Que valent les
arlésiennes Final Fantasy XV et The Last Guardian ?
Moment historique dans
le milieu du jeu-vidéo. Récemment sont sortis deux grosses
arlésiennes à seulement 8 jours d’intervalle : mardi 29
Novembre dernier sortait Final Fantasy XV, projet tumultueux
de l’éditeur japonais Square Enix annoncé sous le nom Final
Fantasy Versus XIII il y a de cela plus de dix ans, lors de l’E3
2006. The Last Guardian est quant à lui sorti mercredi
dernier, le 7 Décembre. Produit en interne par Sony avec le
talentueux Fumito Ueda (dont nous avons déjà parlé lors d’une
émission consacrée à ses deux œuvres précédentes Ico et
Shadow of the Colossus) ce jeu fut pour la première fois
dévoilé à l’E3 2009.
Il n’est pas rare que
des projets prennent du retard dans le monde fou du jeu-vidéo, mais
que des délais aussi longs se passent entre l’annonce et la sortie
effective est quand même assez exceptionnel. Qui plus est pour deux
parangons du jeu japonais, témoins vivants des déboires de cette
industrie, qui suscitaient énormément d’attentes auprès des fans
et connaisseurs de tous poils.
Alors ? Verdicts ?
S'il est bien sur encore
un peu tôt pour mesurer l’impact de ces jeux avec suffisamment de
recul, les critiques à vif nous donnent déjà un bon aperçu.
Final Fantasy XV a
été globalement acclamé pour son retour aux sources après le
controversé Final Fantasy XIII, mais il accuse aussi un
développement chaotique qui le rend incohérent dans son contenu,
avec notamment de gros manquements dans l’intrigue rendant celle-ci
peu claire. Pour un jeu de rôle c’est hélas un comble. Mais le
système de jeu addictif et les personnages principaux attachants
encouragent les joueurs à s’accrocher. Et celui-ci s’avère
suffisamment généreux sans tomber dans le fan-service pour combler
les fans. Quant à savoir si il réussira à glaner de nouveaux
joueurs en dehors du cercle d’afficionados, il est encore difficile
de le savoir.
Dans un tout autre genre,
celui de la plate-forme/énigme, The Last Guardian est un jeu
beaucoup plus de niche, mais extrêmement attendu des hardcore
gamers. N'y allons pas par quatre chemin : il s’agit d’un
véritable jeu de Ueda, dans la droite lignée de ses ancêtres. Des
jeux épurés qui laissent beaucoup à l’interprétation du joueur
et à son affect. Et si ceux-ci ont toujours eu des tares techniques
plus ou moins gênantes, ils sont si uniques en leur genre, ils ont
tellement inspiré de créateurs de l’industrie, tellement marqué
les esprits des joueurs et des journalistes qu’il y a souvent
consensus autour de ce que d’aucun nomme les premières œuvres du
jeu-vidéo.
The Last Guardian
et Final Fantasy XV, à bien des égards, portent les
stigmates de leur développement fleuve. Mais au-delà du plaisir
ludique qu’ils peuvent apporter, ce sont avant tout des œuvres
fascinantes dans ce qu’elles représentent de la difficulté
aujourd’hui d’accoucher d’un projet d’envergure ambitieux et
singulier comme seuls les japonais arrivent encore à nous
émerveiller avec.
Pour peu que l’on
s’intéresse au jeu-vidéo et à son histoire, ce sont
indubitablement deux médiums auxquels il faut un jour s’essayer.
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