Mahingan
Falls. Une petite ville côtière de l'Est des États-Unis, un petit
port de pêche et de plaisance, un cadre protégé par une enceinte
naturelle, un rythme de vie plutôt agréable, bref la petite ville
idéale pour tout recommencer. C'est justement là que viennent de
s'installer les membres de la famille Spencer. Les parents, Olivia et
Tom, et les trois enfants, Chad, Owen et Zoey. Tout se passe à
merveille et les premiers jours de cette nouvelle vie, loin des
buildings de New York, sont idylliques. Mais très vite quelque chose
commence à dérailler dans la routine bien établie de la petite
famille. Des histoires de sorcières, anciennes comme les procès de
Salem non loin de là d'ailleurs, des histoires de fantômes et de
recherches paranormales et occultes dans leur nouvelle maison du
temps de ses anciens propriétaires... une petite ville qui cherche à
cacher une partie de son passé et à se présenter sous le jour le
plus agréable, alors que sous la surface rôdent encore de lourds
secrets. Les monstres, voyez-vous, sont réels. Et la famille Spencer
va bientôt pouvoir en témoigner, car les apparitions et phénomènes
inexpliqués se multiplient dans la grande maison ainsi que dans le
reste de la ville. Quelque chose approche, niché juste derrière le
voile de notre plan d'existence et de notre réalité, quelque chose
d'ancien, en colère... et affamé. Mahingan Falls s'apprête à
connaître le vrai sens du cauchemar à l'état pur, car le signal a
été lancé de l'autre côté... et bien reçu.
Que
voilà une singulière expérience ! Maxime Chattam, l'auteur à
succès de thrillers plus moins horrifiques selon les cycles de ses
sagas, s'essaie ici avec brio au genre de l'horreur en tant que tel.
Et c'est une vraie réussite, les personnages comme toujours sont
terriblement attachants et criant de vérité, de sincérité et de
véracité, les situations sont plausibles, les dangers redoutés et
bien amenés, bref tout se passe de la meilleure façon possible pour
celui que l'on appelle depuis un moment maintenant le Stephen King
Français. On reconnaît d'ailleurs certaines caractéristiques des
récits du maître du genre, comme Simetierre ou
bien sûr le très célèbre Ça,
référence du genre dans la catégorie des villes maudites et
hantées. Petits clins d’œil ici et là à la littérature plus
ancienne et classique de l'horreur comme aux œuvres dérangées de
Lovecraft, comme une sorte de passage obligé pour rendre hommage
comme il se doit aux travaux des anciens.
Si
les péripéties ne sont pas forcément d'une finesse éclatante ni
totalement inédites en la matière, Maxime Chattam montre qu'il sait
très habilement jouer avec les codes de ce nouveau genre auquel il
s'essaie brillamment, et Le Signal
mérite amplement sa place sur les étagères de bibliothèques des
fans de part le monde. J'espère d'ailleurs qu'il sera traduit et
exporté dans d'autres langues et pays afin que le plus grand nombre
puisse s'y frotter, avec le même frisson viscéral que tout nouveau
lecteur enthousiaste. Je n'en dis volontairement pas davantage car ce
livre doit se savourer pleinement et avec le maximum d'effet de
surprise possible pour que la recette fonctionne vraiment. Les plus
vieux ou aguerris d'entre nous repèrerons immédiatement les clichés
ou les hommages, c'est selon, les plus jeunes ou novices seront de
toute façon enchantés par ce qu'ils vont découvrir, avant de
rapidement sombrer eux aussi dans la frénésie. Lire Le
Signal, c'est s'aventurer en
territoire pas totalement inconnu mais être capable d'y découvrir
toujours plus de nouvelles choses et de s'émerveiller ou au
contraire de s'horrifier à chaque nouvelle étape. Le roman vous
attrapera entre ses pages cerclées d'un noir profond, pour mieux
vous entraîner dans la folie et lire jusqu'au bout deviendra
rapidement un besoin vital. Essayez de vous y confronter, si vous
l'osez !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture et de Joyeuses Fêtes de fin d'année sur
Radiophogeek et au-delà, en espérant vous retrouver bientôt pour
un nouvel article !
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