Spider-Man - Zone de danger (Panini Comics - Octobre 2022)

Alors qu'une classe du Lycée de Midtown High se rend à une exposition scientifique au sein des Laboratoires Horizon, un schéma bien particulier est sur le point de se répéter. Un jeune adolescent sans histoires, sans éclat, ignoré par tout le monde, s'apprête à encaisser une formidable décharge d'énergie et à devenir un être surpuissant qui devra dès lors consacrer sa vie à défendre les faibles et... vous connaissez déjà cette histoire ? J'en doute fort, car cette fois-ci le scientifique dont l'expérience déraille n'est autre que Peter Parker, et le jeune Andy Maguire sera son improbable victime involontaire !

Qui est Andy ? Rien qu'un adolescent Américain typique, perdu dans ses pensées, mal dans sa peau, presque insignifiant et le découvrant seulement. Mais maintenant, tout va changer car il possède des super-pouvoirs, toute une batterie de super-pouvoirs d'ailleurs, qu'il ne va pas se priver de laisser s'exprimer ! Dès lors, voici venir l'avènement du premier être alpha de l'Histoire, dont le nom héroïque sera justement... Alpha. Rien de bien original, mais ça pourrait aussi être bien plus dangereux qu'il n'y paraît de laisser un ado avec de telles capacités sans surveillance. Aussi, Spider-Man est choisi par les Avengers pour apprendre le métier au jeune Alpha, une tâche qui va s'avérer très compliquée tant les hormones en furie du jeune homme ont pris le dessus.

Après quelques erreurs de parcours, une solution est finalement trouvée pour qu'Alpha puisse redevenir normal, du moins encore quelques années, le temps pour lui d'enfin apprendre les leçons que la vie se chargera de lui enseigner. Ses pouvoirs reviendront un beau jour, peut-être quand il en sera vraiment digne...

Pas le temps de souffler toutefois, car c'est maintenant au tour du Super-Bouffon originel de faire son come-back tonitruant ! Kingsley est à la recherche de son successeur involontaire et indésirable, Phil Urich, pour le massacrer sans pitié et prendre sa revanche sur cet usurpateur opportuniste. Mais, contre toute attente, cette traque sans merci va coïncider avec une tentative fructueuse du Caïd de surcharger le sens d'araignée de Spider-Man, entraînant ainsi une période très difficile pour notre héros qui ne peut plus se fier à cette alerte d'ordinaire si pratique. Tandis que les deux Super-Bouffons s'affrontent et que le Caïd va s'emparer des secrets de Norman Osborn dans la foulée, Peter va devoir sauver son patron des griffes des vilains tout en préservant le secret de sa double identité. Kingsley et Urich finiront par trouver un accord particulièrement lucratif et l'escalade de violence s'arrêtera là, pour un temps du moins.

Mais c'est maintenant que les choses sérieuses commencent vraiment. Mourant, à l'agonie même, le Docteur Octopus appelle Peter Parker à son chevet avec les dernières forces qui lui restent... sauf que Peter Parker, c'est lui, dans le corps de son pire ennemi ! Comment est-ce possible ? Otto Octavius a réussi son dernier tour de génie, intervertir l'esprit de son ennemi juré et le sien dans leurs corps respectifs et obtenir enfin la victoire finale. Mais Peter ne va pas se laisser abattre sans rien faire, il convoque un ultime plan d'urgence d'Octopus qui lui permet de s'évader de prison en compagnie de sinistres individus, juste assez de temps pour monter une offensive et tenter de remettre son esprit dans le bon corps.

Cependant, cette fois la fin semble bel et bien inéluctable pour le héros aux toiles. Privé du moindre espoir d'inverser le processus par son ennemi, victime de son propre corps, Peter utilise ses toutes dernières forces pour évoquer dans la mémoire d'Octavius ses propres souvenirs et enseignements de vie, tout ce qui a fait de lui Spider-Man depuis la première heure. Livrant son dernier souffle, Peter fait dire à Otto qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, et lui fait jurer de protéger les innocents à sa place. Ainsi meurent en même temps Spider-Man et le Docteur Octopus, et ainsi naît... le Spider-Man Supérieur !

