Nous
y voilà, on l’a vu, le dernier Spider-Man. Pour la troisième
fois, on retrouve Peter dans une nouvelle aventure sans liens avec
les autres. Avant cela, les bandes-annonces nous ont vendu le nouveau
Jumanji (qui fait extrêmement peur et pas dans le bon sens).
Et encore avant est sortie une nouvelle version de La Momie.
Le phénomène n’est pas inhabituel à notre époque, on reprend
une vieille licence (vieille dans une certaine mesure) et on la remet
aux goûts du jour. Le tout sera un peu plus… et un peu moins…
enfin mieux quoi ! (En théorie tout du moins). On précise à
l’oral que c’est un reboot et voilà le tour est joué. Alors
peut-on se permettre de redémarrer indéfiniment une licence pour
des raisons de marketing, une remise au goût du jour, ou tout
simplement parce qu’un auteur a une autre vision ? Le
spectateur ne se lassera-t-il jamais ? Après tout il est fan
(ou non), et dans tout les cas payera pour voir le film un moment où
l’autre (cinéma, DVD, VOD, ou télévision). L’objet d’étude
tiendra sur trois horizons, l’historique, suivi de très près d’un
point de vue global de la geekosphere, pour finir par le reboot au
cinéma.
Historiquement
c’est fréquent. Que se soient les premières histoires orales,
racontées au coin du feu à une époque où l’écriture n’existait
pas, ou que se soient les premiers ouvrages écrits, chaque histoire
tient à la version du conteur. D’autant plus que les littéraires
ne s’en cachent pas ; pour trouver l’inspiration, il faut
avoir déjà eu la passion de la lecture. En effet, chacun trouve
l’inspiration dans ce que d’autres ont déjà fait. Bien que l’on
ne puisse pas vraiment parler de reboot pour les romans, les
réécritures existent, mais présentent peu d’intérêts. Les
prémices du concept peuvent se retrouver ici dans le brouillard de
la nuit !
Le
théâtre vient ensuite (ou peut-être en même temps, l’écriture
date de l’antiquité comme le théâtre). Pour chaque œuvre le
texte ne change pas entre les représentations, mais c’est la
troupe qui fait varier la tonalité et l’ambiance de la scène. On
peut ainsi voir trente fois la même pièce (réalisée par des
troupes différentes), dans notre cœur la meilleure version restera
celle de notre choix. Si le terme reboot n’existait dans ces temps
anciens, le concept était bien présent.
Côté
comics (on passe à une époque bien plus moderne), les experts de
Radiophogeek sont formels : on peut raconter plusieurs fois la
même histoire en changeant quelques éléments. D’ailleurs, dans
la Radiophocave, on entend souvent parler du run de tel ou tel auteur
par rapport à un autre et ce concernant la même histoire. À chaque
fois on peut faire table rase du passé et reprendre la genèse du
héros pour une version complète inédite. Cela ne semble pas
choquer les amateurs et leur laisse même le choix d’échanger sur
la meilleure version (s’ils ont la patience et la passion pour tout
lire).
Les
jeux-vidéo ne font pas exception à la loi du reboot, l’exemple
d’excellence est Tomb Raider, avec son troisième reboot en
2013 (on pourrait presque dire quatrième en comptant L’ange des
ténèbres). À la première génération, on retrouve cinq
épisodes qui se suivent plus ou moins. Puis vient L’ange des
ténèbres (oups boulette le public n’aime pas, on oublie) !
En génération deux, on retrouve trois épisodes (Tomb Raider
legend, Anniversary et Underworld). Enfin en
troisième génération, pour le moment deux épisodes (Tomb
Raider 2013 et Rise of Tomb Raider, sans compter les deux
épisodes intitulés Lara Croft). Ici la deuxième génération
change surtout le gameplay et les graphismes quand dans la dernière
les changements sont plus larges (gameplay, scénario, etc.). Si on
trouve un couac entre la génération un et deux, cela ne pose pas de
vrais problèmes dans le sens où l’épisode est à part et complet
en lui-même (scénaristiquement).
Devant
tant de réécritures dans tous les domaines le cinéma ne pouvait
que nous proposer le reboot de films ou séries cinématographiques à
succès. Les spectateurs se lasseront-ils ? C’est fort
possible, il n’y a qu’à voir Star Wars VII (c’est un
reboot ça ? On dirait un peu quand même non ? Bon OK pas
celui là !), le futur Jumanji ou encore La Momie,
qui au final ne rend pas aussi bien que la première trilogie. Il est
là difficile de faire de bons reboots sans tomber dans l’excès.
Bien sûr comme toujours, il reste le spectateur et son vécu,
peut-être que les générations actuelles considéreront La Momie
2017 comme référence. Aïe, non ! On ne peut pas nous
enlever la version de 1999. Mais si, dit l’ancien, celle de 99 nous
a bien enlevé celle de 1932 ! (WHAOU y’a même une version en
noir et blanc, muet de 1913, là c’est plus un reboot c’est un
dépoussiérage total).
Pourtant
il peut y avoir du bon, les trois premiers Spider-Man
(2002-2007) n’étaient pas si bien (or la prouesse de mettre ce
héros sur grand écran). Alors que les Amazing (2012-2014)
c’était du sérieux, si seulement tout n’avait pas été
question d’argent on aurait eu la suite des aventures de cet
Amazing Spider-Man. Mais non, on repart pour une nouvelle
version. Déçu ? Oui car peu d’années (3 ans) séparent les
versions, et que la précédente n’est pas terminée (Amazing 2
se termine sur l’annonce d’une suite évidente).
Au
final on en vient toujours à la même conclusion, des reboots
pourquoi pas ? Oui, si assez de temps sépare les versions et
surtout si chaque génération a une fin qui la rend complète et
suffisante. Le modèle est donné par la trilogie du The Dark
Knigth, on pourra critiquer le dernier film, mais il y a un
début, un milieu et une fin. C’est l’indispensable condition.
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Piste
de réflexion : Ce Reboot qui m’a déçu. Ce reboot qui fait
du bien.
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