C'est une triste réalité, mais c'est la réalité tout de même. Le S.H.I.E.L.D. n'existe plus, Tony Stark est en disgrâce, et les Avengers sont plus isolés que jamais. C'est le moment rêvé pour instaurer un nouvel ordre, et c'est surtout le moment rêvé pour quelqu'un de sortir de l'ombre et de s'afficher publiquement comme celui dont on a besoin.
Norman Osborn remplit ces critères. Devenu aux yeux de tous un héros national après avoir abattu l'invasion Skrull avec l'aide de ses Thunderbolts, c'est désormais lui qui dirige la principale force de sécurité du pays, rebaptisée H.A.M.M.E.R., plus musclée que jamais. Mais être le premier flic de l'Amérique ne lui suffit pas, il lui faut également une équipe : c'est ainsi que, reprenant le principe des Thunderbolts, une escouade de super-vilains et autres criminels soi-disant repentis prend le nom et l'apparence des meilleurs Avengers qui soient ! Et le public acclame, ne sachant bien entendu pas qui se trouve sous les masques.
Les premiers temps sont assez difficiles. Tensions entre les différents membres de l'équipe, méfiance de certains médias, il faut marquer un coup décisif pour se donner la meilleure image possible. C'est grâce à la Cabale, l'assemblée des pires criminels de la planète formée par Osborn lui-même à l'image des anciens Illuminatis, que viendra la solution toute rêvée. Le Docteur Fatalis regagne son pays en ruines et est aussitôt agressé par la sorcière trans-temporelle, Morgane La Fée, au point d'être rapidement dépassé et mis à terre. L'occasion se présente alors pour les Avengers de Norman Osborn d'intervenir et de briller sur le terrain en contrant une invasion magique de grande envergure, tout en permettant à Norman de se débarrasser d'un allié encombrant. Mais Fatalis n'a pas dit son dernier mot et attend son heure...
Quant, au cours d'une interview sur une grande chaîne de télévision, Osborn vante les mérites de son équipe et se redore son propre blason terni par ses actes passés ; sur la côte Ouest des terroristes Atlantes attaquent la population terrestre et font pas mal de victimes. Une nouvelle fois, c'est aux Avengers de prendre le problème en charge, mais Norman veut particulièrement faire intervenir un seul d'entre eux, Sentry, pratiquement tout-puissant tant que son équilibre psychologique est maintenu. Bientôt, il ne reste plus rien de ces terroristes Atlantes, si ce n'est un seul survivant captif pour que le peuple puisse se déchaîner avant qu'il ne disparaisse à son tour. Mission réussie haut la main, le public est accro aux Avengers et en redemande !
Mais voici qui posera peut-être une colle : comment résoudre le conflit larvé entre les humains et les mutants ? A San Francisco, une manifestation anti-mutants se voulant pacifiste croise le chemin de quelques homo superior parmi lesquels le Dr. Hank McCoy, venus défendre leurs droits eux aussi. La situation dégénère rapidement en bataille rangée, et le Fauve est fait prisonnier. Les jeunes mutants se sentent opprimés et décident de se battre pour de bon afin de regagner leurs libertés, quitte à envenimer les choses !
Norman Osborn et ses Avengers sont donc priés d'intervenir une fois encore et de ramener le calme et l'ordre à San Francisco avant que la tension n'explose véritablement. C'est l'occasion pour le chef d'équipe de montrer quel brillant stratège il peut être, en parvenant à rallier à sa cause Emma Frost et quelques mutants triés sur le volet qui formeront les seuls et officiels X-Men approuvés par le gouvernement, chargés de mâter la révolte qui gronde dans les rangs mutants et de montrer l'exemple. Évidemment, tout ne se passe pas exactement comme prévu et il est à prévoir que Scott Summers comme l'authentique Wolverine auront chacun leur mot à dire et leurs opérations secrètes pour tenter de reprendre la main. Pour le moment du moins, les manigances d'Osborn fonctionnent et sa cote de popularité atteint des sommets, de même pour ses Avengers et maintenant ses X-Men nouvelle mouture.
Pourtant, des signes alarmants peuvent être observés en coulisses. Osborn ne serait-il pas en réalité en train de perdre pieds ? Tout laisse à penser que la situation à San Francisco peut se retourner du jour au lendemain et mettre à mal le désir d’hégémonie de celui que l'on appelle maintenant Iron Patriot. Jusqu'où ira-t-il pour imposer sa loi ?
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Le second tome apportera toutes les réponses à sa sortie, la réédition étant prévue pour la fin du mois si je me fie au planning du site Original Comics. Car oui, vous n'êtes pas sans savoir que cette série a déjà connue une première édition dans l'ancienne collection ''Marvel Deluxe'' de Panini, déjà en deux tomes. Ici nous avons donc affaire à la réédition dans la nouvelle mouture de cette collection, dos noir et rouge avec titre en petites lettres blanches. Les spéculateurs faisaient monter les enchères pour chacun de ces deux tomes auparavant, mais maintenant Panini leur a coupé l'herbe sous le pied et cette histoire géniale signée évidemment Brian M. Bendis et Matt Fraction ainsi que Jonathan Hickman est de nouveau disponible à prix correct !
Les gros points forts sont avant tout les dialogues de Bendis, toujours aussi mordants et ciselés avec précision pour que chaque réplique fasse mouche, même les plus anodines. Mais on peut aussi citer les dessins de Mike Deodato Jr. pour ce qui est du premier arc, c'est à mon sens l'un des meilleurs travaux de cet artiste qu'il m'ait été donné de lire et de parcourir de case en case en admirant son trait et son style pratiquement parfait. Difficile de faire mieux n'est-ce pas ? C'est sans compter la participation de Marc Silvestri en personne durant le chapitre introduisant l'arc des X-Men ! Toujours un plaisir que de voir le maître à l’œuvre, épaulé par de nombreux autres talents comme Terry Dodson, Eric Basaldua ou Tyler Kirkham. La liste complète de qui fait quoi est disponible au tout début de l'album, vous verrez c'est assez prestigieux comme casting.
Alors que penser des Dark Avengers ? Une série puissante, un coup de poing pour le lectorat de l'époque (2009) et un sacré pavé dans la marre bien propre du monde des super-héros. Ça ne durera pas, bien entendu, mais il faut avouer que c'est vraiment très bon et que l'on en redemande, à l'instar de la population totalement manipulée par Osborn. Je laisse le mot de la fin au Docteur Fatalis : « Osborn implosera, c'est sa nature. ». A bon entendeur !
Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !
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