lundi 31 mai 2021

Mercy tome 1 - La Dame, le Gel et le Diable (Glénat - Avril 2020)


Woodsburgh, petite ville du fin fond de l'Alaska, en cette fin de XIXème siècle. Comme chaque année la ville commémore les disparus d'un tragique accident dans la mine locale il y a longtemps. Désœuvrés, la plupart des habitants en veulent à la Maison Swanson, les notables de la ville, dont ils jugent la mère coupable ou tout du moins complice de ce qui a pu se produire durant cet accident et dont personne ne veut parler.


L'Hiver arrive, et avec lui une nouvelle résidente pour Woodsburgh. Lady Hellaine et son étrange majordome emménagent tout juste dans leur grande demeure, et organisent une grande fête pour célébrer cela. Presque toutes les bonnes gens de la ville sont présents, venus admirer celle dont on dit déjà que la beauté est saisissante. Mais derrière les artifices et les sourires convenus, Lady Hellaine dissimule un terrible secret...


Le soir venu, les habitants de Woodsburgh ont pris l'habitude de rentrer tôt chez eux. Car sitôt la nuit tombée, le Diable rôde dans les rues et se nourrit des pauvres victimes qui se trouvent sur son chemin. La police est dépassée, les corps s'accumulent et leur état est toujours effroyable.


Prenez garde, vous qui faites arrêt à Woodsburgh : ne vous fiez pas aux apparences, cette petite ville est loin d'être tranquille et elle cache de nombreux et douloureux secrets qui ne demandent qu'à remonter à la surface. Une force mystérieuse se presse aux alentours, des êtres venus du fond des âges arpentent les collines enneigées, et rares sont ceux qui acceptent d'en parler. Il ne fait aucun doute que très bientôt, quelque chose d'horrible se déroulera dans ce petit théâtre du bout du monde. Qui en réchappera ?


---

 

C'est la troisième série signée par Mirka Andolfo, artiste Italienne très talentueuse qui verse aisément dans le fantastique et, ici, dans l'horreur et le surnaturel. Publié par Glénat au format d'une BD, ce titre sort nettement de l'ordinaire et nous offre, pour ce premier tome, deux chapitres où l'on ne voit pas le temps passer et où chacun a un rôle à jouer. Tout est savamment orchestré et on ne s’ennuie pas un seul instant !


Le dessin est bien entendu le premier élément que l'on peut juger dès ce premier tome, et force est de constater qu'il est maîtrisé de bout en bout et que l'on se trouve devant une artiste accomplie qui fait siens les codes des histoires d'antan sans aucun problème. Tout est délicieusement suranné, légèrement hors du Temps, dans une histoire où tout semble figé et où le mouvement s'apprête à reprendre de façon terrifiante. On ne peut qu'attendre la suite avec impatience !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 29 mai 2021

More than Mortal tome 1 (Éditions Réflexions - Mars 2021)


Derdre est une jeune orpheline de presque dix-huit ans, vivant dans un couvent dans l'Irlande du Christ. Mais chaque nuit, elle rêve d'une autre Irlande, d'un temps où les forces des ténèbres étaient aussi nombreuses que les dieux qui les combattaient. Par-dessus tout, Derdre rêve de batailles épiques contre le Mal, des batailles menées et gagnées par une mystérieuse femme à la chevelure rousse et qui se faisait appeler la Protectrice. Cette femme ressemble étrangement à Derdre elle-même... en tout cas, il apparaît bien vite que leurs deux existences sont liées.


Alors que les morts s'enchaînent autour de Derdre et qu'elle craint de perdre la raison à chaque fois qu'elle s'endort, la jeune femme parvient tout de même à regagner le village dont elle est venue enfant, et à se renseigner sur ses parents. La vérité sur ces derniers sera loin de la ravir, et elle devra explorer seule une forêt dense et enténébrée pour retrouver la chaumière où elle passa ses premières années. A la merci des êtres qui vivent dans la noirceur de la nuit, Derdre ne devra son salut qu'à l'intervention du jeune Connor Flynn, un forgeron qui la mènera alors vers le domicile de la seule personne capable de l'aider dans sa quête de vérité : l'inquisiteur Morand.


Ensemble, ces trois êtres que le Destin a réuni vont se lancer dans une quête mystique, à la recherche d'un livre très ancien dissimulé quelque part dans les hautes falaises de l'Irlande, là où l'on trouve la Chaussée des Géants. Le Mal tentera à nouveau de les arrêter et de faire sienne la pauvre Derdre, mais celle-ci aura gagné en assurance et saura résister jusqu'au moment où la victoire sera acquise, en se montrant plus maline que le malin.


Désormais en possession d'une partie des réponses dont elle a besoin pour mieux comprendre la vie qui l'attend aujourd'hui, Derdre s'engage seule dans un nouveau périple qui la mènera sur les traces de son illustre ancêtre et qui pourrait faire d'elle la nouvelle Protectrice dont cette Irlande nouvelle a tant besoin.


---

 

Les Éditions Réflexions nous offrent un récit tiré des années '90 avec une couverture de Marc Silvestri, ce qui est assez impressionnant en soi pour être cité. Le scénario est signé Sharon Scott dans un style plutôt facile à appréhender, cette histoire met en scène certaines légendes typiques de l'Irlande d'autrefois en les rendant assez accessible à la fois pour le lecteur et pour son personnage principal qui apprend tout comme nous tout au long du récit.


Les dessins sont de Steve Firchow, je ne connaissais pas du tout le bonhomme avant cette lecture et je dois dire que c'est une découverte plutôt sympathique ma foi, dans un style simple mais élégant et portant bien la marque des années '90 quant à la conception des physiques de ses personnages. On s'amusera à trouver ci et là des points communs avec d'autres productions de l'époque comme The Darkness, et pour ma part je regrette simplement l'absence d'un petit lexique qui aurait pu nous aider à approfondir et à mieux comprendre ces légendes d'antan.


Le seul vrai reproche que je pourrais faire aux Éditions Réflexions est ce format toujours aussi rabougri dans lequel ils s'obstinent à travailler leurs parutions, c'est vraiment dommage mais c'est aussi un peu leur marque de fabrique. Précisons que ce premier tome est une réédition en dur, qui change déjà agréablement par rapport à l'ancienne. En V.O. il n'y a guère que deux arcs majeurs de cette série au milieu de plusieurs one-shot, je suppose donc que l'on n'aura droit qu'à deux tomes pour rassembler les deux arcs en question. Peut-être qu'un jour, si le succès est au rendez-vous, nous aurons un troisième tome regroupant les récits solitaires... il est toujours permis d'espérer !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 


vendredi 21 mai 2021

La V.O. du vendredi n°179 : Elektra by Frank Miller & Bill Sienkiewicz omnibus (Marvel - Mars 2016)


Elektra Natchios, fille d'un ambassadeur Grec aux États-Unis, a tout ce qu'il lui faut pour plaire et s'intégrer dans la bonne société. Dotée de bien des talents, tant dans les arts que dans les différents sports qu'elle pratique pour le plaisir, elle trouve sa véritable nature dans la pratique des arts-martiaux, où elle excelle rapidement. Aussi téméraire et casse-cou que son amant de jeunesse, Matt Murdock, alias Daredevil, Elektra dut faire face à l'assassinat de son père et mit fin à sa relation avec Matt afin de parcourir le monde et de s'entraîner toujours plus durement pour, un jour, se venger.


