien de perdre son droit d'accession au trône du monde féérique, du moment que ses proches sont en sécurité. Mais Lore la met en garde, la reine Vana ne donne pas sa parole à la légère et prépare sans doute déjà un piège pour rompre le pacte à son avantage...

C'est une magnifique histoire de fées comme on les aime, un genre de classique dans ce domaine avec une histoire qui n'est certes pas des plus imprévisibles mais qui nous propose un nouveau regard sur ces traditions d'autrefois et ce monde étrange dont ne peuvent que rêver les mortels. Chaque personnage est parfaitement étudié et travaillé pour être crédible et apporter une émotion réelle durant la lecture, à commencer par la belle princesse bien sûr et son ravisseur devenu partenaire. La dessinatrice Sabine Rich met en images à merveille le texte si passionné de JP Roth, une nouvelle réussite pour cette auteure de génie si sensuelle et poétique. Les chapitres sont entrecoupés régulièrement par des pages de texte à la police soigneusement choisie et étudiée pour porter la beauté du récit et des poèmes que l'on y découvre avec affection. Une très belle découverte donc que ce premier tome de Theory of Magic, et j'espère qu'il y en aura un second pour poursuivre l'aventure et la romance !

jeudi 14 juin 2018

Im - Great Priest Imhotep tome 8 (Ki-Oon - Mai 2018)


La véritable nature de l'entité qui possède le corps de Djéser a donc été révélée à Imhotep par son ennemi. Depuis 3000 ans, il s'agit du terrible Apophis qui étend son influence sur l'humanité et provoque des conflits par milliers pour la pousser à trahir les dieux et à se détourner d'eux à jamais. Et il se pourrait bien qu'Apophis réussisse finalement... à moins que les Magaï ne soient tous éradiqués ou soignés, selon ce que choisiront les pontes du culte d'Amon, ainsi que les commandements des dieux de l'Ennéade. Atoum pose une condition : si Im ne parvient pas à juguler l'invasion des Magaï et à vaincre Djéser, il interviendra en personne dans le sort de l'humanité, pour une solution extrême et définitive. Et pendant ce temps dans la ville secrète du culte d'Amon la bataille fait rage entre les Magaï transformés et les prêtres qui tentent de les exorciser, alors qu'Im pense avoir la solution en les emprisonnant dans son prisme lunaire. Mais cela se fait au détriment de la santé de son enveloppe mortelle, qui commence à donner des signes alarmants de fatigue... et ailleurs, Hinome a été enlevée par la branche extrême du culte d'Amon, les fils d'Osiris, dont le leader, profondément jaloux du succès et de l'estime que l'on a d'Imhotep, entreprend d'utiliser les pouvoirs de Sekhmet enfouis en la jeune fille pour incendier le monde entier et détruire toute trace de l'humanité, pour que les dieux puissent créer un monde meilleur ensuite. Dans le désert l'affrontement entre Apophis et Seth tourne au désastre, et c'est alors qu'Atoum autorise la réapparition d'un ancien dieu scellé jusque là, qui pourrait bien renverser la situation... au prix de la personnalité d'Im ?

Huitième tome riche en action cette fois, après les nombreuses révélations du précédent. On fait ici face aux conséquences directes de la réapparition d'Apophis, et Im fera tout son possible pour lui soustraire son ami de toujours, Djéser, prisonnier de son propre corps depuis des milliers d'années. L'histoire suit son cours et évolue gentiment dans une direction assez intéressante que la mangaka semble bien maîtriser jusque là. Le tome se termine sur une nouvelle et frappante apparition, qui pourrait tout changer pour nos personnages favoris ! L'intrigue avec les fils d'Osiris est elle aussi assez intéressante bien que plutôt commune pour un shonen de nos jours, c'est dommage qu'elle ne soit pas davantage étalée dans le temps et qu'elle trouve sa résolution si rapidement.
En bonus sous la jaquette vous trouverez un tableau qui répertorie les différents personnages importants apparus jusque là dans le manga, avec leurs caractéristiques propres et leurs affinités. Le genre de choses que tout lecteur aime savoir et qu'on retrouve généralement dans les entre-deux chapitres ou dans un databook, mais qui ici est assez bien résumé.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 13 juin 2018

