dimanche 26 novembre 2023

WildC.A.T.s Origines tome 1 (Urban Comics - Novembre 2023)


Il y a bien longtemps, deux espèces extraterrestres ennemies se sont affrontées au cours d'une bataille épique d'ampleur cosmique, et les survivants ont élu domicile sur Terre afin de regagner des forces et de reprendre le combat. Les Khérubims se sont placés comme protecteurs de la planète et de l'humanité alors toute jeune, tandis que les redoutables Daemonites n'avaient de cesse de provoquer des catastrophes et surtout de chercher un moyen de rallier leur flotte interstellaire. Certains membres de ces deux espèces sont entrés dans les légendes humaines, devenant des êtres vertueux ou au contraire terrifiants, peuplant pour longtemps l'imaginaire collectif.


Nous sommes à présent en Août 1992. Emp, un seigneur Khérubim qui ignore toute l'étendue de ses pouvoirs, a rassemblé une équipe autour de lui pour combattre les Daemonites tout autour du globe. Après de longues recherches et une très longue attente, il se pourrait enfin qu'un avantage certain soit offert aux héros dans cette histoire, en la personne de Priscilla, une danseuse exotique qui serait en réalité un Prodige, c'est-à-dire un être hybride entre espèces humaine et alien, disposant d'un pouvoir qui selon les oracles pourraient changer le cours de la guerre.


Car cette guerre, les Khérubims sont sur le point de la perdre. Trente ans auparavant, une grande bataille les a grandement affaibli, tandis que leurs ennemis de toujours se renforçaient et infiltraient les gouvernements les plus puissants de la planète dans le but de saper tous les efforts de paix et d'empoisonner l'environnement. Aujourd'hui, les Daemonites sont plus dangereux que jamais et sont parvenus à s'emparer d'un artefact qui leur permettra d'ouvrir un portail entre les mondes, pour faire venir leur flotte jusque sur Terre et achever l'assimilation. Quoi qu'il arrive, il ne faut surtout pas que cela se produise !


C'est la raison pour laquelle Emp s'est préparé et a rassemblé une équipe autour de lui, les WildC.A.T.s, comptant déjà deux Prodiges et des mercenaires sur-entraînés et dévoués à la cause des Khérubims. A eux tous, ces héros d'un nouveau genre vont mener une opération spéciale en deux temps : tout d'abord, identifier et récupérer le troisième Prodige avant les agents Daemonites, puis ensuite tout faire pour détruire le générateur de portail spatial avant qu'il ne soit trop tard. Les Khérubims ont bien besoin d'une victoire nette sur ce coup, et tous les espoirs de leur peuple reposent sur les WildC.A.T.s et leur leader tactique, l'androïde Spartan.


D'autres missions les attendent par la suite, comme une rencontre forcée et compliquée avec une autre équipe de héros, Cyber Force, manipulée par des sbires Daemonites tentant de s'emparer d'une technologie de pointe qui leur permettrait de se créer des hôtes parfaits. Dans cette affaire toute particulière les choses sont loin d'être ce qu'elles semblent, et il faudra se méfier des apparences comme des souvenirs remontant soudain à la surface pour certains combattants des deux bords.


Pour le meilleur et pour le pire, dès que la situation l'exige, Emp et Void envoient au front les WildC.A.T.s de Spartan : Grifter, Maul, Warblade, Zélote et Vaudou feront tout leur possible et lutteront jusqu'au dernier souffle pour vaincre les Daemonites et mettre fin à tous leurs complots, ou bien exercer une juste vengeance si besoin !


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Je vais être honnête avec vous : je ne m'attendais pas vraiment à aimer cette lecture. A l'apprécier, certes, c'est quand même LA série emblématique de Jim Lee qui a servi parmi les pierres fondatrices d'Image Comics en 1992, une légende en soi que j'avais hâte de me procurer et de lire ne serait-ce que pour le principe. Mais je n'en attendais pas grand chose, peut-être parce que j'étais alors bercé par les stéréotypes propres à ces années '90 et l'ère dite des ''dessinateurs-rois'' où tout semblait permis, surtout les excès, sans que la qualité ne soit forcément au rendez-vous.


Eh bien j'ai été agréablement surpris par ce premier tome des origines de WildC.A.T.s paru durant ce mois de Novembre 2023 en France chez Urban. J'avais des réserves, qui se sont petit à petit envolées en cours de lecture, pour ne laisser que le souvenir de doubles-pages impactantes et de visuels à couper le souffle, certainement parmi les meilleurs travaux de Jim Lee associé à son grand ami Brandon Choi pour le scénario, ami qui signera aussi la post-face élogieuse de la réédition de 2017 incluse dans cet album.


Urban ne s'est vraiment pas foutu de nous pour l'occasion et a sorti les grands moyens : album en taille Deluxe, couleurs modernisées, traduction au poil, pages bonus en noir et blanc pour le premier chapitre historique et des tas de crayonnés et de couvertures supplémentaires dans la galerie d'illustrations à la fin, de quoi passer un très bon moment en dévorant chaque case et chaque image !


Après, on ne va pas se mentir, ça reste une série très orientée action pure et dure, il y a relativement peu de vraie réflexion dans le scénario, pas la place tout simplement, mais les personnages sont bien développés et assez vite attachants malgré d'évidentes facilités, la dynamique du groupe est bonne, on croirait retrouver une version alternative des X-Men de Marvel, ou plutôt des Avengers je dirai. La rencontre au sommet entre les séries des deux grands cadors de leur temps, Jim Lee et Marc Silvestri, nous permet en plus de déguster sur un plateau de beaux moments de bravoure entre membres des WildC.A.T.s et de Cyber Force, pour notre plus grand plaisir !


Pour le moment je n'ai acheté que ce premier tome, mais le second suivra très prochainement car mon impression générale est vraiment positive, j'ai hâte de voir ce que la suite réserve aux personnages et à leur cause. Sachez qu'il y en a aussi un troisième qui vient tout juste de sortir, proposant la vision d'Alan Moore sur les créations de Jim Lee, ça doit valoir le coup d’œil à mon avis et je me laisserais peut-être tenter également à l'occasion.


Souvent décriées par des amateurs peu éclairés ou tout simplement jaloux et/ou difficiles, les années '90 ont à leurs débuts du moins offert énormément de qualité graphiquement parlant aux lectrices et lecteurs de l'époque, et les retrouver ici dans un beau format bien travaillé c'est un bel hommage je dois dire, avec un petit goût de reviens-y pas désagréable au contraire ! Laissez-vous séduire vous aussi, au pire ne prenez que ce premier tome pour vous faire une idée, rien n'engage à prendre la suite si vous n'aimez pas plus que ça. Mais ça sera quand même déjà un sacré plus pour votre culture et enrichissement artistique personnel, ça ne se refuse pas !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

vendredi 24 novembre 2023

La V.O. du vendredi n°248 : Danny Phantom - A Glitch in Time (Amulet Books - Juillet 2023)


Amity Park est désormais une ville où il fait bon vivre, grâce à ses diverses brigades anti-fantômes formées par le couple Fenton, et aussi et surtout grâce à la présence rassurante de Danny Fenton lui-même. Il faut dire que de par sa nature d'hybride humain-fantôme, Danny est le parfait élément pour garantir une paix durable, surtout depuis la terrible affaire de l'astéroïde qui menaçait de détruire la Terre toute entière ! A cette occasion, Danny a su convaincre ses ennemis d'antan de faire cause commune avec l'humanité et de les aider à sortir indemnes de cette épreuve, ce que même son adversaire de toujours n'avait pu faire !


Donc, Danny est désormais un héros reconnu et aimé de tous, et surtout de ses parents. Mais il continue de dissimuler quelques secrets à ses proches, Sam et Tucker en tête. Par exemple, ses pouvoirs semblent diminuer depuis quelques temps, en tout cas il n'en a plus la parfaite maîtrise, si tant est qu'il l'ait déjà eu un jour. En plus, il fait d'étranges crises de rêves éveillés où il se retrouve soudainement dans d'autres territoires, voir d'autres époques, sans raison apparente. Cela ne dure jamais bien longtemps et Danny finit par se réveiller au bon endroit parmi les siens comme si de rien n'était, mais c'est un sujet d'inquiétude qui le ronge peu à peu.


Alors, quand une alerte retentit au niveau du Portail Fenton vers le Royaume des Fantômes, l'équipe de choc se prépare à renvoyer dans sa dimension un nouvel ennemi, comme d'habitude en somme. Sauf que du portail émerge quelqu'un qu'ils ne pensaient jamais plus revoir : Vlad Plasmius, semblant affaibli et même blessé, et implorant Danny de l'aider ! Ni une ni deux, Sam et Tucker maîtrisent le sinistre individu grâce à la technologie Fenton, mais il semble que Vlad ne veuille pas se battre. Il demande de l'aide, et apparaît sincèrement bouleversé par un événement récent. Méfiants, Danny et ses amis l'écoutent raconter son histoire... comment il a échappé à la mort dans l'espace, comment il a tenté une fois de plus d'inverser la tendance en sa faveur, et comment le sort s'est retourné à nouveau contre lui, de la plus terrible des manières...


En sollicitant l'aide du Maître du Temps en personne, Vlad pensait réussir à corriger certaines de ses erreurs et enfin atteindre son but ultime. Mais Chronos a refusé, ce qui a entraîné un léger affrontement qui n'aurait pas eu de grandes conséquences s'il n'avait permis la libération involontaire de Dan, le double maléfique de Danny venu de dix ans dans le futur, qui s'empresse alors de s'emparer des pouvoirs d'un Chronos affaibli pour devenir une version bien plus dangereuse encore de ce qu'il était jusque-là. Vlad ayant réussi à s'échapper de justesse, il est allé chercher de l'aide chez la seule personne capable de comprendre cette histoire et de le croire sur parole...


Ce que fait Danny, car il réalise soudain que ses récentes pertes de contrôle sur ses pouvoirs et ses glissements au fil du Temps pourraient bien au final être liés à la libération de Dan et à son influence des plus néfastes sur le cours normal des choses. Si rien n'est fait, c'est peut-être même l'ensemble de la réalité qui finira par se distordre et s'effondrer ! Bon gré mal gré, Danny accepte une alliance de circonstances avec Vlad et ensemble, accompagnés de Sam et Tucker bien sûr, ils partent pour un voyage à travers les dimensions et à travers le Temps lui-même, à la recherche d'une antique Source de puissance qui serait à la base de l'existence du Royaume des Fantômes, une puissance telle qu'elle pourrait permettre de vaincre Dan et de l'enfermer à nouveau avant qu'il ne soit trop tard.


De son côté, Dan justement ne perd pas son temps et profite de l'absence des protecteurs d'Amity Park pour apparaître au grand jour, semant la désolation partout sur son passage, dans le seul but de faire souffrir les proches de Danny et de le pousser à se mesurer à lui pour leur ultime bataille. Malgré la résistances des chasseurs de fantômes sur place, la situation devient rapidement catastrophique et il ne reste que bien peu d'espoir face aux pouvoirs terrifiants de l'ennemi. Si Danny et Vlad ne découvrent pas rapidement la Source tant convoitée, ce pourrait de nouveau être la fin de tout !


Mais au fur et à mesure de leur voyage, alors qu'ils traversent les époques comme les lieux hautement symboliques du Royaume des Fantômes, une question se pose aux deux anciens adversaires : qui sera digne de s'emparer de cette toute-puissance ? La réponse se trouvera là où personne n'aurait oser la chercher, dans les entrailles du château maudit de Pariah Dark, le Roi des Fantômes en personne... faudra-t-il l'affronter lui aussi pour sauver le monde une nouvelle fois ?


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C'est un vrai gros plaisir que l'on m'a fait en m'offrant cet album des nouvelles aventures de Danny Fantôme, un héros dont je suivais les aventures avec assiduité lors de mes années Lycée, et dont je suis absolument fan depuis le tout premier épisode du dessin-animé signé Butch Hartman !


Cette histoire-ci pourrait totalement être un genre de fan-fiction tirée de la série, mais c'est en réalité beaucoup plus que cela, une suite semi-officielle écrite et dessinée par Gabriela Epstein, une autrice apparemment très connue dans le domaine puisqu'elle fait partie des best-sellers du New York Times nous dit la couverture. Dans un style rappelant beaucoup le trait cartoon de Hartman et de son équipe, Epstein nous offre tout simplement un récit allant au-delà des attentes du fan hardcore que je suis, et dévorer cet album a été une expérience des plus agréables à tout point de vue !


Par où commencer ? Déjà, on ne change rien à la formule de base qui fonctionnait si bien, et on plonge dans une suite à l'ambition toute simple, nous donner encore plus de drama et surtout provoquer l'évolution de certains personnages qui, il faut bien le dire, à la fin de la série en manquaient encore cruellement. Hartman lui-même avait déjà, par le passé, imaginé au détour d'un live sur le net ce qui aurait pu se passer après le dernier épisode, pour Danny comme pour Vlad par exemple, mais il n'était jamais allé plus loin que ça, l'étape toute bête du teasing gratuit.


Gabriela Epstein s'empare donc de tout ce qui n'a pas été raconté, de tout ce qui n'a pas été montré, pour tisser sa propre version de la fin de Danny Phantom et de ses personnages les plus iconiques, et le moins que je puisse dire c'est que... c'est vraiment vachement bien foutu ! On y retrouve l'humour assez mordant du dessin-animé mais avec une touche plus adulte, plus aboutie aussi peut-être, une véritable réflexion sur le développement intellectuel et sentimental, psychologique, des personnages qui semblaient autrefois si immuables, logique de dessin-animé oblige.


On sent que toute liberté a été offerte à l'autrice pour permettre à cette histoire d'exister et d'aller jusqu'au bout de sa pensée, qu'importe le nombre de pages par exemple. L'édition hardcover est plutôt chouette je trouve, confortable à manipuler et à lire aussi, moi qui me plaint régulièrement des trop petites polices de caractères bien trop souvent choisies par les éditeurs me voilà comblé puisque je n'ai eu absolument aucun mal à lire le livre d'une traite.


Certes le style graphique est enfantin, assez simpliste même par moments, il manque cette touche vivante que lui donnait l'animation, mais si on excepte ce petit défaut très mineur c'est pratiquement parfait, un sans faute qui me ravit entièrement, moi le fan de toujours qui rêvait de voir ses théories les plus farfelues sur la nature des fantômes et de leurs pouvoirs confirmées ou développées, ce qui est donc chose faite ici ! A mettre entre toutes les mains, enfin celles des connaisseurs du dessin-animé bien entendu car en revanche aucune facilité ou aucun raccourci ne vous sera donné, il vous faut connaître les épisodes cruciaux de la série sur le bout des doigts ou du moins en avoir un assez bon souvenir, et ouvrir l’œil aussi car de multiples références sont glissées un peu partout pour les amateurs du genre.


Bref, vous l'aurez compris ce petit retour en adolescence a été fortement agréable et profitable pour moi, et je souhaite de tout cœur qu'il en soit de même pour toutes celles et ceux qui voudraient se lancer dans la lecture de cet album également ! Il est facilement trouvable en ligne sur des sites comme eBay ou Amazon, peut-être même qu'on peut le commander chez un libraire comics donnant dans la V.O., mais ça je n'en suis pas certain malheureusement donc privilégiez l'option vente en ligne. Ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon retour en enfance à vous aussi ! Transformation !

jeudi 23 novembre 2023

Sexy Cosplay Doll tome 6 (Kana - Août 2021)


Alors qu'ils participent à un nouveau festival de cosplay, Marine et Gojô sont frappés par la beauté toute particulière d'une jeune femme, et décident de lui adresser la parole pour obtenir des avis et des conseils supplémentaires dans leur recherche incessante du cosplay parfait. Amane, la jeune femme en question, est plus que ravie de pouvoir échanger avec deux autres passionnés, et la discussion s'engage tout naturellement autour des trucs et astuces à savoir pour bien progresser dans ce milieu et surtout se faire plaisir.


Cependant, il y a un petit détail que nos deux partenaires ne connaissent pas encore, et qui pourrait tout changer : Amane... est un garçon, qui aime se travestir. Son physique malingre et sa voix fluette lui permettent de donner le change quand il enfile un costume de femme, ainsi que son talent et ses astuces pour le maquillage et toutes les petites opérations à effectuer pour que le rendu soit saisissant. A pratiquement 20 ans, Amane vit sa passion de tous les jours, à sa façon, et si cela peut paraître très surprenant au départ, la révélation est accueillie avec une immense admiration par Marine et Gojô, sans aucun préjugé de leur part.


Cet engouement et cette sincérité pousseront finalement Amane à se confier à ses deux nouveaux amis, et à leur partager sa triste expérience en matière de jugement social quand on a une passion telle que la sienne. Loin de toute idée perverse, Amane a toujours aimé se déguiser en fille, s'habiller en fille plutôt, et un cosplay n'est pour lui qu'une tenue comme une autre finalement, mais c'est presque toujours un point difficile à faire comprendre aux gens qui partagent son intimité, comme son ex par exemple, qui l'a sommé de se débarrasser de toutes ses affaires féminines ou de mettre fin à leur relation. Amane, blessé, a fait son choix... et sa passion l'a emporté, ce qu'il ne regrette absolument pas et qui fait de lui aujourd'hui encore une personne comblée et satisfaite de sa vie, même sans grand amour avec qui la partager. Comme on dit, parfois mieux vaut être seul que mal accompagné, et une personne qui ne fait preuve d'aucune tolérance ni d'aucun sens de la compassion ne saurait être un amour sincère.


Totalement sous le charme de cette histoire tragique mais tellement poignante, Marine se prend à admirer de plus en plus sa nouvelle connaissance, tandis que Gojô en tire des conclusions très intéressantes sur la façon d'envisager le travestissement au niveau de la conception des tenues plus particulièrement. Car on ne sait jamais, Marine pourrait bien un beau jour lui demander de lui faire un costume d'homme ! Qui sait ce qui lui passe par la tête...


Mais finalement non, la belle a déjà un choix bien arrêté à l'esprit : elle veut devenir une bunny girl ! A l'image d'un personnage d'anime encore une fois, qui est sa nouvelle coqueluche et dont Gojô a du étudier toutes les apparitions pour se faire une idée précise du costume à réaliser. Mais là, catastrophe : impossible pour lui de faire tenir le bustier sur le mannequin de présentation ! En panne sèche, incapable d'avoir la moindre idée supplémentaire, Gojô appelle Marine à son secours, un appel que celle-ci interprète par erreur comme une demande de rendez-vous intime...


Sitôt le malentendu dissipé, nos deux compères se rendent dans un magasin spécialisé où un vendeur charitable et très aimable va alors permettre à Gojô de débloquer son esprit créatif, avec une astuce toute simple à laquelle il n'avait pourtant pas du tout pensé ! Et pourtant en y réfléchissant c'est même une idée parfaitement logique dans ce cas de figure. S'en voulant beaucoup de ne pas avoir eu cette révélation par lui-même, le jeune homme se renferme un peu mais accepte de poursuivre la conception du costume voulu par Marine, quand un autre problème se pose soudain : comment rester de marbre quand une telle tenue va dévoiler un pourcentage assez important de la peau de sa partenaire ? En plus, c'est lui qui sera chargé de la prendre en photos lors de la séance en studio ! La galère !!


Mais là encore, la leçon de vie prodiguée et partagée par Amane précédemment va faire son effet, et Gojô va réaliser qu'il n'a besoin que de savoir Marine à l'aise avec sa création pour que tout se passe au mieux. Même si, on ne va pas se mentir, il est quand même carrément gêné quand elle prend la pose devant lui ! De son côté, Marine est tellement séduite et amusée à l'idée d'être une bunny girl qu'elle décide de porter cette tenue pour un festival de cosplay ayant lieu à Halloween, et elle pose alors LA fameuse question à Gojô : accepterait-il de l'accompagner cosplayé lui aussi ?


C'est mine de rien une étape trèèès importante à franchir pour l'adolescent timide et réservé qu'est Gojô, mais que ne ferait-il pas pour Marine ? Habilement revêtu d'un costume complet de lapin, Gojô est prêt pour le festival mais reste quand même dans sa bulle, ne partageant pas vraiment l'ambiance chaleureuse et débridée du moment avec le reste du groupe les accompagnant. Quand un autre garçon lui demande tout à coup pourquoi il a de telles connaissances en maquillage et conception de costumes féminins, Gojô se braque et bloque totalement, incapable de répondre. Heureusement, les confidences d'Amane sur le sujet le rassureront suffisamment le temps que Marine prenne le relais et n'explique le principe de leur partenariat à leur interlocuteur étonné mais surtout impressionné par tant de savoir-faire.


Loin de tout jugement une fois de plus, Gojô réalise qu'il se trouve dans une communauté avec l'esprit très ouvert en général, et que chacun est accepté avec ses propres compétences et excentricités du moment que ça ne fait de mal à personne. Son propre passé revient peut-être le tourmenter de temps en temps quand il se met à douter, mais des personnes comme Marine ou Amane lui apprennent à gérer ces moments et à relativiser. Tout se serait bien terminé ce soir-là, si seulement quelqu'un n'avait eu la bonne idée de demander d'un seul coup à nos deux amis s'ils sortent ensemble... Et voilà la gêne de retour !


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Ça me fait un bien fou de replonger dans l'atmosphère si tendre et amicale de Sexy Cosplay Doll, je ne sais même pas combien de temps il m'a fallu avant de me décider à poursuivre ma lecture avec ce sixième tome !! Honte à moi, mais j'ai bien l'intention de rattraper mon retard à présent, ne vous en déplaise !


Dans ce tome, nous aurons toujours droit à des conseils très précis et éclairés sur la façon d'agencer un cosplay et de réaliser certains costumes, les bustiers de bunny girls particulièrement, et les blocages de Gojô seront l'occasion d'explorer un pan assez Occidental finalement de cette culture du vêtement féminin. Personnellement, j'avais la solution en tête mais je ne pensais pas que ce serait si compliqué pour notre amateur de la trouver à son tour, mais il faut croire qu'au Japon et en Asie de manière générale certains éléments ne sont pas facilement trouvables ou tout simplement pas présents dans leur quotidien, tout comme l'inverse est vrai pour nous aussi.


Shinichi Fukuda continue donc de nous surprendre et de nous émerveiller, et je crois bien que le meilleur passage de ce tome reste sans conteste la rencontre du personnage d'Amane, une véritable leçon de vie et d'acceptation d'autrui et de soi, que beaucoup feraient bien de méditer avant de commenter des photos sur les réseaux spécialisés. L'expérience malheureuse d'Amane en amour a été une révélation pour lui, et trouve un écho dans ce qu'a pu vivre Gojô lui-même durant son enfance. Je n'ai qu'un espoir, que l'on puisse revoir Amane prochainement dans d'autres tenues et cosplays, ce qui devrait être possible je pense étant donné qu'il a échangé ses coordonnées avec Marine durant leur conversation à cœur ouvert.


Toute la seconde moitié du volume, centrée sur le fantasme bien connu et répandu de la bunny girl, ne sert tout compte fait que de prétexte pour pousser Gojô dans ses retranchements et lui faire accepter ses propres imperfections, pour mieux se dépasser ensuite et peut-être réussir un jour prochain à s'avouer ses sentiments naissants pour Marine. Pour l'instant du moins, c'est surtout une succession de moments gênants pour lui qui se présente et s'annonce encore pour la suite, avec toujours beaucoup d'humour et de second degré. Ce manga est un savant mélange d'expériences et de conseils, tant dans le domaine du cosplay que dans celui des relations débutantes et des interactions avec les autres, et comme je le disais, ça me fait un bien fou ! J'espère ne pas mettre encore plusieurs mois avant de lire le prochain tome, une piqûre de rappel régulière ne fait jamais de mal.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 22 novembre 2023

Dawn of X tome 15 (Panini Comics - Juillet 2021)


X-Factor : L'équipe de Facteur-X poursuit sa descente aux enfers sans fin dans le Mojovers, et y découvre non seulement que les mutants sont devenus le sujet le plus tendance de cette dimension dédiée entièrement au divertissement numérique, mais que les voir combattre les uns contre les autres en direct fait littéralement exploser l'audimat. Grâce à Spirale et Shatterstar, les enquêteurs parviennent à retrouver le corps de la personne disparue dont ils avaient reçu un échantillon, et maintenant le plus dur sera de regagner le monde réel avec, privant ainsi des milliards d'utilisateurs d'une diffusion d'autopsie qui s'annonçait sensationnelle et qui était évidemment très attendue ! Pendant ce temps, Daken tente de se rapprocher d'Aurora comme il peut, mais il faut croire que son charme ne fonctionne pas sur tout le monde...


Wolverine : Piégé dans un bloc de glace, Logan est vidé de son sang par les vampires aux ordres de Dracula, pour concevoir et alimenter un système qui leur permettra de chasser de jour comme de nuit, libérés de leurs contraintes habituelles. Grâce à un petit groupe de jeunes vampires rebelles, Wolverine parvient finalement à s'échapper et entame alors sa propre vendetta contre les sbires de Dracula, mais surtout la traque de son ennemi de toujours qu'il a la ferme intention de salement punir pour les derniers sévices qu'on lui a infligé : Oméga Red risque de le sentir passer !


New Mutants : Magie a un plan bien précis en tête pour mettre fin aux agissements des haters sur Internet qui possèdent le site DOX, référençant les différentes apparitions de mutants de par le monde et fournissant à tous les extrémistes les informations nécessaires pour traquer ces innocents jusque chez eux. Trop de mal a déjà été fait par ces gens-là et ce grâce à ce maudit site web, aussi il est grand temps que les Nouveaux Mutants prennent les choses en mains ! Attaquant directement de front le propriétaire de DOX dans ses propres locaux, pour lui prouver que lui aussi peut être trouvé, l'équipe ajoute de force au code-source du site un petit quelque chose en plus qui permettra désormais à toute personne cherchant des infos sur des mutants de tomber également sur les noms et adresses réels de celles et ceux qui postent lesdites infos. Fini l'anonymat protecteur ! Et pendant que Magie se charge de calmer Glob, qui en a vraiment gros sur la patate à cause de cette histoire et de ces gens, à Nova Roma les choses se corsent et des créatures monstrueuses envahissent le territoire, cherchant d'éventuels survivants de leur attaque pour délivrer un message aux mutants responsables des précédentes chasses, au nom de leur créatrice. Cherche-t-elle uniquement la vengeance ?


Marauders : Les Cinq ont tout tenté pour faire revenir Kate Pryde à la vie, via le système de résurrection permis par Krakoa et l'association de leurs pouvoirs. Mais rien n'y a fait, et au bout de dix-huit essais ils ont fini par baisser les bras, et on les comprend. Des funérailles sont donc organisées, les premières sur l'île-nation, et les dernières également si tout se passe bien par la suite, car personne n'a envie de revivre une telle épreuve maintenant que la chance semble vraiment sourire aux mutants. Cependant, il reste quelques interrogations concernant le trépas de Kitty, et la réponse finale viendra par le retour miraculeux de Lockheed auprès d'Emma Frost pour lui révéler la vérité à travers ses souvenirs. Désormais, la priorité numéro un est de ramener Kate coûte que coûte, quitte à épuiser les Cinq s'il le faut. Et grâce aux efforts de tous, finalement, la Reine Rouge est enfin de retour ! Une grande fête s'ouvre pour l'occasion, tout le monde tenant à faire à nouveau la rencontre de celle qui est enfin revenue parmi eux. Cependant, Kate n'est pas vraiment d'humeur à la fête, et avec l'aide de Magie elle s'éclipse le temps de chercher ce qui lui fait vraiment envie : un moyen de prendre sa revanche sur celui qui l'a tué. Sebastian Shaw, malgré ses belles paroles et ses cadeaux onéreux, va devoir surveiller ses arrières à partir de maintenant, car nul ne sait quand le retour de bâton le frappera à son tour !


Giant-Size X-Men – Fantomex : Dans ce nouveau numéro géant consacré à un seul personnage en particulier, nous suivons les origines de Fantomex, un héros conçu artificiellement en laboratoire et destiné à devenir un chasseur de mutants au départ, avant de très vite s'émanciper de cette mission et de se retourner contre ses créateurs. Obsédé à l'idée de retrouver son jumeau parfait, toujours détenu dans le laboratoire gigantesque appelé le Monde, Fantomex a passé des dizaines d'années à contacter différents groupes, des commandos aux super-héros de chaque décennie, afin de pénétrer dans le Monde et d'organiser une diversion suffisamment efficace pour lui permettre de discuter quelques instants seulement avec son double, mais rien n'y a fait et celui-ci reste obstinément prisonnier de son propre système, qui semble le contrôler totalement. C'est avec l'aide de Logan et de Scott Summers que Fantomex parviendra enfin à mettre la main sur quelque chose d'intéressant, mais il lui faudra encore un peu de temps avant de pouvoir retourner dans le Monde pour retenter sa chance. Et justement, de nos jours, une Ororo mourante d'un virus inconnu demande à Fantomex de la conduire au sein du laboratoire géant pour qu'elle essaie de trouver le remède adéquat à sa condition. Une opportunité immanquable pour l'ancien chasseur de mutants, qui ne peut décemment pas passer à côté et s'empresse alors de proposer ses services, à condition toujours qu'il puisse bénéficier d'une belle diversion pour obtenir ce que lui recherche ardemment depuis si longtemps...


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Dans ce déjà quinzième tome de la revue Dawn of X, nous pouvons dire que nous assistons à un tournant de cette première phase de l'ère Krakoa pour les mutants de chez Marvel version Jonathan Hickman. Déjà, parce que Kate Pryde est enfin de retour, et que c'était assez long sans elle mine de rien !


Ensuite, parce que je crois bien que l'on va bientôt être aux premières loges pour une guerre impitoyable entre mutants et vampires... ou bien juste Wolverine cherchant à régler ses comptes une bonne fois pour toutes avec un ennemi très insistant. Et enfin, ce que j'ai préféré pour ma part, voir Magie et son équipe donner une leçon de vie mémorable à ce ramassis de trolls et de haters issus des recoins les plus odieux de l'Internet, en retournant leur précieux site contre eux. Tout le passage en mode confession sur le passé de Glob m'a beaucoup surpris d'ailleurs, et comme le dit Magie elle-même on ne s'attendait vraiment pas à ce que l'éclat de colère à tempérer vienne de lui ! Et comme elle le lui fait aussi comprendre, laisser la colère sortir est parfois un bon moyen de ramener l'équilibre dans son esprit, à condition que ce ne soit pas trop souvent et de ne pas y céder trop facilement.


Le reste, c'est passable. Je n'ai jamais vraiment été intéressé par le Mojovers et ses évolutions diverses et variées au fil du temps et de l'avancée des technologies des médias, même si j'apprécie une bonne caricature de notre société hyper connectée quand j'en vois une. Quant au Giant-Size consacré à Fantomex... c'est toujours sympa de découvrir de nouvelles facettes d'un personnage méconnu, mais ça ne méritait peut-être pas autant d'attention de la part de l'architecte des séries mutantes en personne. A voir ce que donnera le prochain sur Tornade, qui devrait faire suite directement à celui-ci donc.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 21 novembre 2023

Future State Batman tome 2 - 2025-2027 (Urban Comics - Novembre 2021)


Dans un futur très proche, Gotham City est devenue une véritable dictature para-militaire, contrôlée d'une main de fer par le Maire Nakano et surtout par sa police surarmée, le Magistrat, dont les troupes patrouillent toutes les rues de la ville sans relâche jour et nuit pour traquer les masques, ces justiciers d'un temps révolu dont plus personne ne veut désormais.


La population est maintenue dans l'ignorance, tant qu'elle reste obéissante tout va bien pour elle. Mais au moindre signe suspect, c'est un déluge de feu qui s'abat sur les citoyens jugés problématiques. Heureusement, il reste encore quelques héros dans les ombres, des gens inspirés et parfois entraînés par Batman en personne, qui tâchent de reprendre sa lutte où il l'a laissé.


Cette résistance hétéroclite est composée d'anciens détenus de l'Asile d'Arkham, qui se sont alliés avec des visages bien connus du monde nocturne de Gotham comme Batgirl et surtout Nightwing qui a repris le commandement à la disparition de son mentor. Mais face aux forces apparemment sans fin du Magistrat, ses officiers humains augmentés et ses cyborgs de sécurité, ils auraient bien besoin d'un miracle pour ranimer la flamme vacillante de la justice dans le cœur des citoyens.


Et là, alors que tout espoir semblait perdu, un signal, enfin ! Une preuve, même malingre, que Batman vit toujours, terré quelque part et faisant ce qu'il sait faire de mieux : mener l'enquête pour faire tomber l'ennemi. Si Bruce Wayne est bien mort, assassiné par le Magistrat et son commandant d'élite, Batman opère toujours dans les ombres, plus que jamais déterminé à sauver sa ville d'elle-même et du cauchemar fasciste dans lequel tout le monde est plongé quotidiennement.


Mais pour cela, il va lui falloir remonter la piste des différentes entreprises privées qui fournissent au Magistrat et à son système la technologie de pointe qui leur permet d'asseoir leur suprématie sur Gotham. Et tandis que les autres héros devenus hors-la-loi poursuivent leur propre combat dans les ruines des anciennes institutions, le Batman originel se prépare à confronter son propre assassin sur son terrain, et à l'emporter avec lui dans la tombe si possible !


Nombreux sont celles et ceux qui refusent le nouvel ordre imposé par le Magistrat, nombreux sont celles et ceux qui veulent un retour à la liberté individuelle, à la clémence et à l'espoir qu'incarnaient les anciens héros et justiciers. Catwoman fait partie de ces gens-là, et elle va tout faire pour permettre à ceux qui n'en ont plus les moyens de se relever et de continuer à se battre pour leur vie et leur liberté. Son chemin va croiser celui de la résistance et de Batman, ce qui lui rendra à elle aussi un peu d'espoir pour l'avenir, un avenir des plus incertains bien sûr mais qui pourrait tout de même finir par voir le jour, si l'on y croit suffisamment fort.


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On poursuit et termine la partie de l'event Future State de DC consacrée à Batman et à ce qu'est devenue Gotham City quelques années après les événements de la série régulière, dans ce futur possible ouvert grâce à la victoire sur le Batman Qui Rit et Perpetua dans les pages de Death Metal.


Ce que je redoutais s'avère fondé et concret, à savoir que ces histoires n'ont pas réellement de fin et pourraient totalement se poursuivre encore longtemps, c'est vraiment une plongée dans un océan de possibilités presque infinies qui paradoxalement me laissent de marbre, ou peu s'en faut. Je n'arrive tout simplement pas à m'y projeter, à m'en sentir concerné de près ou de loin, même si j'admets volontiers que les efforts des scénaristes et dessinateurs engagés sur le projet sont qualitatifs en eux-mêmes. Seulement, en refermant ce second et dernier tome consacré aux séries gravitant autour de Batman et de son environnement, je me pose encore la même question : quel intérêt au final ?


L'event est sympa, bien orchestré sur à peine deux mois de parutions en V.O. et suffisamment bien construit pour rester cohérent avec lui-même et toutes les séries concernées, et Urban a fait le bon choix en publiant tout ce matériel en fonction des principaux personnages concernés et de leurs affinités historiques, mais au fond c'est juste un coup d'épée dans l'eau qui ne porte à aucune conséquence notable, juste un énième avenir hypothétique de plus dans une myriade d'autres... c'est lassant à force.


Le tableau n'est pas tout noir, tout n'est pas à jeter non plus, et l'investissement représenté par l'achat des cinq tomes dédiés aux séries Future State reste raisonnable si votre but premier est de collectionner les histoires alternatives ou les futurs possibles des personnages emblématiques de DC. Mais autrement, ça n'en vaut pas réellement la peine et vous allez surtout vous retrouver avec beaucoup d'interrogations qui n'auront aucune vraie réponse apportée au final, donc de la frustration et le sentiment d'avoir suivi ces histoires pour rien, au fond. A vous de voir, je sais que ces articles sont relativement populaires sur le blog et qu'il semble bien y avoir un public intéressé par tout ça, donc si vous en avez l'occasion et que vous trouvez des exemplaires encore disponibles par chez vous n'hésitez pas !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 20 novembre 2023

Le Donjon de Naheulbeuk - Le Conseil de Suak (Octobre Éditions - Mai 2011)


Ils ont fièrement assiégé et séché le Donjon de Naheulbeuk. Ils ont sauvé le monde de la terrible prophétie de la Couette de l'Oubli, dans l'ignorance totale du reste de la population. Ils ont même -plus ou moins- réussi à vaincre une créature de cauchemar issue des âges sombres qui menaçait la ville de Glargh. Et cependant, ils sont toujours inconnus du grand public, sauf pour quelques petits délits concernant les autorités. Mais à l'heure de leur probable séparation, seront-ils prêts à affronter la plus grande menace qui ait jamais pesé sur la Terre de Fangh ?


Alors que le calme revient après l'incursion éphémère du Katakak, les nouvelles responsabilités de l'Elfe rattrapent la compagnie, dont les membres décident après délibérations et promesses de récompenses monétaires de faire un dernier voyage tous ensemble jusqu'au royaume des Elfes Sylvains. Oui, même le Nain est partant. Il faut dire que les cinquante pièces d'or touchées par jour de voyage lui ont ouvert l'appétit...


Mais pendant ce temps, sur le reste du territoire, la panique commence à gagner les grands pontes des différentes organisations et administrations. La Caisse des Donjons, réputée inexpugnable, a été attaquée par des Barbares sanguinaires qui ont tué et pillé tout ce qu'ils pouvaient ! Peu après, au cœur-même de Glargh, c'est une antenne de la Guilde des Marchands qui est visée par un raid d'Elfes Sylvains, chose totalement impensable ! Et ensuite, des Elfes Noirs s'en prennent à des Ogres... c'est à n'y rien comprendre, d'autant plus que chaque responsable des peuples incriminés ne voit pas du tout de quoi il retourne et nie catégoriquement les faits. Même les paisibles semi-hommes sont soudain envahis par de redoutables Nains de l'Est marteaux au poing !


Devant la situation catastrophique qui se présente, les autorités de Waldorg et de Glargh décident conjointement d'organiser un grand rassemblement de toutes les puissances connues en Terre de Fangh, pour tenter de tirer cette histoire au clair et d'éviter un véritable bain de sang sur l'ensemble de la carte. Car des représailles sont effectivement à craindre si un accord n'est pas rapidement trouvé, chacun fourbissant ses armes et accusant les autres de préparer un sale coup de plus.


Chez les Sylvains, cependant, la vie est plutôt belle pour les aventuriers de la compagnie des Fiers de Hache (oui, apparemment la blague du Nain est allée jusqu'aux dieux qui désormais reconnaissent nos héros sous cette appellation et leur adressent même des prophéties nébuleuses en chemin). Le Ranger est promu clipitaine de l'armée, chargé de faire de l'ordre dans les préparatifs militaires, tandis que le Nain sera son sargent et supervisera les manœuvres. La Magicienne est responsable des éventuelles connaissances magiques des Elfes et de les entraîner à les maîtriser... quant au Barbare, il écope du poste rêvé pour lui : entraîner et endurcir ces mauviettes d'Elfes Sylvains et en faire des hommes, des vrais, avec des muscles et tout !


Recevant comme tous les autres chefs une invitation pour la grande réunion au sommet, l'Elfe décide de s'y rendre avec ses compagnons d'aventure et une maigre escorte de fidèles, direction une tour désolée au beau milieu du territoire dont personne ne s'était jamais soucié auparavant et qui fera un excellent point de ralliement. Les autres responsables et émissaires dépêchés sur place par leurs peuples arrivent à leur tour, et enfin, ça y est, le grand Conseil de Suak peut commencer !


Mais dans l'ombre, un ignoble adversaire complote contre toutes les peuplades libres de la Terre de Fangh, un être de pure cruauté, un génie malfaisant à nul autre pareil... qui cette fois-ci, après des milliers d'années d'attente, va peut-être enfin réussir son coup ! Il faut dire que la discorde règne partout et que le Conseil de Suak devient rapidement intenable tellement tout le monde refuse de s'écouter et de considérer les autres points de vue. Si seulement ils pouvaient s'entendre ne serait-ce qu'un instant, ils découvriraient ce qui leur pend au nez, l'évidence même...


Et quid de Zangdar, me direz-vous ? Seul héritier du donjon citadin de feu son cousin, le sorcier parachève un plan de son cru pour faire parler de lui aux plus hauts niveaux, et redorer son blason déjà bien salement terni il faut bien le dire. Avec l'aide de Reivax, son intendant et bouc-émissaire, Zangdar entend bien se faire respecter à nouveau et étendre son influence au-delà des frontières de Glargh, où il réside désormais. Il a un projet parfaitement conçu, millimétré au poil de cul, qui laissera une trace indélébile dans les mémoires... à la condition que personne ne vienne mettre son grain de sel dedans bien sûr, et que le Maître ne perde pas encore une fois son calme et ses moyens face à son pire cauchemar, cette ridicule compagnie d'aventuriers désastreux qui ont ruiné son business et son moral bien trop souvent à son goût. Non, cette fois, il ne peut que réussir... à moins que ?


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Avec ce troisième roman, qui est en fait la cinquième saison des aventures de la compagnie anonyme, John Lang nous prouve une fois de plus qu'il maîtrise son sujet sur le bout des doigts, et offre même une promotion considérable à ses personnages fétiches qui gravitent désormais dans les hautes sphères du pouvoir ! Mais la menace n'a jamais été aussi considérable, et pourtant ce n'est encore qu'un début...


En effet, vous ne trouverez pas de grand final pimpant dans Le Conseil de Suak, puisqu'il s'agit de la première moitié d'un diptyque qui se terminera avec le prochain tome. Difficile de déjà songer à faire ses adieux à ces aventuriers anormalement chanceux, mais il faudra bien s'y résoudre car rien n'est éternel, même en Terre de Fangh. N'en déplaise à certains mauvais esprits !


On retrouvera donc les personnages déjà connus de la saga du Donjon de Naheulbeuk au grand complet, ainsi qu'une pléiade d'autres qui rejoignent le casting pour l'occasion et qui sentent bon le développement d'un univers de fantasy imaginé entre copains et devenu une saga francophone incontournable, avec le succès qu'on lui connaît.


Dans le tome précédent, je vous disais avoir été impressionné par le développement de caractère du Barbare notamment, mais ici c'est surtout l'Elfe qui a le beau rôle, noblesse oblige. Mais ne craignez rien, le Ranger et la Magicienne auront aussi leur part d'aventure bien à eux, et au final tout le monde aura une petite leçon à méditer à la fin. Oui, même le Nain.


C'est franchement bien écrit et d'un humour acerbe que ne renierait pas feu Terry Pratchett, avec de nombreuses piques adressées aux administrations et aux politiques de façon générale, bref une caricature parfaite et plus vraie que nature d'un monde imaginaire qui déraille complètement pour notre plus grand plaisir ! Rendez-vous prochainement pour la suite et fin de l'aventure !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

dimanche 12 novembre 2023

Batman & Joker - Deadly Duo (Urban Comics - Novembre 2023)


Quelque chose de très sombre se trame à Gotham City, plus sombre encore qu'à l'accoutumée. Harley Quinn a été enlevée et se retrouve séquestrée dans de sinistres tunnels, tandis qu'à la surface c'est le Commissaire Jim Gordon qui manque à l'appel. Bien vite, Batman commence à recevoir des informations concernant des meurtres de policiers d'élite un peu partout en ville, chez eux ou même dans leur caserne. Arrivé sur place, le Chevalier Noir affronte une créature ressemblant fortement au Joker : grand, mince, peau blanche et cheveux verts... à ceci près que cette chose ne semble pas capable de communiquer, et qu'elle s'avère étonnamment résistante et coriace au combat.


Après l'échec de sa tentative de capture, Batman est contacté par nul autre que le Joker en personne, avec un cadeau tout particulier à son intention. Sitôt appréhendé, le criminel psychotique fait une proposition on ne peut plus inhabituelle à son ennemi de toujours : faire équipe tous les deux pour retrouver Gordon et Harley avant qu'ils ne soient exécutés par leur mystérieux ravisseur. N'ayant aucune autre piste, Batman finit par accepter mais avec un encadrement très strict réservé au Joker. Aussitôt les deux nouveaux associés se font attaquer par une escouade de créatures Jokérisées, et ne finissent par s'échapper de justesse qu'après d'âpres combats.


Commence alors une enquête sans commune mesure, qui entraînera le Chevalier Noir et le Clown Prince du Crime dans les lieux les plus emblématiques de Gotham, et les poussera souvent dans leurs retranchements face à des situations tendues et pour le moins mortelles. Batman devra composer avec un équipier hautement instable pour qui la morale est une option négligeable, et ensemble ils vont plonger dans le passé tumultueux de la ville et surtout de leurs premiers affrontements, alors que la vie des otages ne tient plus désormais qu'à un fil. C'est à la fois une chasse aux monstres et une course contre la montre, faisant remonter ce qu'il y a de plus sale et de plus pernicieux dans cette ville à tous les niveaux, des secrets et des horreurs enfouies depuis des années qui n'attendent plus que d'être remontés à la surface pour mieux prendre leur revanche...

 

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Urban frappe très fort en ce début du mois de Novembre et nous offre déjà la version française de ce récit d'exception qui a beaucoup de promesses à tenir. Déjà, faire revenir Marc Silvestri aux commandes d'un titre complet, chose qui n'était plus arrivée à ma connaissance depuis les années 2000, et encore ! Cette fois-ci l'artiste, excusez du peu, signe les dessins comme le scénario, et a passé près de sept ans à tout concevoir de A à Z pour que l'expérience finale soit totalement hors du commun.


Il fallait bien un artiste et cerveau de légende pour que la sauce prenne efficacement, et c'est chose faite à mon humble avis même s'il y a quelques petites imperfections dans la narration qui auraient encore pu être lissées je pense. Les dessins quant à eux sont vraiment sublimes, rien à redire on déguste à chaque page un tel niveau de maîtrise et d'expérimentation à la fois que c'en est grisant et vertigineux, à l'image du scénario lui-même à vrai dire. D'ailleurs la postface rédigée par Marc Silvestri nous permet de mieux comprendre et réaliser le degré de dévotion de l'homme à son art, et franchement c'est épatant et ça ne pouvait venir que de lui !


Marc Silvestri nous prouve à chaque nouvelle case, à chaque page et à tous les niveaux de conception de l'album et de son histoire, qu'il en a encore sous le pied et qu'à 65 ans le bonhomme n'a toujours pas fini de nous renvoyer à l'école pour prendre des leçons magistrales. Bon, à nuancer toutefois comme je le disais car le scénario a quelques faiblesses, mais qui n'en a pas ? Franchement c'est une réalisation au poil et à part pour chipoter il n'y a pas de vrai reproches à faire à Batman & Joker.


Certains lecteurs comparent cette œuvre à ce que pu être Batman – Silence de Jeph Loeb et Jim Lee en son temps, vingt ans en arrière déjà... et honnêtement, je trouve que c'est assez malvenu de faire ça. D'abord parce que les deux titres ont certes des similitudes mais surtout énormément de différences et de divergences, et surtout parce que justement vingt ans les séparent et qu'entre temps les codes ont changé ! Déjà, Silence était partie prenante de la continuité de son époque, tandis qu'ici tout est resserré le plus possible autour du duo éponyme, en faisant fi des développements récents que l'on a connu avec les New52 par exemple. Clairement, ce n'est pas du tout la vision de Batman et de son univers qu'a pu développer Scott Snyder durant son long run, non plus celle de Tom King d'ailleurs, en fait on peut même dire que cette version de Gotham et de son Chevalier Noir est un peu datée... mais c'est fait exprès et pour une excellente raison vous verrez.


Hors de toute continuité, un récit qui se tient à lui tout seul avec seulement quelques éléments nécessaires à connaître de base et un casting serré, une histoire passe-partout que l'on peut lire à n'importe quelle époque contemporaine de la carrière du Batman. Mais, car il y a un mais, logique de licence oblige, il n'est pas impossible que l'on retrouve plus tard des éléments de cette histoire à part dans d'autres récits développés à l'avenir, mais évidemment je ne vous dévoilerai pas lesquels et puis Silvestri s'en charge tout seul dans sa postface justement.


En bonus, une galerie de couvertures qui permettra de bien comprendre toute l'importance artistique qu'a eu ce projet au cours des sept dernières années, sept chapitres incroyables que l'on dévorera sans perdre de temps. L'action est omniprésente mais il y a aussi de la réflexion, un jeu de piste à suivre et à remettre dans le bon ordre afin de tenter d'avoir une petite avance sur le détective à la cape avant le dénouement, chose logiquement impossible d'ailleurs mais rien ne vous empêche d'essayer.


Allez, si je devais mettre en avant un seul vrai défaut, je vous dirais que le scénario est peut-être un poil trop verbeux par moments et qu'il y a certains éléments qui auraient pu être arrangés autrement pour rendre le tout plus fluide et plus facile à comprendre au premier abord, MAIS de toute façon dans la vie rien n'est jamais si simple qu'il n'y paraît et Batman & Joker n'a pas la prétention de révolutionner le genre à lui tout seul, juste de nous faire passer un bon moment et de pouvoir être lu par tout le monde sans limite d'âge, de temps et de connaissances préalables. En cela, c'est une vraie réussite et Marc Silvestri mérite amplement tous les hommages et tous les remerciements possibles pour ce chef-d’œuvre qui n'a pas fini de faire parler de lui !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

vendredi 10 novembre 2023

La V.O. du vendredi n°247 : Marvel Horror Lives Again ! omnibus (Marvel - Octobre 2020)


Vous pensiez être à l'abri depuis la parution du précédent volume ? Que nenni ! Marvel Comics possède encore bien des archives de ses fastes années où l'horreur était à la mode et où les créatures les plus effroyables venaient tenir la dragée haute aux super-héros encore tous récents de la Maison des Idées. Entrez, prenez place de nouveau pour un voyage en arrière, dans les années '70, là où certains des personnages les plus emblématiques du genre naquirent pour notre plus grand plaisir...

 

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Blade : Il n'existe pas un seul vampire en ce bas monde qui ne connaisse la terrible légende du chasseur aux couteaux de bois aussi aiguisés que leurs crocs. Blade, jadis né d'une femme mordue par un vampire, a hérité de quelques particularités propres à l'espèce nocturne, mais il reste un être humain avant tout et il a dédié toute sa vie à s'entraîner sans relâche pour traquer et détruire tous les buveurs de sang sur son chemin, jusqu'au jour où il retrouvera enfin celui qui a assassiné sa mère enceinte. Mais pour l'heure, Blade doit faire face à un danger bien plus pressant : à Londres, un groupe de vampires sévit et fait régner la terreur, s'employant à réunir diverses connaissances scientifiques pour obtenir un sérum capable de les immuniser contre la lumière du jour. La Légion Vampirique ne semble pas connaître de fin, ils avancent tous en nombre constant, malgré les pertes causées par Blade, ils sont aussi nombreux que dangereux, et ils ne reculeront devant rien pour parvenir à leurs fins. D'ailleurs, puisque Blade tient tant à se mettre sur leur chemin, ils ne vont pas se priver et vont enlever sa chère et tendre afin de l'attirer dans un piège, faisant de lui un assassin aux yeux de la police et une cible à abattre pour les forces de l'ordre ! N'ayant pratiquement plus rien à perdre, Blade se lance dans un dernier baroud contre la Légion, aidé par l'inspectrice et voyante Kate Fraser, pour sauver sa promise... ou lui permettre de rester morte, si jamais elle venait à être mordue à son tour !


Wendigo : Dans les immenses forêts du Grand Nord Canadien, lorsque le froid et la faim poussent d'intrépides chasseurs et trappeurs jusque dans les terres gelées, lorsqu'ils finissent piégés par la neige et le blizzard, sans vivres, sans espoir... lorsque l'un de ces pauvres hères craque et dévore de la chair humaine pour survivre à tout prix... alors apparaît le terrifiant Wendigo, la légende noire des terres du Nord. Quiconque mange de la chair humaine se livre à une véritable abomination, selon les anciens peuples de ces contrées, et devient alors un démon arpentant les forêts et les montagnes gelées, en proie à une faim inextinguible et irrépressible. Le plus effrayant dans tout ça, c'est qu'au fond n'importe qui de poussé dans ses retranchements et cédant au désespoir meurtrier peut devenir un nouveau Wendigo. Dotée d'une force prodigieuse, la créature vit un véritable enfer, torturée par la faim en permanence, affrontant les bribes de sa conscience humaine en loques et se voyant rapidement consumée par la bestialité sanglante. Qui d'autre que l'incroyable Hulk pouvait affronter ce monstre maudit ? Tantôt opposé au Géant de Jade, tantôt aux X-Men, ou encore à l'équipe Alpha Flight, le Wendigo change sans arrêt d'identité, mais l'acte à la base de sa métamorphose reste toujours le même, le recours au cannibalisme pour survivre dans un milieu inhospitalier. Jusqu'à présent le monstre a toujours été neutralisé et son humanité soignée avant de faire un véritable carnage parmi la population locale, à de très rares exceptions près. Mais que se passerait-il si un jour l'on perdait totalement le contrôle et que la bête venait à relâcher sa rage et sa faim sur le reste du monde ? Et rien ne dit qu'il ne peut pas y avoir plusieurs Wendigos... qu'arriverait-il aux hommes si demain une horde de ces créatures venait à déferler sur les grands centres urbains ? Mieux vaut ne pas y songer, ne jamais y penser, de peur que le cauchemar ne devienne réalité. Pour le meilleur et pour le pire, le Wendigo doit rester pour le grand public une simple légende issue d'un temps reculé et révolu. Les seuls à connaître son existence sont les seuls êtres assez désespérés pour quérir son pouvoir... à n'importe quel prix.


Satana : Quand le Diable rend visite aux mortels, il attend généralement quelque chose en échange. Ainsi en fut-il de la naissance de Satana, fille de Satan, engeance infernale destinée à provoquer l'avènement de son père un jour futur. Mais contre toute attente, Satana possède non seulement une beauté à se damner, faisant d'elle un succube des plus efficaces, mais aussi et surtout un esprit rebelle propre à son géniteur, qui lui interdit par fierté de courber l'échine devant quiconque, y compris son propre père ! Parcourant les routes de Los Angeles, Satana poursuit ses propres plans, n'ayant pour l'heure aucune envie de voir arriver la fin du monde. Mais quand un quatuor de sorciers s'en prend à elle et lui interdit l'accès des Enfers, c'est la goutte d'eau qui la pousse à combattre de tout son être pour retrouver sa liberté pleine et entière, même si elle ne compte toujours pas se mettre au service de Satan pour autant. Sur le grand échiquier cosmique, Satana est bien plus qu'un succube, elle est l'incarnation de l'esprit fougueux et libre de l'humanité, de par sa nature hybride, et elle ne laissera rien ni personne lui interdire quoi que ce soit ou tenter de la contrôler ! Mais sa carrière littéraire ne durera pas longtemps, comme pour les magazines qui l'ont vu naître, et c'est confrontée au choix ultime qu'elle fera enfin la différence et réalisera enfin son plein potentiel. La fille de Satan, la sorcière séductrice, la dévoreuse d'âmes... deviendra alors l'alliée la plus précieuse des héros mortels, qui ne la connurent que trop peu. Puisse-t-elle désormais reposer en paix et libre plus que jamais. A moins que ce ne soit qu'un commencement ?


Hodiah Twist : Gentleman d'ancienne fortune, ayant perdu celle-ci durant la crise boursière du début des années '30, et souffrant du traumatisme de ne pas avoir su prédire le suicide de sa femme avant qu'il ne soit trop tard, Hodiah Twist s'enferme dans le rôle d'un enquêteur très clairement inspiré de Sherlock Holmes, même si toute référence à ce dernier le met hors de lui. Comme le dit si bien son acolyte et partenaire d'investigation, Hodiah Twist s'est réfugié dans ce rôle tel un mécanisme de survie, pour ne pas avoir à affronter la dramatique solitude de son existence. Mais à tout enquêteur, même factice, viennent des enquêtes à résoudre ! Et celles soumises à Hodiah sont pour le moins particulières : des hommes vidés de leur sang après une nuit dans une maison close, ou un train aérien dont les passagers meurent tous brutalement les uns après les autres lors d'une nuit de pleine lune... Malgré les évidentes déductions que le lecteur pourra faire très rapidement, Hodiah Twist en revanche sera toujours à côté de la plaque, refusant systématiquement d'envisager la piste surnaturelle et préférant toujours une causalité très terre-à-terre, même confronté aux signes les plus basiques. Il appartient dès lors à Jeavons, son partenaire, de tenter de raisonner l'irraisonnable et de résoudre l'affaire au plus vite avant que son ami ne devienne à son tour une victime des créatures qu'ils pourchassent. La série ne connaîtra que deux numéros et quelques apparitions dans d'autres titres, avant que son héros ne disparaisse à son tour dans l'oubli.


Lilith : De son vivant, Vlad Tepes a eu une première épouse, un mariage arrangé qui ne l'a jamais satisfait et pour lequel il ne cachait pas son déplaisir. Mais il a tout de même eu un enfant, une petite fille prénommée Lilith, destinée à devenir son héritière, la chair de sa chair, son propre sang coulant dans ses veines. Toutefois, dès que l'occasion se présenta, à peine un an après la naissance de sa fille, Vlad répudia sa femme et renia tout lien de parenté, condamnant femme et enfant à une vie de malheur et de pauvreté. Confiée par sa mère à des gitans pour assurer sa survie, Lilith grandit dans l'ignorance de sa lignée, jusqu'au jour où Vlad Tepes attaqua une fois de trop le peuple gitan qui, pour se venger, fit appel à de la noire sorcellerie pour transformer la jeune femme en vampire d'un nouveau genre, une créature de la nuit capable de se mouvoir le jour et ne ressentant pratiquement pas la soif de sang du reste de son espèce, ni aucune autre de ses faiblesses. Lilith est désormais un fléau de non-vie, destinée à tourmenter son immortel géniteur jusqu'à la fin des temps s'il le faut : telle est la vengeance et la malédiction proférée par les gitans ! Et depuis près de 500 ans, Lilith accomplit sa tâche sans faillir, harcelant son père devenu le tristement célèbre Dracula, détruisant ses plans de conquête du monde, agissant comme ces humains qui le combattent depuis si longtemps, n'ayant droit à aucun repos tant que l'infâme seigneur des non-morts arpentera la Terre. Jusqu'au jour où, son corps détruit par accident, l'esprit de Lilith rechercha un réceptacle capable de l'accueillir, une femme dont la haine pour son propre père serait au moins aussi grande que la sienne. C'est en Angel O'Hara qu'elle trouvera son bonheur, une jeune femme de 22 ans dont le père a tué le petit-ami de qui elle était tout récemment enceinte. Désormais, Lilith habite le corps d'Angel et guide ses pas à travers le monde, jusqu'à la grande ville de New York où elle s'établit quelques temps, trouvant même l'amour à nouveau. Mais chaque nuit la vengeance de Lilith contre les émissaires du Mal ne connaît aucun repos, et telle une justicière inconnue et impitoyable elle affronte des criminels de tous poils, trop souvent des hommes tentant d'abuser de femmes aimables, quand elle ne tâche pas de faire de son mieux pour sortir le petit-ami d'Angel des situations catastrophiques dans lesquelles il a le don de se fourrer. Dans cette nouvelle vie peu orthodoxe, Lilith semble avoir trouvé un peu de réconfort et, peut-être, de bonheur au travers d'Angel et de son enfantement. Jusqu'au jour où Dracula en personne frappe à la porte, et où le conflit entre le père et la fille maudits l'un comme l'autre reprend de plus belle. Entre ces deux formidables créatures, il ne saurait y avoir de trêve de longue durée, et un seul des deux combattants pourra véritablement l'emporter sur l'autre au final. Du moins à ce que croit savoir Lilith, mais elle va découvrir douloureusement que sa propre malédiction est loin d'avoir révélé tous ses secrets...


John Kowalski : Soldat Américain issu de l'immigration Polonaise, John Kowalski était un combattant méritant pour sa patrie d'adoption, jusqu'à ce qu'une sombre histoire de haute-trahison ne vienne entacher sa réputation. En punition pour ses crimes supposés, John fut exilé dans son pays d'origine, la Pologne, à la veille de ce qui allait devenir la Seconde Guerre Mondiale. Lorsque l'attaque des Allemands sur la frontière Polonaise eu lieu, John refusa d'y prêter attention ou même d'y croire, ne voulant pas s'immerger dans un nouveau conflit. Mais bien malgré lui il sera pris dans le feu de l'action lors de l'invasion, marquant le début de cette guerre effroyable, et John fera partie des toutes premières victimes. Son déni lui vaudra d'être remarqué par la Mort en personne, qui lui offre alors la possibilité de revenir à la vie temporairement en possédant le corps de soldats s'apprêtant à mourir à leur tour, afin d'expérimenter leurs vies et de mieux comprendre tous les enjeux du conflit qu'il se refusait à reconnaître. Tour à tour Juif, Allemand, Anglais, Japonais ou Italien, Kowalski mènera des vies bien différentes des deux côtés de la barrière morale, sa malédiction étant de toujours conserver ses souvenirs et de ne pouvoir échapper à la marche du Temps et du Destin. Ceux qu'il possède devront trépasser, et lui revivre autant de fois une nouvelle mort que nécessaire afin de comprendre tout ce qu'il rejetait par le passé. Tant et si bien qu'à la fin de la guerre, la Mort ne libère pas John de son tourment mais au contraire en fait son avatar sur Terre, toujours afin de lui inculquer le respect et la crainte des forces cosmiques dont il est à présent le jouet et le responsable tout à la fois. Nul n'est plus à plaindre que celui qui ne peut mourir, condamné à faucher les âmes mortelles sans connaître ni repos ni rédemption, se fermant peu à peu à ses propres sentiments pour ne plus souffrir à la tâche. Mais peut-être qu'à la faveur d'une rencontre avec l'un de ces êtres d'exception, ces super-héros d'un nouvel âge, l'avatar de la Mort saura s'émouvoir à nouveau et obtenir enfin sa juste rétribution ?


Ulysses Bloodstone : Il existe bien des monstres par-delà l'imagination des mortels, des créatures infernales ou de nature cosmique qui parcourent notre monde en infligeant douleur et chagrin partout où elles passent, impunément. Mais il existe aussi des êtres qui chassent ces monstres impies, des gens de bonne volonté qui dédient leur vie toute entière à la lutte contre les forces du Mal. Ainsi en est-il d'Ulysses Bloodstone, chasseur émérite qui traque sans relâche les envoyés d'autres mondes et d'autres dimensions venus soumettre la Terre et recherchant le pouvoir suprême de la Pierre de Sang, dispersée en fragments sur toute la planète. Ulysses est le mieux placé pour les combattre, car c'est lui qui jadis, il y a dix mille ans de cela, a bénéficié des pouvoirs exceptionnels conférés par la Pierre avant de la réduire en morceaux quand elle tenta de s'en prendre à son peuple. D'homme des cavernes, chasseur pour sa tribu, Ulysses est devenu un hôte pour l'un des fragments de la Pierre, logé dans sa cage thoracique, et de ce fait immortel, condamné à parcourir la Terre entière à la recherche des autres morceaux du cristal rouge sang et à combattre les membres de la Conspiration, des mages et entités de tous horizons déterminés à s'emparer de la Pierre de Sang dans sa totalité dans un but encore inconnu. Au moment où nous rejoignons les aventures de Bloodstone, ce-dernier s'apprête enfin à partager son existence et ses expériences avec le reste du monde moderne, décidant de ne plus agir dans l'ombre et que la coopération de toutes les nations lui sera d'un grand secours dans sa quête sans fin. Mais il sous-estime peut-être la puissance des forces auxquelles il tente de s'opposer, et elles n'hésiteront pas à lui envoyer des monstres terrifiants et redoutables pour l'abattre, mettant ainsi en danger des milliers de mortels dans les villes qu'il traverse !


Manphibian : C'est une histoire bien singulière que celle-là. Une horrible créature apparemment amphibie, mi-homme mi-poisson, émerge d'un puits de pétrole exploité par une compagnie menée par un homme sans scrupules, prêt à tout pour s'enrichir davantage et mener les autres à la baguette. Partout où elle passe, cette étrange créature sème le chaos et l'effroi, tant et si bien qu'une chasse est organisée pour la détruire. Mais contre toute attente, on s'aperçoit qu'il n'y a pas qu'une seule créature : elles sont deux, en réalité, et se combattent l'une l'autre pour une raison dépassant les humains qui les traquent ! Dans le feu de l'action, la femme du géant pétrolier sera prise en tenailles entre les deux hommes amphibiens, et il s'en faudra de peu qu'elle ne trépasse noyée par l'un d'eux. Apparemment, l'autre l'aurait secourue avant de disparaître à son tour... mais peut-on croire cette version des événements alors qu'aucun autre témoin n'était présent ? Pour le mari et l'industriel lésé, le combat ne fait que commencer et la traque des hommes-poissons sera son but ultime, tant pour redorer son blason que pour éviter toute fuite concernant ses véritables agissements autour du puits de pétrole si convoité !


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A travers ces quelques personnages issus des années '70, et à travers leurs récits autant que leur publication au sein de certains titres de la Maison des Idées à l'époque, nous poursuivons l'expérience entamée dans le précédent omnibus. Comme nous l'avions observé alors, la série Two-in-One semble toujours condamner l'un des personnages mis en scène à l'arrêt brutal de ses aventures, comme c'est le cas ici pour Satana par exemple. Pour une fois cependant, la Chose n'y est pour rien !


Tantôt horrifiques ou tantôt plus intellectuelles et philosophiques, toutes ces histoires ont la vocation de nous faire réfléchir, nous autres membres du public assidu, aux diverses merveilles qui peuplent notre monde de l'imaginaire, qu'il s'agisse de créatures déjà bien connues depuis des siècles comme Dracula et son engeance, ou bien des nouveaux venus issus de légendes plus locales comme le Wendigo ou même le Manphibian, qui quant à lui rappellera furieusement aux connaisseurs du genre la célèbre Créature du Lagon Noir qui a fait les beaux jours du cinéma d'horreur en son temps.


Pour ma part, j'ai nettement préféré les personnages féminins présentés ici, Satana et Lilith, dont le nombre conséquents de chapitres leur étant consacrés permet de développer toute leur personnalité dans le détail et au lecteur de s'attacher à elles durant leurs péripéties sur près d'une décennie d'existence à peine. Sur la couverture magnifique de cet épais volume de presque 1 200 pages, signée Inhyuk Lee (un artiste que nous reverrons à l’œuvre bien souvent durant les prochaines chroniques d'omnibus Marvel), vous reconnaîtrez peut-être les quatre personnages mis en avant par le dessinateur : Lilith et sa cohorte de chauves-souris sur fond de Pleine Lune, Satana et son regard envoûtant, Ulysses Bloodstone en arrière-plan sur la gauche, regard au loin, et bien sûr Blade à l'opposé, dans une version plus moderne toutefois que celle que vous lirez dans ces pages, plus conforme peut-être au visuel du personnage d'après ses films des années '90-2000 et ses récentes apparitions dans les principales séries Marvel comme les Avengers de Jason Aaron.


Bien sûr, beaucoup de ce que vous lirez ici, notamment ce qui concerne Lilith, sera repris dans les omnibus consacrés au personnage de Dracula version Marvel, omnibus dont il me reste toujours deux tomes à vous présenter par ailleurs. Un omnibus sur Blade est aussi dans les tuyaux pour paraître ce mois-ci en V.O. il me semble, donc si ça vous intéresse d'en savoir davantage après ses toutes premières apparitions, n'hésitez pas à surveiller l'actualité !


On notera aussi, en dernier point, la présence remarquée de l'Homme-Chose à diverses reprises, notamment pour la série de John Kowalski, certainement le personnage le plus étrange et le plus dramatique de tout cet album si vous voulez mon humble avis.


La version française de cet omnibus vient tout juste de sortir cette semaine, sautez dessus si vous possédez déjà le premier volet, dans l'ensemble j'ai tenté de ne pas vous spoiler l'essentiel des histoires et des dénouements quand cela était possible. Ne vous reste qu'à franchir le pas et à tourner les pages, plongeant ainsi dans l'horreur et l'inconnu à vos risques et périls...