Franklin Richards a, depuis sa naissance, des pouvoirs hors du commun, des pouvoirs mutants. D'un niveau potentiellement divin. Et sa place, comme tous les mutants libres du monde, est désormais sur l'île de Krakoa, la nation mutante idéale mise en place par Charles Xavier avec les efforts conjoints des plus grands pouvoirs de la mutanité.
Mais Franklin est aussi et surtout un jeune adolescent qui se cherche et qui doit faire avec la perte plus ou moins rapide de ses pouvoirs et de sa puissance, à mesure qu'il les utilise. Phénomène assez récent qui date de son séjour de plusieurs années dans le multivers avec ses parents, il condamne Franklin à redevenir un simple humain à brève échéance si rien n'est fait. Mais même avec l'esprit phénoménal de Reed Richards en action, le problème reste insoluble.
Jusqu'à ce qu'une bagarre éclate entre les Quatre Fantastiques et certains des X-Men quand ces derniers débarquent au domicile des Richards afin de ramener Franklin avec eux sur Krakoa, où son cas pourra être étudié par des experts en la matière. Un manque de diplomatie avéré qui causera un énorme malentendu, aux lourdes répercussions.
Plus tard, c'est Victor Von Fatalis qui apporte la solution rêvée sur un plateau d'argent, quand les membres des Maraudeurs de Kitty Pryde accostent sur l'île Fatalis, un territoire appartenant à la Latvérie, non loin des côtes du Japon. Fatalis leur apprend qu'il utilise cette île pour certains de ses projets les plus spéciaux, et également pour y héberger sa population mutante qui serait en grand danger en Latvérie continentale. De plus, il semble qu'il puisse générer un remède au problème de Franklin. A une toute petite condition...
L'enjeu est désormais clair pour tout le monde, il faut tirer Franklin des griffes de Fatalis avant que celui-ci ne mette son plan dément à exécution. Car Fatalis ne peut pas agir en toute bonne foi bien entendu, n'est-ce pas ? Ses promesses cachent forcément une vérité mal avisée. Mais, pourtant, si pour une fois il disait vraiment vrai ? Se pourrait-il que Charles Xavier et Reed Richards se soient trompés et que la solution véritable ne soit apparue qu'au sein de l'esprit retord de Fatalis ?
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Vous découvrirez assez vite qu'il y a beaucoup à dire sur cette histoire, à commencer par son dessin signé Terry Dodson que personnellement j'ai vu plus en forme il y a une quinzaine d'années je dois dire. J'ai vraiment l'impression que son style est un poil plus bâclé, comme s'il n'avait pas le temps de s'attarder sur les détails comme avant. Dommage, ça gâche un peu la lecture à mon sens mais heureusement le vrai trésor vient du scénario de Chip Zdarsky, qui m'évoque furieusement une fan-fiction que j'avais pondu il y a longtemps à titre privé. Une idée comme celle qui est exploitée ici, parmi d'autres bien sûr, me flatte de par sa présence et sa réutilisation. Comme quoi, avant le passage de Jonathan Hickman sur les titres mutants, j'avais vu juste !
Plus sérieusement, ce récit est avant tout consacré à deux schémas de pensées : la pression familiale, et le spécisme (forme avancée du racisme). Fatalis incarne à merveille le spéciste qui tente de tirer son épingle du jeu de l'évolution coûte que coûte, même s'il doit consentir à certains sacrifices pour cela. De l'autre côté, les Richards sont tiraillés par le problème posé par les pouvoirs déclinants de Franklin et la possibilité de le voir partir loin d'eux sur l'île mutante de Krakoa, où ils ne pourront plus veiller sur lui. Mais peut-être, comme vous le verrez finalement, que l'on peut toujours couper la poire en deux...
Grande spécialité des histoires de rencontres entre différentes équipes de super-héros, la traditionnelle bagarre quand personne ne se comprend ou ne fait le simple effort d'écouter l'autre, avant que tout le monde ne s'unisse ultimement contre un ennemi commun bien plus dangereux que les petits différents montés en épingle qui avaient causé la bagarre. C'est pratiquement toujours comme ça, parce que la recette fonctionne au fond. On se rencontre, on se tape dessus pour savoir qui est le plus fort ou le plus classe, et enfin on collabore pour poutrer du vilain. Cherchez bien, je vous défie de me trouver un cross-over où ce schéma n'est pas respecté, et pas que chez Marvel.
Bref, au final j'ai aimé cette histoire plus que je ne le pensais, parce que sa portée est clairement supérieure à son faible nombre de chapitres. Je pense que les conséquences seront encore ressenties dans quelques parutions futures, à surveiller donc. Autrement, je crois que la lecture aurait été bien plus sympa au début si j'avais pu lire House of X / Power of X auparavant en album relié, mais ceux-ci ne sortiront que dans quelques semaines. Pas de chance, mais rassurez-vous on comprend tout de même tout très facilement et correctement !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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