lundi 11 septembre 2017

La question du lundi n°52 : Le gamescore change-t-il notre façon de jouer ?


Le succès, que ce soit avec le sexe opposé (voire le même, restons ouvert !), via les activités sportives ou le travail, quelque part on le recherche tous un peu. Les concepteurs de jeux vidéoludiques et de machines qui vont avec l'ont bien compris. Alors, que ce soient des achèvements, des succès, des trophées ou tout simplement un score, nos jeux-vidéos présentent quasiment tous cette même fonction. Certains la renient comme d'autres l'adorent. Cette fonction qui a pour objectif de nous maintenir accrochés au jeu, induit (parfois) un système de compétition via une comparaison des scores aux autres joueurs.
Nous sommes lundi et la question du jour sera : Le gamescore change-t-il notre manière de jouer ? Comme à l'habitude nous commencerons notre étude par un petit historique avant de revenir sur le présent et de proposer une réponse qui reste subjective.

Dans les années '50, sont inventés les premiers jeux-vidéos. À cette époque ils reprenaient des petits jeux de plateau, type morpion ou jeu de Nim, pas de score, juste un vainqueur et un vaincu. En à peu près vingt ans les jeux vidéos vont évoluer à travers des conceptions 2D, du type Spacewar et/ou Space Travel. Apparemment il n’y a là pas encore de système de points. Il faudra attendre les années '70, où les premières bornes d'arcades voient le jour, pour voir apparaître de vrais systèmes permettant un scoring poussé. Ces bornes se retrouvent dans des salles d’arcade et proposent un panel de jeux contre une petite pièce (les plus jeunes ne les auront pas connues).
Certains titres de cette époque sont devenus légendaires, on peut citer le grand succès de Spaces Invaders (1978), entre autre très connu, le Pacman (1980). Ces titres présentent un jeu sans fin, où le joueur est destiné à perdre quoi qu’il arrive (c’est triste), mais il faut avant cela marquer le plus grand nombre de points. Et si par chance ou technicité développée on arrive au meilleur score, notre nom figure en haut du classement. Les portes de la gloire s’ouvrent alors, jusqu’à ce qu’un autre vienne nous voler la vedette.

Les terriens de cette époque se souviendront des légendes de l'arcade, des rois de la borne aux scores incroyables, ainsi que de l’envie intarissable de devenir le champion ne serait-ce que pour un jour ou moins. Déjà à cette époque la compétition était rude. Aujourd’hui on pourait considérer l’Esport comme le descendant logique de cette époque glorieuse (encore que le score n’est pas toujours moteur de la compétition). Il n'y a donc pas qu’en 2017, que quasiment l'ensemble des supports proposent un système de scoring. Par contre la petite image avec une coupe et/ou un nombre de points, autrement appelé le succès ou trophée, c’est nouveau.

Cette première approche permet de constater que le scoring n’est pas phénomène nouveau, mais plutôt le perfectionnement d’un ancien système assez restreint en terme d’échange. Les anciens jeux et anciennes consoles n’avaient pas spécialement besoin d’un système de score, comme l’échange de ses réussites s’arrêtait au cercle de notre communauté. Cependant avec l’avènement d’internet partager ses réussites devient presque automatique. Ce phénomène est bien intégré depuis la 6ème génération de console, qui ont, elles aussi adopté le scoring comme fonction. Mises fortement en avant chez Xbox via les points de succès ou « g » (d’ailleurs le champion du monde a plus de 1 600 000 g et a fait l'objet de l'actualité, car il a un concurrent qui le talonne). Chez Playstation ce sont les trophées qui dominent, via leur rareté, or, argent ou bronze. Pas de score, pas de compétition ? Si, si y’a aussi un système de niveau (je crois). D'autres suivent le pas sur PC avec les plates-formes de téléchargement, Uplay propose de cumuler des points « u », Origin des points de succès (et non pas des « o ») et Steam propose des niveaux (cependant ces derniers ne dépendent pas totalement d’un score de jeux). En bref tout le monde s’est mis au scoring !

Alors a-t-on changé nos habitude de jeux pour être le meilleur ? Peut être, quand on observe avec effroi que malgré tout nos efforts, on n’a toujours pas passé la barre des 35 000 g, alors que d’autres ont déjà plus de 1 000 000 de g, un élan de compétition peut naître et réveiller l’envie d’être encore meilleur dans la discipline. C’est qu’avant le partage des scores sur internet la compétition était assez limitée. Encore une fois on peut aussi ne pas prendre en compte cet aspect et se dire tout simplement : « bon 1 000 000 de g c’est bien tant mieux pour lui ! ».

Le tout est de savoir, si vous voulez vous prendre au jeu de cette compétition, allant jusqu’à jouer au titre que vous n’aviez pas en vue juste pour les succès ou trophées (ce qui est au mieux pour les affaires de nos amis les concepteurs) ou pas. Tout dépend de votre histoire avec l’univers virtuel.

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