mercredi 17 février 2021

Batman : Detective tome 2 - Médiéval (Urban Comics - Janvier 2020)


Tout commence par une histoire incroyable et inexplicable : toutes les chauves-souris de Gotham City et de ses environs sont retrouvées mortes, gisant un peu partout, comme si elles avaient succombé à quelque mal étrange. Aucune ne semble avoir été épargnée, même au cœur de la Batcave, où Batman mène sa propre enquête à ce sujet, préoccupé par la soudaineté de l'événement.


Pendant ce temps, un nouvel ennemi fait son apparition et déclenche une bombe de lumière qui éclaire la ville comme en plein jour, alors qu'il fait nuit ! Batman, surpris par la déflagration lumineuse, est soudain terrassé et encerclé par une petite armée de chevaliers sur-entraînés, menés par celui qui se fait appeler le Chevalier d'Arkham. Alors que la police intervient pour empêcher que Batman ne soit achevé sur place, des innocents sont touchés par les échanges de tirs, et les deux combattants doivent remettre leur duel à plus tard pour les sauver.


Batman comprend dès cet instant que son nouvel adversaire n'est pas quelqu'un comme les autres, pas un autre de ces monstres de Gotham qu'il combat à longueur de temps. C'est une personnalité complexe, absolue et déterminée, qui peut également éprouver de l'empathie et de la pitié pour l'innocence. Jusqu'où cette morale flexible peut-elle s'étirer ? Notre Chevalier Noir ne va pas tarder à l'apprendre, quand Robin est enlevé par les hommes de main du Chevalier d'Arkham qui souhaite le convaincre de rejoindre sa cause de son plein gré.


L'approche de l'affrontement final se fait ressentir de plus en plus et nos héros sont nerveux, car ils savent qu'ils ont affaire à un ennemi implacable qui ne s'arrêtera pas avant d'avoir obtenu sa version de la Justice, pour un crime ancien dont on ignore toute la vérité. Le Dr. Arkham, seule personne à la connaître, acceptera-t-il de révéler sa plus grande faute à Batman alors que la ville toute entière est menacée par la croisade du Chevalier d'Arkham ?


En complément, deux chapitres mettant en scène le Spectre de la Vengeance sollicitant l'aide de Batman pour résoudre une enquête bien particulière, rien moins que l'enlèvement de son hôte humain par une secte de fanatiques qui compte bien prendre le contrôle de la puissance démesurée du Spectre par tous les moyens. Une coopération qui ne sera pas sans heurts, Batman et le Spectre ayant une vision bien différente de ce que doit être la Justice. Pourtant il faudra bien que l'un des deux fasse un compromis s'ils veulent que l'affaire avance au plus vite !


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Dans ce second tome de la série Batman : Detective chez DC/Urban, c'est le scénariste Peter Tomasi qui prend les commandes et nous entraîne dans sa version bien particulière du mythe assez récent du Chevalier d'Arkham, un personnage que les jeux-vidéo ont mis en avant il y a quelques années de cela maintenant et qui revient ici sous une nouvelle identité pour se confronter à un Batman peut-être un rien dépassé par le nombre, mais aucun problème car Robin est là pour le tirer d'affaire ! C'est devenu plutôt rare de voir ces deux-là coopérer lors d'une enquête ou d'une aventure pleine de frisson, je considère que Tomasi sait très bien écrire et adapter les deux personnages l'un à l'autre donc c'est toujours un plaisir pour ma part que de revoir Damian épauler son père sous sa plume.


Les dessins sont signés Brad Walker pour l'arc principal, un style efficace et sobre, qui fait le nécessaire pour suivre le scénario et le mettre en images du mieux possible. La seconde partie de l'album, consacrée à l'enquête avec le Spectre de la Vengeance, est graphiquement beaucoup plus poussée en revanche, signée Kyle Hotz dans un style assez sombre et un rien torturé qui convient admirablement bien aux deux héros que l'on suit page par page. Par certains aspects, ça me rappelle un peu Tim Sale, en bien ! Je conseille donc toujours cette version de la série Detective Comics ayant passée le fatidique n°1000, elle saura plaire au plus grand nombre sans trop en faire et se lit sans problème à côté de la série principale Batman Rebirth sans qu'aucune n'empiète sur l'autre.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 16 février 2021

Wonderland tome 4 - Voyages au Pays des Merveilles (Graph Zeppelin - Juin 2020)


Ce quatrième et à-priori dernier tome de la saga horrifique Wonderland publiée chez nous par Graph Zeppelin nous propose non pas une seule nouvelle histoire, mais plusieurs ! En réalité, avec ce tome bien plus épais que la normale, vous découvrirez tous les secrets de l'histoire que vous suivez depuis les trois précédents.


Découvrez la vérité derrière la malédiction du miroir de Wonderland, les véritables raisons des agissements sadiques et si fous des habitants de ce monde maudit, et la façon dont chacun s'est retrouvé immergé dans la folie pure jusqu'au plus profond de soi. Tour à tour, vous assisterez à la chute et à la création de ceux qui furent et seront désormais la Reine de Cœur, le Chapelier Fou, le Chat du Cheshire, le Lapin Blanc, le Roi Suicidaire, le Charpentier, Tweedle Dee et Tweedle Dum, le Chevalier Blanc, la Reine Rouge, et jusqu'à Alice elle-même...


Enfin, le mystère est levé sur les origines de ces personnages mythiques, tous unis par une même tragédie, un même péché originel, qui souillera des générations entières durant une même famille. Tremblez devant le terrible maître sans nom de Wonderland, la créature infernale qui régit chaque chose en ce monde et qui ne désire rien de plus que de passer dans le nôtre pour y faire régner sa propre loi, la seule qui compte vraiment... la démence.


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Graph Zeppelin nous offre donc une magnifique conclusion avec cet album très épais comme je le disais plus haut, qui ne coûte que 22€ quand d'autres éditeurs auraient pu en exiger davantage ! Soyons déjà reconnaissants de cela, en plus la qualité est vraiment au rendez-vous si l'on excepte quelques petites fautes de frappe par moment, assez rares au final. Les dessins sont tous plutôt bons, les différents scénarios aussi bien entendu, et si au départ vous aurez une impression décousue et désagréable en suivant le fil de ces récits, bien vite en vous concentrant et en poursuivant la lecture vous vous apercevrez que tout est lié, que tous ces personnages sont liés les uns aux autres et qu'un fil rouge sang parcourt l'ensemble de leurs histoires.


Wonderland est une série culte et pilier de l'éditeur indépendant Zenescope aux États-Unis, je vous ai d'ailleurs déjà chroniqué durant les premières V.O. du vendredi sur Radiophogeek certaines histoires majeures de l'autre pendant de cet univers de fiction horrifique, Grimm Fairy Tales. Vous vous en souvenez ? Nous y reviendrons un jour prochain...


Toujours est-il qu'avec les parutions de Graph Zeppelin vous avez tout le matériel nécessaire pour plonger ensuite dans les véritables aventures de l'héritière d'Alice Liddle, la saga en dix tomes Wonderland en V.O., car tout ce que vous avez lu jusqu'à présent en Version Française n'était qu'un avant-goût de ce que vous y trouverez. Comptez sur moi pour vous y accompagner et vous faire découvrir cette autre facette très importante de l'univers Zenescope ! Tout ce que peut être un bon récit d'horreur est présent : l'innocence, l'amour, le sexe, la violence, la mort, le sang... et la folie, bien évidemment. N'hésitez pas un seul instant et foncez, plongez la tête la première dans le monde magique du Pays des Merveilles ! Vous n'en reviendrez pas...


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 12 février 2021

La V.O. du vendredi n°169 : Tenth Muse tome 1 (Alias Enterprises - Mai 2005)


Je ne vais pas vous faire l'affront de vous résumer à nouveau l'histoire contenue dans ce tome, c'est essentiellement la même que dans la Version Française de chez Wanga Comics et que je vous ai déjà présenté il y a quelques temps, l'article ayant été premier du classement à ma grande surprise.


Si j'ai pris la peine d'acheter le premier tome de la V.O. datée de 2005, c'est tout simplement parce qu'il est bien plus confortable à lire que notre pauvre V.F. mal travaillée. Ici le format de l'album est standard, le texte lisible (et je pense aussi de plus en plus qu'il y a pu avoir des erreurs de traduction chez nous) et surtout il y a un chapitre de plus, eh oui !


Dans ce dernier chapitre, donc, nous découvrons Emma sous un nouveau jour, pas seulement super-héroïne mythologique la nuit mais aussi procureur de San Francisco le jour, défendant actuellement une plaignante dans une sombre affaire de viol et de meurtre. Si Emma Sonnet est une oratrice talentueuse avec un don inné pour la recherche de la vérité, elle ne parvient cependant pas à convaincre le jury populaire, qui déclare l'accusé non-coupable de toutes les charges retenues contre lui. Un coup dur qui poussera la cliente d'Emma à commettre l'irréparable, n'ayant plus d'autre espoir de voir la justice rendue.


Emma n'a malheureusement pas vraiment le temps d'encaisser le choc de ce qui vient de se produire : une nouvelle équipe de vilains sème le désordre dans la ville en réclamant qu'on leur envoie la Dixième Muse pour les affronter ! N'ayant pas d'autre choix, Emma revêt donc à nouveau sa tenue de combat et, après quelques tours de chauffe, met aux mercenaires la raclée de leur vie. Mais ce n'est que le début, semble-t-il, car quelqu'un prend grand soin d'observer et d'enregistrer toutes les apparitions de la Muse de la Justice afin de lui envoyer des adversaires toujours plus endurcis et efficaces... mais quand donc pourra-t-elle avoir la paix ??


Voici tout ce que je peux vous raconter pour compléter mon article précédent sur la V.F., en sachant qu'il est apparemment assez difficile de se procurer le reste de la série en V.O. sans avoir à payer une fortune quelques pages d'anciennes éditions recherchée. La particularité première de celle-ci est d'afficher la top-modèle Cindy Margolis en couverture en tant qu'incarnation de notre héroïne Emma Sonnet, alias la Dixième Muse. Bon, évidemment il faut prendre en compte le fait que l'image et la photo ont été pas mal retouchées, du moins j'imagine, mais ça n'en reste pas moins une très belle illustration réaliste de ce personnage. D'autres essais de ce type ont été tentés, pour d'autres éditions et d'autres chapitres, à vous de chercher ! Celle-ci est ma préférée, en ce qui me concerne.


