Après
un troisième tome consacré à l'événement magistral que fut Le
Trône d'Atlantide,
Urban nous offre un tome 4 nous présentant les premiers numéros de
la série Justice
League of America,
regroupée avec sa grande sœur pour des raisons assez logiques en
termes d'arguments de vente et de place disponible dans le catalogue.
Cette nouvelle série démarre un peu en parallèle du tome 3 de la
Ligue de Justice que l'on connaît, et nous fait découvrir la
réaction du gouvernement Américain devant l'apparition de ces êtres
à pouvoirs qui peuvent être capables de très bonnes comme de très
mauvaises choses... le tout chapeauté par Geoff Johns l'éternel et
David Finch l'immense artiste au dessin.
L'A.R.G.U.S., l'agence para-militaire chargée
d'encadrer et de surveiller les êtres surhumains tels que les
membres de la Ligue de Justice, envisage depuis quelques temps de
former et diriger sa propre équipe de super-héros afin d'avoir une
force toujours à disposition sur le territoire en cas de besoin et
de danger. Du moins est-ce la raison officielle, car le véritable
motif est tout autre : il s'agit de rassembler une équipe qui,
le cas échéant, serait à même de tenir tête voir de vaincre les
membres de la Ligue de Justice au complet, si jamais ils devenaient
une menace pour les États-Unis et pour le reste du monde. Mais on ne
trouve pas des êtres du niveau tant physique que moral de Superman,
Batman ou Wonder Woman, aussi va-t-il falloir piocher dans les cas
''à problèmes'' listés par l'agence au fil du temps et de ses
enquêtes. Dangereux, psychotiques, implacables, peu sûrs, voir
totalement inexpérimentés pour certains, c'est ainsi que ces
nouveaux héros sont rassemblés sous le commandement du colonel
Steve Trevor pour devenir la nouvelle Ligue de Justice d'Amérique,
pour le meilleur ou pour le pire. Et sitôt formée, cette équipe de
choc devra se concentrer sur la traque et l'éradication d'une
nouvelle menace, baptisée Société Secrète des Supers-Vilains,
dont Green Arrow est parvenu in-extremis à s'échapper et à en
délivrer les principales informations à ses supérieurs avant de
sombrer dans le coma. Hawkman, Catwoman, le Limier Martien (Martian
Manhunter, pour les nostalgiques), Stargirl, Katana, le nouveau Green
Lantern de la Terre et un certain Vibe, tous devront apprendre à se
serrer les coudes et à découvrir l'héroïsme en eux sur le
terrain, à la dure, et à surmonter leurs différences et
traumatismes s'ils espèrent survivre à cette confrontation qui
s'annonce impitoyable, et de laquelle semble dépendre bien plus que
le sort de quelques vilains ou héros, mais bien celui du monde tout
entier et à court terme...
Un
tome 4 ma foi fort plaisant et entraînant, qui nous fait entrer dans
les coulisses de la formation d'une équipe de supers-héros, à plus
forte raison lorsque le gouvernement en est à l'origine. Pour de
bonnes comme de mauvaises raisons, le plus souvent ces dernières
d'ailleurs. L'on observe un peu l'envers du décors, les conséquences
bien humaines et politiques de l'existence d'êtres tels que Superman
ou Wonder Woman et les inquiétudes que peuvent soulever leurs
combats comme leurs alliances, et la nécessité selon les
représentants du pouvoir de disposer de gens aptes à les contrer si
nécessaire. On retrouve un peu de la philosophie de Batman là-dedans
je trouve, à l'échelle de tout un pays ce coup-ci, c'est assez
familier pour nous rappeler des récits emblématiques de l'univers
classique tels que La
Tour de Babel
ou Crise
d'Identité
ne serait-ce que pour la Justice League. La manipulation des médias
comme de l'opinion publique, une démarche très ''commerciale'' dans
la vente de cette équipe aux citoyens ordinaires, le tout dirigé
d'une main de fer par des experts en communication... nous nous
rendons compte assez rapidement que cette nouvelle Ligue est en fait
davantage un ''produit'' qu'une réelle conviction, aux yeux de ses
créateurs, Trevor mis à part. Et justement, tout le génie sera de
nous faire nous attacher à ces personnages et à leurs agissements
malgré ce côté très artificiel, et de finir par leur permettre de
dépasser leurs ordres et ce que l'on attend d'eux pour devenir, à
leur manière, de véritables héros à l'exemple de leurs illustres
modèles.
Geoff Johns maîtrise ses personnages et son histoire
et sait précisément où il veut les entraîner, et que David Finch
s'éclate au dessin même si par moments on ressent quelques petites
difficultés à gérer autant de designs différents les uns par
rapport aux autres. C'est fluide, clair et facile à lire et à
suivre, du bon boulot pour ces premiers numéros de cette nouvelle
série, qui sera une partie primordiale de ce qui va arriver par la
suite dès le tome 5, une fois l'action recentrée sur la Ligue de
Justice habituelle. Une très bonne lecture donc, que je vous
conseille, et qui vous offre toute un nouveau point de vue sur la
question du super-héroïsme et de la façon dont les simples mortels
peuvent le percevoir.
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et
je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver
bientôt pour un nouvel article !
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