Il n'y a pas à dire, la galerie de vilains de Batman est de loin la plus impressionnante et la plus charismatique de toutes. C'est d'ailleurs pour cela que la collection ''DC Nemesis'' d'Urban Comics est pratiquement entièrement consacrée à ceux-ci, depuis son lancement avec La revanche de Bane. Et aujourd'hui je vais vous parler d'un récit particulièrement poignant et dérangeant, que j'ai eu l'occasion de lire pour la première fois dans les pages de la revue Batman de Panini Comics à l'époque, sous le titre Jekyll & Hyde, et qu'Urban a publié en album cartonné en tant que Les tourments de Double-Face.
Tout le monde connaît désormais l'histoire tragique du procureur général de Gotham City, Harvey Dent, aspergé d'acide lors d'un procès crucial contre l'un des parrains de la ville. La moitié de son visage a été gravement touchée par cet attentat et Dent a depuis développé une double-personnalité obsessionnelle et anarchique, obnubilé par le chiffre 2 et la dualité en toutes choses, se servant de sa pièce fétiche comme moyen de prendre ses décisions, toujours à cheval entre le Bien et le Mal. Dans cette histoire, Paul Jenkins décide de nous entraîner au plus profond de la détresse de Harvey Dent, nous faisant enfin découvrir le coeur de ses blessures moins physiques que psychologiques. Ici le personnage principal n'est pas, une fois n'est pas coutume, le Chevalier Noir de Gotham, mais bel et bien Harvey lui-même, en lutte perpétuelle et permanente contre ses mauvais instincts et son autre personnalité, plus vivante que jamais et bien décidée à prendre enfin le dessus. Au travers d'une chasse à l'homme angoissante, nous plongerons dans les tréfonds du sombre passé de Dent, du crime atroce qu'il cache depuis toujours au plus profond de sa mémoire et qui fut la première pierre de sa folie présente. Et tandis que Batman et Gordon tentent le tout pour le tout afin d'empêcher une série de meurtres de masse, Harvey se débat seul au coeur de sa psychose, affrontant à la fois son passé et ses tourments, y faisant face avec la seule arme qui lui reste encore : l'espoir. L'espoir que tout cela finisse un jour, qu'il puisse enfin trouver la paix et abandonner ce monde si douloureux, qu'importe les moyens. Et lors de l'affrontement final entre Batman et Double-Face, c'est surtout un combat entre la vie et la mort qui se joue dans le coeur de Harvey, et même Batman ne pourra lui venir en aide alors que l'ancien procureur prend enfin seul la décision de sa vie, qui le changera à jamais.
Les tourments de Double-Face est un récit poignant, triste, tragique et assez glauque. Il méritait vraiment sa place au sein des ''DC Nemesis'', histoires plus sombres que la normale, un peu comme dans ''Marvel Dark'' chez la concurrence. Si vous aimez les personnages et l'univers de Batman, vous ne ressortirez pas totalement indemnes de cette lecture, un peu à l'image de son héros (mais lequel est-ce vraiment ?). C'est ici le chant du cygne d'un vilain on ne peut plus charismatique et important du Chevalier Noir, l'un de ses plus grands ennemis et sans doute sa plus grande faute selon lui. Le dessin de Jae Lee rend un immense service au scénario complexe de Paul Jenkins, souvent mal compris par le grand public. J'aimerais pouvoir vous en dire davantage au sujet de cette histoire mais il s'agit vraiment de celles que l'on doit lire soi-même pour comprendre comme il le faut, sans se faire spoiler ni gâcher le grand final. En tout cas, une chose est sûre, vous aurez peu lu d'histoires de Batman comme celle-ci dans votre vie, alors accrochez-vous.
Sur ce je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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