Plus qu'à attendre désormais que Wanga Comics nous fasse paraître la suite de l'histoire en V.F., dans une édition retravaillée et de qualité je l'espère vivement, car même si le récit paraît un peu décousu il a de vraies qualités qui méritent d'être exploitées et partagées ! Faites-leur savoir si vous en désirez davantage !

lundi 8 février 2021

Batman : Detective tome 1 - Mythologie (Urban Comics - Septembre 2019)


Batman est une fois de plus appelé en renfort par les forces de police de Gotham City, pour enquêter sur un double-meurtre sordide à plus d'un titre. En effet, le coupable a poussé le vice et le soucis du détail jusqu'à faire ressembler traits pour traits ses victimes au couple Wayne, assassiné le même jour il y a tant d'années déjà. Et une chose est déjà certaine pour le Chevalier Noir : l'assassin ne va pas s'arrêter là.


Tour à tour, les alliés et mentors d'autrefois du Batman sont attaqués par une créature ignoble, gorgée de terreur et de noire puissance, un véritable monstre issu des profondeurs d'un esprit malade et torturé. Les victimes s'accumulent, et notre grand détective piétine sur un chemin semé d’embûches. Le ou la responsable de toute cette sombre affaire semble toujours avoir un coup d'avance, connaître à la perfection la psychologie de la Chauve-souris et savoir où et quand frapper pour un impact maximal et dévastateur.


Mais toute danse, même mortelle, a toujours une fin, et celle-ci arrive bientôt à son terme. Il faudra à Batman toutes les forces dont il dispose pour mettre un terme à cette histoire avant qu'il ne sombre à son tour dans la folie, avant qu'il ne dépose les armes face à la fatalité... car, quoi qu'il advienne, Gotham a toujours besoin d'un Batman.


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J'avoue que j'avais décidé de faire l'impasse sur la seconde série du Chevalier Noir, Detective Comics, car pour ma part je trouvais que Batman Rebirth, la série principale, était déjà assez complexe et ardue à suivre sans y rajouter d'autres intrigues issues d'un autre scénariste. Mais récemment il ne vous a pas échappé deux choses : premièrement, le cycle de Tom King sur Batman Rebirth s'est achevé, et deuxièmement surtout Urban nous a proposé il y a quelques jours à peine une superbe opération commerciale, les deux premiers tomes d'une série estampillée Batman pour le prix d'un seul ! J'ai donc décidé cette fois de sauter sur l'occasion et de prendre le train en marche, optant pour la version de Peter Tomasi qui compte à ce jour seulement quatre tomes.


Que vous en dire ? Ce premier arc est bien mené, explore à fond la mythologie de Batman et de son univers, et le pousse dans ses retranchements jusqu'à un point de rupture inévitable. J'ai l'impression que Tomasi a voulu nous montrer quel était le plus grand adversaire possible à la mesure du Batman de sa conception, et je dois dire que c'est réussi, au moins dans l'intention. Le dessin de Doug Mahnke est très bon, efficace, détaillé et très dynamique, une force tranquille et bien dosée au service d'un scénario lui aussi assez poussé. Je regrette juste qu'au final ce ne soit pas véritablement une enquête de détective, comme on aurait pu s'y attendre avec le point de départ. Mais difficile de ramener une figure comme Batman à un concept d'enquêteur plus terre-à-terre, l'aura du super-héros dépassera toujours du cadre.


La fin de l'album présente quelques pages du n°1000 de la série Detective Comics consacrée à l'apparition d'un nouvel ennemi qui risque de beaucoup faire parler de lui dès le prochain tome, que vous retrouverez ici très bientôt !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 6 février 2021

Unboxing - Lady Death ''Seductress'' by Quarantine Studio & Coffin Comics !


Bonjour à toutes et à tous et soyez les bienvenus pour une nouvelle vidéo unboxing sur Radiophogeek, avec un personnage majeur de l'ère des bad-girls à l'honneur cette fois : Lady Death en personne nous fait l'honneur de sa venue !


Sculptée avec talent par Quarantine Studio, distribuée par Sideshow que l'on ne présente plus dans le milieu des collectionneurs, cette magnifique statuette limitée à 870 exemplaires seulement fera des envieux et des heureux un peu partout dans le monde je l'espère ! Je vous laisse regarder la vidéo et n'oubliez pas que vous pouvez toujours commenter et réagir à l'envie.

 

X-Men - Prélude à L’Ère d'Apocalypse (Panini Comics - Décembre 2014)


David Haller n'est pas un mutant comme les autres. Déclaré autiste, il souffre depuis l'enfance d'une sévère dissociation d'identité, ayant généré chez lui trois personnalités distinctes avec des pouvoirs séparés et d'une puissance déjà remarquable. Depuis quelques temps, David est dans le coma, mais son esprit est régulièrement visité par celui de la défunte mutante Destinée, dont il a lui-même causé la mort.


C'est en tâchant d'arrêter Mystique, venue jusqu'en Israël pour tuer David et venger le décès de Destinée, que l'équipe de Facteur-X va assister au réveil de celui que l'on nommait autrefois Légion, celui qui est plusieurs. Mais cette fois, et probablement pour la première occasion de son existence, David a l'esprit étrangement clair et lucide, il ne fait désormais plus qu'un avec lui-même et ses pouvoirs s'en trouvent augmentés de façon exponentielle.


David n'est pas n'importe quel mutant. C'est le fils du célèbre Professeur Charles Francis Xavier, mentor des X-Men, un homme dont le rêve de cohabitation pacifique entre humains et mutants a guidé toute sa vie. Un rêve qui n'a jamais pu réellement voir le jour, malheureusement, car de nombreux obstacles s'y sont opposés. Le plus important d'entre eux, selon la nouvelle conscience de David, n'est autre que Magneto. Dès lors, une solution radicale mais incroyablement simple germe dans l'esprit de Légion : revenir dans le passé, à une époque où Charles et Erik étaient présents en Israël durant leur jeunesse, bons amis, et tuer Erik Magnus Lensherr avant qu'il n'ait l'occasion de maîtriser ses pouvoirs et de devenir Magneto.


Bien décidé à mener son projet jusqu'au terme sans être dérangé, Légion s'isole dans un gigantesque cocon en plein désert pour rassembler autour de lui assez d'énergie chronale afin de pouvoir voyager dans le temps, vingt ans en arrière. Mais c'est sans compter sur les X-Men, qui viennent aussitôt en aide à l'armée Israélienne aux prises avec les défenses psioniques de David. Les combats s'intensifient, et pourtant on ne peut pas dire que David y mette toute sa force, au contraire. Tenant absolument à prouver la validité de son action, il embarque avec lui les courageux héros venus le combattre, pour un voyage dont on ne revient pas.


Et tandis que dans le présent les forces conjointes de Xavier et des derniers X-Men tentent le tout pour le tout afin de ramener leurs amis, dans le passé ceux-ci n'ont pratiquement aucun souvenir de leur vie réelle, à part la présence de leurs pouvoirs. Légion lui-même n'est plus que l'ombre de ce qu'il était, perdu dans ses propres ténèbres. Mais il retrouvera bien vite la mémoire et son objectif lui apparaîtra plus clair que jamais. Au terme d'une bataille sans merci entre lui et le jeune Magnus, David va commettre l'irréparable et tuer la mauvaise personne, un acte qui aura des conséquences terribles sur le présent et sur le futur...


Aux confins de l'univers, au sein de l'immense empire Shi'ar, le gardien du nexus des réalités tremble de terreur. Le cristal M'kraan est sur le point d'exploser et de projeter une vague d'altération inarrêtable sur l'ensemble de l'univers, alors qu'une nouvelle ère est sur le point de voir le jour. Tout s'arrête soudain pour recommencer à partir d'un point précis du Temps, dans une direction pratiquement opposée à ce que l'on a pu connaître depuis. Et dans les ténèbres, un tyran millénaire sourit en songeant que son heure est enfin venue...


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A l'approche de la date de sortie officielle de la nouvelle édition du Marvel Omnibus L’Ère d'Apocalypse, chez Panini et en version française bien entendu, j'ai cru bon de revenir un instant sur ce Prélude paru pour moi en 2014 et qui rassemble les différents chapitres de La Quête de Légion, un cross-over hautement dramatique qui débouchera donc sur un autre cross-over encore plus sombre et plus abouti. D'autres rééditions de cette histoire tragique sont venues avec le temps, dont la plus récente dans les pages de l'intégrale Marvel Classic X-Men 1994-1995 que je vous chroniquerai un jour également.


Pour le moment, penchons-nous sur cet album et ce récit très particulier, ambitieux à plus d'un titre, qui préfigure un changement radical pour l'ensemble des séries mutantes de Marvel en ce milieu des années '90. Au scénario nous retrouvons des auteurs confirmés de l'époque tels que Fabian Nicieza, Scott Lobdell, Mark Waid et Jeph Loeb, auxquels on ajoute Todd DeZago et John Francis Moore. Les dessins quant à eux sont signés Andy Kubert, Terry Dodson, Ron Garney, Steve Epting, Roger Cruz, Jan Duursema et Ian Churchill, dans un style général très dynamique qui fait la part belle à l'action et qui paraît déjà très moderne pour son temps !


Que dire sur cet album si ce n'est qu'il est crucial, voir indispensable, pour bien comprendre la portée de L’Ère d'Apocalypse ? Certainement toujours trouvable dans toutes vos boutiques spécialisées, cette histoire grandiose d'un fils voulant aider son père à créer un monde idéal tourne à la tragédie et au drame, des genres auxquels sont malheureusement habitués nos X-Men depuis bien longtemps et qui leur réussissent toujours aussi bien ! A mon sens il n'est même pas nécessaire de bien connaître l'évolution récente des X-Men à ce moment précis de leur carrière, tout ce dont vous avez besoin est contenu dans ces quelques chapitres et vous aidera grandement à affronter la nouvelle réalité qui s'imposera juste après. En ce sens, les artistes ont vraiment bien pensé et préparé leur coup, c'est réussi et maintenant je n'ai qu'une hâte c'est de pouvoir relire entièrement L’Ère d'Apocalypse pour me replonger dans cette dystopie faisant apparemment partie des meilleures du genre chez les super-héros Marvel. Rendez-vous très prochainement dans un autre monde !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 


vendredi 5 février 2021

La V.O. du vendredi n°168 : Supergirl - Infectious (DC Comics - Novembre 2020)

 

Kara Zor'El est de retour sur Terre après un voyage de près d'un an dans l'espace lointain. Mais à son arrivée, rien ne se passe comme prévu : sa maison a été détruite, ses parents adoptifs sont portés disparus, les différentes agences gouvernementales pour lesquelles ils travaillaient également suite à l'attaque d'une mystérieuse organisation baptisée Leviathan. Comme si cela ne suffisait pas, les rares preuves que Kara parvient à rassembler la mènent à la conclusion que ses parents sont aujourd'hui décédés, ou pire...


Mais pas le temps de réfléchir au problème Leviathan pour le moment, car alors qu'elle vient tout juste de sortir d'un affrontement avec des sbires armés de lames en kryptonite, les alarmes de la Forteresse de Solitude se mettent à sonner dans tous les sens. Quelqu'un s'est introduit dans le laboratoire sous le complexe, et ce quelqu'un n'est autre que Brainiac-1, un vieil ennemi qui tente aujourd'hui de muer vers une forme supérieure en s'emparant des savoirs de Krypton stockés dans la Forteresse.


A peine arrivée sur place, Kara est prise à partie dans une bataille déchirante entre Batman et Superman face à d'autres héros, infectés par le Metal N du Batman Qui Rit. Sauvant son cousin d'un sort peu enviable, c'est finalement Supergirl qui sera contaminée à son tour par la substance nocive d'un autre univers, et elle deviendra alors la pire version d'elle-même, une créature vouée à la haine et à la souffrance. Du moins est-ce le plan d'origine, mais Kara n'était pas la cible prioritaire et les choses prennent une tournure plus tragique encore quand il s'avère qu'elle reste convaincue d'être l'héroïne dont le monde a besoin et que pour le sauver elle doit employer tous les moyens, y compris les plus terribles.


Alors qu'elle s'apprête à relâcher l'infection sur les habitants de Smallville pour en faire les premiers humains à s'élever jusqu'au Multivers Noir, Supergirl est stoppée par Wonder Woman mais également par une escouade d'armures LexCorp alimentées par de la kryptonite et envoyées par l'armée pour la neutraliser ! Les combats s'intensifient et alors qu'elle s'enfonce de plus en plus dans la folie, Kara réalise qu'il est plus important pour elle de sauver les innocents plutôt que de leur prouver sa valeur sans cesse. Aidée par Diana, notre infectée parvient à remplir son rôle mais disparaît peu après, ayant besoin de se retrouver seule.


Lors de son retour sur Terre, elle est redevenue elle-même mais garde des séquelles de l'infection par le Batman Qui Rit, notamment des hallucinations qui la ramènent au temps de la destruction de sa planète natale, Krypton, et qui réveillent en elle la culpabilité et la colère enfouies depuis longtemps. Traquée jusqu'au cœur d'un ouragan par la Générale Banes en armure anti-Supermen, Kara parviendra après un dur combat à convaincre son adversaire qu'elle est ici pour aider et non dominer par la force. Mais les vieilles peurs humaines ont la peau dure, et la méfiance est toujours de mise même après le sauvetage de plusieurs habitants malchanceux durant la tempête. Supergirl pourra-t-elle un jour regagner la confiance du public et des autorités ?


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C'est le troisième tome de la nouvelle série Supergirl entamée avec l'arrivée de Brian M. Bendis sur les titres de l'Homme d'Acier, et ici le récit est principalement centré sur deux events majeurs de l'éditeur DC, à savoir Leviathan d'une part et surtout Dark Nights Metal qui aura de grosses répercussions sur l'ensemble de l'univers et des personnages affiliés. Les dessinateurs sont tous très bons, l'album est cohérent visuellement et assez épais en plus avec toutes ces intrigues qui se chevauchent, et le scénario partagé entre Mark Andreyko et Jody Houser se tient lui aussi sans problème. Bref, que du bon au niveau de la conception de cette histoire et de ce troisième album !


Seul bémol, nous n'aurons pas ici la fin de la période ''infectée'' de Kara, je suppose que ce sera plutôt contenu dans les tomes consacrés directement au combat face au Batman Qui Rit et ses hérauts maudits. Du coup, je lirai tout ça en Version Française chez Urban en temps voulus. Concernant l'évolution du personnage de Supergirl, elle passe par plusieurs étapes violentes en peu de temps, certaines vraiment désagréables et dérangeantes pour elle et sa morale, remettant en question les fondements mêmes de son combat pour la Justice et la Vérité. Quelques questions philosophiques ou sociétales sont également abordées de façon métaphorique à travers ce récit, comme par exemple comment se sentir intégré au sein d'un peuple qui n'est pas le sien, ou bien encore la pertinence du jusqu’au-boutisme absolutiste quand il s'agit de défendre une cause noble au départ. Je ne m'y attendais pas vraiment, et c'est plutôt plaisant à voir !


Maintenant, seul l'avenir et certains auteurs triés sur le volet pourront nous dire ce que deviendront les aventures et les bonnes intentions de Supergirl dans les mois suivants, mais j'espère déjà vraiment que ce format individuel de la tomaison sera conservé car il correspond plutôt bien dans l'ensemble à ce que l'on peut avoir envie de lire sans devoir compléter toute une continuité précédente. Avant ça, rendez-vous dans les articles normaux dans quelques semaines pour découvrir la conclusion de l'Année du Mal !

jeudi 4 février 2021

Family Compo tome 2 (Panini Manga - Janvier 2020)


La nouvelle vie de famille de Masahiko se poursuit ici ! Les Wakanae décident tout d'abord d'emmener toute la petite famille profiter des sources chaudes en montagne durant quelques jours, et profiter de l'occasion pour resserrer les liens. Évidemment, Masahiko est partant dès le début mais quand Shion lui fait remarquer innocemment que ce sera aussi l'occasion de voir nus son oncle et sa tante dans des bains mixtes... la motivation n'est plus aussi présente. Même l'idée de pouvoir enfin voir Shion nue ne fait pas effet immédiatement, et pourtant l'excitation est bien là ! Finalement tout se passera bien après quelques péripéties en route, mais il y aura toujours un moment délicat à passer pour notre jeune homme dans la fleur de l'âge !


Ensuite, une ancienne camarade de Masahiko s'incruste avec ferveur dans l'atelier de Sora pour devenir son assistante, sans se douter un seul instant de la véritable nature de son maître mangaka adoré ! Elle avoue même à Masahiko trouver en Sora son idéal masculin... et n'hésite pas à très clairement manipuler les sentiments de Masahiko pour elle afin d'obtenir sa place dans cette maison. Heureusement, le hasard fait bien les choses et Yoko découvrira la vérité bien assez vite. Sa réaction sera cependant assez surprenante, et il apparaît déjà à Shion que l'étudiante semble éprouver de sincères sentiments amicaux pour son cousin. Shion, quant à elle, s'amuse comme une folle !


Mais justement, peu après ce sont les agissements et le comportement de Shion qui se mettent à changer et à inquiéter ses parents : la jeune fille rentre de plus en plus tard ou fait le mur durant la nuit, sans explication, et Masahiko la surprend même à se maquiller et à accentuer ses atouts féminins... se pourrait-il qu'elle se soit mise à la prostitution ?! En tout cas, l'idée affole grandement Yukari qui demande à Masahiko de bien surveiller Shion à l'avenir et de l'accompagner lors de ses sorties afin de la dissuader de faire une bêtise. Mais ce que le cousin jaloux va découvrir risque de le surprendre grandement : en effet, Shion joue en réalité dans un film amateur d'un club de cinéma de la fac, un polar mettant en scène une femme fatale régleuse de comptes la nuit. Tout est bien qui finit bien... sauf que c'est encore Masahiko qui trinque lorsque les membres du club de cinéma tentent de filmer Shion nue sous la douche pour une scène ''cruciale'' de leur film !


Désormais obligé de faire partie du club ciné lui aussi pour réparer ses bavures, Masahiko apprend de ses amis que son propre comportement se féminise de plus en plus ces derniers temps, ce qui le plonge dans un trouble très profond... surtout quand le réalisateur se met en tête de faire de lui la vedette de son prochain film, vedette féminine bien sûr ! Notre fier Masahiko n'en mène pas large et va devoir s'initier à la dure à la vie de travesti, avec les conseils avisés de sa tante et surtout une formation accélérée de la part de Shion, qui ne dissimule aucunement son amusement face à cette situation et aux émois de son cousin.


Mais quand Yoko finit par découvrir le secret de celui qu'elle venait peu à peu de considérer comme son potentiel petit-ami, elle a une réaction de rejet très brutale qui blesse énormément Masahiko et le pousse à surjouer de sa masculinité en toutes occasions pour compenser. A ce rythme, le film est fichu si son ''héroïne'' principale refuse de se comporter plus décemment, mais c'est surtout la relation naissante entre Yoko et Masahiko qui prend sérieusement du plomb dans l'aile. Toutefois, il se pourrait qu'avec l'aide de Shion, une fois n'est pas coutume, la situation puisse s'arranger en faveur du malheureux cousin... à condition que le principal intéressé ne commette pas d'autre gaffe qui entraînerait un quiproquo malavisé ! Plus facile à dire qu'à faire, surtout quand le mauvais sort et le hasard s'acharnent...


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Second tome de cette série incroyable de Tsukasa Hojo que je ne connaissais pas du tout et dont je découvre chaque mois la saveur toute particulière d'un humour bien dosé, assez gras il est vrai mais terriblement entraînant ! L'auteur parvient toujours à créer des situations très complexes pour y fourrer son personnage central et le lectorat prend un malin plaisir à le voir déraper avant d'être sauvé de justesse par la malicieuse et mystérieuse cousine Shion.


Il y a aussi des passages beaucoup plus sérieux, notamment à partir du moment où Masahiko se questionne véritablement sur son attitude et sur la façon dont il considère les membres de sa nouvelle famille. Tante Yukari aura également droit à un beau moment très philosophique en allant retrouver d'anciennes camarades de classe et en découvrant l'atroce réalité d'une vie de femme battue et malheureuse en amour... même Sora, l'incorrigible gaffeur rentre-dedans, se montrera sous un nouveau jour assez mélancolique quand on apprendra que Shion grandit décidément très vite et devient une véritable femme. L'amour d'un père pour sa fille...


Mais bon, rassurez-vous l'essentiel du tome est quand même sacrément drôle, je ne me suis jamais autant amusé et esclaffé en lisant un manga je crois bien, le tout avec une atmosphère vraiment bon enfant qui fait passer sans aucun problème les éventuels moments gênants ou trop sérieux. Ne manquez pas le mois prochain la lecture du troisième tome, on arrivera alors au quart de la série et vue la façon dont les choses évoluent à toute vitesse pour les personnages, on a encore de belles surprises devant nous !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 3 février 2021

Superbelle - Sketchbook three (Artgerm - 2015)


Bonjour à toutes et à tous, nouvelle dizaine d'articles écoulée et donc nouveau recueil d'illustrations à vous présenter ! Aujourd'hui nous allons revenir encore du côté du prolifique et hyper talentueux Stanley ''Artgerm'' Lau avec son troisième sketchbook auto-édité, toujours sous le titre Superbelle. C'est parti !


Supergirl, absolument divine


Déjà, poursuivons avec ce que nous observions la dernière fois : la douceur incroyable que l'artiste parvient à inscrire sur les traits de ses personnages, jouant sur l'éclairage, les teintes, les textures, pour créer cette impression de beauté presque pure qui nous assaille dès que l'on pose les yeux sur une de ses créations.


Magik, la petite soeur de Colossus

 

A savoir aussi que dans ce troisième sketchbook, presque toutes les illustrations sont réalisées au marqueur coloré, avec une certaine pâleur des couleurs qui sera corrigée et retouchée ensuite quand l'art deviendra plus numérique, comme pour des couvertures de comics par exemple.

