samedi 30 mai 2015

L'Apprentie du Magicien (Trudi Canavan - Bragelonne - 2010)



Un roman d'environ 550 pages servant entièrement de préquelle à une voir deux des sagas de fantasy les plus lues de ces dernières années ? Trudi Canavan réalise cet exploit au travers de ce gros one-shot saisissant, préquelle à La Trilogie du Magicien Noir et par le fait des Chroniques du Magicien Noir. Édite par Bragelonne en 2010, ça ne date pas d'hier et c'est difficilement trouvable de nos jours, surtout l'édition reliée (comme à chaque fois que Bragelonne a voulu tenter la chose avec cette auteure).

Nous voici précipités bien des années avant la première trilogie, en une époque où la Kyralie n'était alors qu'une province aujourd'hui libre de l'autrefois grand empire Sachakanien. La magie y est plus répandue qu'au temps de son assujettissement, et les mages pratiquent ce que l'on nomme la Haute Magie, le fait de pouvoir s'emparer de la magie présente dans un autre être pour renforcer la sienne. Sur la base du volontariat de leurs apprentis, cette technique permet aussi de rapprocher les esprits du maître et de ses disciples, leur apprenant à mieux se connaître et s'apprécier, se respecter, là où les mages du Sachaka prennent brutalement possession de la magie de leurs multiples esclaves à des fins plus ou moins martiales. L'empire du Sachaka a d'ailleurs banni de nombreux magiciens de leurs terres, en faisant des seigneurs déchus et avides de prendre leur revanche. Et quoi de mieux pour cela que de réussir l'exploit de reconquérir la Kyralie ? Une guerre sanglante va alors faire rage, un conflit explosif qui brisera le fragile équilibre de ce monde et apportera à terme un nouveau statu-quo qui risque bien de tout bouleverser pour les générations à venir, et d'avoir de très fortes répercussions sur l'utilisation de la magie par les deux camps. Au milieu de ces combats fratricides, deux apprentis, Tessia et Jayan, qui tenteront de préserver leur vision d'un monde plus juste et plus droit, ainsi que de développer une sorte d'organisation censée contrôler et former les mages du futur afin d'éviter les excès et accidents. Tessia en particulier s'intéresse de près à l'hypothèse selon laquelle la magie pourrait permettre de soigner bien plus efficacement les blessures et les maladies les plus graves, et entend bien développer ce savoir par tous les moyens, un savoir qui pourrait bien lui aussi changer la face du monde, là où la folie destructrice règne dans tous les esprits ivres de vengeance.

Un gros tome qui se lit très bien, confortable, bien édité, agréable en tous points. Aucun défaut à ce récit, les nombreuses histoires parallèles se suivent et s'organisent très bien les unes autour des autres avant de se recouper dans la seconde moitié, aucun personnage n'est vraiment laissé de côté et l'on identifie aisément les ficelles que nous retrouverons dans la Trilogie du Magicien Noir ainsi que les Chroniques du Magicien Noir bien plus tard. Les thèmes chers à Trudi Canavan sont aussi bien présents, comme toujours : l'éducation, la formation, le respect de la magie et de la nature, la condition de la femme dans un milieu peuplé d'hommes, les amours naissants, etc. Une très bonne lecture donc, qui permet d'approfondir l'univers déjà bien fouillé de l'auteure et de mieux comprendre les histoires précédentes grâce à un bon dans le passé édifiant et très bien encadré.
Signalons d'ailleurs que les Chroniques du Magicien Noir ressortent en ce moment chez Bragelonne en édition brochée, donc sautez dessus c'est l'occasion ou jamais d'avoir ces tomes à un prix décent !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 27 mai 2015

L'Histoire sans fin (Wolfgang Petersen - Bavaria Film - 1984)


Allez, pour ce centième article de Radiophogeek, je vais une fois de plus faire vibrer la corde sensible de la nostalgie de notre enfance, avec rien de moins que le film de fantasy absolu : L'Histoire sans fin, réalisé en 1984 par nul autre que Wolgang Petersen ! Excusez du peu !

Bastien est un jeune garçon à qui rien ne réussit vraiment. Laissé de côté par un père obsédé par sa carrière et peu présent, harcelé par les voyous de l'école, rien ne lui est épargné. Alors, pour s'échapper de ce quotidien harassant, Bastien s'évade dans ses lectures. Il a déjà parcouru tous les grands classiques de la littérature, et son imaginaire est des plus développé pour un garçon de son âge. Chose bien rare malheureusement en cette époque de développement des jeux-vidéo et loisirs oisifs. Alors, quand Bastien pénètre par hasard dans une vieille librairie vide de tout client et rencontre son irascible propriétaire, il ne s'attendait qu'à moitié à y découvrir un ouvrage encore inconnu de ses jeunes yeux et susceptible de l'entraîner dans un voyage entièrement inédit, à ses risques et périls. Ramenant le livre dans son établissement, il se cloître dans le vieux grenier pour lire tout à son aise les aventures du monde de Fantasia.
Dans ce monde, existant aux frontières nébuleuses de notre imagination, un mal terrible se répand. Le Néant, vide absolu et inéluctable, dévore toute chose sur son passage et progresse de plus en plus vers l'intérieur du pays magique, vers la Tour d'Ivoire où veille la douce Impératrice, garante de la survie de l'ensemble de Fantasia. Il faudrait un véritable miracle pour que le danger recule, et justement, ce miracle les prophéties l'annoncent en la personne du jeune Atreyu, guerrier des plaines que rien n'arrête et qui seul pourrait venir à bout du Néant, ou du moins rapporter à l'Impératrice la clé permettant de le déjouer, avant que tout ne disparaisse en son sein. La quête d'Atreyu et de son fidèle destrier Artax se verra semée d'embûches et de dangers effroyables, et le temps leur est compté car le Néant ne cesse de progresser et de dévorer toute trace de l'existence de Fantasia. En outre, une terrible créature est lancée aux trousses d'Atreyu pour l'empêcher d'accomplir la prophétie, un être d'une noirceur absolue mais qui joue lui aussi un rôle dans cette grande histoire.
Bastien croit suivre les aventures d'un héros de son âge, et pourtant les choses sont bien plus complexes qu'elles n'y paraissent. Atreyu et son lecteur sont liés par bien plus que des mots imprimés, bien au-delà des pages reliées et de la couverture au double-serpent. En un sens, Atreyu et Fantasia n'existent plus qu'à travers Bastien, et Bastien n'existe plus qu'à travers Fantasia et ses habitants. Une histoire dans une histoire, deux récits étroitement imbriqués, deux destins amenés à se croiser et à s'influencer l'un l'autre jusqu'au final époustouflant d'émotion.

Tiré de l’œuvre magistrale de l'auteur allemand Michael Ende (un nom prédestiné ne trouvez-vous pas ?) et en couvrant d'ailleurs la première moitié, ce film parvient à réaliser un véritable tour de force que bien peu réussissent en fin de compte. Il transporte le spectateur dans l'histoire, véritablement, comme Bastien lui-même est transporté à Fantasia chaque fois qu'il suit le périple d'Atreyu. En un sens c'est même plus fort que cela, car le spectateur fait lui aussi partie de cette grande Histoire sans fin, à un triple niveau de lecture et de visionnage, pour petits et grands sans limite d'âge. Les effets spéciaux sont dignes du milieu des années '80, animatronic et marionnettes ainsi que prothèses diverses, rien que du solide, et des décors très travaillés et fouillés dans les moindres détails. Un film de fantasy à l'ancienne, probablement LE film de fantasy absolu d'ailleurs en y réfléchissant. Ayant assez mal vieilli si on le compare aux standards actuels, mais un merveilleux témoignage de savoir-faire tant narratif que de mise en scène. Avec des films comme Dune par exemple, il fait partie de ce club très sélect d’œuvres à la fois vieillottes mais terriblement intemporelles, faisant mouche à chaque fois et faisant toujours travailler le spectateur sur différents plans de la résolution du récit.
Quand on évoque le film L'Histoire sans fin en soirée, entre amis et gens du même âge, on ne peut s'empêcher de penser presque toujours aux mêmes scènes marquantes à plus d'un titre : la mort d'Artax, véritable geyser de larmes en puissance ; la fin du Mangeur de Pierres, assez bouleversante également ; la première chevauchée céleste sur le dos de Falkor ; ou encore pour ma part l'apparition finale de Gmork, terrifiante de profondeur. Quel que soit le spectateur, quel que soit son âge, ces scènes ne manqueront jamais de revenir à toutes les mémoires. Preuve s'il en est que ce film a marqué sa génération et la suivante d'une empreinte solidement ancrée, malgré un succès assez mitigé lors de sa sortie.
Deux suites existent : le second film couvre très librement la seconde moitié du livre original, tandis que le troisième explore de tous nouveaux horizons, pour le meilleur ou pour le pire. S'ils ne sont pas indispensables, loin de là même, ils ont tout de même pour eux de faire replonger de façon plus ou moins réussie le public dans le bain de Fantasia renaissante. Cela dit, personnellement je recommande davantage le visionnage de la série en dessin-animé L'Histoire sans fin, finalement bien plus fidèle à l'esprit original du livre. Livre qui, par ailleurs, existe en édition assez récente chez Pocket, vous n'avez donc que l'embarras du choix pour aborder Fantasia par le bout qui vous arrange ! J'espère vivement vous avoir donné envie, si ce n'est de le lire, au moins de revoir ce premier film et peut-être les suivants. Sautez le pas et admirez le chef-d’œuvre en puissance !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne séance, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 25 mai 2015

Emission n°39 : Marc Silvestri

Nouveau concept d'émission : Flo vous parle d'un artiste tandis que nous découvrons et réagissons à ses dessins. Enjoy !

samedi 23 mai 2015

Évolution (Ivan Reitman - Columbia Pictures & Amblin Entertainment - 2001)


Ivan Reitman, ça vous dit quelque chose ? Réalisateur, entre autres comédies à succès, de S.O.S. Fantômes 1 & 2. En 2001, le bonhomme auréolé de gloire par la culture geek renaissante réalise un film avec D avid Duchovny (X-Files, Californication), Orlando Jones (Magnolia), Seann William Scott (American Pie) et Julianne Moore (Le Monde Perdu, Hannibal), intitulé sobrement Évolution et dont l'affiche reprend le meme Smiley. Sorti comme un film de science-fiction, contre toute attente c'est un relatif succès et le public est au rendez-vous avec plaisir ! Il y a même eu un dessin-animé relatant la suite des aventures du groupe de chasseurs d'aliens, tout comme il y avait eu quelques années auparavant pour le Godzilla de Roland Emmerich. Laissez-moi vous présenter cette histoire :

Arizona, début des années 2000. Le professeur Ira Kane vit une fin de carrière ennuyeuse et sans surprises dans une petite fac de biologie sans aucune prétention. Alors, quand une météorite s'écrase dans le désert non loin de la ville, c'est l'occasion pour lui comme pour son collègue et ami Harry Block, professeur de géologie et entraîneur sportif à ses heures, de faire une découverte primordiale pour toute l'humanité : la vie existe au-delà de la Terre ! Mais malheureusement, ces organismes au métabolisme d'évolution ultra-rapide sont loin d'être amicaux, et bientôt il s'agira d'une bataille sans merci pour désigner la nouvelle espèce dominante sur la planète si rien n'est fait d'ici-là pour endiguer le fléau qui menace. Avec l'armée qui s'en mêle et l'éviction des deux savants de l'équipe de recherche, il faudrait un genre de miracle pour empêcher que les choses ne tournent à la catastrophe ! Et les miracles, c'est précisément ce que la science réfute. Peut-être que la clé de la survie de l'humanité se trouve ailleurs, là où l'on aurait pas idée de la chercher...

Un film d'une heure et demie environ, minimum syndical de nos jours mais durée moyenne encore à l'époque. Une comédie qui n'a aucune prétention ni aucune visée qualitative. Et c'est bien ça qui la rend si efficace et géniale ! L'écriture est concise, dosée d'humour juste ce qu'il faut (donc beaucoup beaucoup beaucoup), les personnages sont attachants et drôles, convaincants, aucun n'est laissé de côté et le jeu des acteurs ne laisse rien paraître de médiocre, en plus on sent bien qu'ils s'amusent ! Quant aux effets spéciaux, puisqu'il s'agit d'un film de science-fiction, eh bien pour l'époque ils sont vraiment bons et crédibles à l'écran, sans trop en faire.
Non vraiment même en cherchant je ne trouverais rien à redire de mauvais sur ce film, qui n'est certainement pas le plus grand film comique ou de sf de tous les temps mais qui séduit son public assez facilement, comédie décomplexée qui sait jouer avec les bons codes des genres dont elle se revendique et fait son travail efficacement. On en redemanderait presque ! Je ne vais pas m'attarder en détail sur les thèmes abordés ou la construction de l'histoire, car ce n'est absolument pas ça l'argument vendeur : c'est juste un bon film, une bonne rigolade sans retenue, comme l'était S.O.S. Fantômes de son temps, réalisée par un maître du genre à qui l'on doit de nombreuses autres réussites à caler sans problème lors d'une soirée détendue entre amis pour rire et s'amuser. Donc un bon conseil il me semble, si vous cherchez précisément un petit film pour votre soirée qui vous sorte de l'ordinaire sans vous perturber. Donnez-lui sa chance, vous verrez !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne séance, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 20 mai 2015

Lara Croft / Tomb Raider (Delcourt - 2009/2010 - 3 tomes)



Qui n'a jamais joué aux jeux-vidéos relatant les incroyables aventures de la belle Lara Croft ? Depuis l'ère de la première console Playstation jusqu'à nos jours, l'aventurière a longtemps fait parler d'elle et ses prouesses restent dans toutes les mémoires, qu'il s'agisse des jeux comme des films. Digne héritière du non moins célèbre Indiana Jones, lui-même descendant d'Allan Quatermain, l'emprunte culturelle de la Tomb Raider n'est plus à présenter.
Comme de juste, ses aventures ont été adaptées sous de multiples formats, dont bien sûr les comics. En France c'est Delcourt qui se charge de la parution de ces histoires, d'abord sous forme d'un magazine kiosque puis à travers trois albums, parus entre Juin 2009 et Février 2010, dans la collection ''Contrebande''. Il s'agit du run de Dan Jurgens au scénario et d'Andy Park au dessin, avec quelques guets par moment. Je n'entrerai pas trop dans les détails afin de ne gâcher le plaisir de personne si vous parvenez à vous procurer ces albums !

Nous suivons Lara à travers trois histoires, couvrant chacune globalement un des tomes. En premier lieu, la chasseuse de reliques va devoir retrouver la trace du légendaire Masque de Méduse, artefact d'une puissance incommensurable qui risque de tomber entre de très mauvaises mains, et dont la quête la mènera du plus profond des océans jusqu'aux régions les plus inaccessibles.
Puis, il lui faudra lutter contre une société secrète elle-aussi légendaire à la recherche d'un orbe capable de montrer l'avenir à qui le détient, et qui se retrouve au centre d'une lutte de pouvoirs qui risque de faire basculer l'équilibre mondial.
Et enfin, Lara retrouvera une de ses anciennes consœurs d'études qui a besoin de son aide et de son expérience sur un site de fouilles archéologiques qui pourrait bien prouver que les hommes et les dinosaures ont cohabité ! Mais gare à ce que l'on exhume, car ce n'est peut-être pas aussi éteint que l'on croit...

Trois aventures trépidantes autour du monde, trois occasions de suivre Lara Croft dans ses périples et de connaître un peu mieux le personnage, sa psychologie et son passé douloureux qui revient régulièrement la hanter. La seconde moitié du troisième tome est d'ailleurs consacrée à de petites histoires flash-back, nous dévoilant les origines de l'aventurière, méconnues et revisitées.
Une bonne série dans l'ensemble, il n'y a rien à redire concernant l'écriture de Dan Jurgens, claire et fluide, et le dessin d'Andy Park est merveilleusement détaillé et maîtrisé de bout en bout. Les dessinateurs intervenants sur les dernières petites histoires sont clairement moins bons pour certains, mais ça reste à un bon niveau malgré tout. Une Lara plus humaine, plus fouillée et approfondie que dans ses autres incarnations de l'époque, à travers une histoire suivie et bien construite.

Petit bémol : comme pas mal de séries de la collection ''Contrebande'', nous ne connaîtrons sans doute jamais la suite de ces récits en albums reliés, car le dernier datant de Février 2010 je pense qu'on peut dire que la série est stoppée, malgré son état officiel de ''série en cours'' encore à l'heure actuelle. Toutefois je garde espoir, sait-on jamais le public pourrait faire pencher la balance un jour ! Pour les plus courageux, si vous désirez connaître la suite et fin de cette série, deux solutions pour le moment : soit vous parvenez à dénicher les 24 numéros du magazine kiosque de Delcourt, sans doute trouvables sur des sites comme PriceMinister ; soit tenter de trouver la série en V.O. qui doit sûrement avoir été publiée en album intégral (TPB soft ou hard cover). Quoi qu'il en soit les albums de Delcourt restent une très bonne lecture, rapide et efficace, et relativement pas chère !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !


lundi 18 mai 2015

Emission n°38 : Le calendrier cinéma des 7 prochains mois

L'équipe de Radiophogeek vous propose d'évoquer ce que nous réserve le reste de l'année 2015 en film de tous genres, de Mad Max à Vice Versa, en passant par Jurassic World, Crimson Peak, Ex Machina, Pixels, le prochain 007 et bien entendu le très attendu Star Wars, nous vous donnons toutes les dates des films à retenir (ou non) jusque décembre.

samedi 16 mai 2015

Vampirella tome 2 - Une Volée de Corbeaux (Panini Comics - Janvier 2013)


Me revoici pour vous parler une fois de plus du personnage de Vampirella et de ses aventures parues chez Panini dans la collection mixte ''100% Fusion'' avec Soleil. Le tome précédent, premier de la nouvelle série de l'héroïne sanglante, contenait un arc narratif complet, et c'est également le cas de ce second tome daté de Janvier 2013, toujours signé Eric Trautmann au scénario, épaulé par Fabiano Neves au dessin.

