lundi 1 août 2016

La question du lundi n°5 : La censure, contre quoi ?


S’il y a des sujets qui peuvent revenir de manière courante, on peut sans trop de difficultés dire que la censure en fait partie. Elle peut intervenir à de nombreux niveaux (dans les films, dans les jeux vidéo, la littérature, etc.) et avec des effets plus ou moins visibles (floutages, séquences coupées, écrans noirs, bipage des mots vulgaires, etc.).
Cet article traitera principalement de la censure dans les jeux-vidéo. Comment se traduit-elle à l’écran ? Dans quels cadres s’applique cette censure ?


Violence et sang

On peut définir cette censure en deux grandes catégories : la violence pouvant être physique (sang, éviscération, etc.) et morale (insulte, harcèlement, brimade...)
Dans le cas de la violence physique, celle-ci est en règle générale plus ou moins prévisible selon les catégories de jeu. Ainsi, on se doute que dans les survival horror, le sang va couler à flots et que les âmes sensibles auront intérêt à passer leur chemin. La censure peut ainsi intervenir directement dans le cadre même du gameplay (pas de sang, pas de tête qui explose lorsqu’on tire dessus, etc.). Cette censure est plus pernicieuse car elle suivra le joueur tout le long de la partie et elle peut ainsi avoir un réel impact sur la sensation d’immersion. Dans un sens, c’est la censure la plus ennuyante pour le joueur.
L’autre censure s’appliquant à ce genre est l’altération, la suppression de scènes (en règle générale des cut scenes). L’action jugée trop violente ou gore peut ainsi être censurée dans certains pays. Par exemple, une scène dans Until Dawn a été censurée par un écran noir dans la version… japonaise (pour une fois que la censure se fait dans l’autre sens !). En règle générale, les scènes sont censurées lorsqu’elles sortent dans d’autres pays que celui dont il est originaire. Le jeu est évalué et ce sont les valeurs morales des personnes en charge qui vont plus ou moins définir les limites à fixer et ainsi modifier le contenu selon les critères qu’ils définiront.
A noter par exemple que la censure peut être différente selon le support que l’on utilise pour jouer. Exemple, la version pour console de South Park est censurée en Europe mais sa version pour PC ne l’est pas ! Il est aussi à souligner que c’est Ubisoft qui a pris la décision de censurer certaines scènes du jeu alors que le contenu avait été validé auparavant ! Ayant joué au jeu sur console, j’ai pu voir cette censure à l’œuvre et au vu de l’ensemble du jeu, ces scènes ne m’ont pas semblé être plus choquantes que le reste du jeu surtout lorsque l’on connaît l’univers déjanté de South Park. Un exemple de censure pas forcément justifiée.


Contenu sexuel

Lorsqu’un jeu à trait de manière plus ou moins poussé avec la sexualité, la pornographie, l’ombre de la censure se fait encore plus présente que jamais. Car si l’appréciation d’une scène violente, gore, se fait selon le ressenti de la personne, le cas des scènes sexuelles doit prendre en compte une donnée supplémentaire : la loi !
On connaît ainsi les traditionnelles mosaïques qui floutent les parties génitales dans les jeux hentaï japonais mais également dans leurs films pornographiques. Des moyens plus ou moins détournés ont ainsi été employés afin de s’en affranchir en partie notamment avec le fétichisme des tentacules.
Les jeux hentaï, ou eroge, traduits notamment en anglais se retrouvent ainsi dé-censurés car la loi en Europe et aux États-Unis ne floute pas les parties stratégiques.
De même, certains jeux très éloignés du genre érotique, d’avoir certaines de leurs séquences à caractère érotique supprimées pour diverses raisons. C’est le cas de Beyond Two Souls notamment où des scènes de nudité ont été effacées afin que le jeu soit classifié 16+ et non 18+ afin de toucher un plus large public. C’est également le cas de certains jeux, qui à la base sont des visual novel érotiques, dont le contenu pornographique est supprimé afin d’atteindre le même objectif.
Le gameplay peut également être également modifié de manière plus ou moins notable (mini jeux édulcorés, floutage, etc.).


Conclusion

La censure est un élément qui peut répondre à différentes contraintes (public, loi, etc.). S’il est vrai que le système de classification PEGI peut permettre d’annoncer la couleur, il restreint également par ce biais le public pouvant y jouer et ainsi le chiffre d’affaire. Le principal problème de la censure est que le joueur n’a pas son mot à dire et doit se soumettre à une décision où il n’a eu aucune influence. Les répercussions de la censure peuvent être multiples, principalement financières avec des ventes moindres, mais cela également joue sur la publicité du jeu, de son image ainsi que celle de l’éditeur auprès du public.
Il existe cependant des moyens permettant aux joueurs de contourner la censure. Notamment par le biais de patchs ou encore en proposant deux modes de jeu, l’un censuré, l’autre pas, ou bien encore en achetant le jeu d’origine. Par le biais d’Internet, il est tout à fait possible de visionner les scènes en non-censurées -> c’est d’ailleurs ce que j’ai fait, après avoir fini South Park : le bâton de la vérité.

Au final, la prise de décision reste entre les mains du consommateur. A lui de juger si les modifications apportées sont acceptables ou pas.
 
Si cet article vous a plu ou déplu, merci de le faire savoir dans les commentaires et de le partager ! Le débat reste toujours ouvert, et les nouvelles idées sont toujours les bienvenues ! Merci en tout cas de nous avoir suivi jusqu'à la fin, et rendez-vous une prochaine fois pour un autre sujet !

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