Terre X Trilogie - Alpha (Panini Comics - Novembre 2020) [Partie 2/2 - Univers X]

Les torches humaines de Reed Richards brûlent dans le monde entier, destinées à enfin libérer l'humanité de ses mutations déclenchées il y a longtemps par les brumes tératogènes des Inhumains. La paix semble enfin revenue pour la première fois depuis bien des années, après que Galactus en personne se soit dressé face aux Célestes pour défendre la Terre et détruire la menace qui couvait en son sein.

Mais aujourd'hui, un nouveau mal ronge la planète, et Galactus n'est plus là pour nous en délivrer. La destruction de l'embryon Céleste au cœur du monde a provoqué un dérèglement climatique global, ainsi qu'une inversion des pôles magnétiques. A court terme, la Terre est condamnée à disparaître. Mais la seule préoccupation de l'inhumanité, c'est de conserver les pouvoirs qu'elle a obtenu il y a plus de vingt ans. Et pour ça, tous les moyens sont bons, à commencer par abattre les torches de Reed Richards qui menacent de rendre tout le monde humain et mortel à nouveau.

Cette guerre n'est pas la seule que les derniers héros devront mener de front. Faire face à l'église d'Immortus et à ses légions de fidèles est une chose, mais comment vaincre dans le même temps les maux qui affligent la planète toute entière ? Un espoir subsiste néanmoins : la résurrection annoncée de Mar-Vell, détenteur de la Force Énigmatique et prétendant légitime à une forme d'omniscience dont seuls les plus fous osent rêver.

Pour protéger Mar-Vell, Richards est prêt à tous les sacrifices, y compris à pactiser avec son pire ennemi en ce bas monde. Pendant ce temps, de l'autre côté de la réalité, dans la dimension mystérieuse des Limbes, les morts s'affrontent sans relâche sans avoir conscience de leur état, pour le seul plaisir pervers de la maîtresse des lieux, la Mort elle-même. Mar-Vell va devoir affronter non seulement ses ennemis sur Terre, mais également ceux qui dominent les Limbes et feront tout pour faire échouer sa grande mission salvatrice.

Dans l'ombre, Mephisto fourbit ses mensonges les plus douloureux, lui qui aurait tant à perdre si jamais le tant redouté Jugement Dernier venait à se produire. Et, quelque part dans l'espace, le robot X-51 autrefois appelé Aaron Stack poursuit sa mission en tant que nouvel observateur du destin de la Terre et de toutes ses incarnations à travers le multivers. Cependant, contrairement à son prédécesseur Uatu, X-51 entend bien ne pas rester neutre et faire tout son possible pour aider le bon camp avant que le point de non-retour fatidique soit franchi. Mais peut-être est-il déjà trop tard...

L'église d'Immortus proclame que le destin de l'Homme est désormais dans les étoiles, à rechercher de nouveaux mondes où s'établir, alors que la Terre semble irrémédiablement condamnée à brève échéance. Et les événements qui se succèdent à un rythme effréné auraient tendance à lui donner raison. Mais quelque part dans l'au-delà, ou dans une autre réalité, des forces luttent contre toutes les probabilités et se dressent à nouveau contre les lubies et les angoisses d'entités trop puissantes pour comprendre ce que c'est que d'être humain. Si une machine pouvait nous l'apprendre et nous rendre la foi en notre espèce, alors tout ne serait peut-être pas perdu...

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Seconde partie de la trilogie Terre X et seconde grosse moitié de ce premier omnibus réédité par Panini, Univers X place la barre encore plusieurs crans plus haut que ce que nous avions déjà pu observer dans le premier volet. C'est bien simple, jamais encore l'univers Marvel n'avait paru si vaste, si varié et en même temps si cohérent en un tout logique et fonctionnel. Alex Ross et Jim Krueger réussissent de main de maître à remporter le défi qu'ils s'étaient eux-mêmes fixés, à savoir donner un sens à une réalité emplie de merveilles et de créatures défiant les lois de la raison pure.

Si Terre X m'avait déjà fait mal au cerveau, Univers X n'a pas été loin de m'achever par sa complexité mais surtout par sa logique imparable qui permet de tout aligner posément et de tout comprendre comme si la clairvoyance divine venait tout à coup frapper le lecteur après des décennies d'histoires parallèles. Je n'ose même pas imaginer la somme de travail hallucinante et le nombre d'heures fiévreuses passées sur l'écriture de ce scénario et la conception des couvertures sublimes qui forment une fresque encore plus magnifique dans son ensemble. Il aura fallu une étude très poussée de l'univers Marvel, comme jamais aucune encyclopédie ne pourra se targuer d'effectuer, pour créer ce récit d'anthologie sans commune mesure.

Pour bien se rendre compte de la portée de cette œuvre, il faut savoir qu'on en retrouve encore des traces ces dernières années dans les events Marvel comme Original Sin ou Inhumans vs X-Men par exemple. Je sais que ça date déjà un peu, mais c'est juste une image. Croyez-moi, on peut trouver chez chaque auteur contemporain une influence liée à la trilogie Terre X, qui confirme bel et bien son statut de Bible culte et incontournable pour tout connaisseur ou explorateur de la Maison des Idées et de son histoire passée, présente et future.

A noter que l'omnibus se referme avec la présence vraiment bienvenue et agréable des deux gros sketchbooks d'Alex Ross et John Paul Leon, un moyen d'approfondir encore davantage l'expérience et de faire un rapide récapitulatif de tout ce que vous croyez savoir et de ce que vous aurez appris, en plus d'être une excellente façon de réaliser combien les artistes se sont investis dans l'imagination de ce Marvel futur.

Enfin, je terminerai en vous rappelant que nous n'en sommes encore qu'aux deux tiers de l’œuvre complète, et qu'il reste le second et dernier omnibus de cette réédition à découvrir et à explorer. Moins épais que celui-ci certes, mais certainement pas moins intéressant pour autant je l'espère ! Avec un titre comme Paradis X, à quoi s'attendre à part une claque ? Terre X redéfinissait le processus de création divine, Univers X s'attaque au Diable et aux mondes parallèles, j'ai donc hâte de lire la suite et fin de la trilogie pour m'en prendre encore plein les yeux et plein la cervelle ! Soyez au rendez-vous !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

La V.O. du vendredi n°182 : Daredevil/Echo - Parts of a hole (Marvel - Mars 2010)

Matt Murdock est un homme pratiquement brisé par la vie. Non seulement par la perte de la vue lors de son enfance, après un accident bien connu, mais aussi par la perte récente de son amante Karen Page. Mais Matt est aussi un homme doté d'une force peu commune, celle qui le rend capable de se reconstruire après chaque tentative de le détruire. Et une fois encore, l'avocat aveugle de Hell's Kitchen se redresse et fait face à la vie, malgré les regrets et les souvenirs douloureux.

Conscient de ne pas avoir véritablement brisé Daredevil comme il l'aurait voulu, le Caïd du crime, Wilson Fisk, ose une nouvelle tactique. Puisqu'en privant Matt Murdock d'à peu près tout il n'a su que le rendre plus fort encore, il va cette fois-ci lui offrir quelque chose qui lui fait cruellement défaut : une âme-sœur, uniquement pour le regarder chuter entre ses mains par la suite.

C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Maya Lopez, une jeune femme passionnée de danse et de boxe, avec un détail particulier : elle est sourde de naissance. Elle a donc appris toute sa vie à lire sur les lèvres, et surtout à reproduire ce qu'elle voyait, jusqu'à la perfection. Maya est capable de reproduire des mouvements vus sur des enregistrements, de les associer à d'autres, et même de copier tout bonnement l'attitude et les déplacements de quelqu'un d'autre. Un talent qui aura son utilité pour Wilson Fisk, qui est le protecteur de Maya depuis son enfance, depuis que son père, un ancien associé, fut tué par balle. Fisk est en quelque sorte le parrain de Maya et lui a tout offert, faisant de son mieux pour compenser la perte du père de la petite. En grandissant, Maya est devenue une femme forte, sûre d'elle, mais toujours bloquée quelque part entre l'enfance et l'âge adulte. Il lui manque quelque chose pour être complète.

Et ce quelque chose, Wilson Fisk va le lui offrir sur un plateau : le nom de l'auteur du meurtre de son père. Daredevil, le diable de Hell's Kitchen. Dès lors, Maya va s'entraîner sans relâche, visionner des heures et des heures de combats, répéter et renforcer ses techniques, dans le seul et unique but de venger son défunt père et de tuer Daredevil.

Dans le même temps, sur la demande de Fisk, Maya se rapproche également de Matt Murdock et une relation toute naturelle se tisse d'elle-même entre les deux handicapés, une relation pure et sincère où chacun compense les faiblesses de l'autre. De simples connaissances ils deviennent bien vite amis, et davantage lorsque le moment propice arrive enfin. Pour Matt, c'est une véritable renaissance après la perte tragique de Karen. Pour Maya, c'est l'occasion d'entrer enfin dans l'âge adulte, d'embrasser la vie à pleine bouche... mais il lui reste encore une tâche à effectuer pour s'autoriser cette parfaite liberté.

Se faisant appeler de son nom de scène, Echo, Maya va traquer Daredevil et lui tomber dessus sans crier gare, s'imposant d'emblée comme l'un des adversaires les plus difficiles à combattre pour le justicier en rouge. Évidemment, Daredevil identifie tout de suite son ennemie du moment, mais Echo elle ignore encore qui se trouve sous le costume du présumé assassin de son père. Une révélation qui sera tout l'enjeu de cette histoire tragique, où le lecteur tournera chaque nouvelle page en attendant l'inévitable moment où les deux combattants tomberont les masques.

Pendant ce temps, Franklin Nelson de son côté fait tout son possible pour assigner le Caïd en justice et dévoiler au monde ses machinations et la nature de son empire criminel. Il peut pour cela compter sur un témoignage précieux qui vient de lui arriver, et surtout sur toutes les pièces à conviction que Daredevil lui a livré après un pillage minutieux des bureaux du Caïd. Mais au sein du tribunal, Nelson doit faire face à sa propre mère qui défend Wilson Fisk de son mieux et avec brio.

Pourtant rien n'est joué et même si Fisk semble s'en tirer de prime abord, sa disparition soudaine après une tentative d'assassinat manquée à son encontre laisse un vide que beaucoup vont s'empresser de combler à leur niveau. Les preuves affluent contre les différents associés et employés de Fisk, et Franklin Nelson devient l'avocat phénomène du moment, le fléau du crime organisé, faisant enfin exploser tout son talent à la barre et parvenant à faire condamner les uns après les autres les collaborateurs malchanceux du Caïd. Mais Fisk, lui, demeure introuvable.

Et c'est finalement après un combat décisif que Maya découvrira la pleine et horrible vérité : son ennemi-juré n'est autre que son âme-sœur, et le vrai meurtrier de son père celui qui l'a élevée et protégée toute sa vie. Echo disparaît alors pour de bon, après avoir réglé ses comptes avec un Wilson Fisk à bout de forces qu'elle laissera pour mort derrière elle. Matt Murdock en sort une nouvelle fois brisé, après avoir connu un amour sincère et puissant comme jamais encore auparavant, pour le perdre tout de suite après de façon irrémédiable. Peut-on dire qu'une fois de plus, le plan du Caïd semble avoir fonctionné à merveille ?

En complément, un récit inséré entre deux chapitres et qui retrace les vies parallèles de plusieurs habitants de Hell's Kitchen, liés les uns aux autres d'une façon toute particulière qui se révélera non sans une certaine poésie au lecteur à la toute fin. Même dans les tréfonds de l'Enfer, l'espoir existe toujours.

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Qu'ai-je pensé de cette histoire ? C'est une nouvelle fois un arc d'une série appartenant au label ''Marvel Knights'' que je vous ai présenté à différentes reprises ces derniers temps. Et c'est encore une fois une réussite selon moi, David Mack prenant ici la relève après le passage salué de Kevin Smith et toujours sur les dessins de Joe Quesada, architecte du projet de ce label. Daredevil/Echo – Parts of a hole est une histoire poignante, déchirante une fois de plus dans le parcours malheureux de Matt Murdock, qui fait non seulement la part belle à une antagoniste féminine très nuancée, mais aussi nous révèle des pans entiers de la jeunesse de Wilson Fisk, l'autre grande figure tant redoutée.

Les personnages sont profonds, à la mesure de leurs souffrances pourrait-on dire, et qu'ajouter de plus sinon que j'ai évidemment dévoré cet album du début à la fin en ressentant toute la force de cette vraie tragédie moderne où personne ne sort victorieux au dénouement. Echo est une création très attachante, immédiatement, et sait captiver le lecteur aussi bien que le principal protagoniste de l'histoire. D'autres ont essayé, mais je ne vois guère qu'Elektra pour avoir réussi à ce point à faire tourner la tête du pauvre justicier à cornes. D'où cette petite parenthèse dans les aventures de la ninja pour vous raconter cette première apparition de Maya Lopez.

Honnêtement, je ne sais rien de plus sur le destin de ce personnage par la suite. Juste qu'elle semble avoir été utilisée dans un autre scénario plus tard, que je ne possède pas et que je vous suggère donc de vous procurer par vous-mêmes. Quant au sort du Caïd, je tâcherai de me renseigner auprès de mes sources bien informées pour savoir comment il a pu se relever de ce qui lui arrive ici à la toute fin de l'album. Pareil, si cela vous intéresse vous êtes libres de faire aussi vos propres recherches.

Daredevil cessera-t-il un jour de souffrir ? Trouvera-t-il un jour le baume adéquat pour son cœur brisé mais jamais arrêté ? Pour le savoir, continuez de suivre ses aventures ! Après cette parenthèse, nous reprendrons rapidement les aventures solo d'Elektra, peut-être que Tête-à-cornes y fera une petite apparition...

& - And tome 2 (Kana - Mai 2021)

Alors que leurs entrevues pour le travail à l'hôpital se font plus régulières, Kaoru et le Dr. Yagai se rapprochent durant leur temps libre, ce qui perturbe un peu plus la jeune femme. A 26 ans et toujours vierge, elle ne sait pas comment faire comprendre à son partenaire potentiel qu'elle est intéressée par lui et par une possible relation. De son côté, Yagai ne l'aide pas non plus en démontant sans vergogne les idées romantiques préconçues de Kaoru et en ne lui parlant que d'attirance sexuelle pure et simple.

Mais même comme ça, Kaoru réalise qu'elle veut de tout cœur être avec son supérieur, quitte à n'être pour lui qu'une sexe-friend ou une liaison épisodique. Cependant, quand les choses sont sur le point de devenir plus concrètes, c'est Yagai qui fait marche arrière subitement et n'ose pas aller plus loin avec sa partenaire en apprenant qu'elle est toujours vierge. Il lui demande de revenir vers lui, si elle est toujours intéressée, après avoir eu ses propres expériences de son côté avec des gens de sa tranche d'âge. Mais quid des sentiments sincères que commence à éprouver la jeune femme ? Doit-elle passer outre et ne plus s'y fier ? Ce nouveau questionnement la désarçonne vraiment et elle ne sait plus quoi penser, alors elle préfère se réfugier dans le travail.

Et justement le travail avance bien du côté de son cabinet de manucure personnel, qui commence à avoir fière allure grâce aux conseils de Shiro. Le jeune homme, maladroit et timide, fait tout ce qu'il peut pour se rapprocher de Kaoru à sa façon même s'il pense lui paraître assez étrange pour le coup. Il est vrai que Shiro peut sembler très renfermé et replié sur lui-même et son activité d'informaticien, mais il sait aussi être de bonne compagnie et de bon conseil. Kaoru n'envisage aucune relation particulière avec lui mais semble apprécier sa présence et son expérience dans le domaine de auto-entrepreneuriat. Les choses stagnent cependant entre eux, Shiro peinant vraiment à se faire comprendre par Kaoru qui de son côté n'a que son travail en tête et toujours des restes de sentiments pour le Dr. Yagai.

Celui-ci lui présente d'ailleurs ses excuses pour son attitude, sans retirer toutefois ses propos qui sont aussi sincères pour lui que les sentiments de Kaoru selon elle. Notre intérimaire, toujours aussi confuse, commence à faire des rêves qui la ramènent dans son passé trouble, quand elle était enfant et que son père décéda dans un incendie. C'est apparemment ce trauma profond qui lui a déclenché sa peur d'être touchée, qui ne se manifeste plus quand elle est avec Yagai cependant...

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Dans mon article sur le premier tome de cette petite série j'avais mentionné longuement ma difficulté à me sentir proche du personnage de Kaoru, toujours très difficile à cerner et qui est en proie de façon incessante à ses doutes et hésitations sur la vie qu'elle souhaite mener. Pas tout à fait une adulte pleine et entière, mûre mais pas trop, elle est à la frontière de cette fin d'adolescence où tout se joue encore et où rien ne semble vraiment fixé.

C'est d'ailleurs l'une des principales réflexions que l'on aura dans ce second tome, le Dr. Yagai lui parlant de façon assez cash sur ses perspectives d'avenir et sur les illusions romantiques qu'elle peut se faire sur l'amour. Sans être un parfait salaud non plus attention, puisqu'il refuse de profiter d'elle pour sa première fois, ce qu'elle prend néanmoins comme une insulte. Tout au long de cette lecture, Kaoru deviendra un peu plus ''humaine'' en ce sens qu'elle se rapproche davantage de ses ressentis et de son envie d'une relation sentimentale avec son supérieur qui la fascine tant. Mais elle n'est pas non plus écervelée comme j'ai pu le croire de prime abord dans le tome précédent, au contraire elle est même très consciente des difficultés à relever pour s'imposer et obtenir le droit de mener sa propre vie comme elle l'entend, à gagner sa vie aussi tout simplement.

En crise dans une génération dite non-essentielle à la société actuelle, Kaoru ignore encore où se trouve sa juste place et comment l'atteindre, mais elle sait en revanche se donner les moyens d'avancer dans ses rêves et ambitions personnelles, même si elles ne sont pas toutes récompensées par le succès. C'est un personnage traumatisé à plus d'un titre et plus profond qu'il n'y paraissait au début, et j'ai maintenant envie de la connaître toujours davantage et surtout de la voir enfin s'épanouir. J'espère que vous aussi si vous lisez la série !

D'ailleurs, petit ajout de dernière minute mais le dessin est mieux maîtrisé dans ce second tome, un peu moins léger ou éthéré comme j'en avais la sensation au début. Ici le côté légèrement onirique des réflexions et pensées de Kaoru est toujours bien présent, idem pour sa perception du monde qui l'entoure, mais le tout est nettement mieux agencé et plus facile à suivre dans le cours de la lecture.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

Jirni tome 1 - Ombres et poussière (Alayone Comics - Juin 2021)

Princesse du royaume paisible de Janna, Ara est une fille pleine de curiosité et d'intérêt pour le monde qui l'entoure et qu'elle veut absolument découvrir. Mais son souhait risque d'être exaucé un peu trop vite, quand Janna est soudain envahi par une nation ennemie et qu'une armée saccage et pille tout sur son passage, avec à sa tête un sorcier du nom de Torinthal venu avec un but bien précis.

Les années ont passé depuis lors, mais Ara n'a rien oublié. Devenue une fière guerrière, elle a entreprit de parcourir le monde pour retrouver sa mère, que le sorcier Torinthal a enlevé. Outre son statut de princesse, Ara n'est pas une combattante comme les autres : elle dispose en effet d'un pouvoir en elle, celui de se changer en une créature puissante et féroce, ne laissant aucune chance à l'adversaire même en nombre. Elle l'ignore encore, mais cette particularité est liée à sa mère la reine Luna, et sera un atout pour elle dans sa quête.

Tantôt accompagnée par celles et ceux qu'elle sauve sur son chemin, tantôt en solitaire, Ara voyage coûte que coûte vers la lointaine cité de Veris, où Torinthal retient sa mère prisonnière. Les épreuves sur sa route seront nombreuses mais elle parviendra à triompher de toutes, sa force et sa détermination la guidant jusqu'au bout de son périple. Au bout du chemin, elle trouvera peut-être enfin l'explication de sa vraie nature, et peut-être même parviendra-t-elle à rendre sa reine au peuple de Janna, si loin derrière elle maintenant.

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Le titre de cette série est une contraction en anglais des termes d'jinn (un génie, comme dans les contes), et journey (pour le voyage et l'aventure). Ainsi naît Jirni, un mélange savoureux et des plus réussis entre Aladdin et Red Sonja dans un univers vaste empruntant tout son lustre et son charme aux codes de la fantasy littéraire orientale. Le scénario est signé J. T. Krul tandis que les dessins pour ce seul premier tome sont de Paolo Pantalena qui fait des merveilles pour introduire cette belle histoire, qui se poursuivra dans au moins deux prochains tomes.

Sur le blog j'ai déjà chroniqué ce récit et le suivant dans les articles sur la V.O. du vendredi, mais à l'occasion de la sortie en Version Française de ce titre Aspen Comics je me devais de revenir dessus et de vous en parler à nouveau. L'édition d'Alayone Comics est toujours de belle qualité même si comme à chaque fois il aurait peut-être fallu une relecture pour éviter certaines coquilles dans le texte. Qu'importe, on a quand même le plaisir de tenir un bel album de bonne facture, disponible en trois couvertures au choix (celle que vous voyez ici est la version collector). Merci donc encore une fois à Alayone Comics pour ce risque éditorial de sortir un titre Aspen en France, et espérons que le succès sera effectivement au rendez-vous, je ne leur souhaite que ça !

Pour en revenir à l'histoire elle-même, c'est donc avant tout un voyage extraordinaire et magique vers l'inconnu, une quête que doit accomplir Ara pour retrouver sa mère mais aussi apprendre la vérité sur elle-même et ses étranges pouvoirs. Le monde qu'elle découvre au fur et à mesure de ses aventures lui réserve bien des surprises, et la fin de ce premier tome vous annonce d'ores et déjà du lourd pour le suivant !

Tout est très coloré, les créatures ont un design spécifique à chaque fois et les différents terrains traversés sont bien déterminés graphiquement également. Il n'y a pour ainsi dire aucun vrai reproche que l'on pourrait faire à ce récit, à part qu'on veut absolument lire la fin un beau jour tant en V.O. qu'en V.F. ! C'est un très bon choix de la part d'Alayone parmi l'ensemble du catalogue américain d'Aspen, une série courte et facile à appréhender, qui vous prend par la main quand il le faut mais sait aussi vous lâcher dans l'inconnu pour mieux vous immerger. Sautez le pas et venez vous aussi répondre à l'appel de l'Aventure avec un grand A !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

Immortal Hulk tome 5 - Briseur de mondes (Panini Comics - Novembre 2020)

Le général Fortean poursuit Hulk et ses alliés, tout en préparant sa revanche. Il utilise un système de translocation pour apparaître dans la base de Gamma Flight et s'emparer de la carcasse de sa nouvelle Abomination, dont l'utilisation a été un échec. Mais Fortean entend bien corriger cela en s'équipant lui-même avec la dépouille de la créature, devenant ainsi une nouvelle forme de l'Abomination, plus intelligent et plus fort que jamais.

Mais pendant ce temps, Joe Fixit et les compagnons d'infortune de Hulk finissent par découvrir, grâce au réveil de Rick Jones, où se trouve la Base Ombre du général Fortean. Hulk décide alors d'un assaut général sur le complexe, au même moment que l'apparition des membres de Gamma Flight dans la base pour semer le chaos et la destruction. Certains mourront mais cela ne sera que temporaire, l'énergie de la Porte Verte les ramènera toujours à la vie peu après. Pour les hommes et commandos organisés et surarmés de Fortean en revanche, ce n'est pas la même chose...

Alors que Fortean affronte en personne Hulk, le Dr. McGowan se retrouve encerclée par les autres monstres gamma et décide de prendre les commandes pour mettre fin au programme Ombre tel que le voulait le général. La base toute entière est ainsi sauvée de la menace de destruction, et une sorte de collaboration entre les partisans de Hulk et les anciens savants de la Base ombre est sur le point de voire le jour. Ce qui n'est cependant pas du goût de Fortean, qui se lance dans son dernier combat avant de découvrir le genre de monstre qu'il est à son tour devenu. Une constatation dont il ne reviendra logiquement pas.

Plus loin, vers la fin des temps et de l'univers, des forces cosmiques se mettent en quête des derniers mondes abritant la vie, ainsi que des ultimes étoiles encore en activité. Quelque chose semble tout détruire sur son passage, une entité aussi immense que redoutable, comme si la puissance de Galactus avait été détournée de son usage premier et qu'elle ne connaissait plus aucune limite. Avant l'anéantissement inévitable des toutes dernières formes de vie, un message est envoyé loin en arrière, dans le passé, pour prévenir ces terribles heures sombres de la fin de tout. Et le message est bien reçu !

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Ce cinquième tome de Immortal Hulk s'attarde un peu au début sur les origines du général Fortean, ce nouveau haut gradé de l'armée parallèle qui tente d'arrêter et de détruire Hulk depuis bien longtemps. On en découvre davantage sur lui, son passif et ses convictions, ses expériences personnelles avec Hulk aussi. Une façon de donner au personnage un peu plus de relief, mais comme le dira si bien Hulk en l'affrontant ici, il n'est jamais qu'une copie de ce qui a déjà été fait avant.

Ce qui est vraiment important au terme de cette lecture, c'est de savoir que les forces de la Base Ombre risquent maintenant de passer entre les mains de ce nouveau Hulk toujours aussi mystérieux. Peut-être que de nouvelles recherches seront programmées et effectuées sur la puissance gamma, en tout cas certaines personnes auront à répondre de leurs récents agissements et devront aussi faire un choix pour leurs prochains.

Encore une bonne dose de violence et surtout d'horreur dans ce tome, jusqu'à un point d'orgue cosmique qui m'épate beaucoup je dois dire. On croirait presque se retrouver au beau milieu de certaines bandes-dessinées Européennes traitant de la fin de tout ou bien des origines du cosmos et de la Création. Je n'ai pas de titre précis en tête à vous conseiller, mais sachez que ça existe et que c'est souvent une expérience très perchée.

Un grand merci à Panini qui continue d'éditer cette série, qui semble avoir vraiment rencontré son public et avoir bâti son propre succès avec un personnage principal qui pourtant était souvent relégué aux derniers rangs ces dernières années. Hulk est redevenu populaire, suivi, et l'avenir immédiat risque de nous réserver de nouvelles grosses surprises ! Pour ma part, j'ai hâte de savoir comment on parlera d'Immortal Hulk dans un avenir plus ou moins proche, une fois que la série sera terminée. Ça risque d'être intéressant, espérons surtout que ça restera dans l'Histoire !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

Roku (Bliss Comics - Mars 2020)

Son nom : Angelina Alcott. Mais elle ne s'en souvient pas, ou pratiquement pas. Aujourd'hui, on la connaît davantage sous le nom de Roku, tueuse sans merci et extrêmement efficace. Elle a été augmentée artificiellement et mystiquement par les Sept Ombres pour faire d'elle une arme sans commune mesure, un assassin hors-pair capable de franchir toutes les sécurités et de se sortir de toutes les situations les plus risquées que l'on puisse imaginer. Mais ce fût au prix de son humanité.

Engagée en free-lance par une agence désireuse de rester anonyme, Roku revient à peine d'une mission à Hong Kong quand son employeur lui annonce qu'elle va partir pour la Russie pour une autre mission. Cette fois, elle devra s'introduire dans une place forte à Moscou où se déroulera bientôt une grande mise aux enchères d'armes et de technologies plus ou moins interdites. La mission : récupérer l'une de ces armes ultra-secrète, et la ramener à ses employeurs dans les meilleurs délais.

