lundi 21 janvier 2019

America (Graph Zeppelin - Juillet 2018)

Couverture alternative exclusive Original Comics

Super-héroïne autrefois invincible, ou du moins invulnérable, Bernie ''America'' Calloway a perdu cet avantage il y a peu de temps, mais refuse toujours de rester au placard et de ne pas intervenir lorsqu'un crime est commis. Pire : plus la situation est dangereuse, plus elle prend son pied. Car rien ne la fait se sentir plus vivante que la sensation de douleur, nouvelle amie dont elle prend grand soin. Costume taillé sur mesure pour ne jamais la laisser en paix, action en pagaille et combats de rue sanglants, elle ne rechigne devant rien pour éprouver ne serait-ce qu'une once de ce que les gens normaux essayent plutôt d'éviter. Mais quand ses frasques finissent par la mettre en danger autant physiquement que moralement, la société qui l'emploi, Herocorp, décide de remanier leur accord et de lui adjoindre un équipier ayant pour mission de veiller à ce qu'elle n'aille pas trop loin. Ca tombe mal, car America a toujours le goût du risque chevillé au corps et même à présent qu'elle est redevenue ''normale'' en terme de sensibilité, elle compte bien mettre ses années d'expérience dans le combat à mains nues et dans les enquêtes criminelles pour garder sa place... et kiffer autant que possible !

Héroïne déjantée aussi forte qu'intelligente, America représente une nouvelle phase dans l'ère des super-héros. Désabusée et incapable de ressentir quoi que ce soit de positif, elle voit dans la douleur physique son seul exutoire et la recherche à tout prix dans chacune de ses interventions. Le masochisme explique bien des choses, mais elle garde néanmoins un sens très clair de la justice et de la validité de ses actes. Est-ce qu'elle va trop loin ? Est-ce que son addiction à la douleur l'a rendu folle au point de risquer sa vie et celle de son partenaire ? C'est au lecteur d'en décider, en quatre courts chapitres qui se lisent très -trop- vite et superbement édités par Graph Zeppelin chez nous dans ce beau format dont on commence à prendre l'habitude. Jason Pearson, Alé Garza, sur un scénario de Jon Hughes, ce comics très indépendant et underground vous fera prendre votre pied du début à la fin, vous fera vous poser de bonnes questions quant à l'intégrité morale d'un héros, et vous frustrera par sa durée minimale. On en redemande, alors si quelqu'un lit ces lignes un jour chez Graph Zeppelin comme chez l'éditeur VO : on en veut encore plus !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire