samedi 18 avril 2015

The Crow - Le scalp des loups (Delcourt - Septembre 2014)


The Crow, véritable série phénomène dans le monde des comics, n'a pas fini de faire parler d'elle. En effet, James O'Barr en personne est revenu aux affaires il y a quelques années et a repris les commandes de sa création, l'orientant vers une nouvelle direction artistique en compagnie du dessinateur Jim Terry. Sorti en Septembre dernier chez Delcourt, ce premier (je ne sais pas s'il y en a d'autres après) album d'un nouveau genre m'a laissé un peu froid à l'issue de sa lecture.

Europe, Seconde Guerre Mondiale. Quelque part dans un camp de concentration anonyme, un Juif est tué ainsi que sa femme et sa fille par un commandant sadique se plaisant à défier ses prisonniers les plus intelligents à une partie d'échecs où l'issue ne fait jamais aucun doute quel que soit le résultat. Comme de juste, pour réparer cette horreur, un corbeau ressuscite l'âme en quête de vengeance, pour une nuit d'horreur comme jamais il n'y en eu.

Si l'on retrouve bien la thématique principale chère à The Crow (la vengeance après une tragédie), l'on est quand même assez loin de la beauté romantique de la série originale, près de 20 ans auparavant. James O'Barr opte ici pour un déchaînement de violence plus ou moins gratuite, une suite de meurtres sauvages et sanglants et un sentiment de justice des plus ambigus. Cette fois-ci la vengeance est aveugle et froide, sans retenue ni remords d'aucune sorte. Clairement pas la meilleure histoire du Corbeau qu'il m'ait été donnée de lire, et je reste plutôt déçu de voir O'Barr prendre ce virage brutal et assez impersonnel en plus, créant davantage l'incarnation d'une vengeance fantasmée qu'une réelle histoire.
Nouveauté aussi pour cette série, le noir et blanc disparaît au profit de l'apparition de la couleur, des teintes pastels et assez ternes qui se marient avec une grisaille ambiante, dans la veine de The Walking Dead par exemple s'il y avait de la couleur dedans. Ça fait son petit effet mais ça accentue aussi l'impression de lire tout sauf du The Crow, au final.
Bref, une lecture un peu décevante mais tout de même intéressante en soi, il suffit de savoir faire abstraction de ce que l'on attendrait d'un titre de cette licence même s'il s'agit du retour de l'auteur d'origine, et de la prendre davantage comme un genre de one-shot que comme un réel ajout à la mythologie du ''personnage''. En plus l'album est assez court, moins de 10 minutes pour tout lire, donc ce n'est pas vraiment une perte de temps regrettable, même si je ne vous conseille pas forcément cette histoire-ci.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

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