Après
avoir rompu ses fiançailles avec Batman, Catwoman a quitté Gotham
et est retournée auprès de la seule autre personne qui puisse la
comprendre et l'accepter telle qu'elle est, avec son lot de
souffrance. Cette personne n'est autre que sa propre sœur, gravement
traumatisée par un ennemi impitoyable. Selina fait tout son possible
pour s'occuper, se changer les idées, tenter de se retrouver
surtout... mais peine perdue, elle ne fait qu'enchaîner les nuits
blanches et les visites stériles à sa sœur catatonique.
Mais,
à Villa Hermosa, quelqu'un tire les ficelles d'un bien étrange
trafic d'influence et de corruption. Si Selina fait de son mieux pour
éviter les embrouilles, elle ne pourra malheureusement pas échapper
longtemps à ce qui se prépare dans son dos : une imitatrice
vêtue comme Catwoman aurait assassiné deux policiers. Il n'en
fallait pas davantage pour lancer une chasse à son encontre, et elle
doit à présent démêler le vrai du faux dans ce nœud d'intrigues
qui va chercher sa source dans les hautes sphères de la société.
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Au
fond, Selina Kyle sera toujours Catwoman, avec ou sans Batman, avec
ou sans Gotham. Catwoman, c'est cette anti-héroïne qui se relèvera
toujours quoi qu'il lui arrive, quoi qu'on lui fasse, et qui sortira
les griffes contre vents et marées pour défendre les rares
personnes à lui être proches. Je n'ai volontairement pas trop
approfondi le résumé de ce premier tome de la série de Joëlle
Jones car elle doit vraiment se découvrir avec l’œil le plus neuf
possible pour être appréciée convenablement.
J'avais
au départ assez peur de me lancer dans une nouvelle série sur
Catwoman, celle de la période New52 m'ayant assez déçu au final.
Pourtant ici ce n'est pas du tout le cas, c'est même une très bonne
trouvaille et une vraie réussite ! C'est davantage une série
tournant autour de Selina elle-même que de son alter-ego, une Selina
brisée par la vie et par ses propres choix et qui tente alors de se
ressourcer, de revenir à l'essentiel, de se reconstruire. Un droit
que de très nombreuses femmes devraient avoir, pour avoir vécu
moins qu'elle.
Le
scénario et le dessin sont signés par Joëlle Jones donc, que nous
avons déjà pu voir à l’œuvre sur la série Batman de
Tom King (DC Rebirth) et qui semble avoir totalement craqué pour le
personnage de Cat. Les couvertures alternatives sont quant à elles
signées par Artgerm, et elles sont vraiment toutes de très bon ton,
mais celles de la dessinatrice le sont tout autant à leur manière.
Le dessin est bon, dynamique, et la sensation légèrement déroutante
pendant la lecture de l'album vient surtout du découpage des cases
et de l'action selon moi, il faut parfois s'y prendre à deux fois
afin de trouver le bon sens à comprendre. Peut-être des essais
expérimentaux sur les techniques de narration visuelle, en tout cas
c'est assez réussi même si un peu de fatigue se fait ressentir à
la longue.
Le
scénario, du coup, est aussi un peu décousu mais c'est voulu je
pense, c'est totalement à l'image du personnage qui doit
reconstruire sa vie et lui donner un nouveau sens à présent qu'elle
a quitté tout ce qui lui était cher à Gotham. On parvient sans
peine à s'identifier à cette Selina qui ne dort plus que d'un œil,
ressassant en permanence ses échecs récents et tâchant de
s'occuper comme elle peut pour se tenir tranquille. Dérangée dans
sa retraite par sa propre réputation de criminelle, elle va devoir
se prouver à elle-même qu'elle est encore digne de cette vie
qu'elle s'est choisie il y a longtemps et qu'elle peut s'en sortir
par ses propres moyens. Est-ce pour autant une histoire féministe ?
Je crois plutôt qu'il s'agit d'un combat mené par énormément de
gens à travers le monde, qui peuvent ainsi se retrouver dans cette
déroute et cette envie de mordre. Catwoman est et restera toujours
un personnage étrange, à jamais entre les deux rives, difficile à
approcher et encore plus à maîtriser pour un auteur quelle que soit
son expérience. A mon avis, Joëlle Jones fait du bon travail avec
ce premier tome (regroupant les six premiers chapitres de la série),
et j'ai vraiment envie de découvrir la suite, bien plus qu'au temps
des New52 en tout cas. Encore une réussite de l'ère DC Rebirth,
mais à mettre au crédit de la scénariste et dessinatrice plutôt
que d'une décision éditoriale.
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
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