Gotham
City est en proie à une vague de crimes comme elle en a l'habitude,
mais cette fois-ci aucun super-vilain en costume bariolé n'est aux
commandes. Il s'agit d'une armée privée, des criminels entraînés
et endurcis qui opèrent de jour comme de nuit et visent
principalement tous les symboles d'autorité de la ville, sa police
comme l'ensemble de son système judiciaire.
Ce
qui avait commencé comme une simple enquête pour meurtre dans une
résidence des bas quartiers devient rapidement pour Batman une mise
à l'épreuve, comme si l'on cherchait à déterminer jusqu'où il
serait capable d'aller pour protéger sa ville et les cibles de cette
révolution. Parce qu'il s'agit ni plus ni moins que d'une révolution
pour celui qui dirige toutes ces opérations et qui se fait appeler
Scorn.
A
l'aide d'une fortune dissimulée pendant des années, Scorn arme,
équipe et entraîne des légions de fanatiques pour les lancer aux
trousses de tous les officiels des services de sécurité et des
représentants de la loi dans Gotham. Quand le commissaire Gordon est
visé lui aussi et que l'asile d'Arkham devient un véritable piège
à son intention, Batman est obligé d'intervenir et de se frayer un
chemin à travers les hordes de combattants ayant infiltré
l'endroit.
La
ville saigne, ainsi que son protecteur. Scorn tape là où ça fait
mal, et ne laisse que peu d'espoirs à ceux qui survivent au premier
assaut. Très vite les rues sont à feu et à sang, et la pression
que Batman exerce sur les citoyens terrifiés n'arrange pas vraiment
les choses. Bruce s'échine à trouver le point faible de Scorn et de
son armée, le moyen de les neutraliser sans aller jusqu'à les tuer,
ce qui apparaît pourtant comme la seule option qui lui est laissée.
C'est un véritable casse-tête et le Chevalier Noir souffre en
silence de cette horrible situation.
Grâce
à Alfred cependant, une idée commence à germer dans l'esprit
torturé du Chevalier Noir, un plan qui lui permettra d'atteindre son
adversaire au plus profond de sa personnalité... mais est-ce que
cette expérience épargnera la psyché de Batman lui-même au
passage ? De compromis en désillusions, Bruce a toujours tenté
de faire la part des choses à Gotham entre les bons et les mauvais,
mais quand il réalise soudain que tout n'est qu'affaire de nuances
et que personne n'est totalement juste, ce pourrait bien être la
prise de conscience de trop qui ferait vriller le justicier au cœur
sombre. Dès lors, peut-il encore être Batman sans risquer de tout
perdre, y compris la raison ?
---
J'essaie
de résumer au mieux cette histoire sans vous spoiler les éléments
majeurs de l'intrigue, sachez simplement qu'il s'agit d'une grosse
remise en question de tout le modèle représenté par Batman en tant
que super-héros et en tant que protecteur de Gotham surtout. Alfred
aura un rôle majeur à jouer en tant que conscience de Bruce, la
seule personne en qui il puisse réellement avoir toute confiance,
une personne qui est également là pour le pousser au-delà de ses
limites quand c'est nécessaire. Mais il y aura peut-être un prix à
payer...
Globalement
j'ai bien aimé cette histoire du Black Label, un récit qui ne
partage aucune continuité avec le reste de l'univers DC, un récit
auto-contenu donc et auto-suffisant avant tout, ce qui est
appréciable de nos jours où tout semble connecté. The Batman's
Grave est une réflexion assez
profonde sur la nature des vigilantes et des justiciers en capes, sur
ce qui nourrit leur combat et sur ce qui fait d'eux des êtres
différents des criminels qu'ils poursuivent. Cette fois, pas de
super-vilain, pas de sourire et de rire démoniaques pour hanter les
nuits de Batman, rien que l'atroce réalité de vivre dans une ville
pourrie où les meilleurs efforts ne donnent pas toujours les fruits
attendus.
L'histoire
n'est pas non plus totalement cynique ou désabusée, il y a un vrai
message positif dans tout cela, mais la fin laissera le lecteur
décider seul de ce qu'il en retient au bout du compte. Le dessin de
Bryan Hitch est efficace bien qu'un peu trop direct dans le premier
chapitre, peut-être en rapport avec l'introduction rapide de
l'élément déclencheur de toute cette affaire. Douze chapitres au
total, c'est juste assez pour apprécier le style de Warren Ellis et
la vision de Bryan Hitch, deux artistes britanniques qui se sont
encore une fois bien trouvés sur ce projet en particulier. La
lecture est rapide et facilitée par la grosse dose d'action pure et
dure, ça aussi c'est appréciable. A ranger dans les désormais
nombreuses bonnes propositions du Black Label pour se faire une idée
plus grande de ce qu'est un super-héros dans un monde comme le
nôtre.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Jusqu'à
présent, les différents gangs de Jokerz disséminés à travers
tout le pays se contentaient d'agresser les gens dans les rues ou les
transports, de commettre quelques larcins et de détériorer le
mobilier urbain, dans un esprit d'opposition à la société et
surtout en hommage à celui qu'ils vénèrent tous comme une idole
déchue, le Joker. Mais aucun membre des Jokerz n'a jamais tenté de
rassembler tous les autres sous sa bannière, aucun jusqu'à Doug
Tan, le frère de Dana !
Totalement
obsédé par le Joker originel et son message chaotique adressé au
reste du monde, Doug en est venu à penser qu'il était le seul digne
de faire passer ce message au niveau supérieur, en unissant tous les
Jokerz du pays et en les lançant dans une folle croisade kamikaze
dans Néo-Gotham ! Ils sont tous drogués, tous équipés de
gilets explosifs renforcés, et tous bien décidés à emporter un
maximum d'innocents et de symboles avec eux lors du grand feu
d'artifice final.
Terry
est le seul qui puisse les arrêter, mais il doit aussi composer avec
ses inquiétudes croissantes pour Bruce Wayne qui est, n'ayons pas
peur de le dire, au seuil du trépas à cause des séquelles de ses
trop nombreux combats sur son corps déjà affaibli par l'âge. Il
lui faut une greffe de foie et au plus vite, sans quoi il risque de
mourir. Et comme si ça ne suffisait pas, la grande attaque des
Jokerz sur la ville se déclenche au pire moment pour Terry, quand il
ne peut compter sur aucun autre de ses proches ou collègues
héroïques.
Mais
heureusement le hasard fait bien les choses, et de nouveaux
justiciers se dressent contre les Jokerz, pas toujours des gens de
bien mais armés de bonnes intentions, ce qui équilibre l'ensemble.
Grâce à des actions coordonnées dans toute la ville et à l'aide
de Tim Drake, la vague de terreur des Jokerz kamikazes est sur le
point de s'achever en une seule nuit horrible. Mais il reste encore
le plus dangereux de tous, celui qui s'est baptisé le Roi Joker et
qui menace à présent directement sa propre famille : Doug
Tan !
La
confrontation pourrait tourner au pire et Terry manque lui aussi d'y
passer, mais avec l'aide de Dick Grayson il parviendra à prendre le
dessus et à sauver Dana, même si cela sonne le glas pour Doug et
son ère de chaos total. La nuit des Jokerz aura fait des milliers de
victimes et encore davantage de blessés, mais c'est enfin terminé.
Cependant, il reste encore une conversation sérieuse que Dana veut
absolument avoir avec Terry et Bruce avant de prendre une décision
quant au couple qu'elle formait avec Terry. Une conversation qui
pourrait bien tout changer dans leurs rapports...
Plus
tard, c'est au tour de Max de faire face à une nouvelle menace
imminente pour la ville : le réseau de hackers Undercloud pour
qui elle travaille en secret finit par passer aux choses sérieuses
et son chef mystérieux la kidnappe pour lui demander un dernier
effort en faveur du collectif. Obligée de mettre ses compétences au
service de celui qui se fait appeler Rebelle Un, Max va participer à
la renaissance d'une véritable légende dans le monde des
super-héros, ou plutôt de plusieurs légendes soudées entre
elles... les Metal Men sont de retour, et ils seront aujourd'hui
employés à mauvais escient comme le craignait leur créateur, pour
rien moins que détruire Néo-Gotham, raser la ville jusqu'à ses
fondations pour rétablir un équilibre social inexistant.
Max
parvient cependant à envoyer un signal discret à Terry pour lui
révéler toute l'affaire, et les combats qui s'en suivent mettent à
mal l'intégrité de plusieurs immeubles de la ville mais sans faire
de victimes supplémentaires fort heureusement. Les plans de Rebelle
Un sont stoppés au bon moment, mais il reste toujours son réseau
Undercloud qui pourrait mal tourner sans sa tête pensante. Max se
propose pour en prendre les commandes et diriger leurs actions vers
des buts louables, ce que Bruce valide.
Ces
derniers temps, l'entourage des deux bat-justiciers a eu tendance à
s'étoffer, et il faudra bien prendre une décision un jour ou
l'autre concernant les personnes à faire entrer dans le secret ou
non. Peut-être est-il temps désormais d'agrandir la famille et de
songer à coopérer avec d'autres bienfaiteurs de Néo-Gotham. Pour
le moment, Terry est officiellement en congés pour prendre une
décision sur sa vie en tant que Batman, s'il souhaite poursuivre ou
non cette activité maintenant que Dana est revenue et que les choses
semblent enfin s'arranger un peu en ville.
De
son côté, Barbara Gordon découvre qu'une nouvelle Batgirl fait des
siennes dans un quartier chaud de la gigantesque mégalopole, et elle
décide d'unir ses forces aux siennes pour stopper un dangereux
complot d'industriels véreux visant à supprimer toute une partie de
la population en droguant les gens avec une sorte de super-stéroïde
rendant fou quiconque s'y expose. La commissaire de Néo-Gotham
semble satisfaite des agissements de la nouvelle Batgirl, assez pour
lui permettre de continuer et de conserver son costume, mais elle
n'en prend pas moins la peine de connaître sa véritable identité
et de lui faire savoir qu'elle est surveillée dorénavant, juste au
cas où.
---
Voilà
un second tome bien riche une fois de plus, la série Batman
Beyond connaît une nouvelle
mutation pour devenir Batman Beyond Unlimited et
nous présenter une nouvelle nouvelle ère pour les justiciers de
Néo-Gotham, durant laquelle la menace latente représentée par les
Jokerz devient bien réelle et terriblement présente !
Ce
coup-ci, on aura eu peur pour Bruce autant que pour Terry, les deux
manquant d'y rester pratiquement en même temps et faisant face aux
dramatiques conséquences de leur vie secrète. Fort heureusement ils
peuvent maintenant compter sur des alliés de poids, même quand la
Ligue de Justice n'est pas présente pour les épauler. D'ailleurs
ces derniers semblent vivre leurs propres aventures bien loin de la
Terre, si on en juge par les couvertures des épisodes présents ici
qui les représentent dans diverses situations épiques sans aucun
lien avec ce qui se passe pour Batman.
Adam
Beechen et Scott Peterson nous entraînent donc toujours plus loin
dans l'avenir de DC, on apprend d'ailleurs que Terry n'a pas encore
dix-neuf ans et cela nous permet de nous situer à peu près dans la
chronologie indiquée en début d'album par le service éditorial
d'Urban tout en restant juste assez vague pour maintenir le mystère
sur la date exacte des événements racontés ici. Tout ce que l'on
sait avec certitude, c'est que ça se passe après les trois saisons
de la série animée Batman – La relève et
son film.
Globalement
le dessin est bon sur l'ensemble des chapitres de ce tome 2, même
s'il y a tout de même quelques faiblesses par endroits suivant les
artistes, notamment en fin d'intrigue quand vient le moment de la
résolution. Rien de vraiment embêtant toutefois et le plaisir de se
replonger dans l'ère DC Beyond demeure intact pour le fan de la
série que je suis ! Il ne reste maintenant qu'un seul tome à
lire et à découvrir pour savoir ce que ce futur deviendra, je sais
juste que la grosse intrigue de Futures End doit
prendre place quelque part dans l'entre-deux et je ne pense pas que
j'irais jusqu'à lire cette histoire, je préfère quand Terry est
contenu dans son petit univers bien à lui.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Jennifer
Walters n'est plus vraiment la même. Le Valet de Cœur, un autre
membre des Vengeurs, a sans le faire exprès absorbé les radiations
gamma du corps de Jen, l'empêchant ainsi de se transformer en Miss
Hulk. Privée de son refuge, Jen erre de villes en villes jusqu'en
Idaho, pour retrouver la trace de la seule personne selon elle
capable de l'aider et de résoudre son problème : son cousin
Bruce Banner, alias Hulk.
Mais
Hulk est un sujet dangereux et recherché dans tout le pays, et la
moindre de ses apparitions sous n'importe quelle forme est scrutée
par les autorités, enjoignant la population à le dénoncer d'office
pour lui envoyer toute la force de frappe de l'escouade Hulkbuster.
Jen n'a que peu d'espoirs de tomber sur son cousin, mais elle
poursuit son périple malgré tout, davantage pour s'échapper à
elle-même que pour toute autre raison.
Alors
qu'elle a trouvé un endroit accueillant où se poser, au moins
temporairement, Jennifer est retrouvée par ses anciens collègues
des Vengeurs : Captain America, Iron Man et la Sorcière Rouge
viennent eux aussi d'arriver dans la petite ville de Bone, déterminés
à faire tout leur possible pour ramener leur amie à New York et
l'aider à affronter ses problèmes et démons intérieurs, quels
qu'ils soient.
Mais
la confrontation amicale tourne au cauchemar quand la peur prend le
dessus dans l'esprit de Jen, déclenchant alors sa transformation en
une version de Miss Hulk ultra violente et sans aucun contrôle. Même
à eux trois, les Vengeurs sur place ont bien du mal à contenir
l'affrontement et la ville subit toute la fureur intérieure trop
longtemps réprouvée de cette nouvelle Miss Hulk. Œil-de-Faucon,
arrivé sur place à son tour, tente le tout pour le tout et entraîne
la furie à sa poursuite, dans les bois enneigés, là où elle ne
blessera plus personne. Sonné et à deux doigts d'y laisser sa peau,
Clint est sauvé à son tour par Banner qui se cachait effectivement
dans les environs et apparaît au meilleur moment pour tenter de
calmer sa cousine.
Au
moment où l'on pensait que les choses se tassaient, et que les
efforts de Bruce pour apaiser Jennifer semblent payer, l'unité
d'assaut Hulkbuster fait elle aussi son apparition au-dessus de Bone
et ravive la terreur et la rage dans le cœur de Miss Hulk, poussant
Clint à prendre une nouvelle décision désespérée : il
provoque la transformation de Bruce en Hulk, pensant ainsi que les
deux monstres seront trop occupés à se battre l'un contre l'autre
pour songer à s'en prendre aux soldats et aux habitants de la petite
ville.
Mais
même ainsi la situation devient rapidement intenable et il faut
employer les grands moyens. Iron Man ordonne la libération du Valet
de Cœur et son envoi immédiat à Bone pour les épauler avant qu'il
ne soit trop tard. Si le Valet parvient à déclencher une explosion
suffisamment puissante pour sonner les deux colosses de jade, et s'il
réussit pendant ce temps à absorber à nouveau les radiations gamma
qui s'en échappent, alors peut-être y'a-t-il un espoir de leur
rendre forme humaine et d'éviter le massacre qui se présage.
Poussant
ses pouvoirs jusqu'à ses toutes dernières limites, le Valet de Cœur
accomplit le plan tel que prévu, mais avant de s'évanouir à bout
de forces il transfère une énergie gamma positive dans le corps de
Jennifer, lui permettant de redevenir la véritable Miss Hulk ayant
tout contrôle sur elle-même et sa force. La crise est passée, mais
Bone est dévastée et sa reconstruction prendra des années, encore
davantage pour traiter tous les traumatismes des locaux. Les
autorités et les médias mettent toute l'affaire sur le dos de Hulk,
tandis que Banner justement s'échappe seul sur la route.
Rentrés
à New York, les Vengeurs au grand complet doivent prendre une
décision en ce qui concerne la présence de Miss Hulk et du Valet de
Cœur dans leurs rangs. En raison de leurs pouvoirs les deux ne
peuvent cohabiter de façon stable et sûre pour tout le monde, il
faut donc que l'un d'entre eux soit retiré de l'équipe avant une
nouvelle catastrophe. Le Valet se désigne comme seul responsable et
accepte de s'éloigner, mais pas avant d'avoir aidé l'Homme-Fourmi à
régler une dernière affaire personnelle. Décollant dans l'espace
lointain, le Valet laisse son pouvoir le consumer et disparaît pour
de bon, après avoir prouvé qu'il était lui aussi un vrai héros.
Quant à Miss Hulk, redevenue elle-même, il lui reste encore bien
des aventures à vivre, et bien des épreuves à traverser...
---
Voilà
l'histoire dont il est souvent fait mention dans la série de Dan
Slott sur le personnage de Miss Hulk, et que je vous ai déjà
présentée dans l'omnibus qui lui est dédié en V.O. il y a à
peine quelques semaines de cela. Geoff Johns signe ses adieux aux
Avengers dont il aura écrit quelques chapitres mémorables au début
des années 2000 avec cette courte saga explorant la psyché
changeante et douloureuse de Jennifer Walters. Les événements
décrits ici auront un impact également sur les Vengeurs eux-mêmes
dans le début de run de Brian M. Bendis, quelques mois plus tard
dans Avengers – La séparation.
Quelques
remarques me viennent à l'esprit après cette lecture, comme par
exemple que la lingerie fine de Miss Hulk doit certainement être
faite de molécules instables pour résister ainsi à sa
transformation si brutale et aux affrontements qui en résultent !
Blague à part, c'est plutôt le style de dessin de Scott Kolins qui
m'interpelle assez, dans sa façon de représenter les décors comme
les personnages, un style assez dégueu si je puis me permettre. Non
que ce soit vraiment moche, mais juste disgracieux et assez en
dessous de ce que j'ai pu lire à la même époque sur d'autres
séries, on dirait un graphisme pas encore tout à fait maîtrisé ou
trop rapidement mis sur le papier, qui aurait mérité plus de
travail à mon sens.
Même
les couleurs sont assez bizarres, très appuyées au point de parfois
prendre le pas sur les traits des personnages, surtout Miss Hulk et
son cousin Hulk quand ils sont sous cette forme, on dirait une
bouillie de couleurs et de teintes sans formes vraiment définies. Je
pense sincèrement que l'histoire aurait été bien mieux servie et
bien plus marquante avec un autre dessinateur, désolé pour M.
Kolins qui a sûrement fait de son mieux et qui livre sûrement par
la suite un meilleur aperçu de son travail.
Quoi
qu'il en soit, A la recherche de Miss Hulk est
une lecture importante pour bien comprendre plus tard ce que Dan
Slott essaie de faire passer aux lecteurs dans ses séries sur le
personnage. Pas vraiment un passage obligé ni essentiel, mais tout
de même fortement suggéré si vous souhaitez approfondir la
psychologie de Jennifer Walters et connaître les divers traumas qui
font d'elle une personnalité brisée qui cherche désespérément
refuge derrière un avatar plus puissant et mieux à même de
supporter son quotidien. Les chiens ne font pas des chats, et Jen est
finalement aussi morcelée au fond d'elle que son pauvre cousin...
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
C'est
la veille du grand combat final. Tous les héros et vilains qui ont
été conviés sur les restes de Themyscira prennent un moment pour
se regrouper, entre vieilles connaissances ou nouvelles amitiés.
L'essentiel est de partager cette dernière soirée, cette dernière
nuit, avec celles et ceux aux côtés desquels ils combattront tous
dès le lendemain, lors du dernier lever de soleil sur cette Terre
maudite.
Dans
l'espace lointain, à une échelle cosmique jamais atteinte, le
Darkest Knight achève son propre combat face à Perpetua, la
créatrice du Multivers, et exécute cette dernière après une
ultime bravade sadique. Désormais, le sort de la Création repose
entre les mains tordues d'un esprit encore plus tordu, et le
Multivers Noir s'apprête à gangrener toute chose irrémédiablement.
Mais les restes brisés de l'ancien Multivers ne disparaîtront pas
sans combattre !
Alors
que tous les personnages, secondaires comme principaux, bons ou
mauvais, se préparent pour la dernière bataille qui scellera à
jamais le destin de tous les univers connus, Wonder Woman poursuit sa
propre mission vers la Forge des Mondes, où elle espère trouver
assez de puissance pour forger une machine conçue par Luthor à
partir du Death Metal, un engin qui sera capable de rappeler toutes
les histoires passées dans une grande et omnipotente continuité
éternelle, générant ainsi assez d'énergie pour détruire le
Darkest Knight une fois pour toutes.
Mais
Diana va changer ses plans au dernier moment, convaincue d'avoir
trouvé une autre solution pour faire apparaître la Vérité
universelle dont elle est la défenderesse. Devenue à son tour une
entité cosmique parée d'or, Wonder Woman est prête à affronter le
Darkest Knight pour lui arracher le contrôle du Multivers et ramener
les choses à la normale pour tout le monde, quel qu'en soit le prix.
Sur
Terre, la guerre a commencé sur les chapeaux de roues avec
l'apparition d'une multitude de versions dévoyées des plus grands
héros de l'univers, à mesure que le Darkest Knight use de son
nouveau pouvoir pour générer des mondes obscurs où l'espoir a
disparu depuis longtemps. L'assaut final est lancé, tout le monde se
rue sur l'adversaire avec comme consigne de ne pas céder un pouce de
terrain et de tout faire pour saper les forces de l'autre camp,
quitte à en mourir, pourvu que cela ait un sens.
Certains
agissements seront des plus héroïques, et de nombreux héros comme
vilains d'antan devront se résoudre à un ultime sacrifice pour
emporter une victoire plus qu'éphémère sur le cauchemar qui s'abat
sur eux. Certains resteront à jamais dans l'ombre, quand d'autres se
battront sous les regards de chacun. Et là-haut, dans les cieux sans
limites, Diana affronte le Darkest Knight à travers l'espace et le
Temps, jusqu'aux confins de l'Histoire du Multivers, au-delà des
Crises, au-dessus de toutes les réalités qui s'entrechoquent.
La
néfaste entité n'aura de cesse de provoquer Diana pour lui faire
perdre espoir et courage, en lui montrant les réalités ténébreuses
qui attaquent les autres sur le terrain, ou en lui révélant un
avenir des plus effrayants quand les grands juges de tout ce qui est
rendront enfin leur verdict sur le Multivers empoisonné. Mais
qu'importent les voix qu'emprunte le Mal pour lui parvenir, Diana ne
se laisse pas atteindre et refuse de ployer sous la menace de cet
avenir incertain et cruel. Allant puiser tout au fond d'elle-même et
de ses nouvelles forces, la déesse dorée parvient à renverser la
situation et à insuffler la peur dans le cœur du Darkest Knight.
L'équilibre des forces se disloque, et l'abomination finit par céder
devant tant de pureté. Mais à présent, pour Diana, l'heure est
venue de livrer le plus difficile de tous les combats, un combat sans
la moindre violence, un combat pour défendre la survie de son
Multivers et de toutes les existences face à des juges très déçus
de ce qu'ils ont observé durant tout ce temps. Mais s'il reste
quelque part une once d'espoir, aussi infime soit-elle, alors
personne d'autre que Wonder Woman ne saurait mieux la trouver et la
protéger.
---
Les
conséquences de la fin de la guerre multiverselle, vous les
découvrirez dans les pages du nouvel univers DC, un Multivers aux
frontières infinies, pour reprendre l'expression des rares
personnages à se rendre vraiment compte de la portée de la chose.
Death Metal c'est enfin
terminé, place à une toute nouvelle ère, celle de DC Infinite !
Que
retenir de cette saga qui marque ainsi la fin de DC Rebirth et, plus
largement, de la vision de Scott Snyder et Greg Capullo ? Au
fond, je ne sais pas moi-même si j'ai bien tout compris ou tout bien
assimilé, il faudra sans doute plusieurs relectures dans quelques
temps, quand j'aurais commencé à prendre connaissance des séries
Infinite ou que j'aurais lu les anciennes Crises de DC, celles de
l'univers dit Classique.
Quoi
qu'il en soit, c'est un gros morceau d'Histoire des comics DC qui se
clôt ici, une page immense qui se tourne, et le principal changement
c'est que désormais toutes les continuités parallèles sont
rétablies dans toute leur grandeur. Le Multivers Noir existe
toujours, quelque part, mais semble scellé et incapable de faire
davantage de mal aux autres réalités. L'omnivers a rendu son
jugement, et les personnages comme les lecteurs se dirigent
maintenant vers un futur totalement inconnu où tout est vraiment
possible.
Est-ce
que la promesse sera tenue ? Il ne reste qu'à lire les
nouvelles parutions de DC pour s'en rendre compte, et à continuer
d'espérer que cette nouvelle ère tant attendue soit réellement
pleine de merveilles et de visions nouvelles et inédites de nos
séries préférées. Je reste un peu sceptique par nature, car on
commence à se rendre compte que tout a pratiquement déjà été
fait ou raconté, et je vois mal pour l'instant comment les auteurs
parviendront à se renouveler, peut-être tout simplement parce que
je ne dispose pas de la vision d'ensemble.
Et
puis au fond, Death Metal n'aura
peut-être pas tant de répercussions que cela sur les séries solo
des personnages DC, du moins pas tout de suite. Encore une fois, tout
reste possible et la fin très très ouverte de cette ultime saga
signée Scott Snyder nous invite à laisser parler notre imagination,
en attendant que les artistes aux manettes puissent faire de même.
Niveau
dessins, pour conclure, globalement rien à redire tout le monde fait
très attention pour respecter les cohérences du scénario à
plusieurs mains, le style général est très bon et même dans les
toutes petites histoires qui servent régulièrement d'interludes on
note un souci constant du détail qui fait vraiment plaisir à voir.
C'est
la fin d'une grande aventure, et le début d'une autre comme de
juste. Assurez-vous de n'avoir rien manqué, surtout pour celles et
ceux qui auraient choisi de ne lire que les chapitres de Death
Metal et aucun des à-côtés,
et faites en sorte de clarifier vos propres pensées et impressions
après cette lecture qui les aura bien mise à mal.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
La
ville de Roanapur est de nouveau secouée par une vague
d'assassinats, qu'aucun des grands groupes criminels ne revendique.
Lors de la réunion de liaison, les têtes pensantes des différentes
mafias tenant la ville échangent des informations capitales sur
cette situation qui devient rapidement gênante, car les cibles sont
pour la plupart des hommes de main ou des seconds couteaux qui
viennent à manquer dans les rangs.
Une
chose finit par remonter : toutes les cibles sont des hommes,
noirs, de grande taille. Si le motif du meurtre raciste est un temps
évoqué, il apparaît très vite qu'il y a d'autres motivations bien
plus profondes derrière ce qui semble de plus en plus être une
nouvelle vendetta. On sait grâce à un survivant qu'il s'agit d'un
groupe de cinq jeunes femmes, parlant en français entre elles, et
posant toujours les mêmes questions à leurs victimes au sujet d'une
date en particulier, le 18 Septembre 1989. Cette obsession va finir
par poser de graves problèmes aux réseaux criminels qui décident
de confier l'affaire à Rock, qui de son côté s'inquiète fortement
du fait que Dutch puisse être lui aussi ciblé par les assassins
étrangères.
De
son côté, Dutch justement fait étrangement profil bas et multiplie
les transactions louches de son propre fait, sans en référer aux
autres membres du Lagoon, ce qui accentue les inquiétudes à son
sujet de la part de Rock et maintenant de Revy et Benny. Tandis que
ce dernier accepte de garder un œil sur Dutch, Revy accompagne Rock
dans sa tournée des autres cibles potentielles du quintet, sans se
douter qu'ils font très vite finir par tomber sur elles et que les
échanges de tirs seront nourris.
Ayant
réussi de justesse à capturer l'une des membres du groupe
d'assassins, Rock et Revy se mettent à l'interroger et lui proposent
même un marché équitable si elle accepte de leur révéler la
nature de sa mission à Roanapur. Il semblerait que Dutch cache
encore bien des choses dans son mystérieux et laconique passé, et
même si Rock veut en savoir davantage pour le moment il est surtout
question de tendre un piège aux autres assassins avant qu'elles ne
parviennent à tuer les derniers suspects sur leur liste.
Avec
l'aide de l'Hôtel Moskva, notre petit groupe organise un guet-apens
des plus efficace mais qui tourne rapidement au carnage général.
Dutch s'évapore durant la fusillade et il apparaît très vite qu'il
existe certaines dissensions et rancœurs entre les jeunes femmes du
commando lancé à sa poursuite, des failles que Rock compte bien
exploiter afin d'empêcher un nouveau bain de sang dont la ville se
passerait bien elle aussi.
---
Enfin
le nouveau tome de Black Lagoon,
qui célèbre à cette occasion dans sa version originale les vingt
ans de la publication de la série ! Un nouvel arc est donc
amorcé dans ce douzième volume, un arc qui mettra en scène les
milices Françaises présentes sur le continent Africain à l'époque
et qui nous dévoilera, peut-être, un peu du sombre passé que l'on
soupçonne Dutch de dissimuler au reste de son groupe.
Ça sent aussi un peu la fin sur les bords, dans le sens où l'auteur
lui-même admet qu'aujourd'hui il se prépare à mettre un terme à
cette série à un moment pour se concentrer sur d'autres projets.
Vous retrouverez d'ailleurs à la fin du tome toute une interview
entre le mangaka et son responsable éditorial qui parleront de tous
les arcs passés depuis le début et le fameux Chapitre 0, jusqu'à
celui en cours actuellement donc. Il y aura de nombreuses références
citées dans cette conversation, des références que heureusement
vous retrouverez toutes dans un index à la toute fin pour mieux
comprendre ce dont il s'agit.
Kazé
a bien fait les choses une fois encore, et on ne peut que saluer la
parution de ce tome 12 de Black Lagoon
tant attendu. Les raisons de ces délais à rallonge du côté de la
V.O. sont expliquées par l'auteur et son éditeur, et sont au final
assez justifiables et compréhensibles. Je vous passe les détails,
sachez seulement qu'il y a de bonnes explications et de bonnes
raisons à cette situation, et que ce n'est apparemment pas prêt de
s'arranger, il faudra donc prendre encore son mal en patience avant
le prochain tome relié !
Sinon,
toujours un plaisir que de retrouver l'équipe du Lagoon embarquée
dans une nouvelle enquête dans ce milieu si délicieusement pourri
de la ville de Roanapur, de nouveaux personnages apparaissent et
deviennent vite attachantes à leur manière, et que dire de plus à
part qu'on a déjà bien hâte en refermant ce tome de pouvoir lire
le suivant ! Les mystères de Dutch s'épaississent, pourtant
nous sommes proches de la révélation et c'est encore plus
frustrant !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Alors
que Terry enquête avec sa femme Wanda sur les récents événements
qui ont poussé les plus grandes agences de renseignements du pays à
le menacer pour des crimes qu'il n'avait pas commis, Spawn commence à
découvrir de son côté les terribles implications de sa nature
démoniaque. Aidé par un mentor ne rechignant pas à lui enseigner
quelques ficelles, Al découvre des vérités à son sujet qu'il
aurait, au final, préféré continuer d'ignorer.
En
tout cas, rien qui ne puisse le préparer à sa prochaine rencontre
avec les autorités célestes, quand Gabrielle le fait enlever pour
lui parler de sa récente altercation avec Angela. Plus tard, c'est
au tour de Raphaëlle, nouvelle tête pensante à New York, de
déclencher à nouveau une chasse au Hellspawn à travers les
bas-fonds de la ville en ramenant le projet Rédempteur au goût du
jour.
Comme
si cela ne suffisait pas, Spawn est aussi pourchassé par un nouveau
cyborg, un maniaque de la religion cette fois-ci, qui entreprend de
convertir les clochards à sa portée pour les pousser à trahir leur
protecteur issu des ténèbres. Si le Diable est connu pour son sens
de l'humour, Al aurait quant à lui bien besoin qu'on lui explique la
chute de cette vaste blague qu'est devenue sa non-vie.
Parvenant
à triompher du cyborg sans grande difficulté mais ayant perdu une
bonne partie de la confiance que lui accordaient ses ouailles jusque
là, notre Spawn se replie dans ses ruelles crasseuses et se prépare
pour les affrontements à venir, qui il n'en doute pas seront
légions. Mais rien n'aurait pu le préparer à son prochain voyage
dans le Sud du pays, cette Amérique profonde et emplie de haine
raciale et de violence quotidienne, des maux que Al Simmons ne
connaît que trop bien de sa vie précédente et auxquels il va
s'attaquer sans délais tout le long de la route qui le conduira
jusqu'à New York, son foyer.
Par
la suite, c'est une confrontation directe avec les agents célestes
pour sauver l'un de ses rares amis qui poussera Spawn à affronter à
nouveau le Rédempteur, cette fois avec succès, tandis qu'un nouvel
observateur se joint à l'aventure pour étudier le comportement et
les motivations d'Al de plus près, histoire de bien peser le rôle
qu'il aura à jouer plus tard, quand la grande guerre éclatera.
Mais
tout ce que Spawn a pu obtenir jusque là peut encore lui être
arraché, comme va s'empresser de le lui démontrer un nouveau venu à
New York City, impitoyable chasseur de monstres qui va très
rapidement réussir à monter toute la ville et toutes les autorités
officielles contre le pauvre anti-héros, accusé de tous les maux et
d'affreux massacres sanglants chaque nouvelle nuit qui passe. En plus
de devoir se méfier de tout le monde, y compris des clochards qui
jusque là profitaient de sa protection, Al va aussi devoir combattre
son propre costume symbiotique qui selon lui le pousse à commettre
des atrocités sans nom. Il est donc grand temps de s'en débarrasser,
même si cela doit l'affaiblir considérablement alors que son nouvel
adversaire est sur le point de l'atteindre gravement.
Après
plusieurs combats terribles et apparemment perdus d'avance, Spawn
finit par comprendre que son costume est la clé qui lui permettra de
reprendre en mains le peu de vie qui lui reste encore. Faisant face à
son assaillant une dernière fois pour protéger les flics qu'il
menaçait, le Hellspawn parvient, grâce aux conseils d'un allié
inattendu, à arracher une bien maigre victoire. Mais dorénavant
rien ne sera plus pareil, les gens se méfient tous de lui, les rares
policiers qui le respectaient le voient maintenant comme un criminel
sauvage, et même les rues les plus mal famées ne sont plus un
repaire sécurisant pour lui. Abandonnant dès lors tout ce qu'il
possédait, y compris la confiance et la présence de ses anciens
amis, Spawn décide de mener une toute nouvelle vie dans les ténèbres
les plus profondes. Peut-être les choses s'arrangeront-elles en
laissant le temps faire son œuvre... mais il en doute fortement.
---
Je
n'ai pas été très convaincu par les chapitres de McFarlane
contenus dans ce troisième tome de l'édition de Delcourt,
principalement parce que la plupart des événements dont on nous
parle se sont déroulés dans d'autres séries ou mini-séries,
exactement comme avec le cas du Violator dans le tome précédent, le
lecteur qui ne suivrait que la parution principale Spawn n'a
pas toutes les cartes en mains pour comprendre les références et
l'intrigue en cours. C'est bien dommage que tous ces récits et
à-côtés ne soient pas disponibles, ou du moins pas aussi
facilement...
En
revanche, les chapitres signés par Alan Moore m'ont agréablement
surpris, je m'attendais à quelque chose d'imbitable comme une sorte
de délire pseudo-mystique dont on a l'habitude avec cet auteur sur
ce genre de parutions, mais étonnamment j'ai trouvé dans Blood
Feud des qualités que je ne
m'attendais pas à y déceler, notamment en ce qui concerne le
dessin, grandement amélioré pour l'occasion.
J'espère
donc que la suite, le quatrième tome pour nous, contiendra des
chapitres mieux écrits et surtout plus logiques et auto-contenus
entre eux, recentrés sur les événements de la série principale
plutôt que sur une nuée de références obscures et inaccessibles.
McFarlane je l'espère se sera inspiré pour la suite du très bon
exemple d'Alan Moore et des apports considérables que cet auteur
décrié mais toujours génial a pu faire à ce petit univers qui en
avait bien besoin ! On sent qu'un tournant majeur est déjà
présent à ce stade de la série, et je croise les doigts pour que
les bonnes leçons en soient tirées.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Aux
environs de l'an 2060, Gotham City s'est trouvée un nouveau
protecteur en la personne du jeune Terry McGinnis, devenu à son tour
Batman dans un costume high-tech conçu par un Bruce Wayne
vieillissant. Et si le Chevalier Noir est de retour, le crime lui
aussi n'a pas vraiment pris de congés pendant ces longues années.
Néo-Gotham est une ville dangereuse, où tout peut arriver, et qui
nécessite une attention de chaque instant.
Quand
Terry à bout de forces doit enquêter sans relâche sur un
mystérieux Fantôme qui fait littéralement disparaître les
criminels, en même temps qu’apparaît sur le marché une nouvelle
drogue de synthèse contenant de la kryptonite, c'est presque la
proverbiale goutte d'eau faisant déborder le vase. Terry n'en peut
plus, et son voyage jusqu'à Metropolis pour arrêter les manigances
de Lex Luthor aux côtés de Superman manque de l'achever. Il a bien
besoin de repos et surtout de reprendre en mains sa vie privée, qui
lui échappe totalement.
Mais
ces écarts provoquent une méfiance accrue de Bruce envers son jeune
apprenti, une méfiance qui va leur coûter cher quand un vieil
ennemi refait soudain surface en s'échappant des laboratoires
Cadmus : Silence est de retour ! Mais est-ce bien Tommy
Elliot qui se lance à corps perdu dans une série de meurtres
d'anciens super-vilains ? Silence devrait être normalement
presque aussi vieux que Bruce lui-même, et pourtant ça ne l'empêche
pas de tenir tête au nouveau Batman sans grande difficulté lors de
leurs rencontres. Exploitant au maximum la crise de confiance entre
les deux partenaires, ce Silence d'un nouveau genre attend le bon
moment pour révéler son véritable projet pour Néo-Gotham... un
projet qui nécessitera pour le stopper la réapparition d'une autre
légende de la ville : Dick Grayson rempile pour un dernier
baroud !
Par
la suite, c'est cette fois-ci un vieil ennemi de Terry qui refait à
son tour une apparition remarquée, quand les industries Wayne-Powers
commencent à chuter en bourse et qu'une révolte syndicale gronde,
alors même que Paxton Powers est soudain libéré de prison sans
plus d'explication. Quelqu'un tire les ficelles dans l'ombre et
attend impatiemment son heure de gloire, quelqu'un qui en a gros sur
la patate et qui tient personnellement à s'assurer que ni Batman ni
Bruce Wayne ne viendront déranger ses plans et sa nouvelle
ascension. Derek Powers, alias le Fléau, est bel et bien de retour
et il a soif de sang !
---
Alors
là je suis comme un gosse en vous parlant de cette série, car j'ai
eu la chance de la suivre chaque semaine durant mon enfance lors de
sa diffusion à la télévision. C'était en 1999, et le moins que je
puisse dire c'est que Batman – La relève a
su me séduire illico ainsi qu'un public toujours plus grandissant à
chaque épisode. Même si les trois saisons étaient assez inégales
et de qualité variable (je retiens surtout la première, pour tout
vous dire), c'est LA série qui a ensuite rendu possible le projet
d'animation de La Ligue des Justiciers
et qui a donné un futur tangible à l'univers DC. Il était donc
normal de voir cette époque adaptée elle aussi en comics, et ce dès
les premiers temps, avec plus ou moins de succès.
Ce
premier tome contient les épisodes de la troisième et de la
quatrième série Batman Beyond,
datées du début des années 2010 et se voulant comme une plongée
dans l'avenir de l'avenir, entendez par-là que ces histoires sur
papier prennent la suite directe de la série d'animation et surtout
du film Le retour du Joker,
dont certains éléments sont repris comme la noirceur ambiante et le
ton plus adulte ainsi que les conséquences immédiates pour les
personnages. C'est un vrai bonheur pour moi que de retomber en
enfance à cette occasion, lisant chaque dialogue avec les voix de la
série animée bien ancrées en tête, la musique techno en fond.
Je
n'ai pas trouvé de défauts majeurs à ce premier tome, honnêtement,
même si je ne suis évidemment pas très objectif sur ce coup. Tous
les éléments que j'aimais étant gosse sont présents et ont évolué
avec l'âge, le tout a grandement gagné en maturité et en
complexité et c'est très agréable à suivre, les dessins sont
efficaces sans pour autant être excellents et rappellent par moments
la patte si soignée de Bruce Timm et Glen Murakami. En plus, j'ai la
confirmation que Derek Powers est bien vivant et ça, pour l'enfant
en moi qui redoutait tellement ce méchant si charismatique et ses
sauts d'humeur colériques, ça vaut tout l'or du monde.
Sincèrement,
je ressens cette série comme une sorte de cadeau qui nous est fait
par DC, même si c'est en partie une opération purement commerciale
et qu'il y a toujours une logique de marché derrière, jouer sur la
nostalgie de toute une génération qui possède maintenant un
pouvoir d'achat significatif, etc. C'est une très bonne lecture à
conseiller, mais à réserver toutefois à des personnes qui auront
connu la série d'animation ou qui auront le temps et les moyens de
se la procurer de nos jours pour se faire à cette ambiance et à ce
contexte très particuliers. Niveau comics en tout cas, pas de
grosses connaissances préalables à posséder, vous pouvez vous
jeter dans Batman Beyond sans
appréhension et le travail éditorial de l'équipe d'Urban vous
permettra de vous situer très exactement sans vous perdre dans la
chronologie. J'ai hâte de vous présenter la suite si elle reste à
ce niveau !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Dans
la longue et prolifique carrière du Batman, il y a une grande
quantité de personnages devenus cultes et indéboulonnables de son
univers. Le commissaire James Gordon, ou bien les différents Robin,
Alfred bien entendu... mais aussi et surtout les super-vilains qu'il
affronte à chaque nouvelle aventure.
Dans
cette collection Batman Arkham,
DC nous propose tout simplement des anthologies sur les principaux
méchants qui s'opposent à Batman, les plus intéressants et
charismatiques en tout cas. Cette collection s'inaugure donc en V.F.
par celui qui représente peut-être le mieux la nature changeante et
cruelle de la vie à Gotham City, l'ancien procureur Harvey Dent,
devenu le terrible Double-Face.
Tout
le monde ou presque connaît cette histoire devenue intemporelle
désormais : Harvey Dent est un procureur à qui tout semble
réussir, et sur le point de faire coffrer l'un des plus redoutables
barons de la pègre de Gotham, grâce à l'aide de Batman. Lors du
procès très médiatisé cependant, les choses tournent mal et Dent
est aspergé d'acide par son ennemi, le laissant avec une horrible
déformation du visage et, plus profonde encore, de son esprit.
Devenu
un criminel par la voie du hasard, Double-Face représente à bien
des égards l'un des pires échecs de Batman, mais aussi l'un de ses
plus fervents espoirs. Le Chevalier Noir ne peut en effet se résoudre
à perdre définitivement l'un de ses meilleurs amis et partenaires
dans sa lutte acharnée contre le crime, et espère encore et
toujours contre toute attente que Harvey Dent refera surface un jour,
ce qui arrivera à plusieurs reprises d'ailleurs. Mais le Mal est
chevillé au corps et à l'âme de Harvey, et le Destin semble le
ramener inlassablement entre les griffes de Double-Face et de sa
fameuse pièce truquée.
Dans
cette anthologie des apparitions les plus marquantes et/ou
significatives du vilain le plus divisé qui soit, vous découvrirez
le triste passé de Harvey Dent, enfant battu ayant développé très
tôt une seconde personnalité plus dure, plus à même de supporter
l'injustice de la vie, et surtout de rendre les coups. C'est cette
personnalité qui prend l'ascendant après l'accident au tribunal, et
la séparation physique visible sur le visage du personnage reflète
complètement celle de son esprit torturé en permanence par nul
autre que lui-même.
Loin
de la folie purement chaotique du Joker, Double-Face est un criminel
ambigu qui, dans ses premières heures, aura surtout fait montre d'un
sens inné de l'à-propos et du jeu du chat et de la souris avec
Batman et Robin, au fil d'aventures plus malicieuses que vraiment
dangereuses. Mais, tout comme Batman lui-même, Harvey deviendra avec
les décennies beaucoup plus tortueux, beaucoup plus sombre aussi,
ajoutant à la longue liste de ses forfaits le meurtre et parfois les
tueries de masse. A chaque fois rattrapé au bord de l’abîme par
un Batman qui continue d'y croire contre toute logique, Harvey aura à
plusieurs reprises tenté de se suicider pour mettre fin à son
horrible dualité, sans jamais y parvenir tout à fait.
Ses
séjours dans le célèbre asile d'Arkham ne feront que le chambouler
davantage encore, et empirer un mal qui se faisait déjà très
pressant à la base. Toute la question est de savoir si, au fond,
Harvey Dent est véritablement malfaisant par nature ou bien s'il ne
s'agit que d'une monstrueuse anomalie qui n'aurait jamais du se
produire, un accident tragique qui aurait peut-être pu être évité
si le hasard en avait décidé autrement. Dent est, au final, sa
propre victime, son premier souffre-douleur et son pire ennemi tout à
la fois.
Je
retiendrai de cet album la prestation toute particulière de Bruce
Timm, dans un style cartoonesque aisément reconnaissable pour les
fans de la série d'animation Batman des
années '90, entièrement en noir et blanc et nous présentant une
possible rédemption durable pour Harvey, une parmi d'autres
pourrait-on dire. Cette histoire assez courte et surtout très crue
et cruelle nous illustre avec brio la profonde division qui règne
dans l'esprit de Double-Face, et à quel point sa vie sera toujours
marquée par la tragédie, quoi qu'il fasse, comme si le hasard
s'acharnait véritablement sur lui.
Bien
sûr il y a beaucoup d'autres choses à retenir de cette compilation
d'histoires à travers les époques, des charmantes années '40-'50
jusqu'aux ténèbres des années '70-'80 pré-Crisis, mais je vous
laisse seuls juges de ce qui attirera ou non votre attention. Sachez
que la collection Batman Arkham est
déjà terminée à l'heure actuelle et comporte donc six tomes au
total, chacun consacré à un méchant différent. La prochaine étape
de notre voyage au cœur des folies de Gotham sera des plus...
piquantes, à n'en pas douter.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
Il
est des légendes qui durent éternellement et qui se reproduisent de
façon cyclique, sans jamais s'interrompre. Ainsi en est-il de
l'univers Marvel et de ses plus grands héros !
Tout
commence par une assemblée d'étudiants en sciences de l'avenir, se
baptisant eux-mêmes les Chevaliers Atomiques de la Table Ronde.
Bruce Banner, Tony Stark, Reed Richards, Victor Von Fatalis... autant
de génies rassemblés autour d'une même idée, concevoir une
technologie capable de changer le monde à tout jamais. Leurs chemins
se sont éloignés avec le temps, certains ont fait l'amère
expérience de la défaite et de la désillusion, les rendant plus
froids, cyniques... ou tyranniques.
Bien
des années plus tard, les choses se bousculent quand une anomalie
cosmique détectée non loin de la Terre pousse quatre aventuriers de
l'impossible à s'embarquer à bord d'un vaisseau expérimental pour
tenter d'en apprendre davantage. Reed Richards, Susan et Johnny Storm
ainsi que Benjamin Grimm reviendront sur Terre en catastrophe, dotés
de pouvoirs hors du commun qui feront bientôt d'eux les Quatre
Fantastiques, explorateurs de l'inconnu et héros de la science.
Tony
Stark et Bruce Banner connaîtront un sort commun eux aussi. Pris au
piège dans un dramatique accident de laboratoire, ils changeront à
jamais pour le meilleur et pour le pire. L'un deviendra un chevalier
de métal, dévoué à racheter ses fautes passées, tandis que
l'autre succombera à ses pires aspects et incarnera un fléau
pratiquement inarrêtable.
Le
tableau ne serait pas complet sans le plus grand héros qu'ai jamais
connu l'Amérique, Steve Rogers, alias Captain America, reprenant du
service bien longtemps après la fin de sa guerre contre le
totalitarisme. Sous la supervision du S.H.I.E.L.D. de Nick Fury,
Rogers va prendre la tête d'une nouvelle équipe de super-héros,
les plus grands du monde, les Avengers ! Unis face à
l'adversité et contre tout ennemi de la paix et de la liberté, ces
personnages inimitables se dresseront toujours face au danger et
défendront la population du monde tout entier contre les extrêmes,
d'où qu'ils viennent.
Ces
histoires, vous les connaissez peut-être déjà. Ces noms,
peut-êtres vous sont-ils familiers. Et pourtant ils ne sont pas tout
à fait celles et ceux que vous imaginez. Les Quatre Fantastiques et
les Avengers ont, par le passé, unis leurs forces dans un autre
monde, dans un autre temps, pour détruire la plus grande menace que
leur univers ait jamais connu. Dans cette nouvelle version de la
Terre, les héros sacrifiés connaissent une nouvelle vie, toujours
dédiée au Bien et menée de façon exemplaire. Mais est-ce pour
autant leur seule raison d'être ?
Parmi
tous ces personnages iconiques, il en est un qui fera bientôt parler
de lui également. Le Docteur Victor Von Fatalis va lui aussi faire
l'expérience de cette nouvelle vie, mais quelque chose le poussera
très vite à repenser sa propre existence ainsi que celle de son
monde tout entier. Et quand, après bien des aventures et des
affrontements, le plus grand prédateur cosmique en vient à
s'intéresser à cette nouvelle Terre, tous les espoirs de victoire
finale seront entre les mains du terrible dictateur de Latvérie.
Fatalis accomplira-t-il l'impossible à son tour, et gagnera-t-il sa
rédemption au bout du parcours ?
---
A
ce stade, vous vous demandez sûrement pourquoi je ne vous livre pas
un résumé complet de cet omnibus comme j'en ai pourtant l'habitude.
La réponse est toute simple : parce que Heroes
Reborn est
déjà une sorte de résumé en soi. Cette seule année de parution,
quatre séries de chacune douze chapitres évoluant en parallèle les
unes des autres, est tout bêtement un condensé de tout ce que
l'univers Marvel et ses auteurs ont pu concevoir et raconter depuis
les années '60, dans une forme retravaillée et modernisée pour
l'occasion.
En
1996, la saga Onslaught
s'achève
avec le sacrifice terrible des plus grands héros de la Terre. Mais
ils ne sont pas morts pour autant, simplement disparus dans un autre
univers, une autre réalité, où chacun va revivre sa propre vie et
ses origines d'une façon réactualisée. Pourquoi ? Parce que
leurs séries sont en chute libre depuis des mois, si ce n'est des
années. Les ventes sont catastrophiques, l'éditeur Marvel ne fait
plus recette et doit même sérieusement envisager de mettre la clé
sous la porte. Mais il reste un espoir : le projet Heroes
Reborn.
Quatre titres emblématiques de Marvel sont relancés dans ce nouvel
univers, tandis que l'ancien poursuit son existence en croisant les
doigts.
Le
résultat ne se fait pas attendre, les lecteurs sont au rendez-vous
et les ventes décollent à nouveau, sauvant Marvel de la banqueroute
et leur permettant même d'être rachetés par plusieurs sociétés
et investisseurs pour donner un nouveau souffle à la Maison des
Idées. On notera d'ailleurs le petit clin d’œil dans les pages de
Fantastic
Four
à la compagnie Toy Biz, carrément un appel du pied envers cet
acheteur potentiel, ou une sorte d'hommage après sauvetage. Le fait
est que rien de tout cela n'aurait été possible sans les grands
noms qui œuvrent durant toute l'année 1996-1997 à ce travail de
titan : Rob
Liefield,
Jeph
Loeb,
Scott
Lobdell,
Jim
Valentino,
Jim
Lee,
Brandon
Choi,
Peter
David,
Walter
Simonson,
James
Robinson
et Chuck
Dixon
pour les scénarios. Mais la grande équipe ne serait pas complète
sans les dessinateurs, véritables vedettes de toute l'opération,
que sont Chap
Yaep,
Whilce
Portacio,
Mike
Deodato Jr.,
Ryan
Benjamin,
Ian
Churchill,
Brett
Booth,
Michael
Ryan,
Terry
Shoemaker,
Joe
Bennett,
Ron
Lim,
Ed
Benes,
Dan
Fraga,
Robert
Teranishi,
Carlos
Pacheco,
Joe
Philipps,
Homage
Studios,
Al
Rio,
Anthony
Winn
et Mike
S. Miller.
Certains reviennent de loin, d'autres se font connaître
à cette occasion, et les plus grands noms sont certainement ceux des
enfants terribles des années '90 qui avaient claqué la porte de
Marvel en 1992 pour fonder Image Comics et qui font leur grand retour
durant cette année de l'incroyable, aidés par un gros chèque
évidemment. De quoi doper les ventes comme rarement, d'où très
certainement le succès de l'opération et de cette parenthèse
enchantée de l'histoire Marvel.
Tout
n'est cependant pas bon à prendre ni à retenir pour l'avenir. Entre
désaccords artistiques et ruptures de contrats, les séries
concernées pâtissent parfois sérieusement des circonstances
difficiles qui les ont vu naître et grandir : des personnages
vont changer de cap ou même parfois de design, des détails seront
modifiés en cours de route, et on ne comptera pas vraiment les
incohérences tant graphiques que narratives, de quoi décourager
certains des plus fidèles lecteurs de l'époque et encore de nos
jours faire le jeu de la critique. Beaucoup resteront marqués par
cette période d'un an très particulière, beaucoup en garderont un
mauvais souvenir aussi... mais le fait est que sans Heroes
Reborn et
les efforts colossaux demandés et fournis par chacun, en dépit de
toutes les difficultés rencontrées, il n'y aurait peut-être bien
plus eu de Marvel à lire à l'aube des années 2000.
Un
grand merci à Panini de nous avoir édité cet imposant omnibus de
1300 pages donc, un vrai morceau d'histoire pas totalement
auto-contenu toutefois puisque pour avoir la véritable fin de cet
univers de poche il faudra attendre la mini-série Heroes
Reborn – The Return,
pour l'instant inédite chez nous mais présente en V.O. au début
d'un second omnibus qui lui est tout dédié et que je me ferai un
plaisir de vous chroniquer dans les articles V.O. du vendredi sur le
blog, en attendant une possible parution chez nous un beau jour qui
sait ?
Retenez enfin que tout imposant qu'il soit, cet omnibus
se lit en fait relativement facilement et rapidement malgré sa
taille et son contenu. En effet, les histoires étant des réécritures
de ce que l'on connaît déjà dans l'univers classique, les
scénarios sont assez simplistes et le dessin bourré de raccourcis,
permettant ainsi de lire tout cela sans difficulté majeure. C'est
parfois un peu frustrant parce que l'on aimerait que certains détails
soient approfondis ou travaillés autrement, mais il faut garder à
l'esprit qu'il ne s'agissait que d'une opération temporaire d'un an
seulement, avec comme seul objectif assumé et avoué de faire
ensuite rebasculer tout le monde dans la Terre-616 que l'on connaît
bien.
Certains
vous vendront Heroes
Reborn avec
comme argument principal qu'il s'agit de l'univers Ultimate avant
l'heure (pour rappel, la Terre Ultimate existera quelques années
plus tard et durera près de quinze ans). Ce n'est pas totalement
exact, certes on retrouvera dans les séries Ultimate des versions
encore retravaillées et réactualisées des héros et vilains de
chez Marvel, et certes les quatre séries Heroes
Reborn auront
donné des idées novatrices à certains tout en essuyant les plâtres
pour un avenir meilleur, mais les deux univers sont relativement
différents et avec chacun un but et une finalité bien distincts. Il
faudra que vous fassiez la part des choses et que vous décidiez
vous-mêmes ce que Heroes
Reborn représente
selon vous, et ce que cet univers de poche pourra vous apporter,
au-delà d'une belle petite crise de nostalgie. Succès éphémère
mais bien ancré dans les mémoires, pour le meilleur comme pour le
pire, étape nécessaire d'un changement des mentalités et
transformation obligatoire de la maison d'édition comme de son
lectorat, Heroes
Reborn peut
aujourd'hui connaître un nouveau public et enchanter de nouveaux
esprits malléables, aidant ainsi à développer notre imaginaire
vers de plus hauts sommets. Et ça, c'est vraiment cool.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
Jennifer
Walters est sans doute l'une des personnalités les plus effacées de
l'univers Marvel. Pourtant cette avocate chevronnée ne dissimule pas
vraiment son grand secret, à savoir qu'elle est en réalité Miss
Hulk, membre des Avengers et super-héroïne pratiquement à plein
temps ! Mais quel impact sa vie de combattante peut-elle avoir
sur sa carrière d'avocate ? Ultimement, pas que du bon. Quand
les bureaux du procureur de New York la licencient car il devient
impossible pour eux d'assurer la bonne tenue d'un procès équitable
à cause de ses agissements héroïques, Jen se voit obligée de
repenser sa vie, d'autant plus quand les Avengers la mettent
gentiment à la porte de leur manoir parce que ses activités
nocturnes avec différents partenaires ne font pas très bien dans le
tableau...
Au
comble du désespoir, Jennifer va trouver la solution idéale quand
un célèbre et très influent cabinet d'avocats l'engage pour ouvrir
une nouvelle section dédiée aux droits des surhumains. Son
expertise autrefois gênante devient tout à coup un outil de poids
et toutes les portes s'ouvrent à nouveau devant elle, même si elle
se fera quelques mauvais contacts au passage. La seule condition à
cette embauche ? Qu'elle soit Jennifer Walters, et non Miss
Hulk, car c'est avant tout de l'avocate dont on a besoin. Mais
évidemment, les deux facettes de sa vie ne sont pas séparables si
facilement, et parfois il vaut bien mieux avoir des super-pouvoirs
pour affronter certaines situations problématiques.
Vous
êtes-vous déjà demandés si l'on pouvait poursuivre un fantôme en
justice ? Si le voyage dans le Temps pouvait être un argument
de défense ? Si un dieu peut être poursuivi pour viols ?
Ou encore, si les comics avaient un quelconque poids juridique dans
un procès ? Bienvenus dans la nouvelle vie de Miss Hulk,
avocate des droits surhumains !
---
C'est
ce bon vieux Dan Slott qui scénarise ces deux séries complètes
contenues dans cet omnibus, soit un peu moins de 35 chapitres qui
vous emmèneront des confins de l'espace jusqu'au beau milieu
d'affaires sensationnelles, et vous permettront de découvrir la vie
mouvementée mais pleinement assumée de Miss Hulk. On connaît le
bonhomme aujourd'hui pour sa longue prestation sur les titres
Spider-Man
ou encore de nos jours avec Fantastic
Four,
tous des personnages que vous retrouverez d'ailleurs fréquemment
dans cet album avant même qu'ils ne fassent vraiment partie de sa
prolifique carrière.
Miss Hulk est une super-héroïne qui m'a toujours
intrigué, et attiré aussi je n'ai pas honte de le dire. Slott la
présente ici sous un nouveau jour, probablement hérité des deux
anciennes séries des années '80 bien sûr : une femme
accomplie professionnellement et physiquement parlant, qui surfe sur
certaines facilités qui lui sont offertes par sa condition très
particulière. Jen passe le plus clair de son temps en tant que Miss
Hulk car c'est ce qu'il y a de plus confortable à vivre pour elle,
mais au cours de cette trentaine d'épisodes elle va apprendre et
découvrir en même temps que le lecteur que la vie de Jennifer
Walters vaut aussi la peine d'être vécue, et présente même
parfois certains avantages non négligeables.
D'un humour décapant et prenant toujours le contre-pied
de ce que l'on attend d'ordinaire, la série selon Dan Slott vous
entraînera dans les recoins les plus méconnus de l'univers Marvel,
où tout peut arriver et où chaque élément nouveau, chaque action
ou décision, aura immanquablement une conséquence tôt ou tard.
Beaucoup de thèmes assez matures sont traités dans ces deux séries,
à commencer par le fait d'être une femme libérée et à la
sexualité débridée mais totalement assumée, dans un monde encore
trop majoritairement masculin où nombreux sont les préjugés qui
dominent.
Slott
balaye tout ça et nous offre une vraie plongée dans la vraie vie de
Miss Hulk, faite de hauts et de bas, avec une profondeur que je
n'avais jamais vu encore pour un personnage somme toute secondaire de
l'écurie Marvel. J'ai positivement adoré cette vision, ce
personnage, ces aventures étranges mais toutes logiques à la fois,
où le genre super-héroïque le dispute à Ally
McBeal ou
même Sex
and the city.
La fin est très surprenante et surtout des plus émouvantes, comme
l'auteur en a le secret, et l'ensemble de son run prouve déjà dès
2004 sa parfaite connaissance de la Maison des Idées et à quel
point on avait besoin de sa vision si particulière des choses pour
renouveler le genre et apporter un second souffle à des séries qui
en avaient bien besoin.
Maintenant, je suis obligé de vous parler de ma petite
réserve sur cet album et cette double-série. Le dessinateur Juan
Bobillo, qu'on voit le plus au début de l'album, n'est pas vraiment
ce que je peux qualifier de talentueux à mon humble avis. Ses
représentations ne sont pas vraiment héroïques au sens canon du
terme, voir même pas charismatiques, au mieux je peux dire que je
trouve ce style mignon mais sans plus. Heureusement il est vite
secondé puis remplacé par d'autres dessinateurs bien plus à-même
de représenter Miss Hulk dans toute sa gloire et son sex-appeal,
ainsi que les autres personnages bien sûr. Je cite et retiens
surtout Paul Pelletier et Paul Smith dont les prestations sont sans
aucun doute les meilleures de ce recueil, et aussi Will Conrad qui
livre un travail remarquable pour un arc assez court mais très
intense.
Avez-vous
déjà eu envie de voir Spider-Man poursuivre le Daily Bugle pour
diffamation ? D'assister à un procès avec l'au-delà ? Ou
encore de découvrir comment on livre justice sur d'autres planètes
de notre vaste univers ? Ou bien qu'on vous fasse réaliser, via
une série de témoignages poignants, à quel point Miss Hulk est
devenue en peu de temps un personnage incontournable et essentiel du
Marvel Universe ? Vous trouverez tout cela et bien plus encore
dans ces chapitres totalement immanquables et qui n'ont pas pris une
ride. Vous traverserez aussi de grands événements Marvel comme
Civil
War ou
encore World
War Hulk,
et assisterez à des combats mémorables à plus d'un titre !
Ma
crainte aujourd'hui ? Lire les autres runs légendaires sur le
personnage de Miss Hulk et avoir la nostalgie de la façon dont Dan
Slott la représente si bien, si crûment et si humainement. Je ne
doute pas de la qualité des écrits de John Byrne ou Peter David,
deux légendes des séries Hulk,
mais j'ai peur d'avoir trop pris goût au style si particulier et
inimitable de Dan Slott dans sa jeunesse. Je vais quand même me
jeter sur les autres séries et autres omnibus disponibles et à
venir, bien entendu, mais avec une petite crainte tapie dans mon
esprit de fan ayant eu sa première vraie expérience avec ce beau
run de 2004 à 2007 (il me semble, corrigez-moi pour les dates si je
me trompe).
Petite mise au point sur les parutions à venir :
cet omnibus en V.O. date de 2020 et sera réédité à la fin de
l'année apparemment avec une nouvelle couverture alternative. En
V.F., nous aurons dès le mois prochain chez Panini un ''Marvel
Deluxe'' qui reprendra je pense la première série présentée dans
cet album, en douze chapitres donc. Idéal pour se faire une idée et
surtout rentrer directement dans le délire des auteurs !
Une dernière question, votre Honneur ? D'accord :
Miss Hulk a-t-elle oui ou non couché avec le Fléau ? Réponse
enfin apportée dans ces pages, et bien plus encore !