samedi 28 février 2015

Lady Death tome 1 (French Eyes - Août 2013)


Petite pause dans les sorties cette semaine, je n'ai rien d'actuel à me mettre sous la dent, du coup ai-je décidé de piocher dans mes réserves inépuisables de lecture en retard. Et j'ai eu envie de vous parler des bad-girls. Phénomène de mode, de société ou de génération, appelez ça comme vous voulez, l'idée germe et se développe durant les années '90, notre enfance bénie, terreau on ne peut plus fertile de l'imaginaire débridé qui casse tout. Dans le monde de l'industrie des comics, de nouveaux courants de pensée voient le jour, de nouveaux éditeurs apparaissent pour grignoter le marché entre les deux géants, et le succès sourit aux personnages qui sortent du lot, qui sont classés comme atypiques et brisant un peu tous les genres et les codes de l'époque, qui n'obéissent qu'à leur propre loi et mènent leur vie selon leur credo bien à eux, loin des motivations héroïques et morales classiques. Chez DC, cette vague underground va donner le Mec-Plus-Ultra, l'inégalable Lobo. Chez Marvel, nous allons voir les mutants exploser les scores de popularité sous le crayon de Jim Lee, qui ensuite rejoindra McFarlane et consort pour fonder Image Comics et plus particulièrement le label Wildstorm en ce qui le concerne, avec des séries comme WildC.A.T.S. au style très reconnaissable.
Globalement l'idée de base de cette décennie c'est l'indépendance, s'affranchir de tout ce qui se faisait auparavant et des dogmes en vigueur, mener sa barque comme bon le semble et ne rester fidèle qu'à soi-même. Et quelle partie de la société a bien besoin de gagner son indépendance et de la défendre farouchement, dans la vie comme dans les comics ? Les femmes, les héroïnes, toujours dans l'ombre de ces messieurs si musclés et si intelligents. Les années '90 voient les femmes conquérir les premières places dans les classements de popularité, parfois même se tailler la part du lion en ce qui concerne les ventes chaque mois (le succès de Darkchylde de Randy Queen, parvenant dès ses premiers numéros à dépasser les ventes de Batman ou Spider-Man, fait office de référence). Le public réclame des héroïnes fortes et volontaires, libres, indépendantes, en remontrant aux hommes, dans des histoires mouvementées et palpitantes et bien sûr sensuelles. Finie la gentille fille restant dans son coin, finie la super-héroïne servant le plus souvent de renfort ou de soutien, maintenant les filles plongent au cœur de l'action et ne se laissent plus détrôner. Le public veut des bad-girls !

Et l'industrie en perpétuelle évolution qu'est l'édition de comics va lui en fournir une chiée, de ces bad-girls. En veux-tu en voilà, partout chez tout le monde, des plus gros éditeurs aux plus petits, et même surtout chez les plus petits, bien placés puisque classés Indépendants dans le milieu. Héroïnes de lumière comme de l'ombre, méchantes charismatiques et sexy, amoureuses passionnées ou intellectuelles de génie.

Lady Death se charge d'essuyer les plâtres en la matière, dès sa création en 1991 pour Eternity Comics, qui la cédera très vite à Chaos ! Comics dès 1993 qui couvrira le plus gros de sa carrière et de son succès. Héroïne autant que méchante, personnage au passé tragique ayant repris sa vie en mains après sa mort et menant le monde souterrain d'une poigne de fer, terrassant ses ennemis sans pitié, asseyant son pouvoir sur le trône infernal, usant de magie noire autant que de charmes féminins, toujours pour défendre sa cause et parvenir à retrouver l'objet de sa quête, sa mère brutalement arrachée à son affection. Inutile de chercher à résumer ou présenter davantage le passé du personnage, sachez en substance qu'il s'agit d'une humaine prénommée Hope de sa Suède médiévale, flouée lors d'un pacte démoniaque pour sauver l'âme de sa mère condamnée pour sorcellerie, devenue une déesse de la mort et nouvelle souveraine du Monde Souterrain, les Enfers, après en avoir arraché le trône à Lucifer en personne au terme d'une guerre impitoyable, et condamnée par la malédiction de ce dernier à ne plus jamais pouvoir retrouver le monde des mortels.
Le quotidien de Lady Death est fait de rage, de sang, de passion et de magie noire. Elle fait partie de ces personnages que l'on classe sous le qualificatif de ''borderline'', comprenez en cela qu'elle est toujours sur le fil du rasoir moral et qu'elle peut basculer d'un côté ou de l'autre sans prévenir, par ses actions autant que par ses réflexions. Elle n'appartient ni au Bien ni au Mal, elle est un peu des deux à la fois et s'affranchit de ces schémas classiques de forces en opposition. Il n'y a pour elle que deux camps distincts : le sien, et les autres. Quoi qu'elle fasse, elle le fait toujours en accord avec elle-même et ses propres valeurs et désirs, et toujours dans le but de parvenir à retrouver sa mère un beau jour.
Évidemment, elle a quand même des ennemis, des opposants qui voudraient lui ravir le trône des Enfers, donc une certaine idée de la dichotomie existe bel et bien. Lady Demon, Purgatori, la Reine Death... autant d'adversaires que de buts personnels à atteindre et d'histoires différentes.

Si je prends le temps de vous parler de tout cela, c'est qu'il est nécessaire de bien comprendre le personnage avant d'aborder sa parution en France, assez chaotique (blague inside). En V.O. on compte pas moins de quatre éditeurs s'étant refilés le bébé : Eternity Comics (1991-1993), Chaos ! Comics (1993-2002), CrossGen Comics (2003-2004) et enfin Avatar Press jusqu'à nos jours. Beaucoup des meilleures histoires du personnage sont celles des années '90 de Chaos !, et Avatar se content de publier du nouveau matériel et de nouvelles séries maintenant l'intérêt dans le cœur des fans de l'époque mais ne parvenant pas réellement à accrocher un nouveau public. Les séries vivotent dans leur coin, tranquillement, suivies fidèlement par une minorité.
En France, deux parutions notables : Medieval Lady Death, un unique tome chez Milady (Bragelonne) en 2010 et reprenant le début d'une série datant de 2005 en V.O. chez Avatar. Le succès n'est pas au rendez-vous et Milady s'arrêtera là, les tomes suivants ne paraîtront donc jamais. Les droits de publication passent alors entre les mains de French Eyes, filiale de Summer Média (Dr. Who, Hellraiser, True Blood, River Dream, Zombies Tales, Dracula la comparnie des monstres) qui sort en Août 2013 un premier tome couvrant le début de la nouvelle série datée de 2010 toujours chez Avatar, offrant un nouvel âge pour l'héroïne et son univers, une ère de renouveau où tous les codes sont chamboulés. Nous sommes en 2015 et il n'est toujours pas question apparemment d'une sortie d'un éventuel ''tome 2'', donc je crois qu'on peut se dire qu'on l'a dans l'os à nouveau et qu'il faudra attendre un autre éditeur courageux. Il est vrai que Lady Death est, à l'instar de beaucoup de ses sœurs, ce que l'on appelle une série de niche, s'adressant à un public très restreint de lecteurs et n'arrivant pratiquement jamais à sortir de son cadre pour en toucher de nouveaux. En France la niche n'est visiblement pas assez importante pour faire durer une parution en librairie sur le long terme, donc si vous êtes intéressés il vous faudra vous tourner vers la V.O. … car il y avait jusqu'à récemment encore une initiative de l'éditeur Lyonnais Lugdunum Presse sur Mymajorcompany de créer un magazine en kiosque pour publier régulièrement du Lady Death en V.F.. Malheureusement, le projet lancé le 26 Janvier dernier a capoté et a été annulé le 16 Février, n'ayant pas du tout atteint l'objectif escompté et n'ayant trouvé que très peu de contributeurs, justement sans doute en raison de cette niche très étroite de lecteurs en France.

Pour en finir et revenir à ce tome précis chez French Eyes, qui est mon sujet principal mine de rien : Lady Death a été vaincue et détrônée par celle qui se fait appeler Queen Death, et fut bannie dans le monde mortel privée de ses souvenirs, de ses pouvoirs et de son identité. Tandis qu'au sein des Enfers la révolte gronde contre le nouveau régime teinté de folie aveugle, celle que l'on nomme désormais Illadra la voleuse va entreprendre un péril tout autour du monde afin de retrouver les morceaux épars de sa conscience et de son passé, pour redevenir celle qu'elle était et peut-être réussir à reprendre les rênes de son royaume infernal avant qu'il ne soit trop tard et que l'ensemble des mondes ne connaisse une Apocalypse prématurée.

Un peu Tsubasa RESERVoir CHRoNiCLE sur les bords me direz-vous, et vous auriez diablement raison car les parallèles sont assez nombreux et flagrants tant les concepts des deux univers se ressemblent. Cependant là ce n'est ni mignon ni gentillet, c'est sanglant et corrosif, pas tout à fait pour lecteurs avertis mais plutôt pour lecteurs initiés, dirons-nous. Vu que de toute manière il n'y a qu'eux qui achètent...
Un premier tome peut-être mal rythmé par moments, pas chapitré (pas bien !) mais plutôt bien dessiné et raconté, et surtout très bien édité par French Eyes, on est loin du papier de mauvaise qualité (et mauvaise odeur) de Dracula la compagnie des monstres dont je vous ai déjà parlé il y a quelque mois. La traduction est bonne, souffrant cependant de deux ou trois coquilles malvenues ou erreurs de mise en page, mais rien de grave ni de fondamentalement dérangeant pour la lecture. On en retrouve aussi chez Urban, alors bon. L'histoire se lit vite, se suit bien, le dessin est bon, les couleurs sont belles, le plaisir et le confort de lecture sont au rendez-vous, bref donnez sa chance à ce tome 1 qui, peut-être dans un avenir pas trop lointain espérons-le, pourrait avoir des petits frères qui nous offriraient enfin la fin de cette série en 29 numéros (et donc 6 ou 7 en V.F. dans ce tome). Ayez pitié, French Eyes, la fin de ce premier tome nous laisse vraiment sur une action décisive et sur notre faim !

La prochaine fois nous parlerons d'une autre bad-girl avec une très longue carrière derrière elle et une parution tout aussi spéciale en France, alors préparez-vous à être frustrés. C'est comme ça quand on veut suivre ces dames par chez nous !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 25 février 2015

L'Epouvanteur tome 11 - Le Pacte de Sliter (Joseph Delaney - Bayard Jeunesse - Février 2015)


Ça y est le voilà enfin ! Le onzième tome tant attendu des Chroniques de l'Epouvanteur est enfin disponible, sorti la semaine dernière, et intitulé Le Pacte de Sliter. Un peu comme pour le tome 9, il s'agit d'une histoire prenant place en dehors des aventures de Tom et de ses alliés, mais se déroulant dans le même monde et en parallèle des événements du tome 10 précédemment présenté ici. Joseph Delaney nous entraîne cette fois-ci dans les lointaines terres du Nord, en bordure du cercle polaire, où une quête apparemment anodine risque de devenir un élément crucial de la lutte contre le Malin...

Sliter est un mage Kobalos, un homme-animal régnant seul sur un vaste territoire hivernal, prenant soin autant que faire se peut des humains qui vivent sur ses terres en échange de leur sang et de leur dévotion. Un jour, l'un des fermiers de son domaine vient à mourir, un homme avec lequel Sliter entretenait une relation de méfiance teintée de respect, et qui lui avait arraché la promesse d'épargner sa famille en échange de sa complète servitude. Lorsque le vieil homme, sur son lit de mort, contracte un nouveau pacte avec Sliter, les choses paraissaient on ne peut plus simples : sur ses trois filles, le fermier offrait son aînée en esclavage au mage, en échange de sa promesse d'emmener les deux autres en sécurité dans leur famille, plus loin au Sud. Acceptant la tâche, le Kobalos aurait pourtant du se méfier de cette nouvelle aventure le forçant à quitter ses terres pour escorter de simples humaines, des esclaves qu'il aurait du dévorer quand il en avait l'occasion. Car désormais, protecteur des trois demoiselles, Sliter devra affronter de nombreux périls pour tenir sa promesse et respecter les termes du pacte scellé, quitte à risquer sa propre vie pour cela. Entre les rivalités avec d'autres mages Kobalos, les convoitises, les complots et trahisons, ainsi que sa propre soif de sang, le chemin sera parsemé d’embûches et la route sera des plus longues et difficile. Néanmoins, Sliter pourra compter sur l'aide et le soutien inattendus de l'aînée des trois filles, son esclave, et devra également faire avec un étrange et nouveau sentiment se développant peu à peu en lui, un sentiment qu'il apparente à de la faiblesse mais qui pourrait bien le rendre plus fort encore et lui permettre de surmonter de nombreux dangers. Et puis il y aura aussi des alliances aussi surprenantes que soudaines, comme avec cette étrange femme détenue dans de sombres cachots et ayant tué à elle-seule plusieurs soldats d'élite Kobalos, chose réputée impossible pour une simple mortelle. Qui est-elle ? Et que transporte-t-elle dans cet étrange sac de cuir qu'elle ne quitte jamais ?

Cette histoire se lit à nouveau assez vite et agréablement, tout s'enchaîne de façon très fluide et l'on retrouve avec plaisir les joies de la nouveauté, dans ce territoire inconnu avec ces coutumes et peuplades étranges que le lecteur découvre et assimile avec appétit. Les personnages sont attachants, et il y a de belles surprises pour faire le lien avec les autres tomes et la situation actuelle dans le Comté et de part le monde pour les forces de l'obscur et celles du Bien. Sliter, ce nouveau ''héros'' malgré lui, devra peut-être à l'avenir choisir son camp et participer à de futures batailles ou intrigues, et une chose est sûre l'auteur nous promet que nous n'en avons pas fini avec lui ainsi qu'avec les menaces venant du Nord.
Il y a aussi des clins d’œil amusants et de belles références dans l'écriture de cette histoire : la relation entre Sliter et son esclave Nessa fait clairement penser à ce bon vieux conte de La Belle et la Bête, qu'il s'agisse des échanges et des situations comme de l'esprit. Une relecture amusante et profonde dans le monde de l'Epouvanteur, avec en fond la quête toujours incertaine du moyen de vaincre le Mal une fois pour toutes. Delaney enrichit son livre avec un petit glossaire bienvenue reprenant les différents termes techniques et magiques que l'on découvre avec ce nouveau peuple et ces nouvelles traditions, et Bayard nous offre même à la fin une petite interview de l'auteur dans laquelle on a quelques indices sur la suite des choses et peut-être de futures séries à venir. Une mine d'informations que tout lecteur sera heureux de posséder et de parcourir !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 21 février 2015

Batman tome 5 - L'an zéro, 2ème partie (Urban Comics - Février 2015)


Là je me dois de faire amende honorable, mon petit mea culpa. J'avais longuement hésité à vous faire un article sur le tome 4 de Batman, contenant le premier des trois volets de la saga L'an zéro de Scott Snyder et Greg Capullo. Tout simplement parce que je ne le trouvais vraiment pas terrible, et que cette première partie m'avait plutôt laissé de marbre quant à son utilité et à son intérêt. En clair je n'avais vraiment pas accroché à ce nouveau récit (mais ça ce sont mes goûts bien sûr), aussi je ne me sentais pas du tout d'humeur à vous en proposer un avis. Jeudi dernier je suis donc parti m'acheter le tome 5 avec beaucoup de réticences, m'attendant à souffrir encore un peu plus à l'instar de ma lecture en format kiosque de cette saga. Eh bah mes amis, je peux vous dire que je me suis lourdement trompé !
Ce nouveau tome contient les secondes et troisièmes parties de la saga, jusqu'à sa fin donc, et le moins que l'on puisse dire dès le départ c'est que, clairement, la lire en album plein est carrément mieux qu'en format mensuel chapitre par chapitre. Je crois qu'en fait tout le problème vient de là, à la base : l'histoire est pensée avant tout pour le format d'album qu'elle épousera après sa parution, et non pour s'étaler de façon égale sur ses différents chapitres mois après mois. Ce qui fait qu'on a parfois l'impression, en la suivant en kiosque, que tout est décousu, que les éléments ne se suivent pas, que l'histoire part dans des directions étranges, etc. C'est juste un problème de rythme selon moi, et le tome complet vient me rassurer là-dessus. Aussi, je conseillerai sagement à celles et ceux qui comme moi n'ont pas apprécié la lecture mensuelle, de ne pas hésiter à la reprendre sous ce nouveau format bien plus agréable et adapté. Ceci étant posé, place au résumé !

Le gang du Red Hood a été démantelé avec succès par Batman, et son mystérieux leader est porté disparu dans de tragiques circonstances. Mais, alors que tous auraient pu se réjouir de cette période sereine s'offrant à Gotham après des décennies de corruption et de terreur, voici qu'un nouveau vilain entre en scène et met la ville à genoux : le Sphinx, alias Edward Nygma. Dangereux amateur d'énigmes et autres jeux mortels, Nygma a pris le contrôle de l'ensemble des infrastructures électriques de la cité et l'a plongé dans un black-out total, à la veille d'être frappée par le terrible super-ouragan qui menace la côte Est. Son but avoué : pousser Gotham à évoluer de force et à devenir ''plus intelligente'', ou à mourir. La ville est privée de tout contact avec le monde extérieur, et le Sphinx parvient même à faire revenir la nature à l'état sauvage, piégeant l'ensemble des habitants dans une jungle urbaine impitoyable et entièrement soumise aux jeux pervers du poseur d'énigmes. Toutes les solutions envisagées pour sauver la situation échouent lamentablement, le vilain semble avoir paré à toute éventualité et s'être assuré la victoire à tous les coups. Mais il se pourrait cependant qu'il ait sous-estimé un facteur de taille dans ses calculs : le Batman ! Et cette petite erreur d'appréciation pourrait bien entraîner la chute du nouveau maître de Gotham... à moins que ce nouvel espoir ne soit en réalité qu'une autre de ses tortures infligées à la cité mourante. Une monstrueuse partie d'échecs est en train de se jouer entre les deux plus brillants cerveaux de Gotham City, avec pour enjeu le destin de la ville et de tous ses habitants, condamnés à très brève échéance. L'An Zéro est sur le point de s'achever, et il se pourrait bien que personne n'y survive...

Bien entendu l'intrigue est un peu tronquée et son dénouement éventé dès le départ, puisque se déroulant dans le passé nous sommes déjà au fait de ce que sont devenus la ville et chacun des personnages intervenants dans l'histoire. Cependant ça reste un récit qui devient vraiment intéressant à partir de sa seconde partie ''Sombre Cité'', servant d'articulation et à fixer les enjeux cruciaux de la troisième et dernière partie ''Cité Sauvage''. Une fin qui, pour sans doute la première vraie fois depuis le début de sa carrière, est orchestrée de façon très satisfaisante par Snyder, connu pour généralement ne pas réussir à maintenir l'intensité de ses récits jusqu'à la fin. Là c'est tout l'inverse qui se passe : la première partie m'avait profondément ennuyé et déçu, même sous la forme d'un album, tandis que la seconde a réveillé mon intérêt et que la dernière m'a passionné, me donnant vraiment envie de connaître la toute fin et faisant abstraction de tout ce que le lecteur que je suis peux savoir de ''l'avenir'' du Chevalier Noir. Une histoire très inégale il est vrai, mal rythmée en kiosque, mais qui se rattrape clairement en albums reliés et qui devient bien plus intéressante si on poursuit jusqu'au bout. Ça ne restera sans doute pas un récit emblématique du personnage de Batman, et le conflit d'origines avec Batman – Année Un de Frank Miller reste toujours un peu dur à digérer, cependant rien que pour la beauté de la chose et pour l'amour de la découverte, on peut lui laisser sa chance et s'y plonger sans trop de conséquences. Au pire il sera très facile de renier tout cela après coup, au mieux ça fera passer un bon moment de divertissement qui restera un souvenir intéressant voir passionnant à ressortir. Et puis, il faut reconnaître à Snyder un sérieux soucis du détail car on retrouve de nombreux éléments issus des toutes premières aventures de Batman historiques (années 1940), aujourd'hui plutôt sombrées dans l'oubli et qui retrouvent ici une seconde jeunesse bien méritée, ce qui était après tout l'un des buts principaux des New52 à leur lancement.
Après cette fin nous revenons dans le présent, juste après l'arc du Deuil de la famille dans le tome 3 et les événements de La guerre des Ligues et Forever Evil, le règne du Mal pour la Ligue de Justice et l'ensemble du monde New52 de DC. De nouvelles histoires vont voir le jour, et l'on pourrait bien apprécier d'avoir de quoi se réfugier dans le passé devant les conséquences dramatiques que pourrait avoir l'avenir proche sur nos héros.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 18 février 2015

L'Epouvanteur tome 10 - Le Sang de l'Epouvanteur (Joseph Delaney - Bayard Jeunesse - Février 2014)


Petite perle de la fantasy jeunesse relativement peu connue jusqu'à il y a peu, la saga des chroniques de L'Epouvanteur fait toujours plaisir à lire dès que sort un nouveau tome. En attendant celui prévu pour ce mois, je vais vous parler du précédent, sorti il y a tout juste un an de cela et récemment acquis.

L'heure est grave pour Tom Ward et ses alliés. En effet, s'il rentre victorieux de son long périple à l'étranger pour combattre les forces de l'obscur, et s'il s'apprête à retrouver la douce chaleur d'un foyer, le Malin est loin d'en avoir terminé avec lui, déchaînant tous ses serviteurs aux trousses de l'Epouvanteur et de son jeune apprenti. Son but est toujours le même : triompher de la sorcière Grimalkin, gardienne de sa tête, et reprendre possession de son corps et de l'ensemble de ses terribles pouvoirs pour régner sans fin sur le monde. Mais pour cela, il lui faudra obligatoirement vaincre Tom, et il n'a que deux solutions pour y parvenir : le rallier à sa cause, ou le faire assassiner. Tandis que Tom retrouve Alice et la vie de Chipenden, un terrible complot voit le jour à l'Est du Comté. De sombres créatures venues de la lointaine Roumanie s'appliquent à terroriser la population de la ville de Todmorden et convoquent nuit après nuit les énergies les plus noires de l'obscur pour attirer dans notre monde le plus puissant de tous ses hérauts : le dieu-vampire Siscoï, le seul à même de rendre au Malin toute son intégrité et de le débarrasser une fois pour toutes de ses ennemis. Tom sera alors soumis à de nombreux dilemmes et sa route sera semée d'embûches redoutables, à mesure qu'il progresse vers le titre d'Epouvanteur et qu'il prend connaissance des ultimes révélations faites par sa mère depuis l'au-delà sur son destin et celui d'Alice, sa plus proche amie et alliée. Pour sauver le monde, Tom devra faire un choix et prendre une très lourde décision. Sera-t-il prêt à sacrifier tout ce qu'il possède et ce qu'il aime le plus sur Terre pour vaincre définitivement le Malin ? Ou bien cédera-t-il aux angoisses et la terreur qui chaque jour le minent davantage et sapent ses forces ? Quoi qu'il en soit, une chose est sûre désormais : son maître, le vieux John Gregory, risque de ne plus pouvoir lui être d'un grand secours, lui-même terrassé par son âge et ses adversaires chaque jour plus puissants et plus déterminés. Une nouvelle ère est en marche, l'ère d'un nouvel Epouvanteur... ou du règne de l'obscur. Et le temps est compté.

Un tome très riche en nouvelles informations et révélations, mais aussi beaucoup d'action ! On commence à se diriger dans la dernière ligne droite de la saga, le combat final entre Tom et le Malin s'approche à l'horizon même s'il reste encore beaucoup à faire et à résoudre avant d'y arriver. Toujours est-il que Joseph Delaney ne retient pas ses efforts et nous livre encore une fois une histoire captivante et très facile à lire et à comprendre, de la fantasy pur jus pour la jeunesse (et aussi les jeunes adultes). L'intrigue principale gagne à chaque nouveau chapitre en intensité et l'intérêt ne se relâche pas le moins du monde à mesure que la fin approche. Ce savant dosage d'humour et d'horreur allégée fait toujours mouche, et heureux doivent être les lecteurs qui comme moi suivent ces chroniques depuis les débuts ! Vivement la suite, et pas vivement la fin !

Oh, et si d'aventure vous entrez dans cette saga par la porte défoncée par le regrettable film Le Septième Fils, désolé du choc que la lecture des premiers tomes a du causer en vous. Si vous attendiez un Seigneur des Anneaux pour enfants, passez votre chemin. Ou alors faites l'effort de lire cette histoire de bout en bout malgré le peu de situations ''épiques'' par rapport au film, je pense que vous ne serez pas tout à fait déçus du voyage. Rarement œuvre littéraire de fantasy aura été violée davantage que L'Epouvanteur au cinéma, à la grande déception des fans des romans. Je ne vois guère que L'Epée de Vérité comme autre exemple, pour la télévision cette fois. Donc si j'ai un seul bon conseil à vous donner, c'est de laisser les livres tenter leur chance auprès de vous si le film vous a plu et de voir si ça vous plaît toujours sous le format originel. Je suis prêt à parier que peu reviendront insatisfaits, mais comme je dis toujours :

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 14 février 2015

Dark Avengers - Prélude (Panini Comics - Février 2015)


Dans l'univers Marvel, l'Initiative Thunderbolts est une équipe d'ex-vilains désireux de se racheter ou tout du moins de faire cesser les poursuites contre eux, et qui mènent des missions de ''black ops'' pour régler des situations tendues où les héros habituels ne pourraient décemment pas intervenir. Dirigés surtout par le Baron Zémo, fieffé criminel Nazi s'il en est, les Thunderbolts ont eu à plusieurs reprises l'occasion de participer à de grands bouleversements de l'univers Marvel, lors d'événements majeurs, et Civil War ne fait bien sûr pas exception. Officiellement devenus une force parallèle de maintien de l'ordre, les Thunderbolts passent entre les mains de Norman Osborn (meilleure idée du monde) qui va radicalement changer les choses en profondeur. Dans le fond comme dans la forme, les Thunderbolts sont l'équivalent chez Marvel du fameux Escadron Suicide (Suicide Squad) chez DC, qui rassemble également des super-vilains dans des circonstances très particulières afin d'œuvrer pour la ''justice'' au sens large. Mais tout cela s'apprête à changer...

Norman Osborn est donc à la tête de l'équipe des Thunderbolts. Il en change la composition et rassemble sous son autorité les vilains Venom (Mac Gargan), Opale, Songbird, Penance, l'Homme-Radioactif, Swordsman et Bullseye, le dernier et non le moindre. Qu'ils soient officiellement membres de l'initiative ou non, ces criminels vont devoir apprendre à travailler en équipe pour effectuer des missions bien particulières : la Guerre Civile est terminée, et désormais les Thunderbolts sont chargés de retrouver les surhumains refusant de s'enregistrer selon la loi Stark de recensement, et de procéder à leur arrestation, généralement très musclée. Si les premières sorties sont à la limite du fiasco, Osborn sait s'arranger pour en tirer le meilleur parti et légitimer les actions de ses protégés auprès du grand public, assailli de publicités et de marketing agressif pour promouvoir ces héros d'une autre trempe, d'une nouvelle Amérique plongée dans un climat général de méfiance et de suspicion, voir de paranoïa. Mais si toutes les difficultés ne se résumaient qu'aux combats avec les rebelles ! Au sein même de l'équipe et de leur base, les dissensions sont légions et plusieurs factions luttent plus ou moins activement pour avoir le plus d'influence, dans le dos d'Osborn qui est pour sa part hanté de plus en plus souvent par son passé de super-vilain (le Bouffon Vert) et les accès de démence qui refont surface malgré les multiples médicaments qu'il s'administre pour se contrôler. Il suffirait finalement d'un rien pour que le grand patron ne pète les plombs et ne rechute... et ce petit rien va bien entendu finir par arriver, déclenchant une véritable crise interne dans la base de l'Initiative dont beaucoup risquent fort de ne jamais s'en tirer. Avec de fortes personnalités psychotiques telles que Venom, Swordsman ou encore la diabolique et rusée Opale en action, les choses vont être très compliquées pour les nouveaux Thunderbolts, et ils pourraient bien disparaître très peu de temps après leur activation. A moins que l'avenir ne réserve un nouveau bouleversement dans le monde des héros, une nouvelle équipe de Vengeurs peut-être...

Véritable prélude tant à la série Dark Avengers qu'à l'ère dite du Dark Reign (survenue à l'issue de la saga Secret Invasion qui a vue Norman Osborn devenir aux yeux de tous un nouveau leader héroïque), cet album rassemble tous les épisodes signés Warren Ellis au scénario et Mike Deodato Jr. au dessin, autant dire un casting de rock-stars qui nous livre une incroyable performance, au beau milieu des ombres du monde de Marvel et dans le quotidien de ceux qui comptent certainement parmi ses pires individus. Ceux qui connaissent Warren Ellis par ses autres écritures savent à quel point le scénariste sait être corrosif et violent tout en instillant une certaine aura malsaine à ses récits, ce que nous retrouvons ici de façon assez magistrale. Quant au dessinateur, Deodato fait partie de ces artistes que j'aime énormément et dont le style me paraît figurer au rang des meilleurs de l'industrie (vous pouvez le voir actuellement sur Original Sin, toujours chez Marvel et en cours de parution en kiosque chez nous). Les personnages (traités, caractérisés et dessinés à merveille), les décors (somptueusement dessinés aussi), l'écriture et l'ambiance générale qui ressortent de ce titre vous justifient amplement le prix d'achat de l'album et vous font passer un excellent moment à vous replonger dans les premières heures vraiment sombres de la décennie passée, riche en histoires d'exception. Je vous conseille donc cette sortie du mois à tous les niveaux, et il n'est même pas nécessaire d'avoir lu les deux tomes de Dark Avengers sortis précédemment pour la comprendre et l'aborder correctement ! Ni même d'avoir tout lu autour de Civil War ou encore de connaître les précédents arcs des Thunderbolts pré-Osborn. Si vous avez les grandes lignes en tête et que vous connaissez au moins les deux ou trois personnages vraiment importants et principaux, vous pouvez lire ce Prélude en toute confiance et tenter ensuite de trouver les deux tomes de Dark Avengers faisant suite, tout comme vous pouvez rester sur cette seule lecture sans problème car l'avenir n'est pas immédiatement introduit à la fin et qu'elle se suffit en elle-même. Bref, une bonne histoire sur tous les plans, qui change beaucoup des super-héros et ça fait du bien de temps en temps !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 11 février 2015

Red Skin tome 1 - Welcome to America (Xavier Dorison & Terry Dodson - Glénat - Septembre 2014)


Que vous dire pour introduire cette lecture ? Imaginez : l'un des scénaristes les plus côtés et reconnus de la bande-dessinée franco-belge à ma gauche, et à ma droite l'un des dessinateurs de comics les plus soigneux et passionnés qui soient. Quand Xavier Dorison rencontre Terry Dodson, ça donne Red Skin, une bd aux accents de comics, fraîche et agréable à lire comme à regarder (on ne va pas se mentir, ceux qui ont lorgné sur la couverture ont tout de suite voulu voir l'intérieur), dont le premier tome est sorti chez Glénat en Septembre dernier pour notre plus grand plaisir. Le résumé en quelques mots :

Guerre Froide, les blocs de l'Ouest et de l'Est se toisent et se cherchent, mais l'heure est plutôt à la détente. En URSS, Véra est une agent très secrète des forces spéciales, au style de vie un rien débridé et avec un solide appétit pour la liberté. Le Kremlin décide de l'envoyer aux États-Unis, pays dont elle ne connaît rien, pour une mission très particulière : elle devra s'y forger une identité de super-héroïne et s'attirer les faveurs du public en combattant le crime à sa façon (au moyen d'un marteau et d'une faucille) afin de promouvoir une certaine idée du communisme dans un premier temps, mais surtout de recueillir le plus d'informations possibles sur un ''héros'' assez extrême se faisant appeler le Charpentier et luttant contre la dépravation d'Hollywood et de l'industrie du porno en crucifiant ses victimes. Le Charpentier n'est d'ailleurs que le reflet d'une mentalité puritaine extrémiste qui ne fait que se développer depuis quelques temps en Californie, avec à sa tête l'évangéliste illuminée Jacky Core, dont l'ambition risque de la porter jusqu'au Sénat voir au-delà et dont les valeurs risquent d'être un frein à la nouvelle entente entre l'Est et l'Ouest. Pour endiguer cette montée fasciste, Véra devra donc retrouver et neutraliser définitivement le Charpentier, fer de lance du mouvement, avant que le public n'adhère en masse à sa vision des choses et à celle de Jacky Core. La super-héroïne du peule est née, baptisée Red Skin ! Mais ce n'est pas tout, Véra, sous le nom d'Alabama Jane, devra aussi s'intégrer dans la vie civile américaine de son mieux, et quelle meilleure couverture pour cela qu'un poste de bonne auprès de la société de production pornographique la plus en vue du moment, et justement cible du plus gros des attaques du Charpentier ! Quelque chose lui dit que finalement, elle risque bien d'aimer sa nouvelle vie...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux auteurs se sont plutôt bien trouvés ! Chacun apporte sa propre patte au résultat final, on reconnaît bien les deux styles (je parle surtout pour celui de Dodson en ce qui me concerne), la bd se lit assez facilement et se contemple tout aussi aisément, on passe un très bon moment de lecture et on en redemande très vite une fois le tome achevé. De l'humour, du contenu travaillé, de beaux dessins et une écriture assez fine, de quoi faire durer le plaisir ! Le seul vrai reproche que l'on pourrait faire, en ne cherchant pas trop loin, serait le manque d'application de Terry Dodson par endroits, certains arrière-plans ou personnages secondaires sont assez peu soignés voir carrément anecdotiques, mais tout cela est très aisément rattrapé par le reste de l'album qui se maintient à un très bon niveau. On peut donc espérer que la suite sorte cette année et que cette collaboration s’avérera fructueuse et sur une durée plus longue que le précédent essai de franco-belge de Dodson (les deux tomes de Songes chez les Humanoïdes Associés). Un achat que je ne regrette absolument pas, et qui trouvera une belle place dans la bibliothèque et qui pourra convenir pour à peu près tous les goûts et curiosités !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

samedi 7 février 2015

Danger Girl - Revolver (Glénat Comics - Mars 2013)


Eh oui, vous ne rêvez pas, il y a bien une suite aux aventures des espionnes de choc doublées d'aventurières courageuses et sexy en diable ! Toujours signée Andy Hartnell au scénario mais avec désormais Chris Madden au dessin, Danger Girl – Revolver est le second tome paru chez nous aux éditions Glénat Comics en Mars 2013, après Destination Danger, et la seconde série dans l'ordre chronologique français de lecture.

Cette fois-ci, nous retrouvons les membres de l'organisation Danger Girl embarquées dans une toute nouvelle enquête autour du monde, de Venise où Abbey saccage le mariage d'un riche trafiquant d'art, jusqu'à Londres où se tient le sommet international du marché noir, en passant par le Pérou où toute une vallée est plongée dans un brouillard ténébreux après la disparition de la relique d'or massif qui préservait la population. Envoyées en mission dans les sphères de la haute société ou dans des régions inaccessibles, rien n'arrête les championnes de la liberté et de la défense des œuvres d'art de part le monde ! Abbey Chase et Sydney Savage feront tout leur possible, épaulées par Silicon Valery et le charismatique Deuce, pour venir en aide à ce village promit à la ruine si on ne lui rapporte pas très bientôt son idole. En chemin elles feront la rencontre d'alliés inattendus, qu'elles ne sont pas sans connaître... une légère exploration du passé de certains personnages est également au programme, avec de surprenante révélations à la clé et peut-être même une nouvelle recrue pour les Danger Girl !

Si cette seconde série a de quoi séduire, il faut tout de même signaler que son co-créateur historique et dessinateur de talent J. Scott Campbell ne se contente ici que de figurer au générique, et que Chris Madden, tout talentueux et agréable soit son style, n'atteint vraiment pas le niveau du maître. Mais il y a de bons efforts, le trait très cartoonie de Madden sait se faire apprécier après quelques pages et on finit par ne plus chercher les défauts de comparaison avec Campbell. Hartnell au scénario nous livre une petite série bien agréable à lire et à regarder, même si un peu moins ambitieuse que sa grande sœur des origines ou même que ce que nous laissait présager la dernière petite histoire du recueil Destination Danger. C'est un rien dommage, mais jamais regrettable !
Comme de juste les références aux films cultes de notre enfance sont légions, qu'il s'agisse de répliques ou de situations. Vous reconnaîtrez sans peine des passages d'Indiana Jones et le temple maudit (voir de La dernière Croisade si vous cherchez bien dans les petits détails), beaucoup de clins d'oeil à Lara Croft bien sûr et, tout nouveau tout chaud, à son confrère Nathan Drake des jeux-vidéos Uncharted ! Si avec ça vous ne trouvez pas de quoi vous satisfaire...
Merci mille fois à Thomas Rivière et l'équipe d'édition qui l'entourait à l'époque de s'être battu pour que les séries Danger Girl puissent nous parvenir malgré les risques du marché français au niveau de ces lectures peu connues chez nous. Ça vaut vraiment le coup de s'y plonger, de découvrir, d'apprécier. Qui sait, si le lectorat finit par s'y intéresser, il se pourrait bien qu'un jour Glénat accepte d'éditer les autres séries qui ne sont jamais arrivées jusqu'à nous... je l'espère de tout cœur et je veux y croire !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

mercredi 4 février 2015

Saga tome 4 (Urban Comics - Janvier 2015)


Parmi l'ensemble de tout ce qui est édité dans le monde des comics, parfois en cherchant en dehors des deux grandes maisons (DC et Marvel) on peut tomber sur de très bonnes surprises. Et parfois, on tombe carrément sur des pépites merveilleuses et uniques, à l'image de Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples. Magnifiquement éditée chez nous par Urban Comics dans sa collection consacrées aux Indépendants, cette série de space-opéra est devenue une œuvre culte dès ses tous premiers chapitres et continue encore de nous surprendre et de nous émerveiller !

Dans ce quatrième tome, quelques mois après la fuite du couple interdit que sont Alana et Marko et leur installation sur la petite planète Jardinia, les événements se bousculent. Tandis que Marko mène la vie discrète d'un père au foyer en tâchant d'élever la petite Hazel de son mieux, Alana subit une carrière d'actrice de seconde zone pour le Circuit Ouvert, suite de feuilletons et programmes télévisuels médiocres diffusés dans l'ensemble de l'univers connu. Les deux amants s'éloignent peu à peu l'un de l'autre à mesure que le temps passe et que le fossé entre eux se creuse, à mesure aussi que les rencontres que chacun fera de son côté changeront peu à peu leur façon d'être et leur ouvriront de nouvelles perspectives.
Mais le principal danger ne réside pas dans l'éloignement sentimental pour Alana et Marko. Le Robot-Prince IV, porté disparu après les tragiques événements chez Oswald Heist, refait soudain surface en apprenant l'assassinat de sa femme et l'enlèvement de son fils nouveau-né. Déterminé à retrouver son héritier coûte que coûte, ultime vestige de bonté en lui, IV se lance à la poursuite du fugitif révolutionnaire de son royaume à travers la galaxie, jusqu'à la planète Jardinia, où il retrouvera la trace de ses anciennes cibles et où un choix crucial devra être fait par les ennemis de jadis...

Saga, c'est énorme. C'est fantastiquement énorme ! Du space-opéra avec beaucoup d'humour, d'esprit et de personnalité, dans un univers mêlant le fantastique à la science-fiction dans une fusion des genres parfaite qui nous transporte à chaque nouveau chapitre, et on n'a de cesse ensuite que d'en redemander toujours plus ! Sitôt la lecture achevée, sitôt l'envie du prochain tome se fait sentir. Un petit bijou de série indépendante dans le monde des comics, une perle à découvrir absolument si vous ne connaissez pas encore !
Ici nous retrouvons les personnages désormais familiers et nous assistons à l'évolution de la relation de couple d'Alana et Marko, confrontés à des problèmes finalement très communs dans leur fuite à travers l'espace, à des galères de tout jeune couple et à des situations criantes de vérité. Et au-delà de ça nous avons une intrigue proprement géniale, menée sur plusieurs niveaux, pleine de rebondissements et d'esprit comique, parvenant toujours à nous surprendre et à nous étonner un peu plus à chaque pleine page d'ouverture. Une série très très bien écrite et encore mieux dessinée, que je ne peux que très vivement vous recommander s'il vous faut une nouvelle lecture ces temps-ci !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !