Eh
oui il n'y a pas que les comics ou les mangas ou les bds ou les
jeux-vidéos ou... enfin il n'y a pas que des loisirs étiquetés
''100% Geek'' dans la vie. La vie c'est aussi parfois se replonger
avec plaisir et nostalgie dans les histoires de notre enfance, dans
les contes d'autrefois, et qui dit contes dit presque forcément
version Disney de ces contes.
Sorti
en 1959, le 20ème long-métrage d'animation des studios Walt Disney
Pictures a bercé de très nombreuses enfances, jusqu'à nos jours
sous de nouvelles versions, transcendant les générations et
demeurant un véritable chef-d’œuvre intemporel. Je ne vous ferai
pas l'affront de vous résumer l'histoire, tout le monde la connaît
en théorie et le réalisateur Clyde Geronimi, s'il n'est pas resté
dans la postérité par son nom, a au moins le mérite d'avoir livré
une solide performance avec son équipe et d'avoir su s'approprier
tout le merveilleux du conte d'origine de Charles Perrault (1697) ou
de la version des Frères Grimm par la suite (1812).
Mais
alors de quoi parler, si ce n'est de l'histoire ? Eh bien de
tout le reste !
La
Belle au Bois Dormant,
c'est un Disney dans la plus pure tradition. Une princesse en
détresse, menacée par les forces du Mal, un prince courageux et
valeureux destiné à la sauver et à l'épouser à la fin et où
tout finit bien. Si aujourd'hui beaucoup ont à cœur de critiquer ce
modèle, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une très belle
histoire, et par comparaison avec les autres du même genre...
Prenons un exemple : le prince.
- Dans Blanche Neige : Charmant n'a qu'un rôle anecdotique, arrivant à la fin pour embrasser sa belle, se contentant de la faire rêver de lui tout le reste du temps et ne participant aucunement à l'action de sauvetage.
- Dans Cendrillon : Le prince Anonyme Ier n'a aucune part à l'action lui non plus, certes il désire ardemment retrouver la belle demoiselle dont il est tombé éperdument amoureux et fait vivement rechercher dans tout le royaume. Mais ne se déplace pas, il préfère envoyer son Duc suer sang et eau à sa place pour lui ramener la belle.
- Dans La Petite Sirène : Par quel monstrueux coup de chance Eric parvient-il à sauver Ariel, ça on ne se saura probablement jamais. Complètement à côté de la plaque, hypnotisé par la méchante et prêt à l'épouser, sauvé par sa belle soupirante, atterrit avec un coup de bol de tous les diables sur une épave au hasard de la tempête et parvient à prendre par surprise Ursula pour la vaincre. Sans vraiment risquer sa vie finalement. Toutefois à la différence des deux précédents, il parvient bel et bien à sauver Ariel et il tue à lui tout seul les deux familiers de la méchante sorcière des mers. Un mouleux mais avec un zeste de talent.
Bref,
finalement les princes vaillants et forts ne sont pas toujours au
rendez-vous quand on y réfléchit bien. Et alors là on a Philippe,
le prince de La
Belle au Bois Dormant.
Tombé amoureux de la belle paysanne au premier regard, il n'hésite
pas à envoyer bouler le protocole et les projets royaux de son père
pour rompre son engagement avec une princesse qu'il n'a jamais vu et
partir épouser la beauté de la forêt. Quand il découvre que Rose
et Aurore ne font qu'une, séquestré par Maléfique, il s'évade
avec l'aide des trois bonnes fées et chevauche jusqu'au château
pour réveiller la princesse de son terrible envoûtement, affrontant
tous les périls lancés sur sa route par la sorcière. Il va même
jusqu'à risquer sa vie sans reculer ni faillir face à un dragon et
à son feu infernal, il en triomphe et se précipite aussitôt pour
sauver sa princesse promise. Un prince qui prend vraiment des risques
et met sa vie en jeu pour celle qu'il aime. Philippe EST le prince
qui fait rêver !
La
musique maintenant. L'ensemble du film est rythmé par la
bande-originale très inspirée du ballet homonyme de l'immortel
Tchaïkovski (a-t-il seulement manqué un seul chef-d’œuvre dans sa
vie ?), et les thèmes magnifiques nous emportent au cœur des
tourments comme des joies des personnages, chaque scène devient un
véritable petit morceau de tragédie théâtrale que l'on savoure
autant avec les yeux qu'avec les oreilles. La musique porte
véritablement le film, et l'on a parfois la sensation que c'est
l'animation qui s'adapte à la musique et non l'inverse. Les
chansons, fait assez unique chez Disney, ne sont pas très
nombreuses : on en compte surtout deux principales, celle du
début (et de la fin) et bien entendu le duo entre Aurore et Philippe
dans la forêt, ''J'en
ai rêvé''.
Et pourtant elles restent longtemps en mémoire, temps forts du film
autant que passages poétiques.
Je terminerai, non sur les personnages (je me permets
simplement d'indiquer qu'Aurore est ma princesse préférée entre
toutes, vibrante incarnation du romantisme à l'ancienne et de la
pureté si magique), mais plutôt sur l'animation elle-même. Un
travail de titan a encore une fois été fourni à l'époque par les
studios Disney, dessinateurs comme animateurs se sont creusés la
cervelle pour livrer un vrai joyaux de perfection. Les décors sont
magnifiques, féeriques, parfois même étonnamment réalistes,
ombrés et nuancés à la perfection, tandis que les personnages
s'animent et vivent par-dessus autant qu'à l'intérieur. C'est une
vraie merveille, un classique comme malheureusement on en fait plus
aujourd'hui, et qui maintient encore de nos jours la barre très
haute, référence du genre autant qu'aboutissement. Je crèverais
d'envie d'avoir la chance d'observer un cahier des charges du film,
des croquis, quelque chose de sa fabrication et conception... en
attendant on peut se permettre de voir, revoir et re-revoir (comme
disait la pub) ce grand classique immortel et trans-générationnel,
de le faire découvrir aux plus jeunes et de le maintenir vivant dans
nos cœurs et dans nos mémoires. Sa ressortie récente en DVD et
Blu-ray aide certainement !
Il s'agit de mon Disney préféré ex-æquo, et il me
tarde de vous parler de l'autre ! Mais en attendant : magic
is on !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne séance, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
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