lundi 24 octobre 2016

La question du lundi n°16 : Peut-il y avoir une fin à tout ?


Terrible question que celle-ci, qui hante chaque écrivain en herbe et chaque scénariste, chaque auteur, chaque personne ayant développé un jour ou un autre un petit bout d’œuvre littéraire ou artistique dans son coin. Doit-on mettre une fin ? Peut-il y avoir une fin à tout ?

Le concept dit de ''fin ouverte'' permet d'échapper au code d'une fin conclusive habituelle en donnant aux personnages et à l'histoire une nouvelle direction au moment de terminer le récit que l'on suivait. Le lecteur peut ainsi s'imaginer la suite des aventures, la suite de l'histoire, et ce la plupart du temps dans plusieurs directions et schémas de pensée différents. Appelée aussi la fin des flemmards, de ceux qui n'osent pas conclure définitivement ou poser un panneau STOP dans leur récit. Sauf que ce n'est jamais aussi simple que cela, heureusement d'ailleurs.

La fin est une sorte d'achèvement en soit, un but à atteindre pour tout auteur, il FAUT y arriver à un moment donné pour que la naissance de l’œuvre soit achevée. Mais ce n'est pas facile de poser le mot FIN, ça demande énormément de choses, y être prêt, déjà. C'est un passage obligé vers l'imaginaire, c'est souvent aussi ce passage en question qui donne tout son sens à un récit, qui permet de marquer le lecteur et de graver dans sa mémoire ce qu'il vient de lire. Une bonne fin est discrète, efficace et fait appel à l'imagination du lecteur, qu'il s'agisse d'une fin ouverte ou définitive. Une mauvaise fin en revanche peut totalement ruiner la vision que le lecteur va avoir de l’œuvre, son souvenir et son impression globale en ressortant de la séance ou de la lecture. L'auteur reçoit une énorme pression pour sa fin, comme par exemple J. K. Rowling pour celle de Harry Potter ou Eiichiro Oda pour celle de One Piece. D'ailleurs on remarque que pour ces deux exemples, la fin est écrite bien à l'avance, voir même dès le début de la rédaction. La fin peut en effet être le but à atteindre, déjà fixé depuis longtemps, et le reste de l'écriture ne servira alors qu'à arriver à cette fin de la façon la plus intéressante possible. Il existe aussi des auteurs chez qui la fin n'a aucune espèce d'importance, dans le sens où elle interviendra quand elle interviendra, et voilà. Le fameux proverbe selon lequel le voyage compte davantage que la destination (ce qu'on peut imaginer pour One Piece d'ailleurs, pour celles et ceux qui s'amusent à tenter de deviner cette fameuse fin).

Parfois la fin n'est pas forcément ouverte mais pas totalement définitive non plus, l'auteur peut se permettre de revenir dessus et d'en faire une simple transition vers un futur récit. Terry Goodkind est familier de cela pour la fantasy, lui qui avait terminé sa saga littéraire de L’Épée de Vérité en un nombre précis de volumes et qui a apparemment décidé d'y revenir pour un nouveau cycle. D'autres comme Raymond Elias Feist se spécialisent dans les fins à retardement, des fins qui n'en sont pas vraiment et qui permettent surtout de différencier plusieurs cycles au sein d'une même saga littéraire, sur plusieurs générations de personnages. Pratique pour ne pas avoir à mettre le fameux point final et surtout pour continuer à développer son imaginaire ! J. K. Rowling fait de même en faisant équipe avec d'autres auteurs pour ramener à la vie son univers autour de Harry Potter et écrire de nouvelles aventures, sous différentes formes. On remarque la même mécanique chez nous pour le succès que fut et qu'est toujours la série Le Visiteur du Futur, qui se termine à la saison 4 en format web-série mais qui se poursuit malgré ça en chapitres en ligne sur Internet et aussi en livres imprimés. Dans tous ces cas, la fin est seulement une autre forme de transition.

Dans les comics, le principe d'une série est de durer le plus longtemps possible. Bien sûr comme partout il y a des séries qui s'étalent sur un nombre bien précis et défini à l'avance de chapitres et de mois de parution, certaines s'éteignent avant d'arriver à leur chute, et d'autres chez DC et Marvel qui durent depuis 60 à 80 ans maintenant. Un auteur à retenir, J. M. Straczynski, très prolifique et dans plein de domaines différents. Ici on parle du monde des comics, mais on remarque partout dans la carrière de ce monsieur une certaine difficulté à finir, à poser le point final. Il a souvent tenté de mettre un terme à la série d'un héros chez l'un ou l'autre des deux grands, qu'il s'agisse de Superman, Wonder Woman ou Spider-Man, Straczynski a soit écrit leurs dernières aventures avant un renouveau éditorial, soit voulu mettre fin à ces aventures durant un certain temps, dans le cas de Spider-Man, ce qui a valu un sacré désaccord avec l'éditeur de l'époque. Straczynski est donc devenu aux yeux des fans et des lecteurs un auteur incapable de donner une fin correcte à ses runs, ou du moins malchanceux en ce qui concerne le fait d'écrire et de valider ces fins, et dont a laissé plus d'une fois une impression d'inachevé dans ses écrits et séries.

Qu'on rédige un livre, une nouvelle, un roman, une lettre, un scénario, une pièce de théâtre, ou même un simple édito dans la presse ou sur un blog, comme pour répondre à une question par exemple, on est toujours confronté à un moment ou à un autre à cette étape fondamentale de la fin. Certains alors usent d'artifices pour retarder ce moment le plus possible et même parfois ne terminent pas du tout ce qu'ils étaient en train de faire, car la fin les bloque, les angoisse même. Devoir mettre un point final, devoir faire une conclusion, c'est assez difficile finalement, assez stressant quand la deadline approche et qu

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