 

Mais il convient aussi de noter la présence d'images réalisées entièrement au charbon de bois, dans un style crayonné du plus bel effet et qui serait pratiquement du photo-réalisme comme employé pour certains story-boards au cinéma. Admirez par exemple l'impressionnante précision de ce portrait de Gal Gadot en Wonder Woman, à la fois sexy, envoûtante et toujours aussi pure.


Gal Gadot, sublime !

 

La dernière fois je vous ai montré une illustration de Tifa, de Final Fantasy VII, et il est temps à présent de vous présenter l'autre figure féminine importante de cette œuvre : Aerith. Ma préférence va clairement à la première, mais je ne pouvais pas faire autrement que de vous partager cette représentation très active de ce personnage si doux (encore une fois) et calme la plupart du temps. On sent une force certaine émaner d'elle !


Aerith <3

 

De même, Artgerm excelle aussi pour reprendre les principales caractéristiques du style d'autres dessinateurs et se l'approprier pour l'adoucir et le rendre pratiquement divin, somptueux, faisant de dessins parfois assez bruts de vraies beautés, comme ici avec le duo Wonder Woman / Batman tiré de la saga du Dark Knight de Frank Miller. Vous conviendrez je pense que l'amélioration générale est très visible !


Wonder Woman et Batman par Miller

 

Je regrette simplement une chose au final : l'impossibilité de trouver sur le site officiel de l'artiste l'image à l'aquarelle représentant Poison Ivy, vraiment de toute beauté du genre à couper le souffle, avec une pureté indéniable se dégageant du regard et encore et toujours cette douceur incroyable émanant de l'ensemble grâce notamment aux couleurs choisies. Je vous invite donc à la chercher par vous-mêmes, tandis que je vous laisse avec ce visuel de Silk, un autre personnage très secondaire de l'univers de Spider-Man que j'apprécie particulièrement et qui n'avait pas encore eu droit à sa propre scène par Artgerm. On en prend plein les yeux !


Silk

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 2 février 2021

L'Institut (Albin Michel - Février 2020)


Luke Ellis est un jeune garçon de douze ans, extrêmement intelligent pour son âge, qui se prépare activement pour ses études supérieures dans deux des plus prestigieuses académies des États-Unis. Mais en dépit de son intellect, de son savoir et de ses intuitions, Luke n'était pas préparé à ce qui allait suivre : enlevé en pleine nuit par un commando secret, ses parents assassinés, sa vie détruite.


Se réveillant dans une chambre pratiquement identique à la sienne, quelque part dans un coin reculé du monde, Luke découvre qu'il est désormais pensionnaire d'un étrange institut privé, comme d'autres enfants, et que tous possèdent également certains dons particuliers. Des dons pour lesquels ils subiront des tests et examens atroces, des expériences à la limite de la barbarie, et qui ultimement feront leur perte.


Qui dirige cet institut ? Qui cautionne ces agissements ? Nul ne le sait. Mais ce qui est certain, en revanche, c'est qu'aucun enfant n'en est jamais ressorti vivant. Alors, la peur au ventre mais l'esprit solidement déterminé, Luke planifie son évasion dans le but d'échapper à l'Enfer, mais surtout de pouvoir revenir avec de l'aide et faire libérer ses nouveaux amis.


Alors que le monde s'effondre pour ces enfants, une lueur d'espoir subsiste malgré tout et les guidera vers le salut, tandis que Luke jouera le tout pour le tout et sera prêt à tous les sacrifices pour se sauver et alerter le reste du monde. Mais parfois, même en tombant sur des gens de bonnes volontés, il arrive que certaines vérités doivent rester dissimulées le plus longtemps possible, pour le bien commun. Dès lors, comment survivre à l'horreur d'une vie d'enfant brisée et de sévices abominables dans un but encore plus innommable ?


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Petit dernier du toujours aussi prolifique et captivant Stephen King, que l'on ne présente plus aujourd'hui du moins je l'espère, L'Institut est un roman angoissant et stressant surtout, qui aborde des thèmes très actuels mais datant également d'une autre époque, d'un autre temps, où tous les sacrifices étaient bons pour forger un monde nouveau. Assister aux expériences que subissent les enfants piégés dans cet endroit, à l'apparition de solides syndromes de stress post-traumatique chez des personnes si jeunes, et savoir que, comme toujours avec King, certaines informations de base sont tout ce qu'il y a de véridiques... ça fait réfléchir, et très activement, sur la nature de notre monde et de notre civilisation moderne.


Albin Michel, dans sa présentation en quatrième de couverture, évoque ''une puissance d'évocation égale à Ça'', ce que je n'ai pas vraiment retrouvé je dois bien l'avouer, mais je rapprocherai plutôt ce que l'on ressent à la sortie de ce roman de ce que l'on a pu éprouver après La ligne verte, un chamboulement profond de son être intérieur et un questionnement moral assez douloureux. Je ne peux que déconseiller aux personnes particulièrement sensibles à certains sujets de lire cette histoire, sauf après une petite préparation. Autrement, c'est un roman très bien mené d'un bout à l'autre, avec beaucoup de références actuelles et de pistes de réflexion, des personnages charismatiques et des situations repoussantes à surmonter pour devenir plus fort ensemble.


Pour finir, je tiens à évoquer un certain Russ Dorr, assistant médical de son état, collaborateur et proche ami de Stephen King, décédé en 2018. Ce roman lui est en grande partie dédié, comme ultime hommage pour une amitié d'une force exceptionnelle et pour une confiance presque jamais égalée envers un autre être humain. King avoue volontiers qu'il n'aurait pas pu écrire certains de ses plus grands chefs-d’œuvre sans l'appui et les renseignements que Russ Dorr lui procuraient sans faille. Il faut espérer à présent que cette force n'a pas disparu à la mort de cet ami de longue date, et que l'auteur saura y puiser pour ses prochaines séances d'écriture, que nous attendons tous avec impatience. Merci à M. Dorr donc, d'avoir su aider un talent incontestable à briller encore plus fort pendant toutes ces années.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 1 février 2021

Le Batman Qui Rit - Les infectés (Urban Comics - Avril 2020)


Le terrible Batman du Multivers Noir n'en a pas encore fini avec le nôtre ! Même du fin fond de sa cellule spécialement aménagée pour lui, il poursuit ses sombres manigances et ses plans déments, prêt à toutes les bassesses pour emporter l'âme de l'humanité. Et cette fois-ci, il risque bien d'y parvenir...


Pour le contrer, il ne faudra pas moins que l'union des plus grandes forces de notre monde, Batman et Superman travaillant ensemble pour résoudre une affaire de disparition qui devient vite un véritable cauchemar. Il s'avère rapidement que le Batman Qui Rit n'avait pas infecté que le commissaire James Gordon avec sa toxine mêlée de Métal N, mais aussi cinq autres héros devenus ses cavaliers d'une Apocalypse très personnelle.


Poussés dans leurs retranchements au cours d'une enquête de longue haleine qui les met face à leurs contradictions et à leurs secrets, Batman et Superman vont devoir accepter que la victoire ne puisse être leur sans quelques sacrifices nécessaires... une fois de plus, c'est notre univers tout entier qui est menacé de destruction, via l'intrusion du Multivers Noir dans notre réalité. Une fois de plus, il va falloir combattre comme jamais auparavant, et se résoudre à des actes jamais envisagés jusque là.


Pour le meilleur et surtout le pire, notre duo va faire l'amère expérience d'une défaite cuisante avant de pouvoir s'en relever encore meilleur, et prêts à aller jusqu'au bout cette fois-ci ! Mais est-ce que ce sera suffisant ? Alors que la poussière des combats retombe et que chacun panse ses plaies, un seul personnage peut encore rire de toute cette histoire...


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Second tome consacré à l'intrigue en cours sur le terrible Batman Qui Rit, ce coup-ci c'est Joshua Williamson qui prend la relève de Scott Snyder et qui a toutes les cartes en mains pour nous offrir un récit bluffant et poussant deux des meilleurs super-héros au monde jusque dans leurs retranchements les plus douloureux. L'histoire principale est entrecoupée par de petits interludes consacrés chacun à l'un des infectés de la toxine, sans doute histoire de mieux nous faire comprendre les enjeux qu'ils représentent et la façon dont le Batman Qui Rit a pu les corrompre. C'est assez prenant je ne vous le cache pas, surtout si comme pour moi certains de ces personnages secondaires font partie de vos petits chouchous chez DC. Les voir dans cet état n'est un plaisir pour personne !


Les différents scénarios sont signés Sina Grace, Paul Jenkins, Dennis Hopeless Hallum, Zoë Quinn et Robert Venditti. Quant aux dessinateurs mobilisés pour l'occasion : David Marquez pour l'arc central, et Joe Bennett, Inaki Miranda, Jack Herbert, Freddie E. Williams II, Brent Peeples et Laura Braga, rien que ça ! Si les noms ne vous disent peut-être pas grand chose en eux-mêmes, vous avez déjà sûrement croisé leur travail si vous lisez régulièrement des comics des deux majors. Et je ne vous parle même pas de la galerie de couvertures par des artistes encore plus renommés comme Clayton Crain, Francesco Mattina ou John Romita Jr. et Olivier Coipel !


Alors que penser au final de cette histoire ? C'est une très bonne suite, dans la droite ligne de ce que Scott Snyder échafaude depuis Batman Metal, et qui va nous conduire tout droit aux événements de Justice League – Doomwar alors qu'il faut absolument lire également en parallèle les arcs développés dans New Justice. Ça fait un sacré paquet de héros et d'intrigues à suivre, mais Urban a bien fait les choses et tout est sorti dans un ordre logique et sans trop de rush, il n'y a donc pas trop de mal à se repérer dans tout ça. Et puis voir enfin un Superman qui se lâche presque totalement dans un combat, c'est rare et ça se savoure !


Je ne sais pas vous, mais moi plus ça va et plus j'ai vraiment hâte que cette longue histoire se termine et que le Batman Qui Rit rencontre enfin son destin fatidique... mais avec Scott Snyder, pas impossible que de nombreuses surprises soient encore au rendez-vous et que ce saligaud s'en sorte de belle manière ! J'espère simplement que le grand final, s'il doit avoir lieu un jour, saura se montrer à la hauteur de toutes les attentes générées ici et depuis quelques années maintenant, car on sait que Snyder a malheureusement quelques lacunes quand il s'agit de clôturer ses intrigues. J'aime à penser que l'expérience de son run sur la série Batman des New52 l'aura endurcit à ce niveau et que son écriture s'en ressentira, car Batman Metal n'était encore qu'une longue introduction de ce qui arrive actuellement ! Donnons-nous tous rendez-vous pour assister à la longue descente aux Enfers de la Ligue de Justice, et à leur inévitable remontée en flèche... du moins on l'espère.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !