Batman Beyond tome 3 - Survoltage (Urban Comics - Août 2021)

Ces événements se déroulent un an après ceux du tome précédent et de la Nuit des Jokerz. La relation déjà tendue entre Bruce et Terry est devenue franchement glaciale, au point que notre nouveau Batman s'entraîne désormais sous la supervision de Dick Grayson et n'a que des contacts limités avec son ancien mentor, qui de son côté tâche toujours de garder un œil sur lui.

Et cette double protection, Terry en aura bien besoin quand le maire de Néo-Gotham est soudainement assassiné par son propre fils, un mutant ayant développé des pouvoirs liés à l'électricité et menaçant à présent de détruire toute la ville, aidé en cela par un vieil adversaire de Terry, le chimiste Ghoule, qui a considérablement augmenté les pouvoirs de celui qui se fait maintenant appeler Volt.

Pour ne rien arranger, Terry doit faire face non seulement à son nouvel ennemi, mais aussi à une coalition formée par d'autres redoutables opposants comme Stridor, l'Hypnotiseur et Inque. Heureusement rien qui ne soit foncièrement insurmontable avec des efforts remarquables, mais ce sera quand même assez juste. Volt est arrêté et placé en animation suspendue, tandis que tout le monde panse ses blessures chez soi.

Terry va ensuite replonger à nouveau dans le passé de Bruce en tant que Batman quand le Man-Bat originel refait soudain surface et menace à son tour de s'en prendre à la ville et à ses citoyens si on ne lui accorde pas le repos qu'il souhaite en compagnie des siens. Comme pour Mister Freeze quelques années plus tôt, le nouveau Batman va assister à la dernière sortie de l'un des vilains emblématiques de la grande époque de Gotham City, une fin amère et tragique bien entendu.

Enfin, après un conflit interdimensionnel opposant notre ligne temporelle à celle des Seigneurs de la Justice, et la défaite de ces derniers face aux vrais héros, Terry se prend à couler des jours heureux volés par-ci par-là dans cette autre réalité, où son père est toujours en vie et où il s'efforce donc de renouer avec lui des liens bien trop fragiles. Bruce tente de le mettre en garde à plusieurs reprises, mais la confiance ne règne plus entre eux et Terry préfère se bercer d'illusions tandis que son homologue de l'autre réalité s'entraîne durement pour devenir lui aussi un nouveau Batman pour son monde.

Quand Volt est relâché et entend parler de ce conflit entre réalités, il prend aussitôt la décision de doubler Ghoule et d'enlever Dick Grayson pour forcer Batman à lui indiquer la position du portail entre les dimensions, dans le but d'infiltrer l'autre monde lui aussi et de retrouver son propre père, peut-être toujours en vie. Terry met un certain temps à abandonner ses propres rêveries pour se rendre finalement compte qu'il partage bien plus en commun avec Volt qu'il ne le pensait au départ, et il va essayer de le raisonner à son tour autant que possible. Il faudra le sacrifice héroïque de Dick pour que la situation redevienne sous contrôle, mais le pire aura été évité de justesse !

L'occasion pour toute la bat-family de se rassembler une nouvelle fois au chevet de l'un des leurs et de faire le point, de renouer les liens qui s'étaient défaits avec le temps et la méfiance, et peut-être de bâtir ensemble un monde meilleur pour eux comme pour Néo-Gotham...

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Dans ce troisième et à-priori dernier tome de la série Batman Beyond édité par Urban Comics chez nous, il n'est fait mention qu'une seule fois des événements des tomes précédents, principalement la Nuit des Jokerz et seulement pour situer clairement le contexte de ces aventures-ci. Il faut dire qu'il s'en est passé des choses depuis la dernière fois que l'on a quitté Terry McGinnis !

Le fait de réaliser que peut-être cette fois-ci était la dernière occasion de voir Terry et l'univers Beyond me fait un petit pincement au cœur, car c'est une atmosphère que j'aime énormément même s'il y a de nombreux raccourcis et que beaucoup d'intrigues secondaires ne sont absolument pas résolues. La porte est donc ouverte pour une suite, du moins je l'espère de tout cœur.

Si le scénario reste assez sombre, notamment les parties avec Volt ou Man-Bat, le reste paraît plus léger ou disons plus facile à vivre pour Terry, qui s'enfonce dans ses propres illusions en tentant de retrouver un père qui n'est déjà plus le même depuis longtemps et en s'éloignant du seul mentor à l'avoir jamais mis véritablement à l'épreuve. La fin est heureuse, ouverte comme je le disais plus haut, et teintée d'espoir dans cette mégalopole où rien n'est jamais aussi simple qu'il n'y paraît.

Le dessin quant à lui oscille entre le cartoon à la Bruce Timm et un style plus lambda et passe-partout qui démontre je pense un profond manque d'ambition pour ce titre, qui n'était peut-être pas l'un des plus rentables ou populaires de son temps pour DC. C'est loin d'être inoubliable, mais pas totalement désagréable non plus il faut le reconnaître, il y a tout de même des qualités certaines que l'on n'enlèvera pas à la série pour son tome final.

Au fond, après cette lecture, je me rends surtout compte que j'ai davantage apprécié les deux premiers tomes et que j'imaginais une conclusion différente pour la série en comics, sachant que l'on n'a toujours pas atteint le point fatidique du grand final de Justice League Unlimited qui représente un aboutissement pour le personnage de Terry et son univers. Un jour, peut-être... en attendant je suis quand même content d'avoir eu ma petite dose de rappel nostalgique de mes matinées passées devant la télé à regarder la série d'animation, dans une version plus adulte et plus sombre certes mais toujours avec ce côté spécial qui transcende les générations. Il ne tient qu'à vous d'y goûter aussi à votre tour !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

La Guerre des Démons tome 2 - La Porte de l'Enfer (Bragelonne - Septembre 2011)

Quelque part dans le vaste désert composant l'empire de Kesh la Grande, un nouveau complot est sur le point de mettre en danger toute vie sur Midkemia. Belasco, le second frère d'Amirantha le démoniste, entreprend une série de sacrifices auprès de ses fidèles fanatiques, dans le but d'invoquer un Roi Démon sur le plan terrestre du Premier Cercle de la réalité. Si cela venait à aboutir, ce serait la fin de toute notion de liberté et même de vie sur l'ensemble de la planète, et peut-être même au-delà.

Un an après les tragiques événements de l'Île du Sorcier Noir, qui auront coûté la vie à Miranda, Pug et le Conclave des Ombres réunissent leurs forces pour enquêter à nouveau sur les agissements de Belasco et tenter de l'interrompre avant qu'il ne soit trop tard. Leur exploration de plusieurs mondes déjà visités par des hordes démoniaques va leur permettre de découvrir de nouvelles traces du passage de Macros le Noir, à une époque reculée, et leur fournir des éléments d'importance qui pourront leur être utiles pour mieux comprendre la véritable nature du Cinquième Cercle et des démons qui le peuplent.

Lorsqu'il ne fait plus aucun doute que les plans de Belasco menacent directement tout être vivant, le Conclave rassemble tous ses membres et ordonne un assaut sur la forteresse ténébreuse du mage fou, dans le désert de Kesh. Un assaut général auquel se joindront plusieurs corps d'élite des armées de différentes grandes nations de Midkemia, chacune ayant seulement les informations dont elle a besoin pour agir.

Sous la forteresse, dans une salle secrète, Belasco lutte quant à lui avec le Roi Démon qu'il devait invoquer, Dahun, qui tente de s'emparer de son corps et de son esprit. Quand nos héros le découvrent, Belasco est à peine conscient et seule sa folie innée lui permet de tenir face aux attaques du démon. Un pacte sera alors passé en urgence entre les deux frères ennemis, un pacte pour que Belasco accepte de dévoiler tout ce qu'il sait du plan de Dahun et puisse révéler le moyen de le détruire pour de bon avant qu'il ne s'ancre dans cette dimension. Mais peut-être est-il déjà trop tard...

Depuis maintenant près d'un siècle, Pug et ses alliés affrontent une entité de noirceur extrême, qui se dissimule habilement derrière tous les adversaires que le Conclave a pu affronter et défaire au cours des années, et qui n'avaient eux-mêmes peut-être pas pleinement conscience de la servir. Un grand conflit se prépare depuis bien longtemps et semble enfin sur le point d'aboutir, les événements s'enchaînant à un rythme inquiétant et les attaques se multipliant sur bien des plans de l'existence réelle. Les démons, aussi terribles et inquiétants soient-ils, et leur invasion imminente n'étaient qu'une nouvelle étape dans ce grand conflit cosmique. La prochaine, cependant, pourrait bien être décisive à plus d'un titre...

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Nouvelle fin de cycle pour les désormais habituelles sagas composant Les Chroniques de Krondor de Raymond E. Feist ! La Guerre des Démons s'achève donc sur de nouvelles questions posées aux personnages principaux comme aux lecteurs, des questions soulevées depuis bien longtemps et qui n'ont toujours pas trouvé de réponses satisfaisantes pour le moment, mais ça ne devrait plus tarder car la prochaine saga sera la dernière !

Si l'écriture de La Guerre des Démons semble un peu décevante par moments, par rapport à ce que le public a pu connaître dans les sagas précédentes notamment, c'est peut-être parce que l'auteur nous a habitué à des intrigues de longue haleine, tandis qu'ici en seulement deux tomes tout est pratiquement résolu, en tout cas en ce qui concerne les événements principaux et immédiats développés. Comme durant L'Entre-deux-guerres, il faut préparer le terrain pour le vrai gros morceau encore à venir et qui devrait apporter, enfin, toutes les réponses et les conclusions que l'on attend avec ferveur !

Toujours un petit pincement au cœur quand on se rend compte que la lecture est terminée assez rapidement au final, et que l'on n'a toujours pas retrouvé cette dimension de développement géo-politique au profit d'une pléthore de nouveaux personnages du domaine magique assez intemporel par nature. Les bases sont toujours aussi solides, certes, mais les détails auraient pu être un peu plus développés, c'est dommage. J'espère de tout cœur que ce sera le cas dans la dernière trilogie, qui promet énormément de choses au lectorat fidèle de Feist. Ce serait bien dommage après tout de finir sur une énorme déception... le voyage importe davantage que la destination, comme on dit, mais là quand même j'ai bien hâte de savoir où l'on va !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

La Guerre des Démons tome 1 - La Légion de la Terreur (Bragelonne - Février 2011)

Une nouvelle guerre a commencé, très loin de Midkemia. Les Taredhels, un peuple d'Elfes qui a réussi à conquérir les étoiles et plusieurs planètes, viennent de perdre la quasi-totalité de leur vaste empire. Repoussés sans cesse par l'ennemi qui dévore littéralement la vie de chacun des mondes, les Taredhels sont acculés sur leur ultime planète et ne sont plus à présent que quelques centaines de milliers. Ils n'ont plus qu'un seul espoir : ouvrir un portail vers un nouveau monde, qu'ils espèrent être celui dont parlent leurs légendes, celui dont ils étaient originaires il y a bien longtemps, à l'époque des grandes guerres du Chaos.

Les démons qui assaillent les Taredhels viennent d'une autre dimension, le terrible Cinquième Cercle de l'Enfer, et ne reculent devant rien. Nombreux périront sous les sortilèges des Elfes, mais encore plus nombreux seront ceux qui prendront la relève aussitôt pour attaquer sans relâche les derniers vestiges de cette culture condamnée à disparaître comme tant d'autres. Parvenant de justesse à trouver la route vers Midkemia, le peuple des Étoiles afflue en masse sur les terres du Nord, prenant instantanément le contrôle des lieux et établissant une nouvelle capitale à même d'accueillir les réfugiés.

Mais les Taredhels sont aussi des créatures vaniteuses et orgueilleuses, qui ne conçoivent pas de devoir partager un nouveau monde avec d'autres peuples et espèces intelligentes. Leur empire défunt s'est jadis étendu grâce à l'extermination préventive de toutes les races capables de les inquiéter, jusqu'à ce qu'ils fassent la rencontre des démons et ne commencent à reculer pour la première fois de leur longue histoire. Mais ici, sur Midkemia, leur antique monde natal, les choses sont bien différentes et plusieurs grandes puissances vont commencer à s'intéresser à eux en retour.

Parmi elles, les Elfes d'Elvandar montreront une certaine curiosité à l'égard de ces nouveaux venus sur leurs terres, mais sans la moindre trace d'une volonté d'assimilation comme le pensaient les réfugiés au départ. Nul doute que des tractations devront avoir lieu entre les deux peuples avant qu'un terrain d'entente soit trouvé, mais pour l'heure, un problème bien plus grave encore se pose à toutes les entités vivantes de Midkemia : les démons semblent avoir suivi la trace de leurs proies, et ils sont pour ainsi dire aux portes du monde !

En parallèle, le Conclave des Ombres enquête de son côté sur l'apparition de nombreux brigands sur les terres de l'Est du Royaume et de l'empire de Kesh, un bout de terre ingrat où semblent se regrouper des forces hors du commun qui ont de quoi inquiéter même les meilleurs défenseurs du Bien. Quelqu'un s'efforce en effet de convoquer des démons et d'ouvrir un portail sur Midkemia, quelqu'un qui tire les ficelles d'une intrigue de longue haleine, quelqu'un qui fait tout son possible pour éviter que l'on ne remonte jusqu'à lui, en posant de nombreuses fausses pistes pour ses ennemis potentiels. Il faudra que Pug et ses compagnons se liguent avec un démoniste au passé mouvementé pour en apprendre davantage sur ce domaine de la magie dont ils ignorent encore bien trop de choses.

Et il faudra le faire rapidement, car le temps semble désormais compté ! Tandis que les grands temples se préparent activement à lutter contre une invasion démoniaque, c'est l'Île du Sorcier Noir qui servira de camp retranché pour établir une stratégie contre les néfastes créatures du Cinquième Cercle. Mais les premières découvertes majeures seront accompagnées de cruelles désillusions et la malédiction de Pug le rattrapera au pire moment, le privant à nouveau d'un être cher et crucial dans son existence...

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La Guerre des Démons commence sur les chapeaux de roues avec l'apparition de nouveaux personnages en pagaille pour remplacer ceux qui, comme Nakor dix ans auparavant, ont tragiquement disparu. Les piliers restent les mêmes, concentrés autour de Pug et de son Conclave qui incarnent la seule véritable force magique capable de faire face à ce qui se présage à l'horizon.

Ce premier tome d'un diptyque sera rempli de découvertes et de nouvelles révélations, principalement sur la nature des peuples Elfiques et leur rapport entre eux après des millénaires de séparation depuis les grandes guerres du Chaos. Les Taredhels paraissent d'emblée antipathiques mais on apprend vite à apprécier certains d'entre eux, qui seront certainement des éléments principaux de ce nouveau conflit qui s'annonce vraiment impitoyable.

Le lecteur fidèle ne sera pas sans remarquer que toute la dimension de géopolitique de l’œuvre semble avoir disparu, ou du moins avoir été écartée pour ne plus se concentrer que sur les intrigues et agissements du Conclave des Ombres, confirmant ainsi la dynamique qui débutait avec le cycle du même nom. C'est chaque fois avec un petit pincement au cœur que je me languis de retrouver les descendants de la dynastie ConDoin, mais c'est ainsi et l'auteur préfère visiblement nous emporter sur un plan beaucoup plus durable et intemporel avec les aventures de tous ces magiciens à la longévité extrêmement utile.

Ce n'est pas non plus une complète déception car chaque nouveau tome des Chroniques de Krondor apporte toujours son lot de nouveautés et de personnages attachants ou au contraire rebutants à dessein, et la grosse intrigue majeure de toute la saga gagne un nouveau niveau de complexité quand on découvre que tout ce que l'on avait patiemment assimilé depuis près de trois cycles déjà semble avoir été en grande partie manipulé par un ennemi décidément bien retors...

Toujours un plaisir en tout cas que de replonger dans les romans de Raymond E. Feist, plus que quatre maintenant à découvrir et à dévorer avant le grand final, le compte à rebours est lancé et plus rien ne sera jamais comme avant avec cette guerre démoniaque. Le style est toujours aussi vif et efficace, malgré quelques inévitables répétitions qui sapent légèrement le rythme de lecture, mais impossible de faire autrement avec une histoire si longue répartie sur autant de tomes et de sagas successives. Un grand bravo à l'auteur pour réussir à renouveler à chaque fois l'intérêt de son lectorat et la passion qui l'anime, et vivement la suite !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

La V.O. du vendredi n°205 : Fathom tome 2 - Into the Deep (Aspen Comics - Juin 2008)

Les récents événements survenus dans le complexe au cœur des montagnes poussent l'amiral Maylander à précipiter l'ouverture des hostilités vis à vis du peuple Bleu. La ville sous-marin de Saba sera la première cible de la grande offensive, et les troupes sont d'ores et déjà en formation pour atteindre leur objectif.

Saba est également l'endroit où le groupe de cobayes a réussi à trouver refuge après avoir été sauvé par l'escouade spéciale menée par Kiani, mais les victimes des expériences humaines sont en piteux état et doivent être placées en stase le temps de guérir leurs blessures et traumas. Cannon ne peut que remercier le chancelier de Saba, Thalassar, de leur offrir l'asile. En surface, Maylander délègue la tâche de former les nouvelles recrues au matériel hybride de l'armée à Chance, qui n'en mène pas large et fait alors son possible pour saboter cette formation de l'intérieur, sans se faire remarquer.

Pendant ce temps, dans les abysses, Casque dévoile à Aspen sa véritable nature et le secret de sa naissance et de ses pouvoirs. Le vieil homme lui révèle également que son père biologique est toujours en vie, et qu'il attend de pouvoir la rencontrer au plus vite. Aspen tente de prendre le large mais est rapidement reprise puis amenée devant son père, Rahger, l'un des leaders des Sombres. Ce dernier veut rallier sa fille à leur cause et à la grande guerre que son peuple prépare contre les habitants de la surface pour les purger et les punir de leur comportement envers les océans et le reste de la planète, mais Aspen décide de s'enfuir plutôt que de participer à cette horreur. Malgré les ordres de son père, la jeune femme n'a qu'une envie, retourner à la surface au plus vite et tenter d'alerter qui de droit de ce qui se prépare. Mais pour l'heure, retrouver quelques bribes de sa vie d'avant sera amplement suffisant, si on lui en laisse l'occasion.

La guerre éclate soudain quand Saba est attaquée par la flotte spéciale de Maylander, par surprise. Il apparaît rapidement assez clairement que l'amiral ne vise pas la conquête ou la soumission des Bleu, mais bien leur extermination préventive. Les pertes civiles et matérielles sont énormes, et c'est uniquement grâce au courage et à la détermination des groupes menés par Kiani et Cannon que des survivants parviennent à s'échapper et à atteindre la capitale via le vortex hydroport. Les humains ne sachant pas encore de quelle technologie il s'agit, les assaillants s'arrêtent là pour le moment mais comptent bien lancer des sondes d'exploration à travers le vortex dès que possible.

A Muria, la capitale du peuple Bleu, le chancelier Thalassar tente en vain d'obtenir du grand conseil la permission de lancer une contre-attaque pour repousser les humains, mais les membres du conseil sont plus que réticents à l'idée de s'engager dans une action militaire pour une ville mineure déjà détruite. Thalassar se tourne alors vers la volonté populaire en tâchant de convaincre les masses de le soutenir face aux conseillers, mais c'est peine perdue. Cannon quant à lui est destitué de ses titres et fonctions et placé en détention pour avoir désobéi à un ordre direct du conseil, mais il ne tardera pas à s'évader pour disparaître bien vite, aidé par les nouvelles capacités dont il dispose depuis que l'esprit de Taras l'habite en secret.

Maylander a une autre cible d'importance en vue : Aspen elle-même, dont il connaît sinon la vraie nature, au moins le secret de ses pouvoirs. La voyant à juste titre comme une menace contre ses opérations, l'amiral tend un piège retors à la jeune femme accompagnée par Chance pour retrouver son père adoptif, l'ex-capitaine Matthews. Le piège se referme sur eux trois avec précision, mais Aspen est plus puissante que prévue et réussit à faire s'échapper ses deux compagnons en sa compagnie. A bout de forces, elle est inconsciente et doit impérativement être ramenée près d'une source d'eau pour recharger ses pouvoirs. Chance et le capitaine la conduisent donc jusqu'à un barrage proche, toujours poursuivis par les autorités militaires qui ne les lâchent pas d'un pouce et tirent à vue. Aspen est sauvée de justesse et parvient à mettre en déroute l'escadrille, tout en évitant à la population locale une catastrophe d'ampleur quand le barrage est endommagé durant la bataille.

Revenus au bord de l'océan, c'est le moment pour Aspen de regagner les Bleus en compagnie de son grand frère Finn, qui l'a enfin retrouvé et lui apporte tout son soutien malgré sa condition de faiblesse. Devenu un être purement aqueux, Finn ne peut en effet pas survivre bien longtemps dans cet état surtout en situation de combat. Heureusement les pouvoirs d'Aspen réussissent à le stabiliser et à lui rendre quelques forces, assez pour qu'ils atteignent tous Muria au moment où Maylander lance la dernière phase de son plan d'extermination.

Les forces de la surface ont réussi à passer à travers l'hydroport, et tandis que les bâtiments de guerre attaquent une zone périphérique de la ville pour faire diversion, une unité spéciale se rend au centre de la cité sous-marine pour y installer une bombe nucléaire adaptée à cet environnement spécial, et conçue pour faire un maximum de dégâts. L'opération est une mission suicide, mais le fanatisme des hommes de Maylander va jusque là. La ville est chèrement défendue par les troupes menées par Kiani, qui a récemment découvert qu'elle était membre de l'Élite Bleue et a donc obtenu de grands pouvoirs dont elle n'hésite pas à faire usage à plein régime.

La différence principale entre les deux combattantes est qu'Aspen rechigne à prendre des vies à l'aide de ses pouvoirs, tandis que Kiani use de toutes ses compétences et de son entraînement guerrier pour faire le plus de victimes dans les rangs ennemis. Animée par une fureur sans nom, Kiani a du mal à voir Aspen comme la sauveuse que Cannon a tant espéré pour les Bleus, mais les événements vont rapidement lui donner tort. Quand Finn est touché par un tir humain, Aspen voit rouge et déchaîne délibérément ses pouvoirs, jusqu'à détruire l'ensemble de la flotte spéciale de Maylander, y compris les bâtiments en surface et malgré toutes les tentatives pour la stopper. Kiani est impressionnée, mais Aspen quant à elle est horrifiée quand elle reprend ses esprits. Son accès de colère risque d'avoir condamné les Bleus dans l'esprit des gens de la surface, qui vont maintenant voir son peuple comme une redoutable menace exactement comme Maylander. L'amiral est défait et impuissant désormais, mais la victoire morale sur l'ennemi reste sienne, maigre satisfaction.

Alors qu'Aspen prend du recul vis à vis des Bleus, en tâchant de ne pas songer à ce que peuvent préparer les Sombres en représailles de l'attaque meurtrière des humains, Finn est retrouvé et sauvé par un groupe de Dissidents et dévoile alors sa véritable nature... la guerre est loin d'être terminée !

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C'est la seconde grande période de la série Fathom du regretté Michael Turner, cette fois-ci produite par sa propre équipe au sein de sa maison d'édition Aspen Comics. La guerre entre les Bleus et la surface n'est pas encore totale et on pourrait penser que ces quelques offensives seront suffisantes pour atteindre un certain statu-quo, mais il n'en est rien et en réalité des choses terribles se préparent à arriver pour la suite.

J'aime toujours autant le scénario, ici co-signé par J. T. Krul (Soulfire), mais j'ai eu beaucoup de mal à me faire au style graphique de Koi Turnbull. Sa conception assez particulière du design des personnages est très différente de la grâce naturelle que l'on avait chez Turner, et j'aurais nettement préféré que la série soit reprise par Talent Caldwell comme pour Dawn of War, mais on n'a pas toujours ce que l'on souhaite. Je laisse le lecteur seul juge de la qualité du travail de Turnbull, mais j'ai l'impression par moments de regarder de mauvaises captures d'écran sur un film d'animation à des moments assez inopportuns, créant ainsi des expressions disgracieuses au possible sur les visages des personnages. C'est vraiment dommage car autrement l'histoire est vraiment bonne et l'action est au rendez-vous, c'est peut-être un peu moins contemplatif que la première série mais assez efficace et détaillé malgré tout. Disons que je laisse le bénéfice du doute à Turnbull, tout en espérant assez fort qu'il sera remplacé pour les chapitres suivants.

Avec le décès de Michael Turner, son œuvre allait forcément atterrir entre d'autres mains et d'autres crayons que les siens, mais sa toute jeune écurie comptait déjà à l'époque des talents relativement similaires à ceux du maître et donc je ne peux cacher ma déception devant le graphisme pas aussi travaillé que je l'aurais voulu sur cette seconde série. C'est très difficile de rattraper ou d'égaler le niveau de Turner je m'en doute bien, je me concentre donc sur le scénario en laissant le visuel n'être qu'un support à l'histoire développée. Krul est un bon auteur quant à lui, qui respecte assez bien l'atmosphère unique de cet univers attachant en pleine mutation.

Les couvertures sont bien entendu dessinées en grande partie par Michael Turner et ses équipiers favoris, et sont présentes pratiquement en intégralité dans cet album. Il n'y a pas vraiment de chapitrage au fil de la lecture, ce qui ne dérange en rien d'ailleurs et c'est assez rare pour être signalé. La prochaine fois nous nous concentrerons sur les aventures en solo de Kiani, la redoutable guerrière qui détient désormais une nouvelle puissance qu'elle va certainement mettre à profit le plus tôt possible !

X-Men - L'intégrale 1984 (Panini Comics - Mai 2020)

La terroriste mutante connue sous le nom de Mystique n'a pas encore fini de faire parler d'elle ! Entraînant sans relâche les membres de la Confrérie des Mauvais Mutants, grâce aux bons soins d'Arcade, elle veut tendre un nouveau piège aux X-Men pour qu'ils laissent Xavier sans protection, à sa merci, afin qu'elle le mette au pied du mur et lui arrache le contrôle de Malicia.

Mystique est en effet persuadée que la jeune mutante l'a renié à cause du contrôle mental que Xavier exerce probablement sur elle. A aucun moment elle n'envisage sérieusement que Malicia ait pu faire son propre choix d'elle-même, sans la moindre influence extérieure, et cette erreur lui coûtera cher quand viendra le moment de la confrontation !

Pratiquement dans le même temps, Kitty se retrouve aux prises avec les Morlocks de Calisto qui l'entraînent dans les souterrains de New York pour la forcer à tenir sa parole passée et à épouser Caliban, qui l'aime sincèrement quant à lui, sans que cela ne change quoi que ce soit pour la pauvre adolescente. Heureusement les X-Men de Tornade interviennent rapidement pour empêcher la cérémonie, mais c'est au final à Kitty seule de faire son choix et de prendre une décision lourde de conséquences pour son avenir, car une parole a été donnée autrefois qu'il faut maintenant respecter ! Mais Caliban lui aussi peut réfléchir et décider, et pour la première fois de sa vie il saura sans doute se montrer aussi héroïque que son idole.

Puis, de retour des confins de l'espace où le Beyonder les avait emporté pour combattre sur le Battleworld durant les Guerres Secrètes, les X-Men se retrouvent au Japon par erreur et doivent aider Sunfire à raisonner un dragon qui menace de détruire toute la ville de Tokyo... pour un simple chagrin d'amour. Il semble que Kitty ne soit pas la seule à faire tourner les têtes, et que son petit dragon de compagnie Lockeed ait lui aussi son sale caractère !

Ensuite, c'est au tour de Malicia d'être la cible d'une nouvelle attaque, venue de son propre esprit cette fois : son pouvoir d'absorber la psyché de ses victimes et leurs capacités se retourne contre elle et l'esprit de Carol Danvers prend le dessus, remplaçant ses propres souvenirs et influençant sa personnalité jusqu'à la pousser à enfreindre les sécurités du S.H.I.E.L.D. quitte à devenir la nouvelle ennemie publique numéro 1 !

Et tandis que de leur côté Wolverine et Diablo font la leçon à un Colossus mortifié par le chagrin et la culpabilité d'avoir condamné ses chances avec Kitty pour un amour fantasmé sur le Battleworld, Malicia et Tornade font face à toute une escouade d'agents gouvernementaux menés par Henry Gyritch, armé d'un neutraliseur de pouvoirs mutants conçu par Forge et dérobé à son créateur pour mettre fin à la menace que représente Malicia dans l'esprit des têtes pensantes à Washington. Mais l'opération ne va pas se passer comme prévue et c'est Ororo qui se retrouve touchée par le rayon expérimental, la privant de ses pouvoirs et capacités mutantes, faisant d'elle une simple humaine.

Forge, furieux que son invention ait été utilisée sans son accord et sans aucun test préalable, prend sur lui d'abriter Tornade durant sa convalescence, mais quand elle découvre qu'il est responsable de l'existence de cette arme terrible elle panique et tente de s'enfuir. Au même moment, le Gouvernement se bat contre une invasion secrète des Spectres Noirs, une espèce alien de sorciers dont les pouvoirs ressemblent à ceux de Malicia, à ceci près qu'ils donnent une mort atroce à leur victime avant d'en prendre définitivement l'apparence. Les combats qui s'en suivent dans le building de Forge font d'importants dégâts, mais au pire moment les choses s'arrangent finalement et les Spectres sont vaincus, du moins pour l'instant. Leur invasion s'étend peut-être sur d'autres niveaux, mais pour l'heure les mutants doivent regagner l'Institut et panser leurs blessures.

Après tous les déboires récents, Kurt demande au Professeur de convoquer tous les X-Men actifs ainsi que Tornade pour une réunion de crise, durant laquelle il annonce à ses coéquipiers son intention de déserter pour mener sa propre vie comme il l'entend. L'elfe est très choqué par tout ce qui s'est produit ces derniers temps, et sa foi dans le rêve poursuivi par Xavier est ébranlée comme jamais, encore plus depuis l'usage d'une arme anti-mutants sur Ororo. De graves décisions devront être prises ce soir-là, tandis qu'à l'étage les Nouveaux Mutants veillent dans la crainte que leurs mentors ne les abandonnent. Seule Rachel Grey reste à l'écoute des conversations, espérant contre toute attente que le futur dont elle vient ne se réalisera pas malgré les circonstances difficiles que le groupe traverse. Et pendant ce temps, un projet de loi sur le contrôle de la population mutante est en passe d'être adopté par les grandes instances...

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L'année 1984 n'est pas vraiment ce que l'on pourrait qualifier de mouvementée pour les X-Men, du moins pas sur le plan super-héroïque habituel. Aucun super-vilain à affronter dans un combat titanesque, même si le Fléau et la Confrérie feront quand même leurs apparitions, les seuls vrais dangers contre lesquels se battre viennent en fait d'un niveau bien plus humain et psychologique.

Kitty et Colossus rompent leurs engagements, Ororo semble connaître une seconde vie avec Forge avant que tout ne soit gâché par la révélation de son implication dans l'accident qui a privé la déesse de ses pouvoirs, et l'invasion des Spectres Noirs n'est là que pour mettre fin à la tourmente de façon expéditive pour que les personnages puissent ensuite se concentrer à fond sur le vrai problème : est-il toujours pertinent d'agir en tant que X-Men quand il apparaît évident que la population les déteste et que l'avenir ne s'annonce clairement plus aussi radieux qu'avant ?

Chris Claremont et John Romita Jr. doivent aussi jongler avec les Guerres Secrètes décidées par Marvel cette année-là, privant la série principale des X-Men d'une aventure de grande envergure étendue sur l'ensemble de 1984, comme on en avait l'habitude les années précédentes. C'est sans doute aussi l'une des meilleures explications à ce manque d'épique que le public constate, mais qui n'entame apparemment en rien les ventes. Au contraire, en tant que lecteur je suis content que pour une fois dans une de ces belles intégrales la part belle du scénario soit faite aux réflexions et tourments personnels de ces héros de l'ombre, même si pour bien faire et tout bien suivre il aurait fallu lire en parallèle les aventures des Nouveaux Mutants comme les événements du Battleworld. A vous de regrouper les cartes dans vos mains !

On signalera aussi et surtout le double-chapitre dessiné par Barry Windsor-Smith dans un style très réaliste, une histoire de vie et de mort, d'amour naissant puis brisé net par la cruauté de la vérité, où Tornade et Forge se rapprocheront sensiblement en baissant leurs défenses, avant de s'éloigner brusquement quand tout aurait pu changer pour l'un comme pour l'autre. Je suis un rien tatillon alors je ne peux pas m'empêcher de remarquer les petits défauts ici et là, sans doute liés à la précipitation de devoir livrer un épisode double, comme par exemple les prothèses de Forge qui changent de côté sans raison d'une case à l'autre ou encore des erreurs d'inattention pourtant passées inaperçues la plupart du temps. Le récit et la forme restent honnêtes et de qualité, on pardonnera donc facilement ces petits soucis esthétiques.

1984 restera donc une année relativement calme pour les mutants, avec une vraie mise en avant de Tornade et de Malicia sur un plan beaucoup plus personnel, mais qu'on se rassure les choses sérieuses vont reprendre de plus belle dès le prochain tome ! Claremont n'a pas encore dévoilé toutes ses ruses, un bon scénariste gardant toujours comme tout bon magicien ses meilleurs tours dans son sac à malices pour mieux surprendre le public quand on s'y attend le moins !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

La V.O. du vendredi n°204 : Fathom - Dawn of War, the complete saga (Aspen Comics - Juillet 2009)

La ville martyre de Marielle, détruite lors d'un essai nucléaire humain il y a des années, aura laissé au moins une survivante de sa population. Kiani, s'entraînant sans relâche pour maîtriser à la fois ses capacités et sa rage, devient rapidement membre de la garde rapprochée des conseillers du peuple Bleu, sous la supervision directe de Cannon Hawke. Aujourd'hui, c'est une guerrière formidable et déterminée, prête à tout pour protéger son peuple, même à défier ses ennemis sur leur territoire !

Quand il apparaît que l'armée Américaine, sous le commandement de l'amiral Maylander, a bel et bien réussi à capturer certains spécimens Bleus et les a enfermé dans une base secrète au cœur des montagnes, une escouade se met sur pieds pour aller les sauver depuis les profondeurs. Kiani en fait partie, après avoir enquêté et remonté le filon de cette équipe de choc jusqu'à l'ancien conseiller Marqueses que l'on croyait disparu depuis des lustres et qui préparait en réalité un assaut sur le centre de détention, parmi bien d'autres cibles encore inconnues du grand public.

Une fois le groupe armé arrivé sur place, la bataille s'engage dans le complexe et Kiani fait tout son possible pour repérer la trace de son senzen, son maître spirituel, Casque, dernier prisonnier de Maylander et retenu dans une cage aquatique spéciale pour mieux étudier ses pouvoirs. Mais à sa grande surprise, Kiani va aussitôt découvrir que Marqueses poursuit ses propres plans et voulait en réalité s'emparer de Casque en personne, dans un but secret. Il devient clair dès cet instant que Marqueses n'agit pas pour le compte du grand conseil, et qu'il n'a à cœur que ses propres intérêts quand il dit préparer l'avenir du peuple Bleu.

Révoltée, Kiani parvient à s'échapper du piège qu'on lui a tendu et prend en chasse la troupe de Marqueses jusqu'à sa base d'opération, où elle va affronter l'ancien conseiller et découvrir qu'il est toujours un redoutable adversaire au combat. Passant à un cheveu de la mort, Kiani est sauvée de justesse par Casque, qui use de son véritable pouvoir pour la ramener et soigner sa blessure. Puis, ivre de rage, il déverse toute sa fureur sur Marqueses, avant de disparaître dans les eaux les plus profondes en compagnie des siens, les Sombres, venus le chercher.

Depuis l'apparition du Soleil Bleu et ses conséquences terribles, ainsi que les événements des Grands Lacs qui ont fait à eux seuls plus de six mille victimes, les humains savent que quelque chose de plus grand se prépare, quelque chose d'inimaginable pour le plus grand nombre. Mais pas pour l'amiral Maylander, qui prépare cette guerre depuis des décennies et ne compte pas s'avouer vaincu si facilement. Ses hommes et scientifiques ont étudié les Bleus pendant longtemps, autant que possible, y compris sur la table de dissection, et ils savent à peu près à qui ils ont affaire et comment les combattre. Ne restait qu'à prendre modèle sur la technologie d'armement des Bleus, ce qui est chose faite à présent. Désormais, Maylander est paré pour la première grande offensive de la surface contre les Bleus, tandis que les Sombres s'apprêtent eux aussi à sortir de leur réserve millénaire pour entrer en guerre ouverte contre les humains, avec comme enjeu rien moins que le contrôle total de la planète. Quelle sera la place de Kiani dans ce conflit imminent ?

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Cet épisode de transition entre les événements du premier et du second volume de la série Fathom principale permet aux scénaristes accompagnant Michael Turner d'introduire une nouvelle héroïne dans l'histoire déjà bien fournie de cet univers, avec la guerrière Kiani dont le feu intérieur brûle ardemment et dont le tempérament tranche avec celui d'Aspen Matthews jusque là. D'ailleurs, pour le moment aucune nouvelle d'Aspen elle-même, toujours à-priori retenue par les Sombres dans les entrailles des océans et préparée elle aussi pour la guerre à venir. Nul doute dès à présent que les deux femmes risqueront de se rencontrer sur le champ de bataille, et ça risque de faire des étincelles !

Dawn of War est dessinée par Talent Caldwell, un jeune artiste repéré assez vite par l'écurie de Michael Turner pour intégrer la toute jeune maison Aspen Comics et travailler sur les séries de l'univers Fathom. Caldwell possède un talent certain et un style assez proche de celui du maître Turner, ce qui permet de lui confier ce genre de récits d'entre-deux sans que le graphisme ne change beaucoup de la série principale à cette époque. Talent Caldwell sait aussi s'émanciper du style Turner en mettant sa propre patte à l’œuvre dans ses dessins, c'est à mon sens le digne héritier visuel de Michael Turner au sein de ce studio et j'espère qu'il aura ensuite travaillé sur d'autres histoires que je vous chroniquerai au fur et à mesure que je les découvrirai.

Tous les éléments sont à présent réunis pour que la guerre se déclenche, les nouveaux personnages sont bien introduits et bien présentés pour qu'on les retienne en tête, la situation géo-politique elle aussi est exposée suffisamment clairement pour que l'on ne s'y perde pas entre toutes les factions en jeu. Maylander, Marqueses, Casque, Aspen, Kiani, Cannon, les Bleus, les Sombres... et l'Amérique comme fleuron de l'humanité, le tout dans une atmosphère rappelant beaucoup le Japon fantasmé des légendes martiales d'antan. Rendez-vous prochainement pour la seconde grande partie de la série Fathom sur Radiophogeek, toujours dans le cadre des V.O. du vendredi. Vous avez fait un excellent accueil jusqu'ici aux premiers volumes que je vous ai présenté, j'espère que vous maintiendrez le cap avec moi !

 

Couverture de la 1ère édition reliée en 2005

Magic Knight Rayearth tome 3 (Pika - Avril 2021)

Umi réussit l'épreuve que lui imposait le dieu-rune de l'eau pour l'autoriser à devenir sa Magic Knight, en montrant de la compassion face à un adversaire dans la tourmente. Ascot, l'invocateur au service de Zagato, finit par rendre les armes quand Umi lui fait réaliser que ses démons combattant sur ses ordres, il serait le seul responsable s'il leur arrivait malheur durant un affrontement. Ascot, qui considère ses démons comme ses propres amis, comprend enfin le point de vue d'Umi et l'amitié profonde qu'elle partage déjà avec Hikaru et Fû. Revenu à la raison, le garçon accepte de laisser partir les trois héroïnes tandis qu'il prend le temps de méditer sur ses actes récents.

C'est donc vers un nouveau temple élémentaire que se dirigent les aspirantes, celui du Ciel, à la rencontre du dieu-rune Windom, celui à qui Fû va devoir prêter allégeance à son tour. Son épreuve sera terrible, car Fû sera contrainte par l'illusionniste Caldina de combattre ses propres amies, manipulées par le sort de la danseuse. Windom, comme Ceres avant lui, exige que son élue lui apporte la preuve de sa force et de sa volonté avant de l'autoriser à se parer de lui, et c'est ce que Fû va réussir à faire en rompant le sort de Caldina et en faisant comprendre à son adversaire la valeur d'un serment et la puissance qui l'anime pour défendre ses amies. Caldina abandonne de bon cœur face à cette bonne volonté, et Windom s'incarne donc également dans la gemme de Fû.

Ne reste plus dès lors que le troisième et dernier dieu-rune, Rayearth, scellé au cœur du temple du feu, dans le volcan que les filles avaient aperçu à leur arrivée sur Cefiro. C'est à Hikaru de donner de sa personne cette fois-ci et de prouver à son tour à son dieu tutélaire qu'elle est assez forte et courageuse pour en revêtir l'armure et les pouvoirs. Mais face au capitaine de la garde de la Princesse Émeraude, Rafaga, sous l'influence hypnotique de Zagato et dont l'ordre très clair est de ramener les têtes des aspirantes à son maître, même les talents à l'épée dont dispose Hikaru risquent de ne pas être suffisants. Il lui faudra toute la force de sa propre volonté de fer afin de triompher de cet ennemi implacable et de lui rendre la raison avant qu'il ne soit trop tard ! Rayearth, impressionné par cet acte charitable en plein combat, accepte Hikaru comme sa propre élue et les trois dieux-runes se manifestent enfin ensemble pour accorder aux filles leurs pouvoirs et leur apparence divine.

