Kaspar, duc d’Olasko, a été
vaincu et déchu de ses titres et de ses terres. Pardonné de ses crimes par
celui qui avait juré de se venger de lui, il est néanmoins condamné à l’exil
sur une terre lointaine et inhospitalière, sur le continent ravagé appelé
Novindus. Alors que Magnus le mage aux cheveux blancs le dépose sur une étendue
de roche aride, Kaspar sait que sa dernière heure est peut-être venue.
Mais l’ancien duc ne compte pas
mourir sans défendre chèrement sa peau ! Sa fierté l’habite toujours, et s’il
est capable de tenir sur ses deux jambes, alors il survivra quoi qu’il lui en
coûte. Échappant de peu à une bande d’esclavagistes, Kaspar se réfugie dans une
ferme miteuse dont il prend en otage les occupants afin de mieux comprendre
leur langue et leurs coutumes. Pendant plusieurs semaines, il va apprendre et,
petit à petit, se constituer un plan.
Si son vœu le plus cher est de
regagner Opardum, sa cité natale, et de se venger de ceux qui l’ont ainsi
réduit à l’impuissance, Kaspar n’en découvre pas moins une certaine forme d’humilité
lors de son exil forcé. Il se rend ainsi compte que ses récents agissements
étaient plus dictés par son ‘’conseiller’’ le nécromant Leso Varen que par sa
réelle ambition personnelle. Le regret commence à le gagner, mais il n’est pas
dupe pour autant et reste conscient de sa propre implication.
En chemin vers ce qu’il pense
être sa liberté enfin recouvrée, Kaspar va entrer en contact avec des marchands
des Isles qui sont victimes d’une bien étrange malédiction. Ils transportent
avec eux dans un cercueil une armure ténébreuse qui semble les guider vers une
destination inconnue, et Kaspar va se retrouver embarqué dans cette histoire
malgré lui s’il veut survivre à ce qui l’attend. Le Destin n’en a apparemment
pas encore terminé avec l’ancien duc d’Olasko et lui réserve bien des surprises…
Ainsi, les rencontres étranges et
mystiques vont se multiplier sur le chemin des maudits, jusqu’à ce que les
dieux eux-mêmes interviennent pour éclairer la lanterne de Kaspar, perdu au
milieu de terribles légendes qu’il pensait irréelles. Il écope ainsi d’une
mission de la part du dieu de la Connaissance en personne : rentrer chez
lui avec l’armure et joindre par tous les moyens ses anciens ennemis, les
membres du Conclave des Ombres, afin de la leur remettre au plus vite pour qu’ils
en débarrassent cette dimension avant qu’il ne soit trop tard.
Car l’armure venue d’ailleurs est
comme un phare pour les habitants d’une autre poche de réalité, le Deuxième
Cercle, peuple sanguinaire au-delà de toute mesure qu’ont jadis affronté les
puissants Valherus sans parvenir à triompher… ce qui en dit long sur la
puissance de l’ennemi. Car il s’agit bien d’un nouvel et terrifiant ennemi que
l’ensemble de Midkemia vient de se faire ! Le temps est désormais compté
et chaque jour qui passe risque d’attirer l’attention de forces dépassant l’imagination,
il faut impérativement que l’armure retourne dans sa dimension d’origine avant
que ses maîtres ne franchissent une faille vers Midkemia ouverte par sa seule
présence.
Les Elfes en Elvandar… Tomas le
digne héritier des souvenirs et des pouvoirs des Valherus… Pug le Sorcier Noir
et son académie de l’île du Sorcier… tous se préparent à une nouvelle guerre
ouverte entre les mondes, voir même entre les dimensions. Et tandis que
certains tombent au cours d’attaques perverses et brutales menées par les
forces de Leso Varen dans tous les hauts lieux de pouvoir, d’autres s’activent
pour empêcher le retour du Sans-Nom, l’éternelle menace pour tous les univers.
L’armure doit être déplacée et étudiée pour ensuite être détruite ou renvoyée
dans son propre pan de la réalité, ou sinon des heures plus sombres que jamais
auparavant attendent chaque créature vivante…
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C’est donc le troisième et
dernier tome de la partie des Chroniques
de Krondor consacrée aux membres du Conclave des Ombres et à leurs agents,
parfois involontaires et pris dans la tourmente, la lutte infinie entre le Bien
et le Mal. Cette fois, c’est Kaspar d’Olasko qui sera le protagoniste
malchanceux de cette histoire, qui ressemble ce coup-ci davantage à une quête
de rédemption qu’à un hommage à une autre grande œuvre de la littérature
classique.
En terminant ce tome, plusieurs
sentiments viennent au lecteur, à commencer par la peur et surtout l’appréhension
devant tout ce qui risque d’arriver et tout ce qui s’est déjà produit dans ces
quelques dernières pages. Le récit est dense, plutôt stable et léger dans les
deux tiers du livre mais arrivé dans la partie finale tout s’enchaîne pour
présenter un avenir horrible à nos héros. Raymond E. Feist s’y entend à
merveille pour orchestrer des conflits cosmiques sans commune mesure où ses
personnages auront à risquer leur vie plus d’une fois pour sauver l’ensemble de
la Création. Une œuvre épique à plus d’un titre, et qui mène tout droit à l’effroyable
Guerre des Ténèbres, qui pourrait
bien tout engloutir…
Sur ce, je vous laisse vous faire
votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous
retrouver bientôt pour un nouvel article !
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