War Goddess tome 1 (Graph Zeppelin - Février 2018)


Nous connaissons toutes et tous la légende de Pandora, avec sa boîte remplie de monstruosités ouverte dans notre monde. Ici, Pandora est immortelle et a vécu de nombreux millénaires parmi l'humanité, bâtissant une fortune colossale et créant des entreprises et expériences scientifiques dont le but est avant tout la connaissance de tout et la compréhension des plus grands mystères de l'univers. Aussi, quand le grand collisionneur construit sur une île privée explose en emportant tout le complexe avec lui, Pandora et ses assistantes quittent leur terrain de fouilles et vont explorer l'île dévastée. Elles y trouveront des créatures horribles issues d'une autre dimension, qu'un portail vers notre monde a attiré et qui ont trouvé des corps à posséder. L'un de ces corps, c'est Hellina, la gardienne des Enfers, qui devient donc ici un réceptacle des entités de l'autre réalité et commence à ravager ce qui reste de l'île avant de se rendre à Miami, où il semble que l'explosion ait ouvert un autre passage. Pandora va devoir faire appel à ses alliées de toujours, la femme-araignée Emma/Widow et la sorcière des marais Anathema, pour affronter cette nouvelle ennemie aux pouvoirs terrifiants et aux sombres projets... les déesses de la guerre se reforment et font front commun face au danger, d'où qu'il vienne !

Autant vous le dire tout de suite, malgré ce résumé que j'ai voulu accrocheur... c'est pas terrible. Très honnêtement, ce n'est pas une histoire très bien racontée ni même excellemment dessinée, c'est plutôt moyen dans les grandes lignes et je ne comprends pas trop ce que fait ce titre dans la galerie des réussites de Graph Zeppelin jusque là, qui nous avait habitué à mieux. Aller chercher ce titre dans les tréfonds de l'éditeur V.O. Boundless, spécialisé dans les comics un peu légers, c'est une démarche un rien déstabilisante après les succès que sont Legenderry ou Red Sonja. Mais bon, on va dire qu'il faut de tout pour faire un monde et surtout pour avoir un catalogue assez étoffé, je me contenterai donc de vous dire que je n'ai sans doute pas su apprécier cette lecture à sa juste valeur mais qu'elle a certainement des qualités malgré cela. La couverture n'est pas très heureuse, il y en avait des meilleures dans le lot à choisir comme principale, mais bon tant pis. Graph Zeppelin est un nouvel éditeur sur le marché des comics V.F. et c'est normal qu'il cherche à expérimenter dans différentes directions. Un tome 2 est déjà annoncé, j'espère qu'il sera un rien plus recherché que ce premier qui m'a un peu déconcerté.
Autrement pour ce qui est de la qualité de l'album en lui-même c'est toujours le top de ce qui se fait chez nous, l'édition est soignée et agréable à lire et à afficher dans sa collection. Dommage que le contenu soit un rien en-dessous de ce qu'on aurait pu attendre.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 12 juin 2018

Wonderland tome 1 - Retour au Pays des Merveilles (Graph Zeppelin - Février 2018)

Couverture limitée exclusive Original Comics

Tout le monde connaît l'histoire d'Alice, la petite fille qui s'est un jour perdue dans le monde du Pays des Merveilles. Par deux fois, la jeune fille a su plonger au cœur de la folie et en ressortir. Mais cela n'aura pas été sans séquelles pour elle... de nos jours, Alice est une femme à l'esprit dérangé, presque absente de son propre corps. Mère de deux enfants et épouse d'un mari infidèle, Alice passe ses journées perdue dans sa folie solitaire, avec pour seul compagnon un lapin blanc qui semble lui faire un effet thérapeutique. Tandis que Johnny, le plus jeune des deux enfants d'Alice, vit sa vie avec ses propres problèmes à gérer et ses propres secrets, sa grande sœur Calie est une adolescente Américaine typique, avec un gros problème de personnalité et une perte certaine de ses repères dans la sphère sociale. Disons que Calie a très mal vécu d'assister impuissante au suicide raté de sa mère quand elle avait 13 ans. Depuis, la petite a bien grandi et est devenue une jeune femme qui ne se laisse pas faire et mène sa vie comme elle l'entend, malgré les responsabilités qui sont les siennes à son âge. Quand un jour, en cherchant le lapin blanc de sa mère, Calie tombe dans un trou au fond de leur cave, elle n'y croit d'abord pas. Un autre monde ? N'importe quoi ! Mais les terribles épreuves qu'elle sera forcée d'affronter durant son séjour au Pays autrefois des Merveilles la changeront terriblement, faisant d'elle une victime devenue bourreau que rien ne saurait arrêter ou menacer. Revivez à travers son propre séjour celui d'Alice, et constatez avec épouvante que la folie a laissé place à une horreur sans nom dans cet autre monde. Bienvenus à Wonderland, entrez si vous l'osez...

Et le voilà enfin, ce que tous les fans attendaient, une adaptation V.F. de la série culte de Zenescope en V.O., Wonderland ! Grâce aux efforts de Graph Zeppelin nous disposons à présent d'un magnifique premier tome très soigné, rempli de bonus très intéressants et bien entendu de la première partie d'une histoire qui a su séduire le public sur le long terme depuis son prologue. Raven Gregory, l'un des trois pontes de Zenescope, nous livre une vision très dark et horrifique du Pays des Merveilles d'Alice, qui se rapprocherait davantage des écrits délirants de Lovecraft sur les Anciens par exemple. D'ailleurs les auteurs ne s'en cachent pas et de nombreuses références sont placées ici et là à travers les pages et les cases pour le plus grand plaisir de celles et ceux qui sauront les trouver. Nous suivons donc les aventures non pas d'Alice devenue adulte, mais bien de sa fille aînée Calie, Carrol Ann. Les dessins sont magnifiques, comme tout le travail artistique autour de cette série, c'est un vrai gros plaisir à lire et à parcourir de fond en comble, comme un bon film d'horreur qui viendrait jouer avec les codes de notre enfance et adolescence avec cependant un ton très adulte et sombre. Al Rio, Rick Bonk et Daniel Leister accompagnés de Nei Ruffino livrent un gros travail de qualité sur les dessins pour illustrer au mieux le scénario assez complexe à la longue et la folie ambiante de Wonderland. Et bien entendu l'histoire ne s'arrête pas là, une suite est prévue et la série a continué pendant un bon moment en V.O.. Faisons confiance à Graph Zeppelin qui a su jusque là nous prouver qu'il s'agissait d'un éditeur sérieux, soucieux de la qualité de ses parutions et de la diversité de son catalogue. Rendez-vous on ne sait pas encore quand pour la suite, si vous osez franchir le pas !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

jeudi 7 juin 2018

Jurassic World - Fallen Kingdom (Universal Pictures - 2018)


Trois années sont passées depuis la catastrophe qui ferma le parc de luxe Jurassic World pour de bon. Durant ces trois ans, les dinosaures de l'île d'Isla Nublar ont colonisé la plupart du territoire, survivant en autarcie jusque là sans que le monde extérieur ne vienne les perturber. Mais lorsque le volcan sur l'île se remet soudain en activité et entre en éruption, c'est tout un débat scientifique et philosophique qui anime les discussions et manifestations de part le monde. Doit-on sauver les dinosaures de l'extinction qui s'annonce à la destruction de leur île, ou bien doit-on les laisser disparaître à jamais ? L'Homme a-t-il une part de responsabilité dans leur existence qui l'obligerait à les préserver ? Le Dr. Ian Malcolm, ancien rescapé du tout premier parc, est entendu comme expert de la question par une commission spéciale aux États-Unis afin d'aider le monde à comprendre le phénomène nouveau qui s'annonce, mais c'est peine perdue comme on le sait bien dans les films de cette saga. Le gouvernement des États-Unis décrète qu'il ne lèvera pas le petit doigt pour sauver les dinosaures, au grand désarroi des militants pour le droit à la vie et à la sauvegarde des espèces en danger, dont une association particulièrement active présidée par Claire, ancienne directrice du parc dans le film précédent. Contactée d'urgence par un richissime investisseur après cette tragique annonce, Claire se rend dans la propriété de Sir Benjamin Lockwood, ancien associé de John Hammond s'étant détourné du projet de résurrection des dinosaures dès l'origine. Lockwood désire transférer les dinosaures d'Isla Nublar sur une nouvelle île, déserte et totalement autosuffisante, où ils pourraient enfin vivre loin des Hommes et en paix. Pour cela il finance une expédition de la dernière chance à bord du navire Arcadia pour se rendre sur Isla Nublar afin de capturer des spécimens précis des dinosaures survivants avant que le volcan ne détruise toute l'île. S'il a besoin des connaissances de Claire pour que ses hommes puissent explorer le parc en ruines, il lui faut aussi les compétences uniques d'Owen Grady pour parvenir à capturer le plus dangereux et fuyant des spécimens, Blue, la seule Vélociraptor encore en vie. Claire doit donc convaincre Owen de venir avec elle sur Isla Nublar, ce qu'elle parvient à faire non sans mal. Mais malgré toutes leurs bonnes intentions, Claire et Owen ainsi que leurs partenaires seront trahis par un homme de Lockwook désirant vendre les dinosaures comme armes de guerre et pièces de collection à de riches enchérisseurs que la morale n'arrête pas. Avec l'aide du Dr. Henry Wu, le traître a même réussi à recréer l'horreur de Jurassic World : un nouvel In Dominus, plus petit, plus terrifiant encore que la première version, et mortel à un point inimaginable. Claire et Owen auront très peu de temps pour empêcher la prochaine vente aux enchères et sauver les dinosaures et l'humanité toute entière du désastre qui s'annonce...

Nous y voilà donc, le second volet de la nouvelle saga Jurassic World imaginée par Colin Trevorrow et réalisé cette fois par Juan Antonio Bayona, à qui l'on doit notamment L'Orphelinat et The Impossible. Le film va passer son temps à jouer sur la corde sensible de la génération ayant grandit avec les films Jurassic Park, à savoir l'existence et la préservation des dinosaures dans un sanctuaire inviolable mais immanquablement mises en danger par des hommes d'affaires peu vertueux. On retrouve les ficelles principales du second Jurassic Park – Le Monde Perdu qui tentait maladroitement la même chose à un degré bien moindre. Ici c'est pour moi, je le dis clairement, une vraie réussite car le traumatisme est bien présent. Voir des dinosaures disparaître dans l'oubli et l'éruption du volcan, l'île de notre enfance détruite, et constater les réelles intentions des Hommes à l'égard des géants du passé, tout cela fait vibrer le défenseur nostalgique des animaux et adorateur des dinosaures que je suis et que nous sommes à peu près tous. Le premier Jurassic World rendait la licence plus adulte, plus ancrée que jamais dans notre monde et ses problématiques, ce second volet enfonce davantage le clou et réussit brillamment ce que Le Monde Perdu avait en partie échoué à faire, à savoir faire peur, faire réfléchir et faire ressentir au public de très fortes et variées émotions. Si on joue le jeu bien entendu, car vous pouvez toujours tomber sur de sombres individus qui passeront tout le temps dans la salle de cinéma à se moquer du film et de ses ficelles qui, il est vrai, sont assez grosses et prévisibles dans le genre. Mais ça ne veut pas forcément dire que c'est mauvais, ce qui est attendu se produit et cela permet de surprendre le spectateur par instants choisis quand le film commence à partir dans une direction assez radicale qui pourrait choquer et tout changer. Plus que jamais les thématiques fortes de Jurassic Park sont présentes et anoblies dirai-je même par Fallen Kingdom, à savoir le droit à la vie des espèces en voie de disparition, l'inconscience de l'Homme jouant à Dieu, l'attrait du pouvoir et de l'argent, et les conséquences souvent tragiques qui résultent de cette rencontre entre deux mondes.

Vraiment, je reconnais les défauts du film et je suis le premier à me montrer le plus objectif possible en rationalisant ma pensée... mais je ne peux m'empêcher d'être profondément séduit par cette nouvelle vision de l’œuvre de notre enfance, plus adulte désormais et plus cruelle encore. Que donnera la suite ? Car suite il y aura, c'est forcé vous verrez vous-mêmes en allant soutenir le film dans votre cinéma. Donnez-lui sa chance, logiquement vous devriez être au moins un peu satisfaits à la sortie. Attention toutefois au jeune public, comme d'habitude et comme depuis Jurassic World surtout, les scènes sanglantes et choquantes sont nombreuses et il est possible que certaines donnent des cauchemars aux plus fragiles, donc soyez prudents et prévenants. Autrement, foncez et dîtes-nous ce que vous en pensez !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne séance, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !


mercredi 6 juin 2018

Vampirella Masters Series tome 1 - Opération Grand-nul-part (Graph Zeppelin - Février 2018)

Couverture limitée exclusive Original Comics, par David Finch

Dans ce volume, deux histoires complètes par le duo Mark Millar et Mike Mayhew !

Dans un premier temps notre héroïne la plus sexy et mortelle poursuit son voyage à travers les États-Unis en quête d'aventure et de réponses. Elle mettra bien vite le pied dans une véritable poudrière lorsqu'elle entend parler d'un vampire ayant massacré tous les clients d'un bar et s'étant évadé de la prison locale avec l'aide de deux autres. En remontant la piste encore chaude de ces meurtres, Vampirella arrive jusqu'à une petite ville, Gentle Creek, peuplée uniquement de vampires ! Toute la ville est infestée, il ne reste que le shérif d'encore mortel... mais pourquoi, justement ? En prenant le temps de se reposer et de poser les bonnes questions après un premier contact plutôt difficile, Vee apprend que la ville a été contaminée il y a quelques temps mais que les habitants, de braves gens asse honnêtes dans l'ensemble, on décidé de ne pas répandre l'épidémie alentours, restant confinés en ville et se nourrissant de doses sanguines médicales ou surgelées. Le shérif, un brave homme dévoué à sa ville, s'occupe de surveiller les environs le jour venu, avant qu'à la nuit tombée les habitants ne sortent et ne tentent de mener leur vie le plus normalement possible. Bien sûr, au sein de cette communauté idéale il y a quelques brebis galeuses qui aimeraient beaucoup se servir de leurs pouvoirs pour étendre leur territoire de chasse et se faire un nom, mais ils sont bien vites rattrapés par les autres et mis au pas, ou exécuté en plein soleil si besoin. Pas de quoi se sentir menacée donc, Vee s'apprête d'ailleurs à repartir en laissant Gentle Creek derrière elle et en leur accordant sa confiance... mais sitôt disparue des limites de la ville elle constate que le reste du monde a malheureusement une opinion très tranchée en la matière, et qu'une attaque militaire de grande envergure est en cours sur le Grand-nul-part pour éradiquer tous les vampires présents en ville et alentours. Ni une ni deux, la belle Vampirella fait aussitôt demi-tour pour prêter main forte à ses hôtes, mais peut-être est-il déjà trop tard car la cruauté des humains est apparemment sans limite...

Dans la seconde histoire, nous suivons Vampirella toujours en plein périple vers l'inconnu, alors qu'elle enquête sur un trafic de drogue vampirique. Elle et son chauffeur du moment sont soudain attaqués sur la route par des êtres difformes et à l'évidence démoniaques, qui tentent de les tuer sans y parvenir bien entendu. Vee décide alors de pousser plus loin ses investigations et remonte jusqu'à une sombre affaire de rituel infernal et de miroir magique hanté par le Mal pur, alors qu'elle sauve de justesse un jeune garçon et sa mère d'un autre groupe d'assaillants. Apparemment la mère aurait été soumise au miroir maudit et sa propre transformation en créature infernale n'est plus qu'une question de temps. Rattrapés par les monstres et leurs limiers, nos héros trouvent refuge dans un bâtiment qu'ils peuvent défendre, avec l'aide de deux agents fédéraux très spéciaux enquêtant eux aussi sur cette sombre affaire, et pas vraiment étonnés de croiser Vampirella sur leur chemin. L'assaut commence et la belle va alors se changer en bête féroce, bien déterminée à ne laisser partir aucun de leurs poursuivants. Mais la mère du jeune garçon se transforme à son tour et s'apprête à tuer tout le monde, aussi Vee doit-elle faire un choix déchirant pour que certains puissent s'en sortir. Quoi qu'il arrive à l'issue de cette nuit infernale, le miroir des peurs reste introuvable et poursuit lui aussi sa route...

Voilà deux épisodes complets signés Mark Millar donc, dans la collection Masters Series que Panini avait commencé à éditer il y a quelques années maintenant avant de tout abandonner. Merci donc à Graph Zeppelin d'avoir sorti ce titre et d'avoir fait un travail si remarquable sur la qualité de l'album, assez luxueux et très agréable à la lecture, du bon travail donc. Les dessins sont signés Mike Mayhew, qui nous offre là de superbes planches sur la belle vampire donc aucune n'est à jeter, tout est magnifique du début à la fin, on en redemanderait même un peu ! L'humour noir est toujours bien présent comme de juste chez Mark Millar, un vrai bonheur dans le genre décomplexé.
Ah oui avant de finir, sachez que ce tome en V.O. est en fait le troisième de la collection, mais le premier chez nous dans cette nouvelle édition par Graph Zeppelin. Ne soyez donc pas déboussolés en lisant ''volume trois'' sur la couverture interne, tout va bien vous n'avez pas raté deux précédents épisodes, tous les volumes peuvent à-priori se lire et être adaptés indépendamment. Vivement les prochains si l'éditeur continue de faire de l'aussi bon travail avec Vampirella, c'est un honneur que de posséder ces beaux albums bien soignés dans sa bibliothèque !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 5 juin 2018

Récit complet Batman n°6 - Batman : la légende secrète (Urban Comics - Avril 2018)


Dans ce nouveau numéro de la revue kiosque Récit complet Batman, nous avons droit à une sélection de quelques uns des meilleurs récits de l'auteur Len Wein durant les années '70 principalement. Une décennie qui a vu le Chevalier Noir prendre petit à petit un tournant plus sombre dans ses aventures, après la folie psychédélique des années '60. Len Wein arrive en petit génie de son époque et réinstaure une ambiance plus dramatique, plus torturée, autour d'un Batman qui perd peu à peu pieds et qui doute de sa mission comme de lui-même. Si l'histoire principale ici est La légende secrète de Batman qui reprend les origines connues du héros tout en les éclairant d'un nouveau jour avec force détails, nous trouvons aussi dans ce numéro deux autres récits majeurs de leur époque, à savoir une véritable chasse à l'homme dans Gotham contre un Batman devenu aux yeux de tous un assassin de sang froid, et la tragique apparition du troisième Gueule d'Argile, un homme brisé par la douleur intense qu'il ressent en permanence et hanté par sa propre folie. Des personnages tragiques donc, comme les aime Len Wein et il ne se privera pas d'en faire sa marque de fabrique tandis que son Batman commence rapidement à déchanter et à douter de tout, y compris de lui-même. Accompagné aux dessins par des talents de renom comme Jim Aparo, le vétéran, ou encore le jeune John Byrne, appelé à un grand destin dans l'industrie des comics, Wein pose les bases de ce qui inspira quelques années plus tard la refonte de DC durant l'ère Classique.

Encore une fois un numéro à lire absolument, riche en informations et en récits de grande portée, qui prouve qu'Urban sait très bien exploiter et présenter le foisonnant passé de Batman quelle que soit l'époque.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 2 juin 2018

Fantastic Four tome 1 - L'appel des ténèbres (Panini Comics - Septembre 2005)


Le Docteur Fatalis est de retour et compte bien prendre sa revanche sur Red Richards une bonne fois pour toutes. Pour ce faire, il se décide à abandonner ses tentatives scientifiques, que Richards a toujours contré, pour se pencher du côté de son immense savoir en matière de sorcellerie. Ayant désormais de nouveaux pouvoirs et une nouvelle armure après un pacte déchirant avec des démons issus de l'Enfer, Fatalis entreprend de briser l'union des 4 Fantastiques en les assaillant de visions cauchemardesques et en prenant le contrôle de l'esprit de leur plus jeune enfant, Val, qu'il a autrefois aidé à mettre au monde. Vaincu, totalement dépassé par la situation, Red ne sait plus que faire pour sauver sa famille du danger qui menace. Séparé des autres, isolé dans une immense bibliothèque d'ouvrages sur la magie, Red n'a qu'une seule chance : Fatalis lui laisse un temps libre pour apprendre la magie et prouver qu'il peut devenir son égal dans ce domaine aussi, ou bien abandonner devant l'obstacle trop difficile à appréhender pour son esprit si scientifique et analytique. Heureusement pour Red, le Docteur Strange pourra lui prêter main forte et lui faire comprendre ce qu'est la vraie magie, afin qu'il puisse libérer les siens et affronter Fatalis à armes égales, voir peut-être le surpasser de nouveau. Mais cette histoire ne se finira pas bien, chers amis, car une tragédie pointe le bout de son nez et que le danger guette la moindre occasion pour frapper la première famille de Marvel de plein fouet ! Les 4 Fantastiques seront-ils assez forts, assez unis, pour surmonter le drame qui s'en vient ?

Je ne sais pas ce qu'il en est pour vous chers lecteurs, mais personnellement c'est pour des histoires comme celles-ci que je continue à lire des comics depuis si longtemps. Mark Waid a parfaitement su concrétiser sa vision de ce que doivent être les Fantastiques, de ce qu'ils doivent représenter pour l'univers Marvel et pour eux-mêmes, et il a également très bien compris le personnage tragique et tourmenté de Fatalis pour en faire autre chose qu'un despote belliqueux de plus. Cette histoire commence sur des notes assez légères, les Fantastiques explorant d'autres mondes, d'autres dimensions, menant leur mission scientifique de front et restant soudés les uns aux autres comme une vraie famille unie. Mais très vite on bascule dans l'horreur, tout d'abord avec la chute morale de Fatalis qui ne sera jamais tombé aussi bas dans la vilénie et qui n'aura jamais fait plus grand sacrifice qu'ici pour obtenir de plus grands pouvoirs, dans une tentative parfaitement désespérée de prouver enfin au monde entier et surtout à lui-même qu'il est supérieur à Red Richards. Le sacrifice est d'ailleurs le thème principal de cette histoire, avec celui de la famille bien sûr comme toujours avec les Fantastiques. Je suis émerveillé par ce récit si sombre et pourtant si beau, si inspirant, et comme je le disais plus haut c'est exactement pour vivre ces sensations que je lis des comics, anciens ou récents. C'est peut-être mon histoire préférée des Fantastiques, avec sa suite dans le tome 2 Coup de force que je vous ai déjà chroniqué plus tôt. Mark Waid fait résonner ce qu'il y a de meilleur en chacun de nous à la vue des épreuves affrontées par la famille la plus unie de Marvel, et on tourne chaque nouvelle page avec appréhension mais émerveillement également. Les dessins du regretté Mike Wieringo sont d'une beauté saisissante et traduisent à merveille le scénario de génie des auteurs et éditeurs, rien n'est laissé au hasard et de belles pistes s'ouvrent pour l'avenir. Plus que jamais, les Fantastiques sont la première pierre de l'édifice Marvel et j'espère que de nos jours ils sauront retrouver cette place dans leurs nouvelles aventures programmées.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 1 juin 2018

La V.O. du vendredi n°105 : Batman Arkham - Poison Ivy (DC Comics - 2016)


Parmi le nombre impressionnant de vilains présents dans la galerie de Batman, il en est une qui sort particulièrement du lot, nulle autre que la rousse la plus sexy et dangereuse de l'histoire des comics, Poison Ivy.
A l'origine Pamela Lillian Isley est une jeune étudiante en botanique avec un don certain, qui finit entre les mains de mauvaises personnes qui vont l'utiliser tour à tour pour dérober des herbes antiques et empoisonnées ou bien comme cobaye de laboratoire pour des sérums très dangereux. L'un ou l'autre de ces destins mènent de toute façon à la même conclusion : la belle devient alors une créature on ne peut plus menaçante, insensible à toute forme de poison et capable d'en créer à volonté à partir de son corps et de son sang, voir même de ses propres phéromones. Si elle fut d'abord une reine du crime tout ce qu'il y a de plus classique lors de sa première apparition dans les années '60, elle devint au fur et à mesure du temps une ennemie acharnée de Batman, seul homme capable de lui résister. Son côté écoterroriste ne s'est développé que tardivement comparé à ses premières origines racontées, mais c'est comme cela que nous la connaissons le mieux depuis les années '80 et l'ère dite Classique de DC, avec laquelle nous avons toutes et tous grandis. Grande protectrice de la nature et fervente adepte de la révolution brutale en ce qui concerne le règne humain sur la Terre, Ivy peut aussi connaître de troublants moments de lucidité et de fragilité lorsque son passé refait soudain surface ou bien lorsqu'elle est à nouveau manipulée par de mauvaises personnes pour que ses travaux deviennent des armes.

Poison Ivy apparaît à une époque où les femmes dans les comics sont un peu plus présentes, les mœurs se libèrent un rien et l'on peut maintenant parler de femmes fortes à opposer à nos héros fleurons de la masculinité. Catwoman l'était en son temps, pionnière du genre, mais il manquait encore quelque chose pour en faire une femme fatale capable d'écraser les hommes, et ce fut en créant le personnage de Poison Ivy que DC parvint à ce stade. Cet album de la collection Batman Arkham se concentre donc sur les meilleurs récits autour du personnage d'Ivy, de sa première apparition en 1966 jusqu'en 2013 lors de l'event Forever Evil des New52, en passant par les années '80-'90 qui furent un véritable terreau pour que ses racines plus profondes puissent se développer. Petite mais diablement rusée, cette femme fatale a tous les atouts en main pour faire flancher le moindre obstacle à ses volontés, mais elle peut aussi se montrer plus douce voir protectrice envers les plus défavorisés comme durant le tremblement de terre à Gotham. Alors, ennemie intime, amour interdit, femme létale ou bien amante passionnée, défenderesse de la nature ou criminelle farouche, telles sont les multiples facettes de Poison Ivy, qui vous seront présentées dans cet album assez épais. Sorti à l'origine pour les 50 ans de l'invention du personnage chez DC, cette anthologie ravira tous les connaisseurs ainsi que les novices et vous donnera un nouveau regard sur un personnage très important de la galerie de vilains de Batman, à plus d'un titre.

Évidemment c'est en V.O., la collection comporte d'autres volumes sur le Sphinx, Freeze, Man-Bat, Hugo Strange, l’Épouvantail... mais c'est vraiment celui d'Ivy qui me paraît à la fois le plus beau et le plus pertinent. Quelques uns de ces récits ont été traduits par Urban chez nous et sont donc disponibles dans certaines revues kiosque, mais rien ne vaut un plongeon directement au cœur de la source. Une très bonne lecture donc, vivement conseillée pour ceux que l'anglais ne déroute pas !