Après avoir triomphé de la divinité malfaisante qui menaçait l'équilibre délicat entre les vivants et les morts, Vampirella et sa nouvelle acolyte humaine Sofia Murray n'ont pas le temps de se reposer car elles doivent à présent enquêter sur une série de meurtres aussi brutaux qu'inexpliqués. Alors qu'elles commencent à s'approcher de la vérité, elles sont prises en chasse par le trio de tueuses responsable de ces crimes. Évadées de l'Enfer grâce aux failles entre les dimensions générées par le combat de Vampirella contre le Vermellus, les Sœurs du Corbeau comptent maintenir indéfiniment leur présence dans notre monde en semant derrière elles des cadavres massacrés à la gloire de divers péchés, et Vampirella leur semble la candidate idéale pour en couvrir plusieurs d'un coup. Commence alors une traque sans merci dans un tronçon de route désertique de nuit, où tous les coups sont permis et où la proie n'est pas forcément celle que l'on croit !
Par la suite, un petit récit supplémentaire clôture ce tome. Vampirella et Sofia sont appelées en renforts par des prêtres-exorcistes pour chasser un démon particulièrement retord et violent, au cours d'une séance d'exorcisme intérieure des plus effrayantes.

Un tome plus fin que le premier, pour un prix relativement semblable (mauvais point pour Panini, ce n'est pas la première fois que vous nous faites payer un tome moitié moins épais quasiment au même prix), avec une histoire assez linéaire qui se lit sans difficulté. Pas de réelle profondeur dans l'écriture ce coup-ci, juste une suite de scènes d'action et de combats, pour finir par une histoire un peu hors-série censée nous introduire le prochain arc majeur de la série.
Et c'est bien là le problème justement : Panini nous accroche dans son introduction en nous annonçant d'emblée un troisième tome riche en révélations et en rebondissements... qui ne viendra finalement jamais. Ce second tome date de Janvier 2013... et plus rien depuis sur le personnage. A ce moment-là, mieux vaut éviter de faire des annonces trop alléchantes si on n'est pas certains de l'avenir de sa publication...
Mais bref, ça reste cependant une lecture intéressante, pas une perte de temps. Le dessin est agréable, particulièrement pour la seconde histoire, il y a une certaine recherche graphique et l'écriture même des plus simples et sans surprise reste tout de même aguicheuse juste ce qu'il faut pour maintenir l'intérêt du lecteur jusqu'à la fin. C'est quand même un peu gâché par le fait qu'on aura jamais rien par la suite derrière ! Comme je vous l'avais dit pour les bad-girls il y a quelques temps déjà, malheureusement chez nous ça fonctionne avec un tout petit public, une niche, pas forcément rentable pour les éditeurs. Donc tout comme Lady Death et sa nouvelle série de 2010, Vampirella ne connaîtra à-priori pas de nouvelle parution, en tout cas pas de sitôt. Mais j'espère sincèrement me tromper !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 13 mai 2015

Devil's Lost Soul (Pika - 2014/2015 - série complète en 6 tomes)


Démarrée chez nous en Février 2014 et venant de se terminer avec son sixième tome paru en Mai 2015, la nouvelle série de Kaori Yuki, la reine du shojo gothique, aura entraîné ses lecteurs dans un fantastique voyage au cœur des thématiques chères à cette auteur et qui font remonter les souvenirs de ses plus grandes œuvres, telles qu'Angel Sanctuary ou les Comte Caïn.

A l'époque du Japon Impérial du début du XXème siècle, nous suivons la tragédie entourant l'illustre famille Kamichika. Le fils et seul héritier, Garan, recueille un jeune homme sévèrement blessé à l'issue d'un tremblement de terre qui a dévasté la capitale impériale, et auquel semble mêlé son père, le baron Kamichika à la sinistre réputation. Le jeune rescapé, du nom de Sorath, se lie d'une profonde et sincère amitié pour Garan et surtout pour la jeune fille engagée par son père pour devenir sa fiancée, Kiyora. Les trois compères vivent des jours heureux et complices, malgré leurs sentiments les uns envers les autres qui commencent à évoluer pour former un triangle amoureux, jusqu'au jour où les méfaits du baron sont dévoilés et où le véritable rôle de Kiyora la rattrape : devant servir de prêtresse et de sacrifice lors d'un rite d'invocation pour une créature malfaisante dont le baron espère obtenir les faveurs et pouvoirs, la jeune fille est partagée entre son destin inéluctable et la vie qu'elle ne pourra jamais connaître auprès de ses amis.
A la suite de l'intervention de Sorath, voulant sauver Kiyora, Garan est laissé pour mort tandis que le baron disparaît dans une brèche avec le démon majeur qu'il a voulu invoquer. Sorath, déterminé à protéger l'alter-ego de Kiyora, Noëla, s'embarque avec le démon Méphistophélès pour un voyage à travers le temps et l'espace jusqu'à notre époque, où dans la ville de Tokyo soumise aux maléfices d'une horde de démons au service du baron il devra défendre la jeune fille et tout faire pour retrouver l'âme de Kiyora avant que le Seigneur de la Terreur, l'entité ayant fusionné avec le baron Kamichika, ne revienne sur Terre pour annoncer la destruction du monde et l'avènement des Ténèbres.

Entre complots, révélations et trahisons, Kaori Yuki nous entraîne dans un récit haletant prenant place à notre époque, sur des bases plus anciennes, et dans lequel on retrouve tout le savoir-faire de cette auteur de génie. Ses thèmes de prédilection sont bien là : l'inceste, la critique de la mode et des dérives d'Internet, la connaissance élevée des mythes judéo-chrétiens et de la kabbale, les destinées entrecroisées, l'amour, la haine... et surtout l'amitié. En un condensé de 6 volumes, nous retrouvons tout ce qui a fait le succès de Kaori Yuki par le passé et qui l'a hissé au rang de reine du shojo gothique, de ce qu'on appelle aujourd'hui la ''Dark Fantasy''. Rien à redire sur cette histoire, à la fois complexe et facile à lire, rapide, claire, et terriblement bien écrite et mise en image comme toujours. Une histoire tragique, belle, émouvante et qui comme toujours joue sur les tabous et les interdits de notre société pour mieux nous surprendre et nous étonner. Une très bonne découverte selon moi, qui confirme si besoin était pour la jeune génération de nouveaux lecteurs que Kaori Yuki est et reste une auteure à suivre absolument !

Petite remarque, pour la première fois une série de Kaori Yuki n'est pas éditée par Tonkam chez nous mais par Pika, exceptionnellement. Cela tient au fait qu'en V.O. Kaori Yuki a été éditée pour cette histoire chez une maison autre que celle de ses débuts qui la suit encore actuellement. Du coup, chez nous aussi les droits ont pu passer chez une autre maison d'édition. J'avais un peu peur au départ de ce changement, me demandant comme un autre éditeur que Tonkam pourrait bien servir correctement un récit de Kaori Yuki... et j'ai été très agréablement surpris. Nous avons droit en France à une très belle édition, de qualité, avec de gros efforts fournis par Pika. Jaquettes (comme de juste pour un manga me direz-vous), couvertures dorées/chromées avec plusieurs teintes, marque-page fantasy très original à l'image de la série et fournit avec le premier tome, format agréable, les fans sont gâtés et il n'y a au final aucun regret sur le fait qu'il ne s'agisse pas de Tonkam. Si l'expérience se reproduit un jour, j'espère que Pika saura maintenir ces efforts et nouveaux standards de qualité !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 9 mai 2015

Avengers - La Croisade des Enfants (Panini Comics - Avril 2015)


Celui-là on peut dire que je l'attendais, depuis sa parution dans la collection ''Marvel Deluxe'' il y a un bout de temps maintenant. Réédité à la fin du mois dans la collection à bas prix ''Marvel Select'' (mais pas à petite qualité), ce récit complet signé Allan Heinberg et Jim Cheung a tout pour être considéré comme un event majeur ou du moins un parfait épilogue à deux des plus gros événements de l'univers Marvel des années 2000, que sont Avengers – Disassembled et surtout House of M !

Après avoir brisé l'équipe originale des Vengeurs et avoir entraîné le monde entier dans ce que l'on appelle le Jour M, qui a vu la quasi-extinction de l'espèce mutante, Wanda Maximoff, alias la Sorcière Rouge, a disparu de la circulation. Nul ne sait où elle se trouve depuis ni ce qu'elle fait, même si certains pensent avoir une piste par-ci par-là sans jamais aucune confirmation. Recherchée par toutes les équipes de super-héros de la planète, il semble bien que Wanda ait fait en sorte de demeurer introuvable, peut-être inconsciemment.
William et Thomas sont deux jumeaux dotés des mêmes pouvoirs que Wanda et son frère Pietro, Vif-Argent. Membres-clés des Jeunes Vengeurs, ils s'interrogent sur leurs véritables origines et sur le lien qui existe peut-être entre eux et la Sorcière Rouge, surtout depuis que Captain America et les Vengeurs officiels s'intéressent de prêt à eux. Alors, lorsque Magneto débarque en révélant qu'il est le grand-père des jumeaux et qu'il a besoin de leur aide pour retrouver sa fille, l'hésitation ne dure qu'un instant. Voilà les Jeunes Vengeurs embarqués dans une quête en Europe de l'Est à la recherche de Wanda, concluant des alliances improbables et entraînant quasiment toutes les équipes de héros à leur poursuite. Mais si la Sorcière Rouge ne désire pas être retrouvée, il est possible que ce soit pour de bonnes raisons, à commencer par son lien avec nul autre que le Docteur Fatalis en personne ! De très lourdes révélations seront faites durant cette Croisade, cette recherche de parenté et d'origines pour les jumeaux comme pour leurs ancêtres, et leur quête pourrait même précipiter la fin du monde tel que nous le connaissons, pour le meilleur et pour le pire et jusqu'à ce que la mort les sépare tous.

Comme je le disais dans mon intro, cette mini-série aurait très bien pu être un event majeur à son époque, puisqu'elle reprend et complète de nombreux éléments laissés en suspend par Bendis lors de Avengers – Disassembled et House of M précédemment. Vous connaîtrez enfin les véritables raisons et conséquences de ces grands événements, ce qui se cachait derrière depuis le début et qui nous est enfin dévoilé, ainsi qu'un petit aperçu de l'avenir proche lorsque les Avengers et les X-Men sont sur le point de s'étriper mutuellement pour s'emparer de Wanda. Rétrospectivement, aujourd'hui ça nous rappelle de bien tristes événements, dont nous voyons ici les prémices. Comme quoi, une saga d'importance je vous dis !
Certes ce n'est pas forcément un sommet de qualité dans l'écriture comme dans le dessin, mais ça reste très facile à aborder et ça n'en demeure pas moins un véritable complément pour clore les intrigues de Bendis sur la dernière décennie et ouvrir la voie à un avenir prometteur quoique tragique. De plus, si cela ne valait peut-être pas le coup de l'acheter en Deluxe à l'époque de sa sortie, désormais plus rien ne devrait vous retenir maintenant que le récit est sorti en Marvel Select, moitié moins cher sans perte de confort !
Deux petits récits servent de bonus et de conclusion à tout ceci, ils peuvent être pris séparément du reste et se lire indépendamment de l'histoire centrale mais apportent une touche de légèreté et de bonne humeur bienvenue après tant de rebondissements et d'émotions. Bref, une bonne lecture, pas prise de tête, avec de gros enjeux et un casting all-stars. Sautez dessus !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 6 mai 2015

Succubes tome 5 - Nayeli (Thomas Mosdi & Gianluca Pagliarani - Soleil - Avril 2015)


On l'attendait depuis un bout de temps celui-là, après plusieurs reports successifs, voici enfin le cinquième tome de la série de Thomas Mosdi Succubes aux intrigues aussi sensuelles que poussées.

Cette fois-ci nous plongeons au cœur des conquêtes espagnoles dans le Nouveau Monde. Deux sœurs vont se battre contre l'empire Aztèque et ses mœurs sanglantes, pour venger leur village décimé à fins de sacrifices aux dieux. Pour cela, elles découvriront et utiliseront une magie de l'esprit pas si éloignée des méthodes des Succubes, qui leur permettra de soumettre les hommes à leurs désirs et volontés, pour manipuler les plus puissants d'entre eux et provoquer la chute de l'empire tandis que Cortès et ses conquistadors font marche vers la capitale, avides de richesses et de pouvoir. Au centre de toute cette histoire, un mystérieux manuscrit ancien renfermant de terribles pouvoirs, que Nayeli devra protéger contre la folie des siens et des étrangers à la peau blanche, quitte à le confier à une organisation venant quelques décennies plus tard de s'installer sur le nouveau continent, les Filles de Lilith, pour que celles-ci puissent mener à bien leur projet d'un monde plus ouvert et plus juste entre tous ! La lutte ne fait que commencer...

On retrouve certains éléments très familiers du premier tome de la série, comme la séduisante Camilla œuvrant au sein de la Révolution Française et à qui sont contés les mystères du manuscrit Maya récupéré par les Succubes des siècles plus tôt. Une histoire indépendante de l'organisation que nous voyons se développer depuis quatre tomes mais qui la rejoint lors de son final pour lui conférer plus de poids et de pouvoir, pour les années à venir et la concrétisation de ce que nous avons pu observer dans le premier tome après la chute de Robespierre et l'apparition d'un nouvel élu des Filles de Lilith. Cela nous prouve que la lutte de cet ordre, même sans liens apparents, se déroule sur l'ensemble du monde connu et inconnu et finit toujours par se rejoindre pour atteindre le but ultime, changer le monde et mettre fin à des millénaires de cruautés et d'inégalités.
Nous retournons donc peu à peu dans le giron de l'époque du premier tome, et peut-être que la suite de la série nous montrera ce qu'il adviendra du monde et des Filles de Lilith après le coup d'éclat de la Révolution Française. Le voyage dans le passé et dans les méandres du temps touche peut-être bientôt à sa fin, mais nous ne cesserons d'en redemander !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 4 mai 2015

Emission n°36 : Coups de coeur d'Avril

Ce mois-ci l'équipe vous propose :

de partir dans une galaxie lointaine familière et méconnue dans le comics La Guerre des Etoiles avec Jean-Baptiste.

de parler de livres, de sexe et du Grand Calme dans Sex Criminals avec Flo.

d'explorer un monde fantastique à l'ancienne dans le computer rpg Pillars of Eternity avec Thomas.

de lire un manga shojo atypique avec un héros hors norme dans Mon histoire avec Etienne.

samedi 2 mai 2015

Le Legs de la Faille tome 2 – Krondor : les Assassins (Raymond E. Feist – Bragelonne - Octobre 2008)


Ça n'a pas traîné, voici maintenant le second tome de la trilogie Le Legs de la Faille de Raymon Elias Feist, intercalée entre La Guerre de la Faille et L'entre-deux-guerres. Prenant directement la suite du premier, inspiré par le jeu-vidéo Betrayal at Krondor et ses suites, Feist nous raconte ici les aventures et enquêtes de Jimmy-les-Mains-Vives, l'un des principaux protagonistes de la saga, aux prises avec le retour d'une secte maléfique...

Après les événements du premier tome et la chute du successeur de Murmmandamus, Jimmy pensait pouvoir goûter à un repos bien mérité une fois de retour dans la ville de Krondor aux côtés du prince Arutha et de ses proches. Mais peine perdue, car en leur absence la cité a été le théâtre d'une vague d'assassinats sans précédent, touchant apparemment des gens sans liens les uns avec les autres, mais suivant une étrange logique qu'Arutha décide de percer au plus vite. Ces crimes portant la marque des redoutables Faucons de la Nuit, la secte d'assassins que tous espéraient anéantie depuis de longues années, Jimmy est envoyé en mission pour tenter de découvrir les raisons se cachant derrière ces crimes, et le moyen d'en finir une fois pour toutes avec les fanatiques avant qu'ils ne parviennent à déclencher une guerre entre le Royaume et les pays voisins. Il semble, de plus, qu'une puissance supérieure est à l’œuvre derrière ce nouveau complot, un être connu sous le seul nom du Rampant et qui manigance dans l'ombre pour créer le chaos et obtenir un pouvoir bien au-dessus des simples mortels...

Avec ce second tome nous entrons donc dans le cœur de cette trilogie, de ses enjeux et de ses implications au sein du reste des Chroniques de Krondor. Feist s'inspire une fois de plus du jeu-vidéo tiré de son univers, Betrayal at Krondor, et de sa suite Return to Krondor qui offre de nouvelles perspectives pour les personnages entourant le prince Arutha et le mage Pug. On sent un peu moins le côté vidéo-ludique de la narration que pour le premier tome, mais le lecteur n'a cependant toujours aucun mal à se projeter au sein d'un jeu en évoluant à mesure que l'intrigue se développe. On retrouve aussi toute l'aura des complots et des mystères des précédents tomes après la Guerre de la Faille, une mythologie toujours aussi solide et étendue, ainsi que nos personnages favoris bien évidemment. Une lecture passionnante, un tome plus court que le précédent mais non moins intéressant et trépidant, qui nous entraîne jusqu'à sa conclusion dans une spirale d'enquêtes et de déductions qui ne trouveront finalement leur réponse ultime que dans le troisième et dernier volume de cette trilogie, du moins je l'espère ! Toujours une aussi bonne expérience de fantasy grâce à cet auteur phare du genre, et que je ne cesse de conseiller autour de moi.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !