mardi 31 août 2021

X-Men + Fantastic Four - 4X (Panini Comics - Novembre 2020)


Franklin Richards a, depuis sa naissance, des pouvoirs hors du commun, des pouvoirs mutants. D'un niveau potentiellement divin. Et sa place, comme tous les mutants libres du monde, est désormais sur l'île de Krakoa, la nation mutante idéale mise en place par Charles Xavier avec les efforts conjoints des plus grands pouvoirs de la mutanité.


Mais Franklin est aussi et surtout un jeune adolescent qui se cherche et qui doit faire avec la perte plus ou moins rapide de ses pouvoirs et de sa puissance, à mesure qu'il les utilise. Phénomène assez récent qui date de son séjour de plusieurs années dans le multivers avec ses parents, il condamne Franklin à redevenir un simple humain à brève échéance si rien n'est fait. Mais même avec l'esprit phénoménal de Reed Richards en action, le problème reste insoluble.


Jusqu'à ce qu'une bagarre éclate entre les Quatre Fantastiques et certains des X-Men quand ces derniers débarquent au domicile des Richards afin de ramener Franklin avec eux sur Krakoa, où son cas pourra être étudié par des experts en la matière. Un manque de diplomatie avéré qui causera un énorme malentendu, aux lourdes répercussions.


Plus tard, c'est Victor Von Fatalis qui apporte la solution rêvée sur un plateau d'argent, quand les membres des Maraudeurs de Kitty Pryde accostent sur l'île Fatalis, un territoire appartenant à la Latvérie, non loin des côtes du Japon. Fatalis leur apprend qu'il utilise cette île pour certains de ses projets les plus spéciaux, et également pour y héberger sa population mutante qui serait en grand danger en Latvérie continentale. De plus, il semble qu'il puisse générer un remède au problème de Franklin. A une toute petite condition...


L'enjeu est désormais clair pour tout le monde, il faut tirer Franklin des griffes de Fatalis avant que celui-ci ne mette son plan dément à exécution. Car Fatalis ne peut pas agir en toute bonne foi bien entendu, n'est-ce pas ? Ses promesses cachent forcément une vérité mal avisée. Mais, pourtant, si pour une fois il disait vraiment vrai ? Se pourrait-il que Charles Xavier et Reed Richards se soient trompés et que la solution véritable ne soit apparue qu'au sein de l'esprit retord de Fatalis ?


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Vous découvrirez assez vite qu'il y a beaucoup à dire sur cette histoire, à commencer par son dessin signé Terry Dodson que personnellement j'ai vu plus en forme il y a une quinzaine d'années je dois dire. J'ai vraiment l'impression que son style est un poil plus bâclé, comme s'il n'avait pas le temps de s'attarder sur les détails comme avant. Dommage, ça gâche un peu la lecture à mon sens mais heureusement le vrai trésor vient du scénario de Chip Zdarsky, qui m'évoque furieusement une fan-fiction que j'avais pondu il y a longtemps à titre privé. Une idée comme celle qui est exploitée ici, parmi d'autres bien sûr, me flatte de par sa présence et sa réutilisation. Comme quoi, avant le passage de Jonathan Hickman sur les titres mutants, j'avais vu juste !


Plus sérieusement, ce récit est avant tout consacré à deux schémas de pensées : la pression familiale, et le spécisme (forme avancée du racisme). Fatalis incarne à merveille le spéciste qui tente de tirer son épingle du jeu de l'évolution coûte que coûte, même s'il doit consentir à certains sacrifices pour cela. De l'autre côté, les Richards sont tiraillés par le problème posé par les pouvoirs déclinants de Franklin et la possibilité de le voir partir loin d'eux sur l'île mutante de Krakoa, où ils ne pourront plus veiller sur lui. Mais peut-être, comme vous le verrez finalement, que l'on peut toujours couper la poire en deux...


Grande spécialité des histoires de rencontres entre différentes équipes de super-héros, la traditionnelle bagarre quand personne ne se comprend ou ne fait le simple effort d'écouter l'autre, avant que tout le monde ne s'unisse ultimement contre un ennemi commun bien plus dangereux que les petits différents montés en épingle qui avaient causé la bagarre. C'est pratiquement toujours comme ça, parce que la recette fonctionne au fond. On se rencontre, on se tape dessus pour savoir qui est le plus fort ou le plus classe, et enfin on collabore pour poutrer du vilain. Cherchez bien, je vous défie de me trouver un cross-over où ce schéma n'est pas respecté, et pas que chez Marvel.


Bref, au final j'ai aimé cette histoire plus que je ne le pensais, parce que sa portée est clairement supérieure à son faible nombre de chapitres. Je pense que les conséquences seront encore ressenties dans quelques parutions futures, à surveiller donc. Autrement, je crois que la lecture aurait été bien plus sympa au début si j'avais pu lire House of X / Power of X auparavant en album relié, mais ceux-ci ne sortiront que dans quelques semaines. Pas de chance, mais rassurez-vous on comprend tout de même tout très facilement et correctement !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 30 août 2021

Unboxing - Pharaon Atem (Yu-Gi-Oh!) by Kotobukiya


Bonjour à toutes et à tous, ravis de vous retrouver sur Radiophogeek pour un nouvel unboxing ! La dernière fois c'était le superbe Martian Manhunter de Iron Studio, ça date n'est-ce pas ? La belle saison des figurines et autres goodies revient enfin avec cette fois-ci un tour du côté de l'un de mes manga favoris, Yu-Gi-Oh! Duel Monsters d'où est tiré le célèbre personnage que voici : le Pharaon Atem !


Kotobukiya nous régale avec cette figurine, qui est une réédition à l'identique d'une première version un poil plus ancienne et introuvable surtout à un prix correct, merci donc à eux de faire cet effort afin de rendre le personnage plus disponible. La réalisation est très soignée, n'eut été ce petit bitoniau doré sur l'épaule gauche qui m'a causé bien des tracas lors du déballage.

 

Comme vous le verrez à l'image et en vidéo, c'est vraiment une belle figurine que je suis très content de posséder et de vous montrer ! Outre que le personnage est sans aucun doute le meilleur de toute la série et donc qu'il méritait plus qu'aucun autre de finir sur mes étagères, on appréciera les petites touches d'identification visuelle pour le rendre plus unique que les autres, comme le socle en roche sablée plutôt qu'en roche grise comme pour ceux de Battle City.

 

Alors oui, j'aurais pu démarrer ma collection bien plus tôt c'est vrai avec d'autres personnages... mais, vous allez peut-être trouver ça bizarre, je préférais avoir les Funko Pop pour Kaiba, Yugi, Yami Yugi et Jonô Uchi. Mon rêve ainsi que celui de pas mal de fans de la série serait qu'enfin un jour nous ayons ne serait-ce qu'une annonce d'un magnifique Pegasus Crawford dans cette gamme ARTFX de Kotobukiya à nous mettre sous la dent, mais depuis des années qu'on le demande rien ne sort jamais. C'est désespérant, mais je ne lâche pas l'affaire et si jamais un jour ils sortent ce personnage, les Funko Pop seront un display tout trouvé pour jouer les versions toons des autres !

 

Place à la vidéo maintenant, j'espère que vous apprécierez le nouveau set up pour la lumière qui rend l'image beaucoup plus nette et claire je trouve, en revanche toutes nos excuses pour le son qui n'est vraiment pas terrible même après retouche, on tâtonne encore mais on y travaille.


Wonder Woman - Guerre et Amour tome 2 (Urban Comics - Novembre 2020)


La traque sauvage commence ! Lex Luthor a fourni a Cheetah, ennemie de longue date de Wonder Woman et alliée de la Légion Fatale, une épée à même de blesser et même de tuer les dieux en personne ! La Déicide entre les griffes de Cheetah représente alors un immense danger, et bien vite le plan tortueux du fauve se met en place. Pénétrant chez Diana alors qu'elle ne s'y trouve pas, Cheetah assassine lâchement la déesse de l'Amour, Aphrodite, qui avait obtenu protection et asile chez la princesse Amazone.


Ce faisant, Cheetah vient de créer un monde où l'Amour est totalement absent, n'ayant plus aucune divinité majeure pour le représenter. Et tandis que Diana revient enfin de Themyscira, dont le passage vers le monde mortel a été restauré pour de bon, elle découvre l'horrible tragédie bien trop tard pour y remédier. Privée de la protection de la déesse de l'Amour, qui était l'une de ses patronnes, Diana est affaiblie et Cheetah ne perd pas un instant pour exploiter cette faiblesse en livrant un combat acharné contre la princesse. La seule solution pour sortir de cet affrontement est de se soumettre à l'autre... mais de qui la volonté cédera-t-elle en première ?


Lex Luthor vient de déclarer son ''Année du Crime'' et la liberté totale laissée aux instincts humains les plus vils et les plus bas. L'absence de l'Amour comme l'une des valeurs cardinales de ce monde ne fait que rendre la situation plus compliquée encore pour celles et ceux qui tentent toujours de défendre le Bien et la population civile contre elle-même. Brisée, et désormais privée du soutien de Steve Trevor, Diana va devoir se reconstruire rapidement et peut-être même aller jusqu'à faire confiance à une autre ennemie jurée, le Dr. Veronica Cale, pour percer les secrets de la Déicide.


Finalement, Cheetah est prise à son propre piège et enfin arrêtée par celle qui était jadis Wonder Woman. Confiée à la garde des Amazones sur Themyscira, Cheetah ne tarde pourtant pas à s'échapper de sa geôle avec l'aide des Moires Obscures, qui lui rendent même une Déicide reforgée spécialement pour elle. Cheetah se découvre investie d'une nouvelle mission : elle veut à présent rendre sa liberté à Diana tout comme Diana l'a fait pour elle dans le passé en terrassant le dieu tutélaire responsable de sa transformation. Sur leur île paradisiaque, les Amazones sont en grand danger car Cheetah les traque une à une pour les torturer dans son antre, en espérant que leurs dieux protecteurs entendront leurs souffrances et viendront y mettre un terme. Ce sera alors l'occasion ou jamais de tuer ces dieux corrompus qui, selon Cheetah, retiennent Diana prisonnière d'un serment qu'ils ne méritent pas.


Une nouvelle bataille s'engage donc entre les deux ennemies intimes, quand Diana prend la décision de s'opposer à Cheetah une fois encore pour lui prouver la folie de son entreprise, et de s'interposer pour protéger ses dieux capricieux. Unies dans le lasso de vérité, Diana, Cheetah et Héra vont partager bien plus que de simples souvenirs. Une vérité commune va les unir, et finira par faire ployer Cheetah avant qu'il ne soit trop tard et qu'elle n'ajoute d'autres victimes à son tableau de chasse. Mais cette histoire n'aura pas eu que des impacts positifs sur Diana, qui doit à présent redéfinir sa mission auprès du monde des Hommes et s'affranchir de ses anciennes tutelles. Une nouvelle version de Wonder Woman doit voir le jour, pas celle que l'on espérait, mais celle dont on a besoin !


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Dans ce second et dernier tome de la saga réunie sous le titre Guerre et Amour, les auteurs se livrent à une déconstruction méthodique du personnage de Wonder Woman et de sa légende. En la privant de ses armes légendaires tout d'abord et en l'opposant à la seule personne capable de l'atteindre jusque dans son cœur, au point de mettre en danger l'amour immense qu'elle porte au monde. Même le retour du lien entre Themyscira et le monde mortel ne saurait sauver la situation. Ceci dit, le fait de pouvoir dorénavant revenir sur sa terre natale à volonté sera bénéfique pour Diana et aura certainement d'autres répercussions à l'avenir, sous d'autres auteurs.


Pour l'heure ici c'est vraiment la déconstruction de Wonder Woman qui est au cœur du récit, des récit devrais-je dire car cet album en contient au moins trois principaux scindés en plusieurs chapitres. Le titre global est assez bien choisi, puisque de tous les dieux et de toutes les victimes de ces combats incessants on retiendra surtout Arès, dieu de la Guerre, dans le premier tome, puis Aphrodite, déesse de l'Amour, dans celui-ci. La guerre et l'amour font partie à jamais du personnage mythique qu'incarne Diana, détentrice de l'une un temps, protégée par l'autre depuis sa naissance.


Mais ici on veut surtout une vraie renaissance pour le personnage, après des années d'errance éditoriale et scénaristique entre différents artistes n'ayant pas tout à fait la même vision de ce que doit être et doit représenter Wonder Woman aujourd'hui. Je ne saurai dire si la version qui émerge à la fin de cette lecture est la meilleure, ni même la bonne, mais elle peut nous entraîner dans une direction nouvelle qui risque bien de nous surprendre, du moins je l'espère. Envers et contre tout, Diana des Amazones reste Wonder Woman, incarnation vivante de l'Espoir et de l'Amour inconditionnels. Reste à savoir comment cette nouvelle version d'elle-même s'y prendra pour rejoindre la lutte de la Ligue de Justice face à la Légion Fatale, et si ces changements porteront leurs fruits dans un avenir proche. On attend encore à l'heure actuelle les annonces d'Urban Comics concernant la suite de la publication des aventures de la princesse Amazone. Une pause de quelques mois ne fera de toute façon pas trop de mal.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 21 août 2021

Terre X Trilogie - Oméga (Panini Comics - Novembre 2020) [Paradis X]

 

Une fois encore, les plus grands héros de la Terre sont parvenus à accomplir un véritable miracle : grâce à Mar-Vell, la Mort n'est plus ! L'entité qui devait à jamais marquer la fin de tout a disparu, balayée d'un geste par l'annihilateur ultime. D'un seul coup, les êtres vivants et conscients qui peuplent l'univers se sont vus affranchis de la mortalité et goûtent à présent aux joies de l'éternité.


Mais il en est un qui ne cesse de comploter depuis le tout début des temps, un être qui ne peut se résoudre à ce que les choses lui échappent : Mephisto. A l'instant même de la défaite de la Mort, le Diable avait prévu son prochain mouvement. Désormais, il parcourt le monde en infligeant souffrances et désespoir à toutes les personnes qui aspiraient à une vie meilleure. Partout où se porte le regard de l'Adversaire, les blessés graves pullulent sans avoir la chance de mourir et d'être libérés de leurs maux. Sur toute la planète des hôpitaux gigantesques sont bâtis afin d'accueillir ces malheureux, condamnés à une éternité de douleur et d'agonie.


Mais Mephisto lui-même n'est qu'un mal secondaire face à la cruelle vérité qui se dévoile aujourd'hui aux yeux mécaniques de X-51, le nouveau Gardien. Alors que Mar-Vell est devenu une entité pratiquement omnipotente et omnisciente, il a usé de ses pouvoirs afin de créer une nouvelle dimension, un nouveau monde à même de recevoir les âmes de toutes les personnes décédées par le passé et coincées jusqu'à présent dans le royaume des morts. Maintenant, ces âmes en peine peuvent s'élever et goûter à la joie de savoir tous leurs vœux et désirs exaucés dans leur propre Paradis.


Cependant, ce Paradis miraculeux n'est pas sans conséquences pour le reste de l'univers. La Zone Négative, où cette nouvelle création a vu le jour, est attaquée et rongée comme par un cancer, chaque monde se retrouvant absorbé et pour ainsi dire détruit au contact du Paradis qui ne cesse de s'étendre à chaque nouvelle âme qui le rejoint. Les seigneurs de la Zone Négative se réunissent donc pour désigner un coupable, un responsable de cette ignoble trahison : Reed Richards. Ayant jadis promis que la Terre ne ferait jamais de mal à cette autre dimension, Reed est le coupable tout trouvé sur lequel exercer une juste vengeance. Et pour cela, il faut franchir le portail scellé du Baxter Building et pénétrer dans notre dimension, quitte à déclarer la guerre !


Pendant ce temps, Reed et les scientifiques héroïques réunis autour de lui se penchent sérieusement sur le problème posé par l'absence de mortalité. Des questions éthiques douloureuses se posent en effet : qui mérite de vivre éternellement ? Est-ce que l'immortalité ôterait au contraire toute inhibition aux êtres vivants ? Et enfin, comment soulager les souffrances interminables des victimes de Mephisto maintenant que la Mort n'existe plus ? La médecine semble inefficace et impuissante face à tant de mutations différentes et tant de douleurs. Bien vite, Richards et ses collègues en viennent à envisager l'impensable... comment reproduire le pouvoir de la Mort ?


C'est le point de départ d'une longue quête qui mènera les héros d'autrefois tout autour du monde et même au-delà, à la recherche de la réponse ultime aux maux qui affligent l'humanité. Tandis que les dieux d'Asgard règlent leurs comptes et découvrent enfin leur véritable nature, tandis que le Paradis s'étend chaque jour davantage en dévorant la Zone Négative, tandis que le Diable arpente librement le monde et se dissimule sous les masques les plus respectables, une poignée d'explorateurs de l'inconnu se lancent dans une folle expérimentation afin d'offrir le plus beau don qui soit à ce qui reste de l'humanité, le droit de mourir et d'accéder à un meilleur plan d'existence.


L'enjeu est énorme, et tout au fond de lui Mephisto en personne tremble devant la possible arrivée du Jugement Dernier. Toutes ses parades, tous ses plans et toutes ses manipulations à travers les âges et les mondes, tout cela et bien plus encore risque de lui faire défaut au moment crucial où il en aurait le plus besoin. La Bête est blessée mais elle est encore plus dangereuse qu'auparavant, acculée mais déterminée à emporter tout ce qu'elle pourra avec elle.


X-51 de son côté se débat avec les lambeaux de ce qu'il croyait être son humanité. Réunissant lui aussi une équipe de héros venus de différentes réalités, il les envoie prévenir les Terres parallèles de la présence en leur sein de l'embryon Céleste, afin que chacune puisse se protéger et échapper au sort que leur réserve cette dramatique éclosion cosmique.


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L'être humain en tant que tel n'existe plus, et le combat est dorénavant davantage d'ordre philosophique sur les différents plans où se déroule l'action. Le lecteur devra suivre toutes ces péripéties et révélations en cascade simultanément d'un chapitre à l'autre, en sachant que rien ne sera joué jusqu'à la toute dernière page. Alex Ross et Jim Krueger parachèvent leur grande œuvre sur l'épopée passée et future de l'univers Marvel, en nous révélant enfin le pourquoi du comment. On aura attendu un bon moment, encore plus pour les lecteurs de l'époque, mais ça valait largement le coup !


Ici je dois revenir sur quelque chose que je n'ai pas abordé dans mes deux articles précédents sur cette trilogie : les appendices des chapitres principaux, de précieux ajouts de commentaires et de réflexions des personnages et à travers eux de leurs auteurs sur la finalité de toute cette histoire et sur l'énormité de ce que l'on finit par tenir entre ses mains. Cela permet depuis le début aux auteurs de caser davantage de texte ainsi que des dialogues lourds de sens en un minimum de pages et sans avoir à recourir à de nouvelles illustrations qui alourdiraient le tout. Concrètement, rien ne vous oblige à lire les appendices, mais c'est vraiment plus que conseillé si vous souhaitez avoir une vision d'ensemble la plus juste possible.


Encore une fois il faut remercier le travail énorme de Panini sur l'adaptation en version française de cet omnibus, pas aussi imposant que le précédent mais tout de même suffisant pour vous tenir en haleine toute une nuit si le cœur vous en dit. Si vous avez toujours eu des questions irrésolues sur l'univers Marvel et sa finalité, sa destinée devrais-je dire, alors cette trilogie Terre X est pour vous !


Autre point à mettre en avant, la présence d'un énorme cahier bonus à la fin de l'histoire, regroupant non seulement des croquis et ébauches des personnages mais aussi des morceaux entiers d'histoires supplémentaires qui enrichissent davantage l'ensemble de la trilogie, ainsi que de précieuses notes des auteurs adressées aux artistes et aux générations futures. C'est vraiment une expérience de lecture géniale à tous points de vue !


Bien sûr, cela reste malgré toute la bonne volonté du monde une vision très judéo-chrétienne de l'au-delà et de ses différentes incarnations, ainsi que du traitement des âmes et de l'après-vie. Trois albums de bonne taille ne suffiront jamais à recouper toutes les croyances de notre espèce en la matière, mais c'est toujours un bon début qui fait solidement réfléchir sur tout ce que l'on prend pour acquis et ce qui fait, au fond, notre unique humanité.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

vendredi 13 août 2021

La V.O. du vendredi n°184 : Marvel Knights Elektra tome 3 - Relentless (Marvel - Janvier 2004)


La vie poursuit son chemin pour Elektra Natchios, l'assassin la plus occupée et la plus réputée au monde. Un nouveau contrat vient de lui arriver, et elle ira jusqu'au bout pour le mener à terme !


Dans sa villa surprotégée, un homme tremble comme une feuille en racontant à son chef de la sécurité les événements qu'il a vécu ces dernières semaines. Traqué comme un animal dans tous ses repaires à travers la planète, tous ses gardes et hommes de main massacrés, lui seul comme survivant à chaque fois. Mais aujourd'hui, il en est persuadé, c'est la fin de la partie. Alors qu'il attend la Mort, à l'extérieur du complexe les nouveaux gardes de la sécurité renforcée se font également massacrer et personne ne semble faire le poids face à la menace. Elektra est là, en chemin, et son travail se termine bientôt. Personne ne pourra l'arrêter.


Plus tard, une nouvelle mission lui est confiée par un dignitaire Africain cherchant à renverser la présidente corrompue et génocidaire de son pays. Elektra accepte le job et se met à la recherche d'un point faible dans l'impressionnant dispositif de sécurité autour du palais présidentiel. Et comme toujours, elle trouve ce qu'elle cherche. Une fois la faille repérée, elle va l'exploiter jusqu'au bout et aller droit au but... sauf que ce coup-ci, quelqu'un l'a doublé. Alors qu'elle tente de s'échapper, la misère des citoyens de l'ethnie persécutée la frappe de plein fouet et elle décide de retourner sur ses pas pour en finir une bonne fois pour toutes. Encore une fois, rien ne lui résistera et personne ne sera de taille à l'empêcher d'atteindre sa cible, peu importent les dizaines de cadavres qu'elle laissera sur sa route. Mais sitôt rentrée à Londres, elle aura une petite explication avec son commanditaire, qui s'avère aussi corrompu que la défunte présidente. Nul ne peut doubler Elektra Natchios sans en payer le prix.


Cette leçon sera au cœur de la dernière histoire, où trois hommes d'affaires se retrouvent au dernier étage d'un building dans un restaurant de grand luxe et devisent de leur business tandis qu'ils attendent les plats commandés. L'un d'eux n'est pas vraiment à l'aise, et pour cause... il a ordonné l'élimination d'Elektra, en suivant le protocole qui veut que chaque assassin ou tueur à gages soit jeté aux ordures après utilisation afin que personne ne remonte jusqu'aux commanditaires. Mais ce coup-ci, grave erreur qui leur coûtera la vie à tous les trois alors que l'horreur se déchaîne autour d'eux et que la soirée devient un jeu du chat et de la souris grandeur nature. Qu'on se le dise : personne ne double Elektra Natchios sans en payer le prix tôt ou tard.


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Après la fin du précédent volume par Greg Rucka, qui regroupait les deux premiers tomes de la série ''Marvel Knights'' d'Elektra, je pensais que la belle ninja se retirerait un temps pour méditer et peut-être se choisir une nouvelle vie... mais apparemment ce n'est pas la vision que voulait Robert Rodi le scénariste suivant, qui nous plonge ici directement dans l'horreur vécue par les victimes d'Elektra avant qu'elle ne vienne les assassiner. C'est un point de vue intéressant et qui nous permet de ressentir toute l'intensité et l'angoisse qui émanent de ces victimes désignées, dans un style qui touche davantage au thriller ou au film d'action assez sombre plutôt qu'au genre super-héroïque.


Les dessins de Sean Chen font des merveilles pour représenter ces situations très particulières où tout peut basculer d'un instant à l'autre. Pour mémoire, la première histoire avec le gars traqué et persécuté dans le monde entier par Elektra a été reprise dans le film sur la ninja assassin, en guise d'ouverture, seule vraie bonne idée du film d'ailleurs. Le reste de l'album c'est de l'inédit total, un scénario béton et angoissant qui se répète à chaque nouveau contrat. La couverture est magnifique, digne d'un film de John Woo, et le dessin intérieur de Sean Chen donc est presque aussi bon, bourré de très bonnes idées visuelles et doté d'un graphisme très agréable à l’œil.


Dans le fond, rien à redire à part que je suis assez surpris qu'Elektra prenne cette direction après les événements vécus avec Locke précédemment, mais après tout elle n'a plus que cette vie-là à présent et on ne peut pas chasser le naturel bien longtemps n'est-ce pas ? ''Marvel Knights'' Elektra est une excellente série qui se dévore d'un bout à l'autre comme un bon film d'espionnage ou d'action, digne des meilleures stars du genre. C'est ça que j'aurais aimé voire à l'écran à l'époque de l'adaptation cinématographique !


Je sais que la dernière fois je vous avais dit que nous irions du côté des X-Men pour le premier tome de Road to Onslaught, mais il se trouve qu'entre-temps la sortie de l'omnibus Onslaught en version française a été repoussée de deux mois, en Octobre désormais. Donc nous avons encore tout le temps de finir ce que nous avons commencé avec Elektra avant d'attaquer les préludes qui prépareront le terrain pour la sortie finale de l'omnibus tant attendu. Soyez toujours au rendez-vous !

jeudi 12 août 2021

Family Compo tome 8 (Panini Manga - Janvier 2020)


Monsieur Tatsumi, yakuza et père de Kaoru, tente de se rapprocher de sa fille et surtout il décide de trouver à tout prix une bonne mère pour elle, afin qu'elle bénéficie d'un bon exemple à suivre. D'ailleurs, c'est aussi un peu pour lui au passage, car il se rend compte qu'il a bien besoin également qu'on le mette sur la bonne voie.


Mais c'est une tâche plus facile à dire qu'à faire pour un homme aussi borné et frustre que Tatsumi. Cependant, rien n'est impossible et c'est en allant rendre visite à Kaoru chez la famille Wakanae que le brigand trouvera la perle rare... nulle autre que Yukari ! Déterminé dès lors à faire d'elle sa parfaite épouse et la parfaite mère pour Kaoru, Tatsumi entame sa séquence de séduction, sans même se rendre compte que Yukari est en réalité un homme.


Toutefois, même quand il le découvre, cet état de fait ne semble pas l'embêter plus que ça et il tente même de forcer Yukari à le rejoindre chez lui pour entamer leur liaison. Heureusement, c'est à cet instant précis qu'apparaît un nouveau personnage, Saki, la vraie mère de Kaoru ! Elle désire retrouver son ancien compagnon et sa fille, jurant de faire amende honorable pour toutes ces années d'absence auprès d'eux.


Mais en réalité, comme Kaoru le devine immédiatement, Saki n'est qu'une menteuse et une arnaqueuse de première catégorie. Si elle est bien la mère de Kaoru, elle n'a en revanche aucune idée de qui est son véritable père, même si elle était à l'époque en couple avec Tatsumi. C'est la raison pour laquelle elle a décidé de lui soutirer de l'argent durant toutes ces années comme pension alimentaire, et qu'elle est aujourd'hui revenue auprès de lui afin de le saigner jusqu'à l'os puis de repartir avec le pactole et Kaoru en prime.


Dépitée et incapable de la contrer, Kaoru se réfugie dans l'alcool à nouveau mais Shion et Masahiko, tous les deux au courant de la vérité, vont la ramener de force chez les Wakanae où une discussion serrée les attend tous. En effet, il est de leur devoir moral de révéler la vérité à Tatsumi au sujet de Saki, mais que faire du secret entourant les origines de Kaoru ?


C'est au bout du compte la jeune femme travestie qui prendra l'initiative de tout révéler à celui qu'elle a toujours considéré comme son père malgré les dires de sa mère. Tatsumi encaisse le coup, très difficile pour lui, et se comporte en homme digne jusqu'au bout. Il accepte de fournir l'argent à Saki malgré la révélation de son arnaque, mais en contrepartie il tient à garder Kaoru auprès de lui et à devenir son père légitime.


Saki disparaît donc seule avec une belle somme d'argent, mais peut-être n'a-t-on pas fini d'entendre parler d'elle car elle pourra toujours revenir dans quelques temps mettre son plan à exécution pour de bon. Pour le moment du moins, la balle est dans le camp des W akanae et de Kaoru, Tatsumi acceptant avec empressement son rôle de père et cherchant à se rapprocher de sa fille de toutes les façons possibles. Une histoire qui se termine bien !


Par la suite, c'est à nouveau Shion qui occupe les esprits des membres du club de cinéma de la fac de Masahiko. Ces derniers veulent absolument savoir où Shion choisira d'aller l'année prochaine après avoir obtenu son diplôme, et ils sont tellement désespérés qu'ils sont prêts à faire confiance à Ejima et ses techniques de drague pour résoudre la situation. Masahiko n'a pas son mot à dire et ne peut que se contenter de les suivre tandis qu'ils espionnent la rencontre tant attendue entre Shion et Ejima, qui doit déboucher sur la naissance d'une relation passionnée. Mais fort heureusement, c'est Shion qui mène la danse depuis le début et elle en profitera pour jouer un vilain tour à sa façon au pauvre Ejima, qui l'aura bien cherché !


Mais la question de la future fac de Shion se pose néanmoins. Avec ses excellents résultats elle pourrait choisir n'importe quel établissement, mais elle jette finalement son dévolu sur la fac de Masahiko malgré sa réputation légère, ne serait-ce que pour rester à proximité de son cousin qu'elle commence vraiment à bien aimer. Cependant, Shion compte faire son entrée à la fac en tant que jeune homme ! Un changement qui risque de bouleverser tous les plans du club de cinéma, et surtout de travailler encore davantage notre pauvre Masahiko qui ne sait déjà plus où donner de la tête.


Enfin, un petit voyage de repérage entre maître Sora et sa responsable d'édition tournera au vinaigre quand ils se rendront compte qu'ils n'ont qu'une seule chambre pour deux, et que Sora refuse catégoriquement de prendre sa nature de femme au sérieux. Pour lui, la situation est simple : il est un homme, sa responsable est une femme, tous les deux sont déjà engagés dans une relation chacun de son côté, ils n'ont donc pas à dormir dans la même pièce ! C'est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la responsable si discrète d'ordinaire, qui connaît le secret de Sora mais semble nourrir quelques sentiments sincères pour lui malgré cela !


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Voilà un huitième tome rondement mené de main de maître par Tsukasa Hojo comme toujours, avec beaucoup de révélations et de changements au programme ! Tout d'abord on retrouve avec plaisir le personnage de M. Tatsumi qui n'a décidément toujours pas changé et qui apporte énormément d'éléments comiques à une histoire qui pourrait autrement devenir une véritable tragédie familiale. Les Wakanae veillent cependant au grain et tout se passera au mieux, même si l'on craint désormais que la redoutable Saki ne refasse parler d'elle plus tard.


C'est cette histoire qui constitue le cœur et la majorité de ce tome, où la part belle est faite à Kaoru qui devient dès lors un personnage bien plus attachant qu'au début, partagée qu'elle est entre son désir d'avoir un vrai père et le secret qu'elle partage avec sa mère. Une vraie tragédie comme je vous le disais ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça fait du bien de ne plus la détester autant qu'avant en tout cas. Mais méfions-nous, les mauvaises habitudes ont la vie dure !


Encore une fois une vraie réussite, nous aurons aussi droit à quelques pages magnifiquement mises en couleurs pour cette belle édition de luxe, bref que du bon encore et encore. Une série parfaite qui sait être légère comme engagée, tour à tour comique ou triste à serrer le cœur, une vraie scène de vie au fond. On en redemande !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 11 août 2021

Jamie Tyndall - Sketchbook volume 5 (Jamie Tyndall - 2016)


Bonjour à toutes et à tous, nouvelle dizaine d'articles écoulée et donc comme un mercredi sur deux nouvel artbook à vous présenter !


Nous retournons aujourd'hui du côté de l'artiste indépendant Jamie Tyndall, que vous devez maintenant très bien connaître j'en suis sûr. Cette fois nous allons nous pencher sur ce que l'on peut trouver dans son cinquième artbook, qui porte le nom de sketchbook sans vraiment en être un.

 


 

Comme d'habitude avec Jamie Tyndall, ce sont avant tout les belles héroïnes ou vilaines de l'univers des comics que l'on retrouve sous ses crayons. Même si on peut noter la présence de quelques garçons, comme Spider-Man ou Ninjak, mais ils restent anecdotiques.



 

Le style est toujours aussi coloré et détaillé, on sent un travail très intense pour parvenir à mettre en image la vision de l'artiste concernant ces personnages très connus du monde de l'édition. Un soucis du détail que l'on observe davantage sur les parties en sketchs par rapport aux illustrations pleinement colorisées, car comme chacun le sait la colo gomme malheureusement certains petits détails ou certains traits qui font pourtant toute la différence parfois.



 

On verra également quelques portraits plus simples n'illustrant que les têtes des personnages choisis, comme ici pour Loki ou Maléfique qui se ressemblent beaucoup. C'est toujours la principale caractéristique du style de Jamie Tyndall, au-delà du détail, la réutilisation et le recyclage de textures, de poses et parfois même de traits propres d'un personnage à un autre.



 

Chacun jugera selon ses goûts, pour ma part cela ne me dérange pas vraiment tant que l'on reconnaît toujours le personnage original, mais c'est vrai que par moments c'est déroutant pour un collectionneur.



 

Une autre spécialité de l'artiste : les couvertures de magazines fantasmées ou reproduites au contraire le plus fidèlement possible, généralement avec une belle héroïne ou vilaine au premier plan. Ça reste assez sympa à faire encadrer quand vous parvenez à obtenir le print, mais c'est un peu redondant à la longue et tout bêtement gadget.


Chez Tyndall, tout se recycle donc encore et encore, et la vraie nouveauté vient surtout des quelques nouveaux personnages pour lesquels il obtient le droit de les représenter, après avoir travaillé sur des couvertures variantes des aventures officielles la plupart du temps. Ou bien des sketchs réalisés lors de conventions pour les fans qui le demandent, et qui lui donnent ainsi de précieuses idées pour remplir plus tard ses carnets !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mardi 10 août 2021

Invisible Woman - Agent trouble (Panini Comics - Octobre 2020)


Tout le monde ou presque connaît la membre la plus puissante du quatuor héroïque le plus célèbre qui soit. Sue Storm est la Femme Invisible, dotée de la capacité de rendre invisible n'importe quoi y compris elle-même en manipulant la réfraction de la lumière, mais elle est également capable de solidifier cette même lumière pour concevoir des champs de force impénétrables. Ce que l'on sait moins, c'est qu'elle a autrefois été une espionne à mi-temps pour le S.H.I.E.L.D., et que cette expérience lui a appris quelques vérités assez rudes sur l'utilisation de ses pouvoirs.


Aujourd'hui, Sue partage tout son temps entre ses rôles d'épouse, de mère, de sœur et d'amie, ainsi et surtout que de super-héroïne, le tout à temps plein. Mais quand la C.I.A. prend contact avec elle pour la convoquer à un entretien secret et lui révéler que son ancien partenaire Aidan a été capturé par une puissance ennemie, elle laisse tout le reste en plan et saute dans le premier jet pour sauver le malheureux espion.


Sue Storm a une seule règle qu'elle n'enfreint jamais : ne pas tuer. Mais au cours de cette aventure, cette règle va être mise à mal à plusieurs reprises par des terroristes et autres agents du chaos sans scrupules qui apparaissent sur son chemin à chaque nouvelle étape. Et quand elle finit par retrouver Aidan, c'est pour apprendre qu'il a trahi son pays et s'est rangé dans le mauvais camps. Touchée comme en plein cœur, Sue doit désormais lutter contre une alerte à la bombe dans un avion rempli d'étudiants Américains, moyen de pression idéal pour faire d'elle ce que l'on veut sur le terrain.


Aidan la manipule en réalité depuis le début de cette aventure, pour en faire son agent secret parfait et l'utiliser pour récupérer une technologie de pointe qui entre de mauvaises mains pourrait mettre le monde à feu et à sang. Cette fois, Sue Storm devra lutter également contre elle-même et ses mauvaises pensées, car en vérité tuer lui serait très facile si seulement elle se l'autorisait. Et aujourd'hui, la ligne rouge n'a jamais été aussi mince...


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Voilà à peu près ce que Marvel et Mark Waid peuvent nous fournir de meilleur quand il s'agit d'inventer une seconde vie cachée à la Femme Invisible. Le seul et unique intérêt que l'on trouvera dans cet album regroupant l'intégralité des cinq chapitres de cette mini-série, c'est un développement inattendu des possibilités d'utilisation des pouvoirs de Susan, qui permet au lecteur de bien comprendre la menace qu'elle représenterait à son tour si elle passait elle aussi du mauvais côté.


Hormis cela, pas grand chose à dire sur cette histoire traitée un rien trop légèrement, il aurait fallu y mettre davantage de moyens pour que l'intérêt perdure jusqu'au bout, développer peut-être un peu plus l'intrigue et les personnages que l'on rencontre, donner un peu plus de profondeur au récit en somme. La parenthèse reste agréable malgré tout, mais on aurait bien aimé en avoir davantage ! Point fort cependant, le dessin assez réaliste de Mattia De Iulis qui sauve la situation du début à la fin.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 6 août 2021

La V.O. du vendredi n°183 : Elektra by Greg Rucka - Ultimate Collection (Marvel - Mars 2012)


Toujours considérée comme l'assassin la plus mortelle et donc la plus efficace de la planète, Elektra Natchios ne manque pas de travail. Contactée aux quatre coins du monde pour des contrats bien précis et bien payés, son activité l'amène à frayer avec de dangereuses personnalités du monde criminel et à s'occuper de cibles parfois très importantes.


Mais cette fois-ci, le contrat est bien différent de la routine habituelle. Une femme vivant isolée sur une île non loin des côtes Grecques lui confie la mission de lui ramener quatre hommes bien identifiés, quatre hommes qui autrefois lui ont fait subir les pires horreurs et l'ont traumatisée à vie, ayant quant à eux des existences bien menées et en ordre sans le moindre soupçon de leurs actes passés.


Pour la première fois, Elektra n'agira pas vraiment en tant qu'assassin mais plutôt en tant qu'agent d'une vengeance qui n'est pas la sienne, même si elle peut la comprendre en tant que femme. Cependant, même bien payée, elle refuse catégoriquement de prendre part aux tortures antiques que doivent subir les quatre cibles pour expier leurs crimes. Car Elektra n'est pas une meurtrière ou une sadique, elle est une assassin renommée et reconnue comme telle, avec un code bien précis à suivre. Ainsi, elle préfère tourner le dos à ce qui va suivre plutôt que d'avoir ces quatre morts sur la conscience.


Cependant la roue tourne toujours quelque part, et bientôt Elektra se rend compte qu'elle ne parvient plus à trouver le moindre contrat ni le moindre travail dans son domaine si particulier. Aucun de ses contacts ne peut la sortir de cette période noire, et son besoin de se déchaîner commence à prendre le pas sur sa raison et dans ses actes. A la recherche du moindre prétexte pour céder à la violence aveugle qui couve en elle, elle finit par se retrouver à combattre dans des dojos ou dans des bars mal famés simplement pour alimenter sa rage et se défouler.


Blessée et en piteux état, Elektra commence à envisager d'en finir avec la vie, quand elle est soudain secourue par un mystérieux duo d'hommes qui l'emmène dans une luxueuse propriété non loin des collines de Los Angeles. Là, droguée pour rester dans un état second qui garantie sa pleine coopération, son geôlier qui se fait appeler Locke la force à affronter son passé et le triste bilan de sa vie, depuis l'assassinat de son père jusqu'à ses récents exploits face à des militaires surentraînés en Russie ou partout ailleurs dans le monde. Révoltée mais encore sous l'emprise de la drogue, Elektra ne parvient pas à échapper à cette expérience qui remue quelque chose en elle.


Le but de Locke, comme il le lui apprend, n'est pas de la torturer avec ces visions du passé et la liste de ses tristes méfaits, mais plutôt de la forcer à prendre conscience de ce qu'elle est et de ce qu'elle provoque sur son passage. En effet, la femme de Locke, avocate, est décédée tragiquement la veille de leur mariage alors qu'elle enquêtait sur la mort d'un détenu dans une prison sécurisée. L'arme du crime, signée Elektra, était un simple morceau de papier, imbibé d'un poison incurable et indétectable avant qu'il ne soit trop tard. Elektra est donc responsable indirectement de la mort de la femme de Locke, qui a eu ce papier entre les mains durant son investigation. Apprendre cela la dévaste mais ses barrières mentales sont encore bien présentes, il manque encore le dernier petit coup de grâce avant de l'achever.


Ainsi, Locke ordonne à son majordome de conduire Elektra en plein désert Mojave et de l'abandonner là, en pleine nature hostile et sauvage, avec pour seule compagnie ses deux saïs emblématiques. Là, elle aura tout loisir de méditer sur ses actes et sur sa conscience, et de répondre enfin à la question qui la taraude désormais : mérite-t-elle sa seconde vie en fin de compte ?


La coalition des victimes indirectes d'Elektra n'a cependant pas le même dessein la concernant que Locke, qui cherche avant tout à lui prouver qu'elle peut devenir meilleure si elle le décide. Les autres ne veulent que sa mort, rapide et irrémédiable ce coup-ci. Écartant Locke de leur décision finale, ils se rendent dans le désert sur les traces d'Elektra pour la retrouver et l'achever pour de bon cette fois, mais ce qu'ils découvrent en arrivant sur place les tétanise : Elektra est parvenue à reprendre assez de forces pour leur tendre un piège mortel dont très peu se tireront.


Revenue à la propriété de Locke, Elektra compte en finir avec lui qu'elle pense aussi coupable que les autres membres de la coalition, avant que ce-dernier ne finisse par lui avouer ses véritables intentions la concernant ainsi que, indirectement, les sentiments qu'il éprouve pour elle. Vulnérable pour la première fois de sa seconde vie, Elektra finit par baisser les armes et accepte l'aide de Locke pour revenir dans la lumière. Mais le chemin sera long et semé d’embûches.


Pour commencer, il lui faudra prendre contact avec une certaine Drake, maîtresse des arts-martiaux qui tient un modeste dojo dans un quartier très défavorisé. Elektra se rend bien vite compte que Drake la surpasse dans tous les domaines et dispose d'une très longue expérience sur tous les plans, pourtant cette dernière reste parfaitement calme et maîtresse d'elle-même tout au long de l'affrontement qui suit. Impressionnée par tant de maîtrise, Elektra s'incline finalement et demande à Drake de l'accepter comme élève... ce que Drake refuse net.


Déterminée à apprendre coûte que coûte le secret qui lui permettrait enfin de mener une vie en accord avec elle-même, Elektra décide de rester aux alentours du dojo de Drake et d'effectuer toutes les tâches et épreuves qui pourraient la faire accepter dans l'enceinte, mais elle essuie toujours le même refus. Jusqu'au jour où elle apprend enfin ce qui lui manquait, l'humilité suffisante pour se reconnaître comme humaine et comme compatissante envers la vie. Drake accepte alors de lui révéler son propre passé, celui d'une femme élevée pour la guerre et ayant suivi le chemin des Chastes puis, rejetée par eux, celui de la Main avant de les trahir pour retrouver sa liberté et sa raison.


Ce récit vibre tout particulièrement dans l'esprit d'Elektra, qui a suivi le même parcours pour les mêmes raisons ou peu s'en faut. Les mêmes épreuves et drames tissent entre les deux femmes combattantes un lien solide et une confiance mutuelle s'installe même au bout du compte. Elektra semble enfin avoir trouvé ce qui lui faisait défaut depuis si longtemps, et elle commence à se relever. C'est malheureusement à cet instant que les membres d'un commando de la Main décident de les attaquer, Drake et elle, pour récupérer celle qu'ils nomment la Mort Parfaite dans leurs rangs. Drake, victime de l'un des meneurs de ce commando, décède dans les bras d'Elektra après lui avoir enseigné une ultime leçon de courage et d'honneur.


Maintenant, Elektra doit empêcher que les membre survivants de la Main ne parviennent à tuer Locke pour l'atteindre elle en plein cœur de sa nouvelle vie. L'otage est enterré jusqu'au cou en plein milieu du désert, là-même où Elektra a massacré sans pitié ses bourreaux. La Main espère ainsi la briser et reprendre le contrôle de son esprit, mais le combat qui s'en suit ne leur donne pas raison. Elektra parvient à défaire tous ses adversaires, jusqu'au plus haut gradé qui se retranche derrière Locke pour la déstabiliser. Au bord du gouffre à nouveau et contrainte de résoudre ce problème, Elektra prend alors une décision qui risquera de la hanter pour toujours...


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Ce tome augmenté rassemble en fait les deux premiers officiels de la série ''Marvel Knights'' d'Elektra, The Scorpio Key en étant en réalité le tome 0. Ces deux ou trois récits sont tous signés par Greg Rucka, un véritable génie pour ce qui est de retranscrire les dilemmes moraux auxquels peuvent être confrontés des personnages féminins dans des situations extrêmes. Il a notamment fait ses preuves avec Wonder Woman peu après chez DC, dans un run qui reste acclamé et qui lui a valu un second tour quelques années plus tard, dont nous avons déjà parlé dans les articles normaux.


Elektra par Greg Rucka, c'est une jeune femme perdue au beau milieu d'un océan de malheurs et de souffrances, et surtout victime d'une intense addiction à la violence, au point de se mettre en danger mortel pour ressentir le frisson de la victoire si fugace. Grâce au personnage de Locke, ancienne victime cherchant à ramener son bourreau à la raison et parmi les vivants, l'auteur offre à son héroïne une rédemption qu'elle saisit finalement à bras le corps pour respirer à nouveau un air sain au lieu de se laisser noyer.


Évidemment, les choses étant ce qu'elles sont chez Marvel, le destin d'Elektra n'appartient pas à Greg Rucka qui a du faire des concessions et qui signe un final vraiment dévastateur pour la belle ninja, une véritable tragédie dans la plus pure tradition du style emblématique de la Grèce Antique. Mais, l'espace d'un court instant de génie, le lecteur aura pu croire sincèrement à un revirement et à un vrai changement, qui hélas ne perdurera pas plus loin que ce run de deux tomes réunis ici en un seul.


C'est, à mon humble avis, l'une des meilleures histoires sur Elektra que j'ai pu lire jusque là, depuis sa création par Frank Miller au début des années '80. Le label ''Marvel Knights'' prouve une fois de plus son sérieux et sa haute qualité tant dans l'écriture que dans les graphismes. Tout un chapitre est d'ailleurs dessiné en style photo-réaliste par Greg Horn, l'illustrateur des couvertures de la série normalement, et c'est vraiment splendide. Autrement, la majorité de ce tome est dessinée par Carlo Pagulayan dans un style très actif et prenant, mettant l'accent sur le cœur du récit et plongeant le lecteur au beau milieu des combats millimétrés qui se déroulent page après page.


En résumé, et pour conclure, une lecture qui secoue et qui s'avère efficace sur tous les plans malgré quelques petits défauts ici et là, comme le style graphique de Carlos Meglia sur deux chapitres qui tranche très nettement avec le reste de l'album (c'est presque digne d'un cartoon à ce niveau, du mauvais Humberto Ramos mal maîtrisé). Bref, un album que je vous conseille vivement de lire et relire plusieurs fois, pour savourer une vraie déconstruction du personnage d'Elektra jusque dans les fondements de sa légende. On ne voit pas ça tous les jours ni pour tous les personnages, donc profitez-en et essayer vous aussi, comme Locke, de mieux la comprendre !


Petite pause ce mois-ci pour les aventures d'Elektra, nous allons préparer l'arrivée de l'imposant omnibus Onslaught en V.F. en vous proposant dans les V.O. du vendredi les trois tomes servant de préludes, Road to Onslaught. J'espère que vous serez au rendez-vous !

lundi 2 août 2021

Harley & Ivy (Urban Comics - Novembre 2020)


Juste après les tragiques événements survenus au Sanctuaire des héros, où Pamela Isley a trouvé la mort lors d'un massacre, celle-ci est revenue à la vie à travers un nouveau corps végétal et elle lutte désormais pour retrouver la pleine maîtrise de ses capacités. Prise en charge par Harley Quinn, Ivy tente de se reconstruire et de reprendre pied, entourée de bons soins.


Mais quand survient soudain Jason Woodrue, l'Homme Floronique, jadis le responsable de la transformation de Pamela en Poison Ivy, rien ne va plus. Le savant-fou exige au nom du Parlement de la Sève, dont il s'estime être le nouveau champion, qu'Ivy se laisse absorber par lui et lui cède ses pouvoirs et sa vie. Harley parvient à détourner son attention suffisamment longtemps avec un incendie pour leur permettre à Ivy et elle de fuir à bord d'une camionnette. Mais le danger n'est pas écarté pour autant.


La priorité c'est de redonner des forces à Ivy et de l'aider à reprendre au plus vite le contrôle de ses pouvoirs. Pour cela, Harley semble avoir une solution toute trouvée : s'adresser à un manipulateur d'esprits expert en méta-humains, nul autre que le Chapelier Fou. Mais si celui-ci accepte dans un premier temps de les aider, ce n'est que pour mieux les trahir ensuite et tenter de prendre le contrôle de l'esprit de Harley Quinn pour en faire sa nouvelle Alice. Grâce à Ivy heureusement, la ruse est éventée et nos deux amies parviennent une nouvelle fois à s'échapper, reprenant la route vers une destination inconnue.


Au fur et à mesure de leur escapade en duo, elles vont rencontrer sur leur chemin des créatures végétales qui semblent être envoyées à leur trousses par Woodrue, et qui en les combattant donneront la possibilité à Ivy de se renforcer et de garder le contrôle. Au final, elles apprennent en regardant un bulletin d'informations que la ville de New York est prise au piège dans un cocon géant de végétation mutante. C'est très certainement le signe de la présence là-bas de l'Homme Floronique, et donc l'occasion rêvée de le confronter une dernière fois et d'en finir avec la menace qu'il fait peser sur leur têtes.


Harley et Ivy se lancent donc dans l'aventure au milieu d'une jungle urbaine, et elles sont rejointes par Batwoman qui enquête également sur cette affaire et cherche activement le ou la responsable pour un châtiment bien mérité. Mais quelque chose ne va pas, Ivy le sent au fond d'elle... quelque chose cloche, il ne semble y avoir aucune trace de Woodrue dans la ville assiégée, et pourtant son pouvoir s'y manifeste partout.


Finalement, la vraie nature de leur adversaire sera dévoilée quand les deux héroïnes tomberont entre les mains et les épines de la véritable Poison Ivy, ayant survécu de justesse à l'incendie de la maison de Harley plus tôt. La Ivy que nous suivions donc aux côtés de Harley n'était qu'une bouture, une sorte de clone de la vraie, un phénomène de floraison unique provoqué par l'engrais spécial que Lex Luthor a fait parvenir à Pamela pour célébrer son ''Année du Crime'' et booster ses pouvoirs.


Le combat qui s'engage est difficile et particulièrement déchirant. Si New York finit par être libérée de la gangue de végétaux, et si Harley s'échappe grâce à Batwoman, une question demeure néanmoins : laquelle des deux Ivy sortira victorieuse et entière ? Et surtout, quelles seront ses véritables intentions au bout du compte ?


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Jody Houser et Adriana Melo nous offrent une histoire complète sur l'amitié teintée d'amour sincère entre Harley Quinn et Poison Ivy, et saisissent au vol le récit lancé par Tom King dans Heroes in crisis (histoire déjà chroniquée ici) pour nous présenter la suite des péripéties de Pamela Isley après sa résurrection.


Humour oblige, il y aura pas mal de situations délirantes et de jeux de mots un peu désespérés, mais sachez que ce n'est que le sommet de l'iceberg et que l'immense majorité de l'album sera très touchante et même assez sérieuse par moments. Ce road-trip entre amies finit par devenir une vraie quête d'identité pour une super-vilaine iconique de la galerie du Batman, que l'on aimerait beaucoup voire passer du bon côté un jour prochain.


Le dessin est dynamique, l'histoire est bourrée d'action, bref c'est une lecture divertissante et qui occupe bien l'esprit le temps qu'elle dure. Simple remarque personnelle en forme de petit regret, certains passages présentent Ivy comme une sorte de Miss Hulk classique végétale niveau purement physique (gros muscles et peau verte à gogo), c'est un peu dommage et ça lui fait perdre un peu de cette sensualité presque sauvage qui lui a toujours collé à la peau. Mais autrement, ça reste une très bonne histoire et un moment très agréable à passer en la compagnie des deux apprenties héroïnes !


Il s'agit avant tout de deux femmes tentant de se reconstruire après avoir chacune traversé une dure épreuve, une relation toxique au possible et avoir affronté le pire en comptant l'une sur l'autre jusqu'au bout. Belle leçon d'amitié et de force au féminin, ça fait plaisir ! On espère maintenant avoir la suite rapidement pour suivre l'évolution de cette nouvelle Poison Ivy si redoutable et apparemment enfin sortie du trou.


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !