Parmi
le nombre impressionnant de vilains présents dans la galerie de
Batman, il en est une qui sort particulièrement du lot, nulle autre
que la rousse la plus sexy et dangereuse de l'histoire des comics,
Poison Ivy.
A
l'origine Pamela Lillian Isley est une jeune étudiante en botanique
avec un don certain, qui finit entre les mains de mauvaises personnes
qui vont l'utiliser tour à tour pour dérober des herbes antiques et
empoisonnées ou bien comme cobaye de laboratoire pour des sérums
très dangereux. L'un ou l'autre de ces destins mènent de toute
façon à la même conclusion : la belle devient alors une
créature on ne peut plus menaçante, insensible à toute forme de
poison et capable d'en créer à volonté à partir de son corps et
de son sang, voir même de ses propres phéromones. Si elle fut
d'abord une reine du crime tout ce qu'il y a de plus classique lors
de sa première apparition dans les années '60, elle devint au fur
et à mesure du temps une ennemie acharnée de Batman, seul homme
capable de lui résister. Son côté écoterroriste ne s'est
développé que tardivement comparé à ses premières origines
racontées, mais c'est comme cela que nous la connaissons le mieux
depuis les années '80 et l'ère dite Classique de DC, avec laquelle
nous avons toutes et tous grandis. Grande protectrice de la nature et
fervente adepte de la révolution brutale en ce qui concerne le règne
humain sur la Terre, Ivy peut aussi connaître de troublants moments
de lucidité et de fragilité lorsque son passé refait soudain
surface ou bien lorsqu'elle est à nouveau manipulée par de
mauvaises personnes pour que ses travaux deviennent des armes.
Poison
Ivy apparaît à une époque où les femmes dans les comics sont un
peu plus présentes, les mœurs se libèrent un rien et l'on peut
maintenant parler de femmes fortes à opposer à nos héros fleurons
de la masculinité. Catwoman l'était en son temps, pionnière du
genre, mais il manquait encore quelque chose pour en faire une femme
fatale capable d'écraser les hommes, et ce fut en créant le
personnage de Poison Ivy que DC parvint à ce stade. Cet album de la
collection Batman Arkham se
concentre donc sur les meilleurs récits autour du personnage d'Ivy,
de sa première apparition en 1966 jusqu'en 2013 lors de l'event
Forever Evil des
New52, en passant par les années '80-'90 qui furent un véritable
terreau pour que ses racines plus profondes puissent se développer.
Petite mais diablement rusée, cette femme fatale a tous les atouts
en main pour faire flancher le moindre obstacle à ses volontés,
mais elle peut aussi se montrer plus douce voir protectrice envers
les plus défavorisés comme durant le tremblement de terre à
Gotham. Alors, ennemie intime, amour interdit, femme létale ou bien
amante passionnée, défenderesse de la nature ou criminelle
farouche, telles sont les multiples facettes de Poison Ivy, qui vous
seront présentées dans cet album assez épais. Sorti à l'origine
pour les 50 ans de l'invention du personnage chez DC, cette
anthologie ravira tous les connaisseurs ainsi que les novices et vous
donnera un nouveau regard sur un personnage très important de la
galerie de vilains de Batman, à plus d'un titre.
Évidemment c'est en V.O., la collection comporte d'autres volumes sur le Sphinx,
Freeze, Man-Bat, Hugo Strange, l’Épouvantail... mais c'est vraiment
celui d'Ivy qui me paraît à la fois le plus beau et le plus
pertinent. Quelques uns de ces récits ont été traduits par Urban
chez nous et sont donc disponibles dans certaines revues kiosque,
mais rien ne vaut un plongeon directement au cœur de la source. Une
très bonne lecture donc, vivement conseillée pour ceux que
l'anglais ne déroute pas !
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