Le
message est porté par le vent et par le peuple dans toute
l'Hyrkanie : le roi se meurt, et il est sans héritier. Nombreux
sont les ennemis de l'Hyrkanie prêts à marcher sur le château
royal pour prendre le pouvoir et annexer ce pauvre pays déjà divisé
par les conflits internes entre les différentes populations.
Originaire de ce même pays, la célèbre Red Sonja se rend au chevet
du roi pour tenter de prolonger son existence, mais hélas rien n'y
fait. En désespoir de cause, le monarque tente de nommer Sonja
nouvelle souveraine du pays, mais cette dernière refuse, préférant
conserver son rôle de guerrière autonome et ne pas céder aux
tentations du pouvoir. S'éloignant alors quelques temps, Sonja
espère que celui ou celle qui aura été choisi à sa place se
montrera digne de la couronne...
Et
justement, un an plus tard environ, elle est de retour sur ses terres
natales et constate d'emblée un changement drastique : le
peuple semble on ne peut plus heureux, l'armée vaillante et
bienveillante, défendant tout le territoire de façon très
efficace, et le commerce florissant, de même que la culture. Partout
l'on chante les louanges du nouveau roi, qui a su apporter à
l'Hyrkanie l'unité et la force qui lui manquaient depuis si
longtemps, au point à présent de faire trembler les royaumes
voisins jadis belliqueux. Qui est donc ce roi si bon, si doué pour
les choses du pouvoir ? Mais Sonja va rapidement découvrir que
malgré ce bonheur général apparent, l'Hyrkanie est plus divisée
que jamais et que les basses couches de la population tremblent sous
l'oppression des plus aisés et des plus ''purs'', ceux qui se
considèrent comme de vrais Hyrkaniens supérieurs à tous ceux venus
d'ailleurs. Savas, le roi-faucon, autrefois compagnon d'aventure de
Sonja, a en effet réussi à convaincre le peuple d'Hyrkanie qu'il
était le plus grand sur cette terre et que lui revenait le pouvoir
total, en commençant par se débarrasser de la plèbe étrangère
qui gangrène le pays. Dès qu'elle se rend compte de la vérité et
de l'étendue du désastre, Sonja la guerrière solitaire redeviendra
la Diablesse à l'Epée, la légende connue sur tout le continent et
même au-delà, et montera une révolution destinée à chasser le
roi-faucon du trône d'Hyrkanie et à ramené une véritable unité
au sein de la nation et de tous les peuples qui la composent. La
guerre est imminente, et Sonja ne sera pas sans alliés dans cette
campagne car bien d'autres tentent d'éclairer la masse sur son sort
par le biais des arts et des lettres, un terrain sur lequel le tout
puissant roi-faucon ne peut se mesurer qu'en trichant et en fabulant.
Traquée dans tout le royaume, Red Sonja est bel et bien de retour,
prête à faire chèrement payer à Savas le roi-faucon son exercice
du pouvoir et à incarner le fleuron de la révolution, son bras
armé, le phœnix glorieux d'un nouvel âge...
Déjà
commençons par les bons points car il y en a pas mal, en démarrant
par la qualité d'édition que nous offre Graph Zeppelin pour cette
histoire traduite admirablement en français et plutôt équilibrée,
bien servie par l'éditeur et disposant d'une portée historique
qu'on ne saurait ignorer, le récit nous contant l'ascension d'un
souverain totalitaire portant la supériorité d'une ''race'' sur les
autres, redorant le blason du pays tout en le divisant profondément.
Cela ne vous rappelle personne dans notre Histoire ?
Ensuite,
la traduction donc est de bonne qualité et c'est franchement très
agréable de lire une aventure de Red Sonja aussi bien traitée.
L'album dispose même d'une version collector destinée à Original
Comics avec une autre couverture, mais j'ai personnellement préféré
celle de Marguerite Sauvage que j'ai trouvé très inspirée et
poétique. Alors pourquoi ai-je tout de même le sentiment de ne pas
être totalement satisfait ?
Point
la faute de Graph Zeppelin il n'y sont pour rien et ont
magnifiquement fait leur travail encore une fois. Non en réalité
c'est l'histoire en elle-même qui me pose problème, plus
particulièrement le traitement du personnage de Red Sonja. En fait,
c'est surtout le fait que l'auteur, Marguerite Bennett, tronque
volontairement le passé de la Diablesse à l'Epée et se permet de
changer sa légende, son mythe, dans le but de créer des connexions
entre les différents personnages de son récit. En soit c'est habile
et effectivement ça sert correctement le récit, mais pour un vrai
connaisseur et lecteur des aventures de Red Sonja il y a quelques
petits détails historiques qui choquent. Je sais que cette série
est une série bien à part du reste du mythe de la rousse guerrière,
et qu'elle est certainement la série complète idéale pour faire
démarrer Red Sonja dans cette nouvelle édition de ses aventures
chez nous, mais je persiste à me demander s'il n'y avait pas
meilleur choix à faire parmi toutes les mini-séries disponibles
chez l'éditeur Dynamite en V.O., plus fidèles au personnage et à
ses origines.
Mais
bon, rien ne sert de cracher dans la soupe néanmoins car comme je le
disais on a le droit à une très belle et bonne édition, qui fait
vraiment plaisir et qui ravira les étagères de votre bibliothèque
avec raison ! Rien que pour ça, on peut passer outre les
quelques défauts de l'histoire et se dire que finalement on est pas
si mal servis par l'éditeur, qui se veut lui aussi grand
connaisseur. Une prochaine histoire de Red Sonja arrivera courant
Janvier 2018 d'après ce que l'on peut déjà voir sur les sites de
commandes comme Original Comics, avec une couverture variante de J.
Scott Campbell (le genre de cadeau qui ne se refuse pas !) et qui
reprendra en fait la mini-série la plus récente chez Dynamite, où
Sonja se retrouve propulsée dans notre époque à la suite d'un
combat mystique. Ca promet, et comptez sur moi pour être au
rendez-vous et attendre cette nouvelle histoire au tournant !
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
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