La France peut s’enorgueillir de posséder une belle collection de parcs d'attractions, avec des thèmes divers et variés mais tournant généralement autour soit de la culture populaire soit des mondes de l'enfance... mais il en est un qui attire tout particulièrement l'attention de certaines parties de la population, ces gens qui aiment avoir la trouille, qui aiment être en danger -tout relatif- et un peu secoués... pour ces gens-là, il n'y a qu'une seule vraie solution : Zombillénium !
Situé dans le Nord de la France, sur un territoire plutôt rural et assez pauvre il faut bien le reconnaître, le parc fétiche des fanas de zombies et autres morts-vivants ne connaît cependant pas un si grand succès que ça. Sur le plan national, il est même carrément à la traîne. La mode des monstres ça ne dure qu'un temps, en tout cas quand on ne renouvelle pas le bestiaire régulièrement. Seul problème : pour recruter chez Zombillénium, il faut, comment dire... piocher dans les morts. Les vrais. Les décédés.
Gretchen, une jeune sorcière plutôt bien dotée par la vie mais aussi blasée par cette même vie, est stagiaire au sein du parc d'attractions monstrueux, en tout cas pour la partie officielle de sa présence sur le site. Officieusement, elle sert surtout de rabatteuse pour ramener des recrues potentielles, même si évidemment elle ne fait pas tout le boulot toute seule ! Quand un candidat sérieux a le malheur de se, euh, présenter, le DRH lycanthrope ou le directeur vampire en font un employé à temps complet, avec contrat et tout ! Bon, c'est un contrat à durée totalement indéterminée, qui peut littéralement vous réduire en cendres et vous damner pour l'éternité si vous avez une minute de retard sur l'horaire de vos prestations.
Mais que voulez-vous, l'entreprise est tenue à bout de bras par un diable très sérieux qui entend bien réaliser des bénéfices au bout du compte ! La collecte des âmes ne paie plus autant qu'avant, là aussi les modes passent, et il faut sans cesse se renouveler. Le secteur du divertissement est des plus lucratifs, quand il est bien géré en tout cas. Pour que Zombillénium décolle vraiment, il suffirait d'un personnage plus attrayant que les autres, une recrue vraiment exceptionnelle qui fasse presque péter la baraque...
Et justement, voilà qu'entre en scène Aurélien, mari trompé au bord du désespoir et fraîchement décédé, donc recruté au parc en tant que vendeur de barbe-à-papa. Cependant, Aurélien n'est pas un monstre comme les autres, il a un petit quelque chose en lui de, disons, carrément démoniaque qui n'attend que de faire surface dans les moments les plus propices. Et ça, ça arrange carrément les affaires de la maison ! Avec un démon véritable au sein du parc, les entrées vont s'arracher à prix d'or ! Encore faudrait-il que l'intéressé puisse contrôler ses transformations, et surtout son mauvais caractère qui prend lui aussi clairement le dessus. Personne n'est parfait !
Pour le meilleur et surtout le pire, soyez les bienvenus à Zombillénium ! Laissez tomber le gore et le sensationnel et venez vous faire une bonne vieille frousse à l'ancienne avec des monstres sympas tout plein et des attractions bon marché, dans une ambiance festive malgré le ciel d'un gris morne perpétuel. Que vous soyez branchés plutôt vampires, loups-garous, zombies, squelettes, fantômes, ou même sorcellerie, vous trouverez forcément chaussure à votre pied et les frissons sont presque toujours garantis !
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Je connaissais Arthur de Pins plutôt grâce à ses bandes-dessinées sur le monde merveilleux du sexe et de ses multiples secrets coquins à ne pas laisser traîner n'importe où... et puis on m'a fait découvrir le film d'animation Zombillénium, tiré de cette bande-dessinée à succès publiée chez Dupuis et à côté de laquelle j'étais mais alors complètement passé lors de sa parution.
Le film était vraiment chouette, très sympa, très bien fait avec une animation au poil et un savoir-faire épatant, et un casting vocal béton lui aussi. Bref, j'ai mis du temps mais me voici maintenant dévorant le premier tome de la série sur papier, qui se passe chronologiquement après les événements du film du coup même si on peut totalement connaître l'un sans l'autre et vice versa.
Que dire à part que j'ai adoré ? L'atmosphère, l'ambiance, les personnages, les graphismes, même si tout ça sent bon la retouche et l'art digital, eh bien pourquoi pas ? Après tout il y a des tas de nouveaux talents très prometteurs qui émergent grâce aux nouveaux médias et nouveaux matériels que l'on ne cesse de créer, une bd ne me paraît donc pas totalement incongrue à ce niveau.
On reprochera peut-être un petit côté un rien trop lisse, mais on ne peut cependant pas nier qu'il y a une vraie patte graphique dans tout ça, une réelle identité qui se détache particulièrement au sein de la production franco-belge de ces dernières années. Je dis ça mais je ne suis pas franchement le mieux placé pour juger sur pièce, n'ayant que de très maigres connaissances en ce domaine.
Je sais en revanche reconnaître le talent où je le trouve, et Arthur de Pins en est bourré, ainsi que doté d'un imaginaire macabre tout à fait désopilant. L'humour noir le disputera au grotesque ici et là, le cynisme d'un monde d'affaires et de chiffres se mêlant à cette fatalité gothique bien connue qui empeste le sang et le soufre, pour un divertissement de qualité et à prix très abordable !
Vous l'aurez compris j'ai été totalement séduit, et je ne demande qu'à lire la suite rapidement pour vous la proposer sur le blog au fur et à mesure des semaines qui passeront. Ça me change agréablement de mes lectures habituelles, et j'espère que vous apprécierez vous aussi et surtout que je vous donnerai envie de jeter un œil si jamais vous ne connaissiez pas déjà. Comme je prends le train en retard, il y a peu de chance que ce titre vous ait échappé, mais sait-on jamais ceux du fond qui dorment à moitié ? Rendez-vous tout bientôt pour un max de frissons et de révélations !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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