Nous sommes en Amérique, côte Ouest, sur les bords de l'Océan Pacifique, durant les années 1920. Elle ne le sait pas encore, mais la petite Sandra, qui jouait allègrement sur la plage, s'apprête à rencontrer un membre de la royauté Atlante, nul autre que le tout aussi jeune prince Namor, un enfant merveilleux issu de l'union de deux mondes qui ne se fréquentent normalement jamais.
Les années passent, mais aucun des deux enfants n'oublie l'autre et cette rencontre imprévue. Désormais adolescents, chacun commence à prendre des responsabilités dans sa famille respective. Namor apprend l'art de pêcher, de protéger et de régner sur son peuple, tandis que Sandra affronte impassible les dîners d'affaires menés par son père, un mania du pétrole en mal d'argent.
Sandra et Namor vont se retrouver, chacun emmenant avec lui un ami pour encadrer les retrouvailles, et le prince va même aller jusqu'à braver l'interdit en faisant visiter Atlantis à la jeune femme, qui en restera émerveillée. Mais elle découvre aussi, le cœur sombre, un étrange liquide noir qui suinte des pores de la cité sous-marine et empoisonne la vie de ses habitants...
Alors, quand de retour sur la terre ferme Sandra est surprise avec une tâche de cette substance sur sa robe, elle ne peut longtemps cacher à son père qu'elle s'est trouvée en présence d'un véritable gisement de pétrole. L'homme d'affaires est aux anges, sa fille sauve enfin son business et les dettes vont s'envoler, la famille sera à l'abri pour des générations ! Petit problème : les Atlantes ne sont au courant de rien...
Lors d'une invitation lancée par la famille royale pour rencontrer Sandra officiellement à l'occasion de l'anniversaire de la cousine de Namor, Namorita, la rivalité qui s'exprime entre les cousins et fréquentations du prince manque de coûter la vie à l'amie de Sandra, et les terrestres doivent alors remonter en urgence à la surface. Namor est surpris en catimini par la mère de Sandra alors qu'il lui présente son au-revoir, et bien vite la jeune femme ne peut plus cacher ses sentiments et décide d'inviter elle aussi Namor chez elle afin qu'il fasse la découverte de sa famille.
Entre-temps les affaires sont au plus mal pour le père de Sandra, endetté massivement et dont le fameux puits de pétrole providentiel ne donne strictement rien. Évidemment, pour éviter toute catastrophe, Sandra lui a indiqué de mauvaises coordonnées, même si cela met en grave péril sa famille. Pendant le repas de présentation de Namor, des ouvriers surgissent au manoir pour exiger d'être payés, menaçant directement les membres de la maisonnée. Namor réagit vivement et met les gredins dehors sans ménagement, usant de sa force incroyable. Désormais au courant des ennuis de la famille de son aimée, le prince Atlante décide de partager la véritable localisation du pétrole avec le père de Sandra, puis se charge de faire accepter à sa propre famille la collaboration avec les terrestres pour extraire cette matière qui pollue la cité sous-marine.
Tout semble se passer pour le mieux, et Sandra comme Namor sont aux anges en voyant une perspective de rapprochement entre leurs deux familles. Peut-être est-ce le début d'une nouvelle ère de cohabitation entre les deux espèces ? Mais l'avidité des hommes de la surface pourrait également causer la perte de la légendaire Atlantis... que fera le prince dans une telle situation ?
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Très certainement vendu à l'époque en 2003 à la fois comme une origin story du personnage de Namor ET une contre-offensive à la mode déverrouillée par le Fathom de Michael Turner chez Top Cow puis Aspen Comics, la mini-série Namor est l’œuvre conjointe de l'éditeur Joe Quesada et du président de Marvel Bill Jemas, avec au scénario nul autre que Jemas lui-même aidé pour les dialogues par Andi Watson, sur des dessins de Salvador Larroca.
Virtuellement, tout était réuni pour faire de ce titre une vraie réussite, dont on aurait sans doute parlé durant longtemps et qui aurait été le fer de lance de la nouvelle génération Marvel de ce début de XXIème siècle ! Mais hélas, les choses ne se passent pas toujours comme prévues...
Si les dessins de Larroca sont tout à fait honorables et conviennent fort bien à cette double atmosphère terrestre et sous-marine, ils font quand même pâle figure face au souci du détail proprement hallucinant et révolutionnaire de Michael Turner et de son studio. C'est classique, dans le plus pur sens artistique du terme, et n'offre malheureusement rien de vraiment nouveau pour s'émerveiller dessus. J'ai aussi eu un peu de mal avec la disposition des dialogues d'Andi Watson, que j'ai trouvé forcée au bas mot dans certaines scènes, gâchant ainsi l'effet spontané désiré.
Au final, peut-être que Bill Jemas a trop voulu avoir la main sur ce projet alors qu'il aurait peut-être été préférable de laisser un scénariste à plein temps s'en occuper... les idées ne sont pas mauvaises, loin de là même, mais leur application en pratique est trop peu naturelle. Il faut bien le dire, c'est du réchauffé même pour 2003, rien de vraiment neuf, en tout cas pour cette première moitié de la série. Il faudra sans doute attendre la seconde et dernière partie pour que les choses décollent véritablement.
Ce n'est pas une mauvaise lecture en soi, attention, c'est même plutôt plaisant, mais le rythme n'aide vraiment pas à apprécier ce récit. J'espère que les aventures du jeune Namor ont tout de même su trouver leur public depuis leur première parution, le pari de raconter les origines d'un personnage aussi ancien que le prince d'Atlantis chez Marvel étant assez risqué. Rendez-vous prochainement pour en savoir davantage et poser un avis final !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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