Mais tout se complique quand Roku découvre que l'arme en question n'est autre qu'une fillette, génétiquement modifiée elle aussi, capable de recevoir n'importe quelle information de n'importe quel réseau ou de toute communication. Un émetteur vivant, sans aucune limite. Mais aussi une enfant. Roku prend rapidement la décision de sortir la petite de là et de la défendre tant qu'elle n'en saura pas davantage sur les intentions de ceux qui désirent s'emparer d'elle.

Ce sera plus facile à dire qu'à faire, car à peine l'enfant sortie de sa cage des assassins surentraînés venus du monde entier se précipitent à ses trousses pour la récupérer, chacun agissant pour ses propres commanditaires. Roku fera même la rencontre d'une ancienne amie et collègue, du temps où elle travaillait pour le MI-6, mais le courant ne passera pas vraiment entre elles. Il faudra aussi affronter le Prêtre des Lames, un tueur connecté mentalement à chacune de ses armes tranchantes et très doué pour le combat. Ce dernier veut la petite Marybeth à tout prix, quitte à ramener son cadavre pour en extraire la technologie. Ce que Roku ne peut bien sûr pas laisser faire !

Le voyage pour mettre Marybeth en sécurité ne sera pas de tout repos, les mercenaires et assassins traquant toujours leur cible où qu'elle soit et ne laissant aucun répit à sa protectrice. Roku se pose également des questions sur elle-même : serait-elle en train de ramollir, de retrouver son humanité après tout ce temps perdue dans les ombres ? Une chose est sûre en tout cas : il est hors de question que quiconque utilise les dons de Marybeth, ce serait bien trop dangereux.

Alors que le train dans lequel elles se trouvaient est attaqué, Roku et sa protégée vont devoir faire alliance avec l'ancienne amie d'Angelina, Ember-1, pour survivre à un nouvel assaut du Prêtre des Lames qui parvient à retourner leurs armes contre elles et à menacer directement Marybeth. Pour le vaincre et qu'elles puissent toutes s'en sortir, Roku est contrainte d'employer un stratagème très douloureux, mais qui fera ses preuves. Reste maintenant à savoir ce qu'en penseront ses employeurs une fois mis au courant...

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Vous prenez deux personnages bien connus de chez Marvel, Médusa la reine des Inhumains à la très longue chevelure entièrement contrôlée, et Elektra la ninja-assassin sans remords, et vous les fusionnez pour obtenir Roku, dotée des capacités et couleurs des deux autres. C'est efficace cependant, plus que je ne le pensais, car on se laisse porter par l'histoire et surtout par l'action sans que ce soit désagréable ou trop facile.

Tirée des pages de la série Ninjak, Roku trouve ici sa propre série solo en quatre épisodes, qui passent assez vite et sont dans l'ensemble bien dessinés pour que l'intrigue ne subissent aucun temps mort. C'est fluide, rapide, plein d'action, bref la recette Valiant ayant déjà fait ses preuves pour le personnage de Ninjak précédemment. Ce tome est un one-shot, se suffisant à lui-même, mais pouvant amener des suites si le succès est au rendez-vous ! Il faudra donc se tenir au courant de l'avenir des personnages développés ici.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

Terre X Trilogie - Alpha (Panini Comics - Novembre 2020) [Partie 1/2 - Terre X]

Un événement incroyable et pendant longtemps conçu comme impossible s'est pourtant produit : Uatu, le Gardien vivant sur la Lune et présent pour observer notre monde, a été aveuglé. Quelqu'un doit donc prendre sa place et reprendre l'observation, et c'est près de 20 ans plus tard qu'un candidat idéal est enfin prêt pour cette lourde tâche.

Machine-man, ou plus simplement Aaron Stack, est un être entièrement synthétique, fait de mécanismes et de courants électriques. Une machine, un androïde créé par l'homme dans un fol espoir d'atteindre un jour l'immortalité. C'est lui qui a été choisi par Uatu pour lui succéder en tant que nouveau Gardien à la vue infinie. Mais Aaron a bien du mal à se faire à son nouveau rôle, et beaucoup de questions le taraudent encore quant au sort exact qu'a connu la Terre durant les dernières décennies.

Au travers du dialogue incessant entre Uatu et Aaron, nous apprendrons à redécouvrir entièrement un monde que l'on croyait connaître sur le bout des doigts, et nous serons à de nombreuses reprises confrontés à de nouvelles réalités, ou plutôt conceptions de ce qu'est la réalité.

Sur Terre, il n'existe plus un seul être humain normal. Désormais et ce depuis des années, chaque personne développe des pouvoirs, des capacités autrefois surhumaines et aujourd'hui apanage de toute une espèce. La cause de l'apparition de ces pouvoirs et mutations soudaines est mystérieuse, et ne sera véritablement comprise qu'après de bien longues expérimentations à la frontière du doute et de la croyance.

Ce qui est sûr, cependant, c'est que la planète est en danger. La guerre incessante que livre Namor, prince d'Atlantis, aux habitants de la surface a généré une véritable crise globale, et certains ont commencé à échafauder des plans pour en tirer profit. De tragiques répercussions frappent les quelques héros qui continuent malgré tout à lutter pour la liberté et l'ordre, au milieu d'un monde qui sombre rapidement dans le chaos le plus total.

Plus divisés que jamais, les peuples de la Terre font face à leur nouvelle condition d'êtres à pouvoirs, mais aussi à de nouvelles menaces. L'Hydra, devenue une sorte de conscience collective alien, tente de s'emparer de tous les esprits sur son chemin. Norman Osborn est devenu Président des États-Unis d'Amérique, instaurant un régime dur où son pouvoir est presque total, avec l'appui de Tony Stark et de ses Iron Avengers.

Les héros de jadis ont disparu ou se terrent dans leurs repaires. Reed Richards n'est plus que l'ombre de lui-même, vivant comme un fantôme au milieu de ses échecs et ressassant tout ce qu'il pense être de sa faute. Captain America ne se bat plus pour son pays, car le pays pour lequel il se battait n'existe plus. Le porte-bannière étoilée n'est plus qu'un soldat déraciné et dérouté, vivant dans une époque de fous qu'il ne comprend pas et qui ne le comprend pas non plus.

Enfin, il se murmure qu'à l'Ouest, un nouveau pouvoir est en train d'émerger, un pouvoir total et écrasant qui supplante toutes les masses, un pouvoir comme il n'y en a jamais eu auparavant. Un pouvoir placé entre les mains d'un nouvel ennemi commun pour le genre humain, qui se fait appeler Crâne Rouge...

Et pour finir, le retour des Inhumains sur Terre pourrait bien sonner le glas de toutes les formes de vies qui y résident. Porteurs de bien mauvaises nouvelles quant à l'état de l'univers, ces exilés de toujours tentent maintenant d'empêcher un nouveau cataclysme de détruire la planète où ils sont nés et ont été forgés. Loin dans le cosmos, d'immenses entités se dirigent vers nous, répondant à un appel lancé par-delà le temps et l'espace. Les Célestes arrivent... et ce pourrait être la fin de tout.

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Bien, pour commencer je vais vous annoncer tout de suite qu'étant donnée le contenu et la taille proprement énormes de cet omnibus, j'ai décidé de le traiter en deux fois, reprenant ainsi la division normale de cette histoire qui est, comme son nouveau titre vous l'indique, une trilogie à la base. Ici je ne vous ai donc introduit que le premier volet, Terre X, qui sera suivi bien entendu par les deux autres en temps voulus, parce que croyez-moi il y a largement matière à en faire trois articles, surtout si on veut rendre justice correctement à ce récit d'anthologie.

Concentrons-nous sur ces quelques seize monstrueux chapitres qui composent cette histoire incroyable et si massive qu'est Terre X. A l'origine, il y a une volonté de donner une sorte de point final à l'univers Marvel, du moins d'apporter une réflexion sur ce que pourrait être la fin d'un monde contenant autant de merveilles et ce depuis tant d'années.

Ce qui m'a frappé en tout premier lieu, hormis les sublimes couvertures d'Alex Ross et les dialogues extrêmement bien ciselés et conçus par Jim Krueger et lui, c'est avant tout la portée phénoménale d'une telle œuvre. Elle remet en question tout ce que l'on pensait savoir et connaître depuis toujours sur le monde Marvel, sur la Terre et ses plus grands héros, sur tous ces personnages que l'on croyait maîtriser depuis le temps qu'ils existent. A plusieurs reprises durant ma lecture, j'ai du faire une petite pause et me forcer à assimiler complètement les concepts totalement novateurs et pourtant si logiques qui font de cette première partie de la trilogie un véritable bijou.

Terre X est selon mon humble avis une œuvre très fortement humaniste, comme on en voit très rarement dans le domaine des comics et particulièrement ceux des super-héros. L'idéalisme, ça oui c'est très commun on en trouve un peu partout, mais l'humanisme véritable, cette foi quasiment inébranlable en la nature humaine et en le genre humain, face à toute critique et toute opposition nihiliste ou supérieure, c'est fort. Très fort même.

Un autre point des plus intéressants, c'est cette façon qu'à ce script de tout mettre en place à l'époque, dans cette fin des années '90 assez douloureuse pour Marvel, pour que les auteurs futurs puissent s'inspirer d'à peu près tout ce qu'on y trouve. Dans Terre X, il y a des éléments présents dans plusieurs grandes histoires collectives ou individuelles de nos super-héros préférés, et même jusqu'à maintenant, de nos jours, on en ressent encore toute l'influence et les divers degré d'inspiration de la part des auteurs qui ont succédé à cette génération de néo-fondateurs. Croyez-le bien ça fait remettre des tas de choses récentes en perspective, et certains scénarios prennent un tout nouveau sens quand on les lit à l'aune de ce premier volet de la trilogie.

Avec ce très épais omnibus sorti en Novembre 2020 et rééditant en un tome les deux premiers volets de la trilogie, Panini s'assure que les lecteurs d'hier mais surtout ceux d'aujourd'hui puissent avoir les bonnes cartes en main pour comprendre et analyser comme jamais l'étendue d'un travail aussi titanesque. Plus qu'une fin, Terre X est avant tout un moyen de donner des racines communes à tout un univers de fictions enchevêtrées qui en avaient cruellement besoin. Et c'est, je le répète, une réussite totale.

J'ai maintenant vraiment hâte de lire la seconde moitié de ces 1300 pages, Univers X, même s'il faudra patienter encore un peu pour digérer le tout. Vous pensiez peut-être tout comme moi connaître le monde de Marvel sur le bout des doigts... et nous ne sommes même pas au bout de nos surprises. La trilogie Terre X est ce que l'on pourrait qualifier, à défaut d'autres comparatifs, d'une Bible remplie de sagesse et d'histoires, à l'intention de tous les lecteurs. Laissez-vous séduire et appréciez le voyage, car vous n'en reviendrez pas indemnes !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

Family Compo tome 7 (Panini Manga - Janvier 2020)

Nouvel arrivé dans la maison Wakanae, Kaoru fait déjà beaucoup parler de lui ! Dépensier et paresseux, il ne cesse de provoquer des problèmes... alors Sora pose une condition pour qu'il continue de rester chez lui : c'est Sora qui gérera l'argent et lui en donnera au compte-goutte, et Kaoru devra se trouver un petit boulot s'il veut en obtenir davantage !

Évidemment une forte personnalité comme Kaoru ne s'abaisserait jamais à une telle extrémité, et donc le voilà qui fréquente les bars la nuit tombée avec ses anciens amis, qui se révèlent n'être intéressés que par son argent au final, ou plutôt celui de son père, M. Tatsumi. Sora avait pourtant raison de le mettre en garde... voilà que Kaoru est acculé par ses ''amis'' qui le menacent de représailles, voire pire, si jamais il ne leur verse pas un million de Yen !

Heureusement, une fois de plus c'est avec l'aide de Masahiko et de Shion que l'affaire sera résolue, après une bonne bagarre toutefois ! Les voyous sont en fuite, Kaoru est enfin tranquille et peut maintenant s'atteler à la recherche d'un petit boulot pour compléter son argent de poche. Une bonne avancée dans le bon sens !

Cependant les ennuis ne sont jamais bien loin pour Masahiko. Yoko, sa petite-amie, est toujours aussi réticente quant à la vie de son copain au beau milieu de tous ces travestis. Mais elle commence aussi à sentir le temps passer, alors que son désir d'une relation plus poussée avec Masahiko ne fait que grandir. La pression sociale aidant, Yoko se décide à bousculer un peu les choses à la veille de son 20ème anniversaire, et s'invite chez les Wakanae dans le but de coucher avec Masahiko. Mais un nouveau quiproquo impliquant Kaoru va semer le trouble dans le jeune couple, et Yoko repartira pratiquement convaincue que son copain ne l'aime pas assez.

Pourtant, Masahiko éprouve de sérieux sentiments à l'égard de Yoko. Trop sérieux, justement. Il se refuse à tout acte charnel avec elle tant qu'il n'a pas au moins une bonne situation à lui offrir, au grand dam de l'intéressée. Lassée d'attendre, Yoko va employer les grands moyens et se travestir en homme à son tour, persuadée que cela excitera l'appétit de Masahiko qui, selon elle, ne peut aimer que des travesties, comme Shion ou Kaoru.

Mais même comme ça, c'est difficile de franchir le cap, et Yoko repart à nouveau frustrée et déçue. Cependant, grâce aux conseils avisés d'un ami et aux soins apportés par Masahiko après une nuit de beuverie, Yoko finira par comprendre que l'amour de son petit-ami pour elle est bien sincère et qu'il ne saurait être assouvi à la va-vite. D'autant plus qu'une des amies de Yoko se plaint maintenant d'avoir perdu sa virginité trop tôt avec le mauvais candidat. De quoi réconforter Yoko dans ses propres sentiments, et lui permettre d'attendre avec Masahiko que le bon moment vienne de lui-même.

Enfin, Shion retrouve un ancien rival du temps de l'école primaire, qu'elle a toujours battu au lancer de base-ball. Il est devenu un joueur pro dans sa catégorie étudiante, et il a toujours envie de lancer un duel à Shion pour lui prouver qu'il est devenu bien meilleur qu'à l'époque ! Mais ces jeux et affrontements ne cacheraient-ils pas autre chose ? Il est vrai que depuis leur enfance, Shion a fait le choix d'être une fille, ce qui change la donne. Surtout aujourd'hui, alors qu'elle est si affirmée dans son rôle et dans son corps. Peut-être que ce rival de toujours rêve de prendre une autre place auprès d'elle... voilà de quoi faire réfléchir Shion !

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J'ai toujours autant adoré la lecture de ce septième tome, déjà la moitié de la série franchie, c'est un bon cap ! Tsukasa Hojo a le chic pour nous présenter des situations extrêmes et pourtant d'une façon si humaine et si simple que c'en devient presque normal.

Les personnages secondaires sont ici mis en avant par rapport à Shion et Masahiko, même si ce-dernier bénéficie d'un bon arc de plusieurs chapitres sur sa relation avec Yoko. Ce qui retiendra davantage mon attention cependant, c'est la présence de deux récits sur les assistantes de Sora qui prennent davantage de relief à mesure que l'histoire avance.

Dans la première histoire, on découvre comment un homme marié et père d'un petit garçon peut toutefois assumer une vie professionnelle en tant que travesti le jour, dans le secret le plus complet vis à vis de sa famille qui pourtant connaît ses penchants. De quoi faire réfléchir le lecteur sur la profondeur des sentiments mais surtout sur celle des désirs intérieurs, qui bien souvent ne se commandent pas.

Enfin dans la seconde histoire vers la fin du tome, c'est au tour de Hiromi d'avoir son petit arc narratif avec un amoureux rencontré en ligne via un forum Internet. Hiromi n'a évidemment jamais révélé son secret, qu'elle est en réalité un homme travesti, et elle redoute au plus haut point la rencontre fatidique avec son correspondant dans la vie réelle. Elle demande même à Shion de la remplacer sur ce coup... pour finir sur les roses. On se rend alors compte que la vie virtuelle peut, pour certaines personnes, avoir la force et l'intensité d'une vie réelle, au point que les frontières de la vérité deviennent assez troubles. Parfois c'est simplement une nécessité, faire semblant pour cacher ses faiblesses, et parfois c'est seulement un moyen de dévoiler ce que l'on est vraiment à l'intérieur. Une autre belle leçon de vie et d'amour !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !