Je
sais ce que vous pensez en cet instant : ça y est, ils ont pété
les plombs chez Radiophogeek, il fallait bien que ça arrive un jour,
après avoir présenté des œuvres littéraires pointues et tout et
tout, etc. etc.
Mais
attendez, attendez ! Avant de venir m'enfiler la blouse blanche,
laissez-moi vous parler de cette étrange anomalie qu'est le nouveau
film de Bob
l'éponge,
la célèbre création de Stephen Hillenburg (décompression oblige
après les thèmes sérieux des derniers articles littéraires...
décompression, plongée, profondeur... non ?). Quelques onze ans
après le premier opus, mélangeant prises de vues réelles et
animation 2-D, celui de 2015 reprend la même recette en y
incorporant des passages en 3-D du plus bel effet que ne renierait
pas le département d'animation de Disney. Réalisé par Paul Tibbit
et bien évidemment produit par Nickelodeon et United Plankton
Pictures, ce film surprend énormément, au-delà de sa promotion un
rien mauvaise (l'affiche du film vous spoile bien salement les
dernières minutes) et nous fait passer un agréable moment. On ne
voit pas l'heure et demie passer, on a d'ailleurs l'impression qu'il
dure plus longtemps que cela tellement le rythme est soutenu et
intense tout du long et tellement il y a d'informations et de
rebondissements à prendre en compte. Vraie petite surprise, vrai
petit OVNI culturel, c'est ce film que j'ai choisi cette semaine de
vous chroniquer ! C'est parti, tous à l'eau !
Le film démarre sur une scène très inhabituelle en
prise de vue réelle : un vaillant pirate fait voile vers la
petite île bien connue des fans du dessin-animé, pour se frayer un
chemin à travers la jungle luxuriante et s'emparer d'un mystérieux
grimoire aux pouvoirs phénoménaux pour qui sait les manier
correctement...
Pendant
ce temps, à Bikini Bottom, une scène là très habituelle est en
train de se jouer. Plankton revient une énième fois à la charge
pour s'emparer de la recette secrète des pâtés de crabe si
appétissant du Capitaine Krabs, et Bob et Patrick défendent le
restaurant de toutes leurs forces contre les assauts du vilain. Mais
ce qui jusqu'ici n'était qu'un doux rêve de méchant finit par se
produire : Plankton parvient à mettre la main sur la fameuse
recette... qui disparaît aussitôt dans une myriade d'étranges
lumières. Accusé à tort de l'avoir subtilisé, Plankton est sur le
point d'être torturé pour révéler sa cachette quand Bob l'éponge,
seul témoin de l'événement, prend sa défense et s'enfuit avec lui
pour rétablir la vérité et retrouver la recette secrète. Au plus
vite, car la paisible harmonie de la société de Bikini Bottom n'est
rendue possible que par l'existence et la consommation des pâtés de
crabe par sa population, qui s'en retrouvant soudainement privée
devient dès lors ultra-violente. La ville est réduite à un chaos
post-apocalyptique où la loi du plus fort s'applique, dans un décors
et une atmosphère à la Mad
Max ou
Ken
le survivant.
Bob et Plankton devront apprendre à faire équipe pour découvrir la
clé du mystère, retrouver la recette et sauver la ville et tous
leurs amis, avant que l'irréparable ne se produise. Même si pour
cela, ils devront défier les lois du temps et de l'espace, ou encore
pénétrer dans le monde de la surface où un terrible complot de
pirate pourrait bien être à l'origine de toute cette catastrophe...
D'emblée on a l'impression d'aller voir un film pour
gosses, avec un zeste d'humour adulte (comme la série et comme le
premier film il y a 11 ans, déjà très second degré), mais en
réalité une fois devant on se rend compte qu'il n'en est rien !
Le film est peut-être destiné à un public enfantin, mais il
s'adresse surtout aux adultes ayant grandis avec le dessin-animé et
la culture des super-héros, des mangas et des films
d'action/science-fiction. Nous quoi !
Tout y passe ou presque : le post-apo, le
steampunk, le film de guerre, le film d'action, le film de
super-héros, le film métaphysique, la science-fiction, le
buddy-movie... et encore ce n'est qu'un survol ! Cette histoire
nous fait un gros clin d'oeil en direction des films Marvel Studios
dont nous sommes régulièrement abreuvés depuis des années,
hommage ou parodie chacun choisit mais l'effet est des plus réussis !
La bande-originale est assez discrète mais porte très bien l'action
à l'écran, on aura même la joie d'assister à une petite
rap-battle pour suivre la mode en cours, et les concepts de voyage
temporel, réalité alternative, univers imbriqués, altération de
la trame du réel et des lois physiques seront tous abordés et
illustrés de belle manière, avec beaucoup d'humour, un humour
justement couvrant les champs du burlesque comme du second degré et
de l'ironie, voir l'auto-dérision. Je ne vais pas vous en dire plus
pour ne pas trop vous spoiler (pas plus que l'affiche en tout cas),
simplement si vous avez des enfants ou bien toujours votre âme
d'enfant à vous, allez voir ce film tant qu'il est encore projeté
dans les salles, vous ressortirez peut-être un peu interloqués mais
en ayant passé un bon moment ! Un film pour la génération de
maintenant autant que pour celles des années '90-2000 (avec la
présence en V.F. de ''stars'' d'Internet comme Cyprien, Squeezie et
Natoo, et même de l'acteur Antonio Banderas himself dans le rôle du
terrible Steak Barbare), à apprécier sans conséquences mais
toujours avec plaisir. Ça aurait pu être mon coup de cœur du mois
tellement j'ai aimé !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne séance, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
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