Le
Phénix est de retour. Mais quelque chose ne va pas, il est morcelé,
incomplet. Après avoir essuyé une attaque des Shi'ars, il se dirige
droit sur la Terre comme poussé par un appétit irrésistible et
féroce, un besoin de se rassembler, de vivre de nouveau... et pour
cela, il va chercher un hôte capable de l'accueillir et de lui
offrir le pouvoir absolu. Cet hôte, c'est bien sûr Jean Grey,
autrefois grand avatar du Phénix capable de décimer des milliards
de vies en un battement de cœur. Mais Jean est morte à présent,
tuée par un imposteur après un admirable sacrifice pour sauver le
monde une fois de plus. Enterrée, elle repose désormais en paix,
ayant également poussé son ancien mari et compagnon d'arme Scott
Summers à en faire autant et à vivre sa propre vie avec une autre,
Emma Frost. Mais tout cela, le Phénix l'ignore volontairement. Après
tout, pour une entité toute puissante comme lui, qu'est-ce que le
vulgaire voile séparant la Vie de la Mort ? Ramenant le corps
de Jean à la vie, il l'investit et en fait son avatar funeste, prêt
à brûler de nouveau tout ce qui menace le cosmos dont il est issu.
Grâce à Wolverine, les X-Men sont sur le pied de guerre et suivent
le Phénix à la trace sur toute la surface de la planète, jusqu'à
pouvoir l'affronter sur les terres désolées de l'Arctique où il a
trouvé refuge. Le Phénix draine l'énergie autour de lui afin de se
renforcer, de consumer de plus belle... mais très vite la réalité
le rattrape et il se rend bien compte qu'il habite un corps censé
avoir disparu, qu'il a ramené un être défunt de l'au-delà et
qu'il bouleverse les lois naturelles. Alors le Phénix accepte de
disparaître à nouveau, quittant son avatar favori, et regagnant les
profondeurs de l'espace tandis que sur Terre nos héros soulagés se
demandent quand aura lieu leur ultime confrontation avec cette force
cosmique...
Et
justement, les sœurs Stepford, aussi appelées Cuckoos, semblent
toutes désignées pour accueillir de nouveau la force Phénix en
elles et elles se retrouvent alors possédées et mues par un
puissant désir de se rendre à un endroit bien précis : le
Monde, terrain de jeu génétique du Docteur Sublime, ennemi de toute
forme de vie mutante sur la planète. Sublime révèle à travers un
programme informatique de sauvegarde de son esprit qu'il a conçu une
immense machine capable de traiter, d'assimiler et d'utiliser la
force Phénix afin de détruire tous les mutants d'une simple rafale
télépathique à échelle mondiale. Pour cela, il a accompli une
horreur que bien peu auraient envisagé : il a prélevé des
ovules sur Emma Frost lors d'un précédent affrontement et les a
développé avec des formes de vie artificielles calquées sur les
Cuckoos, et tel l'oiseau dont elles tirent leur nom trois d'entre
elles ont été envoyées chez les X-Men afin de les parasiter et
d'obtenir le plus d'informations et de puissance possible dans l'idée
d'accomplir le grand dessein de leur créateur. Enfin réunies avec
leur millier de sœurs endormies, les trois ados télépathes voient
leurs pouvoirs décuplés par celui du Phénix en elles, tandis que
les X-Men font tout leur possible afin de les arrêter et de
désactiver la machine de Sublime avant qu'elles n'aillent trop loin
en tentant de maîtriser la puissance qui est la leur désormais.
C'est finalement in extremis et grâce à Emma Frost que viendra le
salut, car la belle de diamant parvient à déconnecter les esprits
de ses filles et permet ainsi à ses trois éveillées de disperser
le Phénix entre elles, afin de le sceller dans leur cœur et dans
leurs esprits pour toujours. A présent incapables de ressentir quoi
que ce soit, les Cuckoos regagnent les rangs des X-Men, qui se
demandent s'ils ont vraiment tout fait pour le mieux... ou bien s'ils
n'ont pas condamnés trois jeunes filles à une bien triste
existence, seules rescapées du massacre.
Que
dire à part que c'est vraiment magnifique, sublime même oserais-je
dire sans jeu de mots, car l'histoire autant que les dessins sont en
telle osmose que la lecture en devient un véritable plaisir à
consommer sans modération et sans interruption ! Les
couvertures de Marc Silvestri sont proprement splendides et
fourmillent de détails comme toujours avec son style si précis, et
les intérieurs par Tyler Kirkham et Greg Land laissent sans voix
tant ils touchent à la perfection par leurs couleurs et leurs formes
si belles et harmonieuses. De cette période j'ai rarement lu une
aussi belle histoire des X-Men, dans tous les sens du terme, même si
le scénario de Greg Pak souffre de quelques longueurs et parfois
d'un langage un peu trop simpliste voir familier, surtout dans la
première des deux histoires, Endsong,
pourtant la plus poignante des deux car celle où le lecteur comme
les héros sont forcés de faire à nouveau leurs adieux à un
personnage que tous aiment et regrettent. Warsong
place la barre un rien plus bas niveau intensité en réutilisant les
ficelles secondaires de sa grande sœur, mais à la lecture conjointe
des deux histoires il en ressort un tel sentiment de joie d'avoir
assisté à une prouesse épique de nos héros qu'il sera difficile
de méjuger de la qualité globale. L'album que nous sert ici Panini
est également très soigné, la collection Marvel Deluxe était
effectivement le choix idéal pour cette édition et les choses sont
très bien faites une fois encore, comme quoi avec de la volonté et
quelques efforts on peut tout accomplir !
Je
vous conseille donc grandement cette lecture, qui se place légèrement
avant le run de Mike Carey avec la série X-Men Legacy
portée sur les aventures de l'équipe de Malicia, ici totalement
absente d'ailleurs. S'il reste des exemplaires disponibles par chez
vous, sautez dessus surtout si vous aimez les mutants et les X-Men de
Grant Morrison à l'époque de New X-Men,
une série de qualité qui n'est pas si lointaine...
Sur
ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite
une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un
nouvel article !
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