---

 

La suite de l'histoire, vous la connaissez déjà depuis un moment car elle est parue dans les trois tomes de la série Superior Spider-Man en Marvel Deluxe, dont j'ai déjà pu vous parler par le passé. Dans Zone de danger, c'est enfin l'occasion pour Panini d'éditer le dernier tronçon de pont qui manquait entre les anciennes années de Dan Slott à la tête de la série Spider-Man et celles qui suivront la période Supérieure de l'Araignée.

Enfin chose faite donc, et un réel plaisir de pouvoir enfin tout faire correspondre ! Je vous conseille vivement cette lecture et je ne m'attarderai pas davantage dessus car j'en ai déjà trop dit, il faut vraiment que vous viviez cette expérience unique de vous-mêmes en lisant l'ensemble des travaux de Dan Slott d'une traite si vous pouvez, maintenant que tout est disponible dans le format Deluxe.

Certains de ces épisodes, les derniers en fait, avaient déjà été publiés par Panini dans la collection Marvel Now! il me semble, et j'ai donc déjà du vous en parler il y a quelques années de cela, je suis donc navré si je me montre redondant. Je ne peux que vous enjoindre à mettre ces quelques Deluxe dans votre collection ou pile de lectures si ce n'est pas déjà fait, car c'est un véritable morceau d'Histoire pour tous les passionnés et amateurs des aventures du Tisseur, quel qu'il soit.

Un dernier mot pour bien insister sur le côté extrêmement touchant de cette ultime péripétie traversée par Peter Parker. Tout cela se passe à cheval entre fin 2012 et début 2013, une période où il ne faisait vraiment pas bon être un Homme-Araignée dans l'univers Classique comme dans l'Ultimate, vous savez maintenant toutes et tous pour quelles raisons. Les Spider-Men meurent... longue vie aux nouveaux Spider-Men !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

Namor tome 1 - L'or noir d'Atlantis (Panini Comics - Septembre 2004)

Nous sommes en Amérique, côte Ouest, sur les bords de l'Océan Pacifique, durant les années 1920. Elle ne le sait pas encore, mais la petite Sandra, qui jouait allègrement sur la plage, s'apprête à rencontrer un membre de la royauté Atlante, nul autre que le tout aussi jeune prince Namor, un enfant merveilleux issu de l'union de deux mondes qui ne se fréquentent normalement jamais.

Les années passent, mais aucun des deux enfants n'oublie l'autre et cette rencontre imprévue. Désormais adolescents, chacun commence à prendre des responsabilités dans sa famille respective. Namor apprend l'art de pêcher, de protéger et de régner sur son peuple, tandis que Sandra affronte impassible les dîners d'affaires menés par son père, un mania du pétrole en mal d'argent.

Sandra et Namor vont se retrouver, chacun emmenant avec lui un ami pour encadrer les retrouvailles, et le prince va même aller jusqu'à braver l'interdit en faisant visiter Atlantis à la jeune femme, qui en restera émerveillée. Mais elle découvre aussi, le cœur sombre, un étrange liquide noir qui suinte des pores de la cité sous-marine et empoisonne la vie de ses habitants...

Alors, quand de retour sur la terre ferme Sandra est surprise avec une tâche de cette substance sur sa robe, elle ne peut longtemps cacher à son père qu'elle s'est trouvée en présence d'un véritable gisement de pétrole. L'homme d'affaires est aux anges, sa fille sauve enfin son business et les dettes vont s'envoler, la famille sera à l'abri pour des générations ! Petit problème : les Atlantes ne sont au courant de rien...

Lors d'une invitation lancée par la famille royale pour rencontrer Sandra officiellement à l'occasion de l'anniversaire de la cousine de Namor, Namorita, la rivalité qui s'exprime entre les cousins et fréquentations du prince manque de coûter la vie à l'amie de Sandra, et les terrestres doivent alors remonter en urgence à la surface. Namor est surpris en catimini par la mère de Sandra alors qu'il lui présente son au-revoir, et bien vite la jeune femme ne peut plus cacher ses sentiments et décide d'inviter elle aussi Namor chez elle afin qu'il fasse la découverte de sa famille.

Entre-temps les affaires sont au plus mal pour le père de Sandra, endetté massivement et dont le fameux puits de pétrole providentiel ne donne strictement rien. Évidemment, pour éviter toute catastrophe, Sandra lui a indiqué de mauvaises coordonnées, même si cela met en grave péril sa famille. Pendant le repas de présentation de Namor, des ouvriers surgissent au manoir pour exiger d'être payés, menaçant directement les membres de la maisonnée. Namor réagit vivement et met les gredins dehors sans ménagement, usant de sa force incroyable. Désormais au courant des ennuis de la famille de son aimée, le prince Atlante décide de partager la véritable localisation du pétrole avec le père de Sandra, puis se charge de faire accepter à sa propre famille la collaboration avec les terrestres pour extraire cette matière qui pollue la cité sous-marine.

Tout semble se passer pour le mieux, et Sandra comme Namor sont aux anges en voyant une perspective de rapprochement entre leurs deux familles. Peut-être est-ce le début d'une nouvelle ère de cohabitation entre les deux espèces ? Mais l'avidité des hommes de la surface pourrait également causer la perte de la légendaire Atlantis... que fera le prince dans une telle situation ?

---

 

Très certainement vendu à l'époque en 2003 à la fois comme une origin story du personnage de Namor ET une contre-offensive à la mode déverrouillée par le Fathom de Michael Turner chez Top Cow puis Aspen Comics, la mini-série Namor est l’œuvre conjointe de l'éditeur Joe Quesada et du président de Marvel Bill Jemas, avec au scénario nul autre que Jemas lui-même aidé pour les dialogues par Andi Watson, sur des dessins de Salvador Larroca.

Virtuellement, tout était réuni pour faire de ce titre une vraie réussite, dont on aurait sans doute parlé durant longtemps et qui aurait été le fer de lance de la nouvelle génération Marvel de ce début de XXIème siècle ! Mais hélas, les choses ne se passent pas toujours comme prévues...

Si les dessins de Larroca sont tout à fait honorables et conviennent fort bien à cette double atmosphère terrestre et sous-marine, ils font quand même pâle figure face au souci du détail proprement hallucinant et révolutionnaire de Michael Turner et de son studio. C'est classique, dans le plus pur sens artistique du terme, et n'offre malheureusement rien de vraiment nouveau pour s'émerveiller dessus. J'ai aussi eu un peu de mal avec la disposition des dialogues d'Andi Watson, que j'ai trouvé forcée au bas mot dans certaines scènes, gâchant ainsi l'effet spontané désiré.

Au final, peut-être que Bill Jemas a trop voulu avoir la main sur ce projet alors qu'il aurait peut-être été préférable de laisser un scénariste à plein temps s'en occuper... les idées ne sont pas mauvaises, loin de là même, mais leur application en pratique est trop peu naturelle. Il faut bien le dire, c'est du réchauffé même pour 2003, rien de vraiment neuf, en tout cas pour cette première moitié de la série. Il faudra sans doute attendre la seconde et dernière partie pour que les choses décollent véritablement.

Ce n'est pas une mauvaise lecture en soi, attention, c'est même plutôt plaisant, mais le rythme n'aide vraiment pas à apprécier ce récit. J'espère que les aventures du jeune Namor ont tout de même su trouver leur public depuis leur première parution, le pari de raconter les origines d'un personnage aussi ancien que le prince d'Atlantis chez Marvel étant assez risqué. Rendez-vous prochainement pour en savoir davantage et poser un avis final !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

Invincible - L'intégrale tome 8 (Delcourt - Novembre 2022)

Allen, désormais aux commandes de la Coalition des Planètes, doit prendre une très lourde décision dans le but de sauver une infinité de vies à travers l'univers connu. Mais pour cela, il doit condamner la Terre et probablement tous ses habitants à une mort atroce à l'aide du virus utilisé autrefois pour détruire les Viltrumites, un virus mortel qui a été encore amélioré depuis sa dernière utilisation.

Bien sûr, les choses ne vont pas se passer aussi facilement et il y aura de nombreuses dissensions autour d'Allen, mais aussi quelques ralliements surprises à son point de vue. Oliver notamment va devenir plus adulte et adopter une approche très fataliste de l'existence, quand son père et son frère tentent le tout pour le tout afin de sauver les humains de la Terre même si cela veut aussi dire que les quelques survivants Viltrumites seront également saufs. Après d'âpres combats dans l'orbite terrestre, décision est finalement prise de rester sur un statu-quo qui ne convainc personne mais dont on peut s’accommoder.

Malheureusement, Oliver tente de pousser l'opération jusqu'au bout et se fait arrêter de justesse par Mark, qui prendra une décharge du terrible poison en plein visage à cette occasion. Alors qu'il paraît ne ressentir aucun effet, ceux-ci se manifestent soudain de la plus terrible des manières. Pour le sauver, les Viltrumites acceptent de mettre leur savoir médical et leur dernier vaisseau à disposition afin d'étudier les réactions de l'organisme de Mark face au virus, et de le sauver si possible.

Si les héros de la Terre acceptent de prendre leur mal en patience et repartent gérer d'autres urgences, Dinosaurus quant à lui décide de tendre un piège au régent Thragg pour récupérer le corps d'Invincible et achever de le soigner dans leur propre base secrète, après avoir été prévenu par Allen de l'état de son seul allié. Tout ne se passera pas comme prévu mais Mark sera bel et bien de retour sur Terre... sans certains de ses pouvoirs toutefois. Condamné temporairement à vivre comme un simple mortel, notre héros va devoir accepter à son tour que d'autres agissent à sa place, et pas toujours comme il l'aurait voulu.

C'est ainsi qu'un nouvel Invincible fait son apparition, nul autre que Pare-balles dans un nouveau costume et qui s'éclate comme jamais à vrai dire. Difficile de songer que Mark puisse un jour reprendre ses fonctions, surtout avec le Pentagone qui le surveille de près à cause de son association avec Dinosaurus encore toute récente. Les plans de ce-dernier ne connaissent pas le repos et seront accomplis quoi qu'il arrive, avec ou sans le véritable Invincible à ses côtés pour le focaliser.

Mais un danger bien plus grave et pressant menace la planète Terre ! L'empire extra-dimensionnel Flaxien refait une nouvelle apparition à travers un nouveau portail, cette fois-ci en plein milieu de Londres, causant immédiatement d'importants ravages à la fois à la ville et à ses habitants. Tous les héros disponibles sont mobilisés en urgence, tout le monde est sur le pont pour ce qui se présente comme l'ultime grande bataille contre les Flaxiens, bien décidés cette fois-ci à ne s'épargner aucun effort pour leur œuvre de destruction.

A cette occasion, nous en apprendrons davantage au sujet de la longue période de temps passée par Robot et Amanda dans la dimension Flaxienne, pas loin de sept siècles pour eux, l'équivalent d'une douzaine d'années seulement pour leur morphologie humaine. Durant tout ce temps, beaucoup trop d'événements ont eu lieu, un empire a été renversé, de nouvelles nations et de nouveaux pouvoirs ont émergé, des alliances ont été forgées et un amour réciproque s'est enfin exprimé, avant de connaître une nouvelle crise en profondeur.

Aujourd'hui, le lourd secret d'Amanda est sur le point de tout faire basculer quand le nouvel empereur Monax de Flax s'avère pratiquement impossible à stopper tant il paraît puissant et, disons-le, invincible. Il ne faudra pas moins que toutes les forces en présence combinées afin de terrasser cette armée, et Monax quant à lui sera retenu avec peine au Pentagone dans les sous-sols secrets destinés aux criminels de son espèce. Mais si Amanda a tôt fait d'avouer à son amant la faute qu'elle portait en elle depuis si longtemps, Robot lui réserve lui aussi une petite surprise qui aura sans aucun doute de graves conséquences...

---

 

Voilà un huitième tome de l'édition intégrale de la série Invincible, et ce qu'il a de plus marquant c'est qu'il se déroule pratiquement sans son héros-titre après le premier tiers ! Incapacité par ses blessures et sa convalescence, Mark se contentera de regarder les infos pour se tenir au courant des combats auxquels les autres héros participent, c'est plutôt dur à admettre mais c'est une bonne idée en soi puisque, comme on le comprend à cette occasion, personne n'est jamais vraiment invincible.

Les Viltrumites semblent aussi avoir une petite part de mystère encore en réserve, le régent Thragg faisant immédiatement taire un scientifique qui lui annonce une nouvelle concernant Mark. Encore une intrigue laissée en suspend pour quelques temps, pendant que le reste du monde continue de tourner et d'aller de plus en plus mal. Dinosaurus aussi prépare quelque chose mais impossible de savoir quoi tant que Mark n'y sera pas mêlé, donc là aussi prenons notre mal en patience.

Comme toujours c'est du grand spectacle, avec de nombreux rebondissements et retournements de situation, les relations entre les personnages secondaires sont davantage développées ici en l'absence du héros principal, et force m'est de reconnaître que j'ai passé un bon moment alors que les petites erreurs de Delcourt pour l'édition de ce tome avaient de quoi me faire craindre un certain dépaysement. Plus de peur que de mal fort heureusement ! Le carnet de croquis et de dessins préparatoires qui accompagne chaque tome depuis le début est également présent à la toute fin et nous permet de nous rendre compte de l'incroyable cohésion des auteurs et artistes de la série entre eux, même quand ils ne travaillent pas tous au même moment dessus. C'est assez remarquable ce que Robert Kirkman a réussi avec Invincible, et vraiment dommage de n'en prendre conscience que maintenant ! Mieux vaut tard que jamais, comme on dit.

Plus que quatre tomes avant la fin de la série dans cette édition et ce format, peut-être les verrons-nous tous paraître cette année d'ailleurs, ce serait un superbe accomplissement pour Delcourt et une excellente façon de rythmer 2023 en beauté ! Encore un peu de patience et d'ici-là espérons que Mark Grayson aura récupéré de sa superbe, parce qu'il nous manque déjà beaucoup !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

La V.O. du vendredi n°223 : She-Hulk tome 3 - Jen Walters must die (Marvel - Mai 2018)

Alors qu'elle sort à peine d'un procès qu'elle semble avoir perdu, Jennifer Walters est soudain agressée par des militants anti-mutants qui la mettent hors d'elle et déclenchent donc une nouvelle transformation en Hulk grise et incontrôlable. Il faudra un peu de temps pour la ramener au calme, et l'aide d'une précieuse amie, mais le mal est fait et Jen perd rapidement confiance en ses propres capacités à se contenir.

C'est à ce moment qu'intervient une chercheuse en biologie gamma qui souhaite à tout prix rencontrer Jen et lui poser quelques questions... évidemment, c'est un piège de plus et Jen finira par tomber dedans sans s'en rendre compte. A son réveil, tandis qu'elle est droguée pour éviter toute transformation, le Leader se révèle à elle et lui apprend qu'il compte lui extirper son sang irradié pour le transfuser à la chercheuse qui semble, selon lui, mériter davantage ce don.

En réalité, le Leader cherche surtout à briser psychologiquement Jen pour enfin obtenir le contrôle sur elle et pouvoir étudier ses nouvelles capacités. Pour cela, il orchestre un combat entre la nouvelle mutée irradiée au sang gamma et Jennifer elle-même, un combat au terme duquel selon lui une seule en sortira vivante. Si c'est sa cobaye, le Leader aura gagné une alliée. Si c'est Jen... il l'aura brisé en lui faisant franchir la ligne.

Mais contre toute attente, la version grise de Miss Hulk parvient à prendre le dessus juste assez longtemps pour mettre le Leader en position de faiblesse, assez pour que son jeu pervers se retourne contre lui et que son plan ne s'envole, réduit en miettes. Personne ne mourra cette fois, pas tant que Jen pourra l'éviter en tout cas. Mais le moment est venu de sérieusement faire un point sur son syndrome post-traumatique qui l'accompagne depuis son réveil du coma et l'annonce du décès de son cousin.

Après une bonne séance thérapeutique aussi originale qu'efficace, Jen fait enfin la paix avec elle-même et redevient la Miss Hulk que tout le monde connaît et apprécie tant. Et quoi de mieux pour fêter cette guérison que de prendre à nouveau la défense de personnes en difficulté face à leurs persécuteurs ? Même si cela n'est pas du tout au goût de ses employeurs, Jen Walters est et restera toujours du côté de celles et ceux qui ont besoin de son aide. Et ça n'est pas près de changer !

---

 

Voilà donc la fin du court run de Mariko Tamaki sur la quatrième série She-Hulk historique. Pour tout vous dire, je trouvais les deux premiers tomes assez intéressants mais n'allant pas vraiment au fond des choses, comme je le disais précédemment il semblait que le personnage étant utilisé ailleurs l'autrice n'avait pas vraiment les coudées franches pour faire ce qu'elle voulait. Mais avec ce troisième et dernier tome, on a enfin le sentiment que ce qui devait être dit l'a été, et de belle manière qui plus est !

J'aime tout particulièrement le dernier chapitre, celui où Jen et Patsy encadrent un bal de promotion lycéen où une jeune mutante voit sa vie enfin lui appartenir. La question de ce fameux procès que Jen aurait perdu hantera une partie de ce tome, jusqu'à ce chapitre final où l'on comprend enfin de quoi il s'agissait vraiment. On ne peut qu'être fier de Jennifer Walters et de ses positions morales, elle qui n'hésite pas à sacrifier son propre travail pour que Justice soit rendue, même en-dehors du tribunal.

A côté de ça, le scénario impliquant le Leader et sa nouvelle associée est ridiculement cliché, et c'est voulu je pense. On attire l'attention du lectorat en agitant une menace conséquente sur le personnage dont on suit les aventures en n'attendant que ça, pour au final nous faire comprendre que, dans ce cas précis, le plus important reste le long chemin de guérison de Jen après les événements traumatisants qu'elle a pu affronter. Le Leader n'a qu'à aller se faire voir ailleurs ! Une petite touche de féminité et de raison dans un monde qui part trop souvent en vrille si vous voulez mon avis, surtout en ce qui concerne les petites séries comme celle-ci. Vivement la prochaine, dont nous parlerons tout bientôt !

Déclic Amoureux (Delcourt - Juillet 2004)

La fin des années '90 au Japon, une ère où les temps s'apprêtent à changer tout en conservant une touche de nostalgie. Deux amies lycéennes partagent de bons moments, l'une en prenant la pose, l'autre en la saisissant en photo. L'une rêve de grand amour éternel, l'autre ne sait pas comment user de son talent inné et le galvaude pour quelques dizaines de yens au premier marchand venu.

Quand soudain, c'est la révélation, LA rencontre. La photographe amatrice est débauchée par un fan de son travail qui l'inscrit presque de force à un concours de photo, qu'elle remporte apparemment haut la main grâce à son travail et à son œil avisé. Les critiques se battent pour donner leur avis sur ses photos, des instants de vie naturels saisis sur le vif sans le moindre filtre. Mais la jalousie va aussi faire son entrée, quand une autre artiste photographe commence à s'intéresser de près à sa jeune rivale.

---

 

Qui manipule qui ? Qui affronte qui ? Et avec quelles armes ? Photos, féminité ? Amour ? Tout cela et bien plus vous est présenté dans l'un des tous premiers récits de la mangaka Mari Okazaki, daté de 1998 (2004 chez nous). Au travers d'une rivalité toute orchestrée de main de maître entre les deux protagonistes photographes de l'histoire, c'est aussi une véritable quête de soi qui s'annonce, une recherche profonde de sens dans une vie où il se fait bien rare pour les âmes sensibles.

Je commence seulement maintenant à découvrir le travail d'Okazaki, et je me demande bien pourquoi je suis passé à côté à l'époque où je m'intéressais aux mangas pour la première fois. Peut-être une question de générations, ou bien de simple timing... je suis heureux de rattraper mon retard et je vais poursuivre cette exploration dans l'ordre chronologique idéal si possible. Avec Déclic Amoureux ce ne sont pas simplement deux vies parallèles que l'on suivra, mais bien quatre, chacune allant dans des directions opposées ou se rejoignant parfois pour le meilleur comme pour le pire. Au final, ce qui importe le plus comme thématique, c'est l'amour de ce que l'on fait, de pourquoi on le fait, et de ce que cela éveille en nous. A vous de choisir le vôtre !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

Infinity Wars (Panini Comics - Novembre 2020)

Les Pierres de l'Infini sont à nouveau au cœur d'une quête épique au sein de l'univers Marvel. Mais cette fois, certains détenteurs ont décidé de prendre les choses en mains et d'anticiper les catastrophes qui pourraient se produire. C'est ainsi que le Docteur Strange rassemble les six détenteurs des Pierres au même endroit, tout d'abord pour les prévenir du danger que représente Thanos pour eux tous... jusqu'au moment où la tête tranchée du titan leur est déposée par un nouvel individu, du nom de Requiem.

Comme si une mauvaise surprise n'arrivait jamais seule, ce Requiem veut s'emparer à son tour des Pierres de l'Infini pour sa propre cause, et les combats éclatent bien vite entre les différents détenteurs dans Central Park. Au final, Requiem révèle sa véritable identité à l'arrivée des Gardiens de la Galaxie : il s'agit en réalité de nulle autre que Gamora, qui veut à tout prix récupérer le fragment de son âme piégé à l'intérieur de la Pierre de l'Âme. Pour cela, elle ne reculera devant rien, y compris menacer et assassiner les personnes desquelles elle était proche, et même aller jusqu'à détruire l'univers connu dans son ensemble une fois les Pierres obtenues. Dans l'ombre de la Mort, Thanos observe, songeur, les premiers pas de sa fille adoptive dans la toute-puissance.

Pendant ce temps, le fourbe Loki poursuit sa propre quête de réponse quant à sa destinée finale, et au pourquoi de ses nombreux échecs passés et présents. Embarqué dans l'aventure au côté de la gardienne des connaissances de la Cité de l'Omnipotence, Loki s'apprête à changer à tout jamais de point de vue sur son existence, au prix d'une imminente fin des temps. Peut-être sera-t-il enfin digne de sauver tous les mondes ? Ou bien de trahir les rares personnes qui lui font encore confiance pour arranger la situation ?

Alors que tous les héros vaincus par Gamora sont piégés à l'intérieur du monde de la Pierre de l'Âme, en proie à une entité dévoreuse de réalités, Loki intervient et rend petit à petit son identité à chacun, juste assez en tout cas pour créer une nouvelle alliance de Gardiens de l'Infini prêts à se saisir des Pierres quand Gamora sera enfin défaite à son tour. Au terme d'un ultime affrontement d'ampleur cosmique, tout finit par rentrer dans l'ordre dans l'ensemble des mondes concernés, et cette nouvelle Guerre de l'Infini se termine en crise mineure que chacun oubliera bien vite. Cependant, tout ce qu'a pu découvrir Loki sur lui-même risque de changer la donne un jour prochain... et les derniers actes d'Adam Warlock pour empêcher toute nouvelle guerre cosmique autour des Pierres auront forcément des conséquences dans un futur très proche.

---

 

Que pourrais-je vous dire sur Infinity Wars qui n'ait pas déjà été dit cent fois depuis la parution de cet event de 2018 (2020 chez nous) ? Je ne suis pas fan, mais alors vraiment pas pour le coup. En résumé très bref tout ce récit n'est qu'un gigantesque caprice du personnage de Gamora vu par l'auteur, Gerry Duggan, qui la connait certainement très bien mais dont sa conception m'échappe totalement. Peut-être aurait-il mieux valu lire l'ensemble de son run sur les séries des Gardiens de la Galaxie au préalable ? Tant pis pour moi.

En revanche, je dégage deux points très positifs à tout cela. Les dessins de Mike Deodato Jr. dans un premier temps, vraiment toujours aussi puissants et magnifiques malgré le temps qui passe, on sent l'évolution de son style pour devenir toujours plus précis et détaillé, chaque décennie lui permettant d'offrir le meilleur de ses capacités sans cesse renouvelées par les techniques récentes. Dans un second et dernier temps, le final de l'histoire, qui vaut à lui tout seul cette lecture assez indigeste.

Je ne connais pas vraiment les talents de scénariste de Gerry Duggan, je sais juste qu'il a pas mal œuvré sur Deadpool ce qui ne me le rend pas forcément sympathique au vu de mes propres goûts littéraires dans le domaine des comics. MAIS, et c'est un grand mais, cette conclusion d'Infinity Wars devrait à mon humble avis rester dans les mémoires pour les années à venir, tant le changement de ton est fort et que la direction prise par l'auteur s'avère courageuse pour une maison d'édition aussi gourmande et puissante que Marvel. Je ne veux rien vous spoiler, on aura bien assez tôt l'occasion d'en reparler au travers d'une autre série plus intimiste, je ne dirai rien de plus.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

La V.O. du vendredi n°222 : She-Hulk tome 2 - Let them eat cake (Marvel - Janvier 2018)

Alors qu'elle se remet à peine de l'incident de l'immeuble d'habitation du tome précédent, Jennifer est à nouveau plongée dans l'horreur quand une nouvelle affaire apparaît sur son bureau via son assistant. Un vidéaste spécialisé dans les recettes de gâteaux a apparemment fait une mauvaise manipulation d'ingrédients en plein direct, et s'est changé en un monstre affreux terrorisant tout le monde.

Évidemment comme souvent avec Internet, beaucoup de sceptiques s'expriment aussitôt pour crier au fake, mais Jen sait que la transformation était bien réelle, parce qu'elle connaît intimement cette sensation et ce malaise intérieur depuis bien longtemps maintenant. Elle décide de se lancer aux trousses du monstre involontaire du jour, afin de lui éviter de blesser qui que ce soit durant une crise de panique ou d'être blessé lui-même par les forces de l'ordre qui, avouons-le, réagissent assez mal ces temps-ci à ce type de menace.

L'enquête mènera finalement jusqu'à deux apprentis dealers avides de sensations fortes qui ont drogué la recette du cuisinier pour faire des milliers de vues sur leur propre site de streaming payant, en se fichant bien des conséquences pour leur victime. Le produit expérimental qu'ils lui ont ainsi fait ingérer ne connaît malheureusement aucun remède à l'heure actuelle, et la nouvelle Hulk va devoir arrêter le monstre tout en essayant de ne pas le tuer durant l'affrontement face à des citoyens horrifiés.

Puis, comme une sorte de soulagement, Jen s'autorise avec l'approbation de Patsy ''Hellcat'' Walker à aller à un rendez-vous galant, qui s'avérera rapidement décevant et deviendra finalement bien pire encore quand tous les clients du restaurant se révéleront être des robots de combat envoyés par un mystérieux individu restant dans les ombres et observant apparemment Jen depuis un bon moment maintenant pour étudier sa nouvelle condition... Rien qui ne sorte vraiment de l'ordinaire pour elle, et rien qui ne puisse être mis de côté le temps de déguster un bon tacos entre amies après une difficile session d'exercice.

---

 

Je reprends le fil des articles après une -trop- longue période de pause depuis le début de l'année, et quel plaisir de revenir avec les aventures de Miss Hulk version Mariko Tamaki ! L'humour est omniprésent, le dessin varie entre le réalisme proche d'un Mile Deodato Jr. par moments et l'expérimental façon dessin-animé à d'autres, rien dont on ne soit pas habitués depuis longtemps sur les différentes séries estampillées She-Hulk.

Au fond, maintenant que je termine le second tome de la série de Tamaki, je me rends compte qu'elle n'a rien de bien original MAIS que c'est peut-être bien pour cela qu'elle fonctionne si bien. L'autrice rend ainsi hommage aux runs légendaires de John Byrne comme de Dan Slott, revenant parfois aux sources, tentant parfois une nouvelle approche, mais sans jamais vraiment s'éloigner des canons du personnage et de son univers. Cela dit, il y a tout de même une vraie originalité : pour la première fois, c'est une femme qui scénarise ! Et donc, Jen a enfin des idées moins... préconçues dirai-je, et donne davantage dans l'ironie féminine mordante et dans les réflexions affectives plus poussées.

Ajoutons à cela que le personnage de Miss Hulk était à l'époque en ballottement entre plusieurs séries et auteurs, donc Mariko Tamaki ne pouvait pas vraiment en faire complètement ce qu'elle voulait et devait se contenter d'explorer quelques pistes prometteuses sans aller bien loin cependant. Ce qui nous donnera pour le moment une série courte basée sur l'introspection et l'humour, mais qui semble tout doucement se diriger vers le drame pour le troisième et dernier tome. Je vous invite à rester connectés sur le blog pour en savoir davantage dès que possible !