samedi 23 novembre 2024

Amazing Spider-Man par David Michelinie et Erik Larsen omnibus (Panini Comics - Juillet 2024)


Quand vous vous appelez Peter Parker, et que votre alter-ego n'est autre que le sympathique Spider-Man, vous vous traînez forcément une certaine malchance et un bagage émotionnel gros comme une maison. Mais, à mesure que vous affrontez les épreuves que la vie s'acharne à placer sur votre chemin, vous en sortez grandi et mieux entouré que jamais. En principe.


Même s'il est marié à la superbe Mary Jane, qui connaît le succès depuis qu'elle joue l'un des rôles principaux dans un soap-opera télévisé, et que cette dernière le soutiendra toujours coûte que coûte dans les moments de doute comme dans les joies les plus infimes, Peter doit tout de même compter avec le retour de pas mal de ses anciennes connaissances dernièrement. Par exemple, Felicia Hardy vient de débarquer à nouveau dans sa vie, au bras de Flash Thompson, qui de son côté ignore totalement que sa nouvelle petite-amie fabuleuse n'est autre que la Chatte Noire, criminelle repentie mais extrêmement amoureuse de l'Homme-Araignée.


Le plan de Felicia est assez simple au fond : Peter lui a brisé le cœur, alors elle va briser celui de l'un de ses meilleurs amis, avant de s'acharner à lui prouver qu'il a fait une grosse erreur en se mariant avec MJ et qu'il aurait mieux fait de la choisir elle ! Sur le papier, aucun problème pour une séductrice et croqueuse d'hommes comme Felicia, d'autant que Flash reste un grand simplet incapable d'imaginer sa fourberie. Ce que la Chatte Noire ne pouvait prévoir, en revanche, c'est que MJ ne céderait aucun pouce de terrain malgré les menaces à son encontre, et que Flash Thompson se révélerait bien plus attrayant qu'attendu lorsqu'on lui laisse l'occasion de démontrer ses talents chevaleresques.


Si seulement il n'y avait que des intrigues amoureuses autour de Peter, il en serait sans doute comblé ! Malheureusement, Spider-Man doit aussi négocier avec le retour, une fois de plus, de l’infatigable Venom dans les environs, et une énième bataille sans merci qui s'annonce entre les deux hommes-araignées que tout oppose. En plus, Mary Jane de son côté est de nouveau la cible du harcèlement de Jonathan Caesar, tout juste sorti de prison et pas du tout soigné de son obsession maladive pour elle. Le magnat immobilier envoie à nouveau ses sbires faire la chasse à toute personne partageant de près ou de loin la vie de son idole, ce qui inclus Spider-Man puisqu'il s'ingénie à sauver la belle rousse à chaque tentative d'enlèvement.


Grâce à un habile stratagème, le Tisseur parvient à retourner ses différents ennemis du moments les uns contre les autres et à faire en sorte qu'ils se neutralisent réciproquement, Eddie Brock repartant en prison sans son précieux symbiote laissé pour mort. Quant à MJ, elle ira en personne dire deux mots à Caesar et mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes entre eux, mais elle ne pouvait pas prévoir l'intervention d'un nouveau joueur dans la partie, lui aussi fan inconditionnel de la belle rousse et peu désireux de la laisser lui échapper...


Cela fait déjà pas mal de problèmes à résoudre, mine de rien, mais il reste encore de la place sur l'agenda très chargé de Spider-Man, alors pourquoi ne pas en profiter ? Depuis quelques temps, le Docteur Octopus prend un malin plaisir à recontacter ses anciennes relations criminelles pour les pousser à revenir à lui et à reformer, tous ensemble, les Sinister Six dans le but avoué de conquérir le monde à l'aide d'une menace de premier plan. Si Electro, Mysterio, le Vautour et le Super-Bouffon répondent bien présents avec grand plaisir, ce n'est pas le cas de l'Homme-Sable qui nécessitera une petite menace supplémentaire pour le faire rentrer dans le rang. Combien de temps ce chantage atroce tiendra-t-il, là est toute la question. En attendant, Baker ne peut que courber l'échine et faire ce que l'on attend de lui, malgré ses réserves.


A peine débarrassé du groupe formé par ses plus terribles adversaires, Spider-Man doit une fois de plus affronter Venom qui vient de se reconstituer et de s'évader de prison pour le duel final ! Seuls, isolés sur une île désertée depuis un accident minier, les deux combattants vont tout donner pour l'emporter, l'un pour survivre, l'autre pour tuer. Au beau milieu de la jungle et alors qu'il subit la traque impitoyable de Venom, Peter a soudain une nouvelle idée de génie et parvient à simuler sa propre mort aux yeux de son ennemi, qui décide alors le sourire aux lèvres de profiter pleinement de sa nouvelle vie de tranquillité.


De retour à New York, c'est cette fois contre le Caméléon et sa nouvelle petite bande de malfrats que Spider-Man devra se frotter, mais sans ses pouvoirs à cause d'une machine conçue par le malfaiteur métamorphe. Aidé de la Chatte Noire sur ce coup, Peter ne s'en sort que de justesse par là aussi un habile retournement de situation, tandis que Felicia perd ses propres capacités surhumaines semble-t-il définitivement ! Les deux alliés de circonstances décident d'en rester là et de garder le secret l'un sur l'autre auprès de leurs proches, Felicia voulant finalement tenter sa chance avec Flash qui n'est pas si mal à ses yeux. La hache de guerre est donc officiellement enterrée entre les deux amants d'antan, et chacun va retrouver la précieuse compagnie de son être cher.


Seulement, Spider-Man commence à devenir une sérieuse épine dans le pied d'un gros joueur : Justin Hammer, multimilliardaire retors et fournisseur d'armes et de costumes high-tech à de nombreux super-vilains. C'en est au point où Hammer décide de faire appel au Rhino puis à Boomerang pour éliminer Spider-Man et ce nouveau justicier se faisant appeler Cardiac qui prennent un malin plaisir à s'attaquer à ses entreprises illégales et fort juteuses. Mais rien ne semble en mesure d'arrêter les héros sur leur lancée, et Hammer finit par abandonner ses projets les concernant, du moins pour le moment, tant que rien ne permet de remonter jusqu'à lui.


Enfin, cinq des membres des Sinister Six ont très mal digéré la trahison du Docteur Octopus précédemment, et s'entendent alors pour le retrouver et lui faire payer le prix de son infamie. Mais ce n'était qu'une nouvelle ruse pour réunir l'équipe autour de son leader naturel, dans le but cette fois-ci de s'emparer d'armes ultra-perfectionnées dans une autre dimension et de revenir à New York pour y semer le chaos et la désolation. Avec ses tentacules en adamantium, plus dangereux que jamais, Otto semble bien proche de la victoire au bout du compte, car même Hulk ne peut rivaliser en face à face. Il faudra l'aide de Ghost Rider, de Deathlok et du Somnambule pour enfin arrêter les méchants et mettre Octavius hors d'état de nuire, peut-être pour de bon cette fois-ci.


Et pour conclure en beauté, c'est désormais à Alistair Smythe d'entrer en scène avec toute une armée d'Anti-Araignées conçus sur mesure pour s'en prendre à la fois à Spider-Man et à Jonah Jameson, les deux personnes responsables de la mort de son père et de son obsession maladive pour ses machines. Guéri de son handicap, Alistair place l'Homme-Araignée face à un grave cas de conscience : soit il tente de l'arrêter directement au prix d'un combat épique, soit il parcourt toute la ville à la recherche des Anti-Araignées envoyés s'en prendre aux proches de Jameson et de Peter. Autant dire que non seulement la nuit va être longue, mais surtout que Spider-Man ne rigole plus, et Smythe en sera quitte pour ses frais !


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Nous sommes ici en présence du second omnibus consacré au long run de David Michelinie sur la série principale Amazing Spider-Man, couvrant cette fois-ci le tout début des années '90, avant le départ fracassant des dessinateurs-rois de Marvel pour fonder Image en directe concurrence. Erik Larsen prend le relais de Todd MacFarlane dans un style graphiquement très proche du précédent, reprenant et même améliorant à sa façon les gimmicks inventés par le futur créateur de Spawn.


Si vous avez lu cet omnibus, vous savez que j'ai passé sous silence durant ce long résumé certains chapitres qui étaient pourtant bien dessinés aussi par Erik Larsen, mais qui figuraient déjà au sommaire du premier volume, inutile donc d'en reparler. Marvel et Panini ont décidé de garder ces épisodes en doublon pour que la continuité se fasse plus simple à suivre d'un dessinateur à l'autre, et de ce fait le seul vrai facteur immuable est la présence de David Michelinie au scénario, et je m'en réjouis totalement.


Je ne vais pas reprendre point par point tout ce que j'avais déjà pu développer dans mon article sur le premier omnibus de ce run d'exception, mais je rappellerai simplement que le travail formidable de Michelinie pour briser les clichés de son époque, notamment concernant la position des femmes dans l'entourage des super-héros, a fait des merveilles et nous a offert des héroïnes du quotidien fortes et imbattables elles aussi à leur façon, soutiens de toujours comme rivales acharnées.


Erik Larsen partira ensuite faire voguer sa propre galère, puis il reviendra chez Marvel quelques années plus tard pour reprendre la série Spider-Man lancée par MacFarlane lui-même en son temps, où il mettra son expérience des récits d'action pure et dure au service de l'éditeur dans un style qui lui est propre. La qualité de l'histoire n'est clairement pas la même, et clairement pas au niveau du scénario développé par Michelinie, mais ça reste un bon défouloir et c'est agréable à l’œil la plupart du temps. On sent que le dessinateur vedette est devenu un conteur à sa façon et qu'il éprouve le besoin de s'exercer pour perfectionner son nouveau talent, quitte à revenir chez Marvel à plusieurs reprises par la suite, toujours sur les aventures de Spider-Man pour quelques numéros par-ci par-là.


Je terminerai, une fois n'est pas coutume, en vous parlant d'une expérience personnelle concernant le contenu de cet omnibus. J'avais dans ma collection depuis un bon bout de temps un vieil exemplaire de la revue française Strange, contenant un épisode que j'avais adoré et que j'ai lu et relu encore et encore tellement j'étais fasciné. Et bien cet épisode se trouve collecté ici dans cet omnibus par Panini, il s'agit de celui où le gentleman-cambrioleur vieillissant Black Fox fait son grand retour à New York pour y dérober un énorme diamant, se mettant à dos non seulement le Tisseur mais surtout le terrible Docteur Fatalis, à qui il a volé sans le savoir une de ses plus précieuses possessions. Je me rappelais du combat incroyable qui s'en suivait entre Spider-Man et Fatalis, et c'est avec un immense bonheur que j'ai pu retrouver tout cela en qualité supérieure et surtout que j'ai pu enfin associer un nom à cette histoire de folie, celui de David Michelinie, illustre inconnu pour moi quand je parcourais mon Strange fiévreusement étant plus jeune et moins expérimenté.


Comme quoi, on tombe parfois sur des petites pépites du passé comme ça en lisant au hasard et en ne se rendant pas forcément compte tout de suite de la valeur des histoires que l'on possède et accumule avec patience et application. Certains détails seront à jamais inexpliqués, quand d'autres trouveront enfin une signification toute particulière et entière bien des années après, au fil des rééditions. Je suis très content et reconnaissant à Panini/Marvel de m'avoir fait revivre ce moment d'émotion, qui me permet de rentabiliser cet omnibus sans problème, du moins sentimentalement parlant !


La suite du programme, si Panini reste conforme aux parutions V.O. de Marvel, ça devrait être le passage de Mark Bagley sur Amazing Spider-Man toujours aux côtés de David Michelinie aux manettes, et ça aussi j'ai très très hâte de le découvrir même si certains récits sont d'ores et déjà devenus légendaires dans d'autres collections (Maximum Carnage, par exemple). Je vous invite à patienter quelques mois le temps que tout cela se fasse, vous me retrouverez sans faillir fidèle au poste et toujours avec grand plaisir !


Au fait, que pensez-vous de la couverture collector de cet omnibus ? Je la trouve personnellement bien plus réussie et impactante que celle choisie pour l'édition régulière, peut-être parce qu'il y a ce charme désuet qui y est attaché, ou bien parce que Panini nous offre à cette occasion un effet vernis sélectif et relief qui en jette pas mal au sein d'une bibliothèque bien garnie !


Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

 

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