Après
les récentes évolutions dans sa vie tant privée que
super-héroïque, Carol Danvers est en proie à une sorte de doute
dont elle n'aime vraiment pas la présence dans son esprit. Avec
l'aide de Captain America, elle finit par décider de reprendre à
son compte le nom de Captain Marvel, titre venant d'un grand héros
défunt qu'elle admirait énormément et dont elle ne s'était jamais
résolu à prendre le flambeau. S'en suivront divers combats
titanesques, exactement l'envergure qu'il lui fallait pour se
défouler et laisser libre cours à ses sentiments contrastés.
Robots géants ou dinosaures catapultés à notre époque, aucun ne
fera le poids face à Captain Marvel nouvelle mouture ! Mais
après un voyage dans le temps des plus risqués et une phase
d'introspection elle aussi assez dangereuse, Carol n'est plus sûre
de grand chose. Avoir réussi à rencontrer son idole, une aviatrice
et pilote légendaire, n'a réussi qu'à la faire douter davantage de
ses capacités et de sa légitimité, surtout quand le passé se
rappelle à sa mémoire de façon aussi nette et cruelle.
Cependant,
malgré le retour d'anciens ennemis ou du moins de personnes s'en
inspirant et le harcèlement de Tony Stark pour lui confier de
nouvelles responsabilités et missions à son niveau, le pire reste
encore à venir : Carol apprend par son médecin que son cerveau
est attaqué par une sorte de tumeur, issue des tissus
extraterrestres Kree ayant fusionné avec elle lors de son accident,
celui qui lui a conféré ses pouvoirs après la mort du premier
Captain Marvel. Dès ce moment, il lui est désormais formellement
interdit d'utiliser son pouvoir pour voler, car les spécialistes
s'accordent à penser que c'est cette zone du cerveau qui est
touchée. La masse étrangère ne fait que se développer davantage
si Carol utilise ses capacités de vol, mais apparemment elle peut
encore bénéficier de sa force et de ses projections d'énergie.
Combien de temps tiendra-t-elle à ce rythme, alors que ses
adversaires se multiplient et semblent se donner le mot pour
l'épuiser et la pousser hors de ses limites ? Cette affection
semble avoir pour origine un événement crucial dans le passé de
Carol, en lien avec son récent voyage temporel et la rencontre avec
Helen Cobb, la grande pilote dont elle s'est toujours inspirée et
qui a réussi un temps à lui dérober ses pouvoirs. Elle aussi est
décédée suite à une maladie de même nature. Quelque chose ou
quelqu'un semble bien décidé à faire de la vie de la nouvelle
Captain Marvel un véritable calvaire, et peut-être bien que cette
fois-ci l'héroïne et forte tête devra admettre qu'elle a besoin
d'aide...
Sous
couvert d'une première partie assez légère puis d'une seconde
plutôt axée sur la nostalgie, nous permettant entre autre de
revivre le moment fatidique où Carol a obtenu ses pouvoirs, ce
premier tome de la série démarrée en 2012 par la scénariste Kelly
Sue DeConnick nous offre en fait une vraie tragédie moderne comme on
en voit assez peu chez les super-héros normalement. Touchée de
plein fouet par la maladie et par le doute, la nouvelle Captain
Marvel ne comprend pas réellement ce qui lui arrive et la façon
dont elle peut y faire face, elle qui est plus habituée aux ennemis
bien tangibles et solides pour se défouler dessus. Les auteurs nous
offrent donc l'occasion de plonger au cœur des craintes et du passé
de cette grande héroïne méconnue, même si bien sûr il n'y a
aucun suspens puisque nous savons déjà, via Civil War II
ou encore Secret Empire
notamment, qu'elle est toujours là et semble s'en être sortie sans
trop de mal. Mais tout de même, l'émotion est bien présente et on
attend la suite avec une relative impatience, ne serait-ce que pour
savoir comment elle va réussir ce tour de force et comment sa vie va
changer après cela.
Les
dessins sont plutôt bons, énergiques, dynamiques, ils mettent bien
en valeur les personnages forts comme Carol et leur côté féminin
n'est pas gommé par leurs exploits, au contraire les deux aspects se
répondent et échangent sans arrêt, via des dialogues très bien
ciselés et conçus pour que le lecteur se sente totalement dans le
bain, ainsi bien sûr qu'avec des graphismes plutôt bien travaillés
même si un peu inégaux par moments d'un artiste à l'autre. Une
cohérence graphique aurait été appréciée mais en 12 numéros
beaucoup de choses sont amenées à changer au niveau des équipes
créatives, donc ce n'est pas un cas anormal ni un mal car au final
cela permet de bien séparer les trois grands axes de cet album, pour
mieux s'y repérer.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
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