Les récents événements survenus dans le complexe au cœur des montagnes poussent l'amiral Maylander à précipiter l'ouverture des hostilités vis à vis du peuple Bleu. La ville sous-marin de Saba sera la première cible de la grande offensive, et les troupes sont d'ores et déjà en formation pour atteindre leur objectif.
Saba est également l'endroit où le groupe de cobayes a réussi à trouver refuge après avoir été sauvé par l'escouade spéciale menée par Kiani, mais les victimes des expériences humaines sont en piteux état et doivent être placées en stase le temps de guérir leurs blessures et traumas. Cannon ne peut que remercier le chancelier de Saba, Thalassar, de leur offrir l'asile. En surface, Maylander délègue la tâche de former les nouvelles recrues au matériel hybride de l'armée à Chance, qui n'en mène pas large et fait alors son possible pour saboter cette formation de l'intérieur, sans se faire remarquer.
Pendant ce temps, dans les abysses, Casque dévoile à Aspen sa véritable nature et le secret de sa naissance et de ses pouvoirs. Le vieil homme lui révèle également que son père biologique est toujours en vie, et qu'il attend de pouvoir la rencontrer au plus vite. Aspen tente de prendre le large mais est rapidement reprise puis amenée devant son père, Rahger, l'un des leaders des Sombres. Ce dernier veut rallier sa fille à leur cause et à la grande guerre que son peuple prépare contre les habitants de la surface pour les purger et les punir de leur comportement envers les océans et le reste de la planète, mais Aspen décide de s'enfuir plutôt que de participer à cette horreur. Malgré les ordres de son père, la jeune femme n'a qu'une envie, retourner à la surface au plus vite et tenter d'alerter qui de droit de ce qui se prépare. Mais pour l'heure, retrouver quelques bribes de sa vie d'avant sera amplement suffisant, si on lui en laisse l'occasion.
La guerre éclate soudain quand Saba est attaquée par la flotte spéciale de Maylander, par surprise. Il apparaît rapidement assez clairement que l'amiral ne vise pas la conquête ou la soumission des Bleu, mais bien leur extermination préventive. Les pertes civiles et matérielles sont énormes, et c'est uniquement grâce au courage et à la détermination des groupes menés par Kiani et Cannon que des survivants parviennent à s'échapper et à atteindre la capitale via le vortex hydroport. Les humains ne sachant pas encore de quelle technologie il s'agit, les assaillants s'arrêtent là pour le moment mais comptent bien lancer des sondes d'exploration à travers le vortex dès que possible.
A Muria, la capitale du peuple Bleu, le chancelier Thalassar tente en vain d'obtenir du grand conseil la permission de lancer une contre-attaque pour repousser les humains, mais les membres du conseil sont plus que réticents à l'idée de s'engager dans une action militaire pour une ville mineure déjà détruite. Thalassar se tourne alors vers la volonté populaire en tâchant de convaincre les masses de le soutenir face aux conseillers, mais c'est peine perdue. Cannon quant à lui est destitué de ses titres et fonctions et placé en détention pour avoir désobéi à un ordre direct du conseil, mais il ne tardera pas à s'évader pour disparaître bien vite, aidé par les nouvelles capacités dont il dispose depuis que l'esprit de Taras l'habite en secret.
Maylander a une autre cible d'importance en vue : Aspen elle-même, dont il connaît sinon la vraie nature, au moins le secret de ses pouvoirs. La voyant à juste titre comme une menace contre ses opérations, l'amiral tend un piège retors à la jeune femme accompagnée par Chance pour retrouver son père adoptif, l'ex-capitaine Matthews. Le piège se referme sur eux trois avec précision, mais Aspen est plus puissante que prévue et réussit à faire s'échapper ses deux compagnons en sa compagnie. A bout de forces, elle est inconsciente et doit impérativement être ramenée près d'une source d'eau pour recharger ses pouvoirs. Chance et le capitaine la conduisent donc jusqu'à un barrage proche, toujours poursuivis par les autorités militaires qui ne les lâchent pas d'un pouce et tirent à vue. Aspen est sauvée de justesse et parvient à mettre en déroute l'escadrille, tout en évitant à la population locale une catastrophe d'ampleur quand le barrage est endommagé durant la bataille.
Revenus au bord de l'océan, c'est le moment pour Aspen de regagner les Bleus en compagnie de son grand frère Finn, qui l'a enfin retrouvé et lui apporte tout son soutien malgré sa condition de faiblesse. Devenu un être purement aqueux, Finn ne peut en effet pas survivre bien longtemps dans cet état surtout en situation de combat. Heureusement les pouvoirs d'Aspen réussissent à le stabiliser et à lui rendre quelques forces, assez pour qu'ils atteignent tous Muria au moment où Maylander lance la dernière phase de son plan d'extermination.
Les forces de la surface ont réussi à passer à travers l'hydroport, et tandis que les bâtiments de guerre attaquent une zone périphérique de la ville pour faire diversion, une unité spéciale se rend au centre de la cité sous-marine pour y installer une bombe nucléaire adaptée à cet environnement spécial, et conçue pour faire un maximum de dégâts. L'opération est une mission suicide, mais le fanatisme des hommes de Maylander va jusque là. La ville est chèrement défendue par les troupes menées par Kiani, qui a récemment découvert qu'elle était membre de l'Élite Bleue et a donc obtenu de grands pouvoirs dont elle n'hésite pas à faire usage à plein régime.
La différence principale entre les deux combattantes est qu'Aspen rechigne à prendre des vies à l'aide de ses pouvoirs, tandis que Kiani use de toutes ses compétences et de son entraînement guerrier pour faire le plus de victimes dans les rangs ennemis. Animée par une fureur sans nom, Kiani a du mal à voir Aspen comme la sauveuse que Cannon a tant espéré pour les Bleus, mais les événements vont rapidement lui donner tort. Quand Finn est touché par un tir humain, Aspen voit rouge et déchaîne délibérément ses pouvoirs, jusqu'à détruire l'ensemble de la flotte spéciale de Maylander, y compris les bâtiments en surface et malgré toutes les tentatives pour la stopper. Kiani est impressionnée, mais Aspen quant à elle est horrifiée quand elle reprend ses esprits. Son accès de colère risque d'avoir condamné les Bleus dans l'esprit des gens de la surface, qui vont maintenant voir son peuple comme une redoutable menace exactement comme Maylander. L'amiral est défait et impuissant désormais, mais la victoire morale sur l'ennemi reste sienne, maigre satisfaction.
Alors qu'Aspen prend du recul vis à vis des Bleus, en tâchant de ne pas songer à ce que peuvent préparer les Sombres en représailles de l'attaque meurtrière des humains, Finn est retrouvé et sauvé par un groupe de Dissidents et dévoile alors sa véritable nature... la guerre est loin d'être terminée !
---
C'est la seconde grande période de la série Fathom du regretté Michael Turner, cette fois-ci produite par sa propre équipe au sein de sa maison d'édition Aspen Comics. La guerre entre les Bleus et la surface n'est pas encore totale et on pourrait penser que ces quelques offensives seront suffisantes pour atteindre un certain statu-quo, mais il n'en est rien et en réalité des choses terribles se préparent à arriver pour la suite.
J'aime toujours autant le scénario, ici co-signé par J. T. Krul (Soulfire), mais j'ai eu beaucoup de mal à me faire au style graphique de Koi Turnbull. Sa conception assez particulière du design des personnages est très différente de la grâce naturelle que l'on avait chez Turner, et j'aurais nettement préféré que la série soit reprise par Talent Caldwell comme pour Dawn of War, mais on n'a pas toujours ce que l'on souhaite. Je laisse le lecteur seul juge de la qualité du travail de Turnbull, mais j'ai l'impression par moments de regarder de mauvaises captures d'écran sur un film d'animation à des moments assez inopportuns, créant ainsi des expressions disgracieuses au possible sur les visages des personnages. C'est vraiment dommage car autrement l'histoire est vraiment bonne et l'action est au rendez-vous, c'est peut-être un peu moins contemplatif que la première série mais assez efficace et détaillé malgré tout. Disons que je laisse le bénéfice du doute à Turnbull, tout en espérant assez fort qu'il sera remplacé pour les chapitres suivants.
Avec le décès de Michael Turner, son œuvre allait forcément atterrir entre d'autres mains et d'autres crayons que les siens, mais sa toute jeune écurie comptait déjà à l'époque des talents relativement similaires à ceux du maître et donc je ne peux cacher ma déception devant le graphisme pas aussi travaillé que je l'aurais voulu sur cette seconde série. C'est très difficile de rattraper ou d'égaler le niveau de Turner je m'en doute bien, je me concentre donc sur le scénario en laissant le visuel n'être qu'un support à l'histoire développée. Krul est un bon auteur quant à lui, qui respecte assez bien l'atmosphère unique de cet univers attachant en pleine mutation.
Les couvertures sont bien entendu dessinées en grande partie par Michael Turner et ses équipiers favoris, et sont présentes pratiquement en intégralité dans cet album. Il n'y a pas vraiment de chapitrage au fil de la lecture, ce qui ne dérange en rien d'ailleurs et c'est assez rare pour être signalé. La prochaine fois nous nous concentrerons sur les aventures en solo de Kiani, la redoutable guerrière qui détient désormais une nouvelle puissance qu'elle va certainement mettre à profit le plus tôt possible !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire