Je
me suis longtemps demandé ce que pouvait donner une série dessinée
ET scénarisée presque entièrement par la super-star qu'est David
Finch. C'est donc armé de cette curiosité que je me suis procuré
patiemment les 11 numéros de la revue bimestrielle contenant cette
série, chez Semic, de Juillet 1998 à Mai 2000. Eh bien je sors de
cette lecture un rien déçu !
C'est
l'histoire d'une guerre ancestrale entre deux peuples, d'un côté
ceux que l'on pourrait qualifier d'anges, et de l'autre évidemment
ceux que l'on peut appeler des démons. Au centre de l'histoire, une
scientifique enquêtant sur les retombées de Tchernobyl et un soldat
lui servant de gardien, qui se retrouvent soudain projetés dans ce
monde magique et voient leur nature-même changer du tout au tout au
contact de ces énergies d'une autre dimension (ça rappelle un
certain film super-héroïque très actuel, non ?). Pris dans le
conflit, ils devront lutter pour rester en vie et échapper aux
pouvoirs redoutables d'un antique sorcier revenu à la vie en partie
par leur faute, ainsi que protéger la légitime héritière du trône
angélique. Leur quête les amène également à se demander s'ils
pourront un jour redevenir totalement humains, ou bien s'ils sont
condamnés à vivre entre deux mondes.
C'est
un résumé très succinct, je passe volontairement sous silence
certaines parties de l'intrigue et de son développement pour aller
directement à l'essentiel.
Ce
que l'on peut dire de cette série, c'est qu'elle est très bien
dessinée, c'est du grand art digne de la décennie '90. David Finch
est très en forme à cette époque, de même que ses collaborateurs
qui arriveront par la suite pour lui prêter main forte.
Dans
l'éternel débat sur la question : ''Quel est le mieux, une
série bien écrite ou une série bien dessinée ?'', Ascension
nous offre la preuve que l'on peut être un redoutable dessinateur
mais un piètre narrateur. La série de Finch est très belle,
graphiquement inventive et séduisante à plus d'un titre, mais
l'histoire n'est clairement pas à la hauteur, l'écrin magnifique
est vide de substance réelle pour l'alimenter. Une série
fantastique qui ne décolle pas vraiment, qui peine à maintenir
l'intérêt de son lecteur jusqu'au final. Parlons-en tiens du
final : déception la plus totale, frustration de voir le récit
terminer sur un cliffhanger que l'on pourrait qualifier de putassier
sans trop se mouiller. Difficultés en V.O. ? Revue ne se
vendant pas assez chez Semic comme chez Image ? Aucune idée, le
fait est que l'interruption se fait douloureusement sentir et que le
peu d'intérêt qui restait encore pour ce récit de plus en plus mal
équilibré et raconté s'évanouit totalement à la dernière page.
Grandement dommage, car il y avait beaucoup de potentiel au départ !
Ah, et j'allais oublier : vers le quatrième
numéro, il y a soudain toute une cohorte de dessinateurs différents,
le style commence tout de suite à s'en ressentir et les design,
parfois même les couleurs des personnages changent d'une page à
l'autre...
Donc mon conseil, ne vous donnez pas la peine de vous
procurer la série de Semic dans sa totalité, peut-être existe-t-il
en V.O. un album complet ou même une suite, qui sait.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
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