Recueillie par les combattants du mystérieux Stick, dans les hautes montagnes d'Asie, elle apprendra des techniques de combat inédites et développera ses capacités jusqu'à l'extrême. Mais, rejetée par Stick qui la considère comme corrompue par sa souffrance, elle rejoint sans en avoir conscience les rangs de la Main, une secte de ninjas qui prépare en secret la destruction du monde et de toutes les vies qu'il abrite. Réalisant trop tard dans quelle voie elle s'est engagée, Elektra parviendra à échapper à la Main et deviendra mercenaire et assassin hors-pair, parcourant le monde à la recherche de contrats et d'hommes mauvais à éliminer.


C'est dans cette optique que nous la retrouvons ici dans le premier récit de cet omnibus, un long graphic-novel intitulé Elektra : Assassin qui nous présente la jeune femme accomplissant ses premières missions en Amérique du Sud, alors qu'elle traque les différents représentants de la Main et qu'elle tente de mettre fin à un complot parmi les plus hautes sphères des gouvernements locaux. Mais, se heurtant à des agents du S.H.I.E.L.D. qui défendent les intérêts Américains dans la région, Elektra est capturée après avoir exécuté un président local.


Usant de ses pouvoirs psychiques développés grâce à ses années de pratique et par les techniques de la Main, elle parvient à prendre l'ascendant sur l'un des agents, Garrett, un cyborg qui se retrouve au beau milieu d'une affaire qui le dépasse complètement. Échappant une fois de plus aux autorités, Elektra rejoint les États-Unis après avoir tué leur ambassadeur, qui était possédé par le démon que servent avec aveuglement les ninjas de la Main. Le complot se révèle être encore plus vaste que prévu, car c'est maintenant le candidat favori des élections présidentielles américaines, Ken Wind, qui s'avère être lui aussi possédé par ce-même démon !


Elektra fera alors tout son possible pour l'atteindre, n'hésitant pas à affronter des agents armés du S.H.I.E.L.D. et à multiplier les victimes sur son passage. Finalement, tout se jouera dans un ultime face à face sur les marches du Lincoln Memorial, où Elektra confrontera directement le nouveau Président élu pour sauver rien moins que le monde tout entier d'un holocauste nucléaire à venir.


---

 

Dans cette première grosse histoire scénarisée par Frank Miller et dessinée par Bill Sienkiewicz, nous retrouvons certains points communs avec d'autres travaux de l'auteur, comme le scénario du film RoboCop 2 ou bien encore une petite référence au Dead zone de Stephen King. Miller pioche dans ses propres obsessions et dans les classiques de son époque pour pondre une histoire très musclée et partant dans énormément de directions différentes, ce qui ne la rend pas facile du tout à suivre. Il m'a bien fallu toute une nuit de lecture pour en venir à bout, et en V.O. s'il vous plaît ! L'art tout particulier de Sienkiewicz est aussi pour beaucoup dans la difficulté à appréhender correctement ce récit, car l'artiste possède un style unique en son genre fait de collages, à-plats et dessins d'un genre vraiment déroutant, donnant un ensemble assez chaotique et obligeant un rythme de lecture plutôt lent pour bien tout saisir visuellement. Graphiquement c'est une prouesse bien sûr, mais pas vraiment accessible au tout venant, je conseille plutôt aux lecteurs amateurs de rester concentrés sur le run de Miller sur la série Daredevil au début des années '80, plus facile à comprendre et à concevoir. Sienkiewicz est à un tout autre niveau, et le fruit de la collision entre son esprit et celui de Frank Miller donne le vertige.


---

 

Ensuite, dans le second grand récit contenu dans cet omnibus, Elektra Lives Again, Matt Murdock est hanté par des visions de cauchemar au sujet de sa défunte amante et cherche une explication à ces visions par tous les moyens à sa disposition. Étant un homme de foi, il ne peut s'empêcher de penser qu'Elektra est désormais damnée et qu'elle souffre à outrance dans un au-delà imaginaire. Mais quelque part, une intime conviction lui fait songer qu'elle pourrait être de retour parmi les vivants... après tout, il n'a pas vu son corps être détruit par les flammes lorsqu'il a affronté ceux qui tentaient de la ramener d'entre les morts. La Main a très bien pu accomplir son rituel impie, et chercher à récupérer le corps et l'âme de son ancienne tueuse.


Alors que ces questions sans fin hantent Matt aussi sûrement que ses cauchemars et ses regrets, le meurtrier d'Elektra est retrouvé assassiné dans la prison où il purgeait sa peine. Par la suite, son corps est dérobé à la police dans des circonstances troubles et, pour le moins que l'on puisse dire, mystiques. Il n'en fallait pas davantage à Daredevil pour tenter d'intervenir dans l'exécution d'un rituel profane visant à ramener Bullseye pour en faire un agent du chaos primal et de la destruction. Durant le combat qui s'en suit, Matt sent la présence d'Elektra près de lui, à ses côtés, comme dans ses rêves... mais sitôt le mal détruit, elle disparaît également. N'était-ce alors qu'une vision, ou bien sa mortelle amante est-elle vraiment revenue parmi nous d'une façon ou d'une autre ?


---

 

Cette histoire-ci est entièrement l’œuvre de Frank Miller, on reconnaît son trait torturé et assez massif, carré, qui confère à ses décors et à ses personnages une dimension toute particulière. Sortie en 1990 cette histoire devait faire le pont entre les différentes prestations de Miller sur le titre Daredevil et répondre à une question obsédante pour les lecteurs depuis des années : Elektra est-elle en vie ou pas ? Eh bien au final on n'en saura pas davantage, tout comme Matt bien entendu. Et c'est là toute la beauté de la chose et où réside tout le sel du récit. A quoi peut-on se fier ? Qui hante qui ?


Sont jointes à cet omnibus quelques courtes scènes destinées à approfondir un peu le caractère d'Elektra du temps où elle travaillait pour la Main ou dans ses premières missions indépendantes. Soit de la main de Miller lui-même soit ajoutées en guise de bonus, ces petites histoires ne sont pas vraiment essentielles mais permettent de mieux cerner le personnage et les raisons qui l'ont poussé à trahir la Main. On signalera également fortement la présence d'une très belle et imposante galerie d'illustrations de couvertures et autres travaux des auteurs et artistes autour de ces aventures !


Que retirer de cette lecture ? Elle m'a demandé beaucoup de temps et d'énergie, et au final je ne suis même pas certain que ces graphic-novels figurent bien dans la continuité officielle de Marvel, mais on va partir du principe que oui puisque c'est le créateur d'Elektra qui les a écrits. En tout cas, c'est le tout premier omnibus en V.O. auquel je m'attaque pour vous et j'espère que cela ne vous aura pas trop découragé. Surtout, j'espère que vous en tirerez des informations utiles pour parfaire votre culture et votre connaissance du personnage d'Elektra Natchios, d'autant plus que je prévois pour les prochaines semaines de lire d'autres albums sur les runs d'autres auteurs prenant la suite de Miller et guidant la belle assassin vers de nouvelles destinées. Comment un personnage aussi unique en son genre a pu traverser toutes les époques modernes et récentes de la Maison des Idées ? Nous le découvrirons ensemble, comme pour Venom précédemment ! Soyez au rendez-vous !

jeudi 20 mai 2021

Nosferatu tome 2 (Soleil Manga - Janvier 2021)


Laura et Moroi poursuivent leur périple à travers la forêt, après avoir accueilli dans leur petit groupe la seule survivante de la Maison Bathory, Elisabeth. Cette dernière se fait rapidement à sa nouvelle condition de Nosferatu, mais quelque chose la travaille encore : son petit-frère, Gabriel, pourrait avoir survécu lui aussi. Mais en arrivant au château des Bathory, nos héros ne découvrent qu'un tragique bain de sang dont aucun membre de la famille n'a pu réchapper.


Convaincue qu'il y a encore de l'espoir, Laura entraîne sa petite bande jusqu'au château des Nosferatus, non loin de la propriété des Bathory, ce qui explique l'attaque si soudaine. Elle désire se confronter à celui qui se fait appeler le Roi des Nosferatus, Nicolaï, qui ne veut rien de moins que la domination totale du monde après une longue et affreuse guerre entre les siens et les humains. La folie déclenchée chez les humains par la simple proximité d'un Nosferatu est un avantage non négligeable pour débander toute une armée. Mais il arrive cependant que, à l'instar de Moroi, certains humains soient capables de résister naturellement à cette folie.


C'est le cas du général de l'armée humaine en route vers le château de Nicolaï, se faisant appeler le Sage de l'Est et maîtrisant d'étranges techniques de combat basées sur l'aura de puissance qui se dégage de son corps durement entraîné. Son but est noble, il combat pour la paix et la justice, et veut renvoyer les Nosferatus dans l'au-delà qu'ils n'auraient jamais du quitter pour qu'ils puissent connaître une forme de rédemption. Quand l'attaque du château débute, il est le seul à résister aux fourbes contre-offensives des sujets de Nicolaï, et il parvient même à pénétrer dans le château à lui seul pour aller affronter directement le Roi !


Peu avant c'est Laura qui a eu maille à partir avec Nicolaï au cours d'un duel dont elle ressort tout juste vivante, les os brisés. Le Roi des Nosferatus possède lui aussi une force peu commune et des capacités liées à son sang qu'il semble maîtriser à la perfection. Cependant, Laura a tout de même réussi à lui infliger une petite blessure avant d'être éjectée de la salle du trône, c'est donc qu'elle aussi commence à découvrir ses possibilités...


Grâce au soutien et à l'aide inattendue d'Elein, Laura parviendra à recouvrer rapidement l'usage de ses membres, après avoir échappé de peu à l'assaut final du chasseur de prime qui la suit depuis le début de son histoire. Elein lui révèle alors une partie de son terrible passé et de ce qui l'attend si elle poursuit sa route vers le village caché des Nosferatus, un peu plus loin. Il est possible qu'elle y fasse la rencontre d'Arnolt, qui s'avère être son propre frère et qui semble avoir déjà à plusieurs reprises tenté de lui laver le cerveau !


L'issue des combats se fait incertaine car le Roi et le Sage de l'Est semblent avoir chacun autant de ressources que l'autre en réserve. Elein va devoir faire un choix et trahir son mari au risque d'être excommuniée de sa communauté, ou bien décider de laisser Laura poursuivre son voyage en compagnie d'Elisabeth et de Moroi. Pour la jeune fille transformée tout récemment encore, le sort de son petit-frère apparaît comme scellé et elle a désormais peu d'espoirs de le revoir un jour...


---

 

Voici le second tome de ce seinen vampirique signé Shinjiro, qui traite de la nature-même des vampires d'un point de vue que je ne connaissais pas je dois bien l'avouer. Si certains éléments sont assez évidents pour un connaisseur du genre, comme la mention de la maison Bathory et la présence au cœur du récit d'Elisabeth, d'autres en revanches sont assez surprenants, notamment le fait que ce soient les humains qui soient attirés par le sang des Nosferatus et non l'inverse. C'est un angle à mon sens inédit et qui m'intrigue toujours autant, d'autant qu'il peut amener des situations inversées par rapport à l'ordre habituel. Les vampires sont ici des victimes de leur condition plutôt que des prédateurs sanguinaires, même si le cas du Roi Nicolaï n'est pas si tranché.


Le graphisme est toujours sympathique, facile à suivre, les personnages sont bien représentés et il n'y a pas de vraie difficulté à la lecture. On pourrait juste reprocher un petit manque de ''folie'' dans les designs des différents châteaux et villages, mais c'est vrai que l'on n'est pas non plus dans Castlevania ! Une approche un peu plus réaliste du genre vampirique donc, qui se terminera dans deux tomes tout juste ! Une petite série qui ne demande pas d'effort ni d'implication particulière, que demander de plus ?


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 19 mai 2021

The Art of Vampirella - The Dynamite years (Dynamite - Octobre 2014)


Bonjour à toutes et à tous, vous en avez l'habitude, nouvelle dizaine d'articles écoulée donc nouvel artbook à vous présenter !


Cette fois-ci pas d'images à vous mettre sous la dent, je vous invite très clairement à aller de vous-mêmes voir les galeries des différents artistes dont nous allons parler ici. Il y en a vraiment pour tous les goûts !


Quelle figure du vampirisme est plus iconique dans le monde des comics depuis un demi-siècle que la belle et envoûtante Vampirella ? Cet artbook vous présente donc la plupart, pour ne pas dire l'immense majorité, des couvertures réalisées pour les nouvelles aventures de ce personnage culte à partir de son arrivée chez l'éditeur indépendant Dynamite, en 2010.


Vous pouvez d'ailleurs retrouver quelques unes de ces aventures dans les premiers temps des articles V.O. du vendredi ici-même sur le blog Radiophogeek, je vous en ai chroniqué certaines en tâchant de faire de mon mieux. Mais il reste encore tellement à découvrir et à se mettre sous la dent, comme je viens de m'en rendre compte en refermant cet épais artbook !


C'est un premier tome, il en appelle un second qui devrait normalement sortir cette année, d'ici quelques mois à peine. Grand format, pages sur papier glacé, tout est idéalement étudié pour vous permettre de profiter pleinement de l'art de tous les dessinateurs ayant été impliqués sur ces différents projets. Pas moins de quatorze mini-séries sur les nouvelles aventures de Vampirella, de 2010 à 2014 environ.


En feuilletant les pages de ce bel ouvrage, et en lisant la belle introduction signée par David Roach, il apparaît très clairement que le personnage a une histoire assez complexe, entre trois grands éditeurs depuis ces cinquante dernières années, elle a traversé pratiquement toutes les grandes périodes de l'âge d'argent et de bronze des comics, jusqu'à aujourd'hui. Reprise par Dynamite, elle poursuit ses aventures en renouvelant la galerie des dessinateurs attitrés, dont certains ne vous sont pas inconnus puisque on y retrouve des talents comme Paul Renaud et Fabiano Neves qui auront incontestablement marqué de leur empreinte si particulière les nombreuses couvertures des aventures de la belle chasseuse vampire.


Pour ma part, je suis particulièrement séduit par le travail de Johnny Desjardins dont le trait ressemble énormément à celui de David Finch, ou encore l'incroyable Lucio Parrillo dont nous avons déjà parlé et dont nous reparlerons bien assez vite avec son style si réaliste et dérangeant, piochant tour à tour dans le sexy et le gore pour peindre de vrais petits tableaux issus des Enfers.


Un artiste dont j'apprécie moins les performances ici est Alé Garza... je trouve sa patte un peu trop marquée par des influences d'Extrême-Orient qui ne collent à mon avis pas vraiment avec l'ambiance et l'atmosphère recherchées pour les titres Vampirella, mais il y a néanmoins pas mal d'amateurs de ce genre-ci et Garza est le seul à réaliser des couvertures variantes de type ''Risqué'', comprenez par-là des couvertures où le personnage tombe les vêtements et se retrouve pratiquement nue, avis aux collectionneurs avertis.


On notera évidemment les participations de J. Scott Campbell, qui réalise selon moi la plus belle ouverture de série que l'on pouvait imaginer avec la Crown of Worms, également travaillée par Alex Ross dans son style si photo-réaliste qu'il en devient presque hypnotique.


Il y a encore tellement d'autres dessinateurs et artistes ayant opéré sur une ou plusieurs couvertures variantes ou régulières de ces séries Dynamite, donc vraiment je vous invite à aller chercher leurs œuvres sur les réseaux dédiés et plus simplement sur votre moteur de recherche préféré.


The Art of Vampirella – The Dynamite years est un très bel ouvrage et une très bonne idée de cadeau à offrir à un fan du personnage et de ses aventures récentes ou anciennes. Sachez d'ailleurs que pour ces dernières il existe aussi des recueils de couvertures chez le même éditeur à-priori, qui reprennent les périodes de chez Warren puis Harris, des illustrations devenues pratiquement instantanément cultes depuis de bien nombreuses années.


Merci donc à Dynamite pour ce premier volet, et j'espère que vos propres recherches vous donneront envie d'attendre avec moi la parution du second très bientôt !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 18 mai 2021

Vampress Luxura - Le Règne Rouge (Éditions Réflexions - Novembre 2014)


Parmi toutes les créatures de la Nuit qui tapissent l'imaginaire des mortels, il y en a une qui ne cesse d'alimenter les cauchemars et les passions. Les vampires fascinent depuis toujours l'être humain, car ils sont une déformation de ce qu'il y a de plus sacré en nous, un reflet brisé de ce qui jadis était une âme, toujours immortelle mais condamnée à ne jamais trouver la paix.


Luxura est une Kith, une vampire de haut rang qui tient sa cour dans les sous-sols de New York, où elle s'est bâti un véritable palais labyrinthique. Elle y reçoit ses visiteurs, elle y pratique son art et sa magie, elle y renforce sa puissance. Mais surtout, elle y entrepose une vaste collection de bouteilles contenant chacune le sang d'une personne ayant croisé sa route, simple mortel ou autre créature mystique, célébrité ou esclave anonyme, pourvu que chacun se soit distingué un beau jour auprès d'elle. Connaissances, amis, amants, ennemis même parfois...


Depuis peu, Luxura est tiraillée entre son désir pour le seigneur Pontius Vanthor, un vampire rebelle qui tente de la rallier à sa cause pour renverser le pouvoir des Anciens et faire de l'humanité un simple bétail qui nourrirait des générations innombrables de vampires pour l'éternité ; et son goût pour la Vie, pour la passion et le sexe également, pour ces intenses moments où chacun se dévoile à l'autre dans tout ce qu'il a de plus intime et personnel. Ces moments disparaîtraient dans le nouvel âge que prône Vanthor, un âge qui se rapproche de jour en jour, nuit après nuit...


Alors Luxura passe le plus clair de son temps au sein de sa collection, profitant encore et encore des nombreux souvenirs qu'elle y a accumulé au fil des siècles, chacun lui rappelant une vie passée, une existence qui n'est plus. Même traquée dans sa propre demeure par des assassins et des voleurs, Luxura ne parvient pas à prendre une décision quant à sa réelle allégeance. Doit-elle se laisser guider par sa passion, ou bien par ce que d'autres pensent être son devoir légitime envers son espèce ? Finalement, un choix sera fait, au cœur des ténèbres, et une guerre sans merci sera déclarée entre immortels concernant le sort de l'humanité...


---

 

Une guerre que malheureusement nous ne verrons pas dans cet album, car le récit principal s'arrête au beau milieu du livre pour céder ensuite la place à plusieurs petites histoires sur les vies passées de Luxura un peu partout autour du monde. Tous sont assez intéressants, mais aucun ne développe vraiment l'intrigue première qui reste alors en suspend.


J'attendais donc la parution d'un second tome chez Réflexions... en vain. Depuis 2014, aucune annonce, aucune nouvelle sortie pour la série Vampress Luxura, apparemment déjà condamnée dès sa première publication, comme beaucoup d'autres œuvres de la scène indépendante. C'est bien dommage, car hormis la narration ponctuée régulièrement de scènes de sexe par ailleurs très bien amenée et représentée, sans la moindre vulgarité, il est à noter que le dessin de Kirk Lindo est vraiment incroyable, tout en noir et blanc comme de juste, et rempli de détails et d'effets de textures très maîtrisés de chapitre en chapitre.


Le style évolue un peu au fur et à mesure, pour notre plus grand plaisir, et n'en croyez pas la couverture surtout, l'intérieur est vraiment digne de cette génération très particulière d'artistes tourmentés qui a vu naître des classiques comme The Crow pour ne citer qu'un exemple parmi mes préférés. Je regrette vraiment que les Éditions Réflexions aient apparemment abandonné cette série, qui en V.O. possède plusieurs autres cycles et récits qu'il aurait été intéressant de découvrir ensuite. Autre regret, le format qui est bien trop petit pour nous permettre de vraiment profiter pleinement des textes, forçant souvent le lecteur à faire travailler sa vue pour saisir des phrases contenant parfois en outre des fautes de transcription assez stupides. Une preuve s'il en est besoin qu'il s'agit bien d'une production très indépendante, dans le sens fauché du terme, et que le luxe d'une relecture ne peut pas se permettre à chaque fois. Dommage, sinon on tenait un vrai petit bijou du genre !


Ça restera donc un essai unique et visiblement manqué, comme pour Lady Death chez French Eyes en 2013 ou Vampirella elle-même chez Panini à la même époque. Le public n'est pas au rendez-vous, alors que bien souvent la qualité l'est, elle. Si ça vous intéresse, privilégiez donc la V.O. vous devriez pouvoir trouver des albums sans trop de mal sur les différentes marketplaces auxquelles nous avons tous accès librement. Je vous signale simplement qu'il s'agit quand même d'une œuvre réservée à un public averti en raison de son fort caractère lascif et, disons-le, purement sexuel par moments. Les vampires ont toujours été associés à la luxure dans l'imaginaire collectif, c'est un genre de juste retour des choses, au fond.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 17 mai 2021

Batman - Joker War tome 1 (Urban Comics - Septembre 2020)


C'est quand l'adversaire pose le genou à terre qu'il faut lui porter un coup fatal.


Batman se relève à peine du règne de Bane sur Gotham City et des terribles conséquences que cela a eu sur son entourage et sur sa croisade contre le crime. La perte cruelle d'Alfred et d'une bonne partie de la bat-family le laisse presque exsangue, mais pas encore sans ressources. Déterminé à faire de Gotham une ville meilleure, plus que jamais auparavant, Bruce Wayne se lance dans une série d'opérations visant à rendre à cette cité sa gloire méritée.


Mais dans le même temps, le crime s'épanouit et le chaos s'annonce à la porte. Cinq assassins sur-entraînés sont lâchés sur Gotham avec des cibles bien précises, ce qui promet déjà une nuit affolante pour Batman lancé à leur poursuite avec ce qui lui reste d'alliés et de gadgets high-tech. Avec l'aide de Lucius Fox et de Selina Kyle, le Chevalier Noir poursuit sa mission jusqu'au bout, quitte à reproduire les mêmes actes plusieurs fois de suite pour être sûr de neutraliser une menace qui au final s'avère aussi fantoche que le reste.


Car le véritable plan était de détourner l'attention du protecteur de Gotham City le temps que les véritables pions se mettent en place pour le jeu le plus grandiose qui soit. Tout remonte aux premières années, aux premiers temps de la Chauve-souris et des criminels hauts en couleurs qu'il traquait chaque nuit. A cette époque, quatre d'entre eux furent contactés par un mystérieux bienfaiteur leur offrant l'opportunité de développer leurs capacités à leur plus haut niveau, pour faire d'eux des criminels parfaits et leur offrir des plans adaptés à leur personnalité, des plans poussés à l'extrême pour faire chuter la ville et son chevalier.


Ces quatre criminels étaient le Pingouin, le Sphinx, Catwoman... et le Joker. Et si cette petite histoire entre méchants s'est hélas mal terminée, ne laissant à chacun que de doux rêves trop vite entraperçus, elle a néanmoins eu de très grosses répercussions chez le Clown Prince du Crime, qui entend aujourd'hui réclamer sa juste place au sommet. Alors que Gotham est à feu et à sang, ce n'est encore qu'un prélude à la véritable horreur qui s'annonce, une réalité froide et cruelle dans laquelle Batman serait réduit à pratiquement rien et où le Joker aurait tout et tout le monde à sa disposition.


Quand vous regardez l’abîme, l’abîme vous regarde également. Autrefois, quelqu'un a entrevu ce que deviendrait un jour un être comme le Joker. Aujourd'hui, c'est l'heure des comptes. Batman se retrouve seul, isolé, ayant tout perdu ou presque, car il lui reste toujours envers et contre tout sa détermination la plus solide. Et il risque d'en avoir bien besoin, car à présent c'est le règne sans pitié du Joker qui débute ! Que tous se le disent, le plus grand adversaire du Chevalier Noir s'apprête à remporter une victoire éclatante, dont nous ne venons de voir que le premier acte. Le jeu est à peine entamé, la partie peut commencer pour de bon maintenant et nul doute qu'elle sera sanglante !


---

 

James Tynion IV fait une entrée fracassante sur le titre principal de la Chauve-souris, en entraînant le pauvre Batman et son alter-ego Bruce Wayne dans une intrigue infernale où le repos est un luxe que l'on ne peut se permettre un seul instant sous peine de perdre la partie. On a déjà vu Batman poussé dans ses retranchements, voir acculé et au bord du désastre. Encore tout récemment sous la période de Tom King et de son Bane machiavélique, c'était assez chaud. Et pourtant, même alors, nous ne pouvions imaginer jusqu'à quel point les choses pouvaient déraper si on les pousse juste assez.


C'est donc ce que fait cet auteur de génie habitué depuis un bon moment à l'univers étendu de Gotham City et de sa faune si particulière. Après une longue introduction qui se savoure assez facilement malgré un rythme effréné, on entre dans les choses vraiment sérieuses quand Batman se retrouve confronté aux mensonges du passé et à la tragique et très cruelle absence des personnes qui auraient pu lui servir de garde-fou dans cet Enfer où il va plonger, inexorablement.


Un Enfer très coloré par ailleurs, et à tous points de vue plutôt charmant grâce aux dessins magnifiques de Tony S. Daniel, Guillem March ou encore Jorge Jimenez, tous en très grande forme pour nous offrir une prestation pratiquement sans faute ! A l'heure actuelle les deux tomes suivants sont déjà sortis et vous devez déjà en avoir pris connaissance donc je peux me permettre quelques spoilers par-ci par-là sur celui-ci, dans le cas contraire détendez-vous et profitez du spectacle en sachant que je ne vous raconte évidemment pas tout et qu'il y a beaucoup à digérer et à intégrer dans ce seul premier tome.


Seule petite interrogation de ma part concernant cette histoire : quand donc se passe-t-elle ? C'est apparemment un tout petit peu après l'Année du Crime décrétée par Lex Luthor dans la série New Justice et son event majeur Doom war, mais on en sent encore les conséquences ou du moins quelques effets persistants. Il aurait été bienvenu de la part d'Urban de rétablir, au moins pour ce gros arc narratif de Joker War, une petite chronologie comme du temps des premières parutions des New52 et des rééditions de l'ère Classique. Sans ça cependant le travail éditorial reste de très bonne qualité, on regrettera simplement l'absence de la traditionnelle fiche de présentation des personnages, tout en appréciant la présence en fin d'album d'une galerie de couvertures pour la plupart signées Francesco Mattina, du plus bel effet ! Rendez-vous dans quelques temps pour la suite !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

dimanche 16 mai 2021

Invincible - L'intégrale tome 3 (Delcourt - Avril 2021)


Pour Mark Grayson, la vie s'équilibre désormais entre ses deux principales activités : les études, très peu suivies, et les interventions super-héroïques en tant qu'Invincible, beaucoup plus fréquentes. Mais quand il reçoit chez sa mère la visite d'un personnage tout droit sorti de son comic-book préféré, Mark voit rouge et se jette tête la première dans ce qui aurait pu être un piège, mais qui finalement n'est qu'une tentative maladroite de prendre contact avec lui de la part d'une personne qui ne le connaît que trop bien : son père, Nolan, ex-Omni-man !


Invincible accepte, contre l'avis du Gouvernement cependant, de voyager dans l'espace en compagnie de l'étrange créature venue le chercher, jusque sur sa planète où il retrouvera donc son père devenu depuis leur dernière rencontre le roi de ce nouveau monde. Un monde sur lequel Nolan aurait tous les droits en tant que Viltrumite, mais qu'il a choisi de laisser en paix et qu'il veut à tout prix défendre face à ses congénères qui arriveront très bientôt et n'auront pas le même point de vue que lui sur la question. Mais la vraie motivation de Nolan est encore plus personnelle : sur cette planète, il a refait sa vie et a un nouvel enfant, le petit-frère de Mark !


Après une bataille épique et sans merci face aux envoyés Viltrumites, Mark et son père se rapprochent un peu plus mais hélas toujours pas au bon moment. Nolan finit par être vaincu par ses pairs, qui l'emmènent captif avec eux après avoir détruit tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage. Mais avant de disparaître dans l'espace, les Viltrumites lancent un dernier avertissement à Mark : en tant que semi-Viltrumite lui-même, il a le devoir de retourner sur Terre et de soumettre la planète à son espèce, sans quoi il risque le même sort que son père. Les émissaires lui donnent un siècle tout juste pour parvenir à faire de la Terre une nouvelle province Viltrumite. Ça paraît généreux, mais pour un humain c'est beaucoup plus de temps qu'il n'en faut pour céder à la panique !


Rentrant sur Terre avec son petit-frère, Mark découvre qu'en son absence les choses se sont pas mal agitées pour les nouveaux Gardiens du Globe, entre les invasions d'autres dimensions ou les caprices de super-vilains de passage, il y a eu beaucoup de remous et la présence d'Invincible aurait été bien appréciée, comme le lui fait sentir son superviseur au nom du Gouvernement. Mark décide de faire une pause et de partir avec sa petite-amie, Amber, jusqu'en Afrique, chez Atom Eve, qui les invite cordialement. Mais ce séjour ne sera qu'une occasion de plus pour Mark de constater à quel point ses sentiments pour les deux jeunes femmes sont similaires et en même temps très peu clairs...


Pendant ce temps, chez les vilains ça s'active aussi pas mal : les Maulers sont engagés par un individu mystérieux pour mettre à son profit leur technologie de clonage, sous la surveillance de Robot ! Et, ailleurs, c'est Angstrom Levy qui s'apprête à faire son grand retour et qui compte bien prendre sa revanche sur Invincible, qu'il juge coupable de son état physique actuel. La confrontation sera épuisante pour Mark, d'autant que sa mère et son petit-frère sont les otages de son nouvel ennemi, et un dérapage risque de survenir à tout instant , menaçant de briser psychologiquement le jeune homme.


Pour finir, enfin de retour au calme, Mark décide d'aller parler à l'homme qui confectionne ses costumes et qui connaissait bien son père autrefois. Là, il réalise que les dernières paroles de Nolan sur sa nouvelle planète, avant qu'il ne soit capturé par ses semblables, ont peut-être un sens plus profond que ce qu'il pensait. Mettant le nez dans les tous premiers livres écrits par son père, Mark découvre que les Viltrumites sont peut-être bien moins invulnérables qu'ils n'en ont l'air...


---

 

Troisième tome de cette réédition en format intégrale, on arrive déjà au quart de la série et c'est toujours aussi bon bien sûr ! Les événements s'enchaînent de façon assez fluide, il n'y a presque pas de vrai temps mort pour Mark qui doit jongler avec les différents aspects de sa vie et faire en sorte que tout colle au mieux tandis qu'en réalité tout semble partir en sucette...


Et il y a bien entendu ces retrouvailles avec son père, Nolan, qui ne sont pas de tout repos question révélations et coup de pression ! On se demande ce qu'il adviendra de la Terre dans les années futures et quel camp choisira Mark au final, ses deux héritages pesant très lourd dans sa balance morale. Sans compter qu'il n'est plus seul avec ses pouvoirs !


Si la série avance aussi bien c'est aussi parce que la symbiose entre l'auteur, Robert Kirkman, et le dessinateur, Ryan Ottley, se fait toujours dans la même direction et avec la même qualité depuis le début, une chance que mine de rien pas mal de séries au long cours n'ont pas dans ce milieu très exigeant. Les dessins sont très clairs à suivre, aucune confusion possible au cours de la lecture, et le scénario lui nous prend souvent aux tripes et nous amène à réfléchir en même temps que le héros aux diverses implications de sa nouvelle vie. En somme, c'est une réussite !


Le quatrième tome a d'ores et déjà été annoncé par Delcourt, et certaines sous-intrigues qui courent depuis un petit moment risquent de devenir plus importantes avec le temps et l'avancement des chapitres. Sans compter que les personnages principaux sont toujours plus nombreux et donc que leurs propres histoires vont interférer avec celle de Mark à de multiples occasions ! Rendez-vous dans quelques mois pour voir de quoi l'avenir sera fait.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

vendredi 14 mai 2021

La V.O. du vendredi n°178 : The Switch - Electricia (Dynamite - Juillet 2018)


De son vrai nom Jennifer, la super-criminelle connue sous le pseudonyme d'Electricia a longtemps fait parler d'elle au sein d'un groupe de vilains de même envergure comme en solo. Mais après un nouvel affrontement avec l'un de leurs ennemis héroïques, The Switch, et la mort atroce de celui-ci, Electricia commence à se poser des questions sur son avenir et sur l'intérêt de tout ce qu'elle fait. Prenant peu à peu ses distances avec son groupe, elle tâche de mener une nouvelle vie sous son identité civile, mais évidemment ses anciens partenaires vont très vite la rattraper...


Alors, Jennifer prend une décision radicale : elle deviendra la nouvelle The Switch et combattra le crime sous ce nouveau costume, usant de ses pouvoirs et de ses connaissances du milieu pour désamorcer les opérations de son ancien gang. Et les événements vont bientôt se précipiter car son ancien patron et amant, Lover Boy, a un plan démentiel en tête : attaquer le QG des héros avec toutes ses forces pour s'emparer d'un moteur de voyage spatio-temporel, et utiliser cette technologie de pointe pour commettre des crimes horribles dans toute l'Histoire du monde et peut-être même de l'univers !


Si Electricia veut se racheter, c'est le moment où jamais. Mais le problème avec un passif de super-vilaine comme elle, c'est que les héros vont difficilement la croire sincère... elle devra faire ses preuves seule de son côté, isolée entre les deux camps, et au final peut-être espérer une remise de peine quand la poussière des combats sera retombée... si elle survit jusque là !


---

 

Alors, j'ai acheté ce titre sans rien en connaître, simplement attiré par le concept de base d'une super-vilaine cherchant la rédemption sous une nouvelle identité. Et j'ai eu deux surprises : premièrement, ce titre est au format d'une bande-dessinée bien de chez nous, c'est à dire bien plus grand qu'un comic-book habituel même si c'en est bien un. Un format confortable à lire mais pas évident à stocker quand le reste de votre collection fait une taille bien précise.


Secondement, le dessin. Ne faites pas comme moi et ne vous fiez SURTOUT PAS à la couverture, qui est très loin de rendre justice au travail des artistes Tom Nguyen et Robb Miller à l'intérieur. Le style général est assez clair, parfois dans la caricature volontaire ou dans l'exagération pour certains personnages mais c'est toujours voulu et plus ou moins justifié, sachez juste que c'est quand même nettement plus beau à l'intérieur que sur la couverture. Je dis ça parce que c'est le principal élément qui m'a empêché de lire cet album jusqu'à aujourd'hui alors que je le possède depuis sa sortie... comme quoi parfois, ça tient vraiment à pas grand chose.


Au niveau de l'histoire eh bien c'est un scénario assez classique mais qui a ses petites fulgurances, de bien bonnes idées disséminées ici et là pour une lecture agréable et même franchement drôle, Keith Champagne nous offre un récit de quête de rédemption comme on en croise régulièrement mais avec une touche d'auto-dérision assez bienvenue surtout quand le monde des comics a tendance à trop se prendre au sérieux parfois. Rigolade, confort et style, tout est réuni dans cet album financé par une campagne Kickstarter avec succès ! Si vous pouvez vous le procurer, en format physique ou en virtuel, allez-y vous ne devriez pas passer un mauvais moment, et au pire si ça n'est vraiment pas votre genre dîtes-vous que ça ne durera pas longtemps de toute manière.

jeudi 13 mai 2021

Fire Force tome 16 (Kana - Novembre 2020)


Shinra et Licht pénètrent dans les laboratoires Haijima, à la recherche du sixième pilier de l'Adora Burst. Cet endroit, même s'il a beaucoup changé depuis, rappelle de bien mauvais souvenirs à Shinra, notamment la présence d'un véritable tortionnaire qui s'est fait une spécialité de s'en prendre aux plus faibles et aux enfants. La rencontre avec lui ne va d'ailleurs pas se passer exactement comme prévue, et ce Kurono qui se fait appeler Dieu de la Mort va donner du fil à retordre à notre jeune héros, qui ne parvient pas à comprendre comment fonctionnent les pouvoirs de son adversaire.


Pendant ce temps, à l'extérieur des bâtiments du complexe, le reste de la 8ème Brigade fait tout ce qu'elle peut pour sécuriser les lieux en attendant le signal de Licht qui les assurera que le sixième pilier a été repéré. Mais voilà que, séparés, ils sont attaqués par une autre employée des industries Haijima qui va les retenir un bon moment et s'avérer toute aussi difficile à affronter que son collègue Kurono ! Que cachent encore les industries Haijima comme secrets et comme pouvoirs ?


Soudain, le signal est donné : le sixième pilier a été identifié et ses pouvoirs sont en train de s'éveiller ! C'est le moment que choisissent les hommes en blanc pour attaquer eux aussi et prendre l'avantage, déclenchant une véritable bataille à trois où tous les coups sont permis ! Acculés et ne parvenant pas à reprendre le dessus, Shinra et les autres vont devoir accepter l'aide inattendue de Kurono sur ordre de ses supérieurs. Désormais, la 8ème Brigade et Haijima combattent ensemble !


---

 

Voilà ce que l'on peut dire en résumé de ce 16ème tome de la série Fire Force d'Atsushi Ohkubo, où il ne se passe en définitive pas grand chose il est vrai. Même s'il y a un peu de baston à se mettre sous la dent, c'est surtout prétexte à introduire de nouveaux personnages et à présenter une situation difficile pour nos héros. Heureusement, l'arrivée des hommes en blanc vers la fin donne un second souffle au tome qui redevient beaucoup plus actif !


Pas grand chose à dire de plus, tout se jouera dans les prochains tomes à mon avis et donc il va falloir patienter un petit peu avant de connaître le nom du vainqueur de cet espèce de tournoi à trois compétiteurs pour l'Adora Burst du jeune Nataku !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 12 mai 2021

Ant tome 2 (Éditions Réflexions - Août 2020)


Hannah Washington est en fâcheuse posture, toujours privée d'une partie importante de ses souvenirs et re-découvrant à peine ses capacités surhumaines dans le costume d'Ant. Alors qu'elle intervient dans une conférence d'un ancien partenaire du nom de Gadget Man, elle se retrouve à combattre face à un autre surhumain qui la met grandement en difficulté... d'autant qu'apparemment, il la connaît lui aussi !


Après une bonne séance de baston, Ant parvient à s'en sortir mais doit maintenant retrouver de toute urgence la mémoire quant à son mystérieux passé et à sa mort apparente, ordonnée par les plus hautes autorités il y a des années de cela. En retrouvant un à un les anciens membres de son commando d'élite, elle remet petit à petit toutes les pièces du puzzle en place, mais il lui manque quelqu'un qui puisse les lui regrouper. C'est là qu'intervient un super-soldat du nom de Charlie Echo, qui dit en savoir assez pour tout expliquer et donner un sens au moindre petit élément manquant pour Hannah.


Une course-poursuite s'engage alors dans les égouts, nos deux héros fuyants les commandos envoyés pour les arrêter ou, pire, les exécuter sur place. Charlie profite des rares moments de calme pour raconter à Hannah toute la vérité sur son histoire, sa destinée et son ''sacrifice'' héroïque fortement simulé en réalité. Tout se remet alors en place et Ant retrouve la pleine mémoire de ses capacités et le contrôle de ses pouvoirs.


---

 

Eeet c'est là que ça s'arrête. Sérieusement, ne cherchez pas plus loin la dernière page de cet album c'est la fin du flashback et nous n'avons aucune idée de ce que font les personnages ensuite. Je ne sais pas si un troisième tome a été annoncé depuis la sortie de celui-ci, mais il serait grandement nécessaire je crois bien !


Bon sinon que dire à part que c'est du vu et revu, pas vraiment dans le top de ce que Image Comics pouvait produire à une époque où leur créativité était pourtant reconnue et admirée. Si le premier tome avait quelque chose d'assez frais et surprenant, ce second s'enfonce dans les clichés et ne fait qu'utiliser des stéréotypes et des raccourcis pour avancer dans une intrigue simpliste qui ne vaut, à mon humble avis, pas tant d'efforts.


Au niveau du dessin, Mario Guly s'éclate visiblement à représenter son héroïne sous tous les angles et surtout ceux qui mettent sa plastique en valeur, comprenez par-là qui permettent de la reluquer éhontément. Ant n'est pas vraiment ce que je qualifierai de comics progressiste ou même féministe, sous prétexte que le personnage principal est une jeune femme qui se cherche et qui combat un monde qui tente de la faire disparaître. C'est plutôt une série de bonnes excuses pour enfiler les clichés comme des perles et faire joujou avec des personnages caricaturaux que l'on aura de toute façon déjà oublié en refermant l'album. Bref, déception pour ma part. Mais tentez votre chance si vous pensez faire partie du public ciblé !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 11 mai 2021

Thor - La machine (Panini Comics - Avril 2020)


Thor se meurt. Le puissant dieu du tonnerre est atteint d'un mal inconnu et apparemment incurable, qui l'affaibli d'heures en heures et lui fait ressentir mille souffrances qui jusqu'ici n'étaient que vaines paroles. Acculé, éreinté et ayant peur de plus d'être contagieux, le grand héros d'Asgard a trouvé refuge sur les toits de New York, attendant sa dernière heure, n'osant pas faire appel à ses alliés mortels.


Pourtant, même au sommet d'un building, Thor ne goûtera pas la tranquillité. Bientôt assailli par des hordes de créatures monstrueuses, issues d'un croisement ignoble entre mécanique et magie, il doit les affronter et les terrasser toutes avant de prendre en chasse la dernière d'entre elles, le menant droit à son repaire. Là, ce que le dieu déchu découvre est trop pour le reste de conscience qu'il maintenait à grand peine, et le voilà qui s'évanouit au cœur de la fournaise ennemie.


Sauvé de justesse par un sort qui l'aide à se rétablir, Thor découvre qu'il doit la vie sauve à nulle autre que l'Enchanteresse, Amora, une ennemie de longue date qui a toujours cherché à conquérir son cœur de gré ou de force. Mais cette fois-ci, Amora semble lasse de ses anciens jeux, et désire se montrer à son élu comme elle n'a jamais laissé personne la voir auparavant. Sincèrement amoureuse, elle propose une alliance à son ancien adversaire, qui devient le temps d'une nuit son partenaire de plein gré.


Sitôt ses forces retrouvées, Thor part avec l'Enchanteresse pour le repaire des créatures innommables, où il découvre une horrible machine torturant le frêne des mondes, Yggdrasil lui-même, pour lui faire croire que le Ragnarök est arrivé et que les dieux et les mortels sont tous défunts. Son inventeur, un vieil homme que la folie ronge aussi sûrement que le vice, a besoin que l'arbre mythique croit le dieu du tonnerre mort pour démarrer le processus qui verra l'après-Ragnarök, et assister alors à l'avènement d'une nouvelle race de maîtres du monde. Avec l'aide de sa nouvelle amante et ancienne ennemie, Thor parviendra-t-il à inverser la situation et à mettre fin à ce plan dément avant que ses dernières forces ne soient épuisées ?


---

 

Coup-de-cœur, très clairement et très nettement je dois le dire. Ce récit signé Warren Ellis est juste énorme, tenant en quatre chapitres seulement mais d'une telle intensité et d'une telle justesse, sincérité et fidélité à ses personnages et à leur monde onirique, que c'en est véritablement bluffant. Et vous savez ce qu'il y a d'autre de bluffant dans cet album ? Le dessin proprement magnifique, somptueux même irai-je jusqu'à dire, de nul autre que Mike Deodato Jr. alors en pleine ascension dans les années '90 avec un style déjà bien affirmé même si faisant la part belle aux canons esthétiques de l'époque.


J'ai adoré cette lecture, de bout en bout, je l'ai dévoré en relativement peu de temps alors que pourtant je m'attendais à y passer un bon moment, les histoires sur Thor en solo me paraissant toujours un peu pompeuses et, ma foi, ennuyeuses oui. Celle-ci : pas du tout ! C'est tout l'inverse, elle se lit et se dévore des yeux sans aucune pause, sans aucun temps mort. Thor comme on ne l'avait encore jamais vu, c'est un vrai bijou de ce que l'on pouvait faire de mieux chez Marvel au milieu des années '90, et je suis bien content d'avoir sauté le pas et de m'être procuré cette réédition récente qui contient en plus la toute première apparition de l'Enchanteresse, signée par les immortels Stan Lee et Jack Kirby dans la fleur des années '60.


Au final, que penser de ce personnage retord qui en remontre même parfois à Loki lui-même en terme de perversité et de roublardise ? Elle ne recule devant rien pour s'emparer du cœur de Thor depuis de bien longues années, mais c'est la première fois qu'on la voit aussi touchante et sincère, et elle semble vouloir l'affection réciproque du dieu plus que n'importe quoi et n'importe qui d'autre. J'avoue que je suis totalement séduit, et je trouve extrêmement dommage que Warren Ellis se soit arrêté en si bon chemin après ces quatre chapitres si bouleversants. Aucune idée de ce que fut la suite ni même si on la verra rééditée un beau jour, en tous les cas cette expérience est un franc succès en ce qui me concerne et je valide cette nouvelle mouture de la collection ''Best of Marvel'' qui décidément nous livre bien des merveilles.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 10 mai 2021

Danger Girl - Zombis à gogo (Graph Zeppelin - Avril 2021)


Qu'y a-t-il de plus excitant que de partir à l'aventure, affronter des périls mortels et découvrir de fabuleux trésors ? Peut-être sauver le monde... le lot de chaque Danger Girl !


Cette fois-ci Abbey Chase s'est mise dans une sacrée panade, car on l'a engagé pour retrouver la trace d'un livre très ancien et très, très maléfique, qui entre de mauvaises mains pourrait bien signer la fin de la civilisation telle qu'on la connaît. Même avec toutes les ressources de l'agence Danger Girl, ça risque de faire un peu juste ce coup-ci. Un peu d'aide serait la bienvenue !


Et justement, les Girls vont pouvoir compter sur un nouveau temporaire dans leur petite bande, en la personne d'Ash Williams, spécialiste pour tout ce qui est de la catastrophe et du merdier sans nom depuis la première fois qu'il a eu affaire au terrible Necronomicon, le Livre des Morts ! Avec son expertise sur le sujet des morts-vivants, notre équipe de choc entend bien retourner la situation en sa faveur et neutraliser la menace représentée par le livre et ceux qui veulent vraiment s'en emparer.


A défaut d'être taillé pour tous les terrains d'opération, Ash a néanmoins pour lui l'avantage de bien connaître l'ennemi et d'avoir une dent toute personnelle contre lui et ses hordes démoniaques pour lui avoir bien pourri la vie depuis de trop nombreuses années. Qui sait, peut-être que cette fois-ci le monde peut être sauvé par un bras cassé bien entouré ? Ça va saigner !


---

 

Bon, première chose à dire tout de suite : le dessin est très bon, merci à Cris Bolson qui a réussi à rendre les filles de Danger Girl encore plus sexy et terriblement attirantes tout en leur conservant des proportions humaines ! Ça change plutôt agréablement des couvertures de J. Scott Campbell ainsi que des réalisations plus ou moins heureuses de ceux qui tentent de copier son style. Pour une fois, c'est bien fait comme c'est là, pas besoin de retoucher.


C'est dur à dire pour moi parce que j'aime beaucoup les histoires des Danger Girls d'habitude, mais cette fois-ci vous pouvez vraiment vous contenter des dessins et débrancher votre cerveau pour tout ce qui est de l'histoire principale. Le seul intérêt au niveau du scénario est que vous aurez la chance d'avoir les origin stories d'Abbey, de Sydney et de l'Agent Zero en ouverture de trois chapitres sur les six que contient l'album. Album très bien édité par Graph Zeppelin, soit dit en passant, comme nous en avons maintenant l'habitude.


Alors, j'aurais aimé aimer cette histoire-ci, mais Ash me sort par les yeux avec son attitude nonchalante et bourrine, et il faut bien le dire c'est un vrai boulet dans toutes les situations où il se retrouve. Heureusement que les filles sont là pour sauver la mise et mettre un peu de piment dans tout ça, sinon le monde n'était vraiment pas sûr de voir le soleil se lever à nouveau !


Bref, une tentative assez maladroite de surfer sur le succès des adaptations de Evil Dead en lui adjoignant la visibilité des titres Danger Girl sans que ce soit une franche réussite. Pas nécessairement mauvais, mais peut clairement mieux faire. Je le répète, le seul vrai intérêt c'est de découvrir les motivations et origines des principaux personnages que l'on suit depuis la première série d'Andy Hartnell. Le reste est vraiment anecdotique, à part le dessin de toute beauté bien entendu.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 8 mai 2021

The Mask - Tournée mondiale (Delirium - Mars 2021)


Quand on pense que tout est fini, c'est qu'il en reste encore !


Le Masque est de retour, cette fois-ci dans la bonne ville de Sky City à quelques kilomètres à peine de l'endroit où Walter et Big Head se sont affrontés pour la dernière fois. L'objet tombe entre les mains d'un pauvre antiquaire sans le sou, dont la femme est décédée suite à un tragique accident et dont la fille ne parle plus depuis lors. Comme toujours, le Masque va changer bien des choses dans la vie de ses nouveaux propriétaires, à commencer par leur accorder la vengeance pas si douce à laquelle ils aspirent depuis longtemps !


Alors que la ville est à feu et à sang et que le nouveau Big Head sème le chaos partout où il passe, le lieutenant Kellaway débarque à son tour à Sky City à la poursuite du Masque dont les agissements récents font la une de tous les journaux. Big Head est-il un tueur psychotique atteint au dernier degré ou bien une sorte de justicier de l'extrême ? En tout cas, il s'en prend avant tout à ceux qui s'enrichissent sur le dos des autres, et il ne faudra pas longtemps à Kellaway pour faire le rapprochement avec l'histoire tragique du pauvre antiquaire.


Les choses vont cependant se compliquer encore d'un cran quand Emily, la fille devenue muette, s'empare à son tour du Masque pour le porter pour Halloween, ravageant absolument tout et tout le monde sur son passage. Si on ajoute la présence de plusieurs groupes de mercenaires venus de différents coins du monde avec le même but, prendre possession du Masque pour accomplir un grand dessein mondial... la situation tourne véritablement au cauchemar à Sky City ! Mais grâce à une bonne dose d'amour et de raison, les bons sentiments finissent par l'emporter et l'item maudit disparaît à nouveau de la circulation...


Pour réapparaître peu après entre les mains d'un minable braqueur de banque, qui de fil en aiguille le mènera jusqu'à une base secrète de l'armée où un général suicidaire va se retrouver sans le vouloir affublé du Masque, devant une nouvelle version de Big Head en très gros manque de reconnaissance. A partir de là c'est un déluge ininterrompu de bagarres épiques et de situations grotesques à mesure que d'autres héros de l'éditeur Dark Horse se joignent à la traque du Masque ! Une seule chose à dire, ça décoiffe !


Enfin, dans une dernière toute petite histoire nous aurons l'occasion de retrouver ce brave Stanley Ipkiss, sinon en chair du moins tout en os, revenu d'outre-tombe pour se venger de tous ceux qui ont participé à sa chute. Enfin, ça c'est ce qu'il aimerait, mais peut-être n'est-ce qu'un mauvais rêve de passage dans la longue vie d'un mort...


---

 

Avec ce troisième tome consacré aux aventures du Masque, Delirium nous offre trois histoires en un seul volume, qui se suivent à peu près pour les deux premières et qui s'intercale où vous voulez pour la dernière. Les auteurs d'origine, John Arcudi et Doug Mahnke, signent d'ailleurs la troisième petite histoire en laissant la part belle à deux autres duos pour les précédentes. Merci donc à Robert Loren Fleming et Peter Gross, ainsi qu'à Evan Dorkin et Gary Erskine. Grâce à eux tous, la folie de Big Head atteint des sommets quel que soit son avatar, et le lecteur que je suis a adoré se perdre au fil des cases psychédéliques en se demandant quel sens avait toute cette histoire au final.


The Mask est très clairement un ovni dans le genre des comics même underground, un déferlement gratuit de pure violence graphique avec parfois des émotions vraiment touchantes, et c'est toujours un réel plaisir de pouvoir en profiter dans une version française de qualité grâce aux efforts des équipes de Delirium. J'espère quant à moi que d'autres récits seront très vite ajoutés à cette belle collection qui mine de rien commence à bien s'étoffer, comptez sur moi pour être au rendez-vous !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !