mardi 5 mars 2019

X-Men - Le chant du Phénix (Panini Comics - Octobre 2018)


Le Phénix est de retour. Mais quelque chose ne va pas, il est morcelé, incomplet. Après avoir essuyé une attaque des Shi'ars, il se dirige droit sur la Terre comme poussé par un appétit irrésistible et féroce, un besoin de se rassembler, de vivre de nouveau... et pour cela, il va chercher un hôte capable de l'accueillir et de lui offrir le pouvoir absolu. Cet hôte, c'est bien sûr Jean Grey, autrefois grand avatar du Phénix capable de décimer des milliards de vies en un battement de cœur. Mais Jean est morte à présent, tuée par un imposteur après un admirable sacrifice pour sauver le monde une fois de plus. Enterrée, elle repose désormais en paix, ayant également poussé son ancien mari et compagnon d'arme Scott Summers à en faire autant et à vivre sa propre vie avec une autre, Emma Frost. Mais tout cela, le Phénix l'ignore volontairement. Après tout, pour une entité toute puissante comme lui, qu'est-ce que le vulgaire voile séparant la Vie de la Mort ? Ramenant le corps de Jean à la vie, il l'investit et en fait son avatar funeste, prêt à brûler de nouveau tout ce qui menace le cosmos dont il est issu. Grâce à Wolverine, les X-Men sont sur le pied de guerre et suivent le Phénix à la trace sur toute la surface de la planète, jusqu'à pouvoir l'affronter sur les terres désolées de l'Arctique où il a trouvé refuge. Le Phénix draine l'énergie autour de lui afin de se renforcer, de consumer de plus belle... mais très vite la réalité le rattrape et il se rend bien compte qu'il habite un corps censé avoir disparu, qu'il a ramené un être défunt de l'au-delà et qu'il bouleverse les lois naturelles. Alors le Phénix accepte de disparaître à nouveau, quittant son avatar favori, et regagnant les profondeurs de l'espace tandis que sur Terre nos héros soulagés se demandent quand aura lieu leur ultime confrontation avec cette force cosmique...
Et justement, les sœurs Stepford, aussi appelées Cuckoos, semblent toutes désignées pour accueillir de nouveau la force Phénix en elles et elles se retrouvent alors possédées et mues par un puissant désir de se rendre à un endroit bien précis : le Monde, terrain de jeu génétique du Docteur Sublime, ennemi de toute forme de vie mutante sur la planète. Sublime révèle à travers un programme informatique de sauvegarde de son esprit qu'il a conçu une immense machine capable de traiter, d'assimiler et d'utiliser la force Phénix afin de détruire tous les mutants d'une simple rafale télépathique à échelle mondiale. Pour cela, il a accompli une horreur que bien peu auraient envisagé : il a prélevé des ovules sur Emma Frost lors d'un précédent affrontement et les a développé avec des formes de vie artificielles calquées sur les Cuckoos, et tel l'oiseau dont elles tirent leur nom trois d'entre elles ont été envoyées chez les X-Men afin de les parasiter et d'obtenir le plus d'informations et de puissance possible dans l'idée d'accomplir le grand dessein de leur créateur. Enfin réunies avec leur millier de sœurs endormies, les trois ados télépathes voient leurs pouvoirs décuplés par celui du Phénix en elles, tandis que les X-Men font tout leur possible afin de les arrêter et de désactiver la machine de Sublime avant qu'elles n'aillent trop loin en tentant de maîtriser la puissance qui est la leur désormais. C'est finalement in extremis et grâce à Emma Frost que viendra le salut, car la belle de diamant parvient à déconnecter les esprits de ses filles et permet ainsi à ses trois éveillées de disperser le Phénix entre elles, afin de le sceller dans leur cœur et dans leurs esprits pour toujours. A présent incapables de ressentir quoi que ce soit, les Cuckoos regagnent les rangs des X-Men, qui se demandent s'ils ont vraiment tout fait pour le mieux... ou bien s'ils n'ont pas condamnés trois jeunes filles à une bien triste existence, seules rescapées du massacre.

Que dire à part que c'est vraiment magnifique, sublime même oserais-je dire sans jeu de mots, car l'histoire autant que les dessins sont en telle osmose que la lecture en devient un véritable plaisir à consommer sans modération et sans interruption ! Les couvertures de Marc Silvestri sont proprement splendides et fourmillent de détails comme toujours avec son style si précis, et les intérieurs par Tyler Kirkham et Greg Land laissent sans voix tant ils touchent à la perfection par leurs couleurs et leurs formes si belles et harmonieuses. De cette période j'ai rarement lu une aussi belle histoire des X-Men, dans tous les sens du terme, même si le scénario de Greg Pak souffre de quelques longueurs et parfois d'un langage un peu trop simpliste voir familier, surtout dans la première des deux histoires, Endsong, pourtant la plus poignante des deux car celle où le lecteur comme les héros sont forcés de faire à nouveau leurs adieux à un personnage que tous aiment et regrettent. Warsong place la barre un rien plus bas niveau intensité en réutilisant les ficelles secondaires de sa grande sœur, mais à la lecture conjointe des deux histoires il en ressort un tel sentiment de joie d'avoir assisté à une prouesse épique de nos héros qu'il sera difficile de méjuger de la qualité globale. L'album que nous sert ici Panini est également très soigné, la collection Marvel Deluxe était effectivement le choix idéal pour cette édition et les choses sont très bien faites une fois encore, comme quoi avec de la volonté et quelques efforts on peut tout accomplir !
Je vous conseille donc grandement cette lecture, qui se place légèrement avant le run de Mike Carey avec la série X-Men Legacy portée sur les aventures de l'équipe de Malicia, ici totalement absente d'ailleurs. S'il reste des exemplaires disponibles par chez vous, sautez dessus surtout si vous aimez les mutants et les X-Men de Grant Morrison à l'époque de New X-Men, une série de qualité qui n'est pas si lointaine...

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

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