Nous l'avions laissé en pleine possession de ses extraordinaires capacités arachnides, prête à se lancer dans la vie de super-héroïne avec l'aval de son oncle d'affection Phil Urich, ancien Bouffon Vert de son état à la carrière éphémère. S'entraînant avec beaucoup de sérieux mais un rien d'irritabilité, Mayday Parker veut à tout prix prouver à toutes les personnes de son petit entourage privé qu'elle mérite bel et bien le nom de Spider-Girl, en héritage de son illustre père. Qui de son côté, voit tout cela d'un bien mauvais œil...
En effet, Peter refuse que sa fille risque sa vie au quotidien face à des criminels de plus en plus puissants et dangereux. L'époque a changé depuis le jeune temps de l'extraordinaire Spider-Man, les menaces se sont faites plus sérieuses, les combats plus épiques que jamais, et il est absolument hors de question que May y laisse des plumes, ou pire ! Dans ces conditions, et toujours pour tenter d'empêcher sa fille de se lancer sur les traces d'un criminel notoire surgit du passé de Peter, celui-ci revêt à nouveau son costume et redevient Spider-Man dans le but affiché de surclasser la jeune apprentie héroïne et de la ramener à la raison.
Mais Peter est aujourd'hui bien plus faible qu'à son époque glorieuse, et de plus il n'a pas du tout songé à sa prothèse qui ne possède évidemment aucun de ses pouvoirs et qui le handicape énormément, faisant de lui une cible facile pour le vilain du jour. Sans l'intervention de Spider-Girl, Spider-Man aurait pu y rester pour de bon et pour une raison aussi stupide qu'une histoire d'ego. Fasciné par le sérieux de sa fille dans cette affaire, Peter accepte finalement qu'elle devienne bien la seule et unique Spider-Girl, mais à une condition toutefois, non négociable : qu'elle suive sous sa supervision un entraînement drastique en vue de se préparer à tous les défis !
De bon caractère et clairement excitée à l'idée d'être enfin acceptée par son père pour ce qu'elle a toujours voulu devenir, May n'entrevoit pas la difficulté de se prêter aux exercices intensifs auxquels la soumettent Peter et Phil chacun de son côté, en plus de devoir mener une vie de lycéenne exemplaire ou peu s'en faut. Mais maintenant qu'elle est lancée, il lui faut désormais l'aval des autres super-héros de carrière à New York. Si Darkdevil ne semble pas convaincu le moins du monde par l'intérêt d'une Spider-Girl combattant le crime dans les rues, ce n'est pas le cas de certaines membres des Avengers qui soutiennent la jeune héroïne devant leurs confrères.
May aura cependant bien des problèmes à gérer et très rapidement même, quand ses premiers ennemis personnels font leur apparition au fur et à mesure de ses nuits de patrouilles. L'un après l'autre ils sont défaits et vaincus, mais ensemble ils pourraient former un groupe redoutable et on ne peut plus à craindre pour l'adolescente encore trop insouciante. Malgré toutes ces épreuves qui se succèdent et la mettent parfois en danger mortel devant ses camarades de classe, May fait bonne figure et s'en sort, reconnaissons-le, plutôt bien. Ce qui ne veut pas dire qu'elle est invincible pour autant, et ça une autre personne compte bien en faire la démonstration très bientôt...
En effet, Normie Osborn s'évade de la clinique psychiatrique où il était hospitalisé et s'en prend directement aux membres de la famille Parker, Mary Jane en première ligne. Redevenu le terrible Bouffon Vert, et hanté par les sombres souvenirs de son père et de son grand-père sous le masque avant lui, Normie se met une pression incroyable pour détruire les Parker et mettre enfin un terme à ce qu'il appelle la guerre des familles Parker-Osborn, qui n'a que trop duré et qui a brisé tous ses proches. Les tentatives successives de Normie pour triompher de ses ennemis n'aboutiront jamais qu'à un nouveau fiasco et le renverront en clinique, d'où il finira par s'échapper à nouveau pour cette fois-ci s'en prendre directement à Mayday, alors privée de ses pouvoirs suite à un accident et donc incapable de se défendre !
La folie du jeune Bouffon Vert et la pression que lui font subir les fantômes imaginaires de ses ancêtres sont les principales difficultés à surmonter dans cette épreuve, et May utilisera son pouvoir le plus précieux et le plus efficace pour venir finalement à bout de ce cauchemar : son empathie. Touchant droit au cœur celui qui clame agir pour laver le nom de ses aïeux, May parvient à le ramener doucement à la raison et à le faire basculer du bon côté. Acceptant de se rendre, Normie libère son otage et repart se faire soigner dans un institut spécialisé, cette fois-ci pour de bon semblerait-il.
Mais le retour du Bouffon Vert légitime a donné des idées à d'autres ! Phil Urich lui aussi se prend soudain à repenser au temps où il était l'incarnation positive de ce monstre au visage grimaçant, et il met au point un nouveau costume dans lequel il pourra accompagner Mayday durant ses patrouilles, ou même la remplacer carrément depuis la perte de ses pouvoirs. Cependant, le Bouffon Doré ne fait pas l'unanimité et Phil rangera ses ambitions au placard une fois de plus, constatant qu'il n'a de toute façon pas gardé la forme lui non plus depuis ses vertes années. Mais l'idée trotte toujours dans un coin de sa tête...
Enfin, il y a les causes perdues pour lesquelles May insiste pour se battre et les défendre envers et contre tous, malgré la perte de ses pouvoirs et l'interdiction formelle par ses parents de redevenir Spider-Girl en leur absence. Raptor, une criminelle dont le style ressemble à s'y méprendre à celui du Vautour historique, est en réalité une personne bien coincée dans un cycle perpétuel de violence et de petits crimes, embarquée malgré elle dans des histoires qui la dépassent et lui laissent une ardoise assez salée. May est persuadée qu'elle peut encore l'aider à faire le bon choix, celui qui sera déterminant et décisif pour le reste de sa vie, mais pour cela elle doit la contacter au plus vite !
Faisant donc le mur en douce et profitant des appareils laissés à sa disposition par un Normie reconnaissant, May devient une version hybride de Spider-Girl et de Bouffonne, seule façon pour elle de tenir tête aux véritables criminels qu'elle pourrait croiser. De plus, elle s'entraîne désormais avec les Avengers, rien que ça, et découvre que de nombreux super-héros ne possèdent en réalité aucun pouvoir pour les soutenir dans leurs combats. Déterminée plus que jamais à faire ses preuves, Spider-Girl se retrouve au beau milieu d'un nouveau conflit d'ego entre d'un côté Tony Stark et de l'autre Jonah Jameson, alors qu'un nouveau justicier apparaît en ville sous le nom du Buzz et qu'il s'attire aussitôt les foudres des deux hommes pour avoir, supposément, dérobé son costume à l'un et sa technologie à l'autre, en plus d'une sombre histoire de meurtre dont il devrait répondre devant les autorités.
Les Avengers sont lancés aux trousses du Buzz depuis un moment mais c'est finalement grâce à l'intervention malheureuse de Spider-Girl qu'ils seront à deux doigts de lui mettre la main dessus. Heureusement plus de peur que de mal, Stark jouant lui-même double-jeu avec les Avengers et mentant sur son véritable objectif derrière sa volonté de capturer le Buzz. Convaincue quant à elle que le jeune homme sous le masque, dont elle ignore tout de l'identité, est innocent de tout ce dont on l'accuse, Spider-Girl n'hésite pas à confronter directement Tony Stark dans ses propres bureaux quitte à s'attirer elle aussi son attention pleine et entière, comme un nouveau problème à résoudre.
Devant les récents événements et craignant plus que jamais pour la vie de sa fille, Peter prend la décision de lui interdire formellement toute possibilité de redevenir Spider-Girl. Mais à peine commence-t-il à mettre à exécution son plan pour la forcer à se retirer qu'une tête de toiles bien connue fait officiellement sa réapparition à New York : Spider-Man en personne !
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Championne des causes perdues, dans ce second tome de la Complete Collection qui lui est consacrée, Mayday Parker défendra tour à tour certains de ses pires adversaires contre l'avis général et surtout celui de ses parents. Adolescente rebelle et bien décidée à mener sa vie comme elle l'entend, elle enchaîne aussi et surtout les déboires sentimentaux au Lycée, tandis qu'elle perd également ses pouvoirs après un nouveau déchaînement de violence autour d'elle et se retrouve donc en position d'infériorité face aux personnes qui avaient fini par l'encourager mais qui se rétractent aussitôt maintenant qu'elle est simple mortelle. Comment faire confiance à son entourage dans ces conditions ?
C'est plus ou moins la thématique de base de ce second album, contenant les chapitres 16 à 32 de la série régulière Spider-Girl du MC-2, toujours scénarisée par Tom DeFalco et dessinée par Patt Olliffe et Ron Frenz. Le moins que je puisse dire, c'est que si les auteurs gardent un style assez redondant et même franchement prévisible par moment, ils savent néanmoins nous offrir de belles surprises et de beaux rebondissements, comme avec la dernière confrontation entre May et Normie ou encore avec les relations étudiantes de l'héroïne, tout un univers de commérages, de non-dits et de quiproquos qui mèneront à des situations rocambolesques ou même au développement de nouvelles intrigues à part entière.
Cependant, le graphisme de Patt Olliffe finit au bout de quelques chapitres par me sortir par les yeux, tellement il est clivant selon moi. Tantôt l'artiste est assez inspiré pour donner des poses dynamiques et des cadres charmants à son héroïne et à ses aventures, tantôt il dessine presque avec ses pieds pourrait-on dire tellement les visages se ressemblent -notamment pour les garçons- et les décors sont interchangeables. Clairement la qualité de la série ne vient pas de son dessin mais bien du scénario, basé en droite ligne sur la réécriture modernisée des aventures de Spider-Man par Stan Lee et Jack Kirby. Mais même en sachant cela, on ne peut éviter un effet assez vieillot qui devait tout de même pas mal dénoter dans la production Marvel de l'époque en comics, alors qu'en parallèle sortaient des séries novatrices comme Thunderbolts par exemple.
On se consolera en constatant que May semble avoir aussi bon et grand cœur que son père, et que celui-ci ne veut que le bien de sa fille malgré les craintes maladives qu'il nourrit à son égard. A noter aussi le fait qu'il y a dans cette série le développement de ce que l'on pourrait aujourd'hui appeler un véritable esprit de sororité entre les personnages féminins, notamment au Lycée mais également avec certaines membres des Avengers ou encore Raptor. Venant d'un groupe d'auteurs et artistes masculins, c'est à mettre au crédit d'un esprit plutôt progressiste là encore, voire même avant-gardiste pour l'époque. Dommage que le dessin soit si plat, et les intrigues si redondantes !
Vous aurez sans doute noté au passage tout comme moi que dans cette série apparaissent des personnages ou des versions de personnages Marvel que le grand public découvrira par la suite dans l'univers régulier des super-héros de la Maison des Idées, la Terre-616, comme le Bouffon Doré par exemple sur qui une mini-série a récemment été éditée. Est-ce bien Phil Urich sous le masque ? Pour le savoir, faites vos propres recherches !
Enfin, j'aimerai conclure en mettant l'accent sur la rédemption de Normie Osborn, un personnage en grave souffrance à qui les auteurs voulaient sans doute permettre d'échapper enfin à la malédiction impitoyable des Osborn de pères en fils. Le moment privilégié que Normie partage avec Mayday dans cette cave sinistre où il la retenait en otage et future victime de sa vindicte, et le retournement final de situation jouant entièrement sur l'aspect psychologique et sentimental de la relation entre les deux personnages, ça c'était un vrai beau moment de comics. J'en veux davantage des comme ça !
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