Terrible
question que celle-ci, qui hante chaque écrivain en herbe et chaque
scénariste, chaque auteur, chaque personne ayant développé un jour
ou un autre un petit bout d’œuvre littéraire ou artistique dans
son coin. Doit-on mettre une fin ? Peut-il y avoir une fin à
tout ?
Le
concept dit de ''fin ouverte'' permet d'échapper au code d'une fin
conclusive habituelle en donnant aux personnages et à l'histoire une
nouvelle direction au moment de terminer le récit que l'on suivait.
Le lecteur peut ainsi s'imaginer la suite des aventures, la suite de
l'histoire, et ce la plupart du temps dans plusieurs directions et
schémas de pensée différents. Appelée aussi la fin des flemmards,
de ceux qui n'osent pas conclure définitivement ou poser un panneau
STOP dans leur récit. Sauf que ce n'est jamais aussi simple que
cela, heureusement d'ailleurs.
La
fin est une sorte d'achèvement en soit, un but à atteindre pour
tout auteur, il FAUT y arriver à un moment donné pour que la
naissance de l’œuvre soit achevée. Mais ce n'est pas facile de
poser le mot FIN, ça demande énormément de choses, y être prêt,
déjà. C'est un passage obligé vers l'imaginaire, c'est souvent
aussi ce passage en question qui donne tout son sens à un récit,
qui permet de marquer le lecteur et de graver dans sa mémoire ce
qu'il vient de lire. Une bonne fin est discrète, efficace et fait
appel à l'imagination du lecteur, qu'il s'agisse d'une fin ouverte
ou définitive. Une mauvaise fin en revanche peut totalement ruiner
la vision que le lecteur va avoir de l’œuvre, son souvenir et son
impression globale en ressortant de la séance ou de la lecture.
L'auteur reçoit une énorme pression pour sa fin, comme par exemple
J. K. Rowling pour celle de Harry Potter ou Eiichiro Oda pour
celle de One Piece. D'ailleurs on remarque que pour ces deux
exemples, la fin est écrite bien à l'avance, voir même dès le
début de la rédaction. La fin peut en effet être le but à
atteindre, déjà fixé depuis longtemps, et le reste de l'écriture
ne servira alors qu'à arriver à cette fin de la façon la plus
intéressante possible. Il existe aussi des auteurs chez qui la fin
n'a aucune espèce d'importance, dans le sens où elle interviendra
quand elle interviendra, et voilà. Le fameux proverbe selon lequel
le voyage compte davantage que la destination (ce qu'on peut imaginer
pour One Piece d'ailleurs,
pour celles et ceux qui s'amusent à tenter de deviner cette fameuse
fin).
Parfois
la fin n'est pas forcément ouverte mais pas totalement définitive
non plus, l'auteur peut se permettre de revenir dessus et d'en faire
une simple transition vers un futur récit. Terry Goodkind est
familier de cela pour la fantasy, lui qui avait terminé sa saga
littéraire de L’Épée de Vérité en
un nombre précis de volumes et qui a apparemment décidé d'y
revenir pour un nouveau cycle. D'autres comme Raymond Elias Feist se
spécialisent dans les fins à retardement, des fins qui n'en sont
pas vraiment et qui permettent surtout de différencier plusieurs
cycles au sein d'une même saga littéraire, sur plusieurs
générations de personnages. Pratique pour ne pas avoir à mettre le
fameux point final et surtout pour continuer à développer son
imaginaire ! J. K. Rowling fait de même en faisant équipe avec
d'autres auteurs pour ramener à la vie son univers autour de Harry
Potter et écrire de nouvelles aventures, sous différentes formes.
On remarque la même mécanique chez nous pour le succès que fut et
qu'est toujours la série Le Visiteur du Futur,
qui se termine à la saison 4 en format web-série mais qui se
poursuit malgré ça en chapitres en ligne sur Internet et aussi en
livres imprimés. Dans tous ces cas, la fin est seulement une autre
forme de transition.
Dans
les comics, le principe d'une série est de durer le plus longtemps
possible. Bien sûr comme partout il y a des séries qui s'étalent
sur un nombre bien précis et défini à l'avance de chapitres et de
mois de parution, certaines s'éteignent avant d'arriver à leur
chute, et d'autres chez DC et Marvel qui durent depuis 60 à 80 ans
maintenant. Un auteur à retenir, J. M. Straczynski, très prolifique
et dans plein de domaines différents. Ici on parle du monde des
comics, mais on remarque partout dans la carrière de ce monsieur une
certaine difficulté à finir, à poser le point final. Il a souvent
tenté de mettre un terme à la série d'un héros chez l'un ou
l'autre des deux grands, qu'il s'agisse de Superman, Wonder Woman ou
Spider-Man, Straczynski a soit écrit leurs dernières aventures
avant un renouveau éditorial, soit voulu mettre fin à ces aventures
durant un certain temps, dans le cas de Spider-Man, ce qui a valu un
sacré désaccord avec l'éditeur de l'époque. Straczynski est donc
devenu aux yeux des fans et des lecteurs un auteur incapable de
donner une fin correcte à ses runs, ou du moins malchanceux en ce
qui concerne le fait d'écrire et de valider ces fins, et dont a
laissé plus d'une fois une impression d'inachevé dans ses écrits
et séries.
Qu'on
rédige un livre, une nouvelle, un roman, une lettre, un scénario,
une pièce de théâtre, ou même un simple édito dans la presse ou
sur un blog, comme pour répondre à une question par exemple, on est
toujours confronté à un moment ou à un autre à cette étape
fondamentale de la fin. Certains alors usent d'artifices pour
retarder ce moment le plus possible et même parfois ne terminent pas
du tout ce qu'ils étaient en train de faire, car la fin les bloque,
les angoisse même. Devoir mettre un point final, devoir faire une
conclusion, c'est assez difficile finalement, assez stressant quand
la deadline approche et qu
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