jeudi 29 août 2019

A Fantasy lazy life tome 2 (Delcourt/Tonkam - Avril 2019)


Zenshirô est maintenant bien installé dans le royaume fantastique de ses rêves, auprès de la femme qu'il aime et qui l'aime en retour. Mais il lui reste encore beaucoup à apprendre pour se faire à ses nouvelles obligations en tant que prince consort. Ainsi, avec l'aide de la belle et discrète Octavia, il va apprendre et réviser sans faillir l'ensemble des codes qui régissent son nouveau monde, depuis l'étiquette et le protocole jusqu'à l'utilisation de la magie, qui lui pose encore quelques problèmes dans sa conception. Mais le premier grand test pour notre héros sera le bal organisé par la reine son épouse, afin de renouer le lien avec les grandes familles du royaume et de présenter son amant au public. Contre toute attente et alors que plusieurs petits pièges lui sont tendus, Zenshirô parvient à s'en sortir sans aide et même avec une certaine malice, jouant avec les codes de société de son Japon natal et les mariant à merveille avec la mentalité si particulière de son nouveau foyer. Aura, la reine, est totalement sereine à présent qu'elle sait son époux capable de se débrouiller parmi la noblesse, mais elle doit néanmoins surveiller les rencontres qu'on lui propose car certaines ne sont pas totalement désintéressées... mais Zenshirô réaffirme haut et fort qu'il n'a d'yeux que pour la reine et que, du moins pour le moment pense-t-on, il n'est pas intéressé par le fait de prendre concubine. La réception est un franc succès et les ébats nocturnes qui suivent une douce récompense pour notre Japonais si loin de chez lui. Pendant qu'il dort paisiblement, Aura convoque quelques uns de ses conseillers pour établir plus précisément la valeur des artefacts étranges ramenés par son époux de son monde natal, à commencer par ces incroyables billes de verre, totalement inconnue dans tous les royaumes qu'elle connaît, ou du moins par naturellement. Il s'avère vite qu'il y en a pour une véritable fortune ! De quoi susciter la convoitise et la jalousie des autres royaumes si cela venait à se savoir en dehors de la maison royale...

Les intrigues politiques commencent à apparaître petit à petit dans l'histoire, la réception donnée par Aura prenant une bonne place dans ce second tome et nous présentant les différents personnages importants du royaume ainsi que leurs volontés concernant la couronne. Zenshirô s'en tire très bien, certes, mais il est encore loin de se douter de ce qui l'attend par la suite, quand celles qui désirent plus que tout entrer dans ses bonnes grâces passeront à la vitesse supérieure ! Résistera-t-il à la tentation ? Pendant ce temps, les autres pays sont eux aussi présentés au lecteur au fur et à mesure, ainsi que leurs ambitions et types de magie qui ont fait leur fortune. La renommée du trésor de Zenshirô risque bien de passer les frontières et de déclencher quelques crises mineures, mais Aura est prête à gérer n'importe quelle situation pourvu que son époux se tienne toujours à ses côtés ! La reine guerrière apprend alors des choses nouvelles sur elle-même, comme le bien que l'on ressent en étant sincèrement aimée...
Toujours une très bonne petite série adaptée de romans de fantasy (dont vous trouverez un petit bout en fin de volume, qui développe les débuts de sentiments de la belle Fatima pour le prince consort...) et dont les dessins autant que l'écriture sont très agréables à suivre. Rien à redire, les longueurs ressenties dans le premier tome sont ici gommées et c'est bien plus fluide. Le troisième tome sort en Septembre, comptez sur moi pour vous être au rendez-vous et vous le présenter ici !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 28 août 2019

A tribute to Michael Turner (Aspen Comics - Novembre 2008)


Parce que l'heure est aux souvenirs, et à l'occasion du 600ème article de ce blog, je vous propose comme à chaque dizaine un artbook mais celui-ci est un peu particulier, pour un artiste qui ne l'était pas moins.

Je possède ce livre depuis assez longtemps dans ma collection mais je n'avais jamais osé l'ouvrir ou le parcourir jusque là, me disant que le moment n'était pas encore venu ou que je ne connaissais pas assez l'artiste pour apprécier cet hommage à sa juste valeur. Et enfin voilà, le temps est venu et en définitive je ne regrette absolument pas !

Michael Turner est un petit génie des comics qui commence sa carrière comme beaucoup en rêvent : il présente ses dessins et planches à des dessinateurs confirmés qui vont alors le soutenir et le pousser à faire toujours mieux, jusqu'à devenir l'une des têtes de proue de Top Cow (le label de Marc Silvestri chez le tout jeune éditeur Image) en signant la co-création de pas moins que Witchblade et sa grosse vingtaine de premiers numéros. Mais les choses ne s'arrêtent pas là, ce succès n'est qu'un début et Michael Turner devient bien vite dans le cœur des fans de l'époque et encore aujourd'hui une véritable rock-star de l'industrie des comics indépendants. Mettant fin à son partenariat avec Top Cow, il fonde sa propre maison d'édition, Aspen Comics, du nom de son personnage central Aspen Matthews dans sa série Fathom, véritable bébé du dessinateur pour qui il a une affection toute particulière. Suivront bien sûr les autres séries telles que Soulfire, gros succès également, et petit à petit des essais plus intimes comme Ange ou Démon ou bien encore Assistante Exécutrice. Son plus grand regret selon moi c'est de n'avoir jamais pu trouver le temps de porter son magnifique projet pour la série Ekos, qui devait aboutir logiquement à ce que l'on peut commencer à voir dans le film Avatar de James Cameron : des décors somptueux et irréels, des personnages colorés et variés, une ambiance très proche de la Nature et beaucoup de moments contemplatifs servant à la réflexion personnelle de chacun. Malheureusement, ce dernier-né sera vite abandonné étant données les circonstances : Michael Turner souffre en effet depuis 2000 d'un cancer des os pour lequel il a déjà été maintes fois opéré et a subi plusieurs chimiothérapies. Alors que l'on pensait la rémission actée, une rechute sévère en 2008 aura finalement raison de l'artiste-patron-dessinateur-ami que tout le monde aimait, proches comme concurrents.

Dès le mois de Novembre de la même année, les partenaires et amis de Michael Turner se regroupent et font paraître ce livre, un artbook en forme de dernier témoignage et dernier hommage à celui qui leur manque tant. A l'intérieur, vous trouverez beaucoup de magnifiques illustrations tirées des travaux du dessinateur dans sa propre maison d'édition mais aussi des dessins et sketchs repris par d'autres grands noms des comics, dessinateurs comme scénaristes ou coloristes. Ses amis et partenaires de toujours profitent également de ce livre pour livrer quelques extraits de conversations ou d'expériences vécues avec Michael Turner, comme une sorte d'ultime au-revoir à destination autant d'eux-mêmes que des fans.

Aujourd'hui Aspen Comics se porte relativement bien, après plus de 16 ans d'existence, et les séries phares comme Fathom et Soulfire portent le gros de la maison, permettant à d'autres jeunes talents de s'exprimer à leur convenance. Bien sûr c'est malgré tout une petite maison d'édition avec peu de grands noms et de personnel, mais tout le monde y est profondément attaché et soudé, tous avec au cœur et à l'esprit le souvenir éternel de leur mentor parti trop tôt dans sa 37ème année. A cheval entre les états de Californie et d'Hawai'i, entre leurs traditions et états d'esprit qui transparaissent pleinement surtout dans Fathom, mais aussi grâce à de très belles et nobles inspirations Asiatiques (Japon, Chine, contes et légendes ainsi que traditions), Aspen Comics continue de nous offrir cette fraîcheur et cette âme que l'on adore parcourir, bien loin des remous des majors de l'industrie.

En guise d'hommage personnel je tenais donc à vous parler autant de l'artiste que de ses œuvres, mais ceux qui en parlent le mieux sont encore et toujours celles et ceux qui ont vécu des moments précieux avec lui, dans le travail comme dans la vie privée. Le moins que je puisse faire, c'est de vous présenter cet artbook assez fin mais très soigné en vous conseillant de le feuilleter pour voir ce qu'est vraiment la reconnaissance de toute une profession.

Enfin, je ne peux conclure qu'en citant les noms de tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cet artbook hommage, des noms qui peut-être ne vous diront rien pour certains quand d'autres résonneront immanquablement du haut de leurs succès, des noms qui associés pour une cause ont permis de faire vivre encore un peu l'esprit Turner, devenu aujourd'hui l'esprit Aspen.

Marc Andreyko, Eric Basaldua, Joe Benitez, Eddie Berganza, Simone Bianchi, Michael Birkhofer, Brian Buccellato, Buzz, Talent Caldwell, J. Scott Campbell, Sam Campos, C. B. Cebulski, Cringe, Dan DiDio, Jason Eden, David Finch, Eduardo Francisco, Gary Frank, Megan Fox, Dan Fraga, Agnes Garbowska, Alex Garner, Alé Garza, Michael Gaydos, Renae Geerlings, Joel Gomez, Randy Green, Micah Gunnell, Lori Hanson, Vince Hernandez, Francisco Herrera, Don Ho, Richard Isanove, Paul Jenkins, Geoff Johns, J. J. Kirby, Alex Konat, J. T. Krul, Jim Lee, Rob Liefeld, Jeph Loeb, Joe Madureira, Francis Manapul, Dene Mason, Frank Mastromauro, Jim McLauchlin, Brad Meltzer, Chris Moreno, Oliver Nome, Eddie Nunez, Leonardo Olea, Siya Oum, Greg Pak, Simone Peruzzi, Brandon Peterson, Stephen Platt, Joe Quesada, Humberto Ramos, Josh Reed, Mark Roslan, Alex Ross, Marc Silvestri, Jason Rubin, J. D. Smith, Alex Sinclair, Andy Smith, Richard Starkings, John Starr, Peter Steigerwald, Christina Strain, Beth Sotelo, Sana Takeda, Billy Tan, Marcus To, Tim Townsend, Billy Tucci, David Wohl.

Ca fait du monde, amusez-vous si vous le voulez à retrouver vos artistes préférés dans le lot, ils y sont certainement s'ils ont connu Michael Turner. Bien sûr sa famille et ses proches également ont participé à cet hommage. Notez, pour finir, la magnifique couverture choisie pour l'artbook : il s'agit d'un mix de plusieurs personnages/couvertures de Michael Turner, repris par Alex Ross en personne avec son style de peinture si réaliste et plein de reliefs. Il fallait bien ça, je pense, pour que le tout soit mis en valeur du mieux possible !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article ! Merci de soutenir et de continuer à visiter Radiophogeek depuis bientôt 9 ans maintenant, un peu moins pour les articles, et on espère vous revoir très vite maintenant que les vacances sont terminées !