jeudi 7 juin 2018

Jurassic World - Fallen Kingdom (Universal Pictures - 2018)


Trois années sont passées depuis la catastrophe qui ferma le parc de luxe Jurassic World pour de bon. Durant ces trois ans, les dinosaures de l'île d'Isla Nublar ont colonisé la plupart du territoire, survivant en autarcie jusque là sans que le monde extérieur ne vienne les perturber. Mais lorsque le volcan sur l'île se remet soudain en activité et entre en éruption, c'est tout un débat scientifique et philosophique qui anime les discussions et manifestations de part le monde. Doit-on sauver les dinosaures de l'extinction qui s'annonce à la destruction de leur île, ou bien doit-on les laisser disparaître à jamais ? L'Homme a-t-il une part de responsabilité dans leur existence qui l'obligerait à les préserver ? Le Dr. Ian Malcolm, ancien rescapé du tout premier parc, est entendu comme expert de la question par une commission spéciale aux États-Unis afin d'aider le monde à comprendre le phénomène nouveau qui s'annonce, mais c'est peine perdue comme on le sait bien dans les films de cette saga. Le gouvernement des États-Unis décrète qu'il ne lèvera pas le petit doigt pour sauver les dinosaures, au grand désarroi des militants pour le droit à la vie et à la sauvegarde des espèces en danger, dont une association particulièrement active présidée par Claire, ancienne directrice du parc dans le film précédent. Contactée d'urgence par un richissime investisseur après cette tragique annonce, Claire se rend dans la propriété de Sir Benjamin Lockwood, ancien associé de John Hammond s'étant détourné du projet de résurrection des dinosaures dès l'origine. Lockwood désire transférer les dinosaures d'Isla Nublar sur une nouvelle île, déserte et totalement autosuffisante, où ils pourraient enfin vivre loin des Hommes et en paix. Pour cela il finance une expédition de la dernière chance à bord du navire Arcadia pour se rendre sur Isla Nublar afin de capturer des spécimens précis des dinosaures survivants avant que le volcan ne détruise toute l'île. S'il a besoin des connaissances de Claire pour que ses hommes puissent explorer le parc en ruines, il lui faut aussi les compétences uniques d'Owen Grady pour parvenir à capturer le plus dangereux et fuyant des spécimens, Blue, la seule Vélociraptor encore en vie. Claire doit donc convaincre Owen de venir avec elle sur Isla Nublar, ce qu'elle parvient à faire non sans mal. Mais malgré toutes leurs bonnes intentions, Claire et Owen ainsi que leurs partenaires seront trahis par un homme de Lockwook désirant vendre les dinosaures comme armes de guerre et pièces de collection à de riches enchérisseurs que la morale n'arrête pas. Avec l'aide du Dr. Henry Wu, le traître a même réussi à recréer l'horreur de Jurassic World : un nouvel In Dominus, plus petit, plus terrifiant encore que la première version, et mortel à un point inimaginable. Claire et Owen auront très peu de temps pour empêcher la prochaine vente aux enchères et sauver les dinosaures et l'humanité toute entière du désastre qui s'annonce...

Nous y voilà donc, le second volet de la nouvelle saga Jurassic World imaginée par Colin Trevorrow et réalisé cette fois par Juan Antonio Bayona, à qui l'on doit notamment L'Orphelinat et The Impossible. Le film va passer son temps à jouer sur la corde sensible de la génération ayant grandit avec les films Jurassic Park, à savoir l'existence et la préservation des dinosaures dans un sanctuaire inviolable mais immanquablement mises en danger par des hommes d'affaires peu vertueux. On retrouve les ficelles principales du second Jurassic Park – Le Monde Perdu qui tentait maladroitement la même chose à un degré bien moindre. Ici c'est pour moi, je le dis clairement, une vraie réussite car le traumatisme est bien présent. Voir des dinosaures disparaître dans l'oubli et l'éruption du volcan, l'île de notre enfance détruite, et constater les réelles intentions des Hommes à l'égard des géants du passé, tout cela fait vibrer le défenseur nostalgique des animaux et adorateur des dinosaures que je suis et que nous sommes à peu près tous. Le premier Jurassic World rendait la licence plus adulte, plus ancrée que jamais dans notre monde et ses problématiques, ce second volet enfonce davantage le clou et réussit brillamment ce que Le Monde Perdu avait en partie échoué à faire, à savoir faire peur, faire réfléchir et faire ressentir au public de très fortes et variées émotions. Si on joue le jeu bien entendu, car vous pouvez toujours tomber sur de sombres individus qui passeront tout le temps dans la salle de cinéma à se moquer du film et de ses ficelles qui, il est vrai, sont assez grosses et prévisibles dans le genre. Mais ça ne veut pas forcément dire que c'est mauvais, ce qui est attendu se produit et cela permet de surprendre le spectateur par instants choisis quand le film commence à partir dans une direction assez radicale qui pourrait choquer et tout changer. Plus que jamais les thématiques fortes de Jurassic Park sont présentes et anoblies dirai-je même par Fallen Kingdom, à savoir le droit à la vie des espèces en voie de disparition, l'inconscience de l'Homme jouant à Dieu, l'attrait du pouvoir et de l'argent, et les conséquences souvent tragiques qui résultent de cette rencontre entre deux mondes.

Vraiment, je reconnais les défauts du film et je suis le premier à me montrer le plus objectif possible en rationalisant ma pensée... mais je ne peux m'empêcher d'être profondément séduit par cette nouvelle vision de l’œuvre de notre enfance, plus adulte désormais et plus cruelle encore. Que donnera la suite ? Car suite il y aura, c'est forcé vous verrez vous-mêmes en allant soutenir le film dans votre cinéma. Donnez-lui sa chance, logiquement vous devriez être au moins un peu satisfaits à la sortie. Attention toutefois au jeune public, comme d'habitude et comme depuis Jurassic World surtout, les scènes sanglantes et choquantes sont nombreuses et il est possible que certaines donnent des cauchemars aux plus fragiles, donc soyez prudents et prévenants. Autrement, foncez et dîtes-nous ce que vous en pensez !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne séance, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !


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