S’il
y a des sujets qui peuvent revenir de manière courante, on peut
sans trop de difficultés dire que la censure en fait partie. Elle
peut intervenir à de nombreux niveaux (dans les films, dans les
jeux vidéo, la littérature, etc.) et avec des effets plus ou moins
visibles (floutages, séquences coupées, écrans noirs, bipage des
mots vulgaires, etc.).
Cet
article traitera principalement de la censure dans les jeux-vidéo.
Comment se traduit-elle à l’écran ? Dans quels cadres
s’applique cette censure ?
Violence
et sang
On
peut définir cette censure en deux grandes catégories : la
violence pouvant être physique (sang, éviscération, etc.) et
morale (insulte, harcèlement, brimade...)
Dans
le cas de la violence physique, celle-ci est en règle générale
plus ou moins prévisible selon les catégories de jeu. Ainsi, on se
doute que dans les survival horror, le sang va couler à flots et que
les âmes sensibles auront intérêt à passer leur chemin. La
censure peut ainsi intervenir directement dans le cadre même du
gameplay (pas de sang, pas de tête qui explose lorsqu’on tire
dessus, etc.). Cette censure est plus pernicieuse car elle suivra le
joueur tout le long de la partie et elle peut ainsi avoir un réel
impact sur la sensation d’immersion. Dans un sens, c’est la
censure la plus ennuyante pour le joueur.
L’autre
censure s’appliquant à ce genre est l’altération, la
suppression de scènes (en règle générale des cut scenes).
L’action jugée trop violente ou gore peut ainsi être censurée
dans certains pays. Par exemple, une scène dans Until Dawn a
été censurée par un écran noir dans la version… japonaise (pour
une fois que la censure se fait dans l’autre sens !). En règle
générale, les scènes sont censurées lorsqu’elles sortent dans
d’autres pays que celui dont il est originaire. Le jeu est évalué
et ce sont les valeurs morales des personnes en charge qui vont plus
ou moins définir les limites à fixer et ainsi modifier le contenu
selon les critères qu’ils définiront.
A
noter par exemple que la censure peut être différente selon le
support que l’on utilise pour jouer. Exemple, la version pour
console de South Park est censurée en Europe mais sa version
pour PC ne l’est pas ! Il est aussi à souligner que c’est
Ubisoft qui a pris la décision de censurer certaines scènes du jeu
alors que le contenu avait été validé auparavant ! Ayant joué
au jeu sur console, j’ai pu voir cette censure à l’œuvre et au
vu de l’ensemble du jeu, ces scènes ne m’ont pas semblé être
plus choquantes que le reste du jeu surtout lorsque l’on connaît
l’univers déjanté de South Park. Un exemple de censure pas
forcément justifiée.
Contenu
sexuel
Lorsqu’un
jeu à trait de manière plus ou moins poussé avec la sexualité, la
pornographie, l’ombre de la censure se fait encore plus présente
que jamais. Car si l’appréciation d’une scène violente, gore,
se fait selon le ressenti de la personne, le cas des scènes
sexuelles doit prendre en compte une donnée supplémentaire :
la loi !
On
connaît ainsi les traditionnelles mosaïques qui floutent les
parties génitales dans les jeux hentaï japonais mais également
dans leurs films pornographiques. Des moyens plus ou moins détournés
ont ainsi été employés afin de s’en affranchir en partie
notamment avec le fétichisme des tentacules.
Les
jeux hentaï, ou eroge, traduits notamment en anglais se retrouvent
ainsi dé-censurés car la loi en Europe et aux États-Unis ne floute
pas les parties stratégiques.
De
même, certains jeux très éloignés du genre érotique, d’avoir
certaines de leurs séquences à caractère érotique supprimées
pour diverses raisons. C’est le cas de Beyond
Two Souls notamment où des scènes de nudité ont été
effacées afin que le jeu soit classifié 16+ et non 18+ afin de
toucher un plus large public. C’est également le cas de certains
jeux, qui à la base sont des visual novel érotiques, dont le
contenu pornographique est supprimé afin d’atteindre le même
objectif.
Le
gameplay peut également être également modifié de manière plus
ou moins notable (mini jeux édulcorés, floutage, etc.).
Conclusion
La
censure est un élément qui peut répondre à différentes
contraintes (public, loi, etc.). S’il est vrai que le système de
classification PEGI peut permettre d’annoncer la couleur, il
restreint également par ce biais le public pouvant y jouer et ainsi
le chiffre d’affaire. Le principal problème de la censure est que
le joueur n’a pas son mot à dire et doit se soumettre à une
décision où il n’a eu aucune influence. Les répercussions de la
censure peuvent être multiples, principalement financières avec des
ventes moindres, mais cela également joue sur la publicité du jeu,
de son image ainsi que celle de l’éditeur auprès du public.
Il
existe cependant des moyens permettant aux joueurs de contourner la
censure. Notamment par le biais de patchs ou encore en proposant deux
modes de jeu, l’un censuré, l’autre pas, ou bien encore en
achetant le jeu d’origine. Par le biais d’Internet, il est tout à
fait possible de visionner les scènes en non-censurées -> c’est
d’ailleurs ce que j’ai fait, après avoir fini South Park :
le bâton de la vérité.
Au
final, la prise de décision reste entre les mains du consommateur. A
lui de juger si les modifications apportées sont acceptables ou pas.
Si cet article vous a plu ou déplu, merci de le faire
savoir dans les commentaires et de le partager ! Le débat reste
toujours ouvert, et les nouvelles idées sont toujours les
bienvenues ! Merci en tout cas de nous avoir suivi jusqu'à la
fin, et rendez-vous une prochaine fois pour un autre sujet !
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