Il ne reste plus désormais qu'à trouver et affronter Zagato en personne pour libérer la Princesse Émeraude et sauver Cefiro de la menace qu'il représente ! Découvrant son palais au-delà du ciel-miroir, les Magic Knights sont soudain confrontées à une autre sorte de divinité, un être créé de toute pièce par la seule volonté de Zagato pour le revêtir et lui permettre d'affronter les élues sur un terrain d'égalité. Ses pouvoirs obscurs paraissent redoutables et les filles risqueront toutes leurs forces dans cette bataille titanesque, jusqu'au moment où elles parviennent enfin à vaincre le grand prêtre, qui disparaît dans le néant, libérant ainsi Cefiro de son influence.

Mais alors qu'elles pensaient avoir rempli leur mission et avoir sauvé la princesse, les pleurs d'Émeraude retentissent dans tout le palais et celle-ci se présente à ses élues sous une nouvelle apparence, adulte, et déterminée à les détruire pour venger la mort de Zagato ! Est-ce bien la Princesse, est-elle sous influence elle aussi comme de nombreux autres ennemis des Magic Knights ? Il n'en est rien... car celle que Hikaru, Umi et Fû affrontent à présent, à bout de force, n'est autre que la véritable Émeraude de Cefiro, une femme tombée amoureuse de son propre grand prêtre et ayant décidé de sacrifier son rôle de pilier de ce monde pour tenter de vivre sa passion au grand jour. Émeraude a bien tenté de combattre ses sentiments malgré tout, en s'enfermant elle-même dans le palais sacré et en priant sans relâche, mais sa volonté et sa conviction n'étaient plus les mêmes, et rapidement c'est l'intégrité même de Cefiro qui s'en est trouvée menacée. Zagato n'a fait que tenter de la rappeler à son devoir, tout en défendant son histoire et sa réputation en endossant le rôle du méchant pour toute la population de ce monde. Vaincre les Magic Knights était dès lors la seul façon dont il aurait pu empêcher les plans d'Émeraude de se réaliser... car les élues d'un autre monde vont découvrir avec effroi que leur invocation sur Cefiro n'a comme but que de leur permettre de tuer la Princesse avant que son esprit ne se détourne totalement de sa charge.

Abattues par cette tragédie et par la révélation insoutenable de cette vérité trop longtemps dissimulée, les Magic Knights s'unissent une dernière fois pour remplir leur devoir, les larmes aux yeux, et Émeraude de Cefiro disparaît, enfin apaisée aux côtés de l'esprit de celui qu'elle aimait. La mort d'Émeraude a pour effet immédiat de rompre le sort qui liait les trois filles à Cefiro, et les voici qui réapparaissent à l'instant précis de leur enlèvement dans la tour de Tokyo. Mais, même si pour le monde réel il ne s'est écoulé qu'une maigre seconde tout au plus, pour Hikaru, Umi et Fû ce fut une aventure décisive qui aura forgé des liens profonds entre elles. Ayant réalisé leur destinée, impuissantes face à la réalité, les trois Magic Knights pleurent la perte de la Princesse Émeraude, une victoire au goût amer...

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C'est par ce troisième tome que la première grande partie de la série se termine, avec la disparition de Zagato et d'Émeraude, enfin unis à jamais dans la mort. Je vous avais prévenu que ce shojo allait vous surprendre et n'était pas à mettre entre toutes les mains... il s'agit en réalité d'une immense tragédie, où la vérité aura été manipulée et dissimulée aux héroïnes juste le temps nécessaire à ce qu'elles accomplissent la tâche qui leur revenait. Le monde de Cefiro, désormais privé de son Pilier, risque bien de ne jamais s'en remettre... mais ce sera une autre histoire, développée dans les trois tomes suivants et à venir prochainement sur le blog bien entendu !

Et vous, qu'avez-vous pensé de ce récit déchirant ? Je me rappelle très bien ma première lecture de Magic Knight Rayearth, dans la seconde moitié des années 2000, juste après avoir découvert le générique de l'anime qui m'avait littéralement ensorcelé. Si les deux premiers volumes m'avaient émerveillé et encouragé à poursuivre, le troisième m'a scotché et surtout totalement abattu. Je n'ai pas honte de dire que des larmes ont coulé ce jour-là, et que certaines sont revenues aujourd'hui lors de cette relecture dans cette nouvelle édition très bien travaillée. Je ne me remets toujours pas de cette histoire, même quinze ans après sa découverte première, et je peine à me souvenir d'un autre manga qui m'aurait ému et bouleversé à ce point. Ça paraîtra peut-être cruel, mais je vous souhaite de vivre la même chose, avec cette série ou une autre, pour bien comprendre ce dont je vous parle.

Le genre des magical girls prend une toute nouvelle profondeur avec le travail des CLAMP sur cette série, et le ton léger et presque vidéo-ludique des deux premiers tomes est rapidement remplacé par une horreur toute contenue dans la seconde moitié du troisième tome, un drame atroce qui se joue devant les lecteurs ET les trois héroïnes de l'histoire, tous aussi impuissants les uns que les autres face au destin froid et amer qui préside à cet univers de fiction. Si vous avez trouvé, à juste titre, que le réveil des dieux-runes était assez précipité par rapport au début de l'aventure, c'est simplement parce qu'il fallait laisser place nette au grand final de cette vraie tragédie théâtrale où personne ne sort vraiment gagnant à la conclusion.

Mais comme je vous l'ai dis plus haut, ce n'est pas encore la fin de la série, il reste en fait encore trois autres tomes à lire pour découvrir ce que deviendra Cefiro. Les Magic Knights auront-elles la force de répondre une nouvelle fois à l'appel ? Découvrons-le ensemble dans quelques semaines !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !