Bonjour à toutes et à
tous, aujourd'hui c'est Noël ENFIN et je tenais à partager avec
vous un beau cadeau que je me suis fait tout récemment pour
l'occasion, il s'agit de la figurine d'un personnage que j'attendais
avec ferveur depuis ma première découverte de l'anime en 2008... je
ne vous fais pas mariner plus longtemps, voici Teletha Testarossa,
Tessa pour les
intimes, issue du manga/anime Full
Metal Panic!.
C'est
sans doute l'un de mes plus gros coups de cœur dans l'univers des
mangas, Tessa est un personnage assez charismatique et touchante de
par son intelligence hors du commun et sa détermination sans faille,
associées à une gentille maladresse de temps à autre qui nous
rappelle qu'elle n'est pas parfaite. Malgré son jeune âge, Tessa
est capitaine de sous-marin dans la flotte Pacifique de
l'organisation Mithril, sur une planète Terre dystopique où la
Guerre Froide ne s'est jamais arrêtée et où l'armement militaire a
connu des avancées technologiques extrêmes, entraînant nombre de
conflits injustes. Mithril se pose comme un troisième camp, celui de
la raison et de la fin des hostilités, et pour mettre tout le monde
d'accord autour d'une table mieux vaut être très performant durant
les combats et posséder un armement de pointe.
Tessa
est une Whisper, comme l'héroïne de la série (Chidori Kaname), ce
qui signifie qu'elle possède en elle des connaissances
quasi-mystiques sur une étrange Black Technology, ce qui lui a
permis entre autres de concevoir et de commander son légendaire et
mythique sous-marin, le Tuatha de Danann, fleuron de la flotte de
Mithril !
Je
suis vraiment très content que cette figurine soit sortie, aux
alentours de 2019 il me semble, chez Alter un fabriquant que je
connaissais de nom et que j'imaginais davantage centré sur les
postures et tenues légères et sexy. Avec cette version
maid/soubrette de Tessa, Alter nous prouve qu'ils peuvent aussi
produire des figurines de haute qualité, valant largement les grands
noms de ce petit monde. Les détails de texture et de couleurs, les
teintes, tout est vraiment saisissant et je ne peux que retomber
amoureux de Tessa en la regardant. Bien qu'elle ait un air vraiment
doux sur le visage et dans son merveilleux regard, elle est fournie
avec un fusil mitrailleur qui nous renseigne immédiatement sur son
niveau de compétence en cas de bagarre. Mieux vaut ne pas trop la
chercher !
Voilà,
j'espère que ce petit unboxing de fin d'année vous aura plu et que
vous lui réserverez un accueil aussi bon que pour la Supergirl
présentée précédemment. Encore une fois je vous souhaite un
Joyeux Noël 2022
et, de façon plus générale, de très bonnes fêtes de fin
d'année ! On se retrouve très bientôt !
Basin
City. Une ville double, une simple étape sur la route de l'Ouest et
des jours meilleurs. Si vous la connaissiez mieux, vous l'appelleriez
simplement Sin City, sans sourciller. Là bas il se passe des choses
vraiment pas nettes, des trucs à vous coller des cauchemars à vie,
l'horreur d'un quotidien désespéré et aux abois. La ville est
tenue par la pègre, les pourris, et écumée chaque nuit par tous
les malades que l'on peut imaginer fiévreusement dans la sécurité
de son petit chez-soi. Vous n'y croyez pas ? Alors embarquez
pour une petite visite guidée...
Dans
The Hard Goodbye, une brute
épaisse du nom de Marv se change en ange vengeur quand l'amour de sa
vie, une prostituée de luxe rencontrée la veille, est assassinée
juste à côté de lui après leur nuit magique. Poursuivi par tous
les flics de la ville, puis par des commandos spéciaux, Marv va
faire remonter la merde des égouts de cet Enfer sur Terre, et mettre
à jour un véritable massacre organisé servant les intérêts des
plus hauts placés de l'État. Il sait qu'il ne va pas s'en tirer,
cette fois ce ne sera pas simplement un tour par la case prison, il
va y rester pour de bon et on va s'arranger pour le charger à bloc,
mais il s'en fiche, il est prêt à tout pour venger Goldie, et faire
passer un message à tous les enfoirés qui pullulent dans cette
ville. Les adieux seront rapides, expédiés avec le courant à
haut-voltage, et une légende vivante de Sin City s'éteindra pour
toujours. Mais après son passage, rien ne sera plus jamais comme
avant.
Dans
J'ai tué pour elle,
Dwight McCarthy se retrouve aux prises avec ses vieux démons quand
une ancienne amante passionnée refait soudain surface pour le
supplier de la sauver de son mari, une brute épaisse qui la
tyrannise et s'apprête à la tuer froidement. Dwight avale l’appât
et l'hameçon tout rond, et il faut peu de temps pour que la
situation ne devienne complètement merdique autour de lui. Ballotté
de mensonges en mensonges, de trahisons en déceptions, la gueule
entièrement passée au verre pilé, Dwight commence à penser qu'il
s'est fait sérieusement avoir. Et il n'aime vraiment pas ça. Alors,
réfugié dans la vieille ville, là où la loi n'a plus son mot à
dire, il va échafauder un petit plan de son crû pour faire payer
Ava, cette garce qui joue avec les hommes comme avec des pions sur un
échiquier des plus malsains. A la sortie, l'un des deux devra
mourir, le chevalier déchu ou la belle diablesse. Une chose est sûre
cependant, ce sera une vraie partie de plaisir.
Dans
Le grand carnage, nous
retrouvons de nouveau ce cher Dwight McCarthy alors qu'il doit
affronter la plus terrible épreuve qui lui ait été réservée par
cette chienne de vie : la vieille ville va brûler, tout va être
à feu et à sang, car un flic a été tué et la guerre est
déclarée. Les truands sont déjà sur les dents, ils n'attendent
que le bon moment pour ramasser les restes fumants de la vieille
ville et en devenir les nouveaux maîtres, mais les filles qui vivent
là font encore la loi et ne se laisseront pas réduire en esclavage
si facilement. Grâce à Dwight, elles échafaudent un plan digne des
plus grands récits de guerre antiques, et éliminent méthodiquement
et avec une précision cruelle le moindre des gêneurs capable de
venir gâcher la fête. Le grand carnage a commencé, il finira
bientôt, et tout en haut de la chaîne de commandement quelqu'un
comprendra qu'il vaut mieux rester en dehors de la vieille ville et
ne pas chercher des ennuis aux filles qui y font la loi et à leur
bras armé.
Dans
Cet enfant de salaud,
l'un des seuls flics vraiment intègre de la police de Basin City
fait tout son possible, à une heure de la retraite anticipée, pour
coincer un tueur pédophile qui retient une petite de onze ans en
otage. L'arrestation tourne mal, surtout parce que le tueur en
question n'est autre que le fils chéri du tout puissant sénateur
Roark, et que rien ne sera retenu contre lui. Personne ne voudra se
mouiller, même pour sauver une gosse innocente. Personne sauf John
Hartigan, qui passera huit ans en prison pour un crime qu'il n'a
jamais commis. Quand sa petite protégée, Nancy Callahan, semble
disparaître, Hartigan est enfin libéré et conduit sans le savoir
les mauvaises personnes droit vers la jeune femme, maintenant âgée
de dix-neuf ans et reine de saloon intouchable. Commence alors une
longue course contre la montre pour Hartigan, qui doit une ultime
fois sauver Nancy de la furie vengeresse d'un prédateur notoire que
rien d'autre qu'une mort violente et bien méritée n'arrêtera. Mais
pour Hartigan lui-même, les jeux sont faits, il n'y aura pas de
happy end. Pas de repos pour les braves...
Dans
Valeurs familiales, ce
cher vieux Dwight McCarthy poursuit sa mission et continue de
protéger les filles de la vieille ville dès que l'on fait appel à
lui. En compagnie de la mortelle petite Miho, Dwight va remonter la
piste d'un groupe d'assassins de la mafia qui a commis la bourde de
trop au mauvais endroit au mauvais moment. Quelqu'un va devoir payer
pour le sang versé, et au bout d'une longue promenade au clair de
lune Dwight et Miho vont faire s'abattre la vengeance d'une femme
blessée au plus profond de son être par le mal que peuvent faire
les hommes aveuglés. La mafia et les truands vont se déclarer la
guerre après ça, sûrement, mais ce ne sera plus le problème de la
vieille ville. La loi des filles règne partout, tout le temps.
Dans
Des filles et des flingues,
justement, nous avons plusieurs petites occasions de constater qu'à
Sin City les femmes ont souvent leur mot à dire, un mot qui peut
signifier la vie ou la mort d'à peu près n'importe qui. Des
prostituées de la vieille ville en passant par les tueuses
apprenties ou les femmes fatales, aucune ne fait marche arrière
quand il s'agit d'exécuter un contrat ou de se salir les mains. A
Sin City comme dans la vieille ville, les femmes sont reines,
guerrières, amantes et faucheuses tout à la fois.
Enfin,
dans L'Enfer en retour,
un jeune soldat revenu du front appelé Wallace tombe nez à nez avec
une jeune femme suicidaire qui se jette du haut d'une falaise. Après
l'avoir sauvé, Wallace se retrouve dans les ennuis jusqu'au cou
quand il entre malgré lui dans une conspiration militaire de haute
volée qui va chercher ses racines jusqu'au cœur même de Sin City.
Rien ni personne n'est à l'abri, rien ni personne n'en sortira
indemne. C'est l'heure de la vengeance pour Wallace, mais ce qu'il
recherche c'est avant tout secourir cette femme, Esther, dont il
ignore presque tout mais dont il est clairement tombé sous le
charme. Et tandis que la ville tremble en cette nuit fatidique, les
forces de police vont enfin devoir faire un choix d'ampleur et
prendre position dans cette lutte sans fin contre le vice et le
péché. A Sin City se trame quelque chose de vraiment moche, même
au regard de toutes ces années passées à collectionner les
déviances. Et il est temps d'y mettre fin.
---
Voilà
ce que l'on peut trouver dans cet énorme omnibus sorti chez Rackham
il y a quelques années maintenant, pour le prix modique de 75€ il
me semble bien. Niveau conception du bouquin, on pourrait lui
reprocher d'être un peu petit question hauteur, mais sans ça c'est
du haut de gamme comme on en voit rarement. Je regrette simplement
que la couverture retenue pour l'album ne représente pas Nancy
Callahan, personnage assez central de toutes ces aventures nocturnes
qui, pour certaines, font vraiment froid dans le dos.
Avec
Sin City, le
légendaire Frank Miller nous plonge dans un Enfer du quotidien dont
il a le secret, une lutte incessante pour la survie même au pire des
prix, où se croisent les Chevaliers du temps jadis et les raclures
de bas étage. Même dans la ville la plus pourrie du monde, il y a
encore des âmes nobles qui font de leur mieux quand on leur en donne
l'occasion, même si ça s'avère souvent fatal. La rédemption n'est
pas quelque chose que l'on obtient facilement, mais on peut la
croiser au détour d'une ruelle ou au bout d'une route sans fin dans
le désert, si on sait prendre le bon virage.
Le
dessin est simplement magique, ce n'est pratiquement que du noir et
du blanc, de l'encrage blanc sur des pages noires, ou inversement
comme vous préférez, c'est juste saisissant de brutalité et
d'efficacité. Quelques notes de couleurs feront petit à petit leur
apparition à certains moments, pour vite disparaître dans les
recoins de notre mémoire, comme de petits îlots de normalité au
sein d'un polar plus noir que la nuit elle-même. C'est violent,
c'est brutal, c'est sexy aussi, bref c'est du grand Frank Miller qui
se lâche totalement sans pour autant verser dans la déviance
politique facile qu'on lui connaît un peu trop malheureusement
depuis quelques décennies.
Les
éditions Rackham ont fait avec cet omnibus un très beau travail, le
papier est de qualité, épais et agréable au toucher, et fait
parfaitement ressortir et ressentir ce contraste incroyable entre
blanc et noir. Les pleines pages sont magnifiques au bas mot, et je
me prends souvent à rêver posséder une planche originale de ces
illustrations. Très souvent au cours de cette lecture, vous tomberez
sur plusieurs pages de suite où il n'y a aucun texte, aucun
''bruit'' si l'on peut dire, que du silence et de la violence
gratuite ou bien des moments forts de simple observation entre
prédateurs nocturnes.
Pour
celles et ceux qui connaissent Sin City
avant tout grâce au légendaire film de Robert Rodriguez co-réalisé
par Frank Miller lui-même, cet omnibus vous prouvera que l'on savait
encore faire du très bon travail d'adaptation d'une bande-dessinée
sur grand écran à l'époque, sans fioritures, sans chichis, que du
bon et du fidèle. Le Hartigan incarné par Bruce Willis, le McCarthy
de Clive Owen, le Marv spectaculaire de Mickey Rourke, ou encore la
Nancy Callahan de Jessica Alba... autant de souvenirs impérissables
qui ont porté haut et fort les couleurs si sombres de cette
anthologie. Sept albums, deux films, des heures et des heures de
lecture, entre polar noir et thriller franc du collier, avec un
humour parfois limite mais jamais dépassé, et une telle justesse
dans la caractérisation de ses personnages et de leurs démons que
c'en devient criminel.
A
l'image des visiteurs de passage, si vous débarquez à Sin City, si
vous avez de l'argent à perdre et si vous recherchez une expérience
unique en son genre, vous trouverez de quoi vous plaire. Faites un
tour dans la vieille ville si vous l'osez, mais faites bien attention
à vos mains baladeuses ou à vos paroles malheureuses, un rien peut
vous expédier dans les marais où l'on ne risque pas de vous
retrouver. Une lecture à ne pas mettre entre toutes les mains, et je
conseille mon propre parcours à savoir commencer par le film (je
zappe le second qui contient trop de rallonge à mon goût même si
c'était sympa de retrouver certains membres du casting) puis finir
de s'achever avec la bande-dessinée, merveilleusement traduite et
travaillée par les équipes de Rackham chez nous. C'est mon petit
conseil de fin d'année et une sorte de cadeau de Noël à mes
lecteurs et auditeurs, j'espère que vous saurez retrouver votre
chemin dans le noir par la suite.
Sur
ce, je vous souhaite une bonne lecture et un Joyeux
Noël 2022 à toutes et à
tous, je vous laisse vous faire votre propre avis, en espérant vous
retrouver bientôt pour un nouvel article !
Après
les événements tragiques de la seconde guerre civile entre
super-héros, Jennifer Walters s'est retrouvée dans le coma, le
temps que ses blessures guérissent. Elle n'a pas assisté à
l'exécution sommaire de son cousin, Bruce Banner, alias Hulk, mais
elle en a été grandement traumatisée et elle ne cesse de revivre
la scène par procuration depuis son réveil. Tant bien que mal, Jen
tâche de reprendre sa vie en main, mais chaque fois qu'elle se
retrouve seule chez elle, chaque fois qu'elle ferme les yeux, elle
revoit encore et encore les mêmes images terribles.
Redevenue
avocate au sein d'un cabinet plutôt bienveillant qui dispose d'une
branche dédiée aux êtres surhumains, Jen a comme première cliente
une victime d'agression à qui l'on a donné à peine quelques jours
pour rassembler ses affaires et partir de son logement. Son
propriétaire ne veut rien entendre, et la pauvre femme est dans la
plus grande des détresses. Pour quelque raison que ce soit, ce cas
éveille quelque chose en Jen, qui accepte de défendre la
malheureuse même si rien ne sera aussi simple une fois le travail
commencé.
Quand,
petit à petit, toutes les personnes qui gravitent dans l'entourage
de sa cliente commencent à disparaître de façon violente et quand
les autres locataires adoptent un comportement pour le moins étrange,
c'est le signe que quelque chose de mal se trame, que quelque chose
ne va pas, en profondeur. C'est un reflet de cette lutte incessante
qui fait rage au cœur de Jen elle-même, une lutte contre ses pires
terreurs, une lutte pour ne pas devenir elle-même le monstre que
tout le monde poursuivra et reniera.
Tant
de fureur, tant de colère... tant de peur, surtout. Jen va devoir y
faire face malgré toutes ses bonnes intentions, et les laisser
l'embrasser totalement si elle veut avoir une chance de survivre à
ce qui se prépare dans cet immeuble insalubre des quartiers pauvres.
Est-il possible que la rancœur et la colère de plusieurs personnes
brisées par la vie puissent se mouvoir et prendre forme pour exercer
une juste vengeance contre l'oppresseur ? Jen ne va pas tarder à
le découvrir, ainsi que ses propres limites maintenant que le
monstre est réveillé.
---
C'est
le premier tome de la -déjà- quatrième série titrée She-Hulk
chez Marvel ! Cette fois-ci c'est une femme qui s'y colle,
Mariko Tamaki, qui nous offre un scénario plutôt intimiste et nous
plonge dans les tourments d'une femme blessée et encore fragile qui
cherche à échapper à ce qu'elle ressent de pire au fond
d'elle-même depuis un traumatisme violent. D'avocate, Jen Walters
est désormais devenue victime elle aussi, et elle aurait bien besoin
que quelqu'un accepte de l'aider à son tour, malheureusement la vie
semble cruelle et personne n'en a cure, en tout cas personne qu'elle
n'ait envie de voir puisqu'elle repousse tous les appels de sa
meilleure amie s'inquiétant sincèrement pour elle.
Le
dessin est l’œuvre de Nico Leon, dans un style qui rappelle
beaucoup les gimmicks du manga il me semble (ou peut-être que je
fais cette association simplement parce que l'autrice est asiatique,
qui sait ?), mais tout en restant compréhensible et lisible assez
facilement. En fait on se trouve devant des planches assez claires et
nettes, un design plutôt basique mais efficace de bout en bout et
surtout bourré d'énergie et/ou d'expressivité quand il le faut.
Que demander de plus ? Laissons le temps faire son œuvre et
voyons jusqu'où cette courte série nous mènera, je suis plutôt
partant pour lui laisser sa chance et je dois dire que ça fait
beaucoup de bien de sentir cette voix féminine dans la tête de Jen
pour une fois, une voix qui la comprend et la représente vraiment
bien dans sa force mais aussi ses faiblesses intimes. La série
semble partie pour être un genre de drame psychologique, même si
quelques surprises seront au rendez-vous bien entendu !
C'est
enfin l'heure de la grande discussion entre Kaoru et le Docteur
Yagai, celle qui devra supprimer tous les malentendus entre eux et
faire en sorte d'arranger une situation très problématique. Pour
rappel, Kaoru a été surprise dans l'appartement de son amant par
une autre femme, plus mûre, qui semble lui avoir révélé qu'elle a
elle aussi une liaison avec Yagai !
De
plus, cette autre femme, du nom de Shimizu, serait liée à Yagai
d'une autre façon : ce n'est autre de la sœur de son
ex-compagne, celle dont il n'ose prononcer le nom ou aller la voir à
l'hôpital où elle est en stade de survie. Yagai et Shimizu,
rapprochés par la douleur et cette sorte de deuil, ont entamé une
relation plus par défaut qu'autre chose, mais les faits sont là.
Shimizu affirme être enceinte, et ne pas savoir si le bébé est de
son propre mari ou de Yagai lui-même. Une révélation de trop pour
Kaoru, qui pensait avoir enfin trouvé une personne capable d'être
pleinement honnête avec elle, au point qu'elle puisse le toucher en
retour et lui offrir son cœur.
Blessée,
la jeune femme s'enfuit de l'appartement, laissant Yagai régler ses
comptes avec Shimizu, qui lui avoue que la grossesse n'était qu'un
subterfuge pour faire du mal à sa rivale. Mettant les choses au
clair tout de suite, Yagai s'empresse de rattraper Kaoru pour tenter
de s'expliquer et lui révéler cette partie si sombre et douloureuse
de sa vie, ce qu'il n'a jamais oser verbaliser avant... mais même
comme ça, le mal est fait. Après avoir rendu ses hommages à
l'ex-femme de Yagai sur son lit d'hôpital, Kaoru décide de rompre
avec lui, et ils se séparent bons amis mais amers tout de même.
Deux
ans plus tard, Yagai est de retour à Tokyo pour quelques jours et
rencontre presque par hasard Shiro, qui continue de sous-louer le
rez-de-chaussée de son local à Kaoru pour son salon de manucure
artisanale. Visiblement gêné, Shiro ne sait pas trop quoi lui
répondre quand son aîné lui demande des nouvelles de Kaoru, si
bien que Yagai s'amuse rapidement à l'asticoter au sujet de ses
propres sentiments refoulés pour la jeune femme. Après lui avoir
donné un dernier conseil, Yagai passe son chemin, revenant à sa
nouvelle vie loin de la ville. Shiro de son côté retourne
travailler et tombe sur Kaoru, mais malgré les paroles
encourageantes de Yagai il ne parvient toujours pas à se dévoiler à
elle, laissant la situation entre eux ne pas évoluer.
Quant
à Kaoru, elle travaille désormais dans un autre hôpital, toujours
en tant qu'assistante médicale, et cumule toujours cela avec son
petit salon esthétique qui commence à bien lui rapporter
maintenant. Elle n'est pas parvenue à résoudre son problème
l'empêchant de se laisser toucher par autrui, mais elle travaille
dur pour que ses deux vies se rapprochent le plus possible et que
plus personne ne puisse la blesser aussi durement que par le passé.
Si elle pense toujours au Docteur Yagai de temps à autre, elle n'en
laisse rien paraître et a semble-t-il décidé de mener sa vie comme
elle l'entend désormais, se débrouillant seule et faisant de son
mieux.
En
bonus, nous avons droit à un dernier regard sur les deux autres
personnages féminins de la série, la collègue infirmière de Kaoru
qui sort toujours avec l'ami du Docteur Yagai et qui ose enfin lui
avouer qu'elle est déjà divorcée une fois, ce qui la complexait
énormément vis à vis de lui et de ce que pourrait en penser sa
famille assez traditionnelle. Ensuite, c'est Mlle Kono que nous
retrouvons dans le salon de Kaoru où elle fait la rencontre
totalement hasardeuse de l'un des employés de Shiro, qui l'invite
assez maladroitement à sortir avec lui un jour prochain. Du tac au
tac, le rendez-vous est pris, d'abord un tour chez un coiffeur en vue
puis une virée dans les boutiques de mode pour rendre à ce geek un
peu trop franc une apparence décente. Mais en définitive, ne
serait-ce pas pour Kono une façon de se protéger à nouveau et de
pas dévoiler ses failles ? Son rendez-vous se passant plutôt
bien, elle accepte de faire quelques concessions de son côté et de
s'ouvrir un peu. Peut-être est-ce enfin le bon moment pour elle,
peut-être est-ce enfin le temps de changer de vie et de balayer les
restes de ses traumas passés...
---
Vous
l'aurez donc compris, ce huitième et dernier tome est assez amer en
fin de compte. Non seulement Kaoru et Yagai rompent, mais en plus ils
ne trouvent personne chacun de son côté par la suite, même deux
ans plus tard ! Deux âmes en peine qui étaient faites l'une
pour l'autre mais qui, à cause d'un mensonge de trop, ne peuvent
plus se faire confiance comme avant. Chacun souffre donc dans son
coin, mais les histoires d'amour c'est aussi ça que voulez-vous,
tout n'est pas toujours rose ! Pour ma part, même si je suis
triste pour Kaoru, je ne peux m'empêcher de trouver ça très
original qu'un shojo de type tranche-de-vie ose nous présenter une
relation dysfonctionnelle jusqu'au bout et ne pas proposer un
happy-end qui serait forcé. Les choses sont comme elles sont, c'est
triste mais c'est ainsi et il faut l'accepter pour aller de l'avant,
tout comme les personnages eux-mêmes.
Ensuite
je suis très content de voir que les autres femmes de l'histoire
n'ont pas été oubliées et ne sont pas passées à la trappe à la
fin de la série, la preuve deux chapitres leur sont exclusivement
consacrés, peut-être l'occasion de développer des spin-off un beau
jour ? Je n'y crois pas trop, mais sait-on jamais. Le cas de
Mlle Kono surtout est très intéressant d'un point de vue clinique
et psychologique, et j'aurais bien voulu en savoir un peu plus sur le
développement de cette nouvelle vie sentimentale qu'elle semble
s'accorder. Le mystère restera donc entier, et je décide que les
choses se passeront bien pour chacune des protagonistes, même Kaoru.
A vous de faire votre propre conclusion !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
La
vie ordinaire reprend son cours, après les événements de
Spider-Island
et
la dispersion de la toxine spéciale créée par le Chacal. Au
programme, Spidey doit absolument se trouver un nouvel allié au sein
de la police de New York, sans quoi certaines de ses enquêtes
risquent de ne pas trouver de conclusion satisfaisante. Pendant ce
temps, Peter Parker continue de travailler à son rythme aux
Laboratoires Horizon, où son intellect lui permet de concevoir de
nouveaux gadgets pour sa vie super-héroïque.
Quand il devient évident que certains quartiers de la
ville sont soumis à une nouvelle bande de cambrioleurs qui ne
reculent devant rien, y compris sacrifier ses propres membres au
besoin, Peter et Carlie vont devoir faire équipe à nouveau, cette
fois-ci en connaissant chacun les secrets de l'autre. Et ça
fonctionne plutôt bien, puisque ce duo improvisé permet de mettre
la main sur les voleurs et leur commanditaire et armateur, le Vautour
en personne !
Puis, une nouvelle menace arrive inexorablement dans la
vie de notre Homme-Araignée préféré. Horizon semble abriter un
scientifique d'un genre très particulier, que personne n'est
autorisé à voir ni à déranger sous quelque prétexte que ce soit.
Évidemment Peter et le jeune Uatu vont s'empresser d'enquêter,
d'autant plus que le sens du danger de Peter l'agace fortement quand
il passe près du labo numéro six. Après avoir réveillé par
accident la soif de sang de Morbius et l'avoir empêché de justesse
de s'en prendre à des innocents, Spider-Man est déclaré personæ-non-gratta chez Horizon et Peter va devoir répondre de ses
actes auprès de son patron. Morbius, revenu à lui, poursuit ses
propres expériences et il vient juste de se trouver un nouveau
cobaye...
Entre-temps, Spidey a pu faire équipe avec Daredevil
pour innocenter la Chatte Noire d'un crime qu'elle n'avait pas
commis, pour une fois. Mais ce n'est pas la reconnaissance qui
l'étouffe, et nos deux héros vont avoir du mal à lui faire
totalement confiance même quand il s'agit de la sortir des ennuis.
Convaincue pour sa part que c'est Spider-Man qui l'a dénoncée aux
flics, Felicia entend bien le lui faire payer à sa façon !
Autre journée et autre duo, Peter doit absolument
convaincre Johnny Storm de l'aider à partir dans l'espace, pour
venir en aide à John Jameson coincé dans une station en orbite
expérimentale remplie d'Octobots et de zombies ! Rassurez-vous
la situation n'est pas aussi grave qu'elle n'y paraît, et tout sera
rapidement remis en ordre... sauf que la station doit exploser et que
nos héros sont en route pour la Terre à vitesse maximale, avec une
entrée dans l'atmosphère qui risque de ne rien pardonner.
Et pendant tout ce temps, le cerveau derrière ces
opérations n'était autre que celui du Docteur Octopus, mourant à
petit feu et scindé dans une armure spéciale qui maintient ses
fonctions vitales, sans lui épargner la souffrance de cette lente
agonie. Son plan magistral, qu'il met en place depuis des mois
maintenant avec l'aide de ses Sinister Six rassemblés autour de lui,
s'apprête à être activé. Quel sort ce génie criminel aux abois
réserve-t-il à cette planète qui l'a si souvent condamné ?
---
Réponse dans le prochain Marvel Deluxe (déjà sorti à
cette heure) que je vais m'empresser de dévorer aussi vite et bien
que celui-ci ! Tout d'abord je suis très content de retrouver
un Peter Parker/Spider-Man moins isolé que dans les premiers temps
de cette longue intrigue, c'est un plaisir de le voir faire équipe
de nouveau et mener ses enquêtes avec l'aide d'alliés de
circonstances, même si ce n'est pas toujours de tout repos pour lui
comme pour eux.
Dan Slott, en grand architecte qu'il était déjà à
cette époque, met en place les toutes dernières pièces d'un grand
puzzle dont le Docteur Octopus est l'élément central. Aucun indice
superflu n'est laissé aux lecteurs, rien qui viendrait trahir le
point d'orgue à venir tout prochainement, et comme je n'ai pas lu ce
récit en kiosque au début des années 2010 ce sera donc une vraie
découverte pour moi comme pour le jeune public qui prend ces
histoires en cours de route.
Au niveau des dessins, rien à signaler tout est
maîtrisé de bout en bout, on a droit à quelques couvertures en
bonus à la fin de l'album et on peut même profiter du style de
quelques artistes invités, notamment pour la partie avec Daredevil
et la Chatte Noire, du plus bel effet !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
Tout
commence dans les années '70, au sein d'une petite faculté des
États-Unis. Un petit groupe d'étudiants accepte de participer à
une expérience organisée par le département de Psychologie, contre
l'assurance de toucher deux cent dollars rien que pour se faire
injecter un peu d'eau dans les veines. Certains chanceux, toutefois,
hériteront peut-être du lot spécial, le Lot Six, un produit aux
vertus hallucinogènes légères mais très agréables dit-on.
Andy
McGee rencontra sa future femme durant cette expérience. Ils eurent
des visions, ça oui, et furent tous les deux parmi les élus de la
formule miracle. C'est seulement après quelques temps que les
véritables effets se firent sentir. Andy est maintenant capable de
convaincre très facilement les gens de faire tout ce qui lui passe
par la tête, et il sait que ce n'est pas grâce à son charisme
naturel. Le Lot Six contenait quelque chose de très spécial,
quelque chose qui a changé une partie de sa chimie biologique,
quelque chose que sa femme possède aussi dans une autre version et
dont leur unique enfant, Charlie, a hérité.
Mais
chez Charlie, les choses sont beaucoup plus compliquées. Ses
pouvoirs, puisqu'il faut bien les appeler ainsi, se déclenchent à
l'improviste ou sous le coup de la colère ou de la tristesse. Elle
peut mettre le feu à pratiquement n'importe quoi, si bien que ses
parents lui installent des barrières mentales pour empêcher qu'une
catastrophe ne se produise. Malheureusement, les choses tourneront
mal quand même. Quand une agence top-secrète du Gouvernement
Américain parvient à remonter la piste des McGee et découvre
l'existence de leur précieuse progéniture, les ordres sont donnés.
La
mère de Charlie est assassinée après avoir été torturée, et
Charlie elle-même est enlevée par des agents inconnus à la sortie
d'un goûter entre amies. Charlie n'a que sept ans environ, et elle
vient de devenir l'une des fugitives les plus recherchées
d'Amérique, ainsi que son père, qui réussit tant bien que mal à
la tirer des griffes des agents de la Boîte. Maintenant pour eux
commence une longue cavale à travers le pays, cherchant refuge ou la
paix et ne perdant jamais de vue qu'ils sont poursuivis et qu'on veut
leur arracher leur liberté, leur lien, et peut-être même leur
être.
Traqués
comme des animaux, harcelés et poussés dans leurs retranchements,
Charlie et son père finiront par être capturés et emmenés au
centre d'expérimentations de la Boîte. Ce sera le début de longs
mois de calvaire, soumis aux caprices de hauts-gradés ineptes et de
psys gonflés d'orgueil, passant d'une expérience à une autre. Mais
tôt ou tard, les gentils cobayes réussiront à échapper au
système, à se libérer de leurs entraves, et alors... le monde
saura, et tremblera.
---
J'ai
acheté Charlie assez
récemment en fait, après avoir lu L'Institut et
la petite recommandation sur la quatrième de couverture qui évoquait
clairement les mésaventures des McGee comme point de comparaison
dans la bibliographie de Stephen King. Je m'attendais à trouver
quelque chose de pas franchement terrible à vrai dire, peut-être
que j'étais influencé sans le réaliser pleinement par les
critiques mitigées de l'adaptation cinéma récente elle aussi.
Au
final, c'est effectivement un très bon Stephen King de sa période
classique si je puis dire. On constate déjà que l'auteur n'avait
pas toujours le paranormal et le surnaturel au bout des doigts et
qu'il s'en sortait vraiment bien en racontant une histoire que tout
lecteur de Marvel prendrait pour un scénario tragique des X-Men de
Stan Lee ou Chris Claremont.
Le
style est parfois un peu difficile à maintenir, ça fait vieillot
par moments, et évidemment l'histoire souffre du fossé
technologique entre son époque d'origine et notre présent. Beaucoup
de choses se seraient sans doute déroulées différemment dans
l'esprit de l'auteur s'il avait pu prévoir l'évolution de notre
société... mais attendez, c'est peut-être ce qu'il a fait avec
L'Institut en fait ?
Corriger le tir, offrir une nouvelle version, tout ça.
Mon
impression à la sortie de cette lecture est de m'être retrouvé
face à une sorte de version boostée et plus profonde et travaillée
de Carrie, et tous les
éléments qui ont fait le succès de Stephen King sont déjà bien
présents et solidement ancrés. La parution initiale est datée de
1980 il me semble, et pourtant tellement de détails paraissent
avant-gardistes pour l’œil d'aujourd'hui... quand d'autres en
revanche tirent vraiment vers le bas.
C'était
une bonne lecture, mais je n'ai pas eu autant de plaisir ou de
passion ressentie qu'avec ses romans les plus récents par exemple.
Peut-être que c'est simplement le fait de se replonger dans un style
plus ancien qui perturbe un peu quand on vient de prendre l'habitude
de la nouveauté, peut-être aussi que c'était un poil trop long par
rapport à ce que j'en attendais ou à ce que j'avais l'impression
que le récit pouvait chercher à raconter. Impression mitigée au
final mais lecture agréable tout de même, où c'est notre société
qui fait peur, et non les monstres qu'elle produit.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Billy
Summers n'est pas vraiment un assassin, à proprement parler. Un
tueur à gages, certes oui, mais il n'accepte que les contrats fixés
sur des méchants, des gens aux comportements et aux actes réellement
répréhensibles. Cela fait de lui, à ses yeux du moins même s'il
ne s'abuse jamais, une sorte de justicier qui débarrasse ce monde
déjà bien sombre d'une partie de ses ordures.
Quand
Billy est contacté par son commanditaire habituel pour un nouveau
contrat, il sait que ce sera très certainement le dernier de sa
carrière. Il a envie de passer à autre chose, de tirer sa révérence
et de faire amende honorable, peut-être, si on le lui permet. Et
puis, même s'il est d'abord hésitant, deux millions de dollars ça
ne se refuse pas pour projeter une belle retraite. Surtout que le
travail en lui-même est on ne peut plus simple pour quelqu'un comme
lui : attendre sagement dans un logement vide qu'une fenêtre de
tir idéale se présente, presser la détente, éliminer la cible, et
au-revoir tout le monde.
Ce
que Billy n'avait pas prévu, mais qu'il redoutait secrètement dès
les premiers instants de préparation pour cette dernière mission,
c'est qu'il allait finir par s'attacher aux gens du cru que sa fausse
identité l'obligeait à fréquenter. Devenir un bon voisin, un ami,
un amant même... nouer des liens. Tout ce qu'il ne faut pas faire,
se répète-t-il, mais il ne peut s'en empêcher, les gens sont
attirés vers lui comme des papillons par une lumière intense. Il a
la sympathie dans le sang, que voulez-vous.
Mais
quand vient enfin l'heure fatidique, Billy est parcouru de nombreux
doutes. Plus il y pense, et plus cette affaire sent le pourri à
plein nez. Trop facile, trop encadrée aussi, et trop de personnes
étrangères qu'il ne connaît pas et qu'il ne contrôle pas. Il tire
finalement, la cible est éliminée comme prévu, et il s'échappe
par son propre plan personnel, loin des ficelles qui devaient lui
indiquer la voie de repli idéale selon les employeurs. C'est là que
les ennuis commencent vraiment.
Sous
une toute autre identité, Billy se fait très discret et attend que
l'orage passe, que les autorités cessent de bloquer les routes à la
recherche d'un criminel notoire et que ses commanditaires aillent le
chercher ailleurs. Tout ce qui lui importe, c'est de recevoir son
fric bien mérité et de se mettre au vert le reste de sa vie. Ça,
et aussi son petit projet parallèle, auquel il a rapidement pris
goût : écrire un roman racontant sa vie décousue, de son
enfance à cette dernière mission si étrange, comme une sorte de
confession adressée à personne d'autre que lui-même, pour le
plaisir, pour l'exercice, pour savoir s'il a au fond de lui l'étoffe
d'un auteur qui s'ignore. Et c'est plutôt bon, il doit bien le
reconnaître.
Quand
Alice, une jeune femme violée et abandonnée dans la ruelle sordide
non loin du repaire de Billy, fait cette entrée fracassante dans sa
vie, le tueur à gages vigilante décide qu'il va non seulement lui
porter secours, mais également la venger en traquant ses violeurs et
en leur faisant chèrement payer les horreurs qu'ils lui ont fait
subir. Alice, quant à elle, s'attache également à son Samaritain,
peut-être prise dans les premières bouffées d'un sévère syndrome
de Stockholm, mais elle n'en a rapidement plus rien à faire et veut
simplement accompagner Billy dans sa nouvelle croisade.
Parce
que Billy a un plan bien ficelé en tête, désormais. Il va remonter
la chaîne de commandement, maillon par maillon, jusqu'aux
décisionnaires, pour exiger son fric, sa récompense, et surtout
comprendre pourquoi il a cette si sale impression au sujet de ce
contrat depuis le début. Le sentiment de s'être fait manipuler et
que dans cette histoire, il n'était destiné qu'à être un outil
jetable bien pratique. Évidemment, avec Alice à ses côtés, les
choses vont être plus délicates à mettre en place, même si la
jeune femme fait montre d'un précieux enthousiasme. Un attachement
des plus sincères va alors se mettre en place entre eux, entre ces
deux épaves que la vie a bien abîmé et qui cherchent Justice dans
un monde où les gentils et les méchants s'affrontent dans une
immense zone de grisaille.
---
C'est
l'histoire de Billy Summers, c'est l'histoire d'un tueur, c'est
l'histoire d'un auteur. Beaucoup de thèmes chers à Stephen King
depuis quelques années, une mise en abîme sur plusieurs niveaux qui
fonctionne du tonnerre et qui démontre si besoin était que le
Maître de l'Horreur est également des plus adroits quand il s'agit
de dérouler le fil d'un bon thriller pas trop sombre mais vraiment
passionnant. Rien de surnaturel en plus, l'exercice est donc
appréciable et change de ce à quoi on avait l'habitude la plupart
du temps chez King... quoique ? Vous verrez bien.
Le
plus grand intérêt dans ce roman c'est qu'il est double, on suit à
la fois la progression de Billy le tueur et également celle du récit
qu'il raconte sur son ordinateur personnel quand il n'a rien d'autre
à faire ou que le feu dévorant de l'inspiration le consume. C'est
un moyen très malin d'exposer la jeunesse du personnage tout en
décrivant son évolution présente dans l'intrigue générale, et
King s'efforce même de prendre plusieurs styles de voix pour cela,
comme si l'écriture de son personnage était elle-même en train
d'évoluer à mesure qu'il se dévoile.
Billy
Summers est un auteur qui s'ignore, torturé par ses vieux démons,
très vite obsédé à l'idée de laisser derrière lui un vibrant
témoignage de son passage sur Terre, de ce qui l'animait au temps
jadis, de ce qui le pousse à faire ce qu'il fait. Pas pour se
défendre devant la morale, non, simplement pour lui-même, et
éventuellement Alice puisqu'elle est partie intégrante de
l'histoire au bout d'un moment. On retrouve chez Billy énormément
d'interrogations et de complexes que peuvent avoir les auteurs en
devenir, en gestation, avant de se lancer corps et âme dans ce pari
risqué qu'est l'écriture. Le présent et le passé s'entremêlent
donc régulièrement au cœur de ce double roman, où le lecteur
devra parfois prendre son mal en patience pour poursuivre l'intrigue
principale après une salve de souvenirs. Je n'en dévoile
volontairement pas davantage pour ne pas vous gâcher la nature et
les sujets de ces deux récits liés à plus d'un titre.
Autre
élément important, le dédain et le dégoût profonds que Stephen
King ressent pour les Donald Trump & Cie qui dirigent cette
Amérique de 2019, et qui en prennent très souvent pour leur grade à
grand renfort de petites piques et remarques blessantes mais
tellement justes au fond. Ah oui, et à ma grande surprise teintée
de crainte, un ''personnage'' emblématique de l'auteur fait sa
réapparition dans ce roman, prouvant ainsi qu'il se déroule dans un
univers partagé avec certaines œuvres précédentes et que rien
n'est jamais laissé totalement au hasard ni en friche bien
longtemps...
Billy
Summers, c'est je pense une
lettre d'amour de Stephen King à la carrière d'écrivain qu'il a
embrassé il y a bien longtemps, une confession aussi par
l'intermédiaire de son personnage éponyme. Et, qui sait, peut-être
aussi le début d'une nouvelle piste à explorer pour celui dont le
surnaturel horrifique a guidé la vie pendant des décennies et qui
cherche depuis quelques années à ancrer davantage ses pensées dans
le réel et le concret d'un monde qui en manque cruellement.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Quelques
mois après avoir affronté sa dernière grande enquête, la gendarme
on ne peut plus méritante Ludivine Vancker est promue au sein du
département des sciences du comportement, domaine où elle a toute
l'expérience requise depuis le temps. Malgré ses doutes personnels
sur ses compétences, Ludivine va très vite comprendre que sa
promotion cache en réalité un besoin très concret : dans
l'Est de la France, au cœur d'une mine désaffectée depuis les
années '70, un civil en exploration vient de faire la tragique
découverte de plusieurs cadavres enfermés là.
Très
vite, le doute n'est plus permis : il s'agit bien du tableau de
chasse morbide d'un tueur en série. L'individu a abandonné ses
victimes dans cette mine, son sanctuaire, et ne semble plus avoir
donné signe de vie depuis lors. Toute l'équipe est dépêchée sur
place, un véritable poste de commandement mobile est installé, et
le long travail d'identification est lancé pour que toutes les
familles de ces victimes malchanceuses puissent enfin faire leur
deuil, parfois après plus de trente ans d'espoirs brisés.
Mais
soudain, un coup de tonnerre ! Le tueur frappe encore, est
encore en activité, non loin de Bordeaux, dans le Sud-Ouest.
Impossible, à moins qu'il ne s'agisse d'un homme d'une soixantaine
d'années environ et très bien conservé, un homme qui s'est bâti
tout entier autour d'une seule et unique fonction, tuer, encore et
encore. Hypothèse probable, mais loin d'être la seule sur le
moment. Pourtant, une donnée entre toutes va venir chambouler
l'équipe d'enquêteurs chevronnés : l'ADN retrouvé sur les
deux victimes les plus récentes est le même que celui présent dans
les corps meurtris d'il y a trente ans... et au moment où les
premières constatations tombent, un autre séisme fait trembler la
gendarmerie : un autre charnier est découvert, plus au Nord,
toujours dans une mine abandonnée depuis bien longtemps, et sans
commune mesure avec le précédent.
La
vérité, aussi incroyable qu'elle puisse être, s'étale sous les
yeux de Ludivine et de sa nouvelle patronne. Un tueur sévit depuis
les années '30 jusqu'à nos jours, dans plusieurs régions du pays,
avec pratiquement le même mode opératoire après des dizaines
d'années d'intervalle. Un homme dont la conviction est si forte
qu'il semble bien avoir réussi à transcender la Mort elle-même...
---
Au
cours de cette enquête de longue haleine, nouvelle épreuve infligée
par Maxime Chattam à sa gendarme préférée, le lecteur va être
amené à remettre en question beaucoup d'éléments qui paraissent
pourtant évidents à plus d'un titre. Comme toujours, la vérité
est différente de ce que la réalité nous montre, il faut savoir
faire la différence et aussi écouter son instinct car il trompe
rarement, même dans des circonstances aussi étranges.
Dire
que cette nouvelle affaire est plus terrible que les précédentes
serait m'avancer un peu trop je pense, au contraire je dirais plutôt
qu'elle s'intègre fort logiquement dans les théories et pensées de
l'auteur depuis ses premières œuvres, c'est la somme d'un travail
colossal et de réflexions douloureuses sur l'état de notre société
contemporaine, mais aussi un retour aux sources pour cette saga
comptant donc maintenant quatre tomes. On aura attendu La
Constance du Prédateur pendant
longtemps, et ça en valait la peine c'est rien de le dire !
Bien
sûr, certaines libertés sont prises par rapport aux procédures
légales et réelles dans ce genre d'enquêtes, comme l'écrit
Chattam lui-même dans ses notes de fin, c'est l'exceptionnel qui
fait vendre, non le quotidien. Si l'on parvient à apaiser les
quelques idées préconçues qui nous viennent à l'esprit par
endroits, cette nouvelle histoire paraît étrangement plausible et
assez terrifiante, de fait. Comme tout bon thriller en somme.
Celui-là représente tout de même l'aboutissement de deux décennies
passées à écrire et à coucher sur papier les démons de
l'humanité. C'est pas rien !
Ne
croyez pas le vieil adage qui veut que si l'on écarte toute
rationalité, alors l'irrationnel devient forcément la seule piste
envisageable. Ici les apparences sont trompeuses oui, mais pas tant
que ça au fond, réfléchissez bien et vous devriez réussir vous
aussi à assembler les pièces du puzzle, peut-être même avant
Ludivine et ses collègues. Méfiez-vous des raccourcis cependant, à
aller trop vite en conclusion on se prend souvent les pieds dans le
tapis, et parfois ça peut être mortel...
Pour
ce qui est de mon avis personnel, ce quatrième tome n'est pas mon
préféré de la saga consacrée à la gendarmerie Française et sa
section de recherche ou son département des sciences du
comportement. J'espère toujours que l'auteur nous offrira un beau
jour ce dont je rêve le plus, à savoir un cross-over avec son héros
de La Trilogie du Mal,
comme on a pu en savourer les prémices au tout début de ce
cycle-ci. C'est la rareté qui fait la valeur dit-on, mais je
reprendrai bien un peu de rab' à cette sauce !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Aujourd'hui le ton sera plus grave que d'ordinaire. Je ne prends pas souvent, pour ne pas dire jamais, la peine de vous informer sur l'actualité des auteurs et artistes du monde des comics, des personnes au demeurant formidables qui connaissent malheureusement leurs propres difficultés à surmonter.
Aujourd'hui c'est le cas pour Peter David. Ce nom ne dira sans doute rien à la plupart d'entre vous, mais c'est un auteur immense et reconnu, en particulier chez Marvel dont il a fait les belles années durant trois décennies. Il écrit Incredible Hulk à une période où personne ne voulait s'y risquer, et son run durera plus de 12 ans avec des histoires mémorables dont on s'inspire encore ! Suivrons She-Hulk, Spider-Man 2099, et plus récemment Symbiote Spider-Man. Des séries que je compte vous chroniquer ou que j'ai déjà chroniqué sur le blog, des séries qui me donnent envie de les partager et qui font vivre des heures de plaisir dans les mondes imaginaires que l'on préfère.
Peter David souffre actuellement de graves problèmes de santé, notamment ses reins et un empoisonnement du sang. Je n'entrerai pas dans les détails intimes ou privés, sachez simplement que cette année 2022 nous a déjà fait perdre plusieurs grands artistes des comics et qu'il est impensable de perdre un aussi grand nom à cause d'un défaut de paiement de factures médicales ! Le système de santé Américain est ce qu'il est, imparfait comparé à ce que l'on trouve chez nous et en Europe, je ne vous l'apprends pas je pense. Chacun est laissé seul ou presque face à des dépenses qui décollent très vite et très haut au moindre problème. Mais heureusement grâce aux amis, aux proches, aux campagnes de dons comme celle-ci, il est possible d'aider à notre manière et dans la mesure de nos moyens.
Je prends donc le temps de vous partager le lien de cette campagne de soutien et de dons, en espérant que ma petite communauté saura y répondre favorablement, d'autant plus en ces périodes de fêtes qui s'annoncent. L'occasion de rendre un peu de ce que ces artistes hors normes nous offrent, ou vendent si vous préférez, et de faire une bonne action qui ne restera certainement pas sans effet.
Merci d'avance de votre attention, personne ne vous oblige à donner, vous pouvez participer en partageant simplement le lien sur vos propres réseaux par exemple, c'est déjà beaucoup. Voilà, c'était mon premier appel à la générosité de chacun sur ce blog, j'espère qu'il sera entendu, pour la bonne cause, pour se sentir humains tous ensemble.
Nous
retrouvons Betty Ross et X-51 alors qu'ils sont toujours en fuite
face aux autorités militaires représentées par le Général
Fortean et le programme Echelon. Les deux fugitifs recherchent un
nouveau point d'accès au super-ordinateur de capacité mondiale dont
ils n'ont eu pour l'instant qu'un bref aperçu, et sont également à
la recherche de la petite Ellie, la seule capable d'interagir avec
ledit ordinateur, qui a mystérieusement disparu après l'incendie de
la maison où elle était gardée.
Traversant
les limites souterraines des nations de la surface, Betty et Aaron
arrivent au royaume de Subterranea, où les accueille le fils de
l'Homme-Taupe en personne ! Régnant lui aussi sur une partie de
ce gigantesque empire, le Monstre-Taupe accepte de les emmener
jusqu'au terminal de l'ordinateur planétaire, après une
démonstration de force et de bonne volonté des deux camps. Mais
même arrivés à destination, les choses ne seront pas simples et la
conscience virtuelle de Tesla les obligera à repousser chemin en les
transportant dans une autre réalité...
Ou
du moins ce qui semble être une autre réalité, où le Mont
Rushmore est devenu l'avatar des quatre plus ignobles vilains de tous
les temps : Loki, Crâne Rouge, Ultron et le Docteur Fatalis, en
lieux et places des anciens présidents Américains. Évidemment il
s'agit d'une ruse de l'ordinateur et de Tesla pour protéger leurs
secrets, mais ces adversaires virtuels n'en demeurent pas moins
dangereux que les originaux, surtout quand leurs consciences viennent
à fusionner pour ne former plus qu'une seule entité mégalomane
cherchant à tout prix à se libérer de son propre programme.
Après
un bref affrontement, Betty et Aaron reprennent leur route direction
les Everglades, en Floride, où se trouve le Nexus des Réalités,
l'endroit au monde où les différentes alternatives de l'existence
se rencontrent et fluctuent le plus, sous la garde de l'Homme-Chose.
Franchissant un nouveau portail, Betty et son allié se retrouvent
une fois de plus embarqués dans une autre réalité, un monde où
elle aurait empêché Bruce Banner, son grand amour, de devenir Hulk
et où c'est elle-même, Betty Ross, qui serait devenue la créature
ivre de rage. Dans cet autre monde, les choses tournent très mal et
Banner rejoint par colère et jalousie un programme secret de
conception d'androïdes capables de détruire les surhumains quels
qu'ils soient, programme qui donna naissance à un autre Machine-Man
obligé de suivre les ordres et son programme sans pouvoir riposter.
C'est
à ce moment que débarquent le Général Fortean et la Miss Hulk
d'origine, Jen Walters, venus récupérer Betty avant qu'il ne soit
trop tard, chacun pour ses propres raisons opposées. Alors que tout
semble perdu au sein d'un immense combat sans merci entre robots et
héros, c'est finalement grâce au mélange d'influences de
l'Homme-Chose et de Miss Hulk que Betty retrouvera la mémoire et sa
véritable identité, avant de commettre l'irréparable. Revenant
avec Fortean dans la bonne réalité, la Terre-616, Betty parvient à
remettre les choses en ordre, mais cet avenir possible qu'ils ont
tous entrevu a de quoi faire longuement réfléchir, car il reste
toujours probable quelque part si rien n'est fait pour stopper
l'escalade.
Laissant
Fortean derrière eux, le groupe se rend dans le sanctuaire où ils
retrouvent Ellie et les Grands Anciens qui la gardent. Tesla se
portant garant, Betty peut obtenir l'adoubement de l'ancien ordre
secret et récupérer au passage son épée chérie, avant de
promettre qu'elle fera tout désormais pour protéger sa réalité et
empêcher que n'advienne cet autre monde terrifiant dont elle
pourrait être à l'origine de bien d'autres façons. Unissant ses
alliés autour d'elle, la Miss Hulk Rouge fonde son propre nouvel
ordre, à qui l'avenir réserve sans doute bien des surprises et des
aventures...
---
Ou
pas. En effet la série s'arrête sur cette ouverture mais l'album
contient un petit texte de l'auteur qui admet que l'histoire n'ira
pas plus loin en ce qui le concerne, peut-être une consigne
d'abandon venant directement de Marvel en plus haut lieu. En tout
cas, ces deux tomes sont tout ce qu'il y a à se mettre sous la dent
pour les aventures pas si solo de la Miss Hulk Rouge revenue dans le
camp des gentils, et une bien maigre apparition de la Miss Hulk
d'origine ne sauvera pas la série de sa fin programmée en avance.
C'était
sympathique au demeurant, mais trop peu ambitieux pour retenir
l'attention du lectorat en cette première moitié des années 2010
très mouvementée. Au final, les clins d’œil appuyés à d'autres
grands arcs du passé ne permettront pas d'explorer plus de pistes et
l'aventure s'arrête ici, à moins qu'il y ait eu une autre série
dont je n'ai tout simplement pas connaissance pour prendre la suite.
Je dois dire qu'au fond je ne m'y intéresse pas tant que ça,
c'était juste une parenthèse pour moi et une façon de vous
présenter l'autre Miss Hulk en titre avec sa propre série, bien
trop courte vous l'aurez compris, mais servie par des dessins de
qualité il faut tout de même le reconnaître.
Que
retenir ? Eh bien au moins le Général Fortean, que l'on
retrouve par la suite dans l'excellente série Immortal Hulk
où il continue de trafiquer l'ADN humain avec des outils et des
pouvoirs que la science mortelle ne devrait jamais avoir à sa
portée. Quant à Jen Walters, nous la reverrons très bientôt dans
une nouvelle itération de sa propre série, en trois tomes
seulement, sous un tout nouveau jour plus sauvage et déchaînée que
jamais.
Que
devient Betty Ross dans tout ça ? Aucune idée. Sincèrement,
ce n'est pas faute de m'en soucier, mais à part son apparition elle
aussi dans les pages de Immortal Hulk
je ne sais pas du tout ce que le personnage a pu faire entre les
dernières cases de cet album et la grande histoire imaginée par Al
Ewing. Il me semble qu'à un moment elle a fait partie des
Défenseurs, mais je n'ai aucune idée de si c'était avant, pendant
ou après les événements décrits ici. Si d'aventure quelqu'un se
sent d'aller explorer cette branche de Marvel et d'en donner quelques
nouvelles, libre à vous...
Rendez-vous
prochainement pour un retour au vert et des retrouvailles
tonitruantes avec la seule véritable Miss Hulk dans nos cœurs, pour
le meilleur et pour le pire !
Nous
sommes à présent en l'an 1462. La guerre a été ouvertement
déclarée contre le vaste empire Ottoman, qui a entamé ses
préparatifs pour une invasion impitoyable de l'autre rive du Danube,
la frontière historique. La Valachie se dresse seule pour le moment,
forte de milliers d'hommes déterminés à suivre leur prince
jusqu'au bout, en attendant que la Hongrie et la Moldavie viennent à
leurs côtés avec des renforts.
Si
la première bataille mémorable est à l'avantage de Vlad, très
vite la situation tourne à l'inverse et c'est une véritable
débâcle. Quand les Valaques se rendent compte que personne ne
viendra les soutenir ni les secourir, que la Hongrie les a abandonné
et que la Moldavie a trahi, c'est presque le coup de grâce qui
aurait pu tout anéantir. Mais heureusement, grâce à un plan solide
et à une force de conviction à nulle autre pareille, les proches
conseillers de Vlad maintiennent l'effort général et la cadence
infernale que les troupes survivantes doivent suivre pour échapper
aux Ottomans et préparer l'avenir.
La
stratégie du prince est changeante, elle aussi, mais jamais son
humeur ou son objectif. S'adaptant aux machinations de son ennemi si
puissant, Vlad parvient à créer un contre-courant dans cette guerre
d'usure. Sur son ordre, les villes et villages sont évacués,
abandonnés aux Ottomans sans la moindre nourriture valable et avec
des animaux et points d'eau empoisonnés, les terres brûlées, les
bâtiments détruits. Qui serait assez fou pour faire cela à son
propre pays ? C'est la question qui commence à tarauder les
conseillers de Mehmet II, tandis que leur empereur ne semble pas prêt
à rebrousser chemin. Misant tout sur la possibilité d'un
ravitaillement après la prise d'un port d'importance en Mer Noire,
Mehmet fait forcer l'allure de ses troupes, direction Targoviste.
Secrètement
les choses sont en train d'évoluer dans le bon sens pour la
Valachie, malgré les apparences. Étienne III, souverain Moldave,
trouve un moyen astucieux pour venir en aide à son allié historique
sans déclencher le courroux de la Pologne qui lui a interdit tout
renfort à Vlad. Surprenant tout le monde, il déclare la guerre à
la Valachie, une excuse toute prête pour envoyer des troupes à
marche forcée sur le port de Kilia et défendre la ville contre les
Ottomans, qui ne s'attendent absolument pas à cette nouvelle
résistance. Vlad accueille ce bon augure avec un certain
soulagement, même si le plus difficile reste encore à venir.
Maintenant
que la grande armée Ottomane est affaiblie et affamée, le désordre
commence à s'installer et la peur semble poindre parmi certains
corps. Le moment est idéal pour frapper au cœur, d'autant plus que
l'envahisseur n'est plus qu'à quelques dizaines de lieues de
Targoviste. C'est maintenant ou jamais, et Vlad le sait très bien.
Offrant une dernière nuit de liesse à ses troupes, le prince se
prépare de son côté pour son plan le plus audacieux à ce jour :
s'infiltrer dans le campement Ottoman principal et atteindre
directement Mehmet pour décapiter l'ennemi et ne pas lui laisser le
temps de se ressaisir ! Un plan très risqué, qui ne pourra
réussir que si toutes les conditions sont remplies. Les Valaques
doivent maintenir l'illusion qu'ils peuvent se battre jusqu'au
dernier, tandis que leur leader sera au beau milieu de la base
adverse à risquer sa propre vie sur un coup du sort. De cette
stratégie qui semble désespérée dépend pourtant l'avenir
immédiat de toute la principauté, et au-delà celui de l'Europe
Chrétienne dans son ensemble. Car Mehmet II ne se contentera pas
d'écraser la Valachie, il profitera immanquablement de l'occasion
qui lui est donnée pour se lancer à l'assaut des grands royaumes
divisés. Une nuit fatidique où les destins de deux hommes aux
convictions inébranlables vont s'affronter, et dont un seul pourra
s'en sortir vivant.
---
Quatrième
et pour le moment dernier tome de la série de reconstitution
historique de la vie de Vlad III, l'inspiration derrière le célèbre
Comte Dracula de Bram Stoker. Le personnage est une légende à lui
tout seul, et il le prouve encore en se montrant prêt à sacrifier
son propre pays et la prospérité de son peuple plutôt que de les
céder à l'ennemi. C'est une vraie guerre d'usure comme je le disais
plus haut, où tous les coups ou presque sont permis et où chacun
rivalise d'ingéniosité... et de cruauté.
Comment
une petite principauté alignant à peine 20 000 hommes, pas tous
soldats de métier, peut-elle tenir tête à une armée de plus de 60
000 guerriers menés par celui qui a conquis Constantinople ?
Inférieurs en nombre, dépassés en armement, abandonnés par leurs
alliés ou seigneurs tutélaires, les Valaques vont pourtant prouver
qu'ils sont capables d'inverser la tendance et de remporter des
victoires certes minimes mais qui impressionnent énormément
l'ennemi. Tout cela en grande partie grâce au génie mais également
au pragmatisme à toute épreuve d'un jeune prince risquant le tout
pour le tout.
Si
ça, ça n'est pas une leçon d'Histoire avec un grand H comme on
aimerait en voir plus souvent dans les amphithéâtres et salles de
classe, j'en perds mon latin ! Blague à part, l'image est
évidemment grossie autour de la personnalité de Vlad III, qui a su
tout comme son adversaire bénéficier de conseils attentifs et
avisés de la part de ses proches, même s'ils sont rares il est
vrai. Ce que l'on attribue à un seul homme est sans doute l'oeuvre
collective de plusieurs stratèges, d'ailleurs je ne peux passer sous
silence le rôle d'Étienne III de Moldavie qui a pris le risque
insensé de passer pour un traître infâme dans l'unique but
d'apporter une aide déguisée à un allié dans la tourmente. C'est
plutôt culotté il faut bien le reconnaître !
J'ai
vraiment hâte de lire le prochain tome, car évidemment celui-ci
s'arrête pile au moment où Vlad s'apprête à infiltrer le
campement de Mehmet, au cœur de la nuit la plus intense qui soit. De
quoi faire monter la sauce et grandir l'intérêt croissant que je
porte à cette série et à son auteur, Akiyo Ohkubo, qui semble à
chaque fois on ne peut plus renseigné sur son sujet et c'est
vraiment louable à mon humble avis. Un manga de qualité donc, qui
me redonne le goût et l'envie de suivre des séries
pseudo-biographiques de grands personnages de l'Histoire, certes avec
une bonne dose de romance et d'interprétations personnelles, alors
que je pensais justement m'en être lassé. Ce sera sûrement
l'occasion parfaite pour vous remettre dans le bain d'autres mangas
de ce type, comme Reine d'Égypte
que j'ai laissé de côté depuis trop longtemps !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !