mercredi 31 mars 2021

Amazing Spider-Man tome 1 - Retour aux fondamentaux (Panini Comics - Avril 2020)


Une nouvelle ère s'ouvre pour Peter Parker et son alter-ego Spider-Man ! Redevenu pauvre, sans travail, sans diplôme et sans logement pour un temps, Peter renoue avec l'adversité et la malchance qui ne l'a jamais vraiment quitté... mais il se pourrait bien que le sort lui réserve de belles surprises malgré tout !


Par exemple, sa relation avec Mary-Jane repart de plus belle, et leur couple est plus solide que jamais grâce à toutes les épreuves qu'ils ont traversé depuis toutes ces années. Niveau carrière, on lui propose de passer son propre doctorat en compagnie du Dr. Connors, alias le Lézard, qui peut désormais contrôler sa transformation à volonté et ne peut plus faire de mal à quiconque. L'occasion de travailler avec la machine qui, jadis, irradia une simple petite araignée qui allait donner après une petite morsure le surprenant Spider-Man !


Mais attention Peter, la malchance te suit à la trace et n'est jamais bien loin. Après un accident en cours, l'appareil qui lui donna indirectement ses pouvoirs prive désormais notre pauvre Peter Parker de sa moitié Spider-Man ! Les deux coexistent à présent séparément l'un de l'autre, comme les deux facettes d'une seule et même personne. Peter n'a plus aucun pouvoir, tandis que Spidey ne s'embarrasse plus vraiment du sens des responsabilités. Une situation potentiellement catastrophique à laquelle il faut remédier au plus vite avant que toute la ville n'en fasse les frais.


Et tandis que de vieux ennemis de l'Homme-Araignée refont surface et refont parler d'eux en bien comme en mal, une mystérieuse entité commence lentement à s'en prendre aux connaissances de Spider-Man. Mysterio tout d'abord, puis Mendel Stromm... tous ont un secret bien gardé au plus profond de leur conscience, et ils sont maintenant prêts à tout pour éviter de payer la note après un vœu malheureux !


Niveau vie privée, Peter n'en mène pas large non plus. Il est en colocation avec le fils de Robbie Robertson, mais surtout avec le super-criminel Boomerang ! Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le nouveau maire de New York, le Caïd Wilson Fisk en personne, décide d'honorer Spider-Man pour ses services rendus à la ville et aux citoyens, ce qui a surtout pour effet d'isoler Spidey des autres héros qui ne lui font plus vraiment confiance... la vie est dure quand on repart de la base !


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Alors, déjà pour commencer je vais être totalement honnête avec vous chers lecteurs : je n'ai pas accroché à ce premier tome de la nouvelle série Amazing Spider-Man version Nick Spencer. C'est un choc pour moi le premier, parce que j'avais beaucoup d'attentes et que j'espérais une vision neuve et attirante du personnage et de ses aventures après le long run de Dan Slott qui m'avait beaucoup secoué, dans le bon sens du terme.


Mais là... comment dire, je suis plus gêné qu'autre chose après avoir terminé cette lecture. Gêné parce que j'ai surtout eu l'impression d'assister à un lent découpage de tout ce que j'aime chez Spider-Man pour que l'auteur puisse mieux s'en moquer jusqu'à plus soif. L'humour est omniprésent, jusqu'à l'overdose par moments, et il est principalement grinçant avec les clichés du genre super-héroïque. Bien sûr, ce sont souvent des blagues que l'on a toutes et tous fait un jour en parlant de nos héros préférés ou, pire, de leurs vilains... mais là ça fait mal au cœur du fan qui est en moi. J'ai le sentiment que Nick Spencer se trouve extrêmement spirituel et qu'il s'oblige à caser le plus de cynisme ou d'humour noir possible dans chaque situation qu'il met en scène.


Alors, me suis-je dit, pourquoi m'infliger cette peine ? Parce que Ryan Ottley au dessin, essentiellement. Avec le dessinateur derrière le trait génial de la série Invincible, comment est-ce que l'histoire aurait pu foirer à ce point son accroche sur moi ?


Je me suis posé la question tout au long de cette lecture, je ne savais même plus pourquoi au juste je tiquais, mais quelque chose me dérangeait vraiment beaucoup. Et puis j'ai compris, grâce à la petite biographie de l'auteur en fin d'album. Nick Spencer... c'est le gars qui a fait de Captain America un sbire de l'Hydra et qui nous a totalement retourné le cerveau à cette occasion, avec deux séries exceptionnelles sur le porte-drapeau et sa nouvelle condition, jusqu'à Secret Empire. C'est un gars sérieux, un auteur affirmé avec un talent certain et qui d'ordinaire comprend très bien les personnages sur lesquels il travaille.


Et puis je me suis souvenu d'une autre série de Spencer : Superior Foes of Spider-Man. Le déclic s'est fait à ce moment précis. Je me souviens qu'à l'époque, je lisais cette série humoristique satyrique dans le mensuel de Spidey édité par Panini, vers la première moitié des années 2010. Et que je n'avais pas DU TOUT aimé. Et voilà que je cerne à présent totalement le problème que j'ai avec cette nouvelle série sur Spider-Man par Nick Spencer : c'est un auteur sérieux qui se force à faire de l'humour pour remplir un scénario sur des personnages et un univers qu'il ne maîtrise à l'évidence pas le moins du monde ! Son truc, c'est les récits d'espionnages, les retournements de situation alambiqués mais terriblement prenants, le frisson de grandes révélations... alors pourquoi lui demander de faire la refonte d'Amazing Spider-Man, série connue pour son héros principal qui est drôle et fun à suivre mais aussi touchant et terriblement humain ? C'est comme si, selon moi, vous demandiez à Frank Miller de faire du Deadpool. La recette ne peut pas prendre, c'est fatal, tout simplement parce que le cuistot n'est pas doué pour cette formule et que donc il en fait des tonnes pour rattraper l'inexpérience !


Du coup, que faire maintenant ? Vous me connaissez, j'aime garder espoir malgré tout et je suis plutôt bon public en général, donc je vais évidemment laisser sa chance à la version de Nick Spencer et poursuivre avec la lecture des tomes suivants, en espérant que l'histoire s'améliorera et que ce bon scénariste reprendra confiance en lui et en ses capacités. Déjà à l'époque du Free Comic-Book Day le chapitre 0 ne m'avait pas attiré plus que ça, je comprends beaucoup mieux pourquoi maintenant... Spencer n'était peut-être pas encore assez mûr pour être placé sur un titre Spider-Man, sa vision du personnage est lourdingue, crispante et même carrément dépassée pour le coup. Tu parles d'un renouveau...


Cela dit, il y a néanmoins des qualités et on voit déjà les prémices de quelque chose de plus sérieux et qui demandera une présence de longue haleine pour suivre les nouvelles péripéties de Spidey, il y a de bons éléments qui ne sont pas à jeter et que j'ai envie de voir développés plus tard, dans pas trop longtemps je l'espère.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 30 mars 2021

Harleen (Urban Comics - Mai 2020)


Fraîchement diplômée en psychiatrie, toute jeune trentenaire avec l'avenir devant soi, Harleen Quinzel échafaude une théorie bien particulière sur la véritable nature du crime : selon elle, il s'agirait d'une déficience d'empathie au sein du cerveau, un phénomène provoqué par des périodes de stress intenses et douloureuses chez le sujet. Pour corroborer cette théorie, le Dr. Quinzel a besoin de réaliser une étude plus poussée sur des patients atteints de divers troubles psychiques. Quel meilleur endroit pour démarrer que l'asile d'Arkham, à Gotham City ?


Alors qu'elle se remet à grand peine de sa toute première rencontre avec le Joker, un soir de violence et de terreur, Harleen apprend qu'elle va aussi devoir le considérer comme l'un de ses patients désormais, puisqu'il réintègre Arkham au moment de son arrivée. Après avoir tué le temps comme elle pouvait avec les autres pensionnaires et avoir retardé ce moment le plus possible, l'heure fatidique du premier entretien avec le Joker arrive enfin. Et ce que Harleen Quinzel s'apprête à découvrir, très peu de personnes l'ont vu auparavant.


Certains appelleraient cela le Mal à l'état pur. D'autres, de la manipulation savamment orchestrée et dosée. Mais pour Harleen, c'est à la fois bien plus complexe et bien plus simple en vérité : le coup de foudre. Est-il possible de tomber amoureuse d'un tueur sans scrupules quand celui-ci ne rêve que de vous voir sourire ? La relation de patient à soignant va très vite s'inverser et le Joker va réussir à pénétrer dans la psyché et l'âme de la jeune Harleen, et celle-ci sera sa propre dupe.


Imaginer que l'on puisse réhabiliter une personne comme le Joker avec une attention adaptée et une écoute active ? Pour beaucoup, cette simple idée est tout bonnement suicidaire. Mais pour Harley, c'est le début d'une longue histoire, tourmentée et tortueuse, mais d'une violence passionnelle à laquelle rien ne résiste, et surtout pas la raison.


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Certains d'entre vous s'en souviendront peut-être, j'ai déjà eu le plaisir de lire et de chroniquer Harleen dans les articles V.O. du vendredi sur le blog, il y a pratiquement un an de cela maintenant. Et c'est tout naturellement que je reprends l'expérience avec l'exemplaire en V.F. de chez Urban, un album de très bonne qualité et sur lequel il convient de porter un grand intérêt !


Stjepan Sejic n'a plus besoin d'être présenté aujourd'hui, c'est une super-star des comics et son style d'illustration est unique en son genre. Il convient tout particulièrement à une histoire aussi folle que celle de la genèse d'Harley Quinn, la petite-amie du Joker, revisitée avec des codes plus modernes et actuels par rapport à ce que l'on avait pu voir dans la série d'animation Batman de 1992 par Paul Dini et Bruce Timm, les pères du personnage.


L'un des éléments que j'aime le plus dans cette histoire, c'est le parallèle qui est fait avec un autre personnage majeur de la mythologie de Gotham City, le malheureux procureur Harvey Dent, qui deviendra le terrible Double-Face suite à un attentat contre sa personne. Comme le lecteur est assez vite invité à s'en rendre compte, les deux personnages que sont Harvey et Harley sont liés d'une façon bien particulière, et chacun aura affaire au Joker d'une façon ou d'une autre, avec un résultat plus ou moins heureux. Stjepan Sejic se paie donc le luxe de raconter une double origine dans une histoire en seulement trois chapitres, et de revisiter certains des moments les plus cruciaux de l'univers si sombre de Batman ! Chapeau l'artiste !


Je ne vais pas m'attarder plus que cela sur le récit en lui-même, j'en ai déjà bien assez dévoilé dans cet article et dans celui en V.O., sachez simplement que Harleen est un graphic-novel comme on en voit trop peu dans le monde super-héroïque si stéréotypé que nous connaissons toutes et tous. Une plongée dans l’abîme, un miroir déformé reflétant une âme en peine... et une virée au cœur de la folie.


Graphiquement vous pouvez totalement sauter dessus c'est une vraie tuerie, chapeau l'artiste à nouveau ! Très accessible et terriblement prenante, l'histoire d'Harley Quinn et du Joker vous emportera pour quelques heures de lecture très agréables. Je regrette simplement que le jeu des couvertures qu'il y avait en V.O. avec la jaquette n'ait pas été repris pour la V.F., même si toutes les couvertures intéressantes et alternatives sont bien entendu présentes en fin d'album dans la galerie des bonus.


Vous aussi, sautez le pas si vous en avez l'occasion, Harleen ne laissera personne indifférent ! Un très bel ajout au catalogue déjà bien conséquent et qualitatif de la collection Black Label de DC, pour lecteurs avertis toujours.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

L'article de la Version Originale, si un approfondissement vous intéresse.

lundi 29 mars 2021

Hunter Killer tome 1 - Révélations (Delcourt - Août 2006)


Et si tout ce que vous saviez de l'Histoire moderne de notre monde n'était qu'un tissu de mensonges ? La Guerre Froide aurait été un affrontement entre surhumains de diverses nations plus qu'entre gouvernements... les catastrophes nucléaires ou naturelles, un simple exercice ou coup de semonce entre des êtres dépassant la logique humaine.


Les ultra-sapiens, comme on les appelle, sont une réalité cachée au sein même de la réalité que nous connaissons. Ils vivent parmi nous depuis qu'un attentat a détruit le projet super secret au sein duquel ils étaient incorporés depuis les années '60, et chacun représente une menace potentielle pour la sécurité de toute la planète. Pour y faire face, une équipe de choc a été mise sur pieds, nom de code : Hunter Killers.


Sous l'autorité de la commandante Samantha Argent, ces êtres dotés de pouvoirs hors du commun traquent ceux qui leur ressemblent mais qui préfèrent faire cavalier seul ou ourdir de sombres complots dans leur coin. Après une série de péripéties débutée à New York pour se terminer dans les montagnes du Montana, les Hunter Killers ont enfin mis la main sur quelque chose de vraiment essentiel pour eux : le Catalogue.


Ce catalogue, c'est celui de tous les ultra-sapiens existants dans le monde et de tous leurs pouvoirs. Et c'est un être vivant ! Il s'agit en réalité du jeune Ellis, à peine adulte, dont le génome a été encodé par ses parents dans le plus grand secret afin de contenir l'ensemble du Catalogue. Ellis possède également le pouvoir de copier les capacités de n'importe quel ultra-sapiens à proximité, ce qui fait de lui un détecteur naturel qui sera très utile aux forces commandées par Samantha Argent. Encore faudra-t-il pour cela gagner sa confiance, et ce ne sera pas chose aisée après avoir tué les parents d'Ellis pratiquement sous ses yeux...


Beaucoup de personnes vont se lancer à la poursuite d'Ellis et de ce fameux catalogue qu'il renferme en lui. Certains voudront en prendre possession, d'autres voudront tout simplement le détruire... aucun ne lui laissera vraiment le choix. La nouvelle vie d'Ellis vient de commencer, et ce n'est pas à lui de décider quoi en faire. Tout ce qu'il espère à présent, c'est obtenir quelques réponses aux questions qui le hantent sur sa véritable nature et sur celle de ce monde qu'il croyait connaître...


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Cet album date de 2006 en V.F., c'est pratiquement une antiquité dans le milieu des comics, alors pourquoi le dévoiler maintenant ? Un nom : Marc Silvestri.


Quand j'ai eu l'occasion de voir les artworks de Silvestri pour cette série, à travers plusieurs artbooks, j'ai immédiatement été conquis et j'ai voulu en savoir davantage ! Série signée Mark Waid, un scénario de science-fiction à mi-chemin des célèbres X-Men et de la non moins célèbre série-télé X-Files si vous me permettez la comparaison. Outre que l'intrigue démarre très vite et ne laisse pratiquement pas le temps au lecteur comme à son personnage central de respirer et de faire le point, c'est surtout le dessin de Silvestri qui reste selon moi le vrai point fort de Hunter Killer : un dessin précis, presque divin dans ses détails et proportions, tout semble parfait et c'est bien normal venant d'un des grands maîtres des années '80-'90 qui se fait beaucoup trop rare de nos jours.


Vous comprendrez donc qu'avoir la chance de savourer un album entier dessiné de la main de Marc Silvestri dans les années 2000, ça ne se refuse pas ! Il y a des défauts bien sûr, rien n'est jamais vraiment parfait : on peut par exemple reprocher à la série son rythme effréné et sa cadence folle ne laissant que peu de place aux explications, explications que de toute façon vous retrouverez dans les bonus sur les fiches de chacun des personnages introduits dans ce premier tome. Delcourt fait toujours bien les choses !


Se procurer les quatre tomes de la série n'est pas une mince affaire, mais je ne peux pas résister à ce plaisir visuel sans commune mesure qui me séduit à chaque page, chaque case, chaque illustration. Marc Silvestri à lui-seul est le meilleur argument de vente de Hunter Killer, et c'est pour ainsi dire pour cette seule raison que je vais continuer de chercher les autres tomes parus chez Delcourt pour ma collection personnelle et votre enrichissement intellectuel via le blog. J'espère que vous êtes patients et que cette série saura vous accrocher, sachez qu'en V.O. il est apparemment assez difficile de trouver des TPBs car elle a surtout été diffusée en singles issues à coup de petits arcs par-ci par-là. Je resterai donc sur la V.F. même si elle est certainement incomplète, et je vous laisserai faire vos propres recherches et prospections !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 26 mars 2021

La V.O. du vendredi n°173 : Venom - Unleashed tome 1 (Marvel - Septembre 2019)


Dans cet album intermédiaire, nous découvrons quatre histoires liées aux symbiotes et à leur véritable nature.


Dans Ve'nam, Nick Fury et Wolverine s'enfoncent dans la jungle du Vietnam durant la guerre pour retrouver une unité de soldats d'élite à qui le S.H.I.E.L.D. a injecté des parcelles prélevées sur le dragon de Knull, pour en faire de nouveaux super-soldats et remplacer ainsi la perte de Captain America. Seulement, les choses se sont un peu emballées et les soldats sont devenus incontrôlables et introuvables, après avoir décimé tous les adversaires et ennemis qu'ils ont pu croiser. Lorsque notre duo de choc retrouve enfin la trace de Rex Strickland, il est déjà trop tard pour ses compagnons possédés par l'esprit de ruche du symbiote de Knull. Seul un miracle pourrait tirer nos héros de cet enfer...


Dans Carnage Born, le culte secret de Knull sur Terre a pris possession du corps carbonisé de Cletus Kasady, que ses membres vénèrent comme un demi-dieu pour sa capacité à fusionner totalement avec son symbiote. Hélas, le symbiote de Cletus lui a été retiré depuis un bon moment... mais la secte en possède un échantillon qu'elle s'empresse de lui injecter, réveillant ainsi notre bon vieux Carnage de sa torpeur. Découvrant grâce à son culte que les symbiotes peuvent laisser derrière eux une trace génétique au sein de leurs hôtes, Carnage se met en chasse pour retrouver toutes les personnes ayant eu un lien avec les symbiotes jusqu'à aujourd'hui afin d'absorber leurs souvenirs résiduels et leur ADN pour se renforcer toujours davantage, jusqu'à devenir suffisamment puissant pour pouvoir libérer Knull lui-même de sa prison cosmique.


Dans Venom unleashed, c'est au tour du symbiote bien connu d'Eddie Brock de nous entraîner dans ses aventures à San Francisco en compagnie de son hôte. L'alien n'a pratiquement plus conscience de son être et plus d'esprit non plus, il se comporte donc davantage comme un gros chien protecteur envers son maître sans pouvoir réellement communiquer avec lui. Lorsque les premiers membres du nouveau culte de Carnage font leur apparition et tentent de massacrer des innocents autrefois protégés par Venom, le symbiote retrouve une partie de sa mémoire instinctive et décide d'aider les malheureux en exterminant leurs tourmenteurs. Mais ce faisant, il révèle en partie la présence d'Eddie non loin de là, et bientôt Carnage sera à leurs trousses...


Enfin, dans Funeral Pyre, nous retrouvons la jeune femme autrefois connue sous le nom de Mania du temps de Flash Thompson dans le costume de Venom. Ancienne alliée et partenaire du héros, Mania n'est plus dorénavant qu'une âme en peine ayant perdu son symbiote et son mentor, mais ayant toutefois conservé une marque infernale sur elle qui lui permet d'invoquer des créatures de l'Enfer pour la protéger. Mais quand Carnage en personne s'en prend à sa famille pour l'atteindre, ne laissant que des cadavres dans son sillage, c'en est trop pour la jeune Andi qui parvient de justesse à s'enfuir jusqu'à New York pour lui échapper, via un portail infernal. Mais même les pires émissaires du Diable en personne ne sauraient ralentir Carnage et sa nouvelle puissance issue des profondeurs abyssales du cosmos primaire. Tôt ou tard il retrouvera la trace d'Andi et la dévorera elle aussi, comme tous les autres détenteurs d'une mémoire symbiotique. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que le véritable Enfer ne se déchaîne...


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Quatre histoires, quatre récits différents mais tout de même liés autour du thème des symbiotes et de leur véritable nature, connue maintenant depuis un petit moment par Eddie Brock après sa confrontation avec l'avatar de Knull sur Terre. C'est aussi et surtout le grand retour de Carnage en tant que Cletus Kasadi, qui marque ainsi le prologue de Absolute Carnage le gros event à venir très prochainement en albums V.F. !


Pour ma part j'en suis resté à la fin du run de Dan Slott sur Amazing Spider-Man, quand le symbiote de Carnage est en possession de Norman Osborn afin de créer le terrible Bouffon Rouge qui donna tant de mal à nos héros préférés. Pour celles et ceux qui ont lu cette histoire il y a un petit moment maintenant, vous vous souviendrez que Peter a détruit le symbiote qui résidait en Osborn mais qu'un échantillon survit en secret dans le corps du jeune Normie, petit-fils du Bouffon. J'en étais donc resté là, comme de nombreux lecteurs.


Grâce à la V.O. toutefois il est possible d'avancer un peu dans le temps sur la parution Française et de se faire une idée de ce qui va arriver très prochainement chez nous. Ces quelques chapitres dans l'album présenté ici nous introduisent le nouveau Carnage et nous expliquent rapidement comment Cletus a pu revenir sur Terre après son dernier périple. Les dessinateurs sont tous bons dans ce style horrifique grand public, et j'attends avec impatience de découvrir les chapitres d'Absolute Carnage consacrés au personnage de Venom dans sa propre série, tout bientôt n'ayez crainte.


La grande question que je me pose est celle-ci : est-ce que les derniers actes de Dan Slott au scénario et concernant les symbiotes seront conservés jusqu'au début d'Absolute Carnage ? Ou bien les nouveaux auteurs feront-ils l'impasse dessus et réécriront-ils une nouvelle continuité qui les arrangera davantage ? Réponse dans pas longtemps !

vendredi 19 mars 2021

La V.O. du vendredi n°172 : Venom tome 2 - The Abyss (Marvel - Mai 2019)


Après avoir réchappé de justesse de l'affrontement face à l'avatar du dieu Knull, créateur des symbiotes et seigneur du Néant, Eddie Brock a été récupéré par une mystérieuse organisation secrète qui a les moyens d'employer le savoir et les capacités du Reed Richards de l'ancien univers Ultimate. Celui-ci, désormais connu sous le nom du Faiseur, s'emploie à percer les secrets du symbiote et de ses différents hôtes, avec succès d'ailleurs puisqu'il a appris en relativement peu de temps énormément de nouveaux éléments sur le fonctionnement de cette créature.


Après une chasse à l'homme à travers tout le pays, Eddie a donc été capturé et est désormais interrogé par le Faiseur dans son laboratoire, tandis que son autre reste muré dans le silence. Le Faiseur lui explique que le symbiote a été si gravement traumatisé par l'affrontement contre Knull qu'il n'a pratiquement plus aucune conscience de lui-même à présent, il n'est plus qu'une sorte de bouclier ou de système interne de défense pour Eddie, un simple réflexe inconscient.


Brisé par cette perte on ne peut plus douloureuse pour lui, Eddie parvient néanmoins à s'échapper et à prendre le chemin de San Francisco pour retrouver la trace de son père, Carl Brock, avec qui il lui reste encore quelques comptes à régler. Le symbiote reste silencieux et pratiquement inactif durant tout le voyage, mais réagit très violemment quand Eddie fait face à son père qui le frappe à nouveau comme durant son enfance. A cette occasion, Eddie découvre qu'il a un petit-frère né d'une autre union, un petit-frère baptisé Dylan et qui subit lui aussi la violence de leur père au quotidien.


Dylan et Eddie échangent sur les souvenirs d'enfance de ce-dernier, et Eddie découvre à cet instant que sa mémoire a été altérée à plusieurs reprises pour lui faire croire en certaines fausses vérités. En creusant plus profond, il se rend compte que c'est le symbiote qui en est l'unique responsable, de même que pour la réapparition de son cancer qui le fait grandement souffrir. En effet, le symbiote a si peur qu'Eddie ne le quitte qu'il est prêt à modifier ses souvenirs et à générer un nouveau cancer pour que son hôte ne l'abandonne pas, pour ne pas être seul lorsque Knull reviendra, pour que l'on ait toujours besoin de lui.


Dépité et se sentant trahi jusqu'au plus profond de lui-même, Eddie se sépare du symbiote après une confrontation morale intérieure très violente. Toutefois, avant de disparaître dans la nature, le symbiote ramène Dylan à Eddie et s'arrange pour que Carl Brock soit puni pour ses crimes envers ses enfants, comme si cela pouvait tout arranger d'une certaine manière. Mais maintenant, Eddie se retrouve seul dans son corps et dans son esprit, séparé pour la première fois totalement de son autre. Que deviendra le symbiote, lui aussi parfaitement seul au sein d'un monde qui le redoute et dont il a de plus en plus peur ?


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Cette histoire est vraiment très prenante et bien évidemment c'est le drame traversé par Eddie à différents stades de sa vie qui est au centre du récit, ainsi que la vraie nature de Dylan que l'on découvrira à la toute fin de l'album. Jamais l'on ne se serait douté qu'Eddie Brock pouvait être traité de cette manière par un auteur, et devenir un personnage à ce point profond. Il est souvent question de la notion de profondeur d'ailleurs dans cette review je m'en rends bien compte, mais ça colle avec le titre : Eddie plonge droit dans ses propres abysses et doit en ressortir seul s'il veut survivre à ce qui arrivera bientôt.


Honnêtement, je ne m'attendais pas du tout à être surpris à ce point par une histoire récente sur le personnage de Venom, et je trouve que Donny Cates fait ici un travail en tous points remarquable pour rendre Eddie Brock plus attachant et plus humain que jamais, après toutes les aventures tour à tour super-héroïques ou cosmiques vécues ces dernières années. Ce run, commencé dans le tome précédent, s'annonce historique à plus d'un titre et je n'ai à présent qu'une envie : en lire davantage ! C'est un tournant majeur dans l'histoire de Venom, qui pour le coup gagne totalement ses galons d'anti-héros le plus tourmenté de chez Marvel, ou peu s'en faut. Que nous réserve la suite ? Réponse la semaine prochaine !

mardi 16 mars 2021

Unboxing - Martian Manhunter (DC) by Iron Studios


Bonjour à toutes et à tous, aujourd'hui nouvel unboxing rapide pour un nouvel arrivant qui vient tout juste de déposer ses bagages à la maison, il s'agit du célèbre Martian Manhunter (le Limier Martien en V.F.) de DC Comics que l'on peut notamment retrouver dans les pages de la série Justice League ou encore le New Justice de Scott Snyder. On attend toujours une présentation de ce personnage culte au sein des films de la Warner, mais d'ici-là le perso fait parler de lui en figurine et c'est vraiment réussi je trouve ! Petite précision qui n'est pas dans la vidéo : le visuel de base est signé Ivan Reis !


dimanche 14 mars 2021

X-Men - L'Ère d'Apocalypse (Panini Comics - Novembre 2018)


Les derniers actes de Légion auront permis à un univers de cauchemar de voir le jour... Dans cette réalité alternative, Charles Xavier est mort et n'a jamais pu mettre en œuvre son grand rêve de coexistence pacifique entre les humains et les mutants. A la place, c'est le tyran génétique Apocalypse qui règne en maître absolu sur l'Amérique du Nord, un territoire à son image, un véritable enfer où les faibles sont massacrés sans merci et où seuls les forts survivent à peine.


Dans ce monde, il y a tout de même une lueur d'espoir. Les X-Men existent bel et bien, fondés par Magneto qui a repris à son compte l'idéal de feu son meilleur ami, un idéal qui a ouvert la voie à un tout nouveau champ des possibles. Ces X-Men d'un autre genre incarnent la rébellion face au régime d'Apocalypse, contre lequel ils sont en guerre depuis bien longtemps.


En chemin, chaque camp a connu de lourdes pertes, et les morts se comptent par millions. Mais soudain, alors que tout semblait joué, Magnus fait la rencontre d'un exilé d'une autre réalité, un certain Bishop, réfugié temporel, qui se souvient encore du monde tel qu'il aurait toujours du être. Le seul autre choix étant de céder au désespoir le plus sombre, Magneto décide d'accorder foi aux souvenirs de Bishop et mise toutes ses forces sur un plan très risqué qui, s'il réussit, verra le monde changer à tout jamais.


Envoyant ses X-Men et leurs rares alliés aux quatre coins du monde et même de l'univers connu pour récupérer les différents éléments qui permettront la victoire finale et la résurrection d'une réalité disparue, Magnus sait que le pari est inégal et que les chances de réussite sont infimes. Mais comme le lui a appris un vieil ami trop tôt disparu, s'il y a ne serait-ce qu'une petite lueur d'espoir, alors elle vaut la peine que l'on se batte de toutes ses forces pour elle.


Le conflit sera sanglant, les affrontements seront dantesques et épiques à plus d'un titre, et beaucoup ne reviendront pas, sacrifices nécessaires à la bonne marche d'un univers moribond. Tandis qu'en Eurasie les dernières nations humaines arment leur flotte pour une frappe nucléaire finale sur l'empire d'Apocalypse, le tyran fou voit les pièces d'un grand puzzle lentement se rassembler autour de lui. Le triomphe ou rien, la défaite et la mort. Tout se jouera au final lors d'une seule et même journée, qui catalysera à elle-seule les espoirs de tout un peuple et de tout un monde. A l'issue de cette ultime bataille, il ne servira à rien de savoir qui sont les faibles et qui sont les forts. Seuls compteront les survivants et, bien plus encore, les exilés de la réalité.


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Ça y est, après avoir reporté pendant trois ans l'événement j'ai enfin trouvé le temps de lire en entier l'omnibus de L’Ère d'Apocalypse, juste à temps pratiquement pour sa seconde sortie dans le nouveau format de cette prestigieuse collection. Il ne vous aura pas échappé que je possède quant à moi l'ancienne version datée de 2018, mais à part les dimensions et la couverture il n'y a aucun changement dans le contenu par rapport à l'édition de 2021 toute récente et déjà introuvable.


Que penser de cet event ? En 1995 Marvel décide de frapper un grand coup en arrêtant tout net les différentes séries mutantes et en les remplaçant par cet univers alternatif qui semble, dès lors, être la seule option pour les milliers de lecteurs de l'époque. Le coup de com' fonctionne à plein régime et pendant près de quatre à cinq mois les récits s'enchaînent autour du règne terrible d'Apocalypse sur le monde, avec toujours une petite note d'espérance bien placée dans le cœur de cette horrible tragédie. Les auteurs rivalisent d'ingéniosité pour nous plonger dans une réalité que personne ne connaît et qui pourtant a le devoir de sembler on ne peut plus familière pour tous les lecteurs passionnés qui suivent avec entrain ces nouvelles aventures. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat en vaut largement la chandelle !


Mais quelques critiques peuvent toutefois être placées : tout d'abord, le récit global est finalement assez décousu et inégal d'une série à l'autre. Je pense que Panini a fait le meilleur choix en plaçant les chapitres et les séries dans l'ordre dans lequel on les trouve dans cet omnibus, mais il y aura toujours des avis contraires et tant mieux d'ailleurs. Les dessins... c'est ce qui m'a donné le plus de mal je dois dire, au point d'avoir étalé cette lecture sur toute une semaine plutôt que quelques heures. J'ai du arrêter, faire une pause et reprendre plus tard à plusieurs reprises car je ne me sentais pas vraiment embarqué de tout cœur dans cette grande histoire, à la fois parce que le graphisme me rebutait vraiment selon certains artistes et aussi parce que le rythme décousu me faisait un peu perdre la tête.


Mais arrivé à la seconde moitié de l’œuvre... je n'ai pas pu décrocher jusqu'à la toute dernière page. L'engouement était là, enfin, et j'étais totalement absorbé par l'histoire. C'est peut-être en raison de l'alternance des chapitres et des séries qui change en cours de route pour une meilleure compréhension du fil rouge à ne jamais perdre de vue, mais j'ai trouvé cette seconde moitié bien plus intéressante et surtout digeste que la première. Comme quoi, ne jamais juger avant d'avoir tout lu, même si ça peut paraître pénible !


Alors au final, qu'est-ce que j'en ai pensé ? L’Ère d'Apocalypse est une excellente réalité alternative et un très, très bon cross-over entre toutes les séries mutantes de Marvel pour l'époque. Évidemment il y a des défauts, mais je crois sincèrement que le regain d'intérêt et d'intensité de l'histoire principale les gomme presque tous au bout du compte. Le seul point qui me dérange reste d'ordre esthétique, certains dessinateurs ayant un style bien particulier aux années '90 et qui me rebute un peu c'est vrai. Chacun jugera selon ses goûts !


Même si d'après moi il a existé par la suite de meilleures histoires de ce genre sur les X-Men, je reconnais très humblement que L’Ère d'Apocalypse fut une pionnière et qu'elle est presque indispensable dans toute bonne collection qui se respecte. C'est une véritable chance de pouvoir la savourer de nos jours avec une telle qualité, un grand merci à Panini donc malgré le traditionnel jeu des ruptures de stock des omnibus à leur sortie ! J'espère que cette présentation aura pu vous convaincre de vous procurer cette belle histoire ou de sauter le pas si vous la gardiez au chaud pour plus tard, elle en vaut vraiment la peine !


Dernier point toutefois à souligner et qui a son importance : ne commencer SURTOUT PAS par ce récit si vous désirez vous plonger pour la première fois dans l'univers des X-Men. Ce serait totalement malvenu car pour bien comprendre et apprécier cette lecture vous avez tout de même besoin d'un solide bagage. Mais si vous êtes un lecteur confirmé et un fan enthousiaste, sautez le pas sans réfléchir, vous ne devriez pas être déçu du voyage !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 


vendredi 12 mars 2021

La V.O. du vendredi n°171 : Venom tome 1 - Rex (Marvel - Décembre 2018)


Alors que dans le reste du monde les Célestes tombent du ciel et que tous les super-héros sont sur le front, Eddie Brock est toujours en convalescence, tâchant de gagner sa vie du mieux qu'il puisse pour ne pas se faire remarquer. La connexion qu'il partage avec son symbiote n'est toujours pas au beau fixe, quelque chose cloche et la situation devient de plus en plus ingérable, surtout quand des pensées parasites viennent soudain se greffer dans son esprit.


Contacté par un homme mystérieux, probablement ancien soldat ayant participé à une opération top-secrète du S.H.I.E.L.D. Utilisant également des symbiotes, Venom fait face à une nouvelle menace, une menace d'ampleur encore inégalée dans son existence. Le dieu des symbiotes s'apprête à faire son grand retour au sein du vaste univers, lui qui était scellé en plusieurs endroits du cosmos depuis des millénaires et bien plus encore.


Pour cela, il a besoin de s'emparer du symbiote d'Eddie et aussi de tous ceux qu'il croisera en remontant cette fameuse opération secrète, afin de regagner son pouvoir et de s'élancer à nouveau dans les cieux. A travers le néant, Eddie assiste à l'Histoire de l'univers, la vérité derrière la Création et la Lumière, quand les Abysses régnaient encore partout. Knull, le dieu tout-puissant de cet ancien univers, a été chassé par les Célestes lors de leur arrivée, dans les tréfonds de l'espace infini. Désireux de se venger et de retrouver le contrôle total de tout ce qui l'entoure, il a forgé les premiers symbiotes pour augmenter ses pouvoirs et devenir un véritable tueur de dieux, parcourant les galaxies et les mondes pour y détruire toute trace de vie.


Mais après une défaite cinglante face à Thor il y a des siècles de cela, Knull fut trahi par ses créatures et emprisonné en leur sein, au cœur d'une planète fantôme n'ayant aucune autre fonction que de le retenir à jamais. Aujourd'hui, sa conscience s'est enfin réveillée et il réclame le pouvoir qu'on lui a arraché. Face à lui se dresse uniquement Venom, l'union d'un simple mortel et d'un symbiote rejeté, mais surtout un lien puissant et unique qui ne se brisera pas si facilement.


Alors que la bataille fait rage, Eddie sera rejoint par un allié providentiel qui n'hésitera pas à se sacrifier pour affaiblir Knull et permettre sa destruction par le feu. Venom s'en sort de justesse, mais rien ne sera jamais plus comme avant désormais. Doté de nouveaux pouvoirs, mais aussi en grand danger de mort imminente, le symbiote noir et blanc a peut-être gagné une bataille... mais la guerre est encore à venir.


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Nouvelle série sur le personnage de Venom, par Donny Cates cette fois-ci, et le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur a décidé de frapper un très gros coup sur la mythologie Marvel avec cette introduction d'une histoire encore bien plus vaste ! Le dessin brillant de Ryan Stegman rend à merveille la profondeur du scénario et toute l'horreur de la situation, et la menace est bien trop tangible pour être ignorée longtemps par les gros calibres.


Tandis que les Avengers sont occupés de leur côté avec les Célestes de la Dernière Armée, c'est donc à ce pauvre Venom qu'il revient une fois encore de protéger rien moins que l'univers tout entier du danger représenté par ce nouvel ancien dieu des ténèbres et des abysses, un être de pure cruauté qui reviendra très vite nous hanter...


Cette histoire est donc une introduction, comme je le disais, et la suite sera encore plus énorme et épique à plus d'un titre, du moins je l'espère de tout cœur ! J'avoue que j'avais assez peu d'un énième reboot d'une série sur Venom, mais quand je vois la qualité de ce premier tome je me dis que cette fournée-ci risque bien de faire longtemps parler d'elle. D'ailleurs c'est bien simple, si j'ai bien compris ce récit sera à l'origine des events majeurs que l'on a vu dernièrement (Absolute Carnage) et que l'on verra prochainement (King in Black si je ne m'abuse). J'ai hâte ! C'est un pari très osé de la part de Marvel que de placer les symbiotes au centre de toutes les intrigues présentes et à venir, mais ça donne une touche beaucoup plus sombre et adulte à un univers qui le méritait bien ! A suivre donc !

jeudi 11 mars 2021

Ice Pig tome 5 (Delcourt/Tonkam - Juillet 2020)


Les jeux sont faits, bientôt la terrible finalité de l'existence de FARM sera mise au jour et les membres de l'organisation criminelle se verront offrir une place dans une nouvelle ère, celle d'une révolution sanglante...


Alors que Yamada découvre le secret de ses origines et de sa véritable famille, elle apprend aussi que son petit frère n'est autre que le leader incontesté de FARM, celui qui prendra la tête du Japon une fois la révolution achevée, et qu'elle est la première sur sa liste de personnes à exécuter pour asseoir son pouvoir.


A présent que Channel 3 a offert à Yamada son allégeance ainsi et surtout que la liste des différents membres de FARM au sein des grandes institutions du pays, il est grand temps d'exploiter cet avantage et ces informations, et cela seule une hackeuse de génie comme Ice Pig en est capable ! Avec l'aide d'un allié providentiel, notre fine équipe va réussir à retourner la situation et à survivre malgré les émeutes qui se déclenchent un peu partout dans la capitale, tandis que Kiyoharu fait enfin son apparition triomphante au-dessus de la foule en colère.


Le face à face final se jouera à peu de choses, quelques images volées ici, quelques informations par-là, du vrai travail de pro pour une experte en informatique déterminée et disposant encore d'un réseau bien fourni. Avec ses propres armes, Ice Pig renverse une fois encore la situation et empêche une véritable catastrophe pour tout le pays, mais à quel prix ? Voir disparaître à jamais le seul membre de sa famille encore en vie est une déchirure, mais c'est un mal nécessaire...


Si vous êtes victimes d'une injustice, des coups-bas que la vie peut engendrer, d'ennuis sérieux et de sombres machinations, vous pouvez faire appel à Ice Pig pour vous défendre et, mieux encore, vous venger !


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Eh bien voilà on y est enfin arrivé, la conclusion de cette petite série signée Yukai Asada en cinq tomes seulement. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce dernier tome revient aux sources de la série avec un brin de nostalgie tandis que les événements s'enchaînent et que le grand final s'ouvre enfin. Ultimes révélations, confrontations, résolutions... certes, tout va un peu trop vite, on sent l'urgence de mener le récit à sa conclusion mais c'est quand même assez bien fait pour que l'on ne regrette pas d'avoir suivi la série depuis le début.


Encore une fois merci aux éditions Delcourt/Tonkam de nous avoir fait parvenir un petit manga qui ne payait pas de mine et qui a su, durant ces quelques semaines écoulées à vous le chroniquer, me tenir en haleine et me présenter une autre facette de cet éditeur double dont j'ai l'impression de redécouvrir le travail à chaque nouveau titre. Je vous conseille donc cette courte série, seulement cinq tomes, si comme moi vous n'avez pas trop de temps à consacrer à une nouvelle œuvre sur la durée et si vous cherchez quelque chose de fun et satisfaisant. En plus vous aurez droit à un petit cours sur l'Histoire du Japon féodal et ses légendes, et ça ça ne se refuse pas !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 10 mars 2021

Michael Turner Art Edition - The best of Michael Turner (Aspen Comics - Janvier 2020)


Ce n'est pas seulement une dizaine d'articles qui vient de s'écouler avec celui-ci, mais une nouvelle centaine ! Et comme de juste, à chaque centaine j'en profite pour vous parler de mon dessinateur préféré de comics, feu Michael Turner.


Aujourd'hui je triche un peu car ce n'est pas vraiment un artbook que je vais vous présenter, mais plutôt un recueil de quelques chapitres dessinés par le maître alors qu'il formait à peine ses différents mondes. Ici il sera question des trois séries les plus travaillées : Fathom, Soulfire et Ekos.


Le recueil, très fin, un peu comme un single, se compose donc d'extraits de certains chapitres et certains travaux autour de ces trois séries majeures de l'artiste. Pour Fathom, nous avons ainsi droit à un récit très mélancolique mettant en scène les ancêtres du personnage de Cannon Hawke, que l'on voit apparaître à la fin pour rendre hommage une dernière fois aux siens.


Puis c'est au tour de Grace et Malikai, de Soulfire, de faire la connaissance de leurs premiers lecteurs au travers d'une belle histoire courte sur les dragons et la magie disparaissant dans leur monde, juste avant que l'aventure ne commence véritablement. Du pur génie, autant narrativement que graphiquement, le tout en crayonné du plus bel effet, comme des illustrations d'un conte intemporel.


Enfin, les seules pages jamais produites pour la série à jamais inachevée Ekos sont retranscrites ici en version simplement encrée, laissant à voir tous les détails incroyables de cet univers qui promettait tant et aurait pu être une véritable richesse pour l'artiste et ses collaborateurs. On retrouve bien quelques éléments dans le film Avatar de James Cameron (sorti en 2009, soit deux ans après le décès de Michael Turner), mais dans l'ensemble rien ne saura sans doute jamais rendre véritablement hommage à cet univers avorté qui restera pour toujours à l'état de rêve à peine esquissé.


Pour finir, un chapitre très important de l'évolution du personnage de Malikai et de sa relation avec la magie, ainsi qu'avec son entourage. Là encore, des pages sublimes et juste encrées si elles ne sont pas tout simplement en crayonné, preuve s'il en était encore besoin du pur génie de Michael Turner et de son style si unique.


Ce n'est donc pas vraiment un artbook, mais pas vraiment un comic-book non plus en soi. C'est une folle combinaison des deux mondes, un recueil en mémoire d'un grand talent trop tôt disparu, qui nous permet de savourer pleinement son incroyable finesse de trait et son soucis du détail poussé toujours plus loin. Rien qu'à admirer les glaciers de Norvège dessinés dans le premier chapitre, j'en frisonne. Ce mince recueil n'est malheureusement plus disponible à l'heure actuelle sur le site de l'éditeur (AspenStore.com), mais sans doute trouvable sur les marketplaces habituelles. Faites attention au prix, s'il ne dépasse pas les 6$ vous resterez dans vos frais, autrement attendez un réassort chez l'éditeur officiel.


Promis, un de ces jours les V.O. du vendredi vous entraîneront dans le vaste univers d'Aspen Comics et je tâcherai de vous le rendre le plus accessible possible, patientez juste encore quelques temps et mettez-vous le plus d'illustrations possible sous la dent !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 9 mars 2021

Batman : Detective tome 3 - De sang-froid (Urban Comics - Juin 2020)


Ces différents événements se déroulent avant la fin de la série Batman Rebirth dans le douzième tome paru chez Urban pour la V.F..


Batman a fort à faire à Gotham City ces derniers temps. Sauvant toute une foule prise en otage par le Joker dans un parc d'attractions, puis réalisant l'exploit de survivre sur une île isolée à l'Extrême Orient tandis que Deadshot menace le personnel naufragé de Bruce Wayne... il n'y va pas de main morte. Mais quelque chose va soudain se déclencher et lui demander de ralentir la cadence.


En effet, Mister Freeze est de retour et il a un tout nouveau plan bien préparé pour ramener sa femme Nora à la vie, grâce notamment à un mystérieux sérum offert gracieusement par Lex Luthor juste avant qu'il ne déclare son Année du Crime. Freeze s'empresse de tester le sérum sur divers malchanceux et cobayes de passage, jusqu'à parvenir à trouver le juste dosage et la bonne formule. Commence alors le véritable plan : après avoir envoyé plusieurs équipes de mercenaires à travers la ville pour y enlever des femmes ayant une forte ressemblance avec Nora, Freeze les plonge toutes dans un coma artificiel cryogénique, dans le but de les en sortir ensuite en testant la formule fatidique.


Mais Batman arrive juste à temps pour contrecarrer ses plans, aussi le vilain doit-il fuir avec sa promise et sans avoir pu tester l'expérimentation. Alors que le Chevalier Noir se charge de trouver un moyen de ramener les disparues à la vie sans séquelles, Freeze parvient de son côté à réveiller Nora en la rendant comme lui, capable de supporter des températures inférieures à zéro degrés et même désormais d'évoluer à l'extérieur qu'importe le climat grâce à une nanotechnologie révolutionnaire.


Cependant, Freeze est aveuglé par l'amour sans borne qu'il ressent pour Nora, sans se rendre compte un seul instant que ses sentiments ne sont pas partagés par la belle... celle-ci prend bien vite l'ascendant sur son époux et s'empare de sa technologie dans le but de mener sa propre vie loin de lui, de vivre une seconde fois selon ses propres vœux à elle et surtout sans devoir rendre de compte à qui que ce soit. Dévasté par cet abandon, Freeze en vient à demander l'aide de Batman pour retrouver Nora et l'empêcher de nuire, en échange du remède tant recherché pour sauver toutes les femmes qu'il a enlevé.


Batman accepte, et ensemble le duo parvient à retrouver la piste de Nora Fries, malheureusement bien trop tard pour la ramener à la raison. Il semble alors que le sérum utilisé pour la faire revivre soit altéré volontairement, ou du moins que cette information n'ait pas été communiquée par Luthor en offrant ce cadeau empoisonné. Nora ne serait donc pas tout à fait elle-même, mais qu'importe elle préfère une vie de criminelle sans remords plutôt que de subir à nouveau l'amour de Victor. Laissant celui-ci pour mort, elle parvient à s'échapper, tandis que Batman sauve in-extremis son ancien ennemi en le congelant à son tour dans une solution cryogénique. La vie possède une ironie mordante, comme notre héros ne manquera pas de le souligner en ramenant l'ex-vilain à Arkham.


Enfin, une petite enquête sur la disparition d'un orphelin d'un centre Wayne demande l'intervention de Bruce Wayne lui-même plutôt que de Batman. Avec l'aide de Damian, Bruce va réussir à retrouver le jeune fugueur alors que l'Hiver fait rage, mais pas assez tôt pour le sauver malheureusement. Cependant, les précieuses informations recueillies juste avant le décès de l'adolescent permettront de mettre un coup d'arrêt aux activités d'un trafiquant et de ramener la sécurité des enfants au centre des priorités des orphelinats Martha Wayne, comme une sorte d'avertissement pour toutes les personnes malintentionnées qui chercheraient à s'en prendre à eux.


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Peter Tomasi parvient à réutiliser des intrigues laissées en plan à l'époque des New52 pour nous offrir une histoire principale très touchante dans ce troisième tome de Batman : Detective. Il faut mettre de côté les événements se déroulant dans la série principale Batman Rebirth pour savourer pleinement ceux qui se passent entre ces pages, mais une fois chose faite les chapitres s'enchaînent sans problème et on attend avec une fébrile impatience de parvenir au terme de cette intrigue glaciale où l'amour souffre énormément.


On peut noter la présence au scénario de Tom Taylor venu en renforts, et les dessins signés principalement par Doug Mahnke comptent aussi la participation de Christian Duce, José Luis et Fernando Blanco. Vous retrouverez en fin d'album les meilleures couvertures de ces quelques numéros de Detective Comics passés le 1000ème, ainsi que des versions crayonnées du plus bel effet pour certaines.


C'était une bonne histoire, qu'il faut prendre le temps de savourer entièrement et à classer parmi les meilleures apparitions de Mister Freeze depuis un bon moment, comme à la grande époque de la série d'animation de 1992 où le personnage était l'un des plus tragiques et émouvants qui soient. Si vous ne l'avez jamais vu, je vous conseille vivement le film d'animation tirée de cette série légendaire, Sub-zero, qui a fait date sur le personnage.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 8 mars 2021

Si ça saigne (Albin Michel - Février 2021)


Le maître de l'horreur est de retour en ce mois de Février, avec une nouvelle sortie chez Albin Michel à se mettre sous la dent. Non pas une, mais quatre histoires, quatre nouvelles dans un recueil au visuel intriguant.


Dans Le téléphone de M. Harrigan, nous suivons l'évolution du jeune Craig, un préadolescent serviable dans une petite ville du Maine, au milieu des années 2000, alors que le monde s'apprête à faire un bond technologique de géant. Craig se rend régulièrement chez l'un de ses voisins, un vieillard richissime dont le grand âge n'a pas entamé l'esprit critique, et il lui lit des romans que l'homme ne peut plus parcourir lui-même. Au fil du temps, ils en viennent à avoir des conversations et des réflexions sur l'état du monde, sur l'avancée du progrès, et même s'il ne l'avouera jamais le vieil Harrigan se prend d'affection pour ce garçon intelligent et sincère. Lorsqu'il décède, c'est un déchirement pour Craig, qui commence seulement à comprendre le sens de la Mort. Dans un geste naïf et touchant, Craig dépose le téléphone portable de M. Harrigan dans la veste du défunt juste avant la mise en terre, une façon bien à lui de garder le contact malgré tout. De temps en temps, quand il va mal, Craig appelle ce numéro et tombe sur le répondeur, il laisse un court message, le fait d'entendre la voix enregistrée de M. Harrigan le rassure. Cependant, après une suite de fâcheux événements, Craig en vient à se poser une question qui ne le lâchera plus jamais : et si M. Harrigan était encore capable de communiquer avec lui, via ce téléphone ? Une question d'autant plus préoccupante qu'autour de Craig, les petits bourreaux que l'on rencontre tous dans la vie à divers stades de notre développement ont la manie de disparaître de sale façon. Comme si quelque chose, quelque part dans le vaste univers, se chargeait de rendre justice pour Craig quand celui-ci est mis en difficulté. Dès lors, Craig se sent responsable au moins en partie de ce qui se passe, car au fond de lui il reste persuadé que M. Harrigan n'y est pas étranger et qu'une partie de son être est restée en ce bas monde, via ce téléphone toujours actif malgré les années qui passent...


Dans La vie de Chuck, le monde est en train de disparaître morceau par morceau, avec une série de cataclysmes et de catastrophes environnementales et humaines. Alors que tout le monde attend la Fin des Temps, qui approche à grands pas chaque jour qui passe, une étrange publicité fait son apparition sur le toit d'une banque. Un texte simple accompagné de la photo d'un comptable tout ce qu'il y a de commun : ''Charles Krantz. 39 années formidables ! Merci, Chuck !''. Sans doute un départ en retraite fêté par des collègues enthousiastes... mais ce qu'il y a d'étrange, c'est que cette publicité va se retrouver absolument partout : les médias publics, les avions traçants des messages dans le ciel, sur Internet les rares fois où il fonctionne encore... qui est ce mystérieux Charles Krantz, dit Chuck, pour susciter autant d'attention à la veille de la fin du monde ??


Dans Si ça saigne, la plus longue nouvelle de ce recueil auquel elle donne son titre, nous retrouvons Holly Gibney dirigeant toujours son agence Finders Keepers, se remettant avec courage de l'épreuve affrontée dans le roman L'Outsider. Alors qu'elle s'apprête à faire une pause dans sa journée bien remplie, une nouvelle affolante supplante tous les programmes à la télé : un attentat à la bombe vient de se produire dans une école, on compte de nombreuses victimes, et tout le pays est d'ores et déjà scandalisé. Un journaliste héroïque incarne l'exemple à suivre en annonçant la nouvelle en direct et en aidant à extraire les corps du bâtiment en ruines. Chance, une caméra de surveillance a réussi à filmer le poseur de bombe, et son portrait approximatif circule déjà partout où il faut pour lancer un appel à témoins et offrir une récompense pour sa capture. Sur le moment, quelque chose d'autre que le chagrin étreint Holly, mais elle n'y prête pas attention. Cela lui reviendra plus tard, alors que l'affaire de l'Outsider résonne encore une fois dans son esprit. Quelque chose cloche dans les tragiques événements qui viennent d'avoir lieu, quelque chose d'étrange et de profondément malsain, malfaisant même. Lorsqu'elle reçoit un appel d'une mystérieuse source détenant de précieuses informations, Holly ne doute même plus, elle est sûre d'elle à présent : il existe au moins une autre créature semblable à l'Outsider, et elle est affamée... Holly prend donc son courage à deux mains et rassemble toutes les données qu'elle peut grâce à son informateur, se rendant même sur place pour le rencontrer et mettre en commun leurs histoires respectives. Déterminée à empêcher un nouveau massacre à tout prix, Holly se met en chasse de la créature, résolue à ne pas la laisser s'échapper et à la détruire avant qu'elle ne trouve un autre moyen de s'en sortir. Holly va peut-être y laisser la vie, et consciente de cette fatalité elle adresse un rapport exemplaire à son ancien partenaire qui l'a tant aidé là-bas au Texas, dans cette grotte sombre où se tapissait un monstre. Dans quelques instants, elle va replonger dans l'horreur, et cette fois elle n'en reviendra peut-être pas...


Enfin, dans Rat, un auteur de nouvelles éternellement frustré de n'avoir jamais pu achever un roman se retrouve finalement en position d'en écrire un bon, et s'embarque alors pour une virée en solitaire dans le Nord afin de s'isoler et de commencer à créer. Si les premiers jours voient cette œuvre faire ses premiers pas avec entrain, très vite un certain malaise s'installe et l'écrivain se retrouve aux prises avec ses vieux démons, alors qu'une tempête éclate tout autour de son sanctuaire. Un geste de miséricorde pourrait, cependant, lui offrir la possibilité d'achever son roman et de le voir vivre sa vie une fois édité... mais il y aura un prix à payer. Peut-on accepter de sacrifier une vie pour une obsession ? Drew ne va pas tarder à le découvrir, et du même coup à découvrir quel genre d'homme il est réellement.


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Bon, passons maintenant à la review elle-même ! Une seule chose à dire dans l'ensemble : un recueil de nouvelles comme il le fallait, quatre récits différents mais unis sous la plume du Maître de l'Horreur, quatre histoires qui portent chacune le poids du deuil, on y reviendra.


La nouvelle qui m'a le plus marqué est, sans surprise pour ma part, Rat. Je ne devrais pas dire que ce fut sans surprise, en réalité j'ai même été très surpris par le ton et la direction que prenait ce récit après les premiers chapitres. Je m'attendais à un huis-clos effrayant entre un auteur et son esprit délirant, un peu à la Shining en somme, mais Stephen King est parvenu à me prendre de court et à me balancer dans un tout autre genre horrifique, celui du conte moderne, et c'était vraiment bon ! Cette nouvelle résonne d'un écho tout particulier pour quelqu'un qui écrit également, ou tente de le faire, et on y retrouve beaucoup de situations qui ''sentent le vécu'' si je puis dire. Je ne vous gâcherai pas la surprise, c'est vraiment bon et je vous conseille cette lecture si comme moi vous avez quelques prétentions littéraires.


Pour le reste du recueil, on a affaire ici à des œuvres similaires explorant une thématique malheureusement bien ancrée dans l'esprit de Stephen King depuis quelques années : le deuil, la douleur de la perte d'un être proche. Je vous ai parlé précédemment de la dédicace de L'institut adressée à Russ Dorr, l'homme derrière la vraisemblance de nombreux chefs-d’œuvre de notre auteur favori, et à nouveau c'est le cas ici à travers ces quatre histoires qui lui sont, au moins en esprit, dédiées. La vie de Chuck et Le téléphone de M. Harrigan sont empreintes d'une certaine mélancolie propre à une personne qui tâche de surmonter une perte douloureuse et tragique. Un message d'espoir aussi, d'une certaine façon, est adressé aux lecteurs de tous genres qui partagent indirectement ce deuil. C'est toute la force de l'écriture de Stephen King, parvenir à exprimer des émotions contradictoires et à éveiller petit à petit les consciences au fil des pages qui s'enchaînent. C'est très réussi une fois de plus ici, deux très bonnes nouvelles à se mettre sous la dent et qui donnent en plus une belle leçon de vie.


Pour finir, le gros morceau : Si ça saigne...

Suite directe de L'Outsider et de la trilogie entamée avec Mr Mercedes, c'est l'occasion de retrouver le personnage de Holly Gibney au cœur d'une nouvelle enquête dans le monde du surnaturel et de l'impossible. Elle brille ici en solo, quasiment tout au long de l'histoire, ce qui permet à la fois à l'auteur et au lecteur de se faire une meilleure idée de son caractère, de son fonctionnement et de ses capacités. Un personnage féminin fort qui prend enfin tout son sens et qui redevient un élément-clé de ce petit univers horrifique, ça fait du bien aussi de lire ça de nos jours ! Bien sûr, cette histoire est la caution un peu plus commerciale du recueil, la meilleure façon de le vendre aussi, mais je pense sincèrement que c'est aussi un prétexte pour pouvoir nous faire lire et découvrir les trois autres dans le même temps, chacune éclairant les autres d'un nouveau regard, d'un nouveau sens. J'ai hâte que Stephen King nous ponde le prochain recueil de nouvelles d'ici quelques années, ne serait-ce que pour constater l'évolution de ce sentiment de recueillement.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 6 mars 2021

Punchline tome 1 - Soeurs de sang (Alayone Comics - Février 2021)


Une nuit enneigée, à la veille de Noël. Dans un cimetière pratiquement abandonné, une femme déambule entre les tombes, perdant du sang par une large blessure. S'installant sur un banc face à la baie, elle ne s'attendait pas à avoir de la compagnie pour sa dernière nuit, et pourtant...


Sur ce banc, il y a Jessie, jeune femme en devenir qui cherche surtout à fuir un problème familial et à se réfugier dans son art en solitaire. La femme mortellement blessée fait alors une proposition à Jessie : un peu de sang, en échange d'un grand pouvoir... et Jessie accepte avec entrain.


Désormais, Jessie est une future super-héroïne dans un monde où l'action ne manque pas ! Se faisant appeler Versema, elle suit avec assiduité les différents entraînements que lui prodigue sa bienfaitrice, que l'on nomme simplement Mel. Le temps passe, et après les séances de voltige et les tests de rapidité vient alors l'heure du premier vrai combat face à un vilain. Versema s'en tire plutôt bien si l'on prend en compte le fait qu'elle débute tout juste... mais elle ignore complètement que dans l'ombre, Mel semble suivre son propre plan et se servir d'elle.


Quand, après une énième altercation, Jessie découvre le véritable tempérament de Mel, une certaine tension se noue entre les deux femmes. Mais il est trop tard pour faire machine arrière, n'est-ce pas ? Que dit-on déjà, un grand pouvoir implique... parfois trop de responsabilités pour une seule personne. Quel est le prix à payer pour que Versema puisse exister ?


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Toute nouvelle série du label indépendant Alayone Comics, prévue en trois tomes selon les infos de la V.O., Punchline possède un don particulier : celui de très bien porter son nom. En effet, cette lecture entre directement dans le vif du sujet, l'histoire vous prend au passage comme un train fonçant à pleine allure, et vous avez plutôt intérêt à y monter rapidement ! Les dialogues sont bien pensés dans l'ensemble, même si tout s'enchaîne très vite, peut-être trop vite par moment.


C'est la force de cette jeune série justement, cette rapidité, pas le temps de se poser et de faire et refaire les mêmes clichés et les mêmes erreurs que l'on voit dans les comics de super-héros depuis presque un siècle. Punchline entraîne le lecteur dans son univers à travers un niveau soutenu d'écriture et un dessin qui n'est pas en reste, servis par Bill Williams et Matthew Weldon, deux noms à retenir pour un avenir proche je l'espère.


Petite production d'un éditeur indépendant à la fois en V.O. et maintenant en V.F., cette série de super-héros est fraîche, revigorante dirai-je, même s'il faut vraiment s'en tenir à ce qui nous est présenté et ne pas chercher à trop en savoir ou en deviner à l'avance. Tout sera dévoilé et exploité en temps voulus je l'imagine, et le récit est déjà suffisamment rapide comme ça. C'est un équilibre à trouver, prendre son temps pour savourer tout en se dépêchant pour raccrocher tous les wagons. Au final, on y arrive assez bien.


Pour les petits défauts, parce qu'il y en a toujours... l'absence de chapitrage est ce qui m'a le plus embêté. La galerie des couvertures présente à la fin de l'album comme bonus aurait pu être utilisée pour marquer cette traditionnelle séparation entre les différents chapitres de ce premier tome, chose pour laquelle les tenants d'Alayone se sont souvent battus auprès des éditeurs plus importants d'ailleurs... sinon, on notera aussi une légère tendance à passer outre l'étape de la relecture, qui aurait pourtant pu éviter la présence de quelques fautes ici et là.


Voilà pour moi, je ne vois rien de plus à dire sur ce titre si ce n'est que c'est une bonne surprise, une excellente trouvaille pour Alayone Comics, et comme toujours j'espère que le public sera au rendez-vous jusqu'au bout pour en faire un succès comme il le mérite. On a tous besoin de super-héros qui sortent de la norme ces temps-ci, un grand merci aux auteurs pour cela !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !