The
Crow,
véritable série phénomène dans le monde des comics, n'a pas fini
de faire parler d'elle. En effet, James O'Barr en personne est revenu
aux affaires il y a quelques années et a repris les commandes de sa
création, l'orientant vers une nouvelle direction artistique en
compagnie du dessinateur Jim Terry. Sorti en Septembre dernier chez
Delcourt, ce premier (je ne sais pas s'il y en a d'autres après)
album d'un nouveau genre m'a laissé un peu froid à l'issue de sa
lecture.
Europe, Seconde Guerre Mondiale. Quelque part dans un
camp de concentration anonyme, un Juif est tué ainsi que sa femme et
sa fille par un commandant sadique se plaisant à défier ses
prisonniers les plus intelligents à une partie d'échecs où l'issue
ne fait jamais aucun doute quel que soit le résultat. Comme de
juste, pour réparer cette horreur, un corbeau ressuscite l'âme en
quête de vengeance, pour une nuit d'horreur comme jamais il n'y en
eu.
Si
l'on retrouve bien la thématique principale chère à The
Crow
(la vengeance après une tragédie), l'on est quand même assez loin
de la beauté romantique de la série originale, près de 20 ans
auparavant. James O'Barr opte ici pour un déchaînement de violence
plus ou moins gratuite, une suite de meurtres sauvages et sanglants
et un sentiment de justice des plus ambigus. Cette fois-ci la
vengeance est aveugle et froide, sans retenue ni remords d'aucune
sorte. Clairement pas la meilleure histoire du Corbeau qu'il m'ait
été donnée de lire, et je reste plutôt déçu de voir O'Barr
prendre ce virage brutal et assez impersonnel en plus, créant
davantage l'incarnation d'une vengeance fantasmée qu'une réelle
histoire.
Nouveauté
aussi pour cette série, le noir et blanc disparaît au profit de
l'apparition de la couleur, des teintes pastels et assez ternes qui
se marient avec une grisaille ambiante, dans la veine de The
Walking Dead
par exemple s'il y avait de la couleur dedans. Ça fait son petit
effet mais ça accentue aussi l'impression de lire tout sauf du The
Crow,
au final.
Bref, une lecture un peu décevante mais tout de même
intéressante en soi, il suffit de savoir faire abstraction de ce que
l'on attendrait d'un titre de cette licence même s'il s'agit du
retour de l'auteur d'origine, et de la prendre davantage comme un
genre de one-shot que comme un réel ajout à la mythologie du
''personnage''. En plus l'album est assez court, moins de 10 minutes
pour tout lire, donc ce n'est pas vraiment une perte de temps
regrettable, même si je ne vous conseille pas forcément cette
histoire-ci.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
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