C'est quand l'adversaire pose le genou à terre qu'il faut lui porter un coup fatal.
Batman se relève à peine du règne de Bane sur Gotham City et des terribles conséquences que cela a eu sur son entourage et sur sa croisade contre le crime. La perte cruelle d'Alfred et d'une bonne partie de la bat-family le laisse presque exsangue, mais pas encore sans ressources. Déterminé à faire de Gotham une ville meilleure, plus que jamais auparavant, Bruce Wayne se lance dans une série d'opérations visant à rendre à cette cité sa gloire méritée.
Mais dans le même temps, le crime s'épanouit et le chaos s'annonce à la porte. Cinq assassins sur-entraînés sont lâchés sur Gotham avec des cibles bien précises, ce qui promet déjà une nuit affolante pour Batman lancé à leur poursuite avec ce qui lui reste d'alliés et de gadgets high-tech. Avec l'aide de Lucius Fox et de Selina Kyle, le Chevalier Noir poursuit sa mission jusqu'au bout, quitte à reproduire les mêmes actes plusieurs fois de suite pour être sûr de neutraliser une menace qui au final s'avère aussi fantoche que le reste.
Car le véritable plan était de détourner l'attention du protecteur de Gotham City le temps que les véritables pions se mettent en place pour le jeu le plus grandiose qui soit. Tout remonte aux premières années, aux premiers temps de la Chauve-souris et des criminels hauts en couleurs qu'il traquait chaque nuit. A cette époque, quatre d'entre eux furent contactés par un mystérieux bienfaiteur leur offrant l'opportunité de développer leurs capacités à leur plus haut niveau, pour faire d'eux des criminels parfaits et leur offrir des plans adaptés à leur personnalité, des plans poussés à l'extrême pour faire chuter la ville et son chevalier.
Ces quatre criminels étaient le Pingouin, le Sphinx, Catwoman... et le Joker. Et si cette petite histoire entre méchants s'est hélas mal terminée, ne laissant à chacun que de doux rêves trop vite entraperçus, elle a néanmoins eu de très grosses répercussions chez le Clown Prince du Crime, qui entend aujourd'hui réclamer sa juste place au sommet. Alors que Gotham est à feu et à sang, ce n'est encore qu'un prélude à la véritable horreur qui s'annonce, une réalité froide et cruelle dans laquelle Batman serait réduit à pratiquement rien et où le Joker aurait tout et tout le monde à sa disposition.
Quand vous regardez l’abîme, l’abîme vous regarde également. Autrefois, quelqu'un a entrevu ce que deviendrait un jour un être comme le Joker. Aujourd'hui, c'est l'heure des comptes. Batman se retrouve seul, isolé, ayant tout perdu ou presque, car il lui reste toujours envers et contre tout sa détermination la plus solide. Et il risque d'en avoir bien besoin, car à présent c'est le règne sans pitié du Joker qui débute ! Que tous se le disent, le plus grand adversaire du Chevalier Noir s'apprête à remporter une victoire éclatante, dont nous ne venons de voir que le premier acte. Le jeu est à peine entamé, la partie peut commencer pour de bon maintenant et nul doute qu'elle sera sanglante !
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James Tynion IV fait une entrée fracassante sur le titre principal de la Chauve-souris, en entraînant le pauvre Batman et son alter-ego Bruce Wayne dans une intrigue infernale où le repos est un luxe que l'on ne peut se permettre un seul instant sous peine de perdre la partie. On a déjà vu Batman poussé dans ses retranchements, voir acculé et au bord du désastre. Encore tout récemment sous la période de Tom King et de son Bane machiavélique, c'était assez chaud. Et pourtant, même alors, nous ne pouvions imaginer jusqu'à quel point les choses pouvaient déraper si on les pousse juste assez.
C'est donc ce que fait cet auteur de génie habitué depuis un bon moment à l'univers étendu de Gotham City et de sa faune si particulière. Après une longue introduction qui se savoure assez facilement malgré un rythme effréné, on entre dans les choses vraiment sérieuses quand Batman se retrouve confronté aux mensonges du passé et à la tragique et très cruelle absence des personnes qui auraient pu lui servir de garde-fou dans cet Enfer où il va plonger, inexorablement.
Un Enfer très coloré par ailleurs, et à tous points de vue plutôt charmant grâce aux dessins magnifiques de Tony S. Daniel, Guillem March ou encore Jorge Jimenez, tous en très grande forme pour nous offrir une prestation pratiquement sans faute ! A l'heure actuelle les deux tomes suivants sont déjà sortis et vous devez déjà en avoir pris connaissance donc je peux me permettre quelques spoilers par-ci par-là sur celui-ci, dans le cas contraire détendez-vous et profitez du spectacle en sachant que je ne vous raconte évidemment pas tout et qu'il y a beaucoup à digérer et à intégrer dans ce seul premier tome.
Seule petite interrogation de ma part concernant cette histoire : quand donc se passe-t-elle ? C'est apparemment un tout petit peu après l'Année du Crime décrétée par Lex Luthor dans la série New Justice et son event majeur Doom war, mais on en sent encore les conséquences ou du moins quelques effets persistants. Il aurait été bienvenu de la part d'Urban de rétablir, au moins pour ce gros arc narratif de Joker War, une petite chronologie comme du temps des premières parutions des New52 et des rééditions de l'ère Classique. Sans ça cependant le travail éditorial reste de très bonne qualité, on regrettera simplement l'absence de la traditionnelle fiche de présentation des personnages, tout en appréciant la présence en fin d'album d'une galerie de couvertures pour la plupart signées Francesco Mattina, du plus bel effet ! Rendez-vous dans quelques temps pour la suite !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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