mercredi 21 octobre 2020

Symbiote Spider-Man - Fondu au noir (Panini Comics - Février 2020)


Quentin Beck est au fond du trou. Sa carrière de super-vilain fait du surplace, il n’arrive à rien avec Spider-Man en permanence dans les jambes, et pour couronner le tout sa réputation est même sujette à de bien mauvaises blagues. En clair, Mysterio n’a pas la cote. Et quand un plan qui devait signer la fin de la misère tourne soudain très mal, le voilà qui panique.

 

Dans le même temps, Spider-Man semble avoir changé ces dernières semaines, depuis qu’il est revenu d’une lointaine planète avec un nouveau costume noir et blanc. Plus sûr de lui, plus fort, plus agile que jamais, ce Spider-Man donne beaucoup de fil à retordre à la criminalité de New York, Mysterio le premier ! Mais, contre toute attente, il apparaît très vite qu’un élément de la vie du Tisseur demeure presque aussi incontrôlable que son costume… sa relation avec la Chatte Noire !

 

N’ayant plus rien à perdre et ayant envie de partir après un gros coup et une belle revanche sur son ennemi de toujours, Mysterio force la Chatte Noire à lui procurer un échantillon du costume alien de Spidey, sans se doute une seule seconde de sa véritable nature. Que pouvait-il arriver de pire ? Ah, oui : que Mysterio et le symbiote n’en viennent à fusionner, bien sûr ! Et les ennuis ne font alors que commencer…

 

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Une petite série très originale et respectueuse du matériel de base des années ’80, où se situe cette histoire, écrite par Peter David qui était déjà à l’œuvre à l’époque sur les séries Spider-Man sous l’ère de la Chatte Noire et du costume symbiotique. Il explique d’ailleurs avoir toujours eu envie d’utiliser Mysterio mais n’en ayant jamais eu l’occasion en ce temps-là, il a remisé ses idées pour plus tard. Bien lui en a pris puisque aujourd’hui il signe un récit qui éclaire presque d’un jour nouveau cette période bien trouble pour Peter Parker.

 

Aux dessins on retrouve Greg Land qui s’est fait une spécialité de représenter les plus belles héroïnes chez Marvel, et pour mon plus grand plaisir Felicia Hardy ne fait pas exception. La scène de la lingerie fine… voyez par vous-mêmes, ça reste en tête comme pas permis, effet garanti !

 

Évidemment cet album sort au plus fort de la cote de popularité du personnage de Mysterio après la sortie du film Spider-Man – Far from home de Marvel Studios. C’était donc pour les auteurs l’occasion idéale d’utiliser enfin ce méchant de la galerie du Tisseur pour tenter de mieux nous le faire comprendre, tiraillé qu’il est en permanence entre ses aspirations de grandeur et ses doutes sur ses propres capacités. Pas le meilleur moment de gloire de Quentin Beck à mon avis, mais sympa quand même, on en reprendrait bien un peu d’ailleurs ! A bon entendeur...

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 20 octobre 2020

Spider-Man - L'histoire d'une vie (Panini Comics - Février 2020)


Dans le monde des comics, nous sommes habitués à une certaine élasticité de la continuité. Entendez par-là qu’il ne faut pas s’étonner si un personnage créé en 1962 comme notre bon vieux Spidey semble n’avoir qu’une dizaine d’années de plus aujourd’hui, alors qu’il s’est écoulé plusieurs décennies. Les aventures de nos héros préférés sont comme ça, intemporelles pour la plupart, échappant à toute logique d’époque et de contexte. Du moins en théorie.

 

Mais qu’est-ce qu’il se passerait si tout à coup, les héros vieillissaient normalement, comme chacun d’entre nous ? Si leur vie n’était pas aussi élastique et malléable, s’ils pouvaient être impactés par le passage du Temps et les aléas de l’existence et de l’Histoire ?

 

C’est ce que propose ce récit très particulier signé Chip Zdarsky et dessiné de bout en bout par Mark Bagley (un habitué du Tisseur). Ici, tout commence donc en 1962 par la fameuse morsure d’araignée radioactive, et… le Temps s’écoule normalement. Un an de la vraie vie vaut un an dans le monde de Spider-Man, Peter Parker accuse le coup et traverse près de soixante années sous nos yeux, alors que les grands conflits du monde se déroulent et que son rôle en tant que héros est plus que jamais remis en question.

 

Chacun de ces six chapitres propose un arrêt sur une décennie en particulier, des années 1960 aux années 2010, avec des rencontres inoubliables, des ennemis iconiques, des sagas homériques… bref, tout l’historique de Spider-Man, de sa création jusqu’au Spider-Man Supérieur en passant par La Saga du Clone, etc. La guerre du Viêtnam entre les années ’60-‘70, la guerre civile super-héroïque des années 2000, et l’influence que l’existence d’êtres aux pouvoirs colossaux aurait pu avoir sur notre monde.

 

C’est vraiment un récit brillant sur tous les plans, si on lui passe une légère familiarité de langage dans les premiers chapitres (décalage oblige entre les générations d’hier et d’aujourd’hui). Aucun vrai défaut, une connaissance approfondie des différents grands moments de la vie du Tisseur, bref les auteurs livrent un travail impeccable qui se savoure pleinement sans même forcément être soi-même un connaisseur acharné de la chronologie !

 

Je m’arrête là et je vous laisse en profiter totalement selon votre envie, lisez tout d’un coup ou bien arrêtez-vous à chaque dizaine d’années, peu importe tant que vous y trouvez ce que vous y cherchez mais, plus encore, ce que vous y amenez. Ce serait une histoire parfaite à adapter sous forme de courte série-télé par exemple, et j’espère que le succès que L’histoire d’une vie a rencontré tout au long de sa parution saura faire pencher la balance un jour. En attendant Panini ne s’y est pas trompé puisque ce récit est désormais disponible avec plusieurs couvertures variantes, pour votre bon plaisir !

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 19 octobre 2020

Danger Girl & G.I.Joe - Le Cobra sifflera trois fois (Graph Zeppelin - Octobre 2020)


Alors qu’ils escortent des missiles datant de la Seconde Guerre Mondiale à bord d’un appareil de transport, les G.I.Joe sont attaqués par des chasseurs de leurs pires ennemis, les agents de Cobra ! Les missiles sont récupérés par ces derniers, qui les ramènent à leur base secrète pour les étudier et les dupliquer si possible, tout en visant de grandes capitales du monde pour leurs prochaines actions terroristes. Quant aux agents G.I.Joe restés sur place, ils sont capturés par… Abbey Chase ?!

 

Devant le risque au niveau maximal, les G.I.Joe sont sommés par la Présidente de cesser toutes leurs opérations tant que la menace de Cobra n’est pas circonscrite. Mais en douce, ils vont parvenir à entrer en contact avec l’agence Danger Girl afin de demander de l’aide et surtout des explications ! Comment une agente renommée comme Abbey Chase a-t-elle pu retourner sa veste et finir officier chez Cobra ?? Impensable ! Et pourtant…

 

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Deux équipes de légende du monde des comics d’IDW, les Danger Girls et les G.I.joe, sont réunies pour la première fois par le scénariste Andy Hartnell pour lutter contre les vieux ennemis de toujours des fameux G.I. Américains, les redoutables membres de l’organisation Cobra ! Du côté des filles pas de panique elles savent s’y prendre avec les organisations secrètes et criminelles, mais il est vrai que voir Abbey dans le camp des méchants a de quoi surprendre… je ne vous dévoilerai pas la clé de l’intrigue, qui est au passage très prévisible, mais sachez qu’il y a une bonne raison à tout.

 

C’est un genre de fantasme de gosse j’imagine, même si je n’ai pas connu la génération G.I.Joe en jouets ou à la télé. Je fais l’impasse sur les personnages que je ne connais pas, car évidemment la part belle est faite aux Danger Girls dans cet album scénarisé par leur auteur de toujours et dessiné vaillamment par un John Royle très convainquant bien que moins en forme que sur Mayday je trouve, ce qui n’engage que moi.

 

Peut-être y’aura-t-il une suite un beau jour à ce cross-over, en tout cas en one-shot c’est déjà suffisant et assez rapide à lire, pas une grosse perte de temps mais une pause peut-être dispensable dans l’ordre de lecture des aventures des Danger Girls. A lire entre Revolver et Trinity, deux histoires parues chez Glénat et donc sûrement encore disponibles dans le commerce spécialisé.

 

Un récit sympathique mais pas fameux il faut bien l’avouer, qui aura cependant l’avantage de bénéficier de plusieurs couvertures par J. Scott Campbell en personne pour l’occasion ainsi que d’un soin tout particulier apporté par l’équipe de Graph Zeppelin pour notre belle édition française. J’ai personnellement opté pour la couverture régulière, que je trouvais plus pêchue, sachez d’ailleurs que la seconde couverture dite collector est en fait la quatrième de couverture de l’album normal, j’imagine que c’est l’inverse du coup si on prend la collector. A vérifier, et à réserver à un public amateur de jouets désuets et de testostérone bourrine !

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 17 octobre 2020

The Mask contre-attaque (Delirium - Octobre 2020)


Cela fait maintenant plus d’un mois que Big Head a disparu de la circulation, après la terrible explosion des quais. Mais l’étrange personnage a néanmoins laissé un souvenir indélébile dans la mémoire des citoyens, surtout les plus destroy. Et quand Rick, un gentil anarchiste un rien mélancolique, tombe par hasard sur le masque alors qu’il se recueillait sur la tombe présumée de Big Head, la folie fait son grand retour dans les rues d’une ville déjà à fleur de peau !

 

Et bien sûr, très vite c’est l’escalade, les copains de Rick voulant tous essayer à leur tour le mythique masque vert qui donne tant de pouvoirs et aucune responsabilité ! Chacun deviendra un nouvel avatar de Big Head et sèmera le chaos sur son chemin à sa propre manière, tout en expérimentant réellement ce qu’une bonne dose de folie furieuse peut provoquer.

 

La police, le lieutenant Kellaway en tête, se lance aux trousses de Big Head partout où il apparaît mais peine perdue, elle arrive toujours trop tard. Un autre homme en revanche arrive lui toujours pile quand il faut pour la castagne : Walter ! Le colosse est bel et bien vivant lui aussi malgré les impressionnantes blessures reçues durant le grand final explosif, et apparemment il a très envie de reprendre le combat là où il s’était arrêté, qu’importe les destructions causées sur son passage !

 

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Walter, la police, des truands pas contents et quatre jeunes paumés au milieu d’une véritable histoire de fous… un cocktail détonnant qui ne manquera pas de vous captiver jusqu’au final très surprenant et attendu ! John Arcudi et Doug Mahnke récidivent pour orchestrer le retour de leur infernale créature avec une violence graphique et narrative à couper au couteau. Encore une fois, rien à voir avec le film mettant en scène Jim Carrey, qui apparaît très voir trop gentillet à côté de l’œuvre originale.

 

Ces cinq nouveaux épisodes parus en 1995 nous offrent donc une fois de plus l’occasion de plonger dans la folie et la dépravation, ainsi et surtout que de retrouver des personnages désormais familiers aux côtés de novices qui ne tarderont pas à faire l’amère expérience de la vie. Si Big Head paraît toujours aussi taré et imprévisible d’un hôte à l’autre, celui qui me glace le sang est sans nul doute possible Walter, qui devient ici vraiment terrifiant quand il combat à mains nues le dégénéré qui lui sert d’adversaire. Je me souvenais des apparitions de ce géant laconique dans le dessin-animé, mais là c’est bien plus puissant encore et il n’y a aucune forme de pitié !

 

Merci aux éditions Delirium de nous offrir cette chance d’enfin lire du The Mask en version française de qualité ! Cet album-ci est certes moins épais que le premier qui contenait deux histoires complètes contre une seule ici, mais niveau adrénaline on en a largement pour son argent. Je vous conseille cette lecture et je vous invite à encourager vous aussi Delirium pour qu’ils poursuivent ce travail d’édition fantastique qui nous permet de découvrir de vrais classiques de l’underground indépendant !

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !



jeudi 15 octobre 2020

A Fantasy Lazy Life tome 5 (Delcourt/Tonkam - Juin 2020)


Pas le temps de souffler pour Zenshirô ! Les deux envoyés des royaumes jumeaux de Charoy-Gilbert viennent en effet d’arriver au palais royal de Capua, et il faut les accueillir comme il se doit en tant qu’invités de prestige. D’autant que les véritables raisons de leur venue restent secrètes et qu’Aura entend bien découvrir ce dont il s’agit. Notre prince consort sera mis à contribution afin de dénouer les fils du mystère…

 

Mais contre toute attente c’est justement Zenshirô qui gaffe le plus et dévoile des éléments stratégiques importants aux émissaires royaux étrangers, notamment en plaçant entre leurs mains le précieux verre dont ils sont si demandeurs pour leurs enchantements ! Même si notre prince parvient à obtenir quelques réponses quant aux interrogations d’Aura, cela ne compense pas vraiment ce qu’il est obligé de dévoiler. De plus, le prince Francesco se montre aussi imprévisible que sa réputation le laissait entendre, autant dire qu’il est difficile de savoir à quoi s’attendre en échangeant avec lui.

 

Zenshirô se sent en revanche bien plus proche de la cousine de Francesco, la princesse Bona, qui semble avoir connu une vie difficile pour se mettre au niveau des familles royales qui l’ont adoptée. Fascinée par le travail de joaillerie et les différents bijoux que Zenshirô a ramené de son monde natal, elle en oublierait presque le protocole ! Presque, car elle est aussi futée que son cousin est rusé. A eux deux, ils pourraient bien contraindre le royaume de Capua à dévoiler de précieux atouts !

 

Mais alors que les stratégies se planifient des deux côtés et que les secrets s’entassent, le prince hériter tombe soudain malade ! Aura se refuse à utiliser une pierre d’enchantement pour le soigner, car ces ressources sont bien trop rares pour être ainsi appliquées, ce que ne comprend pas forcément Zenshirô pour qui la vie de son fils est une priorité absolue. La solution viendra de Francesco, qui se propose de soigner le prince grâce à l’une de ses propres pierres d’enchantement… mais pour cela, il devra révéler un grand secret qui entoure sa naissance et la véritable nature de ses dons magiques ! Que demandera-t-il en échange, ou comme garantie que son secret restera entre eux ?

 

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Cinquième tome, encore davantage de développement de personnages et d’intrigues !! Et dire que l’affaire des dragons de meute n’est toujours pas résolue alors qu’elle semblait primordiale sur le moment… mais la politique n’attend jamais et frappe toujours au mauvais moment apparemment. Aura et Zenshirô connaissent leur première vraie tension en tant que jeune couple, eux à qui tout paraissait sourire jusque-là…

 

C’est donc toujours un vrai plaisir que de voir évoluer l’histoire et les principaux personnages sous nos yeux à leur rythme, parfois très rapide et parfois plus lent pour mieux poser les enjeux. L’action de ce tome-ci se déroule en quelques jours, mais assez intenses pour le coup car il y a beaucoup d’informations à digérer des deux côtés ! Et avec cette fin qui ne demande qu’à s’ouvrir vers une nouvelle grosse révélation, autant dire que le suspense est bien présent lui aussi !

 

Toujours un plaisir également de suivre le dessin qui gagne sans arrêt en qualité, et les apparitions de nouveaux personnages secondaires pour étoffer l’intrigue déjà bien complète ne font que dorer davantage le blason de ce gentil petit seinen de fantasy que je ne regrette décidément pas d’avoir débuté ! J’ai vraiment hâte de connaître la suite désormais, et je vous invite encore une fois si ce n’est pas déjà fait à suivre vous aussi cette série qui je n’en doute pas saura vous ravir et vous enchanter !

 

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !