Aaah, qu'il était bon le temps du début des années 2000, quand nous pouvions encore nous poser tranquillement devant le poste de télévision sans être dégoûtés par la programmation. Des matinées de dessins-animés avec des petits-déjeuners étirés sur plusieurs heures pour ne rien rater, jusqu'aux soirées moites de peur devant les séries à suspense une fois la nuit tombée, seul chez soi... tout cela semble de nos jours soit avoir disparu soit s'être passablement dégradé. Souvenons-nous donc d'une des meilleures séries de l'époque, une sitcom pour être plus exact (série dont les épisodes font environ 20 minutes et à vocation plutôt comique) qui a bercé l'enfance et l'adolescence de toute une génération, dont je fais partie. Je veux bien sûr parler de l'excellente Malcolm, créée par Linwood Boomer pour la Fox en VO et diffusée sur M6 par chez nous.
Qui a oublié cette famille absolument délirante ? Les deux parents, Hal et Loïs, aux caractères diamétralement opposés mais éperdument amoureux l'un de l'autre, Hal (Brian Cranston) le père irresponsable et atteint d'une légère folie progressive, et Loïs (Jane Kaczmarek) la grande méchante mère autoritaire et colérique. Les garçons, Francis (Christopher Kennedy Masterson) l'aîné qui a déjà fait les pires bêtises du monde et entreprend méthodiquement de rater sa vie dans les moindres détails dans le seul but de faire souffrir sa mère, mais qui reçoit cependant tout l'amour de son père. Reese (Justin Berfield), la brute de base que beaucoup ont du connaître dans la cour de récré, sans cervelle et presque sans morale, mais entièrement dévoué à sa famille. Dewey (Erik Per Sullivan), le petit blondinet au faciès aussi adorable que sa voix, mais à l'esprit pervers et avide de vengeance pour tous les mauvais traitements que ses frères lui ont infligé toute sa vie, petit génie de la musique dont il faut se méfier sous ses airs tendres. Jamie (James et Lukas Rodriguez), le dernier-né arrivant en cours de série, bébé agité et aimant faire tourner en bourrique son petit monde, expert en manipulation sentimentale déjà si jeune.
Et bien sûr, la star de la série, évidemment Malcolm (Frankie Muniz) le frère du milieu, surdoué confinant au génie pur coincé dans une famille médiocre et aspirant à de plus hautes ambitions, constamment en train de râler pour un oui ou pour un non, remettant toujours en cause l'ordre établi et persuadé que l'ensemble du monde le déteste et veut le faire souffrir parce qu'il est plus intelligent que les autres. Doté d'un égo aussi gros que son cerveau, Malcolm sera celui par qui nous suivrons les différentes aventures de cette famille-catastrophe au grand coeur. Au fil des épisodes et des saisons, nous le verrons évoluer petit à petit et devenir tantôt un adolescent dépressif tantôt un remarquable exemple d'intégrité, quand il ne cherche pas bien entendu à améliorer son propre confort et à attirer l'attention. Il y aura des histoires d'amitié, d'amour, de valeurs, d'apprentissage, d'espoirs et de désillusions, bref l'histoire de la vie, légèrement extrême par moments.
''Life is unfaiiir...''
Malcolm, c'est aussi une pléiade de personnages secondaires qui donnent du piment aux intrigues multiples qui se développent dans tous les sens à chaque épisode. Des personnages jamais sous-traités, ayant toujours leur importance et leur signification dans la vie bien étrange de Malcolm et de sa famille. Et, qu'on se le dise, parfois c'était juste pour voir un de ces fameux personnages faire l'imbécile et traverser des galères monumentales que l'on attendait l'épisode du jour ! Mais tous sont à la fois drôles et touchants, délirants ou tristes voir tragiques parfois.
Dans cette série, rien n'est jamais laissé au hasard, il y a un formidable travail du scénario sur l'ensemble des 7 saisons qu'elle comporte. Tout se recoupe, tout est lié d'une façon ou d'une autre, et le final magistral de la saison 7 vous permettra d'apprécier à sa juste valeur la totalité des épreuves traversées par Malcolm en en découvrant enfin le sens caché.
Cette sitcom est aussi un portrait plutôt réaliste de la vie de famille, avec les galères du quotidien, les épreuves, les difficultés tant financières qu'affectives, les relations fraternelles comme celles conflictuelles avec les parents, etc. Vous trouverez un grand soucis du détail dans cette représentation, avec peut-être un zeste d'ironie et de critique mordante d'un système qui déraille un peu trop souvent. De grandes questions sont abordées, comme que faire de sa vie une fois que l'on sera grand et que l'on aura plus les parents sur le dos, comment s'en sortir lorsqu'on est un enfant à part, savoir reconnaître les qualités présentes en chacun de nous, aller au-delà des préjugés, défendre les bonnes valeurs et les causes justes, se remettre en question lorsqu'il le faut tout en protégeant ses convictions, etc. Il y a plusieurs niveaux de lecture pour chaque situation, chaque épisode et chaque personnage, à vous de vous exercer à les remarquer et à les comprendre. Vous pouvez cependant très bien vous arrêter au premier plan, l'humour et les situations absurdes, c'est ce qui fait en priorité le charme de la série après tout.
Malcolm, c'est surtout un exemple parfaitement réussi de série qui a su se maintenir au top durant 7 saisons et s'arrêter lorsqu'il le fallait, au lieu de connaître une période de déchéance comme beaucoup actuellement.
Alors, si j'ai réussi à vous donner envie de découvrir ou de re-découvrir l'ensemble de cette sitcom, merveille d'écriture, eh bien n'hésitez pas et sautez sur l'occasion, les épisodes sont aisément trouvables sous divers formats et supports !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis, bien que j'espère cette fois que personne ne détestera, et j'attends de vous retrouver bientôt pour un prochain article !
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