samedi 30 juillet 2016

Spider-Gwen tome 2 - Un plus grand pouvoir (Panini Comics - Juillet 2016)


Et nous revoilà partis avec les aventures de la Gwen Stacy de la Terre 65, mordue par la célèbre araignée radioactive à la place de Peter Parker, et fuyant sous le poids de la culpabilité de la mort de celui-ci transformé en Lézard pour devenir aussi incroyable que son héroïne. Dans ce second tome, Gwen fait face à l'apparition de nouveaux Lézards en ville et à la possibilité que ceux-ci soient liés à Peter d'une manière ou d'une autre... pendant ce temps, Matt Murdock ressert son filet autour du père de Gwen et le fait chanter en menaçant la vie de l'inspecteur Frank Castle, qui enquête sans relâche sur Spider-Woman et n'a qu'une idée en tête : l'arrêter à tout prix. Et il faudra également faire avec le retour d'un vieil ami du Lycée, Harry Osborn, qui a son propre plan pour s'en prendre à Spider-Woman et venger la mort de son ami Peter. La vérité finira par éclater au grand jour, mais elle risque de mettre beaucoup de temps avant d'être pleinement acceptée !

Un second tome qui bouge un peu plus que le premier, mais qui garde cette espèce de narration basique propre à une lecture numérique ou à un blog vivant, qui a vite tendance à faire décrocher le lecteur de l'intrigue et à lui faire espérer une fin rapide. Même si l'histoire est belle, même si on s'attache à cette Gwen alternative et à son récit, on ne peut s'empêcher de penser que la sauce ne prend pas tout à fait et que la corde est peut-être un poil trop tirée. Si on ajoute à cela un graphisme général dynamique et djeuns qui personnellement me sort par les yeux, on obtient une série pas franchement géniale, juste bonne à lire une fois et sans plus. En revanche on peut noter et admirer qu'autour du ''phénomène'' Spider-Gwen tant d'artistes de renom aient donné leur version du personnage sur de magnifiques couvertures, disponibles en fin d'album pour le petit plaisir bienvenu. A voir si cette série et ce personnage pourront tenir la distance sur le long terme ou s'il ne s'agit que d'un effet de mode qui passera rapidement sous le rouleau compresseur des différents reboots et relaunchs de l'éditeur. Mais bien sûr comme toujours, chacun jugera librement.

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 29 juillet 2016

La V.O. du vendredi n°30 : Witchblade tome 6 (Top Cow/Image - Juillet 2009)


Le véritable run de Ron Marz et Stjepan Sejic commence ici !
Après la naissance de Hope, Sara a été sauvée in extremis de la mort par le Witchblade, qui s'est scindé en deux parties. Désormais, Sara comme Danielle en possèdent chacune une et œuvrent chacune de son côté contre les entités paranormales qu'elles peuvent rencontrer. Et justement, pour Sara c'est aussi le temps de reprendre du service au sein de la brigade d'enquêtes spéciales, où une rude affaire l'y attend : une scène de crime biblique, un tueur en série mystérieux...
Quant à Dani, elle a fort à faire de son côté également avec sa liaison naissante, qui se révélera sous un tout autre jour lorsque le Witchblade y sera mêlé. Peut-être que les deux histoires n'en font finalement qu'une seule et que tout est lié une fois de plus... une chose est sûre cependant : la clé du mystère viendra du passé de Sara et du Witchblade.

Nous avons également droit dans cet album à un épisode mélangé avec la série Aphrodite IX, ou plutôt y faisant fortement référence lorsque Sara doit affronter une cyborg particulièrement résistante et déterminée, au nom de code Aphrodite IV. Le futur est en marche, et il passe par-ici !

Et pour finir nous aurons la joie de découvrir un dernier chapitre mettant en scène un dialogue à cœur ouvert entre Sara et Dani, après les récents événements auxquels elles furent confrontées. Un chapitre magnifique, tout comme le reste de l'album d'ailleurs sous le pinceau magique de Stjepan Sejic et la plume de Ron Marz à son meilleur niveau. Witchblade n'a jamais été aussi féminine et touchante, sincère, et surtout intéressante à suivre comme série depuis ses origines. Ce run déjà mythique est une très bonne chose qui lui est arrivé, et j'espère découvrir avec vous la suite très prochainement !

mercredi 27 juillet 2016

Avengers : Time runs out tome 2 - Tu ne peux pas gagner (Panini Comics - Juillet 2016)


La traque sans merci des Illuminati par les Avengers de Steve Rogers continue, tandis que les forces de la Cabale de Thanos poursuivent l'élimination des mondes menaçant le nôtre. Pendant que la bataille s'apprête à faire rage, loin dans le multivers l'équipe de choc menée par Thor et Hyperion découvre le sanctuaire des Prêtres Noirs et l'identité de leur chef, qui les laissera totalement cois... et pendant ce temps toujours, en Latvérie, Fatalis met la touche finale à son propre plan pour tenter de comprendre le phénomène de destruction multiversel et s'embarque pour un long et périlleux voyage, dont il espère tirer des réponses claires qui lui permettront de prendre l'avantage. Quant à l'équipe secrète d'Avengers de Roberto Da Costa, ils se préparent à attaquer leurs aînés et à entrer dans le conflit pour mettre un terme à cette bataille avant que l'irréparable ne soit commis.

Un tome un peu plus complexe à lire et à comprendre que le précédent, on entre vraiment dans la partie compliquée du scénario de Jonathan Hickman avec ses nombreuses ramifications et retours en arrière pour mieux saisir l'impact de telle ou telle situation. La bataille fait rage et il y a de nombreux camps en jeu, donc autant de facettes différentes de l'histoire qu'il faut raconter et faire évoluer en parallèle les unes et des autres. Heureusement Panini fait un bon travail d'édition et nous permet, par l'organisation des différents chapitres, d'y voir un peu plus clair. Les dessins sont tous d'un niveau général plutôt bon, voir excellent dans le cas de ceux de Mike Deodato Jr. qui livre un travail formidable, dont vous pouvez profiter un peu plus en fin d'album grâce aux pages encrées que Panini nous rajoute, pour notre plus grand bonheur ! Vivement la suite !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 25 juillet 2016

La question du lundi n°4 : Le 3ème épisode est-il toujours le pire ?


Récemment dans X-Men – Apocalypse, nous avons pu voir Jean Grey, Scott Summers et Kurt Wagner aller au cinéma pour voir le troisième volet de la première trilogie Star Wars dans les années '80. A cette occasion, en sortant de la salle et après un petit débat animé sur les trois films cultes, Jean Grey s'exprime alors de la façon suivante : ''En tout cas on est bien d'accord, c'est toujours le troisième film qui est le pire''. Et bien justement, posons-nous la question et faisons un petit détour par certaines trilogies ou séries de films les plus connues pour savoir si oui ou non, on peut observer que le 3ème opus est généralement le pire. Fausse idée admise communément ou réalité fondée ? Petit détour par ma collection personnelle pour y voir plus clair.


Les mauvaises idées

Commençons avec Shrek. Le troisième volet des aventures de l'ogre vert de Dreamworks a énormément déçu à la fois son public et ses concepteurs. Pas assez de profondeur, une tentative assez navrante de bouleverser les codes de la narration habituelle pour s'adresser à une jeune génération qui s'est sentie gênée plus qu'autre chose, une histoire qui n'avait vraiment rien de bien exceptionnel, exploitation plus que douteuse de la franchise et tirage de corde bien senti... Shrek le Troisième est une grosse déception générale et aurait très bien pu signer la fin de l'exploitation de cet univers de contes de fées revisités à la sauce adulte et parodique, mais heureusement le studio a pu et su produire une dernière suite avec Shrek 4 – Il était une fin, qui a globalement tout fait rentrer dans l'ordre.

Passons à Rush Hour 3. L'épisode de trop, signé Brett Ratner comme les deux précédents, qui a sûrement tué sa saga dans la mémoire de tous les fans qui jusque là l'aimaient plutôt bien. Des gags lourdingues, des dialogues pas franchement éclairés, une mise en scène plutôt bâclée et des acteurs qui en font des tonnes inutilement en tirant sur la corde d'un humour déjà bien fatigué. Brett Ratner peut-il faire pire ?


Les échecs critiques

Et bien oui, il le fait. En parvenant presque à tuer la licence X-Men au cinéma avec la réalisation du troisième épisode, qui marque une période assez sombre que l'on a tous très vite eu envie d'oublier. Coupant radicalement avec l'ambiance et la portée des deux premiers opus réalisés par Bryan Singer, X-Men 3 nous offre une intrigue très moyenne et des personnages qui parviennent à se rendre tous plus inintéressants les uns que les autres, un message vraiment très basique et une portée minimaliste et elle aussi basique. Peut-on cependant trouver encore pire, peut-on creuser plus profond ?

Et bien oui malheureusement on le peut, car Sam Raimi nous offre en 2007 le troisième et dernier épisode de sa trilogie Spider-Man, adaptant l'arc de l'apparition du costume symbiotique et de Venom ainsi que de l'Homme-Sable, massacrant ces derniers et le personnage de Gwen Stacy au passage. Des acteurs très mal dirigés et privant leur rôles de tout ce qu'il y avait de bon dans les précédents volets, des effets spéciaux très décevants et une intrigue banale à souhait que ne parviennent pas à sauver de nombreux gags et tentatives ratées d'humour. Une trahison totale pour bon nombre d'entre nous à l'époque et qui reste encore un souvenir douloureux.


Les mitigés

Le troisième et dernier volet des aventures de Batman au cinéma suivant la vision plus noire et réaliste de Christopher Nolan a beaucoup fait parler de lui en son temps, principalement pour sa noirceur encore plus poussée et son casting un brin défaillant par certains moments. Est-il pour autant le pire de sa trilogie ? Ce n'est pas certain, ce fut une grosse déception pour beaucoup de fans mais il n'y a pas d'avis général négatif sur ce film, qui reste l'un des plus rentables de tous les temps il faut le signaler. Le fait est que Nolan avait vraiment sa propre vision des choses et qu'il était également coincé par le décès de Heath Ledger qui le privait de la suite de son intrigue concernant le Joker. The Dark Knight Rises donne donc peut-être l'impression d'avoir été écrit et réalisé à la va-vite, mais il se base sur un pan de la vie du Chevalier Noir de Gotham qu'il tente d'adapter le plus sincèrement possible, et toujours en sachant rester fidèle au crédo de son réalisateur.

Je ne vais pas me risquer à m'attaquer à la trilogie du Seigneur des Anneaux, par respect et surtout principalement parce que je ne dispose pas encore des versions longues pour juger correctement ces films. Alors à la place je vais vous parler de la seconde trilogie de Peter Jackson, celle basée sur le livre Bilbo le Hobbit de Tolkien. Son troisième opus fut et est encore très décrié, ce malgré la sortie d'une version longue qui a le mérite de rééquilibrer un peu les choses et le montage, qui reste malgré tout principalement basé sur cette fameuse Bataille aux proportions titanesques. Ce nouveau montage change la donne concernant l'évolution des personnages et la balance entre l'action et l'intrigue, mais n'a pas réellement su convaincre les spectateurs qui boudent encore aujourd'hui cet épisode pour de nombreuses raisons, certaines assez bonnes il faut le reconnaître (Legolas qui saute sur des pierres qui tombent, c'est tout simplement non). La faute à pas de chance sûrement, personnellement j'ai aimé ce nouveau montage plus long mais je sais aussi reconnaître les défauts du film qui persistent. Ce qui est clair, c'est que le troisième Hobbit est le moins apprécié et loin d'être le meilleur.

Encore un troisième volet qui a su autant séduire que déplaire : Pirates des Caraïbes 3 – Jusqu'au bout du monde. Nombreux sont ceux qui n'ont pas apprécié l'histoire d'amour toujours plus désespérée entre Elisabeth Swan et William Turner, de même que nombreux sont ceux qui n'ont pas aimé le grand discours d'Elisabeth avant la bataille navale finale. Mais d'un autre côté, beaucoup de fans ont adoré cette conclusion forte et dramatique du premier grand arc de Pirates des Caraïbes (pour rappel nous sommes actuellement dans le second, seconde trilogie oblige). Comment départager clairement ce film et dire qu'il est totalement mauvais, alors qu'il comporte une bonne volonté admirable et des prouesses techniques époustouflantes ?


Que des bonnes choses

Simple, efficace, net et sans bavures : le troisième film de la saga Harry Potter, tout comme le troisième livre sur lequel il est basé, est l'un des préférés des fans du monde entier pour sa noirceur assumée et son côté plus mâture, ainsi que l'ajout de plusieurs personnages devenus immédiatement les chouchous du public (Sirius, Lupin) pour leur histoire et leur personnalité. Réalisation correcte, effets spéciaux à la hauteur des attentes, Le prisonnier d'Askaban rattrape la légère déception que fut le second film (La Chambre des Secrets) et relève nettement le niveau de la saga, qui se prépare à entrer dans son ère la plus sombre avec le quatrième (La Coupe de Feu).

Adaptation en deux parties du troisième et dernier livre de la saga littéraire jeunesse Hunger Games à succès, le film transcende largement les deux premiers volets et offre à la saga toute entière ses lettres de noblesses à la fois littéraires et cinématographiques, une reconnaissance méritée pour une œuvre bien plus profonde et symbolique qu'il n'y paraît, qui aura su se révéler sur la distance et devenir un véritable phénomène de génération. Une histoire sombre, réfléchie, mâture, noire et à la fois oppressante et libératrice, des personnages profonds et une véritable portée historique et philosophique pour qui sait regarder.

Iron Man 3 où le film qui a réussi à prendre son public par surprise et à quasiment égaler le chiffre d'affaire de Avengers premier du nom. L'histoire mélange plusieurs récits cultes autour du personnage de Tony Stark / Iron Man, en offrant au public un mémorable retournement de cerveau et un humour décapant et très efficace grâce à la réalisation de Shane Black et au jeu de Robert Downey Jr. et Guy Pearce. Pas besoin d'en dire davantage, le film parle de lui-même et son succès aussi.

Tout le monde ou presque est d'accord pour dire que le second épisode de la trilogie Retour vers le Futur est le meilleur des trois. Il est vrai que la suite, se passant majoritairement en 1885 à l'époque Western, n'a pas su plaire autant que celui-ci. Mais pour autant, ça reste un des meilleurs films de notre enfance et sûrement de l'histoire du cinéma fantastique, avec ce qui reste sans doute dans nos mémoire comme l'une des plus belles morales de tous les temps, servie par le meilleur personnage de nos jeunes années (Doc forever <3). La magie fonctionne toujours autant dans ce troisième et dernier épisode, qui transporte son public comme peu de films savent le faire de nos jours.
Avec l'arrivée de Sean Connery au casting dans le rôle du père du célèbre aventurier et archéologue, la saga Indiana Jones trouve une fin digne d'elle et de sa portée mondiale avec La Dernière Croisade. Car nous sommes bien d'accord chers amis, il n'y a strictement rien après ce film. Tout est dit et ce point final fonctionne parfaitement bien, sans qu'il soit besoin d'en rajouter. Ce n'est peut-être pas le meilleur des trois, mais assurément celui dont on se souvient le plus !

Heureusement il reste quelques sagas cinématographiques dont les troisièmes épisodes ont largement su relever le niveau voir parfois revenir aux sources des premiers qui ont su faire leur succès. C'est le cas avec Rocky III où le personnage culte du boxer que rien n'arrête revient sur ses pas et reprend tout depuis le début, après une chute dramatique qui précédera sa nouvelle ascension vers la lumière et la gloire. Sans doute l'épisode le plus aimé des fans, il reste aussi dans les mémoires comme l'un des meilleurs films de son temps et un bel exemple d'écriture à l'ancienne, sans chercher à trop en faire, en sachant conserver juste ce qu'il faut et doser correctement chacun de ses éléments pour atteindre un équilibre presque parfait.


La conclusion

On pourrait continuer encore longtemps comme ça, en citant notamment les sagas Star Wars, Jurassic Park ou encore Terminator qui ont toutes connu des troisièmes épisodes allant de la mauvaise surprise à la grosse déception, voir l'échec critique. Mais si les mauvais ''3'' sont marquants à plus d'un titre, il faut néanmoins faire l'effort de se souvenir qu'il a existé et existe encore et existera sûrement à venir des ''3'' de bonne qualité, voir encore meilleurs que les précédents, quand les productions et les auteurs parviennent à s'accorder sur la bonne voie et à trouver le bon équilibre dans l'écriture et la réalisation. Harry Potter, Hunger Games, Indiana Jones, Retour vers le Futur, ont su nous livrer des troisièmes épisodes convaincants et marquants à plus d'un titre, là où d'autres sagas se suicident en allant trop loin. S'il est vrai que dans une trilogie en général on observe que le troisième et dernier épisode n'est pas le meilleur, il est faux d'affirmer qu'il est toujours le plus mauvais.
Donc non, Jean Grey, nous ne sommes pas d'accord : le ''3'' n'est pas toujours le moins bon, loin s'en faut, et il faudrait peut-être apprendre à dépasser les traumatismes que nous ont infligé certains mauvais films pour voir au-delà et savourer ce qui s'est fait de mieux dans le genre. En revanche nous sommes totalement d'accord sur le fait que le troisième de ta saga est le pire, ça oui !

Si cet article vous a plu ou déplu, merci de le faire savoir dans les commentaires et de le partager ! Le débat reste toujours ouvert, et les nouvelles idées sont toujours les bienvenues ! Merci en tout cas de nous avoir suivi jusqu'à la fin, et rendez-vous une prochaine fois pour un autre sujet !

samedi 23 juillet 2016

Fullmetal Knights Chevalion tome 2 (Akata - Juillet 2016)


Le mystère du Chevalion Green est enfin résolu ! Les quatre amis se sont en effet lancés dans une grande recherche pour retrouver leur compagnon vert, qu'ils espèrent pouvoir ramener dans leurs rangs afin d'aider Retto à se débarrasser de son armure et à retrouver son corps. Mais contre toute attente, Tokiwa refuse tout net et s'enfuit. On découvre alors les véritables raisons qui poussent Retto à conserver son armure depuis la fin de la grande bataille contre les forces extraterrestres, et pour lesquelles Tokiwa se force à travailler si dur pour ses études. Mais même lorsqu'il finira par accepter de rejoindre le groupe, c'est au tour de Retto de tout faire pour les empêcher de le priver de son armure, quitte à se rendre encore plus ridicule ! Un mystère bien triste qui vous sera révélé en sa totalité dans ce tome...

Nous avons aussi droit à un chapitre bonus qui raconte l'arrivée sur Terre des Chevalion initiaux et les origines de Don Millenium, et de sa fille. Ce petit manga suit son cours tranquillement et se lit très facilement et rapidement, avec un plaisir toujours présent et renouvelé à chaque page. Dessins agréables, intrigue intéressante et légère tout en comportant des passages plus sérieux et dramatiques, bref un manga toujours à conseiller autour de soi !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 22 juillet 2016

La V.O. du vendredi n°29 : Witchblade tome 5 - First Born (Top Cow/Image - Juillet 2008)


Ce cinquième tome rassemble les chapitres de l'arc First Born, qui voit le Witchblade se diviser en deux parts égales entre ses deux détentrices, Sara Pezzini et Danielle Baptiste, suite à la grossesse et à l'accouchement de la première. Bien entendu, les forces supérieures n'entendent pas laisser passer l'occasion de s'emparer de l'enfant de la porteuse légitime du Witchblade, et l'Angelus lance bientôt de nouvelles attaques. Jackie Estacado, l'hôte du Darkness, fera tout de son côté pour protéger Sara car il pense être en partie le père de son enfant, suite à diverses manipulations de la part de son entité. Mais Jackie ignore que le Darkness opère également à un tout autre niveau et que ses intentions sont au moins aussi peu louables que celles de l'Angelus envers le bébé à naître. Une guerre sans merci va éclater autour de l'enfant à venir, qui s'annoncera comme le début d'une nouvelle ère pour tous. La victoire reviendra à la Lumière ou aux Ténèbres, à moins que le Witchblade puisse à nouveau servir de Balance entre les deux forces primales, si Sara survit à son accouchement.

Witchblade divisé en deux mais intérêt de la série multiplié par deux quant à lui. Deux personnages principaux dont on suivra même les aventures en simultané lors d'un excellent chapitre de transition. Un très bon tome, illustré à merveille en grande partie par Stjepan Sejic. Dommage que la qualité du livre en lui-même laisse à désirer une fois encore avec cette édition imprimée en Chine et de piètre facture. Vivement que l'on arrive aux tomes plus récents et mieux pensés !

mercredi 20 juillet 2016

Red Skin tome 2 - Jacky (Xavier Dorison & Terry Dodson - Glénat - Juin 2016)


L'âpre combat contre le terrible Charpentier continue pour Red Skin, qui doit tout miser sur le sauvetage de sa jeune amie enceinte avant qu'elle ne soit massacrée par l'homme qui paraît invulnérable. Mais sitôt après avoir trouvé la solution pour s'en débarrasser, voilà que les ennuis recommencent dans la vie civile d'Alabama Jane. Son patron menace de la virer tous les matins, son travail comme bonne à tout faire l'ennuie à mourir et ses chances de se détendre en couchant son proches du zéro absolu, forcée à l'abstinence durant sa mission confiée par le KGB. Si au moins elle pouvait participer au grand projet de son patron, le film porno le plus polémique de tous les temps qui parodiera rien de moins que le film sur lequel se repose toute la propagande de la fasciste Jackie Core, celle qui commande au Charpentier et celle qui risque fort d'être élue Gouverneur de Californie et de siéger au conseil mondial pour le désarmement nucléaire. Autant dire qu'une véritable catastrophe se prépare à l'horizon, tandis que Red Skin peine à trouver son style super-héroïque et à se faire accepter par les foules, qui la considèrent toute aussi dangereuse que le Charpentier lui-même, voir pire ! Et voilà aussi que dans l'ombre, Jackie Core met au point un nouveau tour de force afin d'accroître la ferveur fanatique de ses fidèles et s'assurer une belle carrière politique, pendant que les forces de l'ordre décident de mettre au pas le tournage du film X. Comment Alabama/Red Skin pourra-t-elle se sortir de ce pétrin et parvenir à accomplir sa mission ? D'autant qu'un traître semble se dissimuler dans les rangs du KGB...

Un second tome plus riche et plus abouti encore que le premier, avec des dessins de Terry Dodson en grande forme et qui ne chôme pas, loin de là ! L'histoire se développe bien et avance tranquillement, les différentes ramifications de l'intrigue évoluent et se rejoignent pour former une toile de plus en plus complexe dans laquelle est empêtrée l'héroïne-malgré-elle, et l'on suit avec toujours autant de plaisir le déroulement du récit case après case. Une très belle bd réalisée par un auteur de renom et un dessinateur rock-star du monde des comics, une belle fille et une femme forte comme personnage principal, de l'action, de la réflexion personnelle et un zeste de coquinerie, que demander de plus ?

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 18 juillet 2016

La question du lundi n°3 : A quoi servent les suites et leurs différentes déclinaisons ?


Que ce soit en littérature, au cinéma, dans les jeux-vidéo, etc… vous avez forcément vu un titre du nom de ''xxx'' suivi d’un nombre plus ou moins élevé selon la longévité de la série (Star Wars VII, Hellraiser IX, Camping 3, etc.).
Les suites faisant parti d’une licence sont monnaie courante et peuvent s’inscrire dans une logique de continuité menant à la conclusion de l’aventure (Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter…) et d’autres motivées par un succès commercial conséquent et qui cherchent à tirer profit à fond d’un univers, une ambiance, un système (Assassin’s Creed) ou encore tout simplement à s’appuyer sur un nom mondialement connu pour s’accaparer une forte publicité (la série des Final Fantasy dont le XV doit sortir au mois de Septembre).
Les suites peuvent ainsi diviser : continuer à explorer un univers intéressant mais également prendre le risque de décevoir les fans et de ternir l’image de la saga.
Tel est le dilemme qui peut se poser face au succès de certaines œuvres.


I - Quand y'en a pour un, y'en a pour deux !!

Bon nombre de films ayant connu un succès plus ou moins attendu ont eu le droit à une suite. En réfléchissant bien il est facile de trouver dans les films que l’on a déjà vus de tels exemples. Une suite qui peut parfois radicalement trancher avec le 1er opus, c’est le cas notamment de Battle Royale qui, centré sur ce concept à la base, prend un chemin relativement différent dans sa suite, médiocre et très vite oubliée. Faire une suite qui est à la hauteur du 1er volet est un exercice périlleux et ne donne pas forcément de bons résultats comme je viens de l’illustrer !
La suite peut permettre de conclure la trame en achevant de manière définitive le méchant de l’histoire. Ce schéma est notamment employé dans les films d’action ou d’horreur. Par exemple, dans Halloween, Michael Myers était supposé mourir complètement carbonisé à la fin du 2… avant de revenir d’outre-tombe après l’échec commercial et critique du 3 qui était parti dans un cadre différent avec une histoire de masques maléfiques.
Certaines œuvres ont ainsi juste eu une suite et d’autres ont enchainé les suites avec des résultats variables (Vendredi 13, Leatherface, Rocky…) donnant parfois lieu à des relaunch ou des reboots.
Enfin, il reste un schéma connu et qui a fait ses preuves et est encore employé à l’heure actuelle : la Trilogie. 


II - La trilogie, une recette qui a fait ses preuves
 
Le modèle triptyque est l’un des plus usités et que l’on retrouve dans de nombreux domaines. La trilogie permet de se calquer sur la structure classique d’un récit en 3 temps :
1) Introduction : le décor, l’univers est planté et permet de découvrir différents protagonistes.
2) Développement : l’histoire prend son envol et l’aventure prend de l’ampleur.
3) Conclusion : le conflit est résolu et le récit s’achève.
La trilogie permet ainsi une exploitation efficace d’une œuvre longue en n’étant ni trop court, ni trop long afin de garder l’attention du public et de ne pas le lasser.
A noter que l’on peut distinguer 2 types de trilogie : la trilogie classique dite ''1,2,3'' et la trilogie préquelle, plus récente, de type ''0,1,2''.

*La trilogie préquelle

La trilogie préquelle, pour reprendre les termes employés par les Guignols : « Quand un film a bien marché, on fait la suite et après il y a Les Origines ! »
Ainsi après avoir réalisé les épisodes 1 et 2, on raconte les origines par le biais d’une préquelle qui est l’épisode 0. On peut ainsi citer les Cubes (Cube, Cube 2 : Hypercube et Cube Zero). J’avais également une trilogie de films d’horreur venant des pays nordiques avec d’excellents épisodes 1 et 2 et une préquelle moyenne mais malheureusement impossible de retrouver le nom du film !
On peut citer pour les mangas (à la base provenant de romans), la série des King’s Game avec King’s Game premier du nom suivi de King’s Game Extrem et de la préquelle King’s Game Origins.
Dans les jeux vidéo, on peut citer Bioshock, l’épisode Infinite se situant chronologiquement avant le 1 et le 2.
La préquelle permet ainsi de continuer à exploiter un univers en expliquant les motivations de certains des protagonistes, en faisant la lumière sur leur passé, ou tout simplement parce que comme le méchant est définitivement mort, impossible de faire une suite directe !

*La trilogie classique

Un grand nombre de trilogies sont devenues cultes au fil du temps : ainsi la trilogie du Parrain de Coppola reste une référence du genre. Dans le registre de l’héroïc-fantasy comment ne pas penser au Seigneur des Anneaux : La Communauté de l’Anneau, Les Deux Tours et Le Retour du Roi. N’oublions pas les aventures temporelles de Marty et du Doc dans Retour vers le Futur ou encore la triple trilogie de Star Wars (bon, les épisodes 8 et 9 sont pas encore sortis mais on les compte comme même !).
Les trilogies se retrouvent également dans les jeux-video comme les Mass Effect ou plus récemment la trilogie des ZERO ESCAPE ->999 : Nine Hours, Nine Persons, Nine Doors suivis de Virtue’s Last Reward et se concluant avec Zero Time Dilemma (je ferai d'ailleurs un article concernant la série des Zero Escape, une fois que j’aurai terminé ZTD).
Bon nombre d’œuvres encore à l’heure actuelle suivent ce schéma mais celui-ci semble être mis à mal ces dernières années avec l'apparition de la tétralogie.


III - Tétralogie / Quadrilogie

Si la tétralogie (ou quadrilogie) devient plus présente, c’est principalement pour des raisons mercantiles. Ainsi des films récents ou à venir se retrouvent dotés d’une fin en 2 parties (Harry Potter et les Reliques de la Mort, Hunger Games : La révolte partie 1 et 2) ou encore dans un futur assez proche, la conclusion des Avengers qui se verra couper en 2 parties.
Certaines trilogies se sont également vus attribuer un 4ème opus par le biais d’un reboot ou d’un relaunch (Indiana Jones et le royaume du Crâne de Cristal, Jurassic Park/World…) qui cherche à réveiller la fibre nostalgique chez le spectateur et à continuer d'exploiter le filon d’un univers ayant fait ses preuves avec aux alentours une vaste communauté de fans.
Une tétralogie a également conclu les aventures de Nathan Drake avec Uncharted 4 pour ce qui est des jeux-vidéo.


IV - Les longues -voir très longues- séries

En règle générale, les licences dépassant les 4 épisodes donnent des films n’ayant pas véritablement de connexion entre eux. Il est possible ainsi de retrouver des éléments emblématiques d’une saga (ex : les slimes dans Dragon Quest, les invocations, les chocobos dans Final Fantasy…) ou encore la présence d’un personnage-clé qui revient de manière systématique, c’est le cas notamment dans les sagas de films d’horreur avec  MichaelMyers dans Halloween, Leatherface dans les Texas Chainsaw, Jason, Freddy etc… à noter quelques exceptions où il y a une véritable continuité dans les suites, c’est le cas de l’heptalogie SAW, où les films se suivent de manière continue avec plus ou moins de cohérence, des retournements de situation finaux devenant de plus en plus capillotractés.

Conclusion

Pour conclure cet article : les suites peuvent permettre d’enrichir un univers et procurer un plaisir conséquent pour les passionnés. Cependant, une utilisation abusive des suites peut provoquer critique, lassitude, déception voir même des incohérences scénaristiques en cherchant à trop tirer sur la corde. Il est regrettable à l’heure actuelle que de plus en plus de suites ne soient motivées que par un but purement commercial pouvant ainsi traduire un manque d’originalité et de créativité. Si certains peuvent chercher un second souffle par le biais d’un reboot ou d’un relaunch, d’autres possèdent parfois la lucidité de stopper une série qui devient trop longue. Pour l’anecdote, la saga des SAW devait à la base prendre fin avec son 8ème opus mais les résultats décevants du 6 ont eu pour conséquence de faire fusionner les épisodes 7 et 8 en un seul film (SAW 3D).

Au final, le meilleur juge de la longévité des suites reste le public qui par son approbation ou son désaveu de la suite peut déterminer le destin d’une licence.
Selon mon humble avis, les suites sont une bonne chose à partir du moment où elles permettent de développer un univers et surtout de divertir et de conserver l’intérêt du public. Une exploitation soutenue ne peut malheureusement que nuire à une licence : répétitions, effet de découverte moindre, incohérences, comparaisons avec les épisodes précédents, manque d’originalité, etc.
Le modèle de la trilogie offre la meilleure garantie avec un cadre défini et abouti mais n’est pas synonyme de succès pour autant.
Pour finir, le client est son seul maître. A lui de décider s’il souhaite continuer l’aventure en regardant ce qui suit ou bien y mettre un terme.

Si cet article vous a plu ou déplu, merci de le faire savoir dans les commentaires et de le partager ! Le débat reste toujours ouvert, et les nouvelles idées sont toujours les bienvenues ! Merci en tout cas de nous avoir suivi jusqu'à la fin, et rendez-vous une prochaine fois pour un autre sujet !

samedi 16 juillet 2016

Green Lantern - Le retour d'Hal Jordan (Urban Comics - Juillet 2016)


Hal Jordan est mort il y a quelques temps de cela maintenant. Mort après avoir été infecté par l'esprit de la Peur, Parallax, et avoir causé la perte de l'ensemble du corps des Green Lanterns. Mort après avoir sacrifié sa vie dans un dernier sursaut de conscience pour rallumer le Soleil et rendre à la vie toutes ses chances. Et aujourd'hui, l'âme de Jordan arpente le monde en compagnie du Spectre, entité mystique millénaire de la Vengeance à l'état pur. Mais ce long périple vers la rédemption est sur le point de toucher à sa fin, car Kyle Rayner, le dernier des Green Lanterns, a fait une découverte qui pourrait tout changer et réhabiliter Hal Jordan dans les esprits et les cœurs de tous. Parvenant tant bien que mal à atteindre la Terre, Kyle s'empresse d'essayer d'avertir tout le monde sur le retour de Parallax et la nécessité de voir aussi revenir Hal Jordan en tant que Green Lantern, le phare qui éclaire les ténèbres et ouvre la voie de par sa seule volonté face à la peur. Ce ne sera pas une chose facile à accepter, nombreux sont ceux qui doutent encore de Hal et qui voient d'un mauvais œil son retour à la vie, mais il est temps de laisser les différents de côté et de faire front contre la menace de Parallax et de Sinestro lui aussi de retour et prêt à détruire tout ce qui se dressera sur son chemin. Pour le meilleur et pour le pire, Hal Jordan est revenu d'entre les morts et s'apprête à rendre justice et à ramener la paix dans l'univers et sur la Terre !

Une saga épique qui voit le retour de Hal Jordan se concrétiser, rêve fou de fans durant des années et enfin réalisé. On vibre avec lui, on a peur, on espère, on croit en lui et en ses actes, en sa personnalité renouvelée et en ce puissant espoir qu'il incarne avec sa bague verte venue de l'espace. Geoff Johns prépare le terrain pour son run de légende qui suivra juste après et pour les événements qui aboutiront à la fin de l'univers DC tel qu'on a pu le connaître durant notre enfance, juste avant les New52. Les dessins sont fabuleux, forts et plein d'émotion, bref un album unique à lire absolument si vous êtes fans de Green Lantern et surtout de Hal Jordan, dont il s'agit sans doute de la plus belle aventure et du plus bel hommage. Et puis allez, même si vous n'êtes pas fans du personnage ou de son univers, ça reste un incontournable classé dans la chronologie officielle du DC Classique, qu'il faut connaître pour maîtriser les changements à venir. Merci beaucoup à l'équipe d'Urban Comics de nous offrir la chance de revivre ce grand moment que fut le retour de Hal Jordan !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 15 juillet 2016

La V.O. du vendredi n°28 : Grimm Fairy Tales presents - Ascension (Zenescope - Août 2014)


Et voici enfin le point final de la grande saga débutée avec Godstorm et Grimm Universe, développée dans le maxi-événement Unleashed et trouvant ici, avec Ascension, son inévitable conclusion.

L'Être a gagné. Après avoir relâché une armée de monstres sur le monde depuis les Terres de l'Ombre, il s'est emparé du pouvoir du Créateur et de ses Gardiens. Neuf mois plus tard, l'Être et ses partisans sont les seuls véritables dieux, et ils entendent bien faire régner une justice exemplaire sur Terre où le Mal a depuis trop longtemps sévi impunément. Il n'y aura plus de place pour les monstres, plus de place pour les Hauts-Nés, plus de place pour les différents Royaumes. Désormais il n'y a plus que le règne implacable de l'Ordre Nouveau. Mais tous n'ont pas encore perdu espoir et la bataille n'est pas encore tout à fait terminée, car il reste à Sela et Liesel une dernière chance de retourner la situation et de ramener les choses à la normale. Une chance qu'elles devront saisir à tout prix pour sauver le monde et l'ensemble des réalités. Avec l'aide d'anciens dieux comme de nouveaux, oubliant les rancœurs passées, peut-être existe-t-il encore une raison d'espérer, aussi faible soit-elle...

Le final grandiose de Unleashed se trouve donc ici, dans Ascension, et c'est spectaculaire. Jusqu'à présent aucun événement de l'éditeur n'avait eu cette ampleur, et les choses changeront à jamais après ça. Les dessins sont tous bons, pas de laisser-aller, un album qui se lit simplement et rapidement et qui se savoure facilement.

mercredi 13 juillet 2016

Divinity tome 1 (Bliss Comics - Juin 2016)


Abram Adams est un jeune cosmonaute soviétique qui s'entraîne très dur afin de participer à un programme spécial et top-secret de l'URSS désireuse de conquérir l'espace et les mystères de l'inconnu et de l'univers. Le grand jour arrive enfin, et laissant tant bien que mal l'ensemble de sa vie derrière lui, Abram s'embarque pour le grand voyage qui durera une bonne trentaine d'années. Au bout de sa route cosmique, le grand inconnu l'attend...
De nos jours, dans le désert Australien, une étrange capsule fait son apparition avec à son bord un être que les autorités vont bien vite baptiser ''Divinity'', qui possède d'immense et terrifiants pouvoirs et qui entreprend de changer drastiquement la vie de toutes les personnes qui osent l'approcher, réalisant sans mal les rêves les plus fous de chacun. Les agences de sécurité du monde entier envoient alors Unity, les plus grands héros de l'univers Valiant, pour approcher cet être divin et découvrir ce qu'il veut à notre planète, et si possible et nécessaire le neutraliser. Mais cela va vite s'avérer bien plus difficile à faire que prévu...

Magnifique série que l'on doit à Matt Kindt (Raï) et qui réunit le meilleur de l'univers de l'éditeur Valiant au sein d'une histoire profonde et pleine de sens, dont on ne fait que découvrir les premières ramifications et déjà tant de questions qui se posent. Merci beaucoup à l'équipe éditoriale de Bliss Comics de nous offrir cette série sous cette belle édition et ce beau format très bien travaillé, qui fait plaisir à voir autant qu'à lire. Vivement la suite !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 11 juillet 2016

La question du lundi n°2 : La ''director's cut'', quézako ?


Suite à la récente sortie aux États-Unis de Batman v Superman Ultimate Edition, comprenant un montage allongé de près de 30 minutes par rapport à la version cinéma, Radiophogeek revient sur cette pratique spécifique du 7ème Art.

Il convient dans un premier temps de définir le terme ou plutôt les différents termes l'illustrant.
Difficile de dater précisément quel film fût le premier à bénéficier d'un tel traitement, car il n'était pas rare que les réalisations du début du XXème siècle sortent en plusieurs versions. Eut égard de la production de l'époque, cette pratique semble donc relativement courante, mais sur ce point difficile de dire s'il s'agissait d'une norme. Il est à noter que dans ces premières années le cinéma est expérimental à plus d'un titre, il va donc falloir un certain temps avant que celui-ci ne se codifie.

Datons globalement ses origines dans les années '20 (Metropolis, Fritz Lang, 1927) où il peut exister plusieurs versions d'un même film (parfois 4 à 5). Ces versions s'avèrent donc plus longues voire courtes que l'originale, si tant est que l'on puisse en désigner une de la sorte. L'on peut donc parler dans ce cadre de remontage, qui se faisant va raccourcir certaines séquences voire même les remplacer par d'autres scènes et donc aboutir dans certains cas à un tout autre film (Alien le 8ème passager de Ridley Scott dispose par exemple d'une director's cut plus courte de quelques minutes tout en comportant plusieurs scènes inédites).

Il faut rajouter à cela que certains films étrangers voyaient leur montage modifié pour l'exportation à l'internationale (Les 7 Samouraïs, Akira Kurosawa, 1954. Ou récemment Les 3 Royaumes de John Woo en 2008, diptyque de 4h40 qui s'est trouvé réduit à un seul film de 2h20 pour l'occident...)
Petit bon dans le temps maintenant pour parler des director's cut (à ne pas confondre avec le final cut) qui se définit comme la vision idéale du réalisateur sur son œuvre. Aux États-Unis ce sont les producteurs qui gardent la prérogative du montage définitif (final cut) du film, et les cas de désaccord entre réalisateurs et producteurs sont légion dans le cinéma américain moderne des années '70-'80. Bien sûr il existe des cas bien plus anciens avérés de director's cut, mais c'est avec l'apparition du blockbuster, de la célébrité croissante des réalisateurs et de l'exploitation vidéo (VHS, Laserdisc puis DVD) que cette pratique va tendre à se banaliser.

Nombreux sont les exemples à partir de cette époque, citons principalement les cas de désaccord profond (Brazil de Terry Gilliam, Blade Runner de Ridley Scott, Dune de David Lynch) qui aboutiront parfois bien plus tard à la rediffusion de ces œuvres soit au cinéma, soit directement en vidéo. Mais aussi les réussites critiques et/ou commerciales qui auront donc le feu vert pour présenter la vraie vision du réalisateur (en cela James Cameron est coutumier du fait avec Aliens, Abyss et Avatar. Ainsi bien sur que George Lucas qui n'aura de cesse de modifier ses films à chacune de leur ressortie, l'exemple le plus flagrant étant l'édition spéciale 20ème anniversaire de la trilogie Star Wars). Cas un peu particulier dans ces réussites qu'il nous faut évoquer : la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson qui profita en son temps du support DVD pour proposer des versions longues conséquentes, véritable hommage aux livres de J.R.R. Tolkien.

Il existe aussi des exemples où le remontage du film a transfiguré la version cinéma. Alien 3, qui se voit être la première réalisation d'un certain David Fincher, est un véritable cas d'école d'une production chaotique sur un film appelé à devenir culte. Les nombreuses directions prises par la préproduction firent que le script n'était même pas achevé lors du début du tournage ! La Fox voulant tenir les délais du calendrier et Fincher n'ayant pas les épaules nécessaires pour imposer son point de vu, le film fut charcuté par rapport à ce qu'il aurait dû être. Et pourtant déjà le talent du réalisateur rend la version cinéma tout à fait honnête. Fincher refusa toujours de reprendre le montage et ce furent ses collaborateurs qui proposèrent une version alternative plus proche du script d'origine, long de 30 minutes supplémentaires dans le cadre de la sortie DVD. L'on voit alors un film à la fois radicalement différent sur de nombreux points, mais aussi très proche dans son ossature et le cheminement de l'histoire. On se retrouve ici avec un cas à part qui n'est pas sans rappeler les prémices du cinéma où les films disposaient de nombreuses versions parfois différentes de plusieurs heures.

Venons-en maintenant à un film de Ridley Scott qui porte des similitudes avec Batman v Superman : Kingdom of Heaven (2005). Sa production ne fût peut être pas aussi houleuse mais lors du montage final, les opinions divergèrent : le studio craignit la trop grande complexité du film et l'expurgea grandement de sa substance. Le résultat nous a donné un film moyen, dont les nombreuses ellipses narratives nuisent à la compréhension de l'intrigue (un comble vu l'intention première des producteurs !). Mais Scott monta en parallèle sa propre version pour une sortie DVD : avec près de 50 minutes supplémentaires le film s'en trouve métamorphosé, les personnages gagnent en consistance, les enjeux sont clarifiés. L'on a ici l'exemple parfait du film massacré par les volontés commerciales du studio dont la version longue (ici director's cut) réhabilite entièrement l’œuvre auprès des cinéphiles.
Ce cas de figure fait directement écho au film de Zack Snyder, qui a d'ailleurs par le passé pu fournir pas moins de 3 versions à un comics réputé inadaptable : Watchmen (Version cinéma de 143 minutes, director's cut de 180 minutes et ultimate cut de 215 minutes).

Revenons en maintenant au fait : à la sortie de Batman v Superman, les critiques sont pour le moins controversées. Nombreux sont ceux, fans comme détracteurs, à être d'accord sur le fait que le rythme du film est pour le moins étrange, perclus d'ellipses qui cassent la fluidité de la narration et sa compréhension générale. Clairement il manque quelque chose au film. Il est de notoriété publique que la production de Batman v Superman fût compliquée, la Warner voulant rattraper au plus vite la concurrence dans le genre super-héroïque. Et ce quitte à aller trop vite ? Probablement, tant la version cinéma semble avoir été sacrifiée sur l'autel de la sacro-sainte rentabilité : la durée originelle du film permettant plus de séances dans une journée que sa version étendue. Mauvais calcul de la Warner ? Difficile à dire mais les mauvaises critiques, le bouche à oreille négatif qui s'en est suivi et la relative déception quant au score au box-office pour un film de cette envergure tendent aujourd'hui à l'affirmer. Ce qui est certain c'est que ces mauvaises critiques sont en partie dû au montage cinéma, ce que tente de corriger cette version longue.

En cela la position du studio est pour le moins curieuse puisqu'en pleine promotion du film, il communiquait déjà sur ce nouveau montage ! Aveu de faiblesse ? Tentative d'éteindre l'incendie ? Stratégie marketing pour vendre les Blu-Ray et DVD ? La réponse se trouve ici sûrement directement dans les questions posées. Mais de mémoire de cinéphile, c'est la première fois qu'un film de cette ampleur se voit proposer d'office la version longue avec l'originelle, quand les studios de cinéma ont plutôt tendance à proposer les deux séparément afin de vendre plus.
Et que vaut cette version longue dans les faits ? Indéniablement elle clarifie de nombreux points de l'intrigue et l'évolution psychologique des personnages. Mais, et il s'agit d'un avis personnel encore dépourvu de recul, il rend aussi le film trop plat. Comme beaucoup de blockbusters aujourd'hui cette version longue ne propose pas de respiration, tout est en flux tendu, ce qui empêche d'en apprécier pleinement les moments forts. 

  
Batman v Superman Ultimate Edition est donc le parfait représentant, à la fois de versions longues qui apportent un regard neuf sur l’œuvre mais aussi paradoxalement la desservent. Car s'il est vrai que fréquemment ces versions alternatives peuvent transcender leurs matériaux d'origine, il arrive tout aussi bien que l'ajout de séquences puisse diluer l'intérêt de l'intrigue. C'est là tout l'art du cinéma, fragile équilibre que la durée d'un film, dont le rythme peut vous captiver ou au contraire vous assoupir dans votre fauteuil.

Si cet article vous a plu ou déplu, merci de le faire savoir dans les commentaires et de le partager ! Le débat reste toujours ouvert, et les nouvelles idées sont toujours les bienvenues ! Merci en tout cas de nous avoir suivi jusqu'à la fin, et rendez-vous une prochaine fois pour un autre sujet !

samedi 9 juillet 2016

Stravaganza - La reine au casque de fer tome 2 (Casterman - Juin 2016)


L'impensable finit par se produire. Affamés, les Wumbas, ces singes géants et carnivores qui vivent dans la dense forêt qui entoure le royaume d'Auroria, fondent sur la capitale Mitera et dévorent les humains qu'ils y trouvent. La reine Viviane donne alors l'ordre aux survivants de la suivre dans l'exil, en quête d'une aide extérieure pour revenir chasser les Wumbas de Mitera et reprendre le royaume. Et c'est auprès du peuple des géants de la forêt, les Sépoïens, que Viviane trouvera l'aide dont elle a besoin pour son peuple et pour son pays. Les alliances d'autrefois sont ravivées et très vite une expédition est lancée sur Auroria pour rendre compte des effectifs ennemis. Viviane en fait partie, ainsi que la princesse des Sépoïens et sa suivante. Sur le chemin, d'étranges rencontres seront faites...

La série, qui n'en est pourtant qu'à son second tome, prend déjà un tournant décisif et chamboule tout ce que l'on pensait acquis depuis le premier chapitre. L'histoire évolue dans une direction des plus intéressantes et rien n'est laissé au hasard, l'auteur nous régale avec son conte de fantasy un rien grivois qui transporte le lecteur au cœur de l'action et se lit extrêmement facilement. A continuer et à conseiller partout autour de soi !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

vendredi 8 juillet 2016

La V.O. du vendredi n°27 : Grimm Fairy Tales - Unleashed tome 2 (Zenescope - Octobre 2013)


L'heure de l'affrontement final est enfin venue. L'heure pour les sombres plans de l'Être de devenir réalité et d'être dévoilés au grand jour. Sela, Samantha, Liesel, Masumi, Roman, Elijah... tous devront désormais faire face à l'horrible vérité. Plus de mensonges, plus de tromperies, plus de masques ni de faux-semblants. Il n'y a plus qu'un seul objectif : refermer le portail des Terres de l'Ombre avant qu'il ne soit trop tard et que le monde entier ne soit livré aux monstres de toutes sortes. Et cet objectif devra s'accomplir quel qu'en soit le prix, même s'il faut se sacrifier ou trahir. Mais plus que tout, c'est maintenant l'heure du choix, pour chacun d'entre eux. Pour chaque héros, pour chaque personnage de cette grande histoire, c'est l'heure de choisir enfin son camp et d'agir : sauver le monde... ou le regarder brûler pour, peut-être, renaître...

Suite et fin de Unleashed mené de main de maître par Pat Shand tout du long. Nous connaîtrons enfin les origines secrètes de l'Être, la sombre vérité derrière ses actes et ses plans, le but qu'il poursuit, et le sort qu'il réserve aux différents Royaumes...
Un excellent event qui se termine en ouvrant un nouveau champ des possibles, un avenir dans lequel tout reste à jouer et où chacun devra choisir sa place. Il y aura de grands bouleversements, il y aura de profonds changements, et l'univers Zenescope en ressortira changé à tout jamais ! En bonus, les couvertures alternatives des différents numéros présents dans cet album, comme d'habitude. Le dessin est généralement assez bon voir très bon, une belle performance qui s'achève... ou qui débute seulement ?

mercredi 6 juillet 2016

Ekhö, monde miroir tome 5 - Le secret des Preshauns (Soleil - Juin 2016)


Après leur périple à Barcelone, Fourmille et Yuri embarquent à bord du Couine-Marée II pour une croisière de rêve qui les mènera jusqu'à Rome et à la cité sacrée du Vatishaun, où la jeune femme espère enfin trouver les réponses qu'elle cherche quant à sa présence dans ce monde si particulier et des explications sur la véritable nature des Preshauns, ces petits êtres qui dirigent tout dans l'ombre. Mais elle risque surtout de se retrouver au cœur d'une lutte de pouvoirs au sein du Vatishaun, entre deux castes qui tentent d'avoir le dessus au cours de cette guerre interne qui pourrait totalement changer la face d'Ekhö. Une fois de plus, Fourmille et Yuri devront se battre pour rester en vie et surtout faire éclater la vérité au grand jour avant qu'il ne soit trop tard. Mais ils pourraient bien récolter plus de réponses que prévu cette fois-ci... sont-ils prêts à y faire face ?

Un excellent cinquième tome qui nous révèle enfin les origines du monde miroir d'Ekhö, ainsi que la vraie nature des Preshauns et de la division de leurs rangs. Toujours une très bonne série à suivre et toujours un ravissement en voyant les magnifiques dessins de Barbucci, qui décidément semble repousser ses limites d'album en album. Merci à Soleil et merci à Arleston et Barbucci ainsi qu'au travail fantastique de Nolwenn Lebreton sur les couleurs. A lire d'urgence !

Sur ce, je vous laisse vous faire votre propre avis et je vous souhaite une bonne lecture, en espérant vous retrouver bientôt pour un nouvel article !

lundi 4 juillet 2016

La question du lundi n°1 : le reboot et le relaunch sont-ils bons ou mauvais ?


Dans le cadre de ces nouveaux articles, qui visent à développer la réflexion personnelle en chacun de nous, nous vous proposons aujourd'hui en ce 4 Juillet de répondre à la question suivante : le reboot, et le relaunch aussi, sont-ils de bonnes ou de mauvaises choses pour une licence ?

4 Juillet oblige, et cela ne vous aura sans doute pas échappé, nous allons commencer par parler des licences que l'on a aimé étant plus jeunes et qui resurgissent de nos jours sous de nouveaux atours. Le cas le plus évident et le plus actuel est celui du film Independance Day de Roland Emmerich, sorti en 1996 et qui nous en a tous mis plein les yeux. Ce film était en soit l'incarnation d'une époque un peu folle où tout était encore permis, où les punchlines abondaient et où l'on pouvait rire de tout et de tout le monde ou presque, tout en conservant une portée sérieuse et une certaine part de réflexion derrière beaucoup d'action. Aujourd'hui en 2016, précisément à la fin du mois, sortira la suite de ce film d'anthologie, Independance Day : Resurgence, qui elle-même est d'ores et déjà annoncée comme étant le premier volet d'un diptyque. Toute la question est de savoir : était-ce bien nécessaire de ressusciter cette licence ? On ne va pas se mentir, on a à peu près tous vu les bandes-annonces qui débordent d'effets spéciaux et de références au premier film, on retrouve avec plaisir les mêmes acteurs aux côtés de plus jeunes, la relève pourrait-on dire, et l'on s'apprête à aller voir un film créé pour plaire à la fois à l'ancienne génération, celle des années '90, et à la nouvelle, celle des années 2010, avec chacune ses propres codes et préférences. Pour autant, peut-on dire que c'est une bonne idée ? Sur le papier oui, excellente même, bénéfice quasiment assuré. Dans la pratique, ce second film va sûrement mettre le paquet et défoncer allègrement les records visuels du premier, au risque de finir par provoquer l'effet inverse de l'émerveillement, c'est à dire de blaser son audience qui en a déjà vu sa dose auparavant et de lasser les plus vieux qui se diront que c'était mieux avant. Réflexion on ne peut plus commune d'ailleurs. Le principe simple du ''on en fait trop c'est mieux que pas assez'' pour rassasier tout le monde jusqu'à plus soif. Ça peut marcher, comme ça peut complètement foirer. Le tout est dans le dosage et surtout dans l'appréciation du public, malheureusement de plus en plus difficile et critique.


Le cas ''RoboCop''

En 1987 sort sur les écrans un film qui va totalement révolutionner le genre de la science-fiction et de la dystopie, RoboCop premier du nom par Paul Verhoeven. Le film est un succès d'estime, encore aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs de sa catégorie et choyé par un noyau d'irréductibles. Il donnera malheureusement deux suites de moins bonne qualité, surtout le 3 en fait, et plusieurs séries animées ou live de qualité très moyennes en comparaison du matériau de base. Ça c'est ce qui se produit lorsque l'on cherche à tirer la corde le plus possible.
En 2014 est sorti un nouveau film RoboCop, présenté partout comme un remake de celui de 1987 alors que selon les acteurs, le réalisateur et les scénaristes, il s'agit d'un genre de reboot/relaunch. Ah oui d'ailleurs, excusez-moi et répondons tout de suite à cette question : qu'est-ce qu'un reboot ? C'est lorsque l'on redémarre une série ou une licence à partir d'un point précis, en général pour que de nouveaux lecteurs/spectateurs puissent raccrocher leurs wagons. Qu'est-ce qu'un relaunch ? Globalement la même chose sauf qu'en général on ratisse plus large et on ne repart pas vraiment de zéro.
Bien, donc le RoboCop de 2014 n'est pas un remake (c'est à dire une version améliorée et refaite d'un film précédent) mais bien un reboot, où l'on reprend tout à zéro et où l'on pose de toutes nouvelles bases. C'est facile, ceux qui l'on vu sauront vraiment de quoi on parle ici. Les autres, prenez les choses comme elles viennent. Donc, on a ici le cas d'un reboot qui tente d'apporter non pas une suite mais une nouvelle interprétation du personnage et de son univers, adaptée pour un public d'une nouvelle génération avec de nouveaux codes et de nouvelles références culturelles. Malheureusement catégorisé à tort comme un remake dès son lancement, le film n'aura jamais eu le droit à sa chance et sera vite enfoncé par la critique comme par l'opinion générale. Pourtant c'était une bonne idée, l'on ne peut effectivement pas aborder les mêmes sujets de société à la fin des années '80 et au milieu des années 2010, il fallait donc montrer les choses sous un autre angle, refaire l'histoire, lui donner un coup de jeune et la remanier presque de fond en comble pour correspondre à une nouvelle vision des choses, qui n'est plus celle de 1987.


Le cas ''Jurassic World''

Alors là on va aborder un autre gros morceau polémique, la suite/relaunch du Jurassic Park de notre enfance, Jurassic World sorti en 2015. Très attendu, très critiqué lui aussi (à la mesure de l'intensité de l'attente pourrait-on dire), il a pourtant su séduire certains des fans les plus hardcore de l'original. Et ce grâce à différents niveaux de lecture au sein de son écriture et de sa réalisation. Beaucoup d'autocritique et d'autodérision, ainsi que pas mal de références cachées, et même des petits passages destinés à la communauté scientifique qui crie au scandale dès que l'on parle de dinosaures dans ces films. La formule n'a pas su plaire à tout le monde loin s'en faut, mais à suffisamment de gens pour être comprise et appliquée, et finalement c'est ce qui compte le plus. Jurassic World est à la fois une suite des premiers Jurassic Park et aussi un relaunch car la franchise repart sur une nouvelle base, un nouveau parc, de nouvelles têtes et même un nouveau dinosaure-vedette. Des références et des petites piques sont d'ailleurs placées ici et là au sein des dialogues à ce sujet. Il est vrai que le film est, au premier abord, un peu brut et bas du front, à l'image du personnage de Hoskins qui incarne tout ce que peut avoir de bête et méchant l'intrigue. Mais si l'on sait regarder d'un peu plus près, si l'on ose s'ouvrir un peu plus aux messages cachés et si l'on expérimente la lecture sur plusieurs niveaux, on s'aperçoit alors que le film cache bien plus de bonnes idées qu'il n'y paraît au départ. Tous les ingrédients sont là pour porter la licence à un autre niveau à la fois de lecture et d'appréciation de la part du public : comme il est dit par l'un des personnages, ''il est temps de grandir un peu''. Jurassic World ouvre une nouvelle voie, une nouvelle façon de voir les choses, plus adulte et surtout plus nuancée. Et il y a même de quoi faire des suites ! Si ce n'est pas merveilleux ça !


Le cas ''Godzilla''

Bon alors là on entre vraiment dans le côté casse-gueule du sujet, car on va toucher à quelque chose qui risque de beaucoup déplaire et qui a déjà beaucoup déplu à sa sortie : le film Godzilla de Gareth Edwards, sorti en 2014. A la base, les films américains sur la grosse bêbête radioactive partent de très loin, en 1998 avec la version très mal-aimée de Roland Emmerich (encore lui !) qui a beaucoup fait parler d'elle ensuite, notamment et surtout au Japon, pays d'origine de la licence. Car oui les films américains sur Godzilla ne sont jamais que des relaunchs ou des reproductions d'une licence qui existe depuis les années '50 au Japon et qui est considérée comme un grand classique du genre, un intouchable presque. Emmerich s'en est d'ailleurs mordu les doigts.
Maintenant, celui de 2014 part certes avec le bagage difficile de celui de 1998, mais pas que ! C'est clairement ici un reboot, on repart de zéro et on fait table-rase du passé pour espérer toucher un plus large public de nos jours. Enfin, pas tout à fait de zéro... car si l'on regarde bien le film, on se rend compte que plusieurs petites références sont glissées ici et là au film de 1998. Par exemple, l'action de celui de 2014 démarre en... 1999, soit un an après les événements de la version d'Emmerich, qui peut donc très bien s'être produite sans avoir pour autant de rapport avec le véritable Godzilla. D'ailleurs c'est le cas puisque le Godzilla d'Emmerich, désavoué, a été reconnu comme n'étant absolument pas l'originale bestiole et a été sobrement renommé ''Zilla''. C'est davantage un monstre mutant qu'autre chose, là où Godzilla himself est une créature millénaire qui se nourrit des radiations terrestres et incarne toute la force de la Nature. Et c'est bien celui-ci que l'on retrouve dans la version de 2014. Ce film est-il une bonne idée ? Oui, meilleure que celui de 1998 qui partait malgré tout avec de bonnes intentions et qui a eu le mérite de donner naissance à une série-animée plutôt pas mal de notre enfance, davantage dans l'esprit de la licence originale. Comme quoi on arrive à retirer du bon de toute chose, même de ce qui semble mauvais !


Le cas ''Spider-Man''

Qui n'a jamais vu un seul film Spider-Man de sa vie ? Entre les trois dont nous a gratifié Sam Raimi dans les années 2000 et les deux de la série Amazing Spider-Man à partir de 2012, il y a de quoi faire. A la base les films sur le Tisseur ont une histoire assez complexe et tortueuse : le premier opus cartonne, en grande partie basé sur l'ambiance et le public de la série-animée des années '90, qui est au rendez-vous et les fans des comics aussi trouvent leur bonheur, même si l'on critique vite le choix des acteurs. Le second volet, en 2004, triomphe également grâce à l'interprétation magistrale du méchant, le Dr. Octopus, par Alfred Molina qui se révèle ici vraiment à la hauteur des attentes. Arrive alors le troisième... qui détruit tout sur son passage. Acteurs peu convaincants, effets spéciaux aussi désastreux que l'intrigue (sauf pour l'Homme-Sable qui s'en tire bien mieux que dans les comics), catastrophe sur tous les points et chute complète de la licence. D'où la nécessité dans les années 2010 d'offrir un nouveau départ au public et de le réconcilier avec l'Araignée, en créant une version plus humaine, moins ''parfaite'' et plus torturée du personnage, en revenant à la source de ce qui faisait le succès du comics au passage. Était-ce bien utile ? En tant que fan, je dis que oui mais je sais que beaucoup ne sont pas de cet avis et jugent que les deux Amazing Spider-Man sont largement de trop. Pour ma part ils sont un complément parfait des deux premiers de Sam Raimi, ils sont à la fois plus jeunes et plus inventifs, plus drôles et plus sérieux en même temps, et le second ose même traiter en image de la sacro-sainte mort du personnage de Gwen Stacy, et avec brio en plus ! Peu de vrais défauts, mais une mauvaise gestion de la part de la direction de Sony enterre presque définitivement tout projet de suite et repasse la main aux studios Marvel pour ce qui est des films de Spider-Man à proprement parler. Toutefois on peut toujours garder l'espoir de voir Sony réaliser des films sur l'univers étendu du Tisseur et sur d'autres personnages pourquoi pas, en collaboration avec Marvel, main dans la main. Ce serait l'idéal !


Le cas ''X-Men''

Ici on touche au presque sacré, à savoir le véritable point de départ de toutes les adaptations cinématographiques de comics que l'on a pu voir ces 16 dernières années. Avec le premier film X-Men de Bryan Singer, s'ouvre une période faste où tout paraît possible. La Fox inaugure la première vraie adaptation sérieuse d'un comic-book sur le grand écran et avec de gros moyens derrière, et c'est un succès complet. Deux suites voient le jour, qui connaissent globalement le même destin et le même parcours que les films Spider-Man : le 2 est un énorme carton, le 3 un bouillonnant étron. Pour parer cet échec critique, la Fox tente de jouer sur le personnage de Wolverine, alors on ne peut plus populaire, mais c'est là aussi une impasse (qui ne les empêchera pourtant pas de sortir un second film sur le mutant griffu). En 2011, un ancien projet de film sur la jeunesse de Magneto est retravaillé pour donner naissance à X-Men : First Class ou Le commencement chez nous, où l'on retrouve les leaders des mutants durant leurs jeunes années et où l'on assiste principalement à la naissance de la rivalité entre Charles Xavier et ses X-Men et Magneto et sa Confrérie. Reboot du premier ? Non, mais relaunch oui assurément ! Car on ne repart pas de zéro, on n'efface pas ce qui a déjà été fait (bien que dans le cas de X-Men 3 : l'affrontement final, Days of Future Past a bien remis les compteurs à zéro) et surtout on ne modifie pas l'histoire. Mais en revanche on la retravaille sous un nouveau jour, sous un nouvel angle. Et avec des acteurs plus jeunes pour jouer les rôles principaux, tout en conservant les mentors des origines. En fait, le voyage dans le passé excepté, c'est un peu la même recette que ce que l'on va observer pour Independance Day : Resurgence non ?
Le cas des films d'horreur est également intéressant : depuis quelques années, surtout la fin des années 2000, on enregistre un nombre croissants de reboots ou de remakes de films d'horreurs classiques des années '70-'80. Certains sont des succès d'estime, comme les deux Halloween de Rob Zombie en vibrant hommage à ceux de Carpenter, d'autres sont des échecs complets et assumés comme Les Griffes de la Nuit (2010) ou Vendredi 13 (2009).


Les comics en général

Mais quittons un instant le monde du cinéma pour partir à l'aventure dans celui des comics. Il ne vous aura pas échappé, lecteurs réguliers et auditeurs de Radiophogeek, que ces histoires de super-héros et autres sont largement devenues notre base de travail, tant pour les émissions que pour les articles.
Actuellement, la bande-dessinée américaine connaît une période assez trouble et pleine de remous. L'Âge d'Or est bel et bien terminé depuis belle lurette, l'Âge de Bronze aussi, place au Modern Age et à ses nouveaux codes et à son nouveau public, sa nouvelle société. Et justement, difficile de s'y retrouver avec près de bientôt 80 ans d'histoires à traiter pour certains personnages et certains éditeurs. Il est peut-être temps de repartir de zéro, ou du moins de relancer les compteurs. C'est justement ce que font les éditeurs majeurs que sont DC et Marvel depuis quelques années, Marvel tout spécialement avec ses nombreux relaunchs, reboots et remakes à n'en plus finir. En France Panini suit le mouvement, principalement en kiosque pour ce qui est des relances, tandis que la période de renaissance dite des New52 chez DC a donné l'occasion à l'éditeur Urban Comics d'arriver sur la scène francophone et de tout défoncer sur son passage.
La question est ici de savoir, comme à chaque fois, si les reboots ou relaunchs sont une bonne ou une mauvaise chose pour les comics. On a en effet vu qu'au cinéma c'est assez varié selon les licences et selon les intentions de la réalisation. Eh bien dans les comics c'est à peine plus compliqué et varié. Marvel nous relance son univers à peu près chaque année depuis 2012 et Avengers vs. X-Men, tandis que chez DC on choisit plutôt la voie du reboot pour créer de nouvelles histoires et de nouveaux univers et attirer, il faut le dire, de nouveaux lecteurs. Car c'est là que tout se joue, auprès du lectorat qu'il faut séduire et savoir conserver le plus longtemps possible ! Selon certaines études, le temps moyen qu'un fan passera dans sa vie à lire des comics est estimé entre 2 et 4 ans, et varie selon certains cycles. C'est bien sûr une moyenne, beaucoup continuent à lire des comics après les quatre premières années et accumulent une collection impressionnante tandis que beaucoup d'autres se lassent au bout de la première année, n'y comprenant rien à travers tous ces récits et tout cet historique sur des décennies à prendre en compte à chaque nouvel événement majeur. Donc il faut rajeunir l'univers et l'historique, couper des périodes entières ou au contraire en rajouter (retcons) pour combler des vides scénaristiques, réécrire des sagas cultes, remanier des passages difficiles à accepter pour le public, etc. De ce point de vue les reboots et relaunchs sont une bonne chose effectivement, puisqu'ils permettent de faire tout cela et en plus d'apporter de nouveaux lecteurs à la machine délicate qu'est cette industrie. Mais c'est aussi une mauvaise chose, comme le cas Marvel commence à le montrer clairement, qui peut entraîner l'effet totalement inverse et lasser le public voir décourager les nouveaux arrivants ! L'on a vu, pour citer ce modèle qu'ici on prend beaucoup pour exemple, des gens comme Thomas Rivière demander qu'on leur rende les personnages et les univers de leur jeunesse, et c'est parfaitement légitime et compréhensible. Il y a en effet de quoi se sentir totalement déboussolé, voir mis hors du coup, quand toutes les références que vous avez ne signifient d'un coup plus rien dans l'univers actuel et vous laissent avec de nouveaux personnages que vous trouvez fades et sans reliefs en comparaison des cadors que l'on a pu connaître dans le passé.


La conclusion

Pour finir, on va tâcher d'y répondre franchement, à cette question qui commence à fâcher. Les reboots et les relaunchs sont-ils oui ou non une bonne chose ? Et bien, on a pu le voir au travers de tous ces exemples différents, c'est l'un ou l'autre. Parfois ils apportent le renouveau espéré et permettent à de belles choses de voir le jour, d'autres fois c'est du suicide artistique ou au mieux un désaveu poli.
Non en fait, il faut se poser une autre question, qui elle mérite vraiment que l'on y réfléchisse un moment. Non pas que tout cet article soit du coup devenu aussi inutile que les personnages cultes de Marvel, mais il y avait un piège ! Il ne suffit pas de se demander si un reboot ou un relaunch est une bonne ou une mauvaise chose, qu'on se le demande avant, pendant ou après, peu importe. Non, en vérité il faut se poser la question suivante : est-ce nécessaire ? Et je pèse bien ce mot, nécessaire, car c'est lui qui va nous donner la réponse. Pour chaque exemple que l'on a cité, il a été nécessaire à un moment ou à un autre de renouveler la licence, l'histoire, les personnages, bref de faire un ravalement de façade. Toujours dans le seul et unique but, à la base, de ramener de nouveaux spectateurs et de nouveaux lecteurs.
Comme le disait le Sphinx dans un chapitre de la série Gotham Knights : qu'obtient-on lorsque l'on ne risque absolument rien ? Réponse : absolument rien. Le reboot et le relaunch sont des techniques risquées qui peuvent permettre de tout gagner comme de tout perdre, mais qui deviennent forcément à un moment T nécessaires pour assurer la survie d'une licence, d'un personnage et d'un univers. La clé n'est pas forcément dans le changement total, dans le renouveau absolu, mais dans un savant dosage mesuré entre les générations et les attentes DES publics. Et c'est ça qui est le plus difficile à faire, on en sait quelque chose depuis le temps. Espérons donc qu'à l'avenir on continuera à apprécier les histoires de nos personnages préférés, qu'elles soient récentes ou anciennes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, mais toujours avec à l'esprit l'idée de chercher du neuf, de l'inédit et de l'inattendu là où ils n'apparaissent pas forcément au premier abord. Car, pour conclure, la démarche finale qui fait qu'un reboot ou qu'un relaunch fonctionne vraiment ou non, vient toujours du public visé. Difficile de prédire ses sentiments, difficile de le contenter pleinement, de le surprendre, mais assez facile de le dégoûter et de l'éloigner du but voulu en définitive. C'est en fait toujours au public qu'appartient le dernier mot, pas aux productions ou aux critiques, mais bien à vous, à